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Rugby et Coronavirus
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:
Des clubs historiques comme le Stade Toulousain ou l'Union Bordeaux-Bègles, deux clubs avec de gros budgets, auraient pourtant du mal à survivre à une crise prolongée...[/b]
A la fois flatteur et totalement flippant
Car si le sujet n'était que le rugby nous trouverions bien des ressources annexes pour sauver les clubs. Là le problème c'est qu'il y aura tellement d'argent à mobiliser pour l'ensemble des entreprises françaises que nous n'avons pas de marge de manoeuvre
sudiste- Unioniste de la première heure
- Nombre de messages : 15943
Date d'inscription : 27/01/2008
Re: Rugby et Coronavirus
Est-il raisonnable de penser que le championnat reprendra? La réponse pour moi est clairement NON. La province de Wuhan, qui a la taille de la France il faut le rappeler, a décrété un lockdown TOTAL quand la barre des 400 cas a été atteinte. Et après presque 2 mois ils n'ont toujours pas levé la consigne. Il faudrait donc compter au minimum deux mois d'arrêt pour voir refluer le virus.
Sauf que.... le.gouvernement et les autorités à tous .niveaux n'ont tojours pas pris en compte le sérieux de la situation, et n'ont toujours pas renvoyé tout le monde à la maison, laissant le virus se répandre à son gré. Les deux mois en question seront donc certainement insuffisants, et plus on attendra pire ce sera....
Le championnat 2019-2020 est d'ores et déjà mort. La question principale pour nous est est-ce que l'UBB survivra à cette tempête ?
Sauf que.... le.gouvernement et les autorités à tous .niveaux n'ont tojours pas pris en compte le sérieux de la situation, et n'ont toujours pas renvoyé tout le monde à la maison, laissant le virus se répandre à son gré. Les deux mois en question seront donc certainement insuffisants, et plus on attendra pire ce sera....
Le championnat 2019-2020 est d'ores et déjà mort. La question principale pour nous est est-ce que l'UBB survivra à cette tempête ?
krahknardz- Team modo
- Nombre de messages : 7560
Localisation : Bègles
Date d'inscription : 06/07/2013
Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
Age : 51
Re: Rugby et Coronavirus
bonjour à tous,
l'UBB aura les pires difficultés à survivre à cette tempête, comme tu le dis. Il n'y a qu'à lire les réflexions de Marti dans le Sud-Ouest de ce matin. On est mal.
Je serai prêt à participer financièrement à une cagnotte type leetchi dans laquelle chacun mettra ce qu'il peut. Par exemple, l'argent que j'avais décidé de dépenser pour les places des matches à venir (100, 150 Euros, environ). Chacun le fait avec ses moyens. Et surtout, on rameute les potes, les collègues, les femmes, les enfants ... ça peut monter vite.
Si vous trouvez l'idée jouable, et que l'un d'entre vous connaisse quelqu'un du club, pourquoi ne pas proposez l'idée ? (s'assurer aussi de sa légalité).
Voilà, j'interviens rarement, mais je vous lit tous tout les jours. On aidera notre club par le collectif, par la fraternité, par la bagarre, à l'image de notre sport. Et haïssons ces petits comportements individualistes dont nous sommes tous témoin depuis 2 jours.
l'UBB aura les pires difficultés à survivre à cette tempête, comme tu le dis. Il n'y a qu'à lire les réflexions de Marti dans le Sud-Ouest de ce matin. On est mal.
Je serai prêt à participer financièrement à une cagnotte type leetchi dans laquelle chacun mettra ce qu'il peut. Par exemple, l'argent que j'avais décidé de dépenser pour les places des matches à venir (100, 150 Euros, environ). Chacun le fait avec ses moyens. Et surtout, on rameute les potes, les collègues, les femmes, les enfants ... ça peut monter vite.
Si vous trouvez l'idée jouable, et que l'un d'entre vous connaisse quelqu'un du club, pourquoi ne pas proposez l'idée ? (s'assurer aussi de sa légalité).
Voilà, j'interviens rarement, mais je vous lit tous tout les jours. On aidera notre club par le collectif, par la fraternité, par la bagarre, à l'image de notre sport. Et haïssons ces petits comportements individualistes dont nous sommes tous témoin depuis 2 jours.
dombri- J'aime l'Union beaucoup
- Nombre de messages : 55
Localisation : Bordeaux, pas loin de Chaban
Date d'inscription : 07/08/2019
Humeur : Uriossophile et teaguophobe
Age : 66
Re: Rugby et Coronavirus
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Dernière édition par le radis le Sam 14 Mar - 10:16, édité 1 fois
le radis- Team modo
- Nombre de messages : 13241
Localisation : talence
Date d'inscription : 12/10/2012
Humeur : le radis noir ou blanc est d'or
Re: Rugby et Coronavirus
Bien sur on peut passer sa vie à tout critiquer, sur que ce genre de' situation n'était pas prévisible depuis longtemps et les dirigeants dits "professionnels" que nous avons connu par le passé n'aurait pas fait mieux.
Aucun d'entre nous n'a certainement vécu la grippe espagnole qui fut une catastrophe du point de vue santé.
La décroissance des moyens hospitalier est pratiquées depuis pas mal de temps, il est clair que beaucoup d'interventions ou de traitements s'effectuent en hôpital de jour, doit on dimensionner en regard d'un événement qui arrivera tout les 10 ans.
Les relations internationales nous ont conduit à externaliser beaucoup de production,la suppression des stocks, tout cela fait que nous sommes très vulnérables.Cela va mêriter une réflexion, payer 10% plus cher pour être autonome,moins dépendant et privilègier notre emploi.
Après le sport professionnel avec l'inflation de son standing, le problème de C+, tout cela c'est l'épaisseur du trait en regard de l'ensemble des problèmes de santé et ceux de notre économie occasionné par le virus.Survivra ou pas? bref il y aura toujours des stades où voir évoluer des équipes "amateur",le Rugby c'est aussi ça et nous nous en sommes satisfait depuis fort longtemps.
Cette expérience est aussi très révélatrice des valeurs actuelles,"libertè,égalité, fraternité" quand je regarde autour de moi, je me marre, et c'est bien triste.
Aucun d'entre nous n'a certainement vécu la grippe espagnole qui fut une catastrophe du point de vue santé.
La décroissance des moyens hospitalier est pratiquées depuis pas mal de temps, il est clair que beaucoup d'interventions ou de traitements s'effectuent en hôpital de jour, doit on dimensionner en regard d'un événement qui arrivera tout les 10 ans.
Les relations internationales nous ont conduit à externaliser beaucoup de production,la suppression des stocks, tout cela fait que nous sommes très vulnérables.Cela va mêriter une réflexion, payer 10% plus cher pour être autonome,moins dépendant et privilègier notre emploi.
Après le sport professionnel avec l'inflation de son standing, le problème de C+, tout cela c'est l'épaisseur du trait en regard de l'ensemble des problèmes de santé et ceux de notre économie occasionné par le virus.Survivra ou pas? bref il y aura toujours des stades où voir évoluer des équipes "amateur",le Rugby c'est aussi ça et nous nous en sommes satisfait depuis fort longtemps.
Cette expérience est aussi très révélatrice des valeurs actuelles,"libertè,égalité, fraternité" quand je regarde autour de moi, je me marre, et c'est bien triste.
léopold- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 9910
Localisation : A Musard derrière les espoirs
Date d'inscription : 29/01/2008
Re: Rugby et Coronavirus
Il semble surtout que l'état soit prêt à tout pour sauver les entreprises et les clubs sportifs sont des PME comme d'autres. Il n'y a donc pas de raison qu'elles ne bénéficient pas de ces aides.
Quant aux prospectives sur la reprise de l'activité plus ou moins normale personne n'en sait rien. On voit bien que les situations sont très variables d'un pays à l'autre. On voit d'après la vidéo du tweet précédent que même en Corée du Sud, où l'épidémie semble contenue, il y a eu des erreurs graves commises dès le début.
Je sais qu'il est de bon ton dans ce pays de cultiver le French Bashing en toutes circonstances, mais comme le dit le proverbe gascon: c'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses.
Je constate par ailleurs que l'Allemagne, généralement LA référence absolue, est plutôt sur notre modèle de gestion de crise.
C'est plutôt le moment de se serrer les coudes qu'autre chose, mais en la matière visiblement on aurait beaucoup de leçons à recevoir des autres pays, qui eux font bloc.
Quant aux prospectives sur la reprise de l'activité plus ou moins normale personne n'en sait rien. On voit bien que les situations sont très variables d'un pays à l'autre. On voit d'après la vidéo du tweet précédent que même en Corée du Sud, où l'épidémie semble contenue, il y a eu des erreurs graves commises dès le début.
Je sais qu'il est de bon ton dans ce pays de cultiver le French Bashing en toutes circonstances, mais comme le dit le proverbe gascon: c'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses.
Je constate par ailleurs que l'Allemagne, généralement LA référence absolue, est plutôt sur notre modèle de gestion de crise.
C'est plutôt le moment de se serrer les coudes qu'autre chose, mais en la matière visiblement on aurait beaucoup de leçons à recevoir des autres pays, qui eux font bloc.
zizou46- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 2298
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 04/09/2010
Age : 49
Re: Rugby et Coronavirus
dombri a écrit:bonjour à tous,
l'UBB aura les pires difficultés à survivre à cette tempête, comme tu le dis. Il n'y a qu'à lire les réflexions de Marti dans le Sud-Ouest de ce matin. On est mal.
Je serai prêt à participer financièrement à une cagnotte type leetchi dans laquelle chacun mettra ce qu'il peut. Par exemple, l'argent que j'avais décidé de dépenser pour les places des matches à venir (100, 150 Euros, environ). Chacun le fait avec ses moyens. Et surtout, on rameute les potes, les collègues, les femmes, les enfants ... ça peut monter vite.
Si vous trouvez l'idée jouable, et que l'un d'entre vous connaisse quelqu'un du club, pourquoi ne pas proposez l'idée ? (s'assurer aussi de sa légalité).
Voilà, j'interviens rarement, mais je vous lit tous tout les jours. On aidera notre club par le collectif, par la fraternité, par la bagarre, à l'image de notre sport. Et haïssons ces petits comportements individualistes dont nous sommes tous témoin depuis 2 jours.
Je crois malheureusement qu'à l'heure du bilan chacun aura ses propres priorités ...qui peut savoir aujourd'hui si la propre entreprise dans laquelle il travaille survivra ?
Regardez en quelques jours nous sommes passer de la question faut-il jouer les matchs ? faut-il les jouer à huis clos ? les reporter ? suspendre ? irons nous au bout du championnat ?.....à, notre club survivra-t-il ?
Quelle nouvelles interrogations aurons nous d'ici 10 jours ?
Quand à la réaction des autorités je la trouve tout simplement lamentable !!! Evidemment que les décisions sont difficiles à prendre mais nous ne pouvons prétendre que nous "ne savions pas". La Chine lutte drastiquement contre l'épidémie depuis 2 mois maintenant, l'Italie et l'Espagne s'effondrent sous nos yeux et nous nous regardons passivement dans le seul objectif de sauver les élections municipales ... c'est aberrant !!!
On prétend vouloir éviter la panique en retardant les choses mais c'est l'effet contraire qui se produit chez nous et partout.
Et les 8 -10 jours perdus pour des mesures drastiques sont irrémédiablement perdus.
Au lieu de faire des prédictions dont ils savent qu'elles sont totalement aléatoires les politiques devraient dire que face à l'inconnu ils imposent le maximum possible à savoir "le confinement total de la population". Mais ils ont peur du poids politique de ces mesures et évidemment avouer pour un politique de ne pas avoir réponse à tout n'est pas dans sa nature.
Quand Macron affirme que les "spécialistes" affirment qu'il n'y a pas de danger à maintenir les élections je trouve cela tout bonnement incroyable ...quelle supercherie.
Je n'irai pas voter, non par peur du virus mais simplement pour ne pas rentrer dans ce petit jeu qui fait que les politiques (ceux qui pensent gagner leur place demain) font passer cet intérêt au delà de celui autrement plus urgent de la nation toit entière.
Et puis est-ce bien le moment en plein cahos qui s'annonce de changer les équipes en place au risque de désorganiser un peu plus le système ????
PS si qqu'un peu mettre en clair l'article de jour du SO
sudiste- Unioniste de la première heure
- Nombre de messages : 15943
Localisation : partout et nulle part, Sudiste est un concept ...
Date d'inscription : 27/01/2008
Humeur : Comme le dit mon cochon : "dans le gascon tout est bon"
Re: Rugby et Coronavirus
Le voici
Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux-Bègles, réagit à la suspension et le report du Top 14
« Sud Ouest » Après les annonces d’Emmanuel Macron, y avait-il une autre solution que la suspension et le report du Top 14 ?
Laurent Marti Non. Dès lors que le président Macron a parlé, il n’y avait plus de débat possible. Seule la suspension des compétitions s’imposait. Avant, il y avait une majorité favorable au report pour des raisons financières là où d’autres, dont je faisais partie, voulaient privilégier l’équité sportive et la poursuite du championnat à huis clos. La réflexion, c’était de dire : « Mieux vaut accepter de jouer trois matches à huis clos et bien finir notre compétition plutôt que d’essayer de reporter le problème et d’être confronté à un éventuel manque de dates. »
Certains évoquent une reprise possible autour du 30 avril. D’autres un championnat qui n’irait pas à son terme…
LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE
Vins de Bordeaux : la semaine des primeurs suspendue, "ce n’était plus tenable"
D’abord, je vais répéter ce que tout le monde sait : on est dans une situation de crise sanitaire. Cela doit être la priorité de tous. Mais ce qui me dérange aujourd’hui, c’est que j’ai senti à travers des déclarations, des attitudes, que certains présidents seraient tentés de profiter de la situation pour foutre en l’air un championnat qui ne leur est pas forcément favorable cette année. On ne va pas se laisser faire. Une fois qu’on aura rempli nos obligations en termes de préservation de la santé, il me semble que tous les présidents devront faire preuve d’honnêteté intellectuelle afin de terminer notre championnat de la façon la plus normale possible.
Des scénarios ont-ils déjà été imaginés ?
Non, pas encore. La Ligue va travailler sur trois scénarios possibles en fonction des dates éventuelles de reprise. Ce qui m’a rassuré, c’est que le président de la Ligue et le bureau sont sensibles au fait qu’on ne doit pas laisser quelques esprits malsains s’emparer de l’opportunité pour ne pas finir le championnat. Sachant que ce n’est pas parce qu’on est premier à la 17e journée qu’on termine dans les deux premiers ou qu’on est champion. Il suffit de regarder les statistiques de ces dix dernières saisons.
Pour certains présidents, la tournée de l’équipe de France en Argentine devrait être annulée pour permettre au Top 14 de déborder au-delà du mois de juin…
C’est peut-être une solution juste dans la mesure où il y a eu la Coupe du monde et que nous sommes dans une année où les clubs ont fait beaucoup d’efforts pour l’équipe de France. Cela demande un débat. Il va falloir penser à l’intérêt général et l’équipe de France, ça compte aussi.
Ce que cette crise sanitaire a remis en lumière, c’est que la santé financière du Top 14 est très fragile…
Je ne cesse de le répéter. Je ne comprends pas qu’il y ait encore des gens qui puissent être contre le salary cap. Le rugby français ne génère pas des richesses suffisantes pour payer ses joueurs et ses entraîneurs. On est tous en survie financière. Cela crée énormément de stress. C’est lié au fait que les salaires sont trop élevés. Il serait plus sain que le salary cap baisse un peu. Pour qu’un sport garde ses valeurs, il ne faut pas qu’il y ait de l’argent de manière démesurée.
Avec 24 500 spectateurs de moyenne, soit la meilleure affluence européenne, vous prévoyez un déficit pour l’UBB quoi qu’il advienne. Pourquoi ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on a le premier public en nombre mais pas en recettes. Je mène une politique sociale par rapport à la billetterie. L’année dernière, la crise des gilets jaunes m’a fait réfléchir. Les places à 10 euros, je les ai mises à 5 euros. Ne soyons pas hypocrites : il y avait aussi la volonté d’être attractif et de regagner du public. Mais je pourrais appliquer la vieille recette de la rareté, pour augmenter le prix des places et des abonnements. Je m’y oppose. Si une famille peut venir assister à ce spectacle avec deux enfants pour vingt euros, je suis content. C’est le rôle du sport professionnel.
La Ligue vous a-t-elle indiqué qu’il pourrait y avoir un assouplissement des règles de la DNACG ?
On n’en a pas reparlé. Tout le monde va faire un effort vers tout le monde. Si le président affirme qu’il faut accompagner les entreprises, j’imagine que la LNR et la DNACG vont suivre et que le fonds de réserve sera peut-être moins élevé et qu’on acceptera des bilans déficitaires.
À l’UBB, les joueurs vont-ils être mis au repos forcé ?
Ils seront mis au chômage partiel dès lundi. Ils ne viennent plus travailler. On doit leur payer quasiment la totalité de leur salaire en net. Mais il y a des économies de charge et une compensation de l’État. Pour combien de temps, je ne sais pas. Tout sera lié à l’autorisation éventuelle de la reprise du championnat.
Est-ce que cela va impacter vos réserves de trésorerie ?
Bien sûr. Même si on fait une petite économie de salaire sur les joueurs, les recettes ne vont plus rentrer. Le déficit de l’UBB va se chiffrer en millions d’euros si le championnat ne reprend pas. Mais le premier souci, c’est la santé, le deuxième, l’équité sportive. Le financier, on s’y penchera un peu plus tard.
Laurent Marti, président de l’Union Bordeaux-Bègles, réagit à la suspension et le report du Top 14
« Sud Ouest » Après les annonces d’Emmanuel Macron, y avait-il une autre solution que la suspension et le report du Top 14 ?
Laurent Marti Non. Dès lors que le président Macron a parlé, il n’y avait plus de débat possible. Seule la suspension des compétitions s’imposait. Avant, il y avait une majorité favorable au report pour des raisons financières là où d’autres, dont je faisais partie, voulaient privilégier l’équité sportive et la poursuite du championnat à huis clos. La réflexion, c’était de dire : « Mieux vaut accepter de jouer trois matches à huis clos et bien finir notre compétition plutôt que d’essayer de reporter le problème et d’être confronté à un éventuel manque de dates. »
Certains évoquent une reprise possible autour du 30 avril. D’autres un championnat qui n’irait pas à son terme…
LA RÉDACTION VOUS CONSEILLE
Vins de Bordeaux : la semaine des primeurs suspendue, "ce n’était plus tenable"
D’abord, je vais répéter ce que tout le monde sait : on est dans une situation de crise sanitaire. Cela doit être la priorité de tous. Mais ce qui me dérange aujourd’hui, c’est que j’ai senti à travers des déclarations, des attitudes, que certains présidents seraient tentés de profiter de la situation pour foutre en l’air un championnat qui ne leur est pas forcément favorable cette année. On ne va pas se laisser faire. Une fois qu’on aura rempli nos obligations en termes de préservation de la santé, il me semble que tous les présidents devront faire preuve d’honnêteté intellectuelle afin de terminer notre championnat de la façon la plus normale possible.
Des scénarios ont-ils déjà été imaginés ?
Non, pas encore. La Ligue va travailler sur trois scénarios possibles en fonction des dates éventuelles de reprise. Ce qui m’a rassuré, c’est que le président de la Ligue et le bureau sont sensibles au fait qu’on ne doit pas laisser quelques esprits malsains s’emparer de l’opportunité pour ne pas finir le championnat. Sachant que ce n’est pas parce qu’on est premier à la 17e journée qu’on termine dans les deux premiers ou qu’on est champion. Il suffit de regarder les statistiques de ces dix dernières saisons.
Pour certains présidents, la tournée de l’équipe de France en Argentine devrait être annulée pour permettre au Top 14 de déborder au-delà du mois de juin…
C’est peut-être une solution juste dans la mesure où il y a eu la Coupe du monde et que nous sommes dans une année où les clubs ont fait beaucoup d’efforts pour l’équipe de France. Cela demande un débat. Il va falloir penser à l’intérêt général et l’équipe de France, ça compte aussi.
Ce que cette crise sanitaire a remis en lumière, c’est que la santé financière du Top 14 est très fragile…
Je ne cesse de le répéter. Je ne comprends pas qu’il y ait encore des gens qui puissent être contre le salary cap. Le rugby français ne génère pas des richesses suffisantes pour payer ses joueurs et ses entraîneurs. On est tous en survie financière. Cela crée énormément de stress. C’est lié au fait que les salaires sont trop élevés. Il serait plus sain que le salary cap baisse un peu. Pour qu’un sport garde ses valeurs, il ne faut pas qu’il y ait de l’argent de manière démesurée.
Avec 24 500 spectateurs de moyenne, soit la meilleure affluence européenne, vous prévoyez un déficit pour l’UBB quoi qu’il advienne. Pourquoi ?
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’on a le premier public en nombre mais pas en recettes. Je mène une politique sociale par rapport à la billetterie. L’année dernière, la crise des gilets jaunes m’a fait réfléchir. Les places à 10 euros, je les ai mises à 5 euros. Ne soyons pas hypocrites : il y avait aussi la volonté d’être attractif et de regagner du public. Mais je pourrais appliquer la vieille recette de la rareté, pour augmenter le prix des places et des abonnements. Je m’y oppose. Si une famille peut venir assister à ce spectacle avec deux enfants pour vingt euros, je suis content. C’est le rôle du sport professionnel.
La Ligue vous a-t-elle indiqué qu’il pourrait y avoir un assouplissement des règles de la DNACG ?
On n’en a pas reparlé. Tout le monde va faire un effort vers tout le monde. Si le président affirme qu’il faut accompagner les entreprises, j’imagine que la LNR et la DNACG vont suivre et que le fonds de réserve sera peut-être moins élevé et qu’on acceptera des bilans déficitaires.
À l’UBB, les joueurs vont-ils être mis au repos forcé ?
Ils seront mis au chômage partiel dès lundi. Ils ne viennent plus travailler. On doit leur payer quasiment la totalité de leur salaire en net. Mais il y a des économies de charge et une compensation de l’État. Pour combien de temps, je ne sais pas. Tout sera lié à l’autorisation éventuelle de la reprise du championnat.
Est-ce que cela va impacter vos réserves de trésorerie ?
Bien sûr. Même si on fait une petite économie de salaire sur les joueurs, les recettes ne vont plus rentrer. Le déficit de l’UBB va se chiffrer en millions d’euros si le championnat ne reprend pas. Mais le premier souci, c’est la santé, le deuxième, l’équité sportive. Le financier, on s’y penchera un peu plus tard.
dombri- J'aime l'Union beaucoup
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Age : 66
Re: Rugby et Coronavirus
"certains présidents seraient tentés de profiter de la situation pour foutre en l’air un championnat qui ne leur est pas forcément favorable cette année"
Est-ce bien le moment de mettre en avant de telles dissensions. Le problème est aujourd'hui bien plus large que ça.
Il y aura des profiteurs de crise comme il y a toujours eu des profiteurs de guerre . Je ne pense pas que ce soit le moment d'en discuter ou sinon nous allons vers un délitement progressif de la nation qui nous empêchera d'être efficace dans le combat qui s'annonce !!!
Est-ce bien le moment de mettre en avant de telles dissensions. Le problème est aujourd'hui bien plus large que ça.
Il y aura des profiteurs de crise comme il y a toujours eu des profiteurs de guerre . Je ne pense pas que ce soit le moment d'en discuter ou sinon nous allons vers un délitement progressif de la nation qui nous empêchera d'être efficace dans le combat qui s'annonce !!!
sudiste- Unioniste de la première heure
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Humeur : Comme le dit mon cochon : "dans le gascon tout est bon"
Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Coronavirus-le-rugby-professionnel-saute-dans-le-vide-apres-la-suspension-du-top-14-et-de-la-pro-d2/1119655
Coronavirus : le rugby professionnel saute dans le vide après la suspension du Top 14 et de la Pro D2
L'annonce de la suspension du Top 14 et de la Pro D 2 jusqu'à nouvel ordre plonge le rugby professionnel dans l'incertitude. Et inquiète certains clubs quant à leur survie.
Report ou huis clos ? Il y a quelques jours encore la question se posait en ces termes. On dirait que c'était au siècle dernier. Depuis l'intervention du président Emmanuel Macron jeudi soir, il ne faisait plus guère de doute que le rugby, comme les autres sports, allait devoir fermer boutique. Restait à savoir pour combien de temps. Vendredi, lors d'un comité directeur exceptionnel, la Ligue nationale de rugby a décidé « la suspension temporaire » des Championnats de Top 14 et de Pro D2 ainsi que la suspension des « entraînements collectifs organisés par les clubs professionnels ». Sage et indiscutable décision face à la propagation du coronavirus. Mais celle-ci plonge le monde du rugby professionnel dans le flou le plus total. Quand les Championnats reprendront-ils ? Reprendront-ils seulement ? La saison 2019-2020 aura-t-elle un champion ? Et qui descendra en Pro D2 ? À ces questions qui peuvent paraître dérisoires dans les circonstances actuelles, s'en ajoutent d'autres, plus graves : certains clubs, à l'économie fragile et ultradépendante des recettes liées aux matches, peuvent-ils mettre la clé sous la porte ? On veut dire définitivement... Dans la situation actuelle, même les pires scénarios ne sont plus à exclure.
Conséquences sportives
« On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc »
Thomas Lombard, directeur général du Stade Français
Dans un sport habitué aux aberrations en termes de calendrier, la suspension du Top 14 lance un sacré casse-tête. Dans ses premières réflexions, la Ligue s'est fixée comme objectif d'établir différents scénarios selon la date éventuelle de retour sur les terrains. Une première échéance est fixée au 15 avril, comme évoqué par le président de Clermont, Éric de Cromières, mais cela paraît fortement compromis, « illusoire » nous a même confié son homologue lyonnais Yann Roubert. Le 30 avril ? Cela pourrait correspondre à un recul de l'épidémie de coronavirus. D'autres parlent du 15 mai, « date après laquelle on ne pourrait que renoncer à jouer », selon Laurent Marti, le président de l'Union Bordeaux-Bègles. Quoi qu'il soit décidé dans les prochaines semaines, les délais pour finir la saison s'annoncent donc très courts. Impossible d'imaginer jouer les neuf dernières journées, d'enchaîner sur trois week-ends de phase finale tout en incluant les Coupes d'Europe.
Comment faire alors ? Dans ce grand flou, une priorité du côté des instances : sauver une phase finale génératrice de visibilité et de revenus et finir sur une finale au Stade de France le 26 juin, avec des demies à Nice une semaine plus tôt. « Pourquoi pas des play-offs à huit équipes ? », suggère Franck Azéma, le manager de Clermont, actuelle sixième. Autre question : comment régler la lutte pour le maintien, qui concerne grosso modo les six autres équipes du Top 14, de Bayonne (9e, 33 points) au Stade Français (14e, 25 points) ? « On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc », estime Thomas Lombard, directeur général du club parisien, qui rappelle que son club devait recevoir six fois sur la fin de saison. Un nouveau format de compétition pourrait donc aussi être adopté pour déterminer le relégué et le barragiste. La Ligue tient à maintenir relégation et promotion. Avec, évidemment, les faveurs des clubs actuellement en tête de la Pro D2. Alain Carré, président de Colomiers, l'actuel leader, opterait pour des « phases finales en juillet. Il faut finir le Championnat. Si Colomiers monte, ce doit être sur le terrain ».
Reste une dernière option, la plus préjudiciable pour les deux Championnats de la LNR : l'annulation. « Dans ce cas, le statu quo pour la saison prochaine me semblerait inévitable », estime Jean-François Fonteneau, le président d'Agen. « On peut au moins essayer de sauver un match, en plaisante Yann Roubert, le président lyonnais. Une grande finale entre le premier (l'UBB) et le deuxième (le LOU). Je suis sûr que Laurent (Marti) serait d'accord (rires). » « En cas de gel, qu'est-ce qu'on fait pour la Coupe d'Europe la saison prochaine ?, demande Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain. On repart avec les mêmes qualifiés ? C'est-à-dire sans l'UBB, pourtant en tête du Top 14 ? » Vous l'aurez compris, les équations à résoudre sont multiples et coriaces.
Conséquences économiques
« Je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls »
Laurent Marti, président de l'UBB
L'économie des clubs est bien plus exposée que dans le football puisque en rugby, les droits télé (93 millions d'euros) ne représentent que 11 % des recettes. Chaque match non joué peut signifier des pertes, en Top 14, allant de 200 000 euros pour les moins bonnes affiches, à plus d'un million pour quelques rencontres de prestige. Les présidents vont donc tout faire pour que le Championnat puisse aller à son terme quitte, comme l'explique Laurent Marti, qui dirige l'UBB, « à accepter des compromis et regarder au-delà du règlement si certaines journées doivent être supprimées ».
Car le gel total des compétitions pour 2020 serait très préjudiciable, voire catastrophique, pour les clubs, dont les partenaires vont aussi être impactés et pourraient, à terme, diminuer la voilure de leur soutien. Même si Canal+ semble disposé à ne pas se retourner contre la Ligue pour réclamer le dédommagement des neuf journées (et des rencontres de phase finale) qui n'auraient pas lieu, certaines équipes risquent de ne pas pouvoir faire face. « Les plus touchées, explique Christophe Lepetit, économiste au CDES (centre du droit et de l'économie du sport) seront celles qui ont une économie dynamique, basées sur les recettes (billetterie, hospitalités, publicité, buvette...) comme La Rochelle, Bordeaux, Clermont ou Toulouse. Les clubs qui ont des fonds propres suffisants et qui sont adossés à des partenaires aux reins solides (dont des mécènes) s'en sortiront mieux. »
Un report du quart de finale de coupe d'Europe, Toulouse-Ulster (initialement prévu le 5 avril), conjugué aux pertes des recettes de fin de saison, mettrait par exemple le Stade Toulousain dans une « situation financière catastrophique » de l'aveu même de son président Didier Lacroix. Même situation pour Bordeaux : « Si les matches ne sont pas disputés, explique Laurent Marti, je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls. » Pour le moment, les présidents ont la possibilité de mettre leurs joueurs au chômage partiel, ce qui sera fait en début de semaine à l'UBB et sans doute dans la majorité des clubs (certains joueurs pourront également prendre leurs congés payés) : « En payant 70 % du salaire brut (84 % du net), le procédé permet à l'employeur d'économiser l'équivalent des charges. »
Les présidents, qui en début de semaine, ne semblaient encore ne se préoccuper que du débat entre huis clos et report, et de leur cas particulier, selon qu'ils soient au bas ou au haut de l'échelle du Top 14, ont été précipités dans une autre dimension par l'intervention du président Macron jeudi soir. Rassemblés au moment du discours présidentiel pour une soirée organisée par la LNR « Plaquons l'homophobie », certains grands partenaires du rugby, des présidents de clubs et des joueurs ont semblé réaliser qu'ils devraient s'en sortir ensemble. « Nous allons devoir faire preuve de créativité, conclut le président de Brive, Simon Gillham, accepter des compromis. »
Conséquences humaines
« Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence »
Franck Azéma, manager de Clermont
Les acteurs du rugby professionnel vivaient depuis plusieurs jours dans l'attente d'une décision de la LNR. Vendredi, l'annonce de la suspension jusqu'à nouvel ordre du Top 14 et de la Pro D2 les a un peu sortis du brouillard. Mais juste un peu. Plusieurs questions majeures se posent pour les joueurs et entraîneurs professionnels, à commencer par la plus basique : à quoi ressemblera leur quotidien dans les prochains jours ?
Les entraînements collectifs des clubs pros, au même titre que les matches, ont été annulés. Avant même l'annonce de la LNR, le club d'Agen avait, par mesure de précaution, décidé de suspendre ses entraînements. À Brive, l'ensemble des joueurs et du staff ont été « invités à rester chez eux pendant une semaine ». « Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence, estime Franck Azéma, le manager de l'ASM. Dans ce métier, personne n'a jamais vécu ça. On est habitués à être impliqué onze mois sur douze. »
Qu'en sera-t-il de la préparation physique des joueurs pendant cette période de suspension des compétitions ? « Le plus grand danger est de laisser partir les joueurs cinq à six semaines et qu'ils reviennent pour réattaquer le Championnat la semaine qui suit et enchaîner des matches, s'inquiète Grégory Marquet, le préparateur physique de Rouen (Pro D2). Ce serait les mettre en danger. Le plus important est qu'ils ne se déconditionnent pas. Le seul moyen pour empêcher ça, c'est de les faire bosser, a minima avec des programmes individuels. Au mieux par petits groupes, dix au maximum. » Dans de nombreux clubs pros, des réunions d'information sur les nouvelles modalités d'entraînement sont programmées en début de semaine prochaine.
Les joueurs ont par ailleurs reçu dans la journée un mail d'information de leur syndicat, Provale, sur le chômage partiel, qu'ils risquent de connaître dans les prochains jours. Les dirigeants de clubs envisagent également de solder leurs congés payés. « On ne peut pas reprocher aux clubs d'optimiser ou minimiser l'impact de cette suspension, admet Robins Tchale Watchou, le président du syndicat des joueurs, qui refuse en revanche d'imaginer les clubs renégocier les contrats des joueurs. Il y a une grande différence entre être conciliant dans l'intérêt de tous, et se mettre en marge de la loi, au motif que le potentiel préjudice financier devrait être réglé d'une façon qui flirterait avec l'illégalité, ou tout au moins qui causerait un préjudice aux joueurs », prévient-il. « Les joueurs dont les contrats se terminent le 30 juin s'interrogent, ajoute l'agent Miguel Fernandez. Aucun club ne va vouloir s'engager, compte tenu des difficultés financières qui s'annoncent. »
Coronavirus : le rugby professionnel saute dans le vide après la suspension du Top 14 et de la Pro D2
L'annonce de la suspension du Top 14 et de la Pro D 2 jusqu'à nouvel ordre plonge le rugby professionnel dans l'incertitude. Et inquiète certains clubs quant à leur survie.
Report ou huis clos ? Il y a quelques jours encore la question se posait en ces termes. On dirait que c'était au siècle dernier. Depuis l'intervention du président Emmanuel Macron jeudi soir, il ne faisait plus guère de doute que le rugby, comme les autres sports, allait devoir fermer boutique. Restait à savoir pour combien de temps. Vendredi, lors d'un comité directeur exceptionnel, la Ligue nationale de rugby a décidé « la suspension temporaire » des Championnats de Top 14 et de Pro D2 ainsi que la suspension des « entraînements collectifs organisés par les clubs professionnels ». Sage et indiscutable décision face à la propagation du coronavirus. Mais celle-ci plonge le monde du rugby professionnel dans le flou le plus total. Quand les Championnats reprendront-ils ? Reprendront-ils seulement ? La saison 2019-2020 aura-t-elle un champion ? Et qui descendra en Pro D2 ? À ces questions qui peuvent paraître dérisoires dans les circonstances actuelles, s'en ajoutent d'autres, plus graves : certains clubs, à l'économie fragile et ultradépendante des recettes liées aux matches, peuvent-ils mettre la clé sous la porte ? On veut dire définitivement... Dans la situation actuelle, même les pires scénarios ne sont plus à exclure.
Conséquences sportives
« On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc »
Thomas Lombard, directeur général du Stade Français
Dans un sport habitué aux aberrations en termes de calendrier, la suspension du Top 14 lance un sacré casse-tête. Dans ses premières réflexions, la Ligue s'est fixée comme objectif d'établir différents scénarios selon la date éventuelle de retour sur les terrains. Une première échéance est fixée au 15 avril, comme évoqué par le président de Clermont, Éric de Cromières, mais cela paraît fortement compromis, « illusoire » nous a même confié son homologue lyonnais Yann Roubert. Le 30 avril ? Cela pourrait correspondre à un recul de l'épidémie de coronavirus. D'autres parlent du 15 mai, « date après laquelle on ne pourrait que renoncer à jouer », selon Laurent Marti, le président de l'Union Bordeaux-Bègles. Quoi qu'il soit décidé dans les prochaines semaines, les délais pour finir la saison s'annoncent donc très courts. Impossible d'imaginer jouer les neuf dernières journées, d'enchaîner sur trois week-ends de phase finale tout en incluant les Coupes d'Europe.
Comment faire alors ? Dans ce grand flou, une priorité du côté des instances : sauver une phase finale génératrice de visibilité et de revenus et finir sur une finale au Stade de France le 26 juin, avec des demies à Nice une semaine plus tôt. « Pourquoi pas des play-offs à huit équipes ? », suggère Franck Azéma, le manager de Clermont, actuelle sixième. Autre question : comment régler la lutte pour le maintien, qui concerne grosso modo les six autres équipes du Top 14, de Bayonne (9e, 33 points) au Stade Français (14e, 25 points) ? « On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc », estime Thomas Lombard, directeur général du club parisien, qui rappelle que son club devait recevoir six fois sur la fin de saison. Un nouveau format de compétition pourrait donc aussi être adopté pour déterminer le relégué et le barragiste. La Ligue tient à maintenir relégation et promotion. Avec, évidemment, les faveurs des clubs actuellement en tête de la Pro D2. Alain Carré, président de Colomiers, l'actuel leader, opterait pour des « phases finales en juillet. Il faut finir le Championnat. Si Colomiers monte, ce doit être sur le terrain ».
Reste une dernière option, la plus préjudiciable pour les deux Championnats de la LNR : l'annulation. « Dans ce cas, le statu quo pour la saison prochaine me semblerait inévitable », estime Jean-François Fonteneau, le président d'Agen. « On peut au moins essayer de sauver un match, en plaisante Yann Roubert, le président lyonnais. Une grande finale entre le premier (l'UBB) et le deuxième (le LOU). Je suis sûr que Laurent (Marti) serait d'accord (rires). » « En cas de gel, qu'est-ce qu'on fait pour la Coupe d'Europe la saison prochaine ?, demande Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain. On repart avec les mêmes qualifiés ? C'est-à-dire sans l'UBB, pourtant en tête du Top 14 ? » Vous l'aurez compris, les équations à résoudre sont multiples et coriaces.
Conséquences économiques
« Je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls »
Laurent Marti, président de l'UBB
L'économie des clubs est bien plus exposée que dans le football puisque en rugby, les droits télé (93 millions d'euros) ne représentent que 11 % des recettes. Chaque match non joué peut signifier des pertes, en Top 14, allant de 200 000 euros pour les moins bonnes affiches, à plus d'un million pour quelques rencontres de prestige. Les présidents vont donc tout faire pour que le Championnat puisse aller à son terme quitte, comme l'explique Laurent Marti, qui dirige l'UBB, « à accepter des compromis et regarder au-delà du règlement si certaines journées doivent être supprimées ».
Car le gel total des compétitions pour 2020 serait très préjudiciable, voire catastrophique, pour les clubs, dont les partenaires vont aussi être impactés et pourraient, à terme, diminuer la voilure de leur soutien. Même si Canal+ semble disposé à ne pas se retourner contre la Ligue pour réclamer le dédommagement des neuf journées (et des rencontres de phase finale) qui n'auraient pas lieu, certaines équipes risquent de ne pas pouvoir faire face. « Les plus touchées, explique Christophe Lepetit, économiste au CDES (centre du droit et de l'économie du sport) seront celles qui ont une économie dynamique, basées sur les recettes (billetterie, hospitalités, publicité, buvette...) comme La Rochelle, Bordeaux, Clermont ou Toulouse. Les clubs qui ont des fonds propres suffisants et qui sont adossés à des partenaires aux reins solides (dont des mécènes) s'en sortiront mieux. »
Un report du quart de finale de coupe d'Europe, Toulouse-Ulster (initialement prévu le 5 avril), conjugué aux pertes des recettes de fin de saison, mettrait par exemple le Stade Toulousain dans une « situation financière catastrophique » de l'aveu même de son président Didier Lacroix. Même situation pour Bordeaux : « Si les matches ne sont pas disputés, explique Laurent Marti, je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls. » Pour le moment, les présidents ont la possibilité de mettre leurs joueurs au chômage partiel, ce qui sera fait en début de semaine à l'UBB et sans doute dans la majorité des clubs (certains joueurs pourront également prendre leurs congés payés) : « En payant 70 % du salaire brut (84 % du net), le procédé permet à l'employeur d'économiser l'équivalent des charges. »
Les présidents, qui en début de semaine, ne semblaient encore ne se préoccuper que du débat entre huis clos et report, et de leur cas particulier, selon qu'ils soient au bas ou au haut de l'échelle du Top 14, ont été précipités dans une autre dimension par l'intervention du président Macron jeudi soir. Rassemblés au moment du discours présidentiel pour une soirée organisée par la LNR « Plaquons l'homophobie », certains grands partenaires du rugby, des présidents de clubs et des joueurs ont semblé réaliser qu'ils devraient s'en sortir ensemble. « Nous allons devoir faire preuve de créativité, conclut le président de Brive, Simon Gillham, accepter des compromis. »
Conséquences humaines
« Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence »
Franck Azéma, manager de Clermont
Les acteurs du rugby professionnel vivaient depuis plusieurs jours dans l'attente d'une décision de la LNR. Vendredi, l'annonce de la suspension jusqu'à nouvel ordre du Top 14 et de la Pro D2 les a un peu sortis du brouillard. Mais juste un peu. Plusieurs questions majeures se posent pour les joueurs et entraîneurs professionnels, à commencer par la plus basique : à quoi ressemblera leur quotidien dans les prochains jours ?
Les entraînements collectifs des clubs pros, au même titre que les matches, ont été annulés. Avant même l'annonce de la LNR, le club d'Agen avait, par mesure de précaution, décidé de suspendre ses entraînements. À Brive, l'ensemble des joueurs et du staff ont été « invités à rester chez eux pendant une semaine ». « Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence, estime Franck Azéma, le manager de l'ASM. Dans ce métier, personne n'a jamais vécu ça. On est habitués à être impliqué onze mois sur douze. »
Qu'en sera-t-il de la préparation physique des joueurs pendant cette période de suspension des compétitions ? « Le plus grand danger est de laisser partir les joueurs cinq à six semaines et qu'ils reviennent pour réattaquer le Championnat la semaine qui suit et enchaîner des matches, s'inquiète Grégory Marquet, le préparateur physique de Rouen (Pro D2). Ce serait les mettre en danger. Le plus important est qu'ils ne se déconditionnent pas. Le seul moyen pour empêcher ça, c'est de les faire bosser, a minima avec des programmes individuels. Au mieux par petits groupes, dix au maximum. » Dans de nombreux clubs pros, des réunions d'information sur les nouvelles modalités d'entraînement sont programmées en début de semaine prochaine.
Les joueurs ont par ailleurs reçu dans la journée un mail d'information de leur syndicat, Provale, sur le chômage partiel, qu'ils risquent de connaître dans les prochains jours. Les dirigeants de clubs envisagent également de solder leurs congés payés. « On ne peut pas reprocher aux clubs d'optimiser ou minimiser l'impact de cette suspension, admet Robins Tchale Watchou, le président du syndicat des joueurs, qui refuse en revanche d'imaginer les clubs renégocier les contrats des joueurs. Il y a une grande différence entre être conciliant dans l'intérêt de tous, et se mettre en marge de la loi, au motif que le potentiel préjudice financier devrait être réglé d'une façon qui flirterait avec l'illégalité, ou tout au moins qui causerait un préjudice aux joueurs », prévient-il. « Les joueurs dont les contrats se terminent le 30 juin s'interrogent, ajoute l'agent Miguel Fernandez. Aucun club ne va vouloir s'engager, compte tenu des difficultés financières qui s'annoncent. »
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
Mouais c'est quand même limite un peu prétentieux, typiquement français au fait. Les italiens sont dans la merde parce que eux ils ne savent pas faire.
Mais en France vous allez voir ce que vous allez voir.
Et bien attendons et nous verrons si dans 10 jours nous pourrons toujours monter sur nos ergots
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Re: Rugby et Coronavirus
sudiste a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
Mouais c'est quand même limite un peu prétentieux, typiquement français au fait. Les italiens sont dans la merde parce que eux ils ne savent pas faire.
Mais en France vous allez voir ce que vous allez voir.
Et bien attendons et nous verrons si dans 10 jours nous pourrons toujours monter sur nos ergots
Je crois plutôt que c'est le retour d’expérience, les Italiens ont essuyé les plâtres, on en tire simplement des leçons, dans ce cas, au niveau de l'hôpital...
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:sudiste a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
Mouais c'est quand même limite un peu prétentieux, typiquement français au fait. Les italiens sont dans la merde parce que eux ils ne savent pas faire.
Mais en France vous allez voir ce que vous allez voir.
Et bien attendons et nous verrons si dans 10 jours nous pourrons toujours monter sur nos ergots
Je crois plutôt que c'est le retour d’expérience, les Italiens ont essuyé les plâtres, on en tire simplement des leçons, dans ce cas, au niveau de l'hôpital...
Au lieu d'essayer d'analyser ce qui n'a pas fonctionné ailleurs ( je ne vois pas vraiment le problème de la réanimation en "open space" entre malades déjà tous contaminés..bref) nous devrions plutôt nous inspirer de ce qui semble vraiment fonctionné ailleurs et notamment en Corée du Sud
https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-la-france-doit-elle-sinspirer-de-la-coree-du-sud_fr_5e6b82f9c5b6bd8156f5d924
La question : en avons-nous les moyens ?
sudiste- Unioniste de la première heure
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/planete/2020/03/14/ai-fen-l-autre-lanceuse-d-alerte-de-wuhan_1781525
Censure - Ai Fen, l'autre lanceuse d'alerte de Wuhan
Par Laurence Defranoux — 14 mars 2020 à 12:41
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Portrait d'Ai Fen Photo People Magazine
Les internautes chinois se démènent pour faire circuler, malgré la censure, l'interview d'une médecin sanctionnée pour avoir informé ses collègues du danger du virus.
Elle s’appelle Ai Fen et la fatigue creuse ses traits au-dessus de son masque. L'interview de cette médecin chevronnée, publiée mardi dans le magazine chinois People, est venue gâcher la débauche d’autocongrulation du Parti communiste face à la baisse des contaminations au Covid-19 en Chine. Ai Fen est la patronne du service des urgences de l’Hôpital central de Wuhan, situé à quelques kilomètres du marché aux poissons considéré comme l’épicentre de l’épidémie. Le 30 décembre vers midi, elle prend connaissance du résultat d’analyses d'un des nombreux patients hospitalisés depuis trois semaines avec une infection pulmonaire inconnue. «Coronavirus du Sras», conclut le laboratoire pékinois, qui a cru reconnaître le syndrome respiratoire aigu sévère apparu en Chine en 2003, qui avait fait 800 morts dans le monde et déclenché une modernisation du système de santé chinois. Ai Wen prévient immédiatement le département de contrôle des maladies infectieuses, et sonne l’alarme auprès des chefs de service sur la circulation d’un virus inconnu et inquiétant.
Ai Fen fait une capture d’écran du rapport du labo, entoure le terme «Sras» en rouge et la fait suivre à une collègue, qui la fait circuler. Li Wenliang, un jeune ophtalmologue de l’hôpital, poste l’image sur un groupe de messagerie d'amis médecins en les exhortant à se protéger, d'autant que le patient dit ne pas avoir fréquenté le marché aux poissons. Dans les heures qui suivent, Ai Fen est «sévèrement réprimandée» par le bureau disciplinaire de l’hôpital, qui l'accuse d'«avoir nui à la stabilité». «On m’a demandé de n’en parler à personne, même pas à mon mari. J’avais l’impression que, à moi toute seule, j’avais ruiné l’avenir de Wuhan. J’étais désespérée», confie-t-elle au magazine. «On dit que je suis une lanceuse d’alerte, mais je n’ai fait que mon travail.» Comme sept autres médecins, Li Wenliang est sanctionné, puis convoqué par la police pour divulgation de «fausses rumeurs».
Rapports modifiés
Le lendemain, le gouvernement chinois alerte l’OMS sur le fait qu’un virus proche du Sras a émergé. Le 1er janvier, Ai Fen reçoit un directeur d’un petit centre de santé qui a très certainement été contaminé par ses patients. Mais pendant encore trois longues semaines, Wuhan, grande ville universitaire et industrielle du centre de la Chine, est laissée dans l’ignorance. L'information est censurée, aucune mesure de protection n'est conseillée. Selon les témoignages recueillis par Caixin, un autre journal chinois, «le responsable du Parti en charge de l’hôpital ne comprenait pas vraiment ce qu’est une maladie infectieuse et avait interdit aux médecins de faire circuler les informations de santé publique sensibles». Dans le monde bureaucratique communiste, où règnent la peur de la punition et le mensonge, des consignes sont données pour qu’aucun cas de Covid ne soit enregistré durant la tenue de deux réunions du Parti communiste, du 12 au 17 janvier, «pour ne pas gâcher l’ambiance», ironisait alors auprès de Libération une journaliste locale. Toujours selon Caixin, l’hôpital central reçoit même l’ordre de maquiller des rapports. De son côté, Ai Fen affirme que sur le dossier médical d’une infirmière tombée malade, le mot «pneumonie virale» a été remplacé par «infections». Jusqu’au 20 janvier, la transmission interhumaine est niée par les autorités. Seuls les patients qui ont fréquenté le marché aux poissons sont traités comme malades du Covid, les autres affluent dans les hôpitaux généraux, sans procédure particulière.
Début mars, les urgences de l’Hôpital central, où se sont pressés jusqu’à 1500 malades par jour, a retrouvé son rythme habituel lorsque le reporter de People, journal respecté publié par une maison d’édition d’Etat, rencontre Ai Fen. Mais le bilan est lourd pour l’équipe. Plus de 200 soignants ont été contaminés, quatre sont morts, plusieurs sont dans un état grave. Ai Fen voudrait remonter le temps: «Si mes collègues avaient été prévenus plus tôt, ils ne seraient pas morts. Si j’avais su comment l’épidémie allait évoluer, je serais passée outre la réprimande. J’en aurais parlé partout.»
Morse, émojis et martien
Le 10 mars, le nombre de nouvelles contaminations en Chine est en très forte baisse, alors que l'épidémie se répand dans le reste du monde. Le président Xi Jinping se rend à Wuhan pour la première fois, déjà proclamé vainqueur de la «guerre du peuple» contre le virus. Alors que la propagande d’Etat se démène pour vanter la supériorité de la réponse chinoise et effacer les graves erreurs des premières semaines, la confession d’Ai Fen fait tache. People, qui faisait sa une sur «Les docteurs de Wuhan», est interdit. Les internautes chinois entament alors une course de vitesse pour contourner la très puissante cyberpolice. L’article circule sur les réseaux sociaux grâce à des captures d’écran des pages, ou avec un faux titre en anglais, ou encore en pinyin, une transcription du mandarin en alphabet latin, ou truffé de fautes. Les censeurs les suppriment aussi. Alors, des versions tournent en morse, en émojis et en n’importe quelle langue que les lecteurs passeront dans un logiciel de traduction. Certains poussent le jeu jusqu’à le coder mathématiquement, ou le traduire en «martien», un langage de geeks chinois datant des débuts d'Internet.
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Le Président Xi Jinping avec un masque communique avec un patient et l'équipe médicale via appel vidéo àl'hopîtal Huoshenshan à Wuhan. Photo Xie Huanchi. AFP
Trois jours après, il semble que les censeurs ont gagné la bataille. Lorsque Li Wenliang, le collègue d’Ai Fen, est mort du virus le 6 février, un rare vent de colère avait soufflé sur les réseaux sociaux, avec le mot d’ordre : «On veut la liberté d’expression.» Le pouvoir avait mis cinq heures à éteindre l’incendie, puis avait récupéré la figure du jeune médecin pour en faire un héros national. Ai Fen, elle, est bien vivante. Et elle parle.
Censure - Ai Fen, l'autre lanceuse d'alerte de Wuhan
Par Laurence Defranoux — 14 mars 2020 à 12:41
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Portrait d'Ai Fen Photo People Magazine
Les internautes chinois se démènent pour faire circuler, malgré la censure, l'interview d'une médecin sanctionnée pour avoir informé ses collègues du danger du virus.
Elle s’appelle Ai Fen et la fatigue creuse ses traits au-dessus de son masque. L'interview de cette médecin chevronnée, publiée mardi dans le magazine chinois People, est venue gâcher la débauche d’autocongrulation du Parti communiste face à la baisse des contaminations au Covid-19 en Chine. Ai Fen est la patronne du service des urgences de l’Hôpital central de Wuhan, situé à quelques kilomètres du marché aux poissons considéré comme l’épicentre de l’épidémie. Le 30 décembre vers midi, elle prend connaissance du résultat d’analyses d'un des nombreux patients hospitalisés depuis trois semaines avec une infection pulmonaire inconnue. «Coronavirus du Sras», conclut le laboratoire pékinois, qui a cru reconnaître le syndrome respiratoire aigu sévère apparu en Chine en 2003, qui avait fait 800 morts dans le monde et déclenché une modernisation du système de santé chinois. Ai Wen prévient immédiatement le département de contrôle des maladies infectieuses, et sonne l’alarme auprès des chefs de service sur la circulation d’un virus inconnu et inquiétant.
Ai Fen fait une capture d’écran du rapport du labo, entoure le terme «Sras» en rouge et la fait suivre à une collègue, qui la fait circuler. Li Wenliang, un jeune ophtalmologue de l’hôpital, poste l’image sur un groupe de messagerie d'amis médecins en les exhortant à se protéger, d'autant que le patient dit ne pas avoir fréquenté le marché aux poissons. Dans les heures qui suivent, Ai Fen est «sévèrement réprimandée» par le bureau disciplinaire de l’hôpital, qui l'accuse d'«avoir nui à la stabilité». «On m’a demandé de n’en parler à personne, même pas à mon mari. J’avais l’impression que, à moi toute seule, j’avais ruiné l’avenir de Wuhan. J’étais désespérée», confie-t-elle au magazine. «On dit que je suis une lanceuse d’alerte, mais je n’ai fait que mon travail.» Comme sept autres médecins, Li Wenliang est sanctionné, puis convoqué par la police pour divulgation de «fausses rumeurs».
Rapports modifiés
Le lendemain, le gouvernement chinois alerte l’OMS sur le fait qu’un virus proche du Sras a émergé. Le 1er janvier, Ai Fen reçoit un directeur d’un petit centre de santé qui a très certainement été contaminé par ses patients. Mais pendant encore trois longues semaines, Wuhan, grande ville universitaire et industrielle du centre de la Chine, est laissée dans l’ignorance. L'information est censurée, aucune mesure de protection n'est conseillée. Selon les témoignages recueillis par Caixin, un autre journal chinois, «le responsable du Parti en charge de l’hôpital ne comprenait pas vraiment ce qu’est une maladie infectieuse et avait interdit aux médecins de faire circuler les informations de santé publique sensibles». Dans le monde bureaucratique communiste, où règnent la peur de la punition et le mensonge, des consignes sont données pour qu’aucun cas de Covid ne soit enregistré durant la tenue de deux réunions du Parti communiste, du 12 au 17 janvier, «pour ne pas gâcher l’ambiance», ironisait alors auprès de Libération une journaliste locale. Toujours selon Caixin, l’hôpital central reçoit même l’ordre de maquiller des rapports. De son côté, Ai Fen affirme que sur le dossier médical d’une infirmière tombée malade, le mot «pneumonie virale» a été remplacé par «infections». Jusqu’au 20 janvier, la transmission interhumaine est niée par les autorités. Seuls les patients qui ont fréquenté le marché aux poissons sont traités comme malades du Covid, les autres affluent dans les hôpitaux généraux, sans procédure particulière.
Début mars, les urgences de l’Hôpital central, où se sont pressés jusqu’à 1500 malades par jour, a retrouvé son rythme habituel lorsque le reporter de People, journal respecté publié par une maison d’édition d’Etat, rencontre Ai Fen. Mais le bilan est lourd pour l’équipe. Plus de 200 soignants ont été contaminés, quatre sont morts, plusieurs sont dans un état grave. Ai Fen voudrait remonter le temps: «Si mes collègues avaient été prévenus plus tôt, ils ne seraient pas morts. Si j’avais su comment l’épidémie allait évoluer, je serais passée outre la réprimande. J’en aurais parlé partout.»
Morse, émojis et martien
Le 10 mars, le nombre de nouvelles contaminations en Chine est en très forte baisse, alors que l'épidémie se répand dans le reste du monde. Le président Xi Jinping se rend à Wuhan pour la première fois, déjà proclamé vainqueur de la «guerre du peuple» contre le virus. Alors que la propagande d’Etat se démène pour vanter la supériorité de la réponse chinoise et effacer les graves erreurs des premières semaines, la confession d’Ai Fen fait tache. People, qui faisait sa une sur «Les docteurs de Wuhan», est interdit. Les internautes chinois entament alors une course de vitesse pour contourner la très puissante cyberpolice. L’article circule sur les réseaux sociaux grâce à des captures d’écran des pages, ou avec un faux titre en anglais, ou encore en pinyin, une transcription du mandarin en alphabet latin, ou truffé de fautes. Les censeurs les suppriment aussi. Alors, des versions tournent en morse, en émojis et en n’importe quelle langue que les lecteurs passeront dans un logiciel de traduction. Certains poussent le jeu jusqu’à le coder mathématiquement, ou le traduire en «martien», un langage de geeks chinois datant des débuts d'Internet.
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Le Président Xi Jinping avec un masque communique avec un patient et l'équipe médicale via appel vidéo àl'hopîtal Huoshenshan à Wuhan. Photo Xie Huanchi. AFP
Trois jours après, il semble que les censeurs ont gagné la bataille. Lorsque Li Wenliang, le collègue d’Ai Fen, est mort du virus le 6 février, un rare vent de colère avait soufflé sur les réseaux sociaux, avec le mot d’ordre : «On veut la liberté d’expression.» Le pouvoir avait mis cinq heures à éteindre l’incendie, puis avait récupéré la figure du jeune médecin pour en faire un héros national. Ai Fen, elle, est bien vivante. Et elle parle.
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Re: Rugby et Coronavirus
Ce qui interpelle en Italie principalement c'est le nombre de morts plus que le nombre de cas.
Le nombre de cas on sait tous qu'il est faux pour tous les pays, même si certains ont fait plus de tests que d'autres. Cependant le nombre de morts liés au virus est relativement fiable de l'avis unanime. Pour l'heure, il semble que le nombre de décès en France soit moindre qu'en Italie à stade égal de l'épidémie.
Je ne vois aucune condescendance dans ces propos vis à vis de l'Italie, juste une explication d'un expert. Le modèle de propagation de l'Italie est relativement atypique par rapport à ce qu'on a vu ailleurs, notamment en Asie. L'Espagne semble aussi sur la brèche.
Mais si on a un retard considérable sur l'Italie c'est bien dans la faculté à se rassembler pour faire bloc, et je ne suis pas du tout convaincu que les politiques en soient responsables Bien au contraire.
Le nombre de cas on sait tous qu'il est faux pour tous les pays, même si certains ont fait plus de tests que d'autres. Cependant le nombre de morts liés au virus est relativement fiable de l'avis unanime. Pour l'heure, il semble que le nombre de décès en France soit moindre qu'en Italie à stade égal de l'épidémie.
Je ne vois aucune condescendance dans ces propos vis à vis de l'Italie, juste une explication d'un expert. Le modèle de propagation de l'Italie est relativement atypique par rapport à ce qu'on a vu ailleurs, notamment en Asie. L'Espagne semble aussi sur la brèche.
Mais si on a un retard considérable sur l'Italie c'est bien dans la faculté à se rassembler pour faire bloc, et je ne suis pas du tout convaincu que les politiques en soient responsables Bien au contraire.
Dernière édition par zizou46 le Sam 14 Mar - 12:17, édité 1 fois
zizou46- J'aime l'Union à la folie
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Coronavirus-le-rugby-professionnel-saute-dans-le-vide-apres-la-suspension-du-top-14-et-de-la-pro-d2/1119655
Coronavirus : le rugby professionnel saute dans le vide après la suspension du Top 14 et de la Pro D2
L'annonce de la suspension du Top 14 et de la Pro D 2 jusqu'à nouvel ordre plonge le rugby professionnel dans l'incertitude. Et inquiète certains clubs quant à leur survie.
Report ou huis clos ? Il y a quelques jours encore la question se posait en ces termes. On dirait que c'était au siècle dernier. Depuis l'intervention du président Emmanuel Macron jeudi soir, il ne faisait plus guère de doute que le rugby, comme les autres sports, allait devoir fermer boutique. Restait à savoir pour combien de temps. Vendredi, lors d'un comité directeur exceptionnel, la Ligue nationale de rugby a décidé « la suspension temporaire » des Championnats de Top 14 et de Pro D2 ainsi que la suspension des « entraînements collectifs organisés par les clubs professionnels ». Sage et indiscutable décision face à la propagation du coronavirus. Mais celle-ci plonge le monde du rugby professionnel dans le flou le plus total. Quand les Championnats reprendront-ils ? Reprendront-ils seulement ? La saison 2019-2020 aura-t-elle un champion ? Et qui descendra en Pro D2 ? À ces questions qui peuvent paraître dérisoires dans les circonstances actuelles, s'en ajoutent d'autres, plus graves : certains clubs, à l'économie fragile et ultradépendante des recettes liées aux matches, peuvent-ils mettre la clé sous la porte ? On veut dire définitivement... Dans la situation actuelle, même les pires scénarios ne sont plus à exclure.
Conséquences sportives
« On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc »
Thomas Lombard, directeur général du Stade Français
Dans un sport habitué aux aberrations en termes de calendrier, la suspension du Top 14 lance un sacré casse-tête. Dans ses premières réflexions, la Ligue s'est fixée comme objectif d'établir différents scénarios selon la date éventuelle de retour sur les terrains. Une première échéance est fixée au 15 avril, comme évoqué par le président de Clermont, Éric de Cromières, mais cela paraît fortement compromis, « illusoire » nous a même confié son homologue lyonnais Yann Roubert. Le 30 avril ? Cela pourrait correspondre à un recul de l'épidémie de coronavirus. D'autres parlent du 15 mai, « date après laquelle on ne pourrait que renoncer à jouer », selon Laurent Marti, le président de l'Union Bordeaux-Bègles. Quoi qu'il soit décidé dans les prochaines semaines, les délais pour finir la saison s'annoncent donc très courts. Impossible d'imaginer jouer les neuf dernières journées, d'enchaîner sur trois week-ends de phase finale tout en incluant les Coupes d'Europe.
Comment faire alors ? Dans ce grand flou, une priorité du côté des instances : sauver une phase finale génératrice de visibilité et de revenus et finir sur une finale au Stade de France le 26 juin, avec des demies à Nice une semaine plus tôt. « Pourquoi pas des play-offs à huit équipes ? », suggère Franck Azéma, le manager de Clermont, actuelle sixième. Autre question : comment régler la lutte pour le maintien, qui concerne grosso modo les six autres équipes du Top 14, de Bayonne (9e, 33 points) au Stade Français (14e, 25 points) ? « On s'engage pour un modèle de Championnat. À partir du moment où il n'est pas respecté, il devient caduc », estime Thomas Lombard, directeur général du club parisien, qui rappelle que son club devait recevoir six fois sur la fin de saison. Un nouveau format de compétition pourrait donc aussi être adopté pour déterminer le relégué et le barragiste. La Ligue tient à maintenir relégation et promotion. Avec, évidemment, les faveurs des clubs actuellement en tête de la Pro D2. Alain Carré, président de Colomiers, l'actuel leader, opterait pour des « phases finales en juillet. Il faut finir le Championnat. Si Colomiers monte, ce doit être sur le terrain ».
Reste une dernière option, la plus préjudiciable pour les deux Championnats de la LNR : l'annulation. « Dans ce cas, le statu quo pour la saison prochaine me semblerait inévitable », estime Jean-François Fonteneau, le président d'Agen. « On peut au moins essayer de sauver un match, en plaisante Yann Roubert, le président lyonnais. Une grande finale entre le premier (l'UBB) et le deuxième (le LOU). Je suis sûr que Laurent (Marti) serait d'accord (rires). » « En cas de gel, qu'est-ce qu'on fait pour la Coupe d'Europe la saison prochaine ?, demande Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain. On repart avec les mêmes qualifiés ? C'est-à-dire sans l'UBB, pourtant en tête du Top 14 ? » Vous l'aurez compris, les équations à résoudre sont multiples et coriaces.
Conséquences économiques
« Je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls »
Laurent Marti, président de l'UBB
L'économie des clubs est bien plus exposée que dans le football puisque en rugby, les droits télé (93 millions d'euros) ne représentent que 11 % des recettes. Chaque match non joué peut signifier des pertes, en Top 14, allant de 200 000 euros pour les moins bonnes affiches, à plus d'un million pour quelques rencontres de prestige. Les présidents vont donc tout faire pour que le Championnat puisse aller à son terme quitte, comme l'explique Laurent Marti, qui dirige l'UBB, « à accepter des compromis et regarder au-delà du règlement si certaines journées doivent être supprimées ».
Car le gel total des compétitions pour 2020 serait très préjudiciable, voire catastrophique, pour les clubs, dont les partenaires vont aussi être impactés et pourraient, à terme, diminuer la voilure de leur soutien. Même si Canal+ semble disposé à ne pas se retourner contre la Ligue pour réclamer le dédommagement des neuf journées (et des rencontres de phase finale) qui n'auraient pas lieu, certaines équipes risquent de ne pas pouvoir faire face. « Les plus touchées, explique Christophe Lepetit, économiste au CDES (centre du droit et de l'économie du sport) seront celles qui ont une économie dynamique, basées sur les recettes (billetterie, hospitalités, publicité, buvette...) comme La Rochelle, Bordeaux, Clermont ou Toulouse. Les clubs qui ont des fonds propres suffisants et qui sont adossés à des partenaires aux reins solides (dont des mécènes) s'en sortiront mieux. »
Un report du quart de finale de coupe d'Europe, Toulouse-Ulster (initialement prévu le 5 avril), conjugué aux pertes des recettes de fin de saison, mettrait par exemple le Stade Toulousain dans une « situation financière catastrophique » de l'aveu même de son président Didier Lacroix. Même situation pour Bordeaux : « Si les matches ne sont pas disputés, explique Laurent Marti, je ne vois pas comment on pourrait s'en sortir seuls. » Pour le moment, les présidents ont la possibilité de mettre leurs joueurs au chômage partiel, ce qui sera fait en début de semaine à l'UBB et sans doute dans la majorité des clubs (certains joueurs pourront également prendre leurs congés payés) : « En payant 70 % du salaire brut (84 % du net), le procédé permet à l'employeur d'économiser l'équivalent des charges. »
Les présidents, qui en début de semaine, ne semblaient encore ne se préoccuper que du débat entre huis clos et report, et de leur cas particulier, selon qu'ils soient au bas ou au haut de l'échelle du Top 14, ont été précipités dans une autre dimension par l'intervention du président Macron jeudi soir. Rassemblés au moment du discours présidentiel pour une soirée organisée par la LNR « Plaquons l'homophobie », certains grands partenaires du rugby, des présidents de clubs et des joueurs ont semblé réaliser qu'ils devraient s'en sortir ensemble. « Nous allons devoir faire preuve de créativité, conclut le président de Brive, Simon Gillham, accepter des compromis. »
Conséquences humaines
« Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence »
Franck Azéma, manager de Clermont
Les acteurs du rugby professionnel vivaient depuis plusieurs jours dans l'attente d'une décision de la LNR. Vendredi, l'annonce de la suspension jusqu'à nouvel ordre du Top 14 et de la Pro D2 les a un peu sortis du brouillard. Mais juste un peu. Plusieurs questions majeures se posent pour les joueurs et entraîneurs professionnels, à commencer par la plus basique : à quoi ressemblera leur quotidien dans les prochains jours ?
Les entraînements collectifs des clubs pros, au même titre que les matches, ont été annulés. Avant même l'annonce de la LNR, le club d'Agen avait, par mesure de précaution, décidé de suspendre ses entraînements. À Brive, l'ensemble des joueurs et du staff ont été « invités à rester chez eux pendant une semaine ». « Pour tout le monde, c'est une autre vie qui commence, estime Franck Azéma, le manager de l'ASM. Dans ce métier, personne n'a jamais vécu ça. On est habitués à être impliqué onze mois sur douze. »
Qu'en sera-t-il de la préparation physique des joueurs pendant cette période de suspension des compétitions ? « Le plus grand danger est de laisser partir les joueurs cinq à six semaines et qu'ils reviennent pour réattaquer le Championnat la semaine qui suit et enchaîner des matches, s'inquiète Grégory Marquet, le préparateur physique de Rouen (Pro D2). Ce serait les mettre en danger. Le plus important est qu'ils ne se déconditionnent pas. Le seul moyen pour empêcher ça, c'est de les faire bosser, a minima avec des programmes individuels. Au mieux par petits groupes, dix au maximum. » Dans de nombreux clubs pros, des réunions d'information sur les nouvelles modalités d'entraînement sont programmées en début de semaine prochaine.
Les joueurs ont par ailleurs reçu dans la journée un mail d'information de leur syndicat, Provale, sur le chômage partiel, qu'ils risquent de connaître dans les prochains jours. Les dirigeants de clubs envisagent également de solder leurs congés payés. « On ne peut pas reprocher aux clubs d'optimiser ou minimiser l'impact de cette suspension, admet Robins Tchale Watchou, le président du syndicat des joueurs, qui refuse en revanche d'imaginer les clubs renégocier les contrats des joueurs. Il y a une grande différence entre être conciliant dans l'intérêt de tous, et se mettre en marge de la loi, au motif que le potentiel préjudice financier devrait être réglé d'une façon qui flirterait avec l'illégalité, ou tout au moins qui causerait un préjudice aux joueurs », prévient-il. « Les joueurs dont les contrats se terminent le 30 juin s'interrogent, ajoute l'agent Miguel Fernandez. Aucun club ne va vouloir s'engager, compte tenu des difficultés financières qui s'annoncent. »
Ou l'on voit le bon vieux réflexe du chacun pour soi en fonction de ses propres intérêts en pareil cas. Lombard en est ici un bon exemple...
Comme quoi les grands discours de "solidarité" , de nation, de collectif trouve très rapidement leurs limites
sudiste- Unioniste de la première heure
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Re: Rugby et Coronavirus
sudiste a écrit:Scalp a écrit:sudiste a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
Mouais c'est quand même limite un peu prétentieux, typiquement français au fait. Les italiens sont dans la merde parce que eux ils ne savent pas faire.
Mais en France vous allez voir ce que vous allez voir.
Et bien attendons et nous verrons si dans 10 jours nous pourrons toujours monter sur nos ergots
Je crois plutôt que c'est le retour d’expérience, les Italiens ont essuyé les plâtres, on en tire simplement des leçons, dans ce cas, au niveau de l'hôpital...
Au lieu d'essayer d'analyser ce qui n'a pas fonctionné ailleurs ( je ne vois pas vraiment le problème de la réanimation en "open space" entre malades déjà tous contaminés..bref) nous devrions plutôt nous inspirer de ce qui semble vraiment fonctionné ailleurs et notamment en Corée du Sud
https://www.huffingtonpost.fr/entry/coronavirus-la-france-doit-elle-sinspirer-de-la-coree-du-sud_fr_5e6b82f9c5b6bd8156f5d924
La question : en avons-nous les moyens ?
En tout cas ce sera impossible de transposer ce qu'a fait la chine, comme par exemple, dans certains cas, souder les portes des immeubles, pour empêcher les gens de sortir. Pour la Corée effectivement, la question des moyens se pose, mais plus globalement notre problème sera, est-ce que nous serons tous assez discipliné individuellement, on peut fustiger les pouvoirs public, parfois à raison, mais l’évolution de l’épidémie dépendra beaucoup de nos propres comportements.
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Re: Rugby et Coronavirus
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https://www.franceculture.fr/emissions/affaires-etrangeres/la-sante-publique-mondiale-a-lepreuve
La santé publique mondiale à l’épreuve
Affaires étrangères par Christine Ockrent
Partout où il passe, le Covid-19 révèle le système de santé propre à chaque pays tout comme les failles des régimes politiques. Que se passe-t-il en Chine, en Corée, en Italie, au Royaume-Uni ou en Iran ?
C'est une menace sans précédent qui pèse sur la majorité des pays sur la planète. Un spasme mortifère de la mondialisation qui démontre à la fois nos interdépendance et les inégalités en matière de santé publique d'un continent à l'autre. Mais aussi la porosité et la fragilité des systèmes les plus performants, notamment en Europe. Avec le défi d'une prévisibilité qu'Anne Senequier, co-directrice «observatoire de la santé mondiale» à l’IRIS, considère comme impossible.
Le principe d’une épidémie réside dans son adaptation au jour le jour. Aujourd’hui, personne n’est capable de prédire le nombre de personnes infectées ou de morts dans les prochaines semaines. Il y a une temporalité pour chaque réaction en fonction de la pénétration du virus dans le territoire et de sa diffusion.
Le coronavirus est né, on le sait, en Chine, à Wuhan, fin décembre. On a vu depuis comment le pays a fait face en déployant toutes les méthodes que s'autorise un régime autoritaire depuis le déni, au départ, jusqu'au confinement de millions de gens, l'injection massive de moyens et le resserrement de la censure pour museler toute colère. Carine Milcent, économiste, chercheuse au CNRS et professeure associée à Paris Sciences Economiques (PSE), nous rappelle la situation sur place :
Sur la situation à Wuhan, il faut être prudent. Si nous sommes sur « un plateau », lorsque l’on regarde la courbe des cas, un deuxième foyer pourrait aussi apparaître. La politique de gestion de crise de la Chine correspond n’est pas spécifique de crise sanitaire : la Chine a l’habitude de prendre le pouls de l’opinion, de savoir à quel point cette situation est difficile à vivre et à quel point le grognement est important. Le régime parfois laisse du jeu pour sentir ce que la population revendique, puis ferme les vannes pour reprendre le contrôle.
Les pays démocratiques face au Covid-19
Aujourd'hui, ce sont les sociétés démocratiques qui doivent affronter la pandémie. En France, Emmanuel Macron déclenche la mobilisation générale et met en œuvre toute les ressources de l'Etat providence, en Italie, le pays prend des mesures drastiques : le pays est bloqué mais la mortalité continue d'augmenter. Pourquoi la péninsule est ainsi frappée ? Quelle est la situation ailleurs, en Europe ? Pourquoi, aussi, si peu d'harmonisation des moyens ? Ludmila Acone, docteure en histoire à Paris 1, spécialiste de l’Italie, pointe de fortes inégalités dans ce pays, deuxième nation la plus touchée par le Covid-19.
Il y a deux maux de la santé publique dans la péninsule : le fonctionnement, très démocratique, a été saisi par une série de réformes visant à régionaliser la santé publique et un manque criant de moyens et de fonds. Certaines régions ont tendance à ne pas avoir la même politique sur la santé des femmes que les autres. Le privé a pris de l’importance dans la santé italienne. Dû à ces inégalités, si ce qu’il s’est passé en Lombardie arriverait dans le sud, la situation serait gravissime.
Aux Etats-Unis, après avoir minimisé le danger, Donald Trump annonce un plan qui ne convainc même pas son propre camp, dont l'interdiction du territoire aux Européens, et accélère ainsi le krach boursier. Quel impact sur la campagne présidentielle en cours ? Le système de santé américain, très inégalitaire, fait peser un risque important pour la population. C'est ce que rappelle Sarah Rozenblum, chercheuse française en santé publique et sciences politiques de l'Université du Michigan :
44 millions d’Américains sont mal assurés, 37 millions ne sont pas assurés. Un Américain doit payer plusieurs milliers de dollars pour bénéficier d’un test au Covid-19 à l’hôpital. Ajouté à ces inégalités dans les soins, il y a un vrai manque de communication entre les laboratoires privés et publics. Les capacités de dépistage sont largement en-deçà des besoins.
Comment la science est-elle prise en compte par les régimes théologiques ?
L'Iran apparaît déjà comme un des pays les plus touchés. Pour quelles raisons ? Clément Therme, chercheur post doctorant au CERI à Sciences Po Paris, nous détaille les spécificités du régime iranien :
L’Iran est dépendant de la Chine. On ne connait pas le patient 0 : ce serait soit un marchant iranien qui serait revenu de Chine, soit des travailleurs de Chinois qui participent à un projet de 2 milliards de dollars pour un chantier de transports à grande vitesse dans le pays. L’Iran étant une théocratie, le rapport entre sciences et religion est clairement inégal en faveur de la religion. Mais il y a eu une révolte de la société civile poussant les autorités à améliorer le système. Il y a aussi un retard dû à l’agenda : l’anniversaire de la révolution islamique, les élections législatives et la situation avec les Américains.
Où parvient-on à mieux contenir le péril ? L'économie mondiale ralentit, les marchés financiers s'effondrent et puis remontent provisoirement.
Avec Clément Therme, chercheur post doctorant au CERI à Sciences Po Paris, auteur de « L’Iran et ses rivaux : entre nation et révolution » (Passés Composés, 2020), Anne Senequier, pédopsychiatre, co-directrice «observatoire de la santé mondiale» à l’IRIS, Ludmila Acone, docteure en histoire à Paris 1, spécialiste de l’Italie, Carine Milcent, économiste, chercheur au CNRS et professeure associée à Paris Sciences Economiques (PSE), autrice de « Healthcare Reform in China : From Violence to Digital Healthcare », (Palgrave Macmillan, 2018) et Sarah Rozenblum, chercheuse française en santé publique et sciences politiques de l'Université du Michigan.
https://www.franceculture.fr/emissions/affaires-etrangeres/la-sante-publique-mondiale-a-lepreuve
La santé publique mondiale à l’épreuve
Affaires étrangères par Christine Ockrent
Partout où il passe, le Covid-19 révèle le système de santé propre à chaque pays tout comme les failles des régimes politiques. Que se passe-t-il en Chine, en Corée, en Italie, au Royaume-Uni ou en Iran ?
C'est une menace sans précédent qui pèse sur la majorité des pays sur la planète. Un spasme mortifère de la mondialisation qui démontre à la fois nos interdépendance et les inégalités en matière de santé publique d'un continent à l'autre. Mais aussi la porosité et la fragilité des systèmes les plus performants, notamment en Europe. Avec le défi d'une prévisibilité qu'Anne Senequier, co-directrice «observatoire de la santé mondiale» à l’IRIS, considère comme impossible.
Le principe d’une épidémie réside dans son adaptation au jour le jour. Aujourd’hui, personne n’est capable de prédire le nombre de personnes infectées ou de morts dans les prochaines semaines. Il y a une temporalité pour chaque réaction en fonction de la pénétration du virus dans le territoire et de sa diffusion.
Le coronavirus est né, on le sait, en Chine, à Wuhan, fin décembre. On a vu depuis comment le pays a fait face en déployant toutes les méthodes que s'autorise un régime autoritaire depuis le déni, au départ, jusqu'au confinement de millions de gens, l'injection massive de moyens et le resserrement de la censure pour museler toute colère. Carine Milcent, économiste, chercheuse au CNRS et professeure associée à Paris Sciences Economiques (PSE), nous rappelle la situation sur place :
Sur la situation à Wuhan, il faut être prudent. Si nous sommes sur « un plateau », lorsque l’on regarde la courbe des cas, un deuxième foyer pourrait aussi apparaître. La politique de gestion de crise de la Chine correspond n’est pas spécifique de crise sanitaire : la Chine a l’habitude de prendre le pouls de l’opinion, de savoir à quel point cette situation est difficile à vivre et à quel point le grognement est important. Le régime parfois laisse du jeu pour sentir ce que la population revendique, puis ferme les vannes pour reprendre le contrôle.
Les pays démocratiques face au Covid-19
Aujourd'hui, ce sont les sociétés démocratiques qui doivent affronter la pandémie. En France, Emmanuel Macron déclenche la mobilisation générale et met en œuvre toute les ressources de l'Etat providence, en Italie, le pays prend des mesures drastiques : le pays est bloqué mais la mortalité continue d'augmenter. Pourquoi la péninsule est ainsi frappée ? Quelle est la situation ailleurs, en Europe ? Pourquoi, aussi, si peu d'harmonisation des moyens ? Ludmila Acone, docteure en histoire à Paris 1, spécialiste de l’Italie, pointe de fortes inégalités dans ce pays, deuxième nation la plus touchée par le Covid-19.
Il y a deux maux de la santé publique dans la péninsule : le fonctionnement, très démocratique, a été saisi par une série de réformes visant à régionaliser la santé publique et un manque criant de moyens et de fonds. Certaines régions ont tendance à ne pas avoir la même politique sur la santé des femmes que les autres. Le privé a pris de l’importance dans la santé italienne. Dû à ces inégalités, si ce qu’il s’est passé en Lombardie arriverait dans le sud, la situation serait gravissime.
Aux Etats-Unis, après avoir minimisé le danger, Donald Trump annonce un plan qui ne convainc même pas son propre camp, dont l'interdiction du territoire aux Européens, et accélère ainsi le krach boursier. Quel impact sur la campagne présidentielle en cours ? Le système de santé américain, très inégalitaire, fait peser un risque important pour la population. C'est ce que rappelle Sarah Rozenblum, chercheuse française en santé publique et sciences politiques de l'Université du Michigan :
44 millions d’Américains sont mal assurés, 37 millions ne sont pas assurés. Un Américain doit payer plusieurs milliers de dollars pour bénéficier d’un test au Covid-19 à l’hôpital. Ajouté à ces inégalités dans les soins, il y a un vrai manque de communication entre les laboratoires privés et publics. Les capacités de dépistage sont largement en-deçà des besoins.
Comment la science est-elle prise en compte par les régimes théologiques ?
L'Iran apparaît déjà comme un des pays les plus touchés. Pour quelles raisons ? Clément Therme, chercheur post doctorant au CERI à Sciences Po Paris, nous détaille les spécificités du régime iranien :
L’Iran est dépendant de la Chine. On ne connait pas le patient 0 : ce serait soit un marchant iranien qui serait revenu de Chine, soit des travailleurs de Chinois qui participent à un projet de 2 milliards de dollars pour un chantier de transports à grande vitesse dans le pays. L’Iran étant une théocratie, le rapport entre sciences et religion est clairement inégal en faveur de la religion. Mais il y a eu une révolte de la société civile poussant les autorités à améliorer le système. Il y a aussi un retard dû à l’agenda : l’anniversaire de la révolution islamique, les élections législatives et la situation avec les Américains.
Où parvient-on à mieux contenir le péril ? L'économie mondiale ralentit, les marchés financiers s'effondrent et puis remontent provisoirement.
Avec Clément Therme, chercheur post doctorant au CERI à Sciences Po Paris, auteur de « L’Iran et ses rivaux : entre nation et révolution » (Passés Composés, 2020), Anne Senequier, pédopsychiatre, co-directrice «observatoire de la santé mondiale» à l’IRIS, Ludmila Acone, docteure en histoire à Paris 1, spécialiste de l’Italie, Carine Milcent, économiste, chercheur au CNRS et professeure associée à Paris Sciences Economiques (PSE), autrice de « Healthcare Reform in China : From Violence to Digital Healthcare », (Palgrave Macmillan, 2018) et Sarah Rozenblum, chercheuse française en santé publique et sciences politiques de l'Université du Michigan.
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Re: Rugby et Coronavirus
zizou46 a écrit:
Mais si on a un retard considérable sur l'Italie c'est bien dans la faculté à se rassembler pour faire bloc, et je ne suis pas du tout convaincu que les politiques en soient responsables Bien au contraire.
J'ai une confiance toute relative en la parole politique ( le cas de Madame Buzzin est aujourd'hui emblématique de leur volatilité) et admettons qu'il est difficile pour des spécialistes de la division d'apparaître du jour au lendemain comme de grands rassembleurs ( si ce n'est dans les discours qui cachent aussi de tous les côtés de savants calculs politiciens).
Ceci étant dit je me plierai sans rechigner à toutes les consignes que je trouve personnellement aujourd'hui sous dimensionnées.
Là où je te rejoins c'est dans le comportement individuel des gens qui me désespère. Ils critiquent à tout va mais son incapable de s'appliquer un minimum de discipline individuelle. Ainsi je constate le détachement de beaucoup face à une réalité pourtant concrète, qui continuent à se faire la bise se serrer la main, à faire les malins comme si le problème ne les concernaient pas . De même que ces ruées irrationnelles dans les supermarchés au moment même où l'on demande au gens d'éviter les rassemblements et la promiscuité
Ca stocke à tout va comme si les gens craignaient plus de mourir de faim que de la maladie elle même
Comme si l'intelligence humaine était inversement proportionnelle à la gestion de la complexité des situations.
Pour en revenir aux politiques (et à leurs portes paroles médicaux savamment sélectionnés) je leur reproche tout de même de ne pas savoir anticiper les conséquence de leurs prises de décisions. Un exemple : les rassemblements de plus de 100 personnes sont théoriquement interdits. Or que constate-t-on : que dans les supermarchés par exemple ce nombre est largement dépassé un peu partout (ruée très prévisible après le discours de Macron) mais il n'y a rien ni personne pour les empêcher voire simplement les réguler. Soyons sûr que le virus y trouve son compte
Voilà encore l'exemple de l'inefficacité des grands discours , des effets d'annonces si rien n'est anticipé, ni n'est fait en aval pour les faire respecter
Et pour moi, cette impression d'improvisation ne peut qu'alimenter la psychose.
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Re: Rugby et Coronavirus
Coronavirus : Christophe Lepetit, économiste du sport à Limoges, « aucun club de rugby ne peut affirmer qu’il est à l’abri financièrement »
https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/sports/coronavirus-christophe-lepetit-economiste-du-sport-a-limoges-aucun-club-de-rugby-ne-peut-affirmer-quil-est-a-labri-financierement_13765573/
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Re: Rugby et Coronavirus
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https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-actu/invite-actu-des-matins-du-samedi-suite-du-samedi-14-mars-2020
Le Covid-19 est-il un accélérateur des transitions ?
L'Invité(e) actu par Caroline Broué
Le coronvirus va-t-il nous acheminer vers un changement de modèle ? Nous posons la question à l’économiste Christian de Perthuis, fondateur de la Chaire économie du climat à l’Université Paris-Dauphine, auteur entre autre de "Le Tic-Tac de l’horloge climatique".
Pas de marches pour le climat aujourd’hui en France. Depuis que le gouvernement a limité la jauge des rassemblements à 100 personnes maximum, la plupart des rassemblements sont annulés, tout comme les manifestations culturelles : c’est un des nombreux impacts de l’épidémie de coronavirus. Pas de marche climat donc, mais quelles conséquences cette crise peut-elle avoir sur le climat ? La baisse de l’activité va-t-elle contribuer à une baisse durable des émissions de gaz à effet de serre ? Que nous révèle cette épidémie de notre modèle de développement ?
Cette récession, dont on ignore encore et l'ampleur, et la durée, est tout à fait inédite. Les crises proviennent en général de mécanismes économiques ou financiers. Or, ici, ce sont les gouvernements qui créent les conditions de la récession par le gel des activités.
Les secteurs les plus touchés sont aussi les plus émetteurs et en premier lieu les transports. Il faut rappeler que, dans les pays développés, les transports représentent un tiers des émission de CO2, donc l'impact est très brutal sur ces émissions.
La crise du coronavirus provient de l'hyper-mobilité des hommes, à la différence d'autres grandes maladies. Derrière cette mobilité il y aussi la mobilité des capitaux et des marchandises. En fait, on a construit un système économique mondial qui est un jeu d'interdépendance mondial, créant de grands risques climatiques et sanitaires.
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-actu/invite-actu-des-matins-du-samedi-suite-du-samedi-14-mars-2020
Le Covid-19 est-il un accélérateur des transitions ?
L'Invité(e) actu par Caroline Broué
Le coronvirus va-t-il nous acheminer vers un changement de modèle ? Nous posons la question à l’économiste Christian de Perthuis, fondateur de la Chaire économie du climat à l’Université Paris-Dauphine, auteur entre autre de "Le Tic-Tac de l’horloge climatique".
Pas de marches pour le climat aujourd’hui en France. Depuis que le gouvernement a limité la jauge des rassemblements à 100 personnes maximum, la plupart des rassemblements sont annulés, tout comme les manifestations culturelles : c’est un des nombreux impacts de l’épidémie de coronavirus. Pas de marche climat donc, mais quelles conséquences cette crise peut-elle avoir sur le climat ? La baisse de l’activité va-t-elle contribuer à une baisse durable des émissions de gaz à effet de serre ? Que nous révèle cette épidémie de notre modèle de développement ?
Cette récession, dont on ignore encore et l'ampleur, et la durée, est tout à fait inédite. Les crises proviennent en général de mécanismes économiques ou financiers. Or, ici, ce sont les gouvernements qui créent les conditions de la récession par le gel des activités.
Les secteurs les plus touchés sont aussi les plus émetteurs et en premier lieu les transports. Il faut rappeler que, dans les pays développés, les transports représentent un tiers des émission de CO2, donc l'impact est très brutal sur ces émissions.
La crise du coronavirus provient de l'hyper-mobilité des hommes, à la différence d'autres grandes maladies. Derrière cette mobilité il y aussi la mobilité des capitaux et des marchandises. En fait, on a construit un système économique mondial qui est un jeu d'interdépendance mondial, créant de grands risques climatiques et sanitaires.
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:krahknardz a écrit:Charles_ubb a écrit:A priori on s'oriente vers un lockdown general similaire a l'italie demain ou lundi me dit-on.
Pas vraiment. Pas de fermeture des bars, des cinémas, des salles de sport, maintien des élections,....
Fermeture collège, lycée et Fac quand même...
Oh tiens j'avais raison. Apres tout ma source etait seulement au ministere de la sante donc probablement mal informee
Dans les transports vendredi j'ai encore vu des gens malades, les francais sont inconscients, c'est invraisemblable ...
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.rugbyrama.fr/rugby/top-14/2019-2020/coronavirus-un-joueur-du-stade-francais-positif-lensemble-de-leffectif-place-en-confinement_sto7704699/story.shtml
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:sudiste a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:
https://twitter.com/i/status/1238519031830917120
Témoignage intéressant, même si nous ne prenons peut-être pas toutes les décisions qu'il faudrait, notre chance est d’avoir un peu de recul sur la situation, c'est encore plus vrai dans notre région...
Mouais c'est quand même limite un peu prétentieux, typiquement français au fait. Les italiens sont dans la merde parce que eux ils ne savent pas faire.
Mais en France vous allez voir ce que vous allez voir.
Et bien attendons et nous verrons si dans 10 jours nous pourrons toujours monter sur nos ergots
Je crois plutôt que c'est le retour d’expérience, les Italiens ont essuyé les plâtres, on en tire simplement des leçons, dans ce cas, au niveau de l'hôpital...
Il faut aussi considérer que l'Italie a découvert l'épidémie après cet afflux de malades dans les services d'urgence. Le mal était déjà fait malheureusement
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Re: Rugby et Coronavirus
sudiste a écrit:https://www.rugbyrama.fr/rugby/top-14/2019-2020/coronavirus-un-joueur-du-stade-francais-positif-lensemble-de-leffectif-place-en-confinement_sto7704699/story.shtml
Pas vraiment une surprise... les clubs se faisaient des illusions à penser qu'ils pourraient jouer à huis clos.
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