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Rugby et Coronavirus
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Re: Rugby et Coronavirus
La croissance et la vie
Il n’est pas rare d’entendre, dans le public ou chez certains politiques, que nous vivons dans un système inhumain. La dureté de la concurrence mondiale, l’âpreté de la «logique du profit», les inégalités criantes, l’indifférence des élites au sort commun, sont souvent mis en cause, parfois (souvent ?) à juste raison. On se souvient d’un exemple particulièrement choquant, celui de l’effondrement du Rana Plaza, cet immeuble du Bangladesh où travaillaient des centaines de «petites mains» qui fabriquaient des vêtements pour des chaînes de distribution internationales et qui l’ont payé de leur vie. Exemple type de l’inhumanité d’une certaine mondialisation et symbole dont on peut trouver de multiples répliques à travers le monde. Avec la lutte pour le climat, l’humanisation de l’économie mondiale reste le grand défi de l’humanité.
Ces vérités étant rappelées, il faut aussi reconnaître que la réaction des gouvernements de la planète à la pandémie de coronavirus offre un spectaculaire contre-exemple. Partout ou presque, par choix éthique ou bien sous la pression de l’opinion, souvent les deux, les dirigeants mondiaux ont fait le choix inverse : ils n’ont pas hésité à sacrifier la prospérité économique au sauvetage des individus. «Nos vies valent plus que leurs profits», disait Olivier Besancenot dans un célèbre slogan. Par un détour inattendu, la plupart des gouvernants y ont souscrit. Dans l’espoir de sauver des vies, ils ont mis à l’arrêt l’activité économique mondiale par des mesures de confinement partiel ou total, ce qui obérera évidemment, entre autres inconvénients, les profits des entreprises privées.
Ainsi «les eaux glacées du calcul égoïste» (Marx) n’ont pas noyé sous leur flot cruel tout réflexe humaniste. Non que nos dirigeants se soient changés soudain en une pléiade de bons samaritains. Ils ont seulement reflété dans leurs décisions un esprit du temps qui n’est pas aussi individualiste, indifférent, obsédé de croissance économique ou de consommation, qu’on le dit souvent. L’esprit de secours, de solidarité, l’a emporté, cette fois, sur la froide logique de l’accumulation et du profit.
Constatation qui relativise les lamentations récurrentes qu’on entend chez les «déclinistes» ou les prophètes de la décadence. Les valeurs collectives, souvent mises à mal par le matérialisme contemporain, ne sont pas mortes. Même un Alain Finkielkraut, qui disserte à loisir sur le «nihilisme» de la société des individus sans racines ni identité, est contraint de le reconnaître. «On nous répète à satiété que 98% des patients touchés par le coronavirus guérissent, écrit-il dans le Figaro. Si la logique économique régnait sans partage, nos sociétés auraient choisi de laisser faire. La majorité de la population aurait été atteinte et immunisée. Seraient morts les plus vieux, les plus vulnérables, les bouches inutiles en somme. On n’a pas voulu de cette sélection naturelle. […] L’affirmation de ce principe égalitaire dans la tourmente que nous traversons montre que le nihilisme n’a pas encore vaincu et que nous demeurons une civilisation.» Une fois n’est pas coutume, on approuvera le raisonnement du philosophe et académicien. Les gouvernements, «les élites», à l’unisson des opinions, sont moins inhumains qu’on pourrait le penser. Dans l’épreuve que traverse la planète, et dans celle qui nous attend avec la prochaine récession économique, il faut tout de même le noter.
LAURENT JOFFRIN
Il n’est pas rare d’entendre, dans le public ou chez certains politiques, que nous vivons dans un système inhumain. La dureté de la concurrence mondiale, l’âpreté de la «logique du profit», les inégalités criantes, l’indifférence des élites au sort commun, sont souvent mis en cause, parfois (souvent ?) à juste raison. On se souvient d’un exemple particulièrement choquant, celui de l’effondrement du Rana Plaza, cet immeuble du Bangladesh où travaillaient des centaines de «petites mains» qui fabriquaient des vêtements pour des chaînes de distribution internationales et qui l’ont payé de leur vie. Exemple type de l’inhumanité d’une certaine mondialisation et symbole dont on peut trouver de multiples répliques à travers le monde. Avec la lutte pour le climat, l’humanisation de l’économie mondiale reste le grand défi de l’humanité.
Ces vérités étant rappelées, il faut aussi reconnaître que la réaction des gouvernements de la planète à la pandémie de coronavirus offre un spectaculaire contre-exemple. Partout ou presque, par choix éthique ou bien sous la pression de l’opinion, souvent les deux, les dirigeants mondiaux ont fait le choix inverse : ils n’ont pas hésité à sacrifier la prospérité économique au sauvetage des individus. «Nos vies valent plus que leurs profits», disait Olivier Besancenot dans un célèbre slogan. Par un détour inattendu, la plupart des gouvernants y ont souscrit. Dans l’espoir de sauver des vies, ils ont mis à l’arrêt l’activité économique mondiale par des mesures de confinement partiel ou total, ce qui obérera évidemment, entre autres inconvénients, les profits des entreprises privées.
Ainsi «les eaux glacées du calcul égoïste» (Marx) n’ont pas noyé sous leur flot cruel tout réflexe humaniste. Non que nos dirigeants se soient changés soudain en une pléiade de bons samaritains. Ils ont seulement reflété dans leurs décisions un esprit du temps qui n’est pas aussi individualiste, indifférent, obsédé de croissance économique ou de consommation, qu’on le dit souvent. L’esprit de secours, de solidarité, l’a emporté, cette fois, sur la froide logique de l’accumulation et du profit.
Constatation qui relativise les lamentations récurrentes qu’on entend chez les «déclinistes» ou les prophètes de la décadence. Les valeurs collectives, souvent mises à mal par le matérialisme contemporain, ne sont pas mortes. Même un Alain Finkielkraut, qui disserte à loisir sur le «nihilisme» de la société des individus sans racines ni identité, est contraint de le reconnaître. «On nous répète à satiété que 98% des patients touchés par le coronavirus guérissent, écrit-il dans le Figaro. Si la logique économique régnait sans partage, nos sociétés auraient choisi de laisser faire. La majorité de la population aurait été atteinte et immunisée. Seraient morts les plus vieux, les plus vulnérables, les bouches inutiles en somme. On n’a pas voulu de cette sélection naturelle. […] L’affirmation de ce principe égalitaire dans la tourmente que nous traversons montre que le nihilisme n’a pas encore vaincu et que nous demeurons une civilisation.» Une fois n’est pas coutume, on approuvera le raisonnement du philosophe et académicien. Les gouvernements, «les élites», à l’unisson des opinions, sont moins inhumains qu’on pourrait le penser. Dans l’épreuve que traverse la planète, et dans celle qui nous attend avec la prochaine récession économique, il faut tout de même le noter.
LAURENT JOFFRIN
Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
krahknardz- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
le radis- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
krahknardz a écrit:Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
Oui Libé, la lettre politique de Joffrin. Moi aussi j'aime bien ce texte, un peu de positif au milieu de cette crise, on verra comme ça se passera quand on l'aura surmonté...
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Humeur : Positif avant tout
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Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
Salut Le Radis , ça va chez toi ?
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Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/debats/2020/03/27/edgar-morin-ressentir-plus-que-jamais-la-communaute-de-destins-de-toute-l-humanite_1783400
Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Par Simon Blin
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Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Quasi-centenaire, le sociologue, éternel optimiste, envisage le confinement comme une occasion inespérée de régénérer la notion même d’humanisme, mais aussi pour chacun d’opérer un tri entre l’important et le frivole.
Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Confiné, il dit s’être senti «projeté psychiquement dans une communication et une communion permanentes» avec le monde auquel il reste virtuellement connecté. Lui qui a toujours vécu pleinement, dont le siècle d’existence est fait de déplacements perpétuels et d’engagements politiques et intellectuels. Né en 1921, Edgar Morin, sociologue, philosophe, «humanologue», dit-il, écrivain mondialement connu, penseur de la «complexité» à l’œuvre abondante et englobante (la Méthode est son œuvre majeure), a vécu la Résistance, traversé le XXe siècle entre émerveillement et révolte. Il revient sur ces deux folles semaines qui ont vu le monde entier touché par la propagation du coronavirus, puis basculer dans l’enfermement généralisé. Le directeur de recherche émérite au CNRS, nonagénaire quasi centenaire à l’optimisme inébranlable et au regard lumineux, voit dans ce moment d’arrêt planétaire l’opportunité d’une «crise existentielle salutaire».
Comment vivez-vous ce moment inédit et grave ?
Nous subissons un confinement physique mais nous disposons des moyens de communiquer en paroles qui nous mettent en communication avec autrui et avec le monde. Au stade actuel, en réaction à l’enfermement, nous nous sommes ouverts, plus attentifs et solidaires les uns aux autres. Ce sont les solitaires sans téléphone ni télé, et surtout les non-confinés, c’est-à-dire les sans-abri, si souvent oubliés du pouvoir et des médias, qui sont les victimes absolues du confinement. En ce qui me concerne, je me suis senti intensément participer, ne serait-ce que par le confinement même, au destin national et au cataclysme planétaire. Je me suis senti projeté plus que jamais, dans l’aventure incertaine et inconnue de notre espèce. J’ai ressenti plus fortement que jamais la communauté de destin de toute l’humanité.
Comment qualifieriez-vous cette crise dans l’histoire que vous avez traversée ?
Nous sommes actuellement soumis à une triple crise. La crise biologique d’une pandémie qui menace indistinctement nos vies et déborde les capacités hospitalières, surtout là où les politiques néolibérales n’ont cessé de les réduire. La crise économique née des mesures de restriction prises contre la pandémie et qui, ralentissant ou stoppant les activités productives, de travail, de transport, ne peut que s’aggraver si le confinement devient durable. La crise de civilisation : nous passons brusquement d’une civilisation de la mobilité à une obligation d’immobilité. Nous vivions principalement dehors, au travail, au restaurant, au cinéma, aux réunions, aux fêtes. Nous voici contraints à la sédentarité et l’intimité. Nous consommions sous l’emprise du consumérisme, c’est-à-dire l’addiction aux produits de qualité médiocre et vertus illusoires, l’incitation à l’apparemment nouveau, à la recherche du plus plutôt que du mieux. Le confinement pourrait être une opportunité de détoxification mentale et physique, qui nous permettrait de sélectionner l’important et rejeter le frivole, le superflu, l’illusoire. L’important c’est évidemment l’amour, l’amitié, la solidarité, la fraternité, l’épanouissement du Je dans un Nous. Dans ce sens, le confinement pourrait susciter une crise existentielle salutaire où nous réfléchirions sur le sens de nos vies.
Face à la pandémie, c’est l’ensemble de notre système qui est ébranlé : sanitaire, politique, économique, et démocratique. Votre travail intellectuel a justement consisté à penser la complexité et la transdisciplinarité.
Ces crises sont interdépendantes et s’entretiennent les unes les autres. Plus l’une s’aggrave, plus elle aggrave les autres. Si l’une diminue, elle diminuera les autres. Aussi, tant que l’épidémie ne régressera pas, les restrictions seront de plus en plus sensibles et le confinement sera vécu de plus en plus comme un empêchement (de travailler, de faire du sport, d’aller aux réunions et aux spectacles, de soigner ses sciatiques ou ses dents). Plus profondément, cette crise est anthropologique : elle nous révèle la face infirme et vulnérable de la formidable puissance humaine, elle nous révèle que l’unification techno-économique du globe a créé en même temps qu’une interdépendance généralisée, une communauté de destins sans solidarité.
C’est comme si le monde n’entrait plus dans nos grilles d’analyse. Les repères intellectuels aussi sont bousculés.
Cette polycrise devrait susciter une crise de la pensée politique et de la pensée tout court. La phagocytation du politique par l’économique, la phagocytation de l’économique par l’idéologie néolibérale, la phagocytation de l’intelligence réflexive par celle du calcul, tout cela empêche de concevoir les impératifs complexes qui s’imposent : ainsi combiner mondialisation (pour tout ce qui est coopératif) et démondialisation (pour sauver les territoires désertifiés, les autonomies vivrières et sanitaires des nations) ; combiner développement (qui comporte celui, positif, de l’individualisme) et enveloppement (qui est solidarité et communauté) ; combiner croissance et décroissance (en déterminant ce qui doit croître et ce qui doit décroître). La croissance porte en elle la vitalité économique, la décroissance porte en elle le salut écologique et la dépollution généralisée. L’association de ce qui semble contradictoire est ici logiquement nécessaire.
Notre capacité à «vivre ensemble» est mise à rude épreuve. Est-ce l’occasion de refonder un nouvel humanisme, de restaurer les bases d’une vie commune plus solidaire à l’échelle de la planète ?
Nous n’avons pas besoin d’un nouvel humanisme, nous avons besoin d’un humanisme ressourcé et régénéré. L’humanisme a pris deux visages antinomiques en Europe. Le premier est celui de la quasi-divinisation de l’humain, voué à la maîtrise de la nature. L’autre humanisme a été formulé par Montaigne en une phrase : «Je reconnais en tout homme mon compatriote.» Il faut abandonner le premier et régénérer le second.
La définition de l’humain ne peut se limiter à l’idée d’individu. L’humain se définit par trois termes aussi inséparables l’un de l’autre que ceux de la trinité : l’humain c’est à la fois un individu, une partie, un moment de l’espèce humaine, et une partie, un moment d’une société. Il est à la fois individuel, biologique, social. L’humanisme ne saurait désormais ignorer notre lien ombilical à la vie et notre lien ombilical à l’univers. Il ne saurait oublier que la nature est autant en nous que nous sommes dans la nature. Le socle intellectuel de l’humanisme régénéré est la raison sensible et complexe. Non seulement il faut suivre l’axiome «pas de raison sans passion, pas de passion sans raison», mais notre raison doit toujours être sensible à tout ce qui affecte les humains.
Cela supposerait une inversion des valeurs du monde dans lequel nous vivions avant le coronavirus…
L’humanisme régénéré puise consciemment aux sources de l’éthique, présentes dans toute société humaine, qui sont solidarité et responsabilité. La solidarité suscite la responsabilité et la responsabilité suscite la solidarité. Ces sources demeurent présentes, mais en partie taries et asséchées dans notre civilisation sous l’effet de l’individualisme, de la domination du profit, de la bureaucratisation généralisée. L’humanisme régénéré est essentiellement un humanisme planétaire. L’humanisme antérieur ignorait l’interdépendance concrète entre tous les humains devenue communauté de destins, qu’a créée la mondialisation et qu’elle accroît sans cesse. Comme l’humanité est menacée de périls mortels (multiplication des armes nucléaires, déchaînement de fanatismes et multiplications de guerres civiles internationalisées, dégradation accélérée de la biosphère, crises et dérèglements d’une économie dominée par une spéculation financière déchaînée), ce à quoi s’ajoute désormais la pandémie virale qui accroît ces périls, la vie de l’espèce humaine et, inséparablement, celle de la biosphère devient une valeur prioritaire.
Ce changement est fondamental ?
Pour que l’humanité puisse survivre, elle doit se métamorphoser. Jaspers avait dit peu après la Seconde Guerre mondiale : «Si l’humanité veut continuer à vivre, elle doit changer.» L’humanisme, à mon sens, ce n’est pas seulement la conscience de solidarité humaine, c’est aussi le sentiment d’être à l’intérieur d’une aventure inconnue et incroyable. Au sein de cette aventure inconnue chacun fait partie d’un grand être constitué de sept milliards d’humains, comme une cellule fait partie d’un corps parmi des centaines de milliards de cellules. Chacun participe à cet infini, à cet inachèvement, à cette réalité si fortement tissée de rêve, à cet être de douleur, de joie et d’incertitude qui est en nous comme nous sommes en lui. Chacun d’entre nous fait partie de cette aventure inouïe, au sein de l’aventure elle-même stupéfiante de l’univers. Elle porte en elle son ignorance, son inconnu, son mystère, sa folie dans sa raison, son inconscience dans sa conscience, et chacun porte en soi l’ignorance, l’inconnu, le mystère, la folie, la raison de l’aventure plus que jamais incertaine, plus que jamais terrifiante, plus que jamais exaltante.
Simon Blin
Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Par Simon Blin
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Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Quasi-centenaire, le sociologue, éternel optimiste, envisage le confinement comme une occasion inespérée de régénérer la notion même d’humanisme, mais aussi pour chacun d’opérer un tri entre l’important et le frivole.
Edgar Morin: «Ressentir plus que jamais la communauté de destins de toute l’humanité»
Confiné, il dit s’être senti «projeté psychiquement dans une communication et une communion permanentes» avec le monde auquel il reste virtuellement connecté. Lui qui a toujours vécu pleinement, dont le siècle d’existence est fait de déplacements perpétuels et d’engagements politiques et intellectuels. Né en 1921, Edgar Morin, sociologue, philosophe, «humanologue», dit-il, écrivain mondialement connu, penseur de la «complexité» à l’œuvre abondante et englobante (la Méthode est son œuvre majeure), a vécu la Résistance, traversé le XXe siècle entre émerveillement et révolte. Il revient sur ces deux folles semaines qui ont vu le monde entier touché par la propagation du coronavirus, puis basculer dans l’enfermement généralisé. Le directeur de recherche émérite au CNRS, nonagénaire quasi centenaire à l’optimisme inébranlable et au regard lumineux, voit dans ce moment d’arrêt planétaire l’opportunité d’une «crise existentielle salutaire».
Comment vivez-vous ce moment inédit et grave ?
Nous subissons un confinement physique mais nous disposons des moyens de communiquer en paroles qui nous mettent en communication avec autrui et avec le monde. Au stade actuel, en réaction à l’enfermement, nous nous sommes ouverts, plus attentifs et solidaires les uns aux autres. Ce sont les solitaires sans téléphone ni télé, et surtout les non-confinés, c’est-à-dire les sans-abri, si souvent oubliés du pouvoir et des médias, qui sont les victimes absolues du confinement. En ce qui me concerne, je me suis senti intensément participer, ne serait-ce que par le confinement même, au destin national et au cataclysme planétaire. Je me suis senti projeté plus que jamais, dans l’aventure incertaine et inconnue de notre espèce. J’ai ressenti plus fortement que jamais la communauté de destin de toute l’humanité.
Comment qualifieriez-vous cette crise dans l’histoire que vous avez traversée ?
Nous sommes actuellement soumis à une triple crise. La crise biologique d’une pandémie qui menace indistinctement nos vies et déborde les capacités hospitalières, surtout là où les politiques néolibérales n’ont cessé de les réduire. La crise économique née des mesures de restriction prises contre la pandémie et qui, ralentissant ou stoppant les activités productives, de travail, de transport, ne peut que s’aggraver si le confinement devient durable. La crise de civilisation : nous passons brusquement d’une civilisation de la mobilité à une obligation d’immobilité. Nous vivions principalement dehors, au travail, au restaurant, au cinéma, aux réunions, aux fêtes. Nous voici contraints à la sédentarité et l’intimité. Nous consommions sous l’emprise du consumérisme, c’est-à-dire l’addiction aux produits de qualité médiocre et vertus illusoires, l’incitation à l’apparemment nouveau, à la recherche du plus plutôt que du mieux. Le confinement pourrait être une opportunité de détoxification mentale et physique, qui nous permettrait de sélectionner l’important et rejeter le frivole, le superflu, l’illusoire. L’important c’est évidemment l’amour, l’amitié, la solidarité, la fraternité, l’épanouissement du Je dans un Nous. Dans ce sens, le confinement pourrait susciter une crise existentielle salutaire où nous réfléchirions sur le sens de nos vies.
Face à la pandémie, c’est l’ensemble de notre système qui est ébranlé : sanitaire, politique, économique, et démocratique. Votre travail intellectuel a justement consisté à penser la complexité et la transdisciplinarité.
Ces crises sont interdépendantes et s’entretiennent les unes les autres. Plus l’une s’aggrave, plus elle aggrave les autres. Si l’une diminue, elle diminuera les autres. Aussi, tant que l’épidémie ne régressera pas, les restrictions seront de plus en plus sensibles et le confinement sera vécu de plus en plus comme un empêchement (de travailler, de faire du sport, d’aller aux réunions et aux spectacles, de soigner ses sciatiques ou ses dents). Plus profondément, cette crise est anthropologique : elle nous révèle la face infirme et vulnérable de la formidable puissance humaine, elle nous révèle que l’unification techno-économique du globe a créé en même temps qu’une interdépendance généralisée, une communauté de destins sans solidarité.
C’est comme si le monde n’entrait plus dans nos grilles d’analyse. Les repères intellectuels aussi sont bousculés.
Cette polycrise devrait susciter une crise de la pensée politique et de la pensée tout court. La phagocytation du politique par l’économique, la phagocytation de l’économique par l’idéologie néolibérale, la phagocytation de l’intelligence réflexive par celle du calcul, tout cela empêche de concevoir les impératifs complexes qui s’imposent : ainsi combiner mondialisation (pour tout ce qui est coopératif) et démondialisation (pour sauver les territoires désertifiés, les autonomies vivrières et sanitaires des nations) ; combiner développement (qui comporte celui, positif, de l’individualisme) et enveloppement (qui est solidarité et communauté) ; combiner croissance et décroissance (en déterminant ce qui doit croître et ce qui doit décroître). La croissance porte en elle la vitalité économique, la décroissance porte en elle le salut écologique et la dépollution généralisée. L’association de ce qui semble contradictoire est ici logiquement nécessaire.
Notre capacité à «vivre ensemble» est mise à rude épreuve. Est-ce l’occasion de refonder un nouvel humanisme, de restaurer les bases d’une vie commune plus solidaire à l’échelle de la planète ?
Nous n’avons pas besoin d’un nouvel humanisme, nous avons besoin d’un humanisme ressourcé et régénéré. L’humanisme a pris deux visages antinomiques en Europe. Le premier est celui de la quasi-divinisation de l’humain, voué à la maîtrise de la nature. L’autre humanisme a été formulé par Montaigne en une phrase : «Je reconnais en tout homme mon compatriote.» Il faut abandonner le premier et régénérer le second.
La définition de l’humain ne peut se limiter à l’idée d’individu. L’humain se définit par trois termes aussi inséparables l’un de l’autre que ceux de la trinité : l’humain c’est à la fois un individu, une partie, un moment de l’espèce humaine, et une partie, un moment d’une société. Il est à la fois individuel, biologique, social. L’humanisme ne saurait désormais ignorer notre lien ombilical à la vie et notre lien ombilical à l’univers. Il ne saurait oublier que la nature est autant en nous que nous sommes dans la nature. Le socle intellectuel de l’humanisme régénéré est la raison sensible et complexe. Non seulement il faut suivre l’axiome «pas de raison sans passion, pas de passion sans raison», mais notre raison doit toujours être sensible à tout ce qui affecte les humains.
Cela supposerait une inversion des valeurs du monde dans lequel nous vivions avant le coronavirus…
L’humanisme régénéré puise consciemment aux sources de l’éthique, présentes dans toute société humaine, qui sont solidarité et responsabilité. La solidarité suscite la responsabilité et la responsabilité suscite la solidarité. Ces sources demeurent présentes, mais en partie taries et asséchées dans notre civilisation sous l’effet de l’individualisme, de la domination du profit, de la bureaucratisation généralisée. L’humanisme régénéré est essentiellement un humanisme planétaire. L’humanisme antérieur ignorait l’interdépendance concrète entre tous les humains devenue communauté de destins, qu’a créée la mondialisation et qu’elle accroît sans cesse. Comme l’humanité est menacée de périls mortels (multiplication des armes nucléaires, déchaînement de fanatismes et multiplications de guerres civiles internationalisées, dégradation accélérée de la biosphère, crises et dérèglements d’une économie dominée par une spéculation financière déchaînée), ce à quoi s’ajoute désormais la pandémie virale qui accroît ces périls, la vie de l’espèce humaine et, inséparablement, celle de la biosphère devient une valeur prioritaire.
Ce changement est fondamental ?
Pour que l’humanité puisse survivre, elle doit se métamorphoser. Jaspers avait dit peu après la Seconde Guerre mondiale : «Si l’humanité veut continuer à vivre, elle doit changer.» L’humanisme, à mon sens, ce n’est pas seulement la conscience de solidarité humaine, c’est aussi le sentiment d’être à l’intérieur d’une aventure inconnue et incroyable. Au sein de cette aventure inconnue chacun fait partie d’un grand être constitué de sept milliards d’humains, comme une cellule fait partie d’un corps parmi des centaines de milliards de cellules. Chacun participe à cet infini, à cet inachèvement, à cette réalité si fortement tissée de rêve, à cet être de douleur, de joie et d’incertitude qui est en nous comme nous sommes en lui. Chacun d’entre nous fait partie de cette aventure inouïe, au sein de l’aventure elle-même stupéfiante de l’univers. Elle porte en elle son ignorance, son inconnu, son mystère, sa folie dans sa raison, son inconscience dans sa conscience, et chacun porte en soi l’ignorance, l’inconnu, le mystère, la folie, la raison de l’aventure plus que jamais incertaine, plus que jamais terrifiante, plus que jamais exaltante.
Simon Blin
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Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:le radis a écrit:Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
Salut Le Radis , ça va chez toi ?
Hello Scalp ( ), ouep, ça monte, c'est dans les "clous" pour l'instant , on verra ce wkend... avant la semaine prochaine...
le radis- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:krahknardz a écrit:Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
Oui Libé, la lettre politique de Joffrin. Moi aussi j'aime bien ce texte, un peu de positif au milieu de cette crise, on verra comme ça se passera quand on l'aura surmonté...
Il a bon dos Joffrin de sortir ce genre de texte...on en reparle après l'été...
le radis- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:Scalp a écrit:krahknardz a écrit:Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
Oui Libé, la lettre politique de Joffrin. Moi aussi j'aime bien ce texte, un peu de positif au milieu de cette crise, on verra comme ça se passera quand on l'aura surmonté...
Il a bon dos Joffrin de sortir ce genre de texte...on en reparle après l'été...
Une petite crise de pessimisme ?, bizarre
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Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
Salut Le Radis , ça va chez toi ?
Hello Scalp ( ), ouep, ça monte, c'est dans les "clous" pour l'instant , on verra ce wkend... avant la semaine prochaine...
Courage pour la suite, en espérant que la vague soit au moins un peu ralentie !
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Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
Hm, les pays-bas bougent pas vraiment pour l'instant. La Suède, protégée en partie par sa faible densité, se retournera sans doute trop tard vu son système de santé pas à la hauteur de la crise.
Mais que veux tu dire à propos de la Chine?
krahknardz- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/planete/2020/03/27/repugnant-chatelain-les-noms-d-oiseaux-volent-entre-les-dirigeants-de-l-ue-apres-le-desaccord-sur-le_1783373
«Répugnant», «châtelain» : les noms d’oiseaux volent entre les dirigeants de l'UE à cause des «coronabonds»
Par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles
Réunis en sommet jeudi soir pour apporter une réponse à la crise économique due au coronavirus, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont une nouvelle fois divisés entre partisans de la solidarité et «radins». Ce vendredi, les rancœurs étaient plus fortes que jamais.
Les couteaux sont tirés. Une large majorité d’Etats européens ne supportent plus l’égoïsme et la morgue du «club des radins» (Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas). «Leur comportement de châtelain européen s’adressant à leurs sujets est insupportable», grince-t-on à Paris. Le demi-échec du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi soir, Berlin et ses alliés s’étant opposés à la création d’un «instrument de dette commun», a fait sauter le couvercle des rancœurs accumulées.
Vendredi matin, Antonio Costa, le Premier ministre portugais, s’en est violemment pris à l’attitude «répugnante» du ministre des Finances néerlandais, Wopke Hoekstra, qui a demandé à la Commission d’enquêter sur les raisons de l’absence de marge de manœuvre budgétaire de certains pays pour faire face à la crise du coronavirus : «C’est d’une inconscience absolue et cette mesquinerie récurrente mine totalement ce qui fait l’esprit de l’Union et représente une menace pour son avenir», a-t-il lancé.
«Répugnant et hypocrite»
La ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González, a de son côté comparé sur Twitter l’attitude des «radins» à celle de l’équipage du Titanic réservant les canots de sauvetage aux premières classes : «Nous sommes ensemble dans ce bateau européen qui a heurté un iceberg inattendu. Nous partageons tous le même risque et nous n’avons pas le temps de discuter de prétendus billets de 1ère et 2e classe […]. L’histoire nous tiendra pour responsables de ce que nous faisons MAINTENANT.» Luigi Di Maio, le chef de la diplomatie italienne, a écrit sur sa page Facebook : «Nous attendons de la part de nos partenaires européens de la loyauté, nous attendons que l’Europe fasse sa part, parce que les belles paroles, on ne sait pas quoi en faire.»
Cette colère officiellement exprimée est partagée, mezza voce, par la France et une bonne partie des Etats membres. «Les Néerlandais sont ceux qui gueulent le plus fort contre toute solidarité, comme on l’a vu lors de la discussion sur le budget européen 2021-2027 ou [jeudi] sur les "coronabonds", mais l’Allemagne est pire que les Pays-Bas : elle est non seulement répugnante mais hypocrite puisqu’elle se cache derrière eux», tacle un diplomate européen. Ambiance.
«Je déconseille à qui que ce soit d’en reparler»
Le sommet de jeudi soir a buté sur «l’instrument de dette commun» proposé par neuf pays à l’initiative de la France : Belgique, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Portugal, Slovénie et Espagne, auxquels se sont ralliés en cours de discussion Chypre et la Slovaquie, soit 11 pays de la zone euro sur 19 (les Baltes et Malte restant silencieux). L’idée est que ces emprunts soient «émis par une institution européenne pour lever des fonds sur le marché» afin d’assurer «un financement à long terme stable des mesures requises pour faire face aux dégâts causés par cette pandémie».
Pas question d’entrer dans une telle discussion pour le «club des radins». Dès lundi, Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Economie, un chrétien-démocrate proche de la chancelière Angela Merkel, a prévenu sur un ton martial qu’il «déconseillait à qui que ce soit de reparler» de la création d’eurobonds ou d’emprunts européens. «Ces Etats ne supportent pas que les pays du Sud qu’ils estiment avoir sauvés durant la crise de la zone euro réclament encore quelque chose», explique un diplomate de haut rang.
Angela Merkel a juste proposé que la piste du Mécanisme européen de stabilité (MES) soit explorée par les ministres des Finances : doté d’une capacité d’emprunt de 700 milliards d’euros, il pourrait mettre à la disposition des pays qui en ont besoin (mais après un vote du Bundestag…) une ligne de crédit de précaution sans aucune conditionnalité s’ils avaient des difficultés d’accès aux marchés. Mais c’est répondre à côté, puisque la Banque centrale européenne garantit déjà qu’aucun Etat de la zone euro n’aura de difficultés à se financer et que de telles lignes de crédit n’équivalent pas à une mutualisation des dépenses liées à la pandémie…
60 % du PIB de la zone euro favorable aux «coronabonds»
L’Italien Giuseppe Conte a immédiatement fait part de son mécontentement : «Je veux une réponse forte et adéquate, aurait-il lancé. Il s’agit ici de réagir avec des instruments financiers innovants et réellement adéquats à une guerre que nous devons mener ensemble pour la gagner le plus rapidement possible.» Antonio Costa et l’Espagnol Pedro Sánchez sont aussi fermement montés au front, tout comme Emmanuel Macron, qui a fait valoir qu’il ne s’agissait pas seulement de sauver Schengen en maintenant les frontières intérieures ouvertes comme lors du sommet du 17 mars, mais le projet européen. Le Grec Kyriákos Mitsotákis a par ailleurs fait remarquer que les «coronabonds» étaient soutenus par des pays représentant 60% du PIB de la zone euro.
Finalement, une formule consensuelle a été trouvée pour sauver la face : le MES sera bien sollicité mais «notre riposte sera renforcée, en tant que de besoin, par d’autres actions arrêtées de manières inclusive, à la lumière de l’évolution de la situation, en vue de mettre en place une riposte globale». Reste qu’à l’issue du sommet, Merkel a répété son opposition aux eurobonds… D’où la salve tirée vendredi par le Portugal, l’Espagne et l’Italie. L’Union européenne est décidément bien malade.
Jean Quatremer correspondant à Bruxelles
«Répugnant», «châtelain» : les noms d’oiseaux volent entre les dirigeants de l'UE à cause des «coronabonds»
Par Jean Quatremer, correspondant à Bruxelles
Réunis en sommet jeudi soir pour apporter une réponse à la crise économique due au coronavirus, les chefs d'Etat et de gouvernement se sont une nouvelle fois divisés entre partisans de la solidarité et «radins». Ce vendredi, les rancœurs étaient plus fortes que jamais.
Les couteaux sont tirés. Une large majorité d’Etats européens ne supportent plus l’égoïsme et la morgue du «club des radins» (Allemagne, Autriche, Finlande et Pays-Bas). «Leur comportement de châtelain européen s’adressant à leurs sujets est insupportable», grince-t-on à Paris. Le demi-échec du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, jeudi soir, Berlin et ses alliés s’étant opposés à la création d’un «instrument de dette commun», a fait sauter le couvercle des rancœurs accumulées.
Vendredi matin, Antonio Costa, le Premier ministre portugais, s’en est violemment pris à l’attitude «répugnante» du ministre des Finances néerlandais, Wopke Hoekstra, qui a demandé à la Commission d’enquêter sur les raisons de l’absence de marge de manœuvre budgétaire de certains pays pour faire face à la crise du coronavirus : «C’est d’une inconscience absolue et cette mesquinerie récurrente mine totalement ce qui fait l’esprit de l’Union et représente une menace pour son avenir», a-t-il lancé.
«Répugnant et hypocrite»
La ministre des Affaires étrangères espagnole, Arancha González, a de son côté comparé sur Twitter l’attitude des «radins» à celle de l’équipage du Titanic réservant les canots de sauvetage aux premières classes : «Nous sommes ensemble dans ce bateau européen qui a heurté un iceberg inattendu. Nous partageons tous le même risque et nous n’avons pas le temps de discuter de prétendus billets de 1ère et 2e classe […]. L’histoire nous tiendra pour responsables de ce que nous faisons MAINTENANT.» Luigi Di Maio, le chef de la diplomatie italienne, a écrit sur sa page Facebook : «Nous attendons de la part de nos partenaires européens de la loyauté, nous attendons que l’Europe fasse sa part, parce que les belles paroles, on ne sait pas quoi en faire.»
Cette colère officiellement exprimée est partagée, mezza voce, par la France et une bonne partie des Etats membres. «Les Néerlandais sont ceux qui gueulent le plus fort contre toute solidarité, comme on l’a vu lors de la discussion sur le budget européen 2021-2027 ou [jeudi] sur les "coronabonds", mais l’Allemagne est pire que les Pays-Bas : elle est non seulement répugnante mais hypocrite puisqu’elle se cache derrière eux», tacle un diplomate européen. Ambiance.
«Je déconseille à qui que ce soit d’en reparler»
Le sommet de jeudi soir a buté sur «l’instrument de dette commun» proposé par neuf pays à l’initiative de la France : Belgique, Grèce, Irlande, Italie, Luxembourg, Portugal, Slovénie et Espagne, auxquels se sont ralliés en cours de discussion Chypre et la Slovaquie, soit 11 pays de la zone euro sur 19 (les Baltes et Malte restant silencieux). L’idée est que ces emprunts soient «émis par une institution européenne pour lever des fonds sur le marché» afin d’assurer «un financement à long terme stable des mesures requises pour faire face aux dégâts causés par cette pandémie».
Pas question d’entrer dans une telle discussion pour le «club des radins». Dès lundi, Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Economie, un chrétien-démocrate proche de la chancelière Angela Merkel, a prévenu sur un ton martial qu’il «déconseillait à qui que ce soit de reparler» de la création d’eurobonds ou d’emprunts européens. «Ces Etats ne supportent pas que les pays du Sud qu’ils estiment avoir sauvés durant la crise de la zone euro réclament encore quelque chose», explique un diplomate de haut rang.
Angela Merkel a juste proposé que la piste du Mécanisme européen de stabilité (MES) soit explorée par les ministres des Finances : doté d’une capacité d’emprunt de 700 milliards d’euros, il pourrait mettre à la disposition des pays qui en ont besoin (mais après un vote du Bundestag…) une ligne de crédit de précaution sans aucune conditionnalité s’ils avaient des difficultés d’accès aux marchés. Mais c’est répondre à côté, puisque la Banque centrale européenne garantit déjà qu’aucun Etat de la zone euro n’aura de difficultés à se financer et que de telles lignes de crédit n’équivalent pas à une mutualisation des dépenses liées à la pandémie…
60 % du PIB de la zone euro favorable aux «coronabonds»
L’Italien Giuseppe Conte a immédiatement fait part de son mécontentement : «Je veux une réponse forte et adéquate, aurait-il lancé. Il s’agit ici de réagir avec des instruments financiers innovants et réellement adéquats à une guerre que nous devons mener ensemble pour la gagner le plus rapidement possible.» Antonio Costa et l’Espagnol Pedro Sánchez sont aussi fermement montés au front, tout comme Emmanuel Macron, qui a fait valoir qu’il ne s’agissait pas seulement de sauver Schengen en maintenant les frontières intérieures ouvertes comme lors du sommet du 17 mars, mais le projet européen. Le Grec Kyriákos Mitsotákis a par ailleurs fait remarquer que les «coronabonds» étaient soutenus par des pays représentant 60% du PIB de la zone euro.
Finalement, une formule consensuelle a été trouvée pour sauver la face : le MES sera bien sollicité mais «notre riposte sera renforcée, en tant que de besoin, par d’autres actions arrêtées de manières inclusive, à la lumière de l’évolution de la situation, en vue de mettre en place une riposte globale». Reste qu’à l’issue du sommet, Merkel a répété son opposition aux eurobonds… D’où la salve tirée vendredi par le Portugal, l’Espagne et l’Italie. L’Union européenne est décidément bien malade.
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Re: Rugby et Coronavirus
krahknardz a écrit:le radis a écrit:Les PB sont entrain de changer d'approche...la Suède va au carton.
La Chine joue un jeu des plus dangereux...
Hm, les pays-bas bougent pas vraiment pour l'instant. La Suède, protégée en partie par sa faible densité, se retournera sans doute trop tard vu son système de santé pas à la hauteur de la crise.
Mais que veux tu dire à propos de la Chine?
https://www.government.nl/ministries/ministry-of-health-welfare-and-sport/news/2020/03/23/stricter-measures-to-control-coronavirus
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Re: Rugby et Coronavirus
Scalp a écrit:le radis a écrit:Scalp a écrit:krahknardz a écrit:Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
Oui Libé, la lettre politique de Joffrin. Moi aussi j'aime bien ce texte, un peu de positif au milieu de cette crise, on verra comme ça se passera quand on l'aura surmonté...
Il a bon dos Joffrin de sortir ce genre de texte...on en reparle après l'été...
Une petite crise de pessimisme ?, bizarre
Non pas du tout, j'aime bien le contenu du billet de Joffrin, mais venant de ce type, comment dire, ce n'est malheureusement ni crédible ni insincère...
le radis- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
le radis a écrit:Scalp a écrit:le radis a écrit:Scalp a écrit:krahknardz a écrit:Scalp a écrit:La croissance et la vie
LAURENT JOFFRIN
Texte sur Libé?
Joliment tourné en tout cas, il a tout-à-fait raison. On peut reprocher beaucoup de choses à beaucoup de politiques européens, mais rarissimes ceux qui osent prendre la voie de l'immunité collective (Hollandais et Suédois uniquement pour l'instant).
Oui Libé, la lettre politique de Joffrin. Moi aussi j'aime bien ce texte, un peu de positif au milieu de cette crise, on verra comme ça se passera quand on l'aura surmonté...
Il a bon dos Joffrin de sortir ce genre de texte...on en reparle après l'été...
Une petite crise de pessimisme ?, bizarre
Non pas du tout, j'aime bien le contenu du billet de Joffrin, mais venant de ce type, comment dire, ce n'est malheureusement ni crédible ni insincère...
Ok , je note que tu écris Insincère
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Re: Rugby et Coronavirus
Coronavirus : la FFR arrête définitivement toutes les saisons en amateurs
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Coronavirus-la-ffr-annule-toutes-les-saisons-en-amateurs/1123100
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Coronavirus-la-ffr-annule-toutes-les-saisons-en-amateurs/1123100
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.sudradio.fr/societe/coronavirus-la-nouvelle-aquitaine-se-prepare-a-accueillir-des-dizaines-de-patients-du-grand-est/
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«On prend goût aux douleurs que le rugby provoque. Un match qui ne fait pas mal est un match raté.» (Walter Spanghero)
Re: Rugby et Coronavirus
Robert Piquey n'est plus hôpital d'instruction depuis que santé navale a quitté Bordeaux pour Lyon.
Ce centre était notamment spécialisé pour les maladies tropicales.
Aujourd'hui après le rapprochement avec la clinique Bagatelle qui s'agrandit pour ce faire,un projet immobilier est en principe la future destination de cet établissement très prisé des habitants des communes environnantes.
Avec cette opération plus d'héliport pour acceuillir les urgences.
Là aussi on peut se poser la question du bien fondé de ce projet,mais Robert Piquey c'est un très grand terrain, bien placé, donc grosse opération immobilière à venir.
Ce centre était notamment spécialisé pour les maladies tropicales.
Aujourd'hui après le rapprochement avec la clinique Bagatelle qui s'agrandit pour ce faire,un projet immobilier est en principe la future destination de cet établissement très prisé des habitants des communes environnantes.
Avec cette opération plus d'héliport pour acceuillir les urgences.
Là aussi on peut se poser la question du bien fondé de ce projet,mais Robert Piquey c'est un très grand terrain, bien placé, donc grosse opération immobilière à venir.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/france/2020/03/26/le-buzz-sur-la-chloroquine-freine-l-essai-clinique-europeen-discovery_1783176
Le buzz sur la chloroquine freine l'essai clinique européen Discovery
Par Nathalie Raulin
L'espoir qu'a fait naître l'infectiologue Didier Raoult dissuade certains malades de participer aux recherches scientifiques lancées pour trouver un traitement efficace contre le coronavirus.
C’est un effet pervers et inattendu de l’actuel engouement pour la chloroquine : l’écho médiatique mondial rencontré (en dépit d’une méthodologie très discutable) par l’étude clinique réalisée par l’infectiologue et directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée, Didier Raoult, entrave les recherches scientifiques en cours pour trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Occupés depuis dimanche à recruter les 800 patients français (sur 3 100 Européens) destinés à participer à l’essai clinique européen Discovery, les infectiologues de Bichat se sont heurtés au refus de plusieurs malades. «Il y a un tel tapage médiatique irrationnel que certains patients refusent d’être enrôlés dans l’essai Discovery parce qu’ils ne veulent pour traitement que de l’hydroxychloroquine, peste le professeur Xavier Lescure, infectiologue à Bichat. Malgré tout le respect que j’ai pour lui, Raoult gêne la réalisation d’une recherche méthodologique robuste. On ne peut colporter des certitudes et jouer avec l’espoir des gens. Il nous fait perdre du temps.»
D’abord écartée de l’essai Discovery, l’hydroxychloroquine y a été intégrée après le changement de pied de l’Organisation mondiale de la santé qui, il y a quinze jours, l’a rangé dans sa liste des traitements prioritaires. Pourquoi, dès lors, une telle réticence des patients ? Question de probabilité.
«Les refus viennent aussi des médecins»
Discovery se décompose en cinq groupes de patients : le premier groupe témoin ne reçoit que le traitement normal (oxygénation, ventilation…), les quatre autres groupes se voient administrer des substances ayant fait leur preuve lors d’épidémies précédentes : du Remdivisir, antiviral injectable utilisé contre Ebola, pour l’un ; du Kaletra, traitement anti-VIH, pour le deuxième ; du Kaletra et un interféron bêta, molécule naturellement produite par le système immunitaire, pour le suivant ; seul le cinquième groupe reçoit de l’hydroxychloroquine. «Les patients n’ont du coup que 20% de chances de se voir administrer de l’hydroxychloroquine, et cela ne leur convient pas !» s’agace Lescure.
Directeur du consortium REACting de réponse aux maladies infectieuses qui coordonne l’essai clinique européen, le professeur Yasdan Yasdanpanah dit aussi sa stupéfaction : «Les refus viennent des patients mais aussi de leurs médecins !» Une attitude d’autant plus incompréhensible pour l’infectiologue de Bichat que les études sont très loin de prouver l’efficacité de la chloroquine : «In vitro, dans les tubes à essai, tous les traitements marchent contre le Covid», insiste-t-il. Pour nombre d’infectiologues, la prudence est donc de mise.
Les résultats d’une étude clinique chinoise conduite par des chercheurs du département d’infectiologie du centre clinique de santé publique de Shanghai les confortent dans cette attitude : publiée le 3 mars dans the Journal of ZheJiang University (accessible en ligne), elle indique que «la dose standard d’hydroxychloroquine ne montre pas de signes cliniques statistiquement significatifs dans l’amélioration des symptômes des sujets ou l’accélération de la suppression du virus»…
«Objectif»
Le professeur Yasdanpanah balaye la polémique : «On respecte les refus et je serais le premier heureux que l’hydroxychloroquine fonctionne.» Pour lui, l’essentiel est ailleurs. «En trois jours, nous avons inclus 51 patients dans Discovery. Il y a tellement de malades que l’on avance tout de même vite.» Cinq centres de recrutement sont désormais ouverts, à Bichat mais aussi à Lille, Strasbourg, Lyon et Nantes. D’autres le seront prochainement à Paris, Metz, et Annecy, ville très touchée par le Covid-19. «Notre objectif est de trouver un traitement qui évite bien sûr le décès mais aussi le placement en réanimation, insiste le chef du service des maladies infectieuses de Bichat. Pour ce faire, on ne peut pas seulement viser la diminution de la charge virale, puisqu’au bout de sept à dix jours l’état de certains patients s’aggrave alors même qu’ils semblent avoir maîtrisé le virus.» Et de conclure : «Les gens ont besoin d’espoir. Mais les scientifiques se doivent de rester rigoureux.»
Nathalie Raulin
Le buzz sur la chloroquine freine l'essai clinique européen Discovery
Par Nathalie Raulin
L'espoir qu'a fait naître l'infectiologue Didier Raoult dissuade certains malades de participer aux recherches scientifiques lancées pour trouver un traitement efficace contre le coronavirus.
C’est un effet pervers et inattendu de l’actuel engouement pour la chloroquine : l’écho médiatique mondial rencontré (en dépit d’une méthodologie très discutable) par l’étude clinique réalisée par l’infectiologue et directeur de l’Institut hospitalo-universitaire Méditerranée, Didier Raoult, entrave les recherches scientifiques en cours pour trouver un traitement efficace contre le Covid-19. Occupés depuis dimanche à recruter les 800 patients français (sur 3 100 Européens) destinés à participer à l’essai clinique européen Discovery, les infectiologues de Bichat se sont heurtés au refus de plusieurs malades. «Il y a un tel tapage médiatique irrationnel que certains patients refusent d’être enrôlés dans l’essai Discovery parce qu’ils ne veulent pour traitement que de l’hydroxychloroquine, peste le professeur Xavier Lescure, infectiologue à Bichat. Malgré tout le respect que j’ai pour lui, Raoult gêne la réalisation d’une recherche méthodologique robuste. On ne peut colporter des certitudes et jouer avec l’espoir des gens. Il nous fait perdre du temps.»
D’abord écartée de l’essai Discovery, l’hydroxychloroquine y a été intégrée après le changement de pied de l’Organisation mondiale de la santé qui, il y a quinze jours, l’a rangé dans sa liste des traitements prioritaires. Pourquoi, dès lors, une telle réticence des patients ? Question de probabilité.
«Les refus viennent aussi des médecins»
Discovery se décompose en cinq groupes de patients : le premier groupe témoin ne reçoit que le traitement normal (oxygénation, ventilation…), les quatre autres groupes se voient administrer des substances ayant fait leur preuve lors d’épidémies précédentes : du Remdivisir, antiviral injectable utilisé contre Ebola, pour l’un ; du Kaletra, traitement anti-VIH, pour le deuxième ; du Kaletra et un interféron bêta, molécule naturellement produite par le système immunitaire, pour le suivant ; seul le cinquième groupe reçoit de l’hydroxychloroquine. «Les patients n’ont du coup que 20% de chances de se voir administrer de l’hydroxychloroquine, et cela ne leur convient pas !» s’agace Lescure.
Directeur du consortium REACting de réponse aux maladies infectieuses qui coordonne l’essai clinique européen, le professeur Yasdan Yasdanpanah dit aussi sa stupéfaction : «Les refus viennent des patients mais aussi de leurs médecins !» Une attitude d’autant plus incompréhensible pour l’infectiologue de Bichat que les études sont très loin de prouver l’efficacité de la chloroquine : «In vitro, dans les tubes à essai, tous les traitements marchent contre le Covid», insiste-t-il. Pour nombre d’infectiologues, la prudence est donc de mise.
Les résultats d’une étude clinique chinoise conduite par des chercheurs du département d’infectiologie du centre clinique de santé publique de Shanghai les confortent dans cette attitude : publiée le 3 mars dans the Journal of ZheJiang University (accessible en ligne), elle indique que «la dose standard d’hydroxychloroquine ne montre pas de signes cliniques statistiquement significatifs dans l’amélioration des symptômes des sujets ou l’accélération de la suppression du virus»…
«Objectif»
Le professeur Yasdanpanah balaye la polémique : «On respecte les refus et je serais le premier heureux que l’hydroxychloroquine fonctionne.» Pour lui, l’essentiel est ailleurs. «En trois jours, nous avons inclus 51 patients dans Discovery. Il y a tellement de malades que l’on avance tout de même vite.» Cinq centres de recrutement sont désormais ouverts, à Bichat mais aussi à Lille, Strasbourg, Lyon et Nantes. D’autres le seront prochainement à Paris, Metz, et Annecy, ville très touchée par le Covid-19. «Notre objectif est de trouver un traitement qui évite bien sûr le décès mais aussi le placement en réanimation, insiste le chef du service des maladies infectieuses de Bichat. Pour ce faire, on ne peut pas seulement viser la diminution de la charge virale, puisqu’au bout de sept à dix jours l’état de certains patients s’aggrave alors même qu’ils semblent avoir maîtrisé le virus.» Et de conclure : «Les gens ont besoin d’espoir. Mais les scientifiques se doivent de rester rigoureux.»
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Re: Rugby et Coronavirus
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: Rugby et Coronavirus
80 patients, pas de groupe contrôle : ce qu'il faut retenir de la nouvelle étude du Pr Didier Raoult
https://www.franceinter.fr/sciences/ce-qu-il-faut-retenir-de-la-derniere-etude-du-professeur-didier-raoult
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lemonde.fr/chroniques-de-la-presidence-trump/article/2020/03/29/president-trump-an-iv-la-loi-du-virus_6034800_5077160.html
Président Trump, an IV : la loi du virus
Gilles Paris
Confronté à la crise du coronavirus, le président américain piétine, tentant d’imposer son rythme et ses méthodes à un « ennemi invisible ».
Jeudi 26 mars, l’immunologiste en chef des Etats-Unis, Anthony Fauci, a prononcé une phrase à la fois évidente et terrible. « Vous devez être réaliste, et vous devez comprendre que vous ne dictez pas la chronologie, c’est le virus qui le fait », a-t-il assuré. Deux jours plus tôt, Donald Trump avait émis le souhait d’un retour à la normale pour Pâques, le 12 avril, une échéance spectaculairement brève à l’échelle de la vague qui s’abat sur le pays.
La bonne fortune politique du milliardaire a toujours reposé sur sa capacité à imposer son rythme et ses thèmes. Sa science instinctive de la controverse lui a permis d’affoler la meute chaque fois qu’il était nécessaire pour rester au centre de toute chose.
Mais ce qui a presque toujours fonctionné avec les hommes se heurte aujourd’hui au SARS-CoV-2, indifférent à ses humeurs, soulignant les traits de caractères du président les moins adaptés à la situation extraordinaire à laquelle il est confronté.
Donald Trump a fini par endosser des habits de « président pour temps de guerre », le 18 mars, de commandant en chef face à la guérilla menée par « l’ennemi invisible », mais il s’est vite lassé de la posture guerrière. Pressé de célébrer la victoire, il a voulu voir « la lumière au bout du tunnel » moins d’une semaine plus tard.
Samedi, assistant en Virginie au départ du navire-hôpital dépêché de toute urgence dans la baie de New York, il a assuré que « cette guerre » sera gagnée « rapidement, avec le moins de morts possibles ». Objectif aussi louable qu’encore insaisissable.
Inconstance et inconsistance
La réalité est que l’épidémie progresse et que le président piétine. Il suggère Pâques, puis n’en parle plus. Il peste le jeudi contre les besoins des Etats en appareils d’assistance respiratoire, jugeant que les demandes de celui de New York, l’épicentre actuel de la crise, sont déraisonnables. Puis il tance le lendemain le constructeur automobile General Motor, accusé de lambiner dans sa reconversion en producteur de cet instrument devenu stratégique.
Il suggère brusquement le samedi qu’il pourrait imposer une quarantaine au gigantesque foyer d’infection new-yorkais, avant de faire machine arrière quelques heures plus tard. Sans jamais parvenir à imposer le récit espéré d’un homme d’action efficace et déterminé.
Face à l’ennemi dépourvu de compte Twitter, au côté d’un vice-président, Mike Pence, autrement plus équanime, Donald Trump oscille entre inconstance et inconsistance, ou s’en prend par défaut aux gouverneurs démocrates en première ligne, sommés vendredi de se montrer « reconnaissants » envers l’Etat fédéral évidemment parfait dans l’épreuve. Son avocat personnel, Rudy Giuliani, y est allé de son conseil aux concernés : « Quand vous jouez au golf avec votre patron, parfois c’est mieux de ne pas gagner. »
Vérités et humilité
Le patron, pour l’instant, est vu avec prudence par les Américains. Certes, le réflexe de rassemblement autour du président par temps de crise joue en sa faveur. Pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche, les jugements positifs de l’action de Donald Trump dépassent légèrement les négatifs.
Mais les personnes interrogées font bien plus confiance à Anthony Fauci ou aux gouverneurs comme celui de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, qui ont pris mieux que lui la mesure de la guerre d’usure à livrer, des vérités qu’elle exige, de l’humilité qu’elle impose.
La droite la plus dure en a déjà tiré des conclusions : elle attaque sans relâche l’immunologiste qui fait ombrage au président.
Président Trump, an IV : la loi du virus
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Confronté à la crise du coronavirus, le président américain piétine, tentant d’imposer son rythme et ses méthodes à un « ennemi invisible ».
Jeudi 26 mars, l’immunologiste en chef des Etats-Unis, Anthony Fauci, a prononcé une phrase à la fois évidente et terrible. « Vous devez être réaliste, et vous devez comprendre que vous ne dictez pas la chronologie, c’est le virus qui le fait », a-t-il assuré. Deux jours plus tôt, Donald Trump avait émis le souhait d’un retour à la normale pour Pâques, le 12 avril, une échéance spectaculairement brève à l’échelle de la vague qui s’abat sur le pays.
La bonne fortune politique du milliardaire a toujours reposé sur sa capacité à imposer son rythme et ses thèmes. Sa science instinctive de la controverse lui a permis d’affoler la meute chaque fois qu’il était nécessaire pour rester au centre de toute chose.
Mais ce qui a presque toujours fonctionné avec les hommes se heurte aujourd’hui au SARS-CoV-2, indifférent à ses humeurs, soulignant les traits de caractères du président les moins adaptés à la situation extraordinaire à laquelle il est confronté.
Donald Trump a fini par endosser des habits de « président pour temps de guerre », le 18 mars, de commandant en chef face à la guérilla menée par « l’ennemi invisible », mais il s’est vite lassé de la posture guerrière. Pressé de célébrer la victoire, il a voulu voir « la lumière au bout du tunnel » moins d’une semaine plus tard.
Samedi, assistant en Virginie au départ du navire-hôpital dépêché de toute urgence dans la baie de New York, il a assuré que « cette guerre » sera gagnée « rapidement, avec le moins de morts possibles ». Objectif aussi louable qu’encore insaisissable.
Inconstance et inconsistance
La réalité est que l’épidémie progresse et que le président piétine. Il suggère Pâques, puis n’en parle plus. Il peste le jeudi contre les besoins des Etats en appareils d’assistance respiratoire, jugeant que les demandes de celui de New York, l’épicentre actuel de la crise, sont déraisonnables. Puis il tance le lendemain le constructeur automobile General Motor, accusé de lambiner dans sa reconversion en producteur de cet instrument devenu stratégique.
Il suggère brusquement le samedi qu’il pourrait imposer une quarantaine au gigantesque foyer d’infection new-yorkais, avant de faire machine arrière quelques heures plus tard. Sans jamais parvenir à imposer le récit espéré d’un homme d’action efficace et déterminé.
Face à l’ennemi dépourvu de compte Twitter, au côté d’un vice-président, Mike Pence, autrement plus équanime, Donald Trump oscille entre inconstance et inconsistance, ou s’en prend par défaut aux gouverneurs démocrates en première ligne, sommés vendredi de se montrer « reconnaissants » envers l’Etat fédéral évidemment parfait dans l’épreuve. Son avocat personnel, Rudy Giuliani, y est allé de son conseil aux concernés : « Quand vous jouez au golf avec votre patron, parfois c’est mieux de ne pas gagner. »
Vérités et humilité
Le patron, pour l’instant, est vu avec prudence par les Américains. Certes, le réflexe de rassemblement autour du président par temps de crise joue en sa faveur. Pour la première fois depuis son arrivée à la Maison Blanche, les jugements positifs de l’action de Donald Trump dépassent légèrement les négatifs.
Mais les personnes interrogées font bien plus confiance à Anthony Fauci ou aux gouverneurs comme celui de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, qui ont pris mieux que lui la mesure de la guerre d’usure à livrer, des vérités qu’elle exige, de l’humilité qu’elle impose.
La droite la plus dure en a déjà tiré des conclusions : elle attaque sans relâche l’immunologiste qui fait ombrage au président.
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/sports/2020/03/29/coronavirus-le-foot-europeen-au-bord-du-krach_1783285
Coronavirus : le foot européen au bord du krach
Par Damien Dole
Touchés de plein fouet par l'arrêt de toutes les compétitions, les clubs craignent pour leur avenir économique. Mais nombre de joueurs et leaders ultras refusent de faire passer les aspects économiques devant la santé.
L’économie mondiale est au point mort. Et alors que la fin de semaine est la séquence la plus meurtrière sur le sol européen depuis le début de la crise sanitaire, cette plongée des indicateurs fait craindre un chômage de masse, de possibles coupes budgétaires et une crise sociale une fois passée l’épidémie. Parmi les secteurs les plus touchés, le sport, professionnel et amateur, figure en bonne place, les compétitions ayant quasiment toutes été annulées ou suspendues, jusqu’à la Premier League de fléchettes, qui rameute les foules outre-Manche. Et au-delà des quelques sportifs professionnels grassement rémunérés, un grand nombre de joueurs, d’entraîneurs, de kinés, de jardiniers, de stadiers, hommes et femmes, sont concernés.
Dans le football, nombre de clubs étaient sur la ligne de crête entre survie et faillite, malgré les colossales recettes. Alors que le Calcio parvenait à sortir de l’ornière, en témoigne notamment l’affluence moyenne dans les stades qui revenait à son niveau du tournant du XXe siècle, l’un des âges d’or de la Serie A, l’Italie a été en toute logique le premier territoire touché. Mais c’est bien évidemment l’ensemble du Vieux Continent qui est ébranlé, la faute à des matchs à huis clos avant l’arrêt total et une flopée de joueurs atteints du Covid-19.
Et la reprise n’est pas à l’ordre du jour. Surtout depuis que l’on a constaté à quel point les compétitions sportives pouvaient accélérer la contamination, avec en ligne de mire le match de Ligue des champions aller Atalanta Bergame-FC Valence, le 19 février, surnommé au-delà des Alpes le «match zéro». 45 000 spectateurs et 2 500 Espagnols se sont déplacés à Milan pour assister à la rencontre. Une «bombe biologique», selon un pneumologue de Bergame. «Cette rencontre était le summum de l’euphorie collective, explique Francesco Le Foche, médecin et immunologue à la polyclinique Umberto I à Rome. Il y a eu une expulsion rapide et importante de particules virales depuis les premières sorties d’air, comme la bouche et le nez. Des milliers de personnes, à 2 centimètres l’une de l’autre, encore plus proches grâce à des attitudes logiques de joie à travers les cris, les embrassades… Tout cela a favorisé la réplication virale.» Un impact bien au-delà de la Botte. Un Croate présent dans l’enceinte a été, lui aussi, testé positif à son retour dans son pays et cette rencontre en Lombardie aurait entraîné l’infection de 35% des joueurs et du staff valenciens.
«La moitié des clubs pro français pourraient déposer le bilan»
Avec le nombre de joueurs touchés, quand pourront reprendre les matchs ? L’Euro 2020 a d’ores et déjà été reporté à l’année prochaine, l’UEFA a repoussé les finales de Ligue des champions et d’Europa League à cet été. Au mieux. «Nous avons des plans A, B ou C : nous sommes en contact avec les ligues, les clubs, nous avons un groupe de travail. Nous devons attendre comme tous les autres secteurs, a déclaré Aleksander Ceferin, le patron de l’UEFA, samedi. Cela veut dire recommencer à la mi-mai, en juin ou même fin juin. Puis, si nous ne réussissons pas, la saison est probablement perdue.» Difficile par ailleurs d’imaginer des stades rouvrir dès la fin de l’épidémie. Les autorités sanitaires dans le monde entier craignent une seconde phase épidémique après le pic, et l’exemple du match Atalanta-Valence sera dans toutes les têtes quand les ballons rouleront de nouveau.
Les rencontres à huis clos pourraient donc être la norme pendant plusieurs mois. Problème : les recettes de matchs concernent en général entre 10% et 20% des revenus annuels des clubs, jusqu’à 25% pour Arsenal, champion en la matière. Le cabinet KPMG a chiffré ce que coûterait une annulation pure et simple des compétitions – qui entraînerait également des choix à opérer sur les clubs à qualifier dans les compétitions européennes, essentielles pour les finances des meilleurs d’entre eux, la saison prochaine. Pour les cinq grands championnats européens (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, France et Italie), le couperet est tranchant : entre 3,5 et 4 milliards d’euros de pertes, entre les revenus commerciaux, les droits télé – le principal pourvoyeur de fonds – et les recettes de billetterie pour les 74 à 124 matchs restant à jouer dans chaque championnat. Le Royaume-Uni, avec ses droits télé faramineux, représente à lui seul le tiers des pertes cumulées dans l’élite de l’Europe du foot.
En France, l’Equipe révélait samedi que quelque 280 millions d’euros à payer sur le montant annuel (759 millions) des droits télé pourraient ne pas être versés par Canal+ et BeIn Sports, les principaux détenteurs, si le championnat ne reprenait pas. Et, le 5 avril, ils devaient payer 152 millions d’euros à la Ligue, ce que la chaîne cryptée a annoncé se refuser à faire dans un courrier. Bernard Caïazzo, président de l’AS Saint-Etienne, avait tiré la sonnette d’alarme quelques jours plus tôt : «Actuellement, l’ensemble des clubs perd environ 250 millions d’euros par mois. Et on ne pourra pas jouer tant que la courbe ne sera pas inversée, c’est-à-dire en juillet-août, au mieux le 15 juin. Je suis très, très, très inquiet pour tous les clubs. Sans aides de l’Etat, d’ici six mois, c’est la moitié des clubs pro qui dépose le bilan.»
L’an dernier, les clubs de l’élite avaient déjà cumulé jusqu’à 100 millions d’euros de pertes financières. Pour atténuer la déflagration, les dirigeants se sont saisis du dispositif de chômage partiel décidé par le gouvernement. Et même si les salaires ne seront pris en charge par l’Etat qu’à hauteur de 4 850 euros par mois, les clubs seront exonérés de cotisations sociales. «En mettant le club au chômage partiel et en maintenant le salaire de ses sportifs professionnels, l’employeur va gagner entre 20 et 30% en moyenne. C’est énorme sur la masse salariale d’un club», affirme l’avocat en droit social Aymeric Hamon à l’AFP. Marseille, Lyon ou Montpellier ont été parmi les premières grosses cylindrées à prendre cette décision, faisant perdre ainsi presque 6 millions d’euros par mois à l’Etat, selon Capital. Et si le PSG étendait son chômage partiel à ses joueurs, cela lui ferait, selon le magazine, plus de 20 millions d’euros d’économie au 30 juin, et donc autant de moins dans les caisses de la puissance publique…
«Reprendre pour de bonnes raisons»
Ailleurs en Europe, les ligues tentent aussi d’éviter la banqueroute. Ainsi, l’English Football League, qui représente les trois divisions situées en dessous de la Premier League, a annoncé avoir débloqué un fonds de secours de 50 millions de livres (56 millions d’euros) sous forme de primes versées par avance et de prêts sans intérêt, afin d’aider les clubs qui ont des problèmes de trésorerie en raison de l’épidémie. En Allemagne, des clubs ont donné de l’argent à destination de leurs collègues des divisions inférieures tandis que le Barça a expliqué jeudi vouloir réduire la paie de ses salariés. A la Juve, les joueurs et le staff ont été jusqu’à accepter de ne pas être payés de mars à juin.
La Fédération internationale de foot, de son côté, veut autoriser la prolongation des contrats qui se terminent au 30 juin afin que les compétitions puissent se terminer pendant l’été avec les mêmes effectifs, et elle souhaiterait que le mercato dit estival s’achève le 31 décembre, raconte l’Equipe ce vendredi. Signe, si besoin, que la chose est prise au sérieux, l’UEFA a même annoncé de possibles «ajustements» pour le fair-play financier – qui, pour le dire vite, interdit de dépenser plus d’argent qu’on n’en gagne –, l’épée suprême de Damoclès du foot européen.
Si les aspects financiers sont devenus maîtres dans le football professionnel, la raison pourrait venir des joueurs, parmi les premiers en danger en cas de reprise trop rapide. Sur BeIn Sports, le goal de Lens, Jean-Louis Leca : «Bien sûr que j’ai envie que le championnat reprenne, je n’ai pas envie de rester chez moi pendant trois mois. Mais après, il ne faut pas se tromper. J’ai envie qu’on reprenne pour de bonnes choses : si les conditions sanitaires sont réunies, si plus personne n’est en danger, si les stades sont pleins pour qu’on en profite tous ensemble parce que c’est ça le football. […] Si c’est pour reprendre pour de mauvaises [raisons], simplement à cause du problème économique, parce qu’il manque de l’argent, et faire prendre des risques aux gens dans des stades ou pour les joueurs…»
A Bergame, la vie footballistique était en rose avant que la ville ne devienne un des foyers mondiaux du coronavirus. Qualifié en quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois, toujours en course pour rejoindre la compétition reine l’an prochain, l’Atalanta est un club dont le budget est fort éloigné des gros clubs italiens. Un arrêt de la compétition serait donc financièrement très risqué pour les Noir et Bleu.
Interdit de tribunes en cumulé pendant vingt-cinq ans, dont cinq pour être venu au stade avec une tête de cochon qu’il a donnée aux policiers, Claudio «Bocia» Galimberti, un leader ultra de l’Atalanta, a lui aussi remis l’église au milieu du village dans une lettre, traduite par le journaliste Adrien Verrecchia : «J’ai toujours pensé que l’Atalanta était tout dans ma vie (et ça l’était), que c’était la seule certitude de mon existence (et ça l’était). En l’aimant, j’aimais cette ville. […] Voir la ville qui souffre, à genoux, qui se bat chaque jour dans les hôpitaux contre la mort est atroce et douloureux. […] [A la télé], vous voyez qu’ils se disputent pour du football, sur quand reprendre le championnat. Et inévitablement nous parlons argent, droits télé, salaires, revenus… Ce maudit argent qui détruit le sens et la valeur d’une vie !» Il conclut par une supplique au président de son club, qu’il décide que l’Atalanta ne joue plus aucun match : «Je sais que cela va à l’encontre de vos propres intérêts économiques, mais je sais aussi que vous êtes un homme de foi. Et ce n’est pas grave de perdre 3-0 sur tapis vert à chaque match : Bergame et ses habitants passent avant notre équipe !»
Damien Dole
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Touchés de plein fouet par l'arrêt de toutes les compétitions, les clubs craignent pour leur avenir économique. Mais nombre de joueurs et leaders ultras refusent de faire passer les aspects économiques devant la santé.
L’économie mondiale est au point mort. Et alors que la fin de semaine est la séquence la plus meurtrière sur le sol européen depuis le début de la crise sanitaire, cette plongée des indicateurs fait craindre un chômage de masse, de possibles coupes budgétaires et une crise sociale une fois passée l’épidémie. Parmi les secteurs les plus touchés, le sport, professionnel et amateur, figure en bonne place, les compétitions ayant quasiment toutes été annulées ou suspendues, jusqu’à la Premier League de fléchettes, qui rameute les foules outre-Manche. Et au-delà des quelques sportifs professionnels grassement rémunérés, un grand nombre de joueurs, d’entraîneurs, de kinés, de jardiniers, de stadiers, hommes et femmes, sont concernés.
Dans le football, nombre de clubs étaient sur la ligne de crête entre survie et faillite, malgré les colossales recettes. Alors que le Calcio parvenait à sortir de l’ornière, en témoigne notamment l’affluence moyenne dans les stades qui revenait à son niveau du tournant du XXe siècle, l’un des âges d’or de la Serie A, l’Italie a été en toute logique le premier territoire touché. Mais c’est bien évidemment l’ensemble du Vieux Continent qui est ébranlé, la faute à des matchs à huis clos avant l’arrêt total et une flopée de joueurs atteints du Covid-19.
Et la reprise n’est pas à l’ordre du jour. Surtout depuis que l’on a constaté à quel point les compétitions sportives pouvaient accélérer la contamination, avec en ligne de mire le match de Ligue des champions aller Atalanta Bergame-FC Valence, le 19 février, surnommé au-delà des Alpes le «match zéro». 45 000 spectateurs et 2 500 Espagnols se sont déplacés à Milan pour assister à la rencontre. Une «bombe biologique», selon un pneumologue de Bergame. «Cette rencontre était le summum de l’euphorie collective, explique Francesco Le Foche, médecin et immunologue à la polyclinique Umberto I à Rome. Il y a eu une expulsion rapide et importante de particules virales depuis les premières sorties d’air, comme la bouche et le nez. Des milliers de personnes, à 2 centimètres l’une de l’autre, encore plus proches grâce à des attitudes logiques de joie à travers les cris, les embrassades… Tout cela a favorisé la réplication virale.» Un impact bien au-delà de la Botte. Un Croate présent dans l’enceinte a été, lui aussi, testé positif à son retour dans son pays et cette rencontre en Lombardie aurait entraîné l’infection de 35% des joueurs et du staff valenciens.
«La moitié des clubs pro français pourraient déposer le bilan»
Avec le nombre de joueurs touchés, quand pourront reprendre les matchs ? L’Euro 2020 a d’ores et déjà été reporté à l’année prochaine, l’UEFA a repoussé les finales de Ligue des champions et d’Europa League à cet été. Au mieux. «Nous avons des plans A, B ou C : nous sommes en contact avec les ligues, les clubs, nous avons un groupe de travail. Nous devons attendre comme tous les autres secteurs, a déclaré Aleksander Ceferin, le patron de l’UEFA, samedi. Cela veut dire recommencer à la mi-mai, en juin ou même fin juin. Puis, si nous ne réussissons pas, la saison est probablement perdue.» Difficile par ailleurs d’imaginer des stades rouvrir dès la fin de l’épidémie. Les autorités sanitaires dans le monde entier craignent une seconde phase épidémique après le pic, et l’exemple du match Atalanta-Valence sera dans toutes les têtes quand les ballons rouleront de nouveau.
Les rencontres à huis clos pourraient donc être la norme pendant plusieurs mois. Problème : les recettes de matchs concernent en général entre 10% et 20% des revenus annuels des clubs, jusqu’à 25% pour Arsenal, champion en la matière. Le cabinet KPMG a chiffré ce que coûterait une annulation pure et simple des compétitions – qui entraînerait également des choix à opérer sur les clubs à qualifier dans les compétitions européennes, essentielles pour les finances des meilleurs d’entre eux, la saison prochaine. Pour les cinq grands championnats européens (Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, France et Italie), le couperet est tranchant : entre 3,5 et 4 milliards d’euros de pertes, entre les revenus commerciaux, les droits télé – le principal pourvoyeur de fonds – et les recettes de billetterie pour les 74 à 124 matchs restant à jouer dans chaque championnat. Le Royaume-Uni, avec ses droits télé faramineux, représente à lui seul le tiers des pertes cumulées dans l’élite de l’Europe du foot.
En France, l’Equipe révélait samedi que quelque 280 millions d’euros à payer sur le montant annuel (759 millions) des droits télé pourraient ne pas être versés par Canal+ et BeIn Sports, les principaux détenteurs, si le championnat ne reprenait pas. Et, le 5 avril, ils devaient payer 152 millions d’euros à la Ligue, ce que la chaîne cryptée a annoncé se refuser à faire dans un courrier. Bernard Caïazzo, président de l’AS Saint-Etienne, avait tiré la sonnette d’alarme quelques jours plus tôt : «Actuellement, l’ensemble des clubs perd environ 250 millions d’euros par mois. Et on ne pourra pas jouer tant que la courbe ne sera pas inversée, c’est-à-dire en juillet-août, au mieux le 15 juin. Je suis très, très, très inquiet pour tous les clubs. Sans aides de l’Etat, d’ici six mois, c’est la moitié des clubs pro qui dépose le bilan.»
L’an dernier, les clubs de l’élite avaient déjà cumulé jusqu’à 100 millions d’euros de pertes financières. Pour atténuer la déflagration, les dirigeants se sont saisis du dispositif de chômage partiel décidé par le gouvernement. Et même si les salaires ne seront pris en charge par l’Etat qu’à hauteur de 4 850 euros par mois, les clubs seront exonérés de cotisations sociales. «En mettant le club au chômage partiel et en maintenant le salaire de ses sportifs professionnels, l’employeur va gagner entre 20 et 30% en moyenne. C’est énorme sur la masse salariale d’un club», affirme l’avocat en droit social Aymeric Hamon à l’AFP. Marseille, Lyon ou Montpellier ont été parmi les premières grosses cylindrées à prendre cette décision, faisant perdre ainsi presque 6 millions d’euros par mois à l’Etat, selon Capital. Et si le PSG étendait son chômage partiel à ses joueurs, cela lui ferait, selon le magazine, plus de 20 millions d’euros d’économie au 30 juin, et donc autant de moins dans les caisses de la puissance publique…
«Reprendre pour de bonnes raisons»
Ailleurs en Europe, les ligues tentent aussi d’éviter la banqueroute. Ainsi, l’English Football League, qui représente les trois divisions situées en dessous de la Premier League, a annoncé avoir débloqué un fonds de secours de 50 millions de livres (56 millions d’euros) sous forme de primes versées par avance et de prêts sans intérêt, afin d’aider les clubs qui ont des problèmes de trésorerie en raison de l’épidémie. En Allemagne, des clubs ont donné de l’argent à destination de leurs collègues des divisions inférieures tandis que le Barça a expliqué jeudi vouloir réduire la paie de ses salariés. A la Juve, les joueurs et le staff ont été jusqu’à accepter de ne pas être payés de mars à juin.
La Fédération internationale de foot, de son côté, veut autoriser la prolongation des contrats qui se terminent au 30 juin afin que les compétitions puissent se terminer pendant l’été avec les mêmes effectifs, et elle souhaiterait que le mercato dit estival s’achève le 31 décembre, raconte l’Equipe ce vendredi. Signe, si besoin, que la chose est prise au sérieux, l’UEFA a même annoncé de possibles «ajustements» pour le fair-play financier – qui, pour le dire vite, interdit de dépenser plus d’argent qu’on n’en gagne –, l’épée suprême de Damoclès du foot européen.
Si les aspects financiers sont devenus maîtres dans le football professionnel, la raison pourrait venir des joueurs, parmi les premiers en danger en cas de reprise trop rapide. Sur BeIn Sports, le goal de Lens, Jean-Louis Leca : «Bien sûr que j’ai envie que le championnat reprenne, je n’ai pas envie de rester chez moi pendant trois mois. Mais après, il ne faut pas se tromper. J’ai envie qu’on reprenne pour de bonnes choses : si les conditions sanitaires sont réunies, si plus personne n’est en danger, si les stades sont pleins pour qu’on en profite tous ensemble parce que c’est ça le football. […] Si c’est pour reprendre pour de mauvaises [raisons], simplement à cause du problème économique, parce qu’il manque de l’argent, et faire prendre des risques aux gens dans des stades ou pour les joueurs…»
A Bergame, la vie footballistique était en rose avant que la ville ne devienne un des foyers mondiaux du coronavirus. Qualifié en quarts de finale de la Ligue des champions pour la première fois, toujours en course pour rejoindre la compétition reine l’an prochain, l’Atalanta est un club dont le budget est fort éloigné des gros clubs italiens. Un arrêt de la compétition serait donc financièrement très risqué pour les Noir et Bleu.
Interdit de tribunes en cumulé pendant vingt-cinq ans, dont cinq pour être venu au stade avec une tête de cochon qu’il a donnée aux policiers, Claudio «Bocia» Galimberti, un leader ultra de l’Atalanta, a lui aussi remis l’église au milieu du village dans une lettre, traduite par le journaliste Adrien Verrecchia : «J’ai toujours pensé que l’Atalanta était tout dans ma vie (et ça l’était), que c’était la seule certitude de mon existence (et ça l’était). En l’aimant, j’aimais cette ville. […] Voir la ville qui souffre, à genoux, qui se bat chaque jour dans les hôpitaux contre la mort est atroce et douloureux. […] [A la télé], vous voyez qu’ils se disputent pour du football, sur quand reprendre le championnat. Et inévitablement nous parlons argent, droits télé, salaires, revenus… Ce maudit argent qui détruit le sens et la valeur d’une vie !» Il conclut par une supplique au président de son club, qu’il décide que l’Atalanta ne joue plus aucun match : «Je sais que cela va à l’encontre de vos propres intérêts économiques, mais je sais aussi que vous êtes un homme de foi. Et ce n’est pas grave de perdre 3-0 sur tapis vert à chaque match : Bergame et ses habitants passent avant notre équipe !»
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Re: Rugby et Coronavirus
Difficile par ailleurs d’imaginer des stades rouvrir dès la fin de l’épidémie. Les autorités sanitaires dans le monde entier craignent une seconde phase épidémique après le pic.
Les rencontres à huis clos pourraient donc être la norme pendant plusieurs mois.
C'est du Foot, mais bien sûr, beaucoup de choses sont transposables. Comme je lai déjà dit, personne ne sait quand on reverra un match dans un stade plein...
Les rencontres à huis clos pourraient donc être la norme pendant plusieurs mois.
C'est du Foot, mais bien sûr, beaucoup de choses sont transposables. Comme je lai déjà dit, personne ne sait quand on reverra un match dans un stade plein...
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Re: Rugby et Coronavirus
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Les limites et c'est peu de le dire, de la théorie de l'immunité collective et maintenant les Pays-bas font appel à la solidarité Européenne (1), après avoir refusé la solidarité financière à ses partenaires, à travers les Coronabonds...
(1) Les Pay-bas sont sur la même ligne, sur les Coronabonds, que les allemands et c'est bien sur à eux qu'ils demandent de l'aide en priorité, pour l'instant...
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Les limites et c'est peu de le dire, de la théorie de l'immunité collective et maintenant les Pays-bas font appel à la solidarité Européenne (1), après avoir refusé la solidarité financière à ses partenaires, à travers les Coronabonds...
(1) Les Pay-bas sont sur la même ligne, sur les Coronabonds, que les allemands et c'est bien sur à eux qu'ils demandent de l'aide en priorité, pour l'instant...
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/29/l-ue-fera-face-a-des-questions-existentielles-si-elle-n-est-pas-unie-face-au-covid-19_6034824_3210.html
L’UE fera face à des « questions existentielles » si elle n’est pas unie face au Covid-19
« Nous devons absolument préparer ensemble la sortie de crise », a déclaré dimanche la secrétaire d’Etat française aux affaires européennes, Amélie de Montchalin.
L’Union européenne sera confrontée à des questions « existentielles », y compris sur la place de certains en son sein, si elle ne sort pas unie de la crise du Covid-19, a déclaré, dimanche 29 mars, la secrétaire d’Etat française aux affaires européennes, Amélie de Montchalin.
« Nous devons absolument préparer ensemble la sortie de crise, la relance, préparer l’après et nous devons montrer qu’on est efficace parce qu’on sera ensemble », a averti Mme de Montchalin dans l’émission « Questions politiques » de la radio France Inter, du journal Le Monde et de France Télévisions. L’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors a averti samedi que le manque de solidarité faisait « courir un danger mortel à l’Union européenne ».
« Aujourd’hui, on se maintient à flot et on se maintient à flot ensemble en étant solidaires », a jugé la secrétaire d’Etat, en évoquant les mesures adoptées collectivement par les Vingt-Sept face à la crise sanitaire et ses conséquences économiques, une fois passé un premier réflexe de repli sur soi.
« Comment on repart ? »
« La Banque centrale européenne a lancé un programme de 750 milliards d’euros de soutien aux Etats, c’est inédit. Nous avons levé les règles du pacte de stabilité sur les déficits », a-t-elle noté, citant également un plan de 40 milliards d’euros de la Commission européenne.
« Maintenant la question c’est : comment on repart ? Et c’est là où nous mettons, nous France, énormément d’énergie (…) à bien faire comprendre qu’il n’y aura pas de sortie si chacun retourne à son chez soi, à son repli nationaliste. »
Différents « outils techniques » sont envisageables pour relancer l’économie post-crise, « cela peut être un plan de relance européen, cela peut passer par la Commission », a-t-elle poursuivi. « Mais nous ne pouvons pas nous exonérer de cette solidarité (…). Si certains pensent qu’ils peuvent s’exonérer, cela aura des conséquences majeures sur le projet européen. » « Notre Europe, c’est celle de l’action, de la solidarité. Et si certains n’en veulent pas, il se posera la question de leur place, de ce qu’on doit encore faire à 27 et c’est une question existentielle, fondamentale », a-t-elle averti.
Les 27 pays membres de l’UE ont accepté jeudi, sous la pression de l’Italie, où la pandémie a fait le plus de morts, d’examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée. La chancelière allemande, Angela Merkel, a fait part de son opposition à l’idée d’émettre des « coronabonds », comme souhaité par les dirigeants français et italiens notamment, afin de disposer d’un instrument de dette commun pour répondre à la crise liée au coronavirus.
L’UE fera face à des « questions existentielles » si elle n’est pas unie face au Covid-19
« Nous devons absolument préparer ensemble la sortie de crise », a déclaré dimanche la secrétaire d’Etat française aux affaires européennes, Amélie de Montchalin.
L’Union européenne sera confrontée à des questions « existentielles », y compris sur la place de certains en son sein, si elle ne sort pas unie de la crise du Covid-19, a déclaré, dimanche 29 mars, la secrétaire d’Etat française aux affaires européennes, Amélie de Montchalin.
« Nous devons absolument préparer ensemble la sortie de crise, la relance, préparer l’après et nous devons montrer qu’on est efficace parce qu’on sera ensemble », a averti Mme de Montchalin dans l’émission « Questions politiques » de la radio France Inter, du journal Le Monde et de France Télévisions. L’ancien président de la Commission européenne Jacques Delors a averti samedi que le manque de solidarité faisait « courir un danger mortel à l’Union européenne ».
« Aujourd’hui, on se maintient à flot et on se maintient à flot ensemble en étant solidaires », a jugé la secrétaire d’Etat, en évoquant les mesures adoptées collectivement par les Vingt-Sept face à la crise sanitaire et ses conséquences économiques, une fois passé un premier réflexe de repli sur soi.
« Comment on repart ? »
« La Banque centrale européenne a lancé un programme de 750 milliards d’euros de soutien aux Etats, c’est inédit. Nous avons levé les règles du pacte de stabilité sur les déficits », a-t-elle noté, citant également un plan de 40 milliards d’euros de la Commission européenne.
« Maintenant la question c’est : comment on repart ? Et c’est là où nous mettons, nous France, énormément d’énergie (…) à bien faire comprendre qu’il n’y aura pas de sortie si chacun retourne à son chez soi, à son repli nationaliste. »
Différents « outils techniques » sont envisageables pour relancer l’économie post-crise, « cela peut être un plan de relance européen, cela peut passer par la Commission », a-t-elle poursuivi. « Mais nous ne pouvons pas nous exonérer de cette solidarité (…). Si certains pensent qu’ils peuvent s’exonérer, cela aura des conséquences majeures sur le projet européen. » « Notre Europe, c’est celle de l’action, de la solidarité. Et si certains n’en veulent pas, il se posera la question de leur place, de ce qu’on doit encore faire à 27 et c’est une question existentielle, fondamentale », a-t-elle averti.
Les 27 pays membres de l’UE ont accepté jeudi, sous la pression de l’Italie, où la pandémie a fait le plus de morts, d’examiner sous quinze jours des mesures plus fortes pour faire face à la récession annoncée. La chancelière allemande, Angela Merkel, a fait part de son opposition à l’idée d’émettre des « coronabonds », comme souhaité par les dirigeants français et italiens notamment, afin de disposer d’un instrument de dette commun pour répondre à la crise liée au coronavirus.
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