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Rugby et Coronavirus
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.sudouest.fr/2020/04/23/les-presidents-du-rugby-pro-organisent-une-reunion-de-crise-7433772-4570.php
Rugby : les présidents des clubs pro en panique devant les nouvelles mesures de l’Etat
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Les présidents Laurent Marti (UBB) et Bernard Pontneau (Pau) Crédit photo : Archive David Le Déodic
Par Laurent Zègre
Les présidents de Top 14 et Pro D2 se réunissent en urgence à 16 heures suite à une ordonnance du gouvernement indiquant une baisse du plafond du chômage et la fin de l’exonération des charges sociales. "Un cataclysme", selon eux
Vive inquiétude dans le monde du rugby professionnel. Selon nos informations, une réunion de crise est prévue ce jeudi à 16 heures entre les présidents de club.
La raison ? Une circulaire du gouvernement, publiée ce jeudi matin au Journal Officiel, portant diverses mesures prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
On y apprend notamment qu’à partir du 1er mai, le plafond de prise en charge du chômage partiel est modifié. Jusqu’ici, l’État compensait 84% du salaire net (environ 70% du brut) dans une limite de 4,5 smic. Dorénavant, le seuil est fixé à 3,15 smic. Au-delà, l’exonération des charges sociales ne sera plus possible.
"La part de l’indemnité complémentaire versée au-delà de ce montant est assujettie aux contributions et cotisations sociales applicables aux revenus d’activité", indique la circulaire.
"Un cataclysme"
L’impact, minime sur la plupart des entreprises, est énorme pour le monde du sport professionnel, dont les salaires sont majoritairement supérieurs à ce plafond. D’où la panique dans le monde du rugby professionnel. "C’est un cataclysme pour le rugby français", indique un président de Top 14.
D’où la réunion de crise organisée ce jour à 16 heures par les présidents de Top 14 et l’Union des clubs professionnels de rugby (UCPR), le syndicat patronal représentant les clubs de rugby. Ceux de Pro D2 suivront dans la foulée.
Rugby : les présidents des clubs pro en panique devant les nouvelles mesures de l’Etat
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Les présidents Laurent Marti (UBB) et Bernard Pontneau (Pau) Crédit photo : Archive David Le Déodic
Par Laurent Zègre
Les présidents de Top 14 et Pro D2 se réunissent en urgence à 16 heures suite à une ordonnance du gouvernement indiquant une baisse du plafond du chômage et la fin de l’exonération des charges sociales. "Un cataclysme", selon eux
Vive inquiétude dans le monde du rugby professionnel. Selon nos informations, une réunion de crise est prévue ce jeudi à 16 heures entre les présidents de club.
La raison ? Une circulaire du gouvernement, publiée ce jeudi matin au Journal Officiel, portant diverses mesures prises pour faire face à l’épidémie de Covid-19.
On y apprend notamment qu’à partir du 1er mai, le plafond de prise en charge du chômage partiel est modifié. Jusqu’ici, l’État compensait 84% du salaire net (environ 70% du brut) dans une limite de 4,5 smic. Dorénavant, le seuil est fixé à 3,15 smic. Au-delà, l’exonération des charges sociales ne sera plus possible.
"La part de l’indemnité complémentaire versée au-delà de ce montant est assujettie aux contributions et cotisations sociales applicables aux revenus d’activité", indique la circulaire.
"Un cataclysme"
L’impact, minime sur la plupart des entreprises, est énorme pour le monde du sport professionnel, dont les salaires sont majoritairement supérieurs à ce plafond. D’où la panique dans le monde du rugby professionnel. "C’est un cataclysme pour le rugby français", indique un président de Top 14.
D’où la réunion de crise organisée ce jour à 16 heures par les présidents de Top 14 et l’Union des clubs professionnels de rugby (UCPR), le syndicat patronal représentant les clubs de rugby. Ceux de Pro D2 suivront dans la foulée.
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49971
Date d'inscription : 11/09/2018
Re: Rugby et Coronavirus
Ça ressemble à un coup de grâce, comment les clubs vont pouvoir continuer à faire face à leurs obligations financière sur du moyen terme, sans aucunes perspectives positives à l'horizon, sans un soutien fort de l’état...
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49971
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Rugby et Coronavirus
allez l'ubb, à quand les notres
https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/sports/la-boutique-du-cab-propose-une-vente-de-masques-de-protection-au-couleurs-du-club_13781662/
https://www.rugbyrama.fr/rugby/coronavirus-le-bopb-lance-ses-masques_sto7733244/story_evt47781.shtml
la ministre des sports se reprend : https://www.blog-rct.com/la-ministre-des-sports-se-reprend-apres-avoir-dit-que-le-sport-netait-pas-la-priorite/
https://www.lamontagne.fr/brive-la-gaillarde-19100/sports/la-boutique-du-cab-propose-une-vente-de-masques-de-protection-au-couleurs-du-club_13781662/
https://www.rugbyrama.fr/rugby/coronavirus-le-bopb-lance-ses-masques_sto7733244/story_evt47781.shtml
la ministre des sports se reprend : https://www.blog-rct.com/la-ministre-des-sports-se-reprend-apres-avoir-dit-que-le-sport-netait-pas-la-priorite/
marchal- Centre de presse
- Nombre de messages : 6412
Localisation : bordeaux
Date d'inscription : 12/06/2013
Re: Rugby et Coronavirus
https://www.midi-olympique.fr/2020/04/23/lacroix-a-huis-clos-le-rugby-ne-tient-pas-plus-dun-mois-et-demi,8859434.php
Lacroix : « À huis clos, le rugby ne tient pas plus d’un mois et demi »
Discret dans les médias depuis le début de la crise et alors qu'on dit son club au plus mal financièrement, le président du Stade toulousain a choisi Midi Olympique pour s'exprimer en exclusivité. L'occasion d'évoquer tous les sujets chauds du moment, de son club au rugby mondial en passant par le Top 14. Un entretien dont voici la première partie.
Pourquoi avoir gardé le silence depuis trois semaines ?
J’ai l’impression qu’il faut s’extraire du débat court-termiste que peut représenter le calcul de la fin du championnat ou du début de l’autre, par rapport à la crise sanitaire actuelle. Des gens sont touchés dans leur chair et il me paraissait normal de prendre de la distance pour parler de nos problèmes, gros sur le plan personnel mais petits à l’échelle de ce que l’on vit sur la planète. Mais j’ai dit, dès le début, qu’il fallait demander à l’équipe de France si elle allait partir en tournée pour voir si certaines dates pouvaient être récupérées en juillet. Quelques semaines plus tard, nous en sommes à peu près au même point. La question, pour caler la fin de saison 2019-2020 ou le début de la prochaine, est d’avoir un débat plus général qui tient compte du calendrier international, de ce que vont faire World Rugby et la FFR. Pourra-t-on jouer contre les nations sudistes ? Si oui, quand et comment ? Devra-t-on jouer uniquement contre des nations européennes ? Pour des raisons de déplacements, les clubs pourront-ils disputer les matchs de Coupe d’Europe ? Il y a tant de questions à poser.
Qui n’ont pas de réponses aujourd’hui…
Les poser, ce n’est pas abandonner la défense des clubs ou de la LNR. Ce n’est pas être pro-FFR, pro-Bernard Laporte ou pro-Fabien Galthié parce qu’on inclut l’équipe de France. C’est regarder la situation telle qu’elle est. Savoir si on joue des phases finales en juin, en août ou en septembre, à quatre ou à huit, avec ou sans le Stade toulousain, ne me semble pas la priorité du moment. Même si, le temps venu, je serai le premier à aller défendre l’intérêt du club... Pour l’heure, le plus important est de considérer la santé du joueur et celle du public. On est à l’écoute de nos staffs médicaux ou du ministère de la Santé et cela remet en cause plein d’hypothèses sportives.
Les clubs ont parfois donné l’image de désunion récemment. Le regrettez-vous ?
Je dis souvent que le sport n’est pas fait pour être objectif. Nous sommes supporters et pervertis par l’intérêt personnel, celui du club, de nos joueurs, de nos supporters, des gens qui travaillent à nos côtés et qui ne comprendraient pas pourquoi on ne défend pas assez nos couleurs. Mais on ne doit jamais perdre de vue l’intérêt suprême du rugby, son éthique et son histoire. La conviction qu’on doit finir la saison est une chose. Mais il ne faut pas être absent de conscience. Jouer une phase finale en juin ou au début de la saison prochaine, ce n’est pas la même chose.
En quel sens ?
Ce n’est pas pareil de mettre nos joueurs à l’arrêt pendant deux ou quatre mois. Redémarrer une saison par des phases finales juste pour le principe d’en avoir n’a pas de sens. La phase finale, c’est le nec plus ultra d’une saison. Quand des gamins jouent un tournoi, ils disputent la phase de poule durant un week-end et les phases finales viennent sacraliser l’événement. Nous, on voudrait les sortir du contexte pour ne faire que deux ou trois rencontres au moment de la reprise. Ce sont habituellement des matchs amicaux à ce moment-là, car on n’a pas le rythme ou la ferveur de la montée en puissance.
N’est-ce pas imposé par le contexte ?
On peut dire "à condition particulière, solution particulière". Je le comprends mais je ne crois pas qu’on puisse jeter ce devoir de mémoire des phases finales, cet instant magnifié pour ceux qui ont eu la chance de les jouer ou de les vivre. À mes yeux, jouer la phase finale juste pour la jouer ne doit pas être une fin en soi.
Quel scénario défendez-vous ?
Il est à adapter en fonction des impératifs qui seront donnés. J’ai toujours eu la même position. Pour ne pas frustrer les gens, la meilleure solution est, coûte que coûte et quelles qu’en soient les dates, de continuer le championnat en cours et d’adapter le championnat suivant. Est-ce faisable économiquement et en termes de dates ? Cela dépendra de la place qu’on a. Si ce n’est pas possible, il faut prendre les décisions prises par d’autres : arrêter notre championnat. Soit l’annuler et la saison n’a pas existé. Soir le geler à cette date, avec l’incohérence qu’on lui connaît.
La deuxième solution ne favoriserait pas votre club, actuellement septième au classement du Top 14…
Notre championnat a été réfléchi avec un certain nombre de réglementations, dont la moyenne des Jiff et les matchs avec ou sans doublons. Ce n’est pas jouer la carte du Stade toulousain que de constater que le nombre de doublons est plus important en année de Coupe du monde. L’arrêt ne permet pas d’avoir la répartition édictée au départ et on peut donc espérer que notre classement soit différent dans neuf journées. C’est ce qui crée notre frustration. On peut aussi réfléchir à un algorithme qui remplace ces matchs mais tout sera toujours soumis à contestation. Je comprends aussi la frustration de Bordeaux-Bègles et de Lyon qui veulent conserver la dynamique dans laquelle ils étaient. Mais qu’en sera-t-il dans neuf journées ? Tant qu’on ne va pas au bout de ce championnat, personne ne peut répondre.
Le risque, en voulant à tout prix finir l’actuelle saison, n’est-il pas de sacrifier la prochaine ?
Pour le compte du Stade toulousain, ça devient la triple peine. Dans le dernier schéma, en plus d’être écarté des phases finales, on surcharge notre agenda de la saison 2020-2021 en nombre de doublons puisqu’on ne change pas la formule. Sous réserve qu’il y ait une tournée et que les besoins de l’équipe de France, tels qu’on les lit à ce jour, soient étendus puisqu’il y a aussi un match en retard du Tournoi 2020 à disputer. Il me semble trop prématuré de prendre ces orientations tant qu’on ne connaît pas les possibilités de chacun. Or, elles seront données par les conditions de sortie de la crise sanitaire. On rêve tous d’une évolution médicale positive, avec une capacité à tester, à soigner ou à vacciner. Sans ça, on n’a pas la maîtrise des calendriers, donc des championnats.
La problématique économique ne vient-elle pas se confronter à cette prudence ?
Elle changé dix fois sur les quatre dernières semaines ! Certains se basent sur des affirmations de scientifiques affirmant qu’on n’aura pas de gens dans les stades jusqu’à la fin de l’année quand d’autres disent que ce sera fini dans un mois.
Faudra-t-il que le rugby reprenne à huis-clos ?
Le rugby, dans son économie actuelle, ne peut pas vivre à huis-clos. On peut éventuellement jouer un ou deux matchs mais tous ceux qui sont dans l’économie réelle se retrouvent avec 75 ou 80 % de cette économie relevant du sponsoring, de la billetterie et de l’ensemble des annexes qui tournent autour des matchs, à savoir l’animation mise en place. Nous, on a plongé à fond là-dedans. À huis-clos, à Toulouse mais aussi dans d’autres clubs, le rugby actuel ne tient pas plus d’un mois et demi. C’est une certitude.
Jérémy Fadat
Lacroix : « À huis clos, le rugby ne tient pas plus d’un mois et demi »
Discret dans les médias depuis le début de la crise et alors qu'on dit son club au plus mal financièrement, le président du Stade toulousain a choisi Midi Olympique pour s'exprimer en exclusivité. L'occasion d'évoquer tous les sujets chauds du moment, de son club au rugby mondial en passant par le Top 14. Un entretien dont voici la première partie.
Pourquoi avoir gardé le silence depuis trois semaines ?
J’ai l’impression qu’il faut s’extraire du débat court-termiste que peut représenter le calcul de la fin du championnat ou du début de l’autre, par rapport à la crise sanitaire actuelle. Des gens sont touchés dans leur chair et il me paraissait normal de prendre de la distance pour parler de nos problèmes, gros sur le plan personnel mais petits à l’échelle de ce que l’on vit sur la planète. Mais j’ai dit, dès le début, qu’il fallait demander à l’équipe de France si elle allait partir en tournée pour voir si certaines dates pouvaient être récupérées en juillet. Quelques semaines plus tard, nous en sommes à peu près au même point. La question, pour caler la fin de saison 2019-2020 ou le début de la prochaine, est d’avoir un débat plus général qui tient compte du calendrier international, de ce que vont faire World Rugby et la FFR. Pourra-t-on jouer contre les nations sudistes ? Si oui, quand et comment ? Devra-t-on jouer uniquement contre des nations européennes ? Pour des raisons de déplacements, les clubs pourront-ils disputer les matchs de Coupe d’Europe ? Il y a tant de questions à poser.
Qui n’ont pas de réponses aujourd’hui…
Les poser, ce n’est pas abandonner la défense des clubs ou de la LNR. Ce n’est pas être pro-FFR, pro-Bernard Laporte ou pro-Fabien Galthié parce qu’on inclut l’équipe de France. C’est regarder la situation telle qu’elle est. Savoir si on joue des phases finales en juin, en août ou en septembre, à quatre ou à huit, avec ou sans le Stade toulousain, ne me semble pas la priorité du moment. Même si, le temps venu, je serai le premier à aller défendre l’intérêt du club... Pour l’heure, le plus important est de considérer la santé du joueur et celle du public. On est à l’écoute de nos staffs médicaux ou du ministère de la Santé et cela remet en cause plein d’hypothèses sportives.
Les clubs ont parfois donné l’image de désunion récemment. Le regrettez-vous ?
Je dis souvent que le sport n’est pas fait pour être objectif. Nous sommes supporters et pervertis par l’intérêt personnel, celui du club, de nos joueurs, de nos supporters, des gens qui travaillent à nos côtés et qui ne comprendraient pas pourquoi on ne défend pas assez nos couleurs. Mais on ne doit jamais perdre de vue l’intérêt suprême du rugby, son éthique et son histoire. La conviction qu’on doit finir la saison est une chose. Mais il ne faut pas être absent de conscience. Jouer une phase finale en juin ou au début de la saison prochaine, ce n’est pas la même chose.
En quel sens ?
Ce n’est pas pareil de mettre nos joueurs à l’arrêt pendant deux ou quatre mois. Redémarrer une saison par des phases finales juste pour le principe d’en avoir n’a pas de sens. La phase finale, c’est le nec plus ultra d’une saison. Quand des gamins jouent un tournoi, ils disputent la phase de poule durant un week-end et les phases finales viennent sacraliser l’événement. Nous, on voudrait les sortir du contexte pour ne faire que deux ou trois rencontres au moment de la reprise. Ce sont habituellement des matchs amicaux à ce moment-là, car on n’a pas le rythme ou la ferveur de la montée en puissance.
N’est-ce pas imposé par le contexte ?
On peut dire "à condition particulière, solution particulière". Je le comprends mais je ne crois pas qu’on puisse jeter ce devoir de mémoire des phases finales, cet instant magnifié pour ceux qui ont eu la chance de les jouer ou de les vivre. À mes yeux, jouer la phase finale juste pour la jouer ne doit pas être une fin en soi.
Quel scénario défendez-vous ?
Il est à adapter en fonction des impératifs qui seront donnés. J’ai toujours eu la même position. Pour ne pas frustrer les gens, la meilleure solution est, coûte que coûte et quelles qu’en soient les dates, de continuer le championnat en cours et d’adapter le championnat suivant. Est-ce faisable économiquement et en termes de dates ? Cela dépendra de la place qu’on a. Si ce n’est pas possible, il faut prendre les décisions prises par d’autres : arrêter notre championnat. Soit l’annuler et la saison n’a pas existé. Soir le geler à cette date, avec l’incohérence qu’on lui connaît.
La deuxième solution ne favoriserait pas votre club, actuellement septième au classement du Top 14…
Notre championnat a été réfléchi avec un certain nombre de réglementations, dont la moyenne des Jiff et les matchs avec ou sans doublons. Ce n’est pas jouer la carte du Stade toulousain que de constater que le nombre de doublons est plus important en année de Coupe du monde. L’arrêt ne permet pas d’avoir la répartition édictée au départ et on peut donc espérer que notre classement soit différent dans neuf journées. C’est ce qui crée notre frustration. On peut aussi réfléchir à un algorithme qui remplace ces matchs mais tout sera toujours soumis à contestation. Je comprends aussi la frustration de Bordeaux-Bègles et de Lyon qui veulent conserver la dynamique dans laquelle ils étaient. Mais qu’en sera-t-il dans neuf journées ? Tant qu’on ne va pas au bout de ce championnat, personne ne peut répondre.
Le risque, en voulant à tout prix finir l’actuelle saison, n’est-il pas de sacrifier la prochaine ?
Pour le compte du Stade toulousain, ça devient la triple peine. Dans le dernier schéma, en plus d’être écarté des phases finales, on surcharge notre agenda de la saison 2020-2021 en nombre de doublons puisqu’on ne change pas la formule. Sous réserve qu’il y ait une tournée et que les besoins de l’équipe de France, tels qu’on les lit à ce jour, soient étendus puisqu’il y a aussi un match en retard du Tournoi 2020 à disputer. Il me semble trop prématuré de prendre ces orientations tant qu’on ne connaît pas les possibilités de chacun. Or, elles seront données par les conditions de sortie de la crise sanitaire. On rêve tous d’une évolution médicale positive, avec une capacité à tester, à soigner ou à vacciner. Sans ça, on n’a pas la maîtrise des calendriers, donc des championnats.
La problématique économique ne vient-elle pas se confronter à cette prudence ?
Elle changé dix fois sur les quatre dernières semaines ! Certains se basent sur des affirmations de scientifiques affirmant qu’on n’aura pas de gens dans les stades jusqu’à la fin de l’année quand d’autres disent que ce sera fini dans un mois.
Faudra-t-il que le rugby reprenne à huis-clos ?
Le rugby, dans son économie actuelle, ne peut pas vivre à huis-clos. On peut éventuellement jouer un ou deux matchs mais tous ceux qui sont dans l’économie réelle se retrouvent avec 75 ou 80 % de cette économie relevant du sponsoring, de la billetterie et de l’ensemble des annexes qui tournent autour des matchs, à savoir l’animation mise en place. Nous, on a plongé à fond là-dedans. À huis-clos, à Toulouse mais aussi dans d’autres clubs, le rugby actuel ne tient pas plus d’un mois et demi. C’est une certitude.
Jérémy Fadat
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.la-croix.com/Sport/Top-14-On-doit-sauver-rugby-francais-previent-president-Bordeaux-Begles-2020-04-14-1301089360
Top 14: «On doit sauver le rugby français», prévient le président de Bordeaux-Bègles
Laurent Marti, dont le club Bordeaux-Bègles est en grand danger financier selon un rapport de la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG), estime dans un entretien à l'AFP qu'il faut agir sur la masse salariale des joueurs pour «sauver le rugby français».
Q: Quel est votre sentiment après la sortie du rapport alarmiste de la DNACG qui cible neuf clubs de Top 14 et sept de Pro D2 ?
R: «Je suis le premier président qui a tiré la sonnette d'alarme donc je suis ravi de voir que la DNACG met ça au grand jour. Mais il faut prendre les sujets dans l'ordre. Une grande majorité des présidents veulent finir la saison et veulent jouer des phases finales et si possible trouver des formules pour que cela ne soit pas à huis clos. Ca, c'est la priorité. Il n'empêche que l'on peut réfléchir au second aspect de cette crise: l'année prochaine, on va clairement être face à des grandes complications sur le plan financier. Il ne faut pas les ignorer et il faudra que tout le monde joue le jeu sinon il y a aura de la casse».
Q: Comment finir la saison avec du public sachant que les rassemblements ne seront pas autorisés avant mi-juillet ?
R: «Peut-être qu'il faut repousser la fin du Top 14 encore plus loin. Ca ne veut pas dire que le 18 juillet (date envisagée pour la finale, ndlr) tombe à l'eau. Je ne sais pas encore ce qui va être débattu et voté mais il faut envisager toutes les options. On doit sauver le rugby français. Sur la question des huis clos, ils vont durer jusqu'à quand ? Il ne faut pas se focaliser sur les huis clos des phases finales, il faut se demander jusqu'à quand on va jouer à huis clos. Qui vous dit que cela ne va pas être reporté jusqu'à fin septembre, fin d'année ? On ne sait pas».
Q: Comment remédier à vos problèmes actuels ? Il y a plusieurs pistes évoquées ici et là...
R: «Mais il faut arrêter de tourner autour du pot et de se mentir. La charge d'un club, à 80 %, c'est la masse salariale joueurs. Et déjà avant la crise, le rugby français dans sa globalité était déficitaire. Je pense que je fais partie de ceux qui l'ont assez dit et qui ont lutté vent debout pour que l'on ne touche pas au salary cap, et surtout qu'on ne l'augmente pas. Parce que chaque année, il y avait quand même des manœuvres pour essayer de l'augmenter directement ou indirectement et heureusement que cela n'a pas eu lieu. La première et principale variable d'ajustement, c'est la masse salariale joueurs. On ne va pas virer deux administratifs avec des petits salaires pour régler nos problèmes. Il faut faire les choses dans l'ordre: d'abord jouer la carte de la transparence, être à livre ouvert avec les joueurs et se battre nous sur le terrain, du président jusqu'au commercial, pour faire en sorte qu'il y ait le plus d'entrées d'argent possibles. Mais on ne va pas pouvoir faire de miracle. Si les entreprises souffrent, j'imagine que ce sera dur pour qu'elles nous donnent beaucoup d'argent. Il faudra aussi peut-être que le ministère des Sports comprenne qu'il faut nous aider, par des exonérations de charges ou des aides diverses et variées et à nous ensuite de rentrer le plus d'argent possible et aux joueurs de comprendre que ce sera peut-être ça ou des clubs qui disparaissent».
Q: Comment voyez-vous la suite ?
R: «Il n'y aura pas de suite s'il n'y a pas de prise de conscience générale, tout simplement. Sauf ceux qui sont adossés à des milliardaires, mécènes ou des multinationales, je ne vois pas les autres trouver des solutions pour compenser des millions d'euros de perte, ce n'est pas possible. Il faudra que tout le monde prenne ses responsabilités».
Q: Vous pensez vraiment que des clubs peuvent disparaitre ?
R: «Rendez-vous en septembre. D'habitude, quand tu arrives au 15 juillet, à 90 %, tu connais tes partenaires. Ce ne sera peut-être pas le cas cette année, peut-être qu'on ne le saura plus qu'en septembre, quand les entreprises y verront plus clair».
Top 14: «On doit sauver le rugby français», prévient le président de Bordeaux-Bègles
Laurent Marti, dont le club Bordeaux-Bègles est en grand danger financier selon un rapport de la Direction nationale d'aide et de contrôle de gestion (DNACG), estime dans un entretien à l'AFP qu'il faut agir sur la masse salariale des joueurs pour «sauver le rugby français».
Q: Quel est votre sentiment après la sortie du rapport alarmiste de la DNACG qui cible neuf clubs de Top 14 et sept de Pro D2 ?
R: «Je suis le premier président qui a tiré la sonnette d'alarme donc je suis ravi de voir que la DNACG met ça au grand jour. Mais il faut prendre les sujets dans l'ordre. Une grande majorité des présidents veulent finir la saison et veulent jouer des phases finales et si possible trouver des formules pour que cela ne soit pas à huis clos. Ca, c'est la priorité. Il n'empêche que l'on peut réfléchir au second aspect de cette crise: l'année prochaine, on va clairement être face à des grandes complications sur le plan financier. Il ne faut pas les ignorer et il faudra que tout le monde joue le jeu sinon il y a aura de la casse».
Q: Comment finir la saison avec du public sachant que les rassemblements ne seront pas autorisés avant mi-juillet ?
R: «Peut-être qu'il faut repousser la fin du Top 14 encore plus loin. Ca ne veut pas dire que le 18 juillet (date envisagée pour la finale, ndlr) tombe à l'eau. Je ne sais pas encore ce qui va être débattu et voté mais il faut envisager toutes les options. On doit sauver le rugby français. Sur la question des huis clos, ils vont durer jusqu'à quand ? Il ne faut pas se focaliser sur les huis clos des phases finales, il faut se demander jusqu'à quand on va jouer à huis clos. Qui vous dit que cela ne va pas être reporté jusqu'à fin septembre, fin d'année ? On ne sait pas».
Q: Comment remédier à vos problèmes actuels ? Il y a plusieurs pistes évoquées ici et là...
R: «Mais il faut arrêter de tourner autour du pot et de se mentir. La charge d'un club, à 80 %, c'est la masse salariale joueurs. Et déjà avant la crise, le rugby français dans sa globalité était déficitaire. Je pense que je fais partie de ceux qui l'ont assez dit et qui ont lutté vent debout pour que l'on ne touche pas au salary cap, et surtout qu'on ne l'augmente pas. Parce que chaque année, il y avait quand même des manœuvres pour essayer de l'augmenter directement ou indirectement et heureusement que cela n'a pas eu lieu. La première et principale variable d'ajustement, c'est la masse salariale joueurs. On ne va pas virer deux administratifs avec des petits salaires pour régler nos problèmes. Il faut faire les choses dans l'ordre: d'abord jouer la carte de la transparence, être à livre ouvert avec les joueurs et se battre nous sur le terrain, du président jusqu'au commercial, pour faire en sorte qu'il y ait le plus d'entrées d'argent possibles. Mais on ne va pas pouvoir faire de miracle. Si les entreprises souffrent, j'imagine que ce sera dur pour qu'elles nous donnent beaucoup d'argent. Il faudra aussi peut-être que le ministère des Sports comprenne qu'il faut nous aider, par des exonérations de charges ou des aides diverses et variées et à nous ensuite de rentrer le plus d'argent possible et aux joueurs de comprendre que ce sera peut-être ça ou des clubs qui disparaissent».
Q: Comment voyez-vous la suite ?
R: «Il n'y aura pas de suite s'il n'y a pas de prise de conscience générale, tout simplement. Sauf ceux qui sont adossés à des milliardaires, mécènes ou des multinationales, je ne vois pas les autres trouver des solutions pour compenser des millions d'euros de perte, ce n'est pas possible. Il faudra que tout le monde prenne ses responsabilités».
Q: Vous pensez vraiment que des clubs peuvent disparaitre ?
R: «Rendez-vous en septembre. D'habitude, quand tu arrives au 15 juillet, à 90 %, tu connais tes partenaires. Ce ne sera peut-être pas le cas cette année, peut-être qu'on ne le saura plus qu'en septembre, quand les entreprises y verront plus clair».
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/planete/2020/04/20/direct-pour-la-vie-d-avant-il-faudra-attendre-previent-philippe_1785769
Un vaccin efficace chez le singe, selon un labo chinois
Un vaccin, qui utilise des agents pathogènes inertes du virus à l'origine de la maladie Covid-19, a été administré à huit macaques rhésus, qui ont ensuite été artificiellement contaminés trois semaines plus tard, selon la recherche publiée par le géant pharmaceutique Sinovac Biotech.
«Les quatre macaques qui ont reçu le vaccin à haute dose n'avaient aucune trace détectable du virus dans les poumons sept jours après leur contamination», assure le laboratoire chinois, qui a publié ces résultats le 19 avril sur le site bioRxiv. Quatre autres singes, à qui le vaccin a été administré à moins forte dose, présentaient une hausse de leur charge virale dans l'organisme mais parvenaient néanmoins à résister à la maladie.
Ces résultats doivent encore faire l'objet d'une revue par les pairs avant d'être validés par la communauté scientifique.
Un vaccin efficace chez le singe, selon un labo chinois
Un vaccin, qui utilise des agents pathogènes inertes du virus à l'origine de la maladie Covid-19, a été administré à huit macaques rhésus, qui ont ensuite été artificiellement contaminés trois semaines plus tard, selon la recherche publiée par le géant pharmaceutique Sinovac Biotech.
«Les quatre macaques qui ont reçu le vaccin à haute dose n'avaient aucune trace détectable du virus dans les poumons sept jours après leur contamination», assure le laboratoire chinois, qui a publié ces résultats le 19 avril sur le site bioRxiv. Quatre autres singes, à qui le vaccin a été administré à moins forte dose, présentaient une hausse de leur charge virale dans l'organisme mais parvenaient néanmoins à résister à la maladie.
Ces résultats doivent encore faire l'objet d'une revue par les pairs avant d'être validés par la communauté scientifique.
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Re: Rugby et Coronavirus
En Chine, la découverte d’un vaccin qui protégerait les singes du Covid-19 suscite l’espoir
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200424.OBS27932/en-chine-la-decouverte-d-un-vaccin-qui-protegerait-les-singes-du-covid-19-suscite-l-espoir.html
https://www.nouvelobs.com/coronavirus-de-wuhan/20200424.OBS27932/en-chine-la-decouverte-d-un-vaccin-qui-protegerait-les-singes-du-covid-19-suscite-l-espoir.html
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Re: Rugby et Coronavirus
Top 14 - UBB : "On nous dit qu’il faut enlever les portes pour ne pas que les joueurs touchent les poignées"
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/top-14-ubb-nous-dit-qu-il-faut-enlever-les-portes-pour-ne-pas-que-les-joueurs-touchent-les-poignees-1587910319
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/top-14-ubb-nous-dit-qu-il-faut-enlever-les-portes-pour-ne-pas-que-les-joueurs-touchent-les-poignees-1587910319
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Calendrier-la-bataille-d-octobre-est-ouverte-entre-les-clubs-et-les-federations/1129916
Calendrier : la bataille d'octobre est ouverte entre les clubs et les fédérations
Dans un scénario idéal, le rugby pourrait à nouveau tourner à plein régime en octobre. Un mois que lorgnent de nombreux acteurs du rugby pour lancer/relancer/rattraper leurs compétitions. Les premières tensions entre les clubs et les Fédérations se sont fait sentir cette semaine.
Romain Bergogne
Sauf année de Coupe du monde, le mois d'octobre est, au Sud, consacré à la fin du Four Nations, au Nord aux championnats domestiques et au lancement de la Coupe d'Europe. La crise du coronavirus bouscule bien évidemment tous ces plans pour 2020. En supposant que tout soit revenu à la normale à ce moment-là - ce qui est loin d'être acquis si on parle de matches joués devant des spectateurs - le dixième mois de l'année pourrait même faire l'objet d'un casse-tête sans précédent dans un sport pourtant habitué aux calendriers saugrenus.
Car il est déjà l'objet de toutes les convoitises, à tel point que les dirigeants de l'EPCR, l'organisateur des Coupes d'Europe, sont sortis du bois cette semaine pour affirmer qu'il n'était pas question pour eux de céder les deux week-ends de compétition qui leur sont dévolus. Ils comptent bien les utiliser pour, au moins, finir les éditions 2019-2020 de la Champions Cup et du Challenge.
Le message visait directement World Rugby et les Fédérations qui lorgnent le mois d'octobre. Il y a d'abord un Tournoi des Six Nations 2020 à terminer. Depuis qu'elles ont été reportées cet hiver, les rencontres Irlande-Italie, Italie-Angleterre, France-Irlande et Écosse-pays de Galles sont annoncées pour la fin du mois d'octobre, sans que rien n'ait encore été officialisé. L'idée pour les six nations concernées étant de finir le Tournoi avant d'enchaîner avec les tests de novembre tels qu'ils étaient prévus, sur les week-ends des 7, 14, 21 voire 28 novembre pour certaines.
Un scénario à la limite acceptable pour le Top 14, la Premiership et le Pro 14 et qui ne remettrait pas en cause la présence des internationaux en Coupe d'Europe. Mais voilà, l'annulation des tests de juillet - pas encore officielle mais qui paraît aujourd'hui certaine - pousse World Rugby à réfléchir à des solutions de rattrapage... en octobre. Deux mois de tests, au Sud et/ou au Nord, pour permettre de sauver des finances de fédérations en péril.
Onze doublons potentiels en France ?
Un scénario cette fois intenable pour les Coupes d'Europe et les Ligues européennes. « World Rugby prend en compte ses intérêts et ceux des Fédérations sans aucune considération du point de vue des Ligues et des clubs, regrettait cette semaine Vincent Gaillard, le directeur général de l'EPCR. Ce n'est pas acceptable. » Les managers de Top 14, qui échangent pendant ce confinement, verraient évidemment d'un très mauvais oeil un tel calendrier international. S'il s'agit pour le XV de France de jouer ses deux tests prévus en juillet, son dernier match du Tournoi contre l'Irlande, ses trois rencontres de novembre et le Tournoi 2021, cela ferait onze doublons potentiels. Inconcevable, surtout après une année de Coupe du monde.
Pour les Anglais, qui ont un test en plus au programme en juillet mais aussi en novembre, l'addition monterait à 13 week-ends sans internationaux. Bruce Craig, le président de Bath, a lui carrément menacé de ne pas libérer ses internationaux en octobre. La règle 9 de World Rugby l'oblige à le faire pour les fenêtres internationales de novembre. Pas pour le reste. « Nous défendrons notre position juridique et structurelle », a assuré Bruce Craig.
Au Sud, les nations privilégieraient de leur côté la fin du Super Rugby et le Four Nations, quitte à ne pas venir en Europe en novembre. Une éventualité à laquelle les Fédérations du Nord se préparent. Le patron de la Fédération anglaise a ainsi soulevé l'idée d'organiser un Tournoi des Six Nations cet automne pour se substituer aux tests de novembre. Soit cinq week-ends de compétition à prévoir, sans oublier les matches de l'hiver dernier à jouer. Rien, en somme, qui ne va dans le sens d'un allègement du calendrier international et ne saurait plaire aux clubs et à l'EPCR. Entre ces derniers et World Rugby, la bataille est lancée.
Calendrier : la bataille d'octobre est ouverte entre les clubs et les fédérations
Dans un scénario idéal, le rugby pourrait à nouveau tourner à plein régime en octobre. Un mois que lorgnent de nombreux acteurs du rugby pour lancer/relancer/rattraper leurs compétitions. Les premières tensions entre les clubs et les Fédérations se sont fait sentir cette semaine.
Romain Bergogne
Sauf année de Coupe du monde, le mois d'octobre est, au Sud, consacré à la fin du Four Nations, au Nord aux championnats domestiques et au lancement de la Coupe d'Europe. La crise du coronavirus bouscule bien évidemment tous ces plans pour 2020. En supposant que tout soit revenu à la normale à ce moment-là - ce qui est loin d'être acquis si on parle de matches joués devant des spectateurs - le dixième mois de l'année pourrait même faire l'objet d'un casse-tête sans précédent dans un sport pourtant habitué aux calendriers saugrenus.
Car il est déjà l'objet de toutes les convoitises, à tel point que les dirigeants de l'EPCR, l'organisateur des Coupes d'Europe, sont sortis du bois cette semaine pour affirmer qu'il n'était pas question pour eux de céder les deux week-ends de compétition qui leur sont dévolus. Ils comptent bien les utiliser pour, au moins, finir les éditions 2019-2020 de la Champions Cup et du Challenge.
Le message visait directement World Rugby et les Fédérations qui lorgnent le mois d'octobre. Il y a d'abord un Tournoi des Six Nations 2020 à terminer. Depuis qu'elles ont été reportées cet hiver, les rencontres Irlande-Italie, Italie-Angleterre, France-Irlande et Écosse-pays de Galles sont annoncées pour la fin du mois d'octobre, sans que rien n'ait encore été officialisé. L'idée pour les six nations concernées étant de finir le Tournoi avant d'enchaîner avec les tests de novembre tels qu'ils étaient prévus, sur les week-ends des 7, 14, 21 voire 28 novembre pour certaines.
Un scénario à la limite acceptable pour le Top 14, la Premiership et le Pro 14 et qui ne remettrait pas en cause la présence des internationaux en Coupe d'Europe. Mais voilà, l'annulation des tests de juillet - pas encore officielle mais qui paraît aujourd'hui certaine - pousse World Rugby à réfléchir à des solutions de rattrapage... en octobre. Deux mois de tests, au Sud et/ou au Nord, pour permettre de sauver des finances de fédérations en péril.
Onze doublons potentiels en France ?
Un scénario cette fois intenable pour les Coupes d'Europe et les Ligues européennes. « World Rugby prend en compte ses intérêts et ceux des Fédérations sans aucune considération du point de vue des Ligues et des clubs, regrettait cette semaine Vincent Gaillard, le directeur général de l'EPCR. Ce n'est pas acceptable. » Les managers de Top 14, qui échangent pendant ce confinement, verraient évidemment d'un très mauvais oeil un tel calendrier international. S'il s'agit pour le XV de France de jouer ses deux tests prévus en juillet, son dernier match du Tournoi contre l'Irlande, ses trois rencontres de novembre et le Tournoi 2021, cela ferait onze doublons potentiels. Inconcevable, surtout après une année de Coupe du monde.
Pour les Anglais, qui ont un test en plus au programme en juillet mais aussi en novembre, l'addition monterait à 13 week-ends sans internationaux. Bruce Craig, le président de Bath, a lui carrément menacé de ne pas libérer ses internationaux en octobre. La règle 9 de World Rugby l'oblige à le faire pour les fenêtres internationales de novembre. Pas pour le reste. « Nous défendrons notre position juridique et structurelle », a assuré Bruce Craig.
Au Sud, les nations privilégieraient de leur côté la fin du Super Rugby et le Four Nations, quitte à ne pas venir en Europe en novembre. Une éventualité à laquelle les Fédérations du Nord se préparent. Le patron de la Fédération anglaise a ainsi soulevé l'idée d'organiser un Tournoi des Six Nations cet automne pour se substituer aux tests de novembre. Soit cinq week-ends de compétition à prévoir, sans oublier les matches de l'hiver dernier à jouer. Rien, en somme, qui ne va dans le sens d'un allègement du calendrier international et ne saurait plaire aux clubs et à l'EPCR. Entre ces derniers et World Rugby, la bataille est lancée.
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/04/26/deconfinement-entre-l-avis-du-conseil-scientifique-et-le-plan-du-gouvernement-d-embarrassantes-contradictions_6037814_3244.html
Déconfinement : entre l’avis du conseil scientifique et le plan du gouvernement, d’embarrassantes contradictions
Rentrée scolaire, transports en commun : l’avis des experts placés auprès d’Emmanuel Macron érige la santé publique en priorité absolue, quand l’exécutif tient compte des impératifs économiques.
Par Franck Nouchi
Cette fois, les quatorze membres du conseil scientifique Covid-19 chargés de conseiller le chef de l’Etat pour lutter contre la pandémie ne s’en sont pas laisser conter. On pourrait même dire qu’ils se sont affranchis de leur tutelle élyséenne. Dans leur avis en date du 20 avril et rendu public samedi 25 avril, intitulé « Sortie progressive de confinement, prérequis et mesures phares », ils ont mis sur le papier « les conditions minimales nécessaires pour préparer de façon cohérente et efficace une levée progressive et contrôlée du confinement ».
La lecture de ce texte de 42 pages est essentielle à la fois pour mesurer tout le chemin qui reste à parcourir d’ici au 11 mai, mais aussi pour comprendre l’extrême complexité de la situation dans laquelle se trouvent les pouvoirs publics. Le collège de scientifiques présidé par Jean-François Delfraissy commence par identifier six « prérequis » épidémiologiques et opérationnels « devant impérativement être remplis avant d’autoriser une levée du confinement ». Faute de quoi, avertit le conseil, « des risques importants seraient pris ».
On peut en citer quelques-uns : des services de réanimation et d’hospitalisation soulagés, des équipes soignantes reposées, des stocks de matériel, de traitements et d’équipements de protection reconstitués ; une capacité diagnostique des nouveaux cas reposant sur des tests RT-PCR (qui détectent le matériel génétique du virus) fiables et accessibles sur l’ensemble du territoire, après une prescription médicale ; des lieux d’hébergement pour les personnes souffrant de formes bénignes de la maladie.
Port du masque dans les lieux publics
Le conseil scientifique recommande également la mise à disposition de masques FFP2 et/ou chirurgicaux pour les soignants et les personnes à risque de contamination. Enfin, des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection doivent être disponibles pour l’ensemble de la population et distribués en priorité aux personnes en contact régulier avec le public.
Ils proposent également « une première ébauche de scénario de sortie du confinement » en cinq points. D’abord, une identification des cas probables la plus large permettant un diagnostic précoce et la mise en œuvre de mesures d’isolement ; ensuite, une identification des contacts des cas diagnostiqués permettant de réaliser un dépistage systématique de la présence du virus, et un isolement en cas de positivité, y compris pour les personnes asymptomatiques.
Troisième étape : des mesures systématiques de réduction des risques de transmission dans la population générale appliquées pendant plusieurs mois en fonction de la cinétique de l’épidémie, notamment le port d’un masque dans les lieux publics et le maintien des règles d’hygiène et de distanciation sociale. Puis des mesures spécifiques de contrôle de l’épidémie par sous-populations prenant en compte l’âge et la situation sociale. Enfin, la réalisation à intervalles réguliers d’enquêtes permettant d’estimer l’immunisation dans la population. Ces mesures peuvent être localisées en cas de détection d’un cluster.
Question cruciale des transports en commun
Ainsi exposée en termes généraux, la stratégie préconisée pourrait ne pas poser trop de problèmes au gouvernement. C’est en entrant dans les détails que l’on s’aperçoit qu’il n’en est rien. L’exemple le plus évident concerne la rentrée scolaire. Voici ce qu’écrivent les experts du conseil scientifique Covid-19 :
« En l’état actuel des connaissances au plan épidémique, le risque de formes graves est faible dans cette population. Le risque de contagiosité individuelle chez les jeunes enfants est incertain, mais paraît faible. A l’inverse, le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »
Sachant qu’ils risquent de ne pas être suivis par le gouvernement en dépit de leur mise en garde, ils ajoutent « prendre acte de la décision politique prenant en compte les enjeux sanitaires, mais aussi sociétaux et économiques, de réouverture progressive et prudente des crèches, écoles, collèges et lycées » à compter du 11 mai.
La question cruciale des transports en commun et des transports collectifs est tout aussi problématique. Sur ce sujet, le conseil scientifique estime que « le non-respect des règles de distance physique d’un mètre de part et d’autre, que les usagers portent ou non un masque de protection, constitue un vecteur important de la transmission du virus, tant en termes de vitesse que de volume, ce qui pourrait conduire à la reprise incontrôlable de l’épidémie ».
Avis non contraignant
Interrogée vendredi 24 avril sur France Inter, Catherine Guillouard, la présidente de la RATP, avait déclaré que la distanciation sociale ne pourrait pas être mise en œuvre dans les métros, trams et bus à Paris. « Si l’on doit appliquer la distanciation sociale, avait-elle ajouté, on ne produirait plus que 2 millions de voyages par jour contre 8 millions » lorsque le réseau passera à 70 % de sa capacité, au 11 mai.
Le même constat vaut pour les déplacements interrégionaux par transports en commun : ils ne devraient être autorisés que si les mesures barrières et les règles de distanciation sociales sont respectées.
C’est, typiquement, ce type de contradictions entre les impératifs de santé publique et la volonté de faire redémarrer sans tarder l’économie du pays que va devoir gérer le gouvernement. De la même manière qu’il devra prendre en compte cette autre préconisation du conseil scientifique : « Il est nécessaire de maintenir fermés ou interdits tous les lieux et événements qui ont pour objet ou conséquence de rassembler du public en nombre important, qu’il s’agisse de salles fermées ou de lieux en plein air. »
Cet avis, dont on regrettera qu’il n’ait pas été publié plus tôt, est d’autant plus embarrassant pour les pouvoirs publics qu’il n’est pas contraignant. Un jour, peut-être, le gouvernement se verra-t-il reprocher de ne pas avoir respecté de ce qu’avait dit Emmanuel Macron, le 12 mars, lors de sa première allocution télévisée consacrée à l’épidémie : « Un principe nous guide pour définir nos actions, il nous guide depuis le début pour anticiper cette crise puis pour la gérer depuis plusieurs semaines, et il doit continuer de le faire : c’est la confiance dans la science. C’est d’écouter celles et ceux qui savent. »
Franck Nouchi
Déconfinement : entre l’avis du conseil scientifique et le plan du gouvernement, d’embarrassantes contradictions
Rentrée scolaire, transports en commun : l’avis des experts placés auprès d’Emmanuel Macron érige la santé publique en priorité absolue, quand l’exécutif tient compte des impératifs économiques.
Par Franck Nouchi
Cette fois, les quatorze membres du conseil scientifique Covid-19 chargés de conseiller le chef de l’Etat pour lutter contre la pandémie ne s’en sont pas laisser conter. On pourrait même dire qu’ils se sont affranchis de leur tutelle élyséenne. Dans leur avis en date du 20 avril et rendu public samedi 25 avril, intitulé « Sortie progressive de confinement, prérequis et mesures phares », ils ont mis sur le papier « les conditions minimales nécessaires pour préparer de façon cohérente et efficace une levée progressive et contrôlée du confinement ».
La lecture de ce texte de 42 pages est essentielle à la fois pour mesurer tout le chemin qui reste à parcourir d’ici au 11 mai, mais aussi pour comprendre l’extrême complexité de la situation dans laquelle se trouvent les pouvoirs publics. Le collège de scientifiques présidé par Jean-François Delfraissy commence par identifier six « prérequis » épidémiologiques et opérationnels « devant impérativement être remplis avant d’autoriser une levée du confinement ». Faute de quoi, avertit le conseil, « des risques importants seraient pris ».
On peut en citer quelques-uns : des services de réanimation et d’hospitalisation soulagés, des équipes soignantes reposées, des stocks de matériel, de traitements et d’équipements de protection reconstitués ; une capacité diagnostique des nouveaux cas reposant sur des tests RT-PCR (qui détectent le matériel génétique du virus) fiables et accessibles sur l’ensemble du territoire, après une prescription médicale ; des lieux d’hébergement pour les personnes souffrant de formes bénignes de la maladie.
Port du masque dans les lieux publics
Le conseil scientifique recommande également la mise à disposition de masques FFP2 et/ou chirurgicaux pour les soignants et les personnes à risque de contamination. Enfin, des masques alternatifs de production industrielle ou artisanale antiprojection doivent être disponibles pour l’ensemble de la population et distribués en priorité aux personnes en contact régulier avec le public.
Ils proposent également « une première ébauche de scénario de sortie du confinement » en cinq points. D’abord, une identification des cas probables la plus large permettant un diagnostic précoce et la mise en œuvre de mesures d’isolement ; ensuite, une identification des contacts des cas diagnostiqués permettant de réaliser un dépistage systématique de la présence du virus, et un isolement en cas de positivité, y compris pour les personnes asymptomatiques.
Troisième étape : des mesures systématiques de réduction des risques de transmission dans la population générale appliquées pendant plusieurs mois en fonction de la cinétique de l’épidémie, notamment le port d’un masque dans les lieux publics et le maintien des règles d’hygiène et de distanciation sociale. Puis des mesures spécifiques de contrôle de l’épidémie par sous-populations prenant en compte l’âge et la situation sociale. Enfin, la réalisation à intervalles réguliers d’enquêtes permettant d’estimer l’immunisation dans la population. Ces mesures peuvent être localisées en cas de détection d’un cluster.
Question cruciale des transports en commun
Ainsi exposée en termes généraux, la stratégie préconisée pourrait ne pas poser trop de problèmes au gouvernement. C’est en entrant dans les détails que l’on s’aperçoit qu’il n’en est rien. L’exemple le plus évident concerne la rentrée scolaire. Voici ce qu’écrivent les experts du conseil scientifique Covid-19 :
« En l’état actuel des connaissances au plan épidémique, le risque de formes graves est faible dans cette population. Le risque de contagiosité individuelle chez les jeunes enfants est incertain, mais paraît faible. A l’inverse, le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement massif que sont les écoles et les universités, avec des mesures barrières particulièrement difficiles à mettre en œuvre chez les plus jeunes. En conséquence, le conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »
Sachant qu’ils risquent de ne pas être suivis par le gouvernement en dépit de leur mise en garde, ils ajoutent « prendre acte de la décision politique prenant en compte les enjeux sanitaires, mais aussi sociétaux et économiques, de réouverture progressive et prudente des crèches, écoles, collèges et lycées » à compter du 11 mai.
La question cruciale des transports en commun et des transports collectifs est tout aussi problématique. Sur ce sujet, le conseil scientifique estime que « le non-respect des règles de distance physique d’un mètre de part et d’autre, que les usagers portent ou non un masque de protection, constitue un vecteur important de la transmission du virus, tant en termes de vitesse que de volume, ce qui pourrait conduire à la reprise incontrôlable de l’épidémie ».
Avis non contraignant
Interrogée vendredi 24 avril sur France Inter, Catherine Guillouard, la présidente de la RATP, avait déclaré que la distanciation sociale ne pourrait pas être mise en œuvre dans les métros, trams et bus à Paris. « Si l’on doit appliquer la distanciation sociale, avait-elle ajouté, on ne produirait plus que 2 millions de voyages par jour contre 8 millions » lorsque le réseau passera à 70 % de sa capacité, au 11 mai.
Le même constat vaut pour les déplacements interrégionaux par transports en commun : ils ne devraient être autorisés que si les mesures barrières et les règles de distanciation sociales sont respectées.
C’est, typiquement, ce type de contradictions entre les impératifs de santé publique et la volonté de faire redémarrer sans tarder l’économie du pays que va devoir gérer le gouvernement. De la même manière qu’il devra prendre en compte cette autre préconisation du conseil scientifique : « Il est nécessaire de maintenir fermés ou interdits tous les lieux et événements qui ont pour objet ou conséquence de rassembler du public en nombre important, qu’il s’agisse de salles fermées ou de lieux en plein air. »
Cet avis, dont on regrettera qu’il n’ait pas été publié plus tôt, est d’autant plus embarrassant pour les pouvoirs publics qu’il n’est pas contraignant. Un jour, peut-être, le gouvernement se verra-t-il reprocher de ne pas avoir respecté de ce qu’avait dit Emmanuel Macron, le 12 mars, lors de sa première allocution télévisée consacrée à l’épidémie : « Un principe nous guide pour définir nos actions, il nous guide depuis le début pour anticiper cette crise puis pour la gérer depuis plusieurs semaines, et il doit continuer de le faire : c’est la confiance dans la science. C’est d’écouter celles et ceux qui savent. »
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Re: Rugby et Coronavirus
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«Nous avons mis au point le seul test qui mesure le degré d’immunité»
Par Nathalie Raulin, Photo Marc Chaumeil
A deux semaines du déconfinement, le directeur du laboratoire Pasteur-TheraVectys, Pierre Charneau, affirme avoir développé un test de sérologie qui permet d’identifier les individus protégés du Covid-19. Il pourrait être rendu accessible aux particuliers après le feu vert des autorités.
C’est une première qui devrait faciliter la stratégie française de déconfinement. Le laboratoire de vaccinologie commun à l’institut Pasteur et à l’entreprise de biotech TheraVectys vient de combler une faille importante dans l’arsenal des outils indispensables pour libérer la population sans réactiver l’épidémie : la mise au point d’un test de sérologie capable de préciser le degré d’immunité des malades guéris du CoV2. Expérimenté pour la première fois dans le cadre de l’étude de l’Institut Pasteur sur le lycée Jean-Monnet de Crépy-en-Valois (Oise) et utilisé depuis le 20 avril par la recherche en épidémiologie, ce test pourrait être accessible prochainement aux particuliers. Fondateur et directeur scientifique de TheraVectys, directeur du laboratoire commun Pasteur-TheraVectys, le virologue Pierre Charneau affirme en outre que son équipe est «très avancée, sans doute la plus avancée de la planète» sur un vaccin anti-CoV2.
Les tests sérologiques ont longtemps été présentés comme un outil clé pour sortir du confinement. Pourquoi est-ce moins le cas aujourd’hui ?
C’est qu’on mesure désormais les limites des différents tests sérologiques existants, tous basés sur une technique dite d’Elisa. Ces derniers sont conçus pour détecter les anticorps que développe une personne après une infection par le coronavirus. Le principe est simple : il s’agit de mettre en contact une protéine du virus avec le sang du sujet. En cas de présence d’anticorps, le test réagit. Mais outre une fiabilité pas toujours excellente, ces tests ne disent rien de la qualité de l’immunité ainsi acquise. En clair, la présence d’anticorps ne permet pas de dire si on est protégé ou non contre une nouvelle infection par le coronavirus. Cela limite considérablement leur intérêt.
Vous avez réussi à remédier à ce problème ?
Oui. Nous avons mis au point un test de «séro-neutralisation» qui détecte les anticorps mais surtout qui mesure leur capacité à inhiber l’entrée du virus dans une cellule. Ce test renseigne donc sur l’efficacité des anticorps. Comme il est très sensible, très spécifique contre le CoV2, ce test permet de graduer les résultats de la réponse immunitaire (fort neutralisant, faible ou non-neutralisant). On peut dès lors identifier les individus vraiment protégés. Cette information est précieuse pour toutes les personnes qui ont côtoyé des malades, y compris sans le savoir : le personnel soignant, l’entourage des anciens patients, les caissières de supermarché, etc. Cela va permettre aussi de mesurer le taux d’immunité réel des populations dans les zones très touchées par la pandémie. C’est donc un outil précieux pour accompagner le déconfinement. Et c’est le seul du genre ! A ma connaissance, il n’existe qu’un autre test de ce type. Mais comme il utilise un vrai virus, son analyse ne peut être pratiquée que dans un laboratoire hautement sécurisé dit P3 : il ne peut donc pas être utilisé à grande échelle.
Mais les tests de sérologie ne disent pas si vous êtes porteurs du virus… Les tests virologiques (PCR) qui donnent, eux, cette information ne sont-ils pas beaucoup plus utiles pour sécuriser le déconfinement de la population ?
Oui et non. Les tests PCR permettent de détecter la présence du virus dans l’organisme. Ils sont utiles par exemple pour repérer les malades, éventuellement les isoler, et remonter les chaînes de contamination. Mais l’infection active ne dure en moyenne que douze jours. Au-delà, le virus n’est plus détectable. Cela fait beaucoup de trous dans la raquette… A ce stade, seuls les tests sérologiques permettent d’apporter des réponses.
Pour être vraiment utile dans la perspective du déconfinement, il faudrait que votre test soit disponible rapidement par dizaines voir par centaines de milliers d’exemplaires…
C’est parfaitement jouable. Pour les besoins de la recherche en épidémiologie, nous analysons déjà cette semaine quelque 6 000 échantillons sanguins en provenance du Haut-Rhin. Il s’agit dans ce cas précis de mesurer le taux de personnes asymptomatiques et de cartographier précisément l’immunité collective acquise dans ce département particulièrement touché par le coronavirus. Nous allons aussi assurer le suivi d’autres cohortes, l’une centrée sur les enfants, une autre sur l’éventuelle protection résultant de l’utilisation de l’hydroxychloroquine à titre préventif au sein du personnel soignant.
Dans ce dernier cas, l’intérêt du test sérologique est évident : si on identifie un bénéfice pour les soignants, on pourra systématiser le prétraitement. Fabriquer ce test à très haut débit n’est pas un problème majeur : on a en magasin tous les réactifs nécessaires pour en produire plusieurs centaines de milliers. Et une seule machine de l’Institut Pasteur suffit pour analyser de 50 000 à 100 000 échantillons par semaine ! Le principe est donc de multiplier les centres sur le territoire de façon à obtenir un très haut débit d’analyses.
Beaucoup de tests se sont à l’usage révélés peu fiables. Etes-vous certain de la qualité du vôtre ?
C’est un point crucial. S’il n’est pas fiable, un test peut même être dangereux, notamment s’il donne des faux positifs : une personne détectée positive en anticorps neutralisants mais qui ne serait en réalité pas protégée pourrait baisser la garde, recommencer à circuler, et propager le virus en toute bonne conscience. Nous avons choisi de prendre tout le temps nécessaire pour limiter les risques. Aujourd’hui, nous avons pratiqué des milliers de tests et, pour le moment, on n’a jamais eu de faux positif. Avec si peu de recul, il est très difficile de garantir 100 % de fiabilité. Ce dont on est aujourd’hui certain, c’est que le taux d’erreur est très faible.
Les particuliers pourront-ils avoir accès à ce test à compter du 11 mai, date fixée pour une sortie progressive du confinement ?
Je ne peux pas le garantir car cela ne dépend pas que de moi. Nous avons d’ores et déjà mis ce test à la disposition des chercheurs en épidémiologie pour le suivi de cohortes, mais nous ne sommes pas habilités à délivrer un diagnostic personnalisé. Les procédures de validation réglementaire pour les tests à diagnostic humain personnalisé sont plus longues. La Haute Autorité de santé a établi un cahier des charges auquel nous sommes soumis. Il exige par exemple une fiabilité d’au moins 98 %. On est largement dans cet étiage. Mais il faut le démontrer expérimentalement, et cela prend plusieurs semaines. On n’en est pas là.
En cas de feu vert des autorités sanitaires, les particuliers pourront-ils avoir accès à ces tests partout ?
A priori oui, dans le cas où ce test serait transféré dans les réseaux de laboratoires d’analyses de ville. Il leur suffira d’aller faire une prise de sang dans un de ces laboratoires, avec qui nous sommes en discussion. Ensuite, ils devront attendre deux jours pour avoir les résultats.
Pourquoi avoir mis ce test au point ? Pour des raisons financières ?
Pas du tout. Mon métier, c’est de développer des vaccins. Dès le début de cette épidémie, nos chercheurs ont travaillé sur deux générations de vaccins contre le coronavirus. Dans ce cadre, on a mis au point un test pour assurer le suivi des animaux de laboratoire vaccinés, afin de prédire leur niveau de protection. Il nous a suffi de l’adapter pour un très haut débit d’analyse. Ce test a un faible coût de revient et nous ne le facturons d’ailleurs pas aux chercheurs avec qui nous avons des collaborations. En revanche, l’Institut Pasteur envisage de le licencier aux laboratoires d’analyses privés, car il a aussi besoin de recettes pour financer ses recherches ! Nul doute que cette licence d’utilisation intéressera le monde entier.
Vous croyez possible de trouver un vaccin contre le CoV2 ?
C’est une évidence car le développement d’un vaccin contre le CoV2 ne pose pas de problème technique majeur. Vous allez voir fleurir une bonne dizaine de candidats vaccins dans les tout prochains jours ! De notre côté, nous avons déjà développé un vaccin contre ce coronavirus sur la base des anticorps neutralisants. On est très avancés, sans doute les plus avancés de la planète : les vaccins sont produits, et nos modèles animaux vaccinés ont de bonnes réponses immunitaires avec une activité de neutralisation très forte de leurs anticorps. On atteint les performances de neutralisation d’un malade ayant guéri du Covid. Ce vaccin serait très efficace si un jour il était utilisé chez l’homme. Mais je vais vous décevoir : ce ne sera pas le cas.
Comment cela ?
Le temps du développement d’un vaccin n’est pas celui de l’épidémie. Un petit coup d’œil dans le rétroviseur suffit pour le comprendre. En 2003, l’épidémie meurtrière de CoV1 qui a sévi à Hongkong s’est arrêtée avec l’arrivée de l’été. Par la suite, ce coronavirus n’est jamais plus réapparu. Pas plus que le Zika, à l’origine d’énormes épidémies au Brésil ou le Chikungunya qui a infecté La Réunion. Il faut huit à dix ans pour développer un vaccin très sécurisé. Si la circulation du virus disparaît durant ce laps de temps, les vaccins sont devenus inutiles.
En situation d’urgence, on peut griller des étapes précliniques et réglementaires, selon un plan de développement dit «Fast Track», mais cela prend quand même au mieux dix-huit mois. Une boîte américaine de biotechnologie, Moderna Therapeutics, a certes commencé des essais chez des volontaires humains, sans aucun test préliminaire d’efficacité ou de toxicité, sans avoir injecté ne serait-ce que trois souris… C’est une aberration pure, car il y a des exemples où les anticorps contre d’autres coronavirus peuvent faciliter les infections… C’est une démarche mercantile à la limite de l’inconscience. Du point de vue éthique, cela me scandalise au dernier degré.
Pourquoi continuer de chercher un vaccin si, finalement, ils ne servent à rien ?
C’est pour cela que nous avons une deuxième approche vaccinale, radicalement différente : nous travaillons sur un nouveau type de vaccin susceptible d’activer non pas les anticorps mais un autre bras du système immunitaire, les cellules cytotoxiques. Ces cellules repèrent les virus, non en fonction de leur enveloppe comme les anticorps, mais à cause de la présence dans le virus de certains motifs de protéines, très conservés chez tous les bétacoronavirus (CoV1, CoV2, Mers…). Notre technologie vaccinale, basée sur les vecteurs lentiviraux [pseudo-virus transporteurs de gènes, ndlr], est justement capable d’induire de très fortes réponses cellulaires cytotoxiques.
S’il aboutit, ce vaccin aura donc un très large spectre de protection. Il protégera du CoV2 actuel, mais aussi d’un CoV2 variant qui réémergerait de façon saisonnière, à l’image des virus de la grippe. Ce vaccin innovant est conçu pour protéger aussi contre le CoV1 et le Mers, actuellement responsable d’une épidémie au Moyen-Orient. Ce vaccin a aussi le potentiel d’être efficace contre des coronavirus encore inconnus… car n’ayant pas encore émergé du monde animal par une épidémie chez l’homme. C’est donc là préparer l’avenir à moyen-long terme.
Pour l’épidémie en cours, c’est trop tard. Donc on n’envisage pas de raccourcis cliniques. On fera tous les développements précliniques réglementaires. Aujourd’hui, on en est à l’expérimentation animale. Cela prendra plusieurs années avant d’aboutir à une vaccination humaine. Un vaccin préventif doit offrir une sécurité maximale, avec un risque nul ou quasi nul d’effets secondaires.
Nathalie Raulin Photo Marc Chaumeil
«Nous avons mis au point le seul test qui mesure le degré d’immunité»
Par Nathalie Raulin, Photo Marc Chaumeil
A deux semaines du déconfinement, le directeur du laboratoire Pasteur-TheraVectys, Pierre Charneau, affirme avoir développé un test de sérologie qui permet d’identifier les individus protégés du Covid-19. Il pourrait être rendu accessible aux particuliers après le feu vert des autorités.
C’est une première qui devrait faciliter la stratégie française de déconfinement. Le laboratoire de vaccinologie commun à l’institut Pasteur et à l’entreprise de biotech TheraVectys vient de combler une faille importante dans l’arsenal des outils indispensables pour libérer la population sans réactiver l’épidémie : la mise au point d’un test de sérologie capable de préciser le degré d’immunité des malades guéris du CoV2. Expérimenté pour la première fois dans le cadre de l’étude de l’Institut Pasteur sur le lycée Jean-Monnet de Crépy-en-Valois (Oise) et utilisé depuis le 20 avril par la recherche en épidémiologie, ce test pourrait être accessible prochainement aux particuliers. Fondateur et directeur scientifique de TheraVectys, directeur du laboratoire commun Pasteur-TheraVectys, le virologue Pierre Charneau affirme en outre que son équipe est «très avancée, sans doute la plus avancée de la planète» sur un vaccin anti-CoV2.
Les tests sérologiques ont longtemps été présentés comme un outil clé pour sortir du confinement. Pourquoi est-ce moins le cas aujourd’hui ?
C’est qu’on mesure désormais les limites des différents tests sérologiques existants, tous basés sur une technique dite d’Elisa. Ces derniers sont conçus pour détecter les anticorps que développe une personne après une infection par le coronavirus. Le principe est simple : il s’agit de mettre en contact une protéine du virus avec le sang du sujet. En cas de présence d’anticorps, le test réagit. Mais outre une fiabilité pas toujours excellente, ces tests ne disent rien de la qualité de l’immunité ainsi acquise. En clair, la présence d’anticorps ne permet pas de dire si on est protégé ou non contre une nouvelle infection par le coronavirus. Cela limite considérablement leur intérêt.
Vous avez réussi à remédier à ce problème ?
Oui. Nous avons mis au point un test de «séro-neutralisation» qui détecte les anticorps mais surtout qui mesure leur capacité à inhiber l’entrée du virus dans une cellule. Ce test renseigne donc sur l’efficacité des anticorps. Comme il est très sensible, très spécifique contre le CoV2, ce test permet de graduer les résultats de la réponse immunitaire (fort neutralisant, faible ou non-neutralisant). On peut dès lors identifier les individus vraiment protégés. Cette information est précieuse pour toutes les personnes qui ont côtoyé des malades, y compris sans le savoir : le personnel soignant, l’entourage des anciens patients, les caissières de supermarché, etc. Cela va permettre aussi de mesurer le taux d’immunité réel des populations dans les zones très touchées par la pandémie. C’est donc un outil précieux pour accompagner le déconfinement. Et c’est le seul du genre ! A ma connaissance, il n’existe qu’un autre test de ce type. Mais comme il utilise un vrai virus, son analyse ne peut être pratiquée que dans un laboratoire hautement sécurisé dit P3 : il ne peut donc pas être utilisé à grande échelle.
Mais les tests de sérologie ne disent pas si vous êtes porteurs du virus… Les tests virologiques (PCR) qui donnent, eux, cette information ne sont-ils pas beaucoup plus utiles pour sécuriser le déconfinement de la population ?
Oui et non. Les tests PCR permettent de détecter la présence du virus dans l’organisme. Ils sont utiles par exemple pour repérer les malades, éventuellement les isoler, et remonter les chaînes de contamination. Mais l’infection active ne dure en moyenne que douze jours. Au-delà, le virus n’est plus détectable. Cela fait beaucoup de trous dans la raquette… A ce stade, seuls les tests sérologiques permettent d’apporter des réponses.
Pour être vraiment utile dans la perspective du déconfinement, il faudrait que votre test soit disponible rapidement par dizaines voir par centaines de milliers d’exemplaires…
C’est parfaitement jouable. Pour les besoins de la recherche en épidémiologie, nous analysons déjà cette semaine quelque 6 000 échantillons sanguins en provenance du Haut-Rhin. Il s’agit dans ce cas précis de mesurer le taux de personnes asymptomatiques et de cartographier précisément l’immunité collective acquise dans ce département particulièrement touché par le coronavirus. Nous allons aussi assurer le suivi d’autres cohortes, l’une centrée sur les enfants, une autre sur l’éventuelle protection résultant de l’utilisation de l’hydroxychloroquine à titre préventif au sein du personnel soignant.
Dans ce dernier cas, l’intérêt du test sérologique est évident : si on identifie un bénéfice pour les soignants, on pourra systématiser le prétraitement. Fabriquer ce test à très haut débit n’est pas un problème majeur : on a en magasin tous les réactifs nécessaires pour en produire plusieurs centaines de milliers. Et une seule machine de l’Institut Pasteur suffit pour analyser de 50 000 à 100 000 échantillons par semaine ! Le principe est donc de multiplier les centres sur le territoire de façon à obtenir un très haut débit d’analyses.
Beaucoup de tests se sont à l’usage révélés peu fiables. Etes-vous certain de la qualité du vôtre ?
C’est un point crucial. S’il n’est pas fiable, un test peut même être dangereux, notamment s’il donne des faux positifs : une personne détectée positive en anticorps neutralisants mais qui ne serait en réalité pas protégée pourrait baisser la garde, recommencer à circuler, et propager le virus en toute bonne conscience. Nous avons choisi de prendre tout le temps nécessaire pour limiter les risques. Aujourd’hui, nous avons pratiqué des milliers de tests et, pour le moment, on n’a jamais eu de faux positif. Avec si peu de recul, il est très difficile de garantir 100 % de fiabilité. Ce dont on est aujourd’hui certain, c’est que le taux d’erreur est très faible.
Les particuliers pourront-ils avoir accès à ce test à compter du 11 mai, date fixée pour une sortie progressive du confinement ?
Je ne peux pas le garantir car cela ne dépend pas que de moi. Nous avons d’ores et déjà mis ce test à la disposition des chercheurs en épidémiologie pour le suivi de cohortes, mais nous ne sommes pas habilités à délivrer un diagnostic personnalisé. Les procédures de validation réglementaire pour les tests à diagnostic humain personnalisé sont plus longues. La Haute Autorité de santé a établi un cahier des charges auquel nous sommes soumis. Il exige par exemple une fiabilité d’au moins 98 %. On est largement dans cet étiage. Mais il faut le démontrer expérimentalement, et cela prend plusieurs semaines. On n’en est pas là.
En cas de feu vert des autorités sanitaires, les particuliers pourront-ils avoir accès à ces tests partout ?
A priori oui, dans le cas où ce test serait transféré dans les réseaux de laboratoires d’analyses de ville. Il leur suffira d’aller faire une prise de sang dans un de ces laboratoires, avec qui nous sommes en discussion. Ensuite, ils devront attendre deux jours pour avoir les résultats.
Pourquoi avoir mis ce test au point ? Pour des raisons financières ?
Pas du tout. Mon métier, c’est de développer des vaccins. Dès le début de cette épidémie, nos chercheurs ont travaillé sur deux générations de vaccins contre le coronavirus. Dans ce cadre, on a mis au point un test pour assurer le suivi des animaux de laboratoire vaccinés, afin de prédire leur niveau de protection. Il nous a suffi de l’adapter pour un très haut débit d’analyse. Ce test a un faible coût de revient et nous ne le facturons d’ailleurs pas aux chercheurs avec qui nous avons des collaborations. En revanche, l’Institut Pasteur envisage de le licencier aux laboratoires d’analyses privés, car il a aussi besoin de recettes pour financer ses recherches ! Nul doute que cette licence d’utilisation intéressera le monde entier.
Vous croyez possible de trouver un vaccin contre le CoV2 ?
C’est une évidence car le développement d’un vaccin contre le CoV2 ne pose pas de problème technique majeur. Vous allez voir fleurir une bonne dizaine de candidats vaccins dans les tout prochains jours ! De notre côté, nous avons déjà développé un vaccin contre ce coronavirus sur la base des anticorps neutralisants. On est très avancés, sans doute les plus avancés de la planète : les vaccins sont produits, et nos modèles animaux vaccinés ont de bonnes réponses immunitaires avec une activité de neutralisation très forte de leurs anticorps. On atteint les performances de neutralisation d’un malade ayant guéri du Covid. Ce vaccin serait très efficace si un jour il était utilisé chez l’homme. Mais je vais vous décevoir : ce ne sera pas le cas.
Comment cela ?
Le temps du développement d’un vaccin n’est pas celui de l’épidémie. Un petit coup d’œil dans le rétroviseur suffit pour le comprendre. En 2003, l’épidémie meurtrière de CoV1 qui a sévi à Hongkong s’est arrêtée avec l’arrivée de l’été. Par la suite, ce coronavirus n’est jamais plus réapparu. Pas plus que le Zika, à l’origine d’énormes épidémies au Brésil ou le Chikungunya qui a infecté La Réunion. Il faut huit à dix ans pour développer un vaccin très sécurisé. Si la circulation du virus disparaît durant ce laps de temps, les vaccins sont devenus inutiles.
En situation d’urgence, on peut griller des étapes précliniques et réglementaires, selon un plan de développement dit «Fast Track», mais cela prend quand même au mieux dix-huit mois. Une boîte américaine de biotechnologie, Moderna Therapeutics, a certes commencé des essais chez des volontaires humains, sans aucun test préliminaire d’efficacité ou de toxicité, sans avoir injecté ne serait-ce que trois souris… C’est une aberration pure, car il y a des exemples où les anticorps contre d’autres coronavirus peuvent faciliter les infections… C’est une démarche mercantile à la limite de l’inconscience. Du point de vue éthique, cela me scandalise au dernier degré.
Pourquoi continuer de chercher un vaccin si, finalement, ils ne servent à rien ?
C’est pour cela que nous avons une deuxième approche vaccinale, radicalement différente : nous travaillons sur un nouveau type de vaccin susceptible d’activer non pas les anticorps mais un autre bras du système immunitaire, les cellules cytotoxiques. Ces cellules repèrent les virus, non en fonction de leur enveloppe comme les anticorps, mais à cause de la présence dans le virus de certains motifs de protéines, très conservés chez tous les bétacoronavirus (CoV1, CoV2, Mers…). Notre technologie vaccinale, basée sur les vecteurs lentiviraux [pseudo-virus transporteurs de gènes, ndlr], est justement capable d’induire de très fortes réponses cellulaires cytotoxiques.
S’il aboutit, ce vaccin aura donc un très large spectre de protection. Il protégera du CoV2 actuel, mais aussi d’un CoV2 variant qui réémergerait de façon saisonnière, à l’image des virus de la grippe. Ce vaccin innovant est conçu pour protéger aussi contre le CoV1 et le Mers, actuellement responsable d’une épidémie au Moyen-Orient. Ce vaccin a aussi le potentiel d’être efficace contre des coronavirus encore inconnus… car n’ayant pas encore émergé du monde animal par une épidémie chez l’homme. C’est donc là préparer l’avenir à moyen-long terme.
Pour l’épidémie en cours, c’est trop tard. Donc on n’envisage pas de raccourcis cliniques. On fera tous les développements précliniques réglementaires. Aujourd’hui, on en est à l’expérimentation animale. Cela prendra plusieurs années avant d’aboutir à une vaccination humaine. Un vaccin préventif doit offrir une sécurité maximale, avec un risque nul ou quasi nul d’effets secondaires.
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.lemonde.fr/sciences/article/2020/04/27/premiers-espoirs-therapeutiques-dans-la-lutte-contre-les-tempetes-immunitaires-les-formes-les-plus-graves-du-covid-19_6037916_1650684.html
Premiers espoirs thérapeutiques dans la lutte contre les « tempêtes immunitaires », les formes les plus graves du Covid-19
Le tocilizumab, un médicament modulant l’immunité, améliorerait le pronostic des cas sévères de Covid, selon des résultats préliminaires annoncés lundi 27 avril. Des essais cliniques sont en cours pour freiner la production massive et toxique de cytokines chez certains patients.
Par Sandrine Cabut et Pascale Santi
Les résultats sont encore préliminaires et devront être confirmés sur une plus longue période d’observation, mais une note d’espoir est apparue dans la lutte contre la forme la plus grave du Covid-19, caractérisée par une réponse immunitaire incontrôlée mettant en péril la survie du patient. Lundi 27 avril, l’Assistance-Publique Hopitaux de Paris (AP-HP) a annoncé qu’un anticorps monoclonal, le tocilizumab « améliore significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère ». Ces résultats, qui confortent ceux d’une petite étude chinoise, devront être répliqués de manière indépendante par des essais supplémentaires, indique l’AP-HP, mais « compte tenu du contexte de la pandémie, les chercheurs et le promoteur se sont sentis obligés, d’un point de vue éthique, de communiquer ces informations, en attendant l’examen par les pairs tout en continuant le suivi plus long de ces patients ».
L’essai thérapeutique en question s’inscrit dans une série de travaux visant à contrecarrer des réactions immunitaires trop violentes, où les défenses de l’organisme se mettent à attaquer celui-ci. Un phénomène parfois foudroyant, comme chez cet homme, hospitalisé pour cause de Covid-19, qui venait d’échanger un SMS avec ses proches pour dire qu’il se sentait mieux quand, d’un coup, il n’est plus parvenu à respirer. Un exemple parmi d’autres de ces tableaux cliniques qui ont d’emblée intrigué les médecins dans cette pandémie. De tels cas ont d’abord été décrits chez les premiers patients chinois à Wuhan, épicentre de l’épidémie due au nouveau coronavirus, ou italiens, en Lombardie.
Si la grande majorité des personnes infectées par le SARS-CoV-2 présentent peu ou pas de symptômes, 5 à 15% des patients hospitalisés développent une forme grave avec un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Cette situation où les poumons ne fournissent plus assez d’oxygène aux organes vitaux nécessite une ventilation artificielle.
Parmi ces patients sévèrement atteints, « environ 80 % ont des facteurs de risques comme l’âge (plus de 70 ans), ou des pathologies associées (surpoids ou obésité, maladies cardiovasculaires…), précise Anne Goffard, professeure de virologie à la faculté de pharmacie de Lille et virologue au CHU de Lille. Cela veut dire qu’environ 20 % et de tous âges, sans facteur de risque, évoluent vers des formes graves, sans raison apparente ».
Chez la majorité de ces malades touchés par une forme grave de la maladie, il y a « une phase initiale rassurante et une aggravation secondaire environ dix jours après le début de la maladie, malgré une diminution de la charge virale », ont décrit les équipes de Bichat (Paris) et du CHU de Bordeaux, qui ont accueilli les premiers patients français (The Lancet Infectious Diseases, 27 mars).
Réaction excessive et anormale
« C’est la surprise de cette infection, constate Anne Goffard. Il se produit chez certains une deuxième phase de réaction excessive et anormale du système immunitaire et inflammatoire probablement mal contrôlée. » C’est ce qu’on appelle une « tempête de cytokines », c’est-à-dire une libération massive de molécules impliquées dans le contrôle de l’immunité.
L’appareil respiratoire n’est pas le seul touché ; les systèmes neurologique, rénal, cardiovasculaire peuvent également être atteints. La défaillance d’organes vitaux peut conduire au décès. « Au moment de l’aggravation, la charge virale est souvent indétectable, c’est-à-dire qu’il n’y a presque plus de virus dans l’organisme », ajoute Anne Goffard. Son équipe, comme d’autres, essaie d’identifier les interactions entre les protéines virales et le système immunitaire qui déclenchent une telle cascade cytokinique. Dans le cas des personnes avec obésité, c’est l’état inflammatoire « à bas bruit » qui pourrait faire le lit de cet emballement.
Ce phénomène de « tempête immunitaire » n’est pas complètement nouveau. Il a déjà été observé dans les précédentes épidémies liées à des coronavirus, le SRAS (le syndrome respiratoire aigu sévère, en 2003) et le MERS (le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, en 2012). Il peut aussi survenir au cours d’autres infections virales (comme la grippe) ou bactériennes. Il existe également des causes non infectieuses, notamment après une transplantation. L’orage cytokinique est aussi l’un des effets indésirables les plus spectaculaires des traitements par cellules CAR-T, une approche qui consiste à injecter des lymphocytes T génétiquement modifiés pour combattre des tumeurs, leucémies et lymphomes notamment.
Des pistes thérapeutiques
Outre les symptômes cliniques, les médecins s’appuient, pour évaluer le statut inflammatoire des patients, sur des marqueurs plasmatiques comme la C-Réactive protéine (CRP), la procalcitonine ou encore la ferritine. A cela s’ajoutent des marqueurs immunologiques, dont les dosages de cytokine et la détection du génome viral.
De nombreuses pistes thérapeutiques sont explorées avec des molécules qui régulent les réponses immunitaires (immunomodulateurs) en agissant à différents niveaux. Parmi les premières cibles repérées : l’interleukine 6 (IL-6), une cytokine dont la concentration sanguine est significativement plus élevée chez les malades avec une forme grave de Covid-19 qu’en cas d’infection bénigne.
En mars, lors d’une étude sur une vingtaine de patients sévèrement atteints, une équipe chinoise a montré qu’un traitement par tocilizumab (RoActemra), un anticorps monoclonal inhibant les récepteurs de l’IL-6, réduisait les besoins en oxygène. Depuis, d’autres essais ont débuté avec ce produit ou un autre anti-IL6, le sarilumab (Kevzara). Ces molécules, commercialisées comme traitement de la polyarthrite rhumatoïde, sont les deux premières évaluées par Corimuno-19, une plate-forme française d’essais cliniques multiples randomisés. Le recrutement se fait au sein d’une cohorte de patients avec une forme sévère, soit hospitalisés en réanimation, soit nécessitant de l’oxygène sans recours à une assistance ventilatoire.
« Dans cette situation d’urgence, l’enjeu est de repositionner des médicaments déjà existants, et disponibles en quantité suffisante pour être testés puis administrés à plus large échelle s’ils se révèlent efficaces », indique l’épidémiologiste Philippe Ravaud, à l’origine du design de cette recherche originale promue par l’AP-HP. Pour aller vite sans sacrifier en qualité méthodologique, la stratégie de Corimuno-19 est de tester une batterie de molécules dans des groupes de patients, en les comparant à un même groupe témoin, traité par des soins courants (norme de soins).
« Une approche extrêmement pragmatique »
Point original, cette norme peut évoluer de façon très souple en fonction des résultats. « Si le comité indépendant qui surveille les essais observe des effets suffisamment probants d’un médicament testé, celui-ci devient le traitement standard, ce qui permet à beaucoup d’autres malades d’en bénéficier, c’est une approche extrêmement pragmatique », souligne l’hématologue et chercheur Olivier Hermine, du comité de coordination de la plate-forme.
Les participants sont suivis au total trois mois, mais l’efficacité de chaque produit peut être jugée dès les deux premières semaines, selon des critères cliniques intermédiaires : extubation, sortie de réanimation… « Parallèlement, des prélèvements biologiques nous permettent d’identifier les profils de patients qui répondent le mieux, et d’affiner pour les essais suivants », ajoute le docteur Pierre-Louis Tharaux, également dans ce comité.
Depuis le 21 mars, l’étude Corimuno-19, à laquelle participent une trentaine de centres français, a déjà recruté près de 700 patients, et six médicaments sont en cours d’évaluation. Lundi 27 avril, de premiers résultats positifs ont donc été été annoncés, avec une amélioration significative du pronostic (taux de recours à un support ventilatoire et décès à 14 jours) chez les 65 patients traités par tocilizumab (laboratoire Roche), comparativement au groupe témoin. Aucune donnée chiffrée n’a été communiquée, dans l’attente d’une publication scientifique. D’autres immunomodulateurs sont évalués, comme l’anakinra (Kineret), un antagoniste d’une autre cytokine, l’lL-1, habituellement prescrit dans la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies auto-inflammatoires.
La plate-forme teste aussi l’éculizumab (Soliris), un anticorps monoclonal indiqué dans des maladies rares, et qui agit en bloquant la fraction C5 du complément : le système dit « du complément » est une organisation complexe d’une trentaine de protéines qui participent à l’immunité, principalement anti-infectieuse. « Certaines protéines du nouveau coronavirus activent la voie du complément, dont la protéine C5, qui se clive alors en deux parties : C5a et C5b. Or, C5a a des effets pro-inflammatoires puissants, ce qui peut entraîner des lésions tissulaires », explique l’immunologiste Eric Vivier (Marseille). Après avoir observé une activation du système du complément chez des malades du Covid-19, des chercheurs chinois ont traité avec succès deux cas graves, en utilisant un anticorps monoclonal anti-C5a. Des résultats qui ont incité d’autres équipes à viser cette cible.
Une firme allemande, InflaRx, a ainsi lancé un essai randomisé fin mars avec un autre anticorps monoclonal anti-C5a, qui devrait inclure 130 patients. Le groupe d’Eric Vivier travaille sur une stratégie très proche. Dans un premier temps, l’équipe marseillaise a montré que, chez des patients atteints du Covid-19, le taux sanguin de C5a est proportionnel à la sévérité de l’infection et à l’inflammation au niveau des poumons. Un essai clinique randomisé a démarré lundi 27 avril dans des hôpitaux de Marseille pour évaluer contre placebo l’advoralimab, un anticorps monoclonal bloquant le récepteur de C5a, chez une centaine de malades avec une forme sévère de la maladie. Cette biothérapie de la société Innate Pharma était jusqu’ici en cours d’essais cliniques en cancérologie.
La piste des immunomodulateurs soulève beaucoup d’espoirs, mais peu de résultats sont disponibles. En outre, ces médicaments sont souvent difficiles à manier, et certains ont des effets à long terme. Le traitement des orages cytokiniques et leur prévention pourraient bien passer par des stratégies personnalisées, selon le profil des patients.
Une mécanique de défense incontrôlable
Les défenses de l’organisme contre les bactéries et les virus (dont le SARS-CoV-2) reposent normalement sur l’activation de deux systèmes : l’immunité cellulaire, qui fait appel à plusieurs types de cellules plus ou moins spécialisées, et l’immunité humorale. Cette dernière, qui intervient plus tardivement, consiste en la production d’anticorps spécifiques contre l’agent infectieux par les lymphocytes B – un type de globules blancs.
Aggravation brutale des symptômes cliniques, notamment respiratoires, survenant chez certains malades du Covid-19 à partir du huitième jour, l’orage cytokinique correspond à un emballement du système immunitaire cellulaire. « De nombreuses cellules sanguines et tissulaires – dont les lymphocytes, monocytes, macrophages… – se mettent à sécréter en quantité astronomique des cytokines », décrit l’immunologiste Eric Vivier (Marseille).
Sécrétion massive, inflammation excessive
Habituellement, ces petites protéines sont produites en réponse à une agression, notamment par des agents infectieux, mais aussi dans d’autres circonstances, dans les cancers par exemple. Il en existe différents types : interférons ; interleukines (IL), facteurs de croissance, facteurs de nécrose tumorale (TNF)… Les cytokines permettent aux cellules de communiquer entre elles, et stimulent les réponses immunitaires et inflammatoires, nécessaires pour combattre l’agression. Mais une sécrétion massive entraîne une inflammation excessive, qui peut détruire les poumons, voire d’autres organes vitaux : reins, foie, cœur…
« C’est en réalité un ensemble de cytokines qui vont être sécrétées, explique Aymeric Silvin, chercheur à l’Institut Gustave-Roussy. Comme dans le sport, il y a un capitaine et les autres le suivent : chez certains malades, le capitaine sera l’IL-6, pour d’autres l’IL-1 ou du TNF, ou parfois une combinaison de molécules. C’est très variable d’un individu à un autre. »
Et cet orage de cytokines pourrait n’être que le sommet de l’iceberg. « Nos recherches montrent que, parallèlement, des cellules de défense immunitaire, dont les globules blancs, se retrouvent tétanisées, cette immunosuppression pourrait faciliter des infections bactériennes », poursuit Aymeric Silvin.
Pour contrer ou prévenir cette forme grave de Covid-19, des chercheurs misent sur divers traitements immunomodulateurs. Des molécules mimant l’effet des cytokines ou, au contraire, bloquant leur action, qui sont déjà largement utilisées en thérapeutique pour traiter certaines infections, des cancers, mais aussi des maladies auto-immunes.
Premiers espoirs thérapeutiques dans la lutte contre les « tempêtes immunitaires », les formes les plus graves du Covid-19
Le tocilizumab, un médicament modulant l’immunité, améliorerait le pronostic des cas sévères de Covid, selon des résultats préliminaires annoncés lundi 27 avril. Des essais cliniques sont en cours pour freiner la production massive et toxique de cytokines chez certains patients.
Par Sandrine Cabut et Pascale Santi
Les résultats sont encore préliminaires et devront être confirmés sur une plus longue période d’observation, mais une note d’espoir est apparue dans la lutte contre la forme la plus grave du Covid-19, caractérisée par une réponse immunitaire incontrôlée mettant en péril la survie du patient. Lundi 27 avril, l’Assistance-Publique Hopitaux de Paris (AP-HP) a annoncé qu’un anticorps monoclonal, le tocilizumab « améliore significativement le pronostic des patients avec pneumonie Covid moyenne ou sévère ». Ces résultats, qui confortent ceux d’une petite étude chinoise, devront être répliqués de manière indépendante par des essais supplémentaires, indique l’AP-HP, mais « compte tenu du contexte de la pandémie, les chercheurs et le promoteur se sont sentis obligés, d’un point de vue éthique, de communiquer ces informations, en attendant l’examen par les pairs tout en continuant le suivi plus long de ces patients ».
L’essai thérapeutique en question s’inscrit dans une série de travaux visant à contrecarrer des réactions immunitaires trop violentes, où les défenses de l’organisme se mettent à attaquer celui-ci. Un phénomène parfois foudroyant, comme chez cet homme, hospitalisé pour cause de Covid-19, qui venait d’échanger un SMS avec ses proches pour dire qu’il se sentait mieux quand, d’un coup, il n’est plus parvenu à respirer. Un exemple parmi d’autres de ces tableaux cliniques qui ont d’emblée intrigué les médecins dans cette pandémie. De tels cas ont d’abord été décrits chez les premiers patients chinois à Wuhan, épicentre de l’épidémie due au nouveau coronavirus, ou italiens, en Lombardie.
Si la grande majorité des personnes infectées par le SARS-CoV-2 présentent peu ou pas de symptômes, 5 à 15% des patients hospitalisés développent une forme grave avec un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Cette situation où les poumons ne fournissent plus assez d’oxygène aux organes vitaux nécessite une ventilation artificielle.
Parmi ces patients sévèrement atteints, « environ 80 % ont des facteurs de risques comme l’âge (plus de 70 ans), ou des pathologies associées (surpoids ou obésité, maladies cardiovasculaires…), précise Anne Goffard, professeure de virologie à la faculté de pharmacie de Lille et virologue au CHU de Lille. Cela veut dire qu’environ 20 % et de tous âges, sans facteur de risque, évoluent vers des formes graves, sans raison apparente ».
Chez la majorité de ces malades touchés par une forme grave de la maladie, il y a « une phase initiale rassurante et une aggravation secondaire environ dix jours après le début de la maladie, malgré une diminution de la charge virale », ont décrit les équipes de Bichat (Paris) et du CHU de Bordeaux, qui ont accueilli les premiers patients français (The Lancet Infectious Diseases, 27 mars).
Réaction excessive et anormale
« C’est la surprise de cette infection, constate Anne Goffard. Il se produit chez certains une deuxième phase de réaction excessive et anormale du système immunitaire et inflammatoire probablement mal contrôlée. » C’est ce qu’on appelle une « tempête de cytokines », c’est-à-dire une libération massive de molécules impliquées dans le contrôle de l’immunité.
L’appareil respiratoire n’est pas le seul touché ; les systèmes neurologique, rénal, cardiovasculaire peuvent également être atteints. La défaillance d’organes vitaux peut conduire au décès. « Au moment de l’aggravation, la charge virale est souvent indétectable, c’est-à-dire qu’il n’y a presque plus de virus dans l’organisme », ajoute Anne Goffard. Son équipe, comme d’autres, essaie d’identifier les interactions entre les protéines virales et le système immunitaire qui déclenchent une telle cascade cytokinique. Dans le cas des personnes avec obésité, c’est l’état inflammatoire « à bas bruit » qui pourrait faire le lit de cet emballement.
Ce phénomène de « tempête immunitaire » n’est pas complètement nouveau. Il a déjà été observé dans les précédentes épidémies liées à des coronavirus, le SRAS (le syndrome respiratoire aigu sévère, en 2003) et le MERS (le syndrome respiratoire du Moyen-Orient, en 2012). Il peut aussi survenir au cours d’autres infections virales (comme la grippe) ou bactériennes. Il existe également des causes non infectieuses, notamment après une transplantation. L’orage cytokinique est aussi l’un des effets indésirables les plus spectaculaires des traitements par cellules CAR-T, une approche qui consiste à injecter des lymphocytes T génétiquement modifiés pour combattre des tumeurs, leucémies et lymphomes notamment.
Des pistes thérapeutiques
Outre les symptômes cliniques, les médecins s’appuient, pour évaluer le statut inflammatoire des patients, sur des marqueurs plasmatiques comme la C-Réactive protéine (CRP), la procalcitonine ou encore la ferritine. A cela s’ajoutent des marqueurs immunologiques, dont les dosages de cytokine et la détection du génome viral.
De nombreuses pistes thérapeutiques sont explorées avec des molécules qui régulent les réponses immunitaires (immunomodulateurs) en agissant à différents niveaux. Parmi les premières cibles repérées : l’interleukine 6 (IL-6), une cytokine dont la concentration sanguine est significativement plus élevée chez les malades avec une forme grave de Covid-19 qu’en cas d’infection bénigne.
En mars, lors d’une étude sur une vingtaine de patients sévèrement atteints, une équipe chinoise a montré qu’un traitement par tocilizumab (RoActemra), un anticorps monoclonal inhibant les récepteurs de l’IL-6, réduisait les besoins en oxygène. Depuis, d’autres essais ont débuté avec ce produit ou un autre anti-IL6, le sarilumab (Kevzara). Ces molécules, commercialisées comme traitement de la polyarthrite rhumatoïde, sont les deux premières évaluées par Corimuno-19, une plate-forme française d’essais cliniques multiples randomisés. Le recrutement se fait au sein d’une cohorte de patients avec une forme sévère, soit hospitalisés en réanimation, soit nécessitant de l’oxygène sans recours à une assistance ventilatoire.
« Dans cette situation d’urgence, l’enjeu est de repositionner des médicaments déjà existants, et disponibles en quantité suffisante pour être testés puis administrés à plus large échelle s’ils se révèlent efficaces », indique l’épidémiologiste Philippe Ravaud, à l’origine du design de cette recherche originale promue par l’AP-HP. Pour aller vite sans sacrifier en qualité méthodologique, la stratégie de Corimuno-19 est de tester une batterie de molécules dans des groupes de patients, en les comparant à un même groupe témoin, traité par des soins courants (norme de soins).
« Une approche extrêmement pragmatique »
Point original, cette norme peut évoluer de façon très souple en fonction des résultats. « Si le comité indépendant qui surveille les essais observe des effets suffisamment probants d’un médicament testé, celui-ci devient le traitement standard, ce qui permet à beaucoup d’autres malades d’en bénéficier, c’est une approche extrêmement pragmatique », souligne l’hématologue et chercheur Olivier Hermine, du comité de coordination de la plate-forme.
Les participants sont suivis au total trois mois, mais l’efficacité de chaque produit peut être jugée dès les deux premières semaines, selon des critères cliniques intermédiaires : extubation, sortie de réanimation… « Parallèlement, des prélèvements biologiques nous permettent d’identifier les profils de patients qui répondent le mieux, et d’affiner pour les essais suivants », ajoute le docteur Pierre-Louis Tharaux, également dans ce comité.
Depuis le 21 mars, l’étude Corimuno-19, à laquelle participent une trentaine de centres français, a déjà recruté près de 700 patients, et six médicaments sont en cours d’évaluation. Lundi 27 avril, de premiers résultats positifs ont donc été été annoncés, avec une amélioration significative du pronostic (taux de recours à un support ventilatoire et décès à 14 jours) chez les 65 patients traités par tocilizumab (laboratoire Roche), comparativement au groupe témoin. Aucune donnée chiffrée n’a été communiquée, dans l’attente d’une publication scientifique. D’autres immunomodulateurs sont évalués, comme l’anakinra (Kineret), un antagoniste d’une autre cytokine, l’lL-1, habituellement prescrit dans la polyarthrite rhumatoïde et d’autres maladies auto-inflammatoires.
La plate-forme teste aussi l’éculizumab (Soliris), un anticorps monoclonal indiqué dans des maladies rares, et qui agit en bloquant la fraction C5 du complément : le système dit « du complément » est une organisation complexe d’une trentaine de protéines qui participent à l’immunité, principalement anti-infectieuse. « Certaines protéines du nouveau coronavirus activent la voie du complément, dont la protéine C5, qui se clive alors en deux parties : C5a et C5b. Or, C5a a des effets pro-inflammatoires puissants, ce qui peut entraîner des lésions tissulaires », explique l’immunologiste Eric Vivier (Marseille). Après avoir observé une activation du système du complément chez des malades du Covid-19, des chercheurs chinois ont traité avec succès deux cas graves, en utilisant un anticorps monoclonal anti-C5a. Des résultats qui ont incité d’autres équipes à viser cette cible.
Une firme allemande, InflaRx, a ainsi lancé un essai randomisé fin mars avec un autre anticorps monoclonal anti-C5a, qui devrait inclure 130 patients. Le groupe d’Eric Vivier travaille sur une stratégie très proche. Dans un premier temps, l’équipe marseillaise a montré que, chez des patients atteints du Covid-19, le taux sanguin de C5a est proportionnel à la sévérité de l’infection et à l’inflammation au niveau des poumons. Un essai clinique randomisé a démarré lundi 27 avril dans des hôpitaux de Marseille pour évaluer contre placebo l’advoralimab, un anticorps monoclonal bloquant le récepteur de C5a, chez une centaine de malades avec une forme sévère de la maladie. Cette biothérapie de la société Innate Pharma était jusqu’ici en cours d’essais cliniques en cancérologie.
La piste des immunomodulateurs soulève beaucoup d’espoirs, mais peu de résultats sont disponibles. En outre, ces médicaments sont souvent difficiles à manier, et certains ont des effets à long terme. Le traitement des orages cytokiniques et leur prévention pourraient bien passer par des stratégies personnalisées, selon le profil des patients.
Une mécanique de défense incontrôlable
Les défenses de l’organisme contre les bactéries et les virus (dont le SARS-CoV-2) reposent normalement sur l’activation de deux systèmes : l’immunité cellulaire, qui fait appel à plusieurs types de cellules plus ou moins spécialisées, et l’immunité humorale. Cette dernière, qui intervient plus tardivement, consiste en la production d’anticorps spécifiques contre l’agent infectieux par les lymphocytes B – un type de globules blancs.
Aggravation brutale des symptômes cliniques, notamment respiratoires, survenant chez certains malades du Covid-19 à partir du huitième jour, l’orage cytokinique correspond à un emballement du système immunitaire cellulaire. « De nombreuses cellules sanguines et tissulaires – dont les lymphocytes, monocytes, macrophages… – se mettent à sécréter en quantité astronomique des cytokines », décrit l’immunologiste Eric Vivier (Marseille).
Sécrétion massive, inflammation excessive
Habituellement, ces petites protéines sont produites en réponse à une agression, notamment par des agents infectieux, mais aussi dans d’autres circonstances, dans les cancers par exemple. Il en existe différents types : interférons ; interleukines (IL), facteurs de croissance, facteurs de nécrose tumorale (TNF)… Les cytokines permettent aux cellules de communiquer entre elles, et stimulent les réponses immunitaires et inflammatoires, nécessaires pour combattre l’agression. Mais une sécrétion massive entraîne une inflammation excessive, qui peut détruire les poumons, voire d’autres organes vitaux : reins, foie, cœur…
« C’est en réalité un ensemble de cytokines qui vont être sécrétées, explique Aymeric Silvin, chercheur à l’Institut Gustave-Roussy. Comme dans le sport, il y a un capitaine et les autres le suivent : chez certains malades, le capitaine sera l’IL-6, pour d’autres l’IL-1 ou du TNF, ou parfois une combinaison de molécules. C’est très variable d’un individu à un autre. »
Et cet orage de cytokines pourrait n’être que le sommet de l’iceberg. « Nos recherches montrent que, parallèlement, des cellules de défense immunitaire, dont les globules blancs, se retrouvent tétanisées, cette immunosuppression pourrait faciliter des infections bactériennes », poursuit Aymeric Silvin.
Pour contrer ou prévenir cette forme grave de Covid-19, des chercheurs misent sur divers traitements immunomodulateurs. Des molécules mimant l’effet des cytokines ou, au contraire, bloquant leur action, qui sont déjà largement utilisées en thérapeutique pour traiter certaines infections, des cancers, mais aussi des maladies auto-immunes.
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Re: Rugby et Coronavirus
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Des traitements anti-Covid au banc d’essai clinique
Par Eric Favereau et Nathalie Raulin
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A l’hôpital Pellegrin de Bordeaux où se tient l’essai clinique Discovery. Photo Burger. Phanie
Molécules utilisées pour d’autres pathologies, plasma de patients guéris ou vaccin… De nombreuses parades sont testées dans les hôpitaux français. Et des tentatives se multiplient pour endiguer le virus des Etats-Unis à la Chine.
La quête est planétaire. Les chercheurs s’activent pour trouver un traitement efficace contre le Sars-CoV-2 ou à tout le moins, prévenir les multiples dérèglements de l’organisme - immunitaires, inflammatoires et vasculaires - que provoque l’infection, pouvant entraîner la mort. Un impératif car, en l’absence de traitement ou de vaccin, les populations sont toujours à la merci d’une deuxième vague épidémique meurtrière. L’ennui c’est que le temps manque pour élaborer un médicament ad hoc.
Les scientifiques tentent de trouver le graal parmi les molécules existantes, mais jusqu’à présent utilisées à d’autres fins. Rien qu’en France, 2 000 patients sont engagés dans des essais cliniques variés. Près de la moitié (800) ont été recrutés dans le cadre de Discovery, vaste essai lancé le 22 mars à l’échelle européenne, pour explorer quatre pistes de traitement alors jugées intéressantes. En parallèle, sous la pression de l’urgence, des hospitaliers ont multiplié les initiatives, mus par leur intuition, comme le professeur Didier Raoult, ou après des observations cliniques. Parfois avec un début de succès : des résultats encourageants ont été rendus publics lundi par l’AP-HP sur le tocilizumab. Tour d’horizon des pistes en cours contre le Covid-19.
Remdésivir, un espoir vite nuancé
Cet antiviral, développé durant l’épidémie Ebola en 2014, est un des quatre traitements actuellement testés dans le cadre de l’essai Discovery. S’il faut attendre début mai et les conclusions de l’essai européen pour mesurer son efficacité, les premiers retours d’expérience sont pour l’heure contrastés. Une petite étude, publiée le 10 avril dans The New England Journal of Medicine, avait alimenté l’espoir : les chercheurs ont observé une amélioration clinique chez 36 des 53 patients hospitalisés dans un état très grave, traités avec le remdésivir à titre compassionnel, comprendre faute de mieux.
Toutefois, selon des projets de documents publiés accidentellement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 23 avril, les résultats du premier essai clinique randomisé, mené par des chercheurs chinois, sont décevants. L’antiviral n’a pas amélioré l’état des 158 patients à qui il était administré relativement au groupe contrôle (79 malades), ni réduit la présence du pathogène dans la circulation sanguine. En outre, ses effets secondaires, importants chez certains, ont conduit à retirer 18 patients de l’essai…
Tocilizumab, l’anticorps «prometteur»
Cet anticorps monoclonal, utilisé habituellement dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, est désormais considéré par les infectiologues comme «extrêmement prometteur», s’agissant de maîtriser «l’orage de cytokines», à savoir la surréaction délétère du système immunitaire, qu’entraîne parfois au bout de sept à dix jours l’infection par le Sars-CoV-2. Cet essai randomisé (avec groupe de contrôle) a été lancé le 27 mars sur 129 patients atteints de troubles respiratoires aigus après que le professeur Paolo Ascierto de l’Institut Pasquale de Naples a signalé les bienfaits de l’anticorps. Les chercheurs de l’AP-HP en partenariat avec l’Inserm et le consortium REACting ont noté une amélioration «significative» des malades bénéficiant de ce traitement, moins nombreux, du coup, à être transférés en réanimation. Un espoir mais pas un miracle : ce traitement ne répond aux besoins que de «seulement à 5 % à 10 % des patients infectés» par le coronavirus, même s’ils font partie de ceux qui ont «le plus de risque d’être placés sous respiration artificielle ou de décéder», souligne le professeur Xavier Mariette, co-investigateur coordonnateur de l’étude. Ces premiers résultats, rendus publics lundi par l’AP-HP pour des raisons «éthiques» puisqu’ils peuvent contribuer à sauver des vies partout sur la planète, n’ont toutefois pas encore été publiés dans un journal scientifique avec comité de lecture. La direction de la santé, qui a salué l’avancée, insiste sur la nécessité de conduire d’autres essais cliniques pour confirmer l’intérêt de ce traitement.
Lopinavir-ritonavir, clairement décevant
Egalement testé dans le cadre de Discovery, ce traitement antiviral utilisé contre le VIH, vendu sous le nom de Kaletra, serait lui clairement «décevant» contre le Sars-CoV-2. Voire dangereux eu égard aux effets secondaires sur les reins, le foie et le cœur, observés par les centres de pharmacovigilance. Ce n’est pas vraiment une surprise. Une étude d’une équipe chinoise de l’hôpital de Guangzhou, publiée le 17 avril dans la revue Med indique que ce traitement n’a pas permis d’améliorer l’état des 34 patients à qui il a été administré. Il aurait même provoqué chez les patients traités des effets secondaires (diarrhée, nausée, perte d’appétit), absents du groupe contrôle. Ce résultat corrobore celui d’un premier essai randomisé chinois, portant sur 199 patients en souffrance respiratoire, publié dès le 18 mars dans The New England Journal of Medicine qui concluait à une «absence de bénéfice».
Hydroxychloroquine, le buzz retombe
Longtemps utilisée contre le paludisme et administrée, à titre préventif ou curatif, un peu partout sur la planète contre le coronavirus, cette molécule, commercialisée sous le nom de Plaquenil, est loin de faire l’unanimité. A l’origine du buzz mondial en faveur de ce traitement combiné à un antibiotique (l’azithromycine), le professeur Didier Raoult (IHU de Marseille) a produit deux études dont une portant sur un millier de patients pour en démontrer les bienfaits. Mais ces essais thérapeutiques, menés sans groupe témoin, sur des patients faiblement atteints et dont l’âge moyen était inférieur à 50 ans, donc moins sujets à complications, n’ont pas convaincu les scientifiques. D’autant que plusieurs autres études, chinoise, française et américaine, font état d’une absence de bienfait pour les patients, voire d’une hausse de la mortalité des malades graves. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a aussi mis en garde contre les troubles du rythme cardiaque, parfois fatals, que la molécule peut entraîner.
A l’international mais aussi en France, plusieurs essais sont en cours pour tenter d’y voir plus clair. Un bras de l’essai européen Discovery est consacré à l’hydroxychloroquine. Le CHU d’Angers a de son côté lancé le 31 mars l’essai Hycovid, prévu pour intégrer 1 300 patients, de sorte à tester l’efficacité de l’hydroxychloroquine chez des patients atteints d’une forme non grave d’infection au Covid-19 mais à risque élevé d’évolution défavorable. Un essai dont les conclusions ne devraient pas être connues avant «plusieurs semaines», selon le CHU. De son côté, l’AP-HP a lancé mi-avril une étude «randomisée et contrôlée versus placebo» avec pour objectif de recruter sous trente jours 900 professionnels de santé pour tester l’utilité préventive de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine sur les soignants. Pour en avoir le cœur net, il va falloir attendre.
Coviplasm, sur la piste de l’immunothérapie
C’est un des essais les plus prometteurs, mené par la professeure Karine Lacombe, cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Il a démarré le 7 avril en Ile-de-France, dans le Grand-Est et en Bourgogne - Franche-Comté auprès d’environ 200 patients guéris : «Il consiste en la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19, contenant des anticorps dirigés contre le virus, et qui pourrait transférer cette immunité à un patient souffrant du Covid-19», explique Karine Lacombe à Libération. Plusieurs essais de ce type ont déjà été lancés, se fondant donc sur le principe d’immunothérapie. Ainsi, pendant les épidémies du Sras et du Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), cette technique avait été déjà testée, montrant d’ailleurs des résultats encourageants, mais restant sur de petits effectifs.
Sur le Covid-19, une étude chinoise portant sur cinq patients sous assistance respiratoire mécanique est déjà parue fin mars. Trois patients avaient pu quitter l’hôpital après plus de cinquante jours d’hospitalisation. Un second résultat a été publié le 6 avril dans PNAS, la revue de l’Académie des sciences des Etats-Unis, par une autre équipe pékinoise. L’étude portant sur dix patients «sévèrement atteints», à qui l’on a transfusé 200 millilitres de plasma de convalescents. «Tous les symptômes présents chez ces dix patients ont disparu ou se sont largement améliorés entre un et trois jours suivant la transfusion», ont expliqué les chercheurs chinois. Le niveau des anticorps mesuré chez cinq des patients est ainsi monté rapidement, la charge virale devenant indétectable chez sept d’entre eux.
Dénommé Coviplasm, l’essai français suscite très logiquement beaucoup d’espoirs, même si des inconnues demeurent, en particulier sur le pouvoir neutralisant des anticorps et leur durée de vie. Pour la professeure Karine Lacombe, les premiers résultats ne devraient pas intervenir avant une dizaine de jours. Ils vont être aussi dépendants «de l’impact du déconfinement sur l’épidémie», indique-t-elle.
Vaccin, une question de calendrier
Selon les chercheurs, le mettre au point ne présente pas de difficultés techniques majeures. Près de 150 projets de vaccin contre le Sars-CoV-2 sont en cours dans le monde. Cinq équipes ont même annoncé être prêtes à lancer des essais cliniques sur l’homme. C’est le cas de l’entreprise américaine Moderna, dans des conditions éthiques discutables, de l’entreprise allemande BioNTech, de chercheurs de l’université d’Oxford ou de l’Institut Pasteur en partenariat avec Themis, une entreprise de biotechnologie autrichienne. Même techniquement «très avancé», le laboratoire commun à l’Institut Pasteur et TheraVectys, ne devrait pas franchir ce cap coûteux pour une utilité incertaine dans le cas d’un coronavirus susceptible de disparaître sans retour d’ici quelques mois. Car la vraie question est celle du calendrier. Même pour les candidats les plus prometteurs, inutile d’espérer disposer d’un vaccin sûr avant douze à dix-huit mois. Soit «trop tard pour l’épidémie actuelle», estime le docteur Pierre Charneau, chef de l’unité de virologie moléculaire et de vaccinologie à l’Institut Pasteur.
Eric Favereau , Nathalie Raulin
Des traitements anti-Covid au banc d’essai clinique
Par Eric Favereau et Nathalie Raulin
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A l’hôpital Pellegrin de Bordeaux où se tient l’essai clinique Discovery. Photo Burger. Phanie
Molécules utilisées pour d’autres pathologies, plasma de patients guéris ou vaccin… De nombreuses parades sont testées dans les hôpitaux français. Et des tentatives se multiplient pour endiguer le virus des Etats-Unis à la Chine.
La quête est planétaire. Les chercheurs s’activent pour trouver un traitement efficace contre le Sars-CoV-2 ou à tout le moins, prévenir les multiples dérèglements de l’organisme - immunitaires, inflammatoires et vasculaires - que provoque l’infection, pouvant entraîner la mort. Un impératif car, en l’absence de traitement ou de vaccin, les populations sont toujours à la merci d’une deuxième vague épidémique meurtrière. L’ennui c’est que le temps manque pour élaborer un médicament ad hoc.
Les scientifiques tentent de trouver le graal parmi les molécules existantes, mais jusqu’à présent utilisées à d’autres fins. Rien qu’en France, 2 000 patients sont engagés dans des essais cliniques variés. Près de la moitié (800) ont été recrutés dans le cadre de Discovery, vaste essai lancé le 22 mars à l’échelle européenne, pour explorer quatre pistes de traitement alors jugées intéressantes. En parallèle, sous la pression de l’urgence, des hospitaliers ont multiplié les initiatives, mus par leur intuition, comme le professeur Didier Raoult, ou après des observations cliniques. Parfois avec un début de succès : des résultats encourageants ont été rendus publics lundi par l’AP-HP sur le tocilizumab. Tour d’horizon des pistes en cours contre le Covid-19.
Remdésivir, un espoir vite nuancé
Cet antiviral, développé durant l’épidémie Ebola en 2014, est un des quatre traitements actuellement testés dans le cadre de l’essai Discovery. S’il faut attendre début mai et les conclusions de l’essai européen pour mesurer son efficacité, les premiers retours d’expérience sont pour l’heure contrastés. Une petite étude, publiée le 10 avril dans The New England Journal of Medicine, avait alimenté l’espoir : les chercheurs ont observé une amélioration clinique chez 36 des 53 patients hospitalisés dans un état très grave, traités avec le remdésivir à titre compassionnel, comprendre faute de mieux.
Toutefois, selon des projets de documents publiés accidentellement par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 23 avril, les résultats du premier essai clinique randomisé, mené par des chercheurs chinois, sont décevants. L’antiviral n’a pas amélioré l’état des 158 patients à qui il était administré relativement au groupe contrôle (79 malades), ni réduit la présence du pathogène dans la circulation sanguine. En outre, ses effets secondaires, importants chez certains, ont conduit à retirer 18 patients de l’essai…
Tocilizumab, l’anticorps «prometteur»
Cet anticorps monoclonal, utilisé habituellement dans le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, est désormais considéré par les infectiologues comme «extrêmement prometteur», s’agissant de maîtriser «l’orage de cytokines», à savoir la surréaction délétère du système immunitaire, qu’entraîne parfois au bout de sept à dix jours l’infection par le Sars-CoV-2. Cet essai randomisé (avec groupe de contrôle) a été lancé le 27 mars sur 129 patients atteints de troubles respiratoires aigus après que le professeur Paolo Ascierto de l’Institut Pasquale de Naples a signalé les bienfaits de l’anticorps. Les chercheurs de l’AP-HP en partenariat avec l’Inserm et le consortium REACting ont noté une amélioration «significative» des malades bénéficiant de ce traitement, moins nombreux, du coup, à être transférés en réanimation. Un espoir mais pas un miracle : ce traitement ne répond aux besoins que de «seulement à 5 % à 10 % des patients infectés» par le coronavirus, même s’ils font partie de ceux qui ont «le plus de risque d’être placés sous respiration artificielle ou de décéder», souligne le professeur Xavier Mariette, co-investigateur coordonnateur de l’étude. Ces premiers résultats, rendus publics lundi par l’AP-HP pour des raisons «éthiques» puisqu’ils peuvent contribuer à sauver des vies partout sur la planète, n’ont toutefois pas encore été publiés dans un journal scientifique avec comité de lecture. La direction de la santé, qui a salué l’avancée, insiste sur la nécessité de conduire d’autres essais cliniques pour confirmer l’intérêt de ce traitement.
Lopinavir-ritonavir, clairement décevant
Egalement testé dans le cadre de Discovery, ce traitement antiviral utilisé contre le VIH, vendu sous le nom de Kaletra, serait lui clairement «décevant» contre le Sars-CoV-2. Voire dangereux eu égard aux effets secondaires sur les reins, le foie et le cœur, observés par les centres de pharmacovigilance. Ce n’est pas vraiment une surprise. Une étude d’une équipe chinoise de l’hôpital de Guangzhou, publiée le 17 avril dans la revue Med indique que ce traitement n’a pas permis d’améliorer l’état des 34 patients à qui il a été administré. Il aurait même provoqué chez les patients traités des effets secondaires (diarrhée, nausée, perte d’appétit), absents du groupe contrôle. Ce résultat corrobore celui d’un premier essai randomisé chinois, portant sur 199 patients en souffrance respiratoire, publié dès le 18 mars dans The New England Journal of Medicine qui concluait à une «absence de bénéfice».
Hydroxychloroquine, le buzz retombe
Longtemps utilisée contre le paludisme et administrée, à titre préventif ou curatif, un peu partout sur la planète contre le coronavirus, cette molécule, commercialisée sous le nom de Plaquenil, est loin de faire l’unanimité. A l’origine du buzz mondial en faveur de ce traitement combiné à un antibiotique (l’azithromycine), le professeur Didier Raoult (IHU de Marseille) a produit deux études dont une portant sur un millier de patients pour en démontrer les bienfaits. Mais ces essais thérapeutiques, menés sans groupe témoin, sur des patients faiblement atteints et dont l’âge moyen était inférieur à 50 ans, donc moins sujets à complications, n’ont pas convaincu les scientifiques. D’autant que plusieurs autres études, chinoise, française et américaine, font état d’une absence de bienfait pour les patients, voire d’une hausse de la mortalité des malades graves. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a aussi mis en garde contre les troubles du rythme cardiaque, parfois fatals, que la molécule peut entraîner.
A l’international mais aussi en France, plusieurs essais sont en cours pour tenter d’y voir plus clair. Un bras de l’essai européen Discovery est consacré à l’hydroxychloroquine. Le CHU d’Angers a de son côté lancé le 31 mars l’essai Hycovid, prévu pour intégrer 1 300 patients, de sorte à tester l’efficacité de l’hydroxychloroquine chez des patients atteints d’une forme non grave d’infection au Covid-19 mais à risque élevé d’évolution défavorable. Un essai dont les conclusions ne devraient pas être connues avant «plusieurs semaines», selon le CHU. De son côté, l’AP-HP a lancé mi-avril une étude «randomisée et contrôlée versus placebo» avec pour objectif de recruter sous trente jours 900 professionnels de santé pour tester l’utilité préventive de l’hydroxychloroquine et de l’azithromycine sur les soignants. Pour en avoir le cœur net, il va falloir attendre.
Coviplasm, sur la piste de l’immunothérapie
C’est un des essais les plus prometteurs, mené par la professeure Karine Lacombe, cheffe de service à l’hôpital Saint-Antoine à Paris. Il a démarré le 7 avril en Ile-de-France, dans le Grand-Est et en Bourgogne - Franche-Comté auprès d’environ 200 patients guéris : «Il consiste en la transfusion de plasma de patients guéris du Covid-19, contenant des anticorps dirigés contre le virus, et qui pourrait transférer cette immunité à un patient souffrant du Covid-19», explique Karine Lacombe à Libération. Plusieurs essais de ce type ont déjà été lancés, se fondant donc sur le principe d’immunothérapie. Ainsi, pendant les épidémies du Sras et du Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), cette technique avait été déjà testée, montrant d’ailleurs des résultats encourageants, mais restant sur de petits effectifs.
Sur le Covid-19, une étude chinoise portant sur cinq patients sous assistance respiratoire mécanique est déjà parue fin mars. Trois patients avaient pu quitter l’hôpital après plus de cinquante jours d’hospitalisation. Un second résultat a été publié le 6 avril dans PNAS, la revue de l’Académie des sciences des Etats-Unis, par une autre équipe pékinoise. L’étude portant sur dix patients «sévèrement atteints», à qui l’on a transfusé 200 millilitres de plasma de convalescents. «Tous les symptômes présents chez ces dix patients ont disparu ou se sont largement améliorés entre un et trois jours suivant la transfusion», ont expliqué les chercheurs chinois. Le niveau des anticorps mesuré chez cinq des patients est ainsi monté rapidement, la charge virale devenant indétectable chez sept d’entre eux.
Dénommé Coviplasm, l’essai français suscite très logiquement beaucoup d’espoirs, même si des inconnues demeurent, en particulier sur le pouvoir neutralisant des anticorps et leur durée de vie. Pour la professeure Karine Lacombe, les premiers résultats ne devraient pas intervenir avant une dizaine de jours. Ils vont être aussi dépendants «de l’impact du déconfinement sur l’épidémie», indique-t-elle.
Vaccin, une question de calendrier
Selon les chercheurs, le mettre au point ne présente pas de difficultés techniques majeures. Près de 150 projets de vaccin contre le Sars-CoV-2 sont en cours dans le monde. Cinq équipes ont même annoncé être prêtes à lancer des essais cliniques sur l’homme. C’est le cas de l’entreprise américaine Moderna, dans des conditions éthiques discutables, de l’entreprise allemande BioNTech, de chercheurs de l’université d’Oxford ou de l’Institut Pasteur en partenariat avec Themis, une entreprise de biotechnologie autrichienne. Même techniquement «très avancé», le laboratoire commun à l’Institut Pasteur et TheraVectys, ne devrait pas franchir ce cap coûteux pour une utilité incertaine dans le cas d’un coronavirus susceptible de disparaître sans retour d’ici quelques mois. Car la vraie question est celle du calendrier. Même pour les candidats les plus prometteurs, inutile d’espérer disposer d’un vaccin sûr avant douze à dix-huit mois. Soit «trop tard pour l’épidémie actuelle», estime le docteur Pierre Charneau, chef de l’unité de virologie moléculaire et de vaccinologie à l’Institut Pasteur.
Eric Favereau , Nathalie Raulin
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Re: Rugby et Coronavirus
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Trump : la fêlure du président fêlé
Par Laurent Joffrin, directeur de «Libération»
Toujours plus loin dans le surréalisme. La sortie de Donald Trump suggérant d’injecter du désinfectant dans le corps humain pour lutter contre le coronavirus a fait le tour du monde. Entre éclat de rire et consternation, les médecins unanimes ont mis en garde les Américains contre tout essai de ce genre, en général réservé à ceux qui tentent de mettre fin à leurs jours. Placerait-on une scène pareille dans une fiction que le public crierait à l’invraisemblance. Alfred Jarry lui-même, écrivant une suite de ses Ubu, n’y aurait sans doute pas pensé.
Cette publicité pour l’élixir du docteur Trump, au vrai, n’est que la dernière d’une longue série de déclarations aussi baroques que péremptoires proférées par le président américain depuis le début de la crise. Le Président a d’abord nié le danger avec force arguments, puis il a proposé de ne rien faire pour lutter contre l’épidémie, de manière à préserver le mode de vie américain, suggérant ainsi le sacrifice délibéré des malades pour sauver l’économie. Il a ensuite annoncé un retour à la normale à Pâques et critiqué les mesures de confinement prises par les gouverneurs, avant de demander soudain l’isolement total de l’Etat de New York. Puis il a prophétisé sans crier gare une hécatombe de 200 000 morts en expliquant qu’au-dessous de ce chiffre effrayant, son administration aura remporté un grand succès. Il s’est surtout félicité du seul résultat important à ses yeux : les audiences records de ses conférences de presse quotidiennes. Bref, tandis que le bilan des morts dues au coronavirus vient de dépasser celui de la guerre du Vietnam, il a fait une nouvelle fois la preuve de son encyclopédique ignorance, de sa forfanterie maladive et de son abyssal mépris pour tout ce qui pourrait ressembler à une pensée rationnelle.
Rien de neuf, dira-t-on, Donald Trump ne parle pas à l’intelligence des Américains mais à leurs tripes. En fermant les frontières et en suspendant la délivrance des «cartes vertes» de l’immigration légale, il a une nouvelle fois désigné son adversaire, qui est celui de son électorat : l’étranger, responsable de tous les maux, personnifié cette fois par le «virus chinois», forme inédite d’immigration clandestine. Voyant l’effet désastreux de sa sortie javellisée, il a déclaré sans rire qu’il renonçait à ses points de presse quotidiens, «qui lui font perdre son temps».
Accablés, beaucoup d’Américains terminent le rappel de ces exploits par cette formule résignée : «Et le pire, c’est qu’il sera réélu.» C’est peut-être là que quelque chose a changé. Comme si la parabole du désinfectant était la goutte d’eau de Javel qui fait déborder le vase. Plus de 90% des Américains ont répondu aux sondeurs qu’ils se garderaient bien de toute tentative d’ingestion de produit de ce genre – ce qui tend à montrer qu’il leur reste un peu de bon sens. Mais surtout, les enquêtes d’opinion enregistrent, pour la première fois depuis longtemps, une baisse de la popularité du Président. Alors qu’en général les crises resserrent les rangs autour de la Maison Blanche, la moyenne des sondages réalisés aux Etats-Unis montre que 52% des Américains ne lui font pas confiance, même s’ils sont toujours 43% à le soutenir. L’opinion dans tous les sondages soutient les mesures de protection prises par les gouverneurs et désavoue l’irénisme erratique du Président. Plus inquiétant pour lui : dans trois des Etats qui lui ont assuré la victoire en 2016, il accuse désormais un retard de plusieurs points sur son adversaire Joe Biden, alors même que l’ancien vice-président reste plutôt discret dans la crise. Les démocrates font bloc derrière leur candidat et se souviennent que Trump, quoique très légalement élu, était minoritaire en voix face à Hillary Clinton.
Rien n’est joué, bien sûr : Trump jouera à fond la carte anti-establishment en dénonçant la coalition des héritiers d’Obama et Clinton, expression d’une Amérique progressiste, voire socialiste, qui rassemblerait les bobos de la côte Est, les babas de côte Ouest et les minorités, contre le vieux pays profond, blanc et populaire, argument qui avait fait mouche en 2016. Mais sa gestion calamiteuse du coronavirus entame son crédit et le surgissement d’une grave crise économique et sociale le prive de son principal atout dans la campagne. Pour la première fois, ce président fêlé voit apparaître une fêlure dans sa popularité. Ce qui peut changer la donne en novembre prochain.
Trump : la fêlure du président fêlé
Par Laurent Joffrin, directeur de «Libération»
Toujours plus loin dans le surréalisme. La sortie de Donald Trump suggérant d’injecter du désinfectant dans le corps humain pour lutter contre le coronavirus a fait le tour du monde. Entre éclat de rire et consternation, les médecins unanimes ont mis en garde les Américains contre tout essai de ce genre, en général réservé à ceux qui tentent de mettre fin à leurs jours. Placerait-on une scène pareille dans une fiction que le public crierait à l’invraisemblance. Alfred Jarry lui-même, écrivant une suite de ses Ubu, n’y aurait sans doute pas pensé.
Cette publicité pour l’élixir du docteur Trump, au vrai, n’est que la dernière d’une longue série de déclarations aussi baroques que péremptoires proférées par le président américain depuis le début de la crise. Le Président a d’abord nié le danger avec force arguments, puis il a proposé de ne rien faire pour lutter contre l’épidémie, de manière à préserver le mode de vie américain, suggérant ainsi le sacrifice délibéré des malades pour sauver l’économie. Il a ensuite annoncé un retour à la normale à Pâques et critiqué les mesures de confinement prises par les gouverneurs, avant de demander soudain l’isolement total de l’Etat de New York. Puis il a prophétisé sans crier gare une hécatombe de 200 000 morts en expliquant qu’au-dessous de ce chiffre effrayant, son administration aura remporté un grand succès. Il s’est surtout félicité du seul résultat important à ses yeux : les audiences records de ses conférences de presse quotidiennes. Bref, tandis que le bilan des morts dues au coronavirus vient de dépasser celui de la guerre du Vietnam, il a fait une nouvelle fois la preuve de son encyclopédique ignorance, de sa forfanterie maladive et de son abyssal mépris pour tout ce qui pourrait ressembler à une pensée rationnelle.
Rien de neuf, dira-t-on, Donald Trump ne parle pas à l’intelligence des Américains mais à leurs tripes. En fermant les frontières et en suspendant la délivrance des «cartes vertes» de l’immigration légale, il a une nouvelle fois désigné son adversaire, qui est celui de son électorat : l’étranger, responsable de tous les maux, personnifié cette fois par le «virus chinois», forme inédite d’immigration clandestine. Voyant l’effet désastreux de sa sortie javellisée, il a déclaré sans rire qu’il renonçait à ses points de presse quotidiens, «qui lui font perdre son temps».
Accablés, beaucoup d’Américains terminent le rappel de ces exploits par cette formule résignée : «Et le pire, c’est qu’il sera réélu.» C’est peut-être là que quelque chose a changé. Comme si la parabole du désinfectant était la goutte d’eau de Javel qui fait déborder le vase. Plus de 90% des Américains ont répondu aux sondeurs qu’ils se garderaient bien de toute tentative d’ingestion de produit de ce genre – ce qui tend à montrer qu’il leur reste un peu de bon sens. Mais surtout, les enquêtes d’opinion enregistrent, pour la première fois depuis longtemps, une baisse de la popularité du Président. Alors qu’en général les crises resserrent les rangs autour de la Maison Blanche, la moyenne des sondages réalisés aux Etats-Unis montre que 52% des Américains ne lui font pas confiance, même s’ils sont toujours 43% à le soutenir. L’opinion dans tous les sondages soutient les mesures de protection prises par les gouverneurs et désavoue l’irénisme erratique du Président. Plus inquiétant pour lui : dans trois des Etats qui lui ont assuré la victoire en 2016, il accuse désormais un retard de plusieurs points sur son adversaire Joe Biden, alors même que l’ancien vice-président reste plutôt discret dans la crise. Les démocrates font bloc derrière leur candidat et se souviennent que Trump, quoique très légalement élu, était minoritaire en voix face à Hillary Clinton.
Rien n’est joué, bien sûr : Trump jouera à fond la carte anti-establishment en dénonçant la coalition des héritiers d’Obama et Clinton, expression d’une Amérique progressiste, voire socialiste, qui rassemblerait les bobos de la côte Est, les babas de côte Ouest et les minorités, contre le vieux pays profond, blanc et populaire, argument qui avait fait mouche en 2016. Mais sa gestion calamiteuse du coronavirus entame son crédit et le surgissement d’une grave crise économique et sociale le prive de son principal atout dans la campagne. Pour la première fois, ce président fêlé voit apparaître une fêlure dans sa popularité. Ce qui peut changer la donne en novembre prochain.
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Re: Rugby et Coronavirus
Joe Biden aura quand même l'avantage, par rapport à H. Clinton, de ne pas être une femme et de ne pas être le conjoint d'un ex-président au bilan contrasté et discuté. Attention, je ne dis surtout pas qu'être une femme est un problème, je dis que face à Trump, Biden présentera moins de caractéristiques exploitables par Trump.
Et si Biden a des casseroles aux fesses concernant des propos ou attitudes sexistes, c'est vrai, Trump serait très mal placé et très mal avisé de l'attaquer dessus quand on sait ce que fait ou a fait Trump vis-à-vis des femmes, du sexisme et du machisme.
Biden a de plus un fort soutien des minorités afro-américaines, et son passé de vice-président d'Obama lui assure à mon sens un meilleur soutien, par rapport à Clinton, de ceux qui avaient voté Obama. Il est pour l'augmentation du salaire minimal, pour le développement des infrastructures (notamment locales) et diverses mesures visant les plus démunis, un public directement visé par Trump et qu'Hillary Clinton sensibilisait moins. Et enfin, son positionnement progressiste au centre-gauche le rend plus accessible et plus pertinent qu'un Bernie Sanders qui étant quand même très à gauche dans un pays qui n'a jamais été fan du socialisme et encore moins du communisme.
La personnalité de Biden (assez passe-partout), la gestion calamiteuse de la crise du Covid-19 par Trump, ses frasques à répétion (type Corée du Nord) et l'absence des vrais changements promis par ce dernier à visée des pauvres (notamment des rednecks sudistes) laisse quand même place à une victoire démocrate à l'automne, même si ce sera serré. Beaucoup d'électeurs de Trump ont vu leur rêve et leurs attentes virer à la désillusion, et après une reprise de l'industrie américaine (notamment dans l'énergie), celle-ci est en berne et se casse même la gu****. Les russes et les monarchies du Golfe sont bien décidées à reprendre le contrôle de l'économie de l'énergie. Je suis plutôt optimiste, personnellement.
Et si Biden a des casseroles aux fesses concernant des propos ou attitudes sexistes, c'est vrai, Trump serait très mal placé et très mal avisé de l'attaquer dessus quand on sait ce que fait ou a fait Trump vis-à-vis des femmes, du sexisme et du machisme.
Biden a de plus un fort soutien des minorités afro-américaines, et son passé de vice-président d'Obama lui assure à mon sens un meilleur soutien, par rapport à Clinton, de ceux qui avaient voté Obama. Il est pour l'augmentation du salaire minimal, pour le développement des infrastructures (notamment locales) et diverses mesures visant les plus démunis, un public directement visé par Trump et qu'Hillary Clinton sensibilisait moins. Et enfin, son positionnement progressiste au centre-gauche le rend plus accessible et plus pertinent qu'un Bernie Sanders qui étant quand même très à gauche dans un pays qui n'a jamais été fan du socialisme et encore moins du communisme.
La personnalité de Biden (assez passe-partout), la gestion calamiteuse de la crise du Covid-19 par Trump, ses frasques à répétion (type Corée du Nord) et l'absence des vrais changements promis par ce dernier à visée des pauvres (notamment des rednecks sudistes) laisse quand même place à une victoire démocrate à l'automne, même si ce sera serré. Beaucoup d'électeurs de Trump ont vu leur rêve et leurs attentes virer à la désillusion, et après une reprise de l'industrie américaine (notamment dans l'énergie), celle-ci est en berne et se casse même la gu****. Les russes et les monarchies du Golfe sont bien décidées à reprendre le contrôle de l'économie de l'énergie. Je suis plutôt optimiste, personnellement.
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Re: Rugby et Coronavirus
Switch a écrit:Joe Biden aura quand même l'avantage, par rapport à H. Clinton, de ne pas être une femme et de ne pas être le conjoint d'un ex-président au bilan contrasté et discuté. Attention, je ne dis surtout pas qu'être une femme est un problème, je dis que face à Trump, Biden présentera moins de caractéristiques exploitables par Trump.
Et si Biden a des casseroles aux fesses concernant des propos ou attitudes sexistes, c'est vrai, Trump serait très mal placé et très mal avisé de l'attaquer dessus quand on sait ce que fait ou a fait Trump vis-à-vis des femmes, du sexisme et du machisme.
Biden a de plus un fort soutien des minorités afro-américaines, et son passé de vice-président d'Obama lui assure à mon sens un meilleur soutien, par rapport à Clinton, de ceux qui avaient voté Obama. Il est pour l'augmentation du salaire minimal, pour le développement des infrastructures (notamment locales) et diverses mesures visant les plus démunis, un public directement visé par Trump et qu'Hillary Clinton sensibilisait moins. Et enfin, son positionnement progressiste au centre-gauche le rend plus accessible et plus pertinent qu'un Bernie Sanders qui étant quand même très à gauche dans un pays qui n'a jamais été fan du socialisme et encore moins du communisme.
La personnalité de Biden (assez passe-partout), la gestion calamiteuse de la crise du Covid-19 par Trump, ses frasques à répétion (type Corée du Nord) et l'absence des vrais changements promis par ce dernier à visée des pauvres (notamment des rednecks sudistes) laisse quand même place à une victoire démocrate à l'automne, même si ce sera serré. Beaucoup d'électeurs de Trump ont vu leur rêve et leurs attentes virer à la désillusion, et après une reprise de l'industrie américaine (notamment dans l'énergie), celle-ci est en berne et se casse même la gu****. Les russes et les monarchies du Golfe sont bien décidées à reprendre le contrôle de l'économie de l'énergie. Je suis plutôt optimiste, personnellement.
Bon, là on s'éloigne franchement du rugby.
Mais pour élargir quelques horizons et remettre les idées en place en cette veille de premier mai :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Haymarket_Square
https://fr.wikipedia.org/wiki/Une_histoire_populaire_des_%C3%89tats-Unis
Edit. : j'oubliais, entre autres, la sœur de Jean-Jacques :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Emma_Goldman
F*** Commies !
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Re: Rugby et Coronavirus
En tout cas on saura ce soir si l'on est dans le vert ou le rouge Alors ? Qui va pouvoir faire quoi et quand ? Wait and see !
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.liberation.fr/france/2020/04/30/covid-19-la-premiere-carte-de-france-en-rouge-et-vert-devoilee_1786996
Covid-19 : la première carte de France en «rouge» et «vert» dévoilée
Par Catherine Mallaval et Anaïs Moran — 30 avril 2020 à 20:23
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Carte de synthèse présentée par le ministre de la Santé lors de son point presse le 30 avril. Document ministère des Solidarités et de la Santé
Le ministre de la Santé vient de présenter une première synthèse sanitaire du Covid-19 du pays. Un document qui sera réactualisé chaque jour en vue d'un déconfinement plus ou moins strict département par département.
Un premier aperçu tant attendu. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, vient de dévoiler la carte des départements français en vert, orange ou rouge dans lesquels le Covid-19 circule (plus ou moins) ainsi que celle des services de réanimation en tension (ou pas). Des données récoltées durant les 7 derniers jours. Un troisième critère (le nombre de tests réalisés) n’a pas encore pu être intégré à cette photographie de la France sous Covid.
Destinée à être actualisée quotidiennement, cette carte sera «cristallisée» le 7 mai : elle servira de document de référence pour affiner les modalités du déconfinement annoncé pour le 11 mai. En fonction du nombre de contaminations, de l’occupation des lits en réanimation et du déploiement des tests virologiques, les départements obtiendront le droit de rouvrir écoles, collèges, lycées, jardins ou structures publiques.
En cette veille de 1er mai, la France a recensé en 24 heures, 339 nouveaux décès et comptabilisé un solde négatif de 188 patients en réanimation par rapport à la veille. Au total, ce jeudi (en croisant les deux critères retenus), 35 départements (sur 101) sont en rouge.
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La première carte dévoilée par le ministre, en grande partie de couleur verte ce jeudi, doit être lue comme le «reflet» de l’activité virale sur le territoire. Pour illustrer ce phénomène, les autorités se sont appuyées sur un indicateur précis : le taux de patients par département qui s’adressent aux urgences pour une suspicion d’infection au Covid-19. Un peu plus d’une vingtaine de départements, majoritairement en Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et dans les Pays-de-la-Loire, comptabilisent entre 6 à 10 % de leurs patients venus à l’hôpital pour une potentielle contamination au coronavirus. Moins de dix départements, dont Paris, s’affichent en rouge avec un taux de plus de 10 %.
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La deuxième carte indique le niveau de saturation des services de réanimation de chaque territoire. Ce découpage tricolore illustre le mouvement pris par la «première vague» dans le pays. Pour schématiser : à l’est jusqu’à l’Île-de-France, tout est rouge (plus de 80 % des lits sont toujours occupés par des malades atteints du Covid), au centre tout est orange (entre 60 % et 80 % des lits sont pris par ces patients), à l’ouest c’est cap au vert (moins de 60 %).
«Tant que les réanimations n’ont pas retrouvé un rythme de croisière normale, nous devons faire particulièrement attention au moment où nous levons le confinement, a expliqué Olivier Véran. Parce que s’il y avait une reprise épidémique, et bien très rapidement nous pourrions atteindre une saturation des réas et, ça, c’est évidemment ce que nous cherchons à éviter le plus possible.»
Catherine Mallaval , Anaïs Moran
Covid-19 : la première carte de France en «rouge» et «vert» dévoilée
Par Catherine Mallaval et Anaïs Moran — 30 avril 2020 à 20:23
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Carte de synthèse présentée par le ministre de la Santé lors de son point presse le 30 avril. Document ministère des Solidarités et de la Santé
Le ministre de la Santé vient de présenter une première synthèse sanitaire du Covid-19 du pays. Un document qui sera réactualisé chaque jour en vue d'un déconfinement plus ou moins strict département par département.
Un premier aperçu tant attendu. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, vient de dévoiler la carte des départements français en vert, orange ou rouge dans lesquels le Covid-19 circule (plus ou moins) ainsi que celle des services de réanimation en tension (ou pas). Des données récoltées durant les 7 derniers jours. Un troisième critère (le nombre de tests réalisés) n’a pas encore pu être intégré à cette photographie de la France sous Covid.
Destinée à être actualisée quotidiennement, cette carte sera «cristallisée» le 7 mai : elle servira de document de référence pour affiner les modalités du déconfinement annoncé pour le 11 mai. En fonction du nombre de contaminations, de l’occupation des lits en réanimation et du déploiement des tests virologiques, les départements obtiendront le droit de rouvrir écoles, collèges, lycées, jardins ou structures publiques.
En cette veille de 1er mai, la France a recensé en 24 heures, 339 nouveaux décès et comptabilisé un solde négatif de 188 patients en réanimation par rapport à la veille. Au total, ce jeudi (en croisant les deux critères retenus), 35 départements (sur 101) sont en rouge.
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La première carte dévoilée par le ministre, en grande partie de couleur verte ce jeudi, doit être lue comme le «reflet» de l’activité virale sur le territoire. Pour illustrer ce phénomène, les autorités se sont appuyées sur un indicateur précis : le taux de patients par département qui s’adressent aux urgences pour une suspicion d’infection au Covid-19. Un peu plus d’une vingtaine de départements, majoritairement en Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et dans les Pays-de-la-Loire, comptabilisent entre 6 à 10 % de leurs patients venus à l’hôpital pour une potentielle contamination au coronavirus. Moins de dix départements, dont Paris, s’affichent en rouge avec un taux de plus de 10 %.
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La deuxième carte indique le niveau de saturation des services de réanimation de chaque territoire. Ce découpage tricolore illustre le mouvement pris par la «première vague» dans le pays. Pour schématiser : à l’est jusqu’à l’Île-de-France, tout est rouge (plus de 80 % des lits sont toujours occupés par des malades atteints du Covid), au centre tout est orange (entre 60 % et 80 % des lits sont pris par ces patients), à l’ouest c’est cap au vert (moins de 60 %).
«Tant que les réanimations n’ont pas retrouvé un rythme de croisière normale, nous devons faire particulièrement attention au moment où nous levons le confinement, a expliqué Olivier Véran. Parce que s’il y avait une reprise épidémique, et bien très rapidement nous pourrions atteindre une saturation des réas et, ça, c’est évidemment ce que nous cherchons à éviter le plus possible.»
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Les professionnels de santé « entre consternation et dégoût » sur la gestion des masques
Après avoir fait face, pendant des semaines, à une pénurie d’équipements de protection, pharmaciens et soignants constatent, avec colère, que la grande distribution commercialisera, dès lundi, des centaines de millions de masques. Certains demandent leur réquisition.
Par François Béguin, Audrey Tonnelier, Béatrice Gurrey et Cécile Prudhomme Publié aujourd’hui à 12h11, mis à jour à 14h55
Médecins, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, kinésithérapeutes, podologues, toutes ces professions s’indignent en constatant que la grande et moyenne distribution a pu se procurer plusieurs centaines de millions de masques chirurgicaux, qui seront déversés sur le marché à partir du lundi 4 mai, alors qu’eux-mêmes en ont si cruellement manqué et subissent toujours rationnement et pénurie.
Jeudi 30 avril au soir, l’ensemble des ordres nationaux de ces professions a publié un communiqué commun d’une rare véhémence, sous le titre « Les masques tombent ». « Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût. Toute guerre a ses profiteurs », écrivent ces professionnels de santé, en demandant où étaient ces masques quand tous, « en prise directe avec la maladie, tremblaient et tombaient chaque matin ». Les annonces de la grande distribution qui se sont succédé mercredi et jeudi (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Système U, Lidl…) pour indiquer le nombre de millions de masques bientôt mis en vente, sont qualifiées de « surenchère de l’indécence ».
Carrefour en annonce 225 millions, en plus des 70 millions réservés pour les salariés du groupe, mais la direction de l’entreprise précise qu’« il n’y a pas de stockage, les masques arrivent au fur et à mesure. Dès le 4 mai, on pourra en vendre 10 millions, à prix coûtant, pas en rayon, mais en caisse ». De tels chiffres ne supposent-ils pas un certain stockage puisque ces masques sont reconditionnés par lots de 5 ou de 10, chaque client n’ayant droit qu’à deux lots ? Chez Leclerc, ce sont 170 millions de masques qui ont été « sécurisés » dans un premier temps mais bien davantage à terme. Là aussi, un rempaquetage a eu lieu pour les vendre dès lundi par paquets de dix. Il est à noter que ce sont les PDG des groupes qui se sont déplacés dans les médias pour annoncer les quantités à vendre, les prix, le conditionnement, faisant clairement de ces masques si désirés un produit d’appel grand public pour leurs super ou hypermarchés.
Demande de réquisition par l’Etat de ces stocks
Les professionnels de santé prennent soin de préciser, même si cela tombe sous le sens, qu’ils ne visent pas la vente de masques lavables en tissu ou de masques « grand public », offrant une protection moindre et destinés à « compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus », mais bien celle de masques chirurgicaux, dits FFP1, voire FFP2, les plus protecteurs, jusqu’ici réquisitionnés par l’Etat. Le groupe Agromousquetaires (celui d’Intermarché, Netto, Bricorama et d’autres enseignes) a annoncé pour sa part qu’il produirait lui-même 130 millions de masques FFP1 et FFP2 d’ici à décembre dans une usine à Ploërmel (Morbihan), après avoir acheté les deux machines ad hoc.
« Que ces stocks de masques aient été constitués depuis plusieurs semaines ou quelques jours, ils sont la manifestation qu’on ne cherche pas ou plus à équiper prioritairement les professionnels de santé, s’insurge l’ordre des infirmiers, par la voix de son président, Patrick Chamboredon. C’est intolérable et révoltant, alors que les équipements de protection nous font encore défaut. » Le même sentiment domine chez les médecins. « Nous sommes très en colère d’apprendre que des dizaines de millions de masques vont être vendus alors qu’on a dû gérer une pénurie profonde », réagit Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’ordre. La distribution de masques reste très parcimonieuse – 12 chirurgicaux et 6 FFP2 par semaine pour les médecins. « La réquisition par l’Etat de ces stocks me semble la suite logique », ajoute-t-il.
C’est cette réquisition qu’a demandée « instamment », jeudi soir, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, au ministre de la santé, Olivier Véran, dans une lettre ouverte. Après réquisition, ces masques doivent « être remis prioritairement aux populations en ayant le plus besoin », insiste le pharmacien : non seulement aux personnels de santé, mais aux Français les plus fragiles, comme les personnes âgées ou les dix millions de malades en affection longue durée (ALD). « Les grandes enseignes déstockent des masques à prix coûtant en envoyant des cartes de fidélité à leurs clients, comme on aurait une promo sur l’essence ou le Nutella. Mais comment les autorités peuvent-elles tenir un discours aussi contradictoire ? », s’insurge Gilles Bonnefond, président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Pour éviter tout dérapage, le gouvernement n’a d’ailleurs pas tardé à « réglementer le prix des masques à usage unique de type chirurgical », comme ce fut le cas pour les gels hydroalcooliques, en annonçant, vendredi 1er mai, que « le prix maximum de vente aux consommateurs des masques à usage unique (de type chirurgical) est fixé à 95 centimes d’euros, toutes taxes comprises, l’unité (soit 47,50 euros la boîte de 50 masques) ».
« J’ai perdu confiance »
De fait, les pharmaciens, qui se sont pliés aux injonctions du ministère de la santé en distribuant les masques au compte-gouttes, par lots strictement contingentés selon les professions, se sentent floués. Durant des mois, ils ont géré les masques d’Etat, gratuits et réquisitionnés, fait face aux supplications de leur patientèle pour obtenir un seul de ces précieux masques pour aller passer une IRM, sans pouvoir y répondre favorablement, et constatent aujourd’hui le tsunami commercial qui s’apprête à déferler. « Des millions de masques dorment dans des entrepôts et nous, nous n’en avons pas ? », s’étrangle une pharmacienne de la banlieue parisienne. « J’ai perdu confiance et je suis à deux doigts de vendre l’officine », dit-elle.
Carine Wolf-Thal, la présidente de l’ordre des pharmaciens, qui s’était réjouie le 26 avril de la possibilité de vendre enfin des masques au grand public, dit éprouver « colère, frustration, indignation et sentiment de trahison ». Comment avoir expliqué des semaines durant qu’il fallait être solidaire des personnels de santé et se retrouver si démuni ? Lucien Bennatan, président de Pharmacie référence groupe (PHR), a sa propre explication. Lorsque le gouvernement a annoncé, par le décret du 23 mars, la réquisition des masques FFP2 et des masques de protection respiratoire présents sur le territoire national, sous la responsabilité du ministère de la santé, rien n’empêchait les officines de se procurer des masques à l’étranger, soutient-il.
Mais les pharmaciens, regrette M. Benattan, se sont pliés au discours politique dominant, tandis que les grandes surfaces constituaient, elles, des stocks et annonçaient, jeudi 30 avril, un accord pour leur commercialisation avec le ministère de l’économie, sous la responsabilité de la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. « Il n’était pas tenable longtemps d’expliquer aux gens que les masques ne protégeaient pas d’un virus propagé par voie aérienne. Les pharmaciens auraient dû réagir en professionnels de santé en cherchant à en acquérir dès que possible », dit-il.
Au cabinet de la secrétaire d’Etat, on souligne que depuis le décret du 23 mars, les acteurs privés – collectivités locales, grandes entreprises et donc grande distribution – ont la possibilité d’importer des masques, notamment de type FFP2. Mais ils sont tenus de déclarer toute importation supérieure à 5 millions de masques sur un trimestre, l’Etat se gardant le droit de réquisitionner tout ou partie de la marchandise en cas de nécessité pour le système de santé (il doit alors le faire dans un délai de soixante-douze heures après la demande).
« Il y a une grande confusion entre les commandes de masques et ce qui est stocké en France. Chaque semaine, des masques arrivent effectivement nombreux, mais les millions de masques qu’annonce la grande distribution, ce sont des commandes organisées qui vont arriver progressivement », a précisé Agnès Pannier-Runacher, vendredi 1er mai sur RTL.
« Il y a peut-être eu un vide juridique : parce que les pharmaciens ne savaient pas s’ils seraient autorisés à vendre des masques, ils n’ont pas pris les devants pour en commander. C’est la limite d’une profession hyperréglementée… », glisse une source proche du dossier. Mais aucune réponse n’était encore parvenue au Monde, vendredi matin, à la question posée la veille au ministère de la santé sur l’exaspération des soignants et des pharmaciens.
François Béguin, Audrey Tonnelier, Béatrice Gurrey et Cécile Prudhomme
Les professionnels de santé « entre consternation et dégoût » sur la gestion des masques
Après avoir fait face, pendant des semaines, à une pénurie d’équipements de protection, pharmaciens et soignants constatent, avec colère, que la grande distribution commercialisera, dès lundi, des centaines de millions de masques. Certains demandent leur réquisition.
Par François Béguin, Audrey Tonnelier, Béatrice Gurrey et Cécile Prudhomme Publié aujourd’hui à 12h11, mis à jour à 14h55
Médecins, infirmiers, sages-femmes, chirurgiens-dentistes, pharmaciens, kinésithérapeutes, podologues, toutes ces professions s’indignent en constatant que la grande et moyenne distribution a pu se procurer plusieurs centaines de millions de masques chirurgicaux, qui seront déversés sur le marché à partir du lundi 4 mai, alors qu’eux-mêmes en ont si cruellement manqué et subissent toujours rationnement et pénurie.
Jeudi 30 avril au soir, l’ensemble des ordres nationaux de ces professions a publié un communiqué commun d’une rare véhémence, sous le titre « Les masques tombent ». « Aujourd’hui, la consternation s’allie au dégoût. Toute guerre a ses profiteurs », écrivent ces professionnels de santé, en demandant où étaient ces masques quand tous, « en prise directe avec la maladie, tremblaient et tombaient chaque matin ». Les annonces de la grande distribution qui se sont succédé mercredi et jeudi (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Système U, Lidl…) pour indiquer le nombre de millions de masques bientôt mis en vente, sont qualifiées de « surenchère de l’indécence ».
Carrefour en annonce 225 millions, en plus des 70 millions réservés pour les salariés du groupe, mais la direction de l’entreprise précise qu’« il n’y a pas de stockage, les masques arrivent au fur et à mesure. Dès le 4 mai, on pourra en vendre 10 millions, à prix coûtant, pas en rayon, mais en caisse ». De tels chiffres ne supposent-ils pas un certain stockage puisque ces masques sont reconditionnés par lots de 5 ou de 10, chaque client n’ayant droit qu’à deux lots ? Chez Leclerc, ce sont 170 millions de masques qui ont été « sécurisés » dans un premier temps mais bien davantage à terme. Là aussi, un rempaquetage a eu lieu pour les vendre dès lundi par paquets de dix. Il est à noter que ce sont les PDG des groupes qui se sont déplacés dans les médias pour annoncer les quantités à vendre, les prix, le conditionnement, faisant clairement de ces masques si désirés un produit d’appel grand public pour leurs super ou hypermarchés.
Demande de réquisition par l’Etat de ces stocks
Les professionnels de santé prennent soin de préciser, même si cela tombe sous le sens, qu’ils ne visent pas la vente de masques lavables en tissu ou de masques « grand public », offrant une protection moindre et destinés à « compléter utilement l’arsenal de défense contre le virus », mais bien celle de masques chirurgicaux, dits FFP1, voire FFP2, les plus protecteurs, jusqu’ici réquisitionnés par l’Etat. Le groupe Agromousquetaires (celui d’Intermarché, Netto, Bricorama et d’autres enseignes) a annoncé pour sa part qu’il produirait lui-même 130 millions de masques FFP1 et FFP2 d’ici à décembre dans une usine à Ploërmel (Morbihan), après avoir acheté les deux machines ad hoc.
« Que ces stocks de masques aient été constitués depuis plusieurs semaines ou quelques jours, ils sont la manifestation qu’on ne cherche pas ou plus à équiper prioritairement les professionnels de santé, s’insurge l’ordre des infirmiers, par la voix de son président, Patrick Chamboredon. C’est intolérable et révoltant, alors que les équipements de protection nous font encore défaut. » Le même sentiment domine chez les médecins. « Nous sommes très en colère d’apprendre que des dizaines de millions de masques vont être vendus alors qu’on a dû gérer une pénurie profonde », réagit Jean-Marcel Mourgues, vice-président du Conseil national de l’ordre. La distribution de masques reste très parcimonieuse – 12 chirurgicaux et 6 FFP2 par semaine pour les médecins. « La réquisition par l’Etat de ces stocks me semble la suite logique », ajoute-t-il.
C’est cette réquisition qu’a demandée « instamment », jeudi soir, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, au ministre de la santé, Olivier Véran, dans une lettre ouverte. Après réquisition, ces masques doivent « être remis prioritairement aux populations en ayant le plus besoin », insiste le pharmacien : non seulement aux personnels de santé, mais aux Français les plus fragiles, comme les personnes âgées ou les dix millions de malades en affection longue durée (ALD). « Les grandes enseignes déstockent des masques à prix coûtant en envoyant des cartes de fidélité à leurs clients, comme on aurait une promo sur l’essence ou le Nutella. Mais comment les autorités peuvent-elles tenir un discours aussi contradictoire ? », s’insurge Gilles Bonnefond, président de l’Union de syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Pour éviter tout dérapage, le gouvernement n’a d’ailleurs pas tardé à « réglementer le prix des masques à usage unique de type chirurgical », comme ce fut le cas pour les gels hydroalcooliques, en annonçant, vendredi 1er mai, que « le prix maximum de vente aux consommateurs des masques à usage unique (de type chirurgical) est fixé à 95 centimes d’euros, toutes taxes comprises, l’unité (soit 47,50 euros la boîte de 50 masques) ».
« J’ai perdu confiance »
De fait, les pharmaciens, qui se sont pliés aux injonctions du ministère de la santé en distribuant les masques au compte-gouttes, par lots strictement contingentés selon les professions, se sentent floués. Durant des mois, ils ont géré les masques d’Etat, gratuits et réquisitionnés, fait face aux supplications de leur patientèle pour obtenir un seul de ces précieux masques pour aller passer une IRM, sans pouvoir y répondre favorablement, et constatent aujourd’hui le tsunami commercial qui s’apprête à déferler. « Des millions de masques dorment dans des entrepôts et nous, nous n’en avons pas ? », s’étrangle une pharmacienne de la banlieue parisienne. « J’ai perdu confiance et je suis à deux doigts de vendre l’officine », dit-elle.
Carine Wolf-Thal, la présidente de l’ordre des pharmaciens, qui s’était réjouie le 26 avril de la possibilité de vendre enfin des masques au grand public, dit éprouver « colère, frustration, indignation et sentiment de trahison ». Comment avoir expliqué des semaines durant qu’il fallait être solidaire des personnels de santé et se retrouver si démuni ? Lucien Bennatan, président de Pharmacie référence groupe (PHR), a sa propre explication. Lorsque le gouvernement a annoncé, par le décret du 23 mars, la réquisition des masques FFP2 et des masques de protection respiratoire présents sur le territoire national, sous la responsabilité du ministère de la santé, rien n’empêchait les officines de se procurer des masques à l’étranger, soutient-il.
Mais les pharmaciens, regrette M. Benattan, se sont pliés au discours politique dominant, tandis que les grandes surfaces constituaient, elles, des stocks et annonçaient, jeudi 30 avril, un accord pour leur commercialisation avec le ministère de l’économie, sous la responsabilité de la secrétaire d’Etat Agnès Pannier-Runacher. « Il n’était pas tenable longtemps d’expliquer aux gens que les masques ne protégeaient pas d’un virus propagé par voie aérienne. Les pharmaciens auraient dû réagir en professionnels de santé en cherchant à en acquérir dès que possible », dit-il.
Au cabinet de la secrétaire d’Etat, on souligne que depuis le décret du 23 mars, les acteurs privés – collectivités locales, grandes entreprises et donc grande distribution – ont la possibilité d’importer des masques, notamment de type FFP2. Mais ils sont tenus de déclarer toute importation supérieure à 5 millions de masques sur un trimestre, l’Etat se gardant le droit de réquisitionner tout ou partie de la marchandise en cas de nécessité pour le système de santé (il doit alors le faire dans un délai de soixante-douze heures après la demande).
« Il y a une grande confusion entre les commandes de masques et ce qui est stocké en France. Chaque semaine, des masques arrivent effectivement nombreux, mais les millions de masques qu’annonce la grande distribution, ce sont des commandes organisées qui vont arriver progressivement », a précisé Agnès Pannier-Runacher, vendredi 1er mai sur RTL.
« Il y a peut-être eu un vide juridique : parce que les pharmaciens ne savaient pas s’ils seraient autorisés à vendre des masques, ils n’ont pas pris les devants pour en commander. C’est la limite d’une profession hyperréglementée… », glisse une source proche du dossier. Mais aucune réponse n’était encore parvenue au Monde, vendredi matin, à la question posée la veille au ministère de la santé sur l’exaspération des soignants et des pharmaciens.
François Béguin, Audrey Tonnelier, Béatrice Gurrey et Cécile Prudhomme
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
une bonne action du top 14 et serin et jaja en font partie bravo à eux
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-top-14-s-engage-pour-les-petits-freres-des-pauvres/1131482
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marchal- Centre de presse
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Re: Rugby et Coronavirus
https://www.ladepeche.fr/2020/05/03/stade-toulousain-un-mur-de-soutien-bientot-lance,8871863.php
Toulouse. Stade Toulousain : un "Mur de Soutien" bientôt lancé
L’annulation de la fin de saison de Top 14 de rugby, pour cause de coronavirus, fragilise l’économie du Stade Toulousain. Pour boucler son budget, le club rouge et noir comptait sur les recettes billetterie, restauration et partenariats des cinq matches restant à jouer, sans compter sur d’éventuelles phases finales. Sans matches, pas de rentrées. Et sans rentrées, difficile de payer les salaires des 150 salariés du club. C’est en misant sur l’attachement des Toulousains à leur club que le président Didier Lacroix veut essayer de s’en sortir. Il va lancer, dans les jours qui viennent, un "Mur de Soutien". Tous ceux qui le souhaitent pourront y acheter une ou plusieurs briques, pour un montant de 30 € l’unité.
Baisses de salaire ?
Dans une vidéo adressée récemment aux abonnés du club, Didier Lacroix a indiqué la marche que suivrait le Stade : "Je n’irai pas demain matin au tribunal de commerce déposer le bilan. Mais les joueurs comme tous les salariés, et moi le premier, sont conscients qu’il va y avoir des efforts à faire sur les conditions, y compris salariales, des uns et des autres. Et on adaptera les situations en fonction de la nature du désastre économique qu’on nous annonce". Les joueurs du Stade, comme ceux de l’ensemble des clubs du Top 14, ont entamé cette semaine des discussions à la Ligue de rugby professionnel, pour envisager d’éventuelles baisses de salaire. Les abonnés du Stade, eux, ont pris les devants. Dès le 22 avril, ils ont lancé une pétition en ligne, pour appeler tous les abonnés à ne pas demander le remboursement des cinq matches qui restaient à jouer en championnat. Hier, la pétition avait rassemblé 746 signatures. Bel exemple de soutien en temps de crise.
C. Dm
Toulouse. Stade Toulousain : un "Mur de Soutien" bientôt lancé
L’annulation de la fin de saison de Top 14 de rugby, pour cause de coronavirus, fragilise l’économie du Stade Toulousain. Pour boucler son budget, le club rouge et noir comptait sur les recettes billetterie, restauration et partenariats des cinq matches restant à jouer, sans compter sur d’éventuelles phases finales. Sans matches, pas de rentrées. Et sans rentrées, difficile de payer les salaires des 150 salariés du club. C’est en misant sur l’attachement des Toulousains à leur club que le président Didier Lacroix veut essayer de s’en sortir. Il va lancer, dans les jours qui viennent, un "Mur de Soutien". Tous ceux qui le souhaitent pourront y acheter une ou plusieurs briques, pour un montant de 30 € l’unité.
Baisses de salaire ?
Dans une vidéo adressée récemment aux abonnés du club, Didier Lacroix a indiqué la marche que suivrait le Stade : "Je n’irai pas demain matin au tribunal de commerce déposer le bilan. Mais les joueurs comme tous les salariés, et moi le premier, sont conscients qu’il va y avoir des efforts à faire sur les conditions, y compris salariales, des uns et des autres. Et on adaptera les situations en fonction de la nature du désastre économique qu’on nous annonce". Les joueurs du Stade, comme ceux de l’ensemble des clubs du Top 14, ont entamé cette semaine des discussions à la Ligue de rugby professionnel, pour envisager d’éventuelles baisses de salaire. Les abonnés du Stade, eux, ont pris les devants. Dès le 22 avril, ils ont lancé une pétition en ligne, pour appeler tous les abonnés à ne pas demander le remboursement des cinq matches qui restaient à jouer en championnat. Hier, la pétition avait rassemblé 746 signatures. Bel exemple de soutien en temps de crise.
C. Dm
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Scalp- Team modo
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Re: Rugby et Coronavirus
150 salariés, mazette c'est une grosse structure, vont pouvoir tailler dans le vif.
Coté salaire ça ne doit pas être trop mal non plus.
C'est là qu'on va pouvoir juger de l'attachement des Toulousains à leur club, surtout que le Foot pro plonge.
Coté salaire ça ne doit pas être trop mal non plus.
C'est là qu'on va pouvoir juger de l'attachement des Toulousains à leur club, surtout que le Foot pro plonge.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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