ITW de Laurent Marti dans SO du 27/08/09

http://www.sudouest.com/gironde/sports/rugby/article/688759/mil/5029230.html

RUGBY PRO D2 : L'UNION BORDEAUX-BÈGLES DÉBUTE SA SAISON SAMEDI À LYON 18 H 30, PRÉSIDENT. Poursuivant sa quête de développement, Laurent Marti espère qu'un mieux sportif tirera le club vers le haut. Mais pose la question de son avenir si rien n'a bougé économiquement d'ici juin
« C'est l'année charnière »

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Laurent Marti accueillant l'ailier Martin Jagr, recrue vedette de l'intersaison. (PHOTO LAURENT THEILLET)

Un rendez-vous aujourd'hui avec les Girondins pour évoquer l'organisation du match contre Agen au stade Chaban-Delmas, un repas demain avec ses joueurs qu'il accompagnera à Lyon samedi, le tout entre deux déplacements à l'étranger pour sa société. Laurent Marti, président de l'Union de puis 2007, poursuit son combat pour rehisser le rugby bordelais au sommet. Toujours volontariste malgré les écueils. Mais pas naïf.

« Sud Ouest.

» Quel regard portez-vous sur la préparation ?

Laurent Marti. Je n'ai pu assister qu'à un seul match, contre Northampton (14-19). Mais je sais que les joueurs ont travaillé très dur physiquement. C'est un point positif car on avait des remontées que le travail dans ce domaine n'était pas assez rigoureux, régulier. On a pris des décisions et Ludovic Loustau (NDLR : nouveau préparateur physique) nous apporte beaucoup de satisfactions.

L'intersaison a été marquée par un renouvellement de l'effectif.
Est-ce compatible avec la volonté d'avoir des résultats rapidement ?

Il y a deux ans, à mon arrivée, nous avions dû reconstituer un groupe dans l'urgence. Et les deux dernières saisons, on n'a pas eu de bons résultats. Il était donc nécessaire d'effectuer une réévaluation : on a ciblé les joueurs à fort potentiel pour les conserver et nous avons laissé partir ceux qui n'étaient pas au niveau attendu. Fred (Garcia) connaît ce groupe depuis trois ans et a eu le temps de peaufiner ce qu'il cherchait, tandis que Vincent (Etcheto) est arrivé avec son oeil. On a essayé que les garçons soient interchangeables sans que cela nuise à la qualité de l'équipe.

Le recrutement est composé essentiellement de jeunes joueurs français.
Cela reste une volonté ou une conséquence des moyens financiers limités ?

C'est une conviction. J'avais annoncé lors de mon arrivée que je souhaitais que l'on s'appuie d'abord sur les jeunes issus de notre formation, puis sur ceux qui n'avaient pas leur chance dans les grands clubs de Top 14 mais qui ont pourtant de la qualité.

De plus, le rugby est un sport de solidarité, où la communication est primordiale et je pense qu'il est plus facile d'y arriver avec des gens partageant la même culture, la même langue. Et vu nos moyens, on ne peut évidemment pas recruter de stars.

Mais la contrepartie n'est-elle pas l'irrégularité de la saison passée ?

Je ne pense pas. Elle était due à une mauvaise préparation physique et un groupe inégal. Aujourd'hui, les jeunes sont formés plus tôt et sont vite mâtures : il suffit de regarder la dernière journée de Top 14.

Pensez-vous aujourd'hui avoir optimisé l'équation moyens financiers - qualité du groupe ?

On s'est renforcé intelligemment, oui. C'est la vérité du terrain qui le dira mais j'attends que ce groupe, le meilleur qu'on ait eu depuis un moment, atteigne au moins la huitième place cette année. Il faut être réaliste, il y a six ou sept équipes mieux armées. Nous, nous avons un effectif en devenir qui, je pense, donnera sa pleine mesure la saison prochaine. Après, il y a des surprises et on pourrait en être une.

Vous faîtes de cette saison une année cruciale ?

Complètement. J'attends de meilleurs résultats sportifs et que nous arrivions enfin à convaincre tous les Girondins à nous aider à constituer un grand club. À titre personnel, j'ai beaucoup fait, beaucoup donné et je ne pourrais pas continuer éternellement. Mais je suis de ceux qui pensent aussi que si on a un budget faible, pas assez de soutien, c'est qu'il y a des raisons. Lesquelles ? Je ne sais pas exactement mais on va continuer à travailler, innover. L'ouverture du capital la saison passée a été une demi-réussite mais a apporté de nouveaux actionnaires, on multiplie les rencontres avec les chefs d'entreprise. Mais il est clair que c'est une année charnière. Ayons des résultats et là, si ça ne suit pas...

Avez-vous reçu des signes plus positifs des collectivités ?

Oui. Le match au stade Chaban-Delmas en est un : Alain Juppé a oeuvré et tranché pour que ce soit possible. Le projet du nouveau stade est également très important car on sait que cela s'accompagnera d'un développement économique. Maintenant, avant que cela soit réalisé, il faut assurer le présent. Je le supporte seul et il faut absolument que l'on soit plus nombreux à participer.

L'entrepreneur bordelais Patrice Pichet est devenu un partenaire maillot de l'Aviron Bayonnais.
Comment avez-vous réagi ?

Cela fait partie des choses qui m'échappent. Je l'avais rencontré il y a 18 mois, je lui avais fait la description complète de notre projet. Il m'avait dit être intéressé et il est revenu proposer un partenariat de 500 euros. J'ai essayé de le convaincre de miser un peu plus, en vain.

La réussite des Girondins est-elle une difficulté supplémentaire ?

Non, au contraire ! Nous nous entendons très bien, j'ai une grande admiration pour Jean-Louis Triaud et Alain Deveseleer qui sont pragmatiques, travaillent très bien. Jean-Louis nous donne un coup de main dès qu'il le peut et le prouve avec la préparation du match à Chaban-Delmas. Je suis convaincu qu'il y a la place pour tout le monde : le foot, le rugby, le basket, le handball... Le haut niveau dynamise, apporte une image de marque d'une ville et c'est un excellent moyen pour les entrepreneurs de se rencontrer et faire du business.

Et le projet d'un grand stade et d'un autre de rugby sont-ils compatibles ?

Il ne faut pas se mentir : Bordeaux, la Gironde même, a besoin d'un grand stade. Après, Chaban-Delmas est trop grand pour le rugby. On arrive à la conclusion qu'il faut un grand stade et un autre pour le rugby.

Où en êtes-vous de votre côté ?

Il y a la volonté des hommes politiques. Ils ont discuté avec des opérateurs privés autour d'un partenariat privé-public. Mais une des contraintes est que le stade (NDLR : le foncier) appartient au CA Bègles et il faut dans un premier temps que son président, Christian Bagate, autorise l'opération. Il y a des réunions de travail. Ça avance.

Concrètement, vous vous donnez combien de temps encore ?

Sportivement, nous repartons sur un cycle de deux ans. Mais si au bout de cette saison, je suis obligé de mettre à nouveau de l'argent à titre personnel pour boucler le budget, il faudra se mettre autour d'une table car ce serait insupportable pour moi.
Auteur : Propos recueillis par nicolas le gardien
n.legardien@sudouest.com

Que l'agence immobilière du quartier donne 500€ OK. Que P. Pichet en offre lui aussi 500, c'est une honte. C'est même insultant quand on sait qu'il va ensuite financer l'AB et surement pas pour des crépinettes.

Celui qui s'exprime aujourd'hui dans SO c'est le président Marti et autant dire que ce n'est pas d'un optimisme fou

Rappelons que par rapport à l'objectif initial, cette année aurait du être celle de la (potentielle) montée en Top 14. Evidemment cela parraissait peu probable mais avait le mérite de marquer l'ambition de ce président volontaire. Au lieu de quoi mr Marti parle d'une année charnière où l'on sent bien que, si la situation devait végéter ,sans doute serait-il amené à revoir son investissement dans le club.

On le comprend quand on voit que :
-pouvoir jouer un match à Chaban est présenté comme un "signe positif" envers le club alors que si je ne m'abuse ce stade est encore MUNICIPAL et non propriété des seuls footeux ..... franchement c'est triste d'en être là, et ce n'est pas un chose à raconter à un stadiste toulousain qui depuis toujours à 2 jardins à disposition

- des investisseurs potentiels locaux se tournent vers d'autres clubs de la région, hier Afflelou aujourd'hui Pichet....cela devrait quand même interpellé nos politiques sur l'attractivité économique de notre ville !!!

Les raisons de ce manque d'investissement des partenaires publics et privés sont incompréhensibles pour Marti comme pour nous tous. ( à l'heure ou lon reparle de trouver 250 ME pour un nouveau stade)

Faute de mieux ,que le président sache qu'il peut compter sur le nôtre de soutien...en attendant que l'un d'entre nous décroche la cagnote de l'Euromillions

patrick a écrit:
Que l'agence immobilière du quartier donne 500€ OK. Que P. Pichet en offre lui aussi 500, c'est une honte. C'est même insultant quand on sait qu'il va ensuite financer l'AB et surement pas pour des crépinettes.

C'est curieux... je me demande pourquoi ça ne m'étonne pas vraiment.

Pour le Stade, si les footeux déménagent, je me demande dans quelle mesure, Chaban Delmas...

Chaban, c'est super bien placé, pas trop loin de Bègles, ni du Bouscat, ni du centre de Bdx. Il y a des loges, un stade quand même bien sympa architecturalement, avec tout ce qu'il faut niveau infrastructures.
Par ailleurs, il ne demande qu'à être "aéré". Pour y aller de temps en temps voir les Girondins, on doit pouvoir sans problème le faire passer de 32.000 à 20.000-25.000 en espaçant les sièges (très très serrés à mon goût).
20.000 places, ça ferait encore beaucoup, c'est certain, mais je suis certain qu'en jouant à Chaban, l'Union acquiererait une aura incomparable par rapport à ce qu'elle est maintenant.

Et ce, aussi bien auprès des investisseurs, que du public bordelais.

Ce que je raconte peut sembler farfelus, mais est-ce qu'un réaménagement de Chaban ne reviendrait pas beaucoup moins cher que la construction d'un nouveau stade avec loges et tout le toutim...?

Ramener Chaban à 20.000 par exemple en supprimant les virages et en les transformant en zones de vie (accueil des supporters et partenaires, restaurant, marchandaising, etc) ça ne serait pas donner non plus. De plus, comment le faire vivre en semaine sachant qu'il ne serait pas apte aux entrainements et peu attractif en terme de restauration. Qui continuera a accepter de payer l'entretien du béton vieillissant ? Quand à la proximité joueurs/public, n'en parlons pas. La solution Moga avec nouvelles tribunes et Surface d'accueil derrière les en-buts et éventuellement extension de la tribune Océan serait peut être plus adaptée. En plus, cette opération pourrait sans doute être progressive. Après, quoi faire de Chaban ??? Quand la rouille aura suffisamment fait son oeuvre, la destruction sera surement assez logique et même réclamée pour raison de sécurité. On aurait alors peut être droit à un Parc Chaban ou à l'extension Chaban du CHU.

Enfin, on n'en est pas là. D'abord, commençons par gagner des matchs pour démontrer que le Moga actuel ne suffit pas.

Chaban détruit, ça me surprendrait. N'oublions pas que son architecture (toiture sans piliers) fut révolutionnaire et que cette même toiture est protégée...
Alors si on demande à construire un nouveau stade pour les girondins au pretexte que l'on ne peut toucher à cette toiture, et que derrière, on détruit le stade Chaban... j'avoue que je ne comprendrais pas.

De ce fait, je pars du principe qu'il sera conservé et entretenu...
Quand à sa restructuration, je parlais juste d'espacer les sièges qui sont hyper serrés... donc d'un coût quasi nul...

Chaban est un beau stade certes, il était même moderne ... en 36. Dans sa configuration actuelle, il n'est malheureusement plus totalement adapté aux exigences du sport professionnel et il n'y a plus grand monde pour en vouloir. S'il n'est réellement pas modifiable en profondeur, qu'en faire sinon le laisser s'écrouler

Pour en revenir au problème plus immédiat de L. Marti et plus particulièrement de l'Union, il faut absolument que de nouveaux partenaires (et notamment quelques gros) aient envie de venir pousser avec nous. A nous aussi de profiter de nos relations et de nos vies professionnelles (quand on le peut) pour les y inciter. Ce sont souvent les petits ruisseaux qui font les grandes rivières.