Derniers sujets
» UBB: Prolongations signatures Départs Saison 2025/2026par Dr. Gregory Bouse Aujourd'hui à 19:35
» 10ᵉ journée : Vannes / UBB
par Dr. Gregory Bouse Aujourd'hui à 19:18
» XV de France (partie en cours)
par densnewzealand Aujourd'hui à 19:05
» Autres Clubs
par marchal Aujourd'hui à 15:50
» Yann Lesgourgues
par marchal Aujourd'hui à 15:00
» Mateo GARCIA
par Scalp Aujourd'hui à 13:10
» Podcast : Les UBBistes
par nadoloubb Aujourd'hui à 13:06
» Romain Buros
par Scalp Aujourd'hui à 11:37
» Bourse des places de match
par Kmary Aujourd'hui à 10:47
» Demandes de billets et déplacements saison 24/25
par krahknardz Aujourd'hui à 0:26
» Equipe de France à 7 (hommes)
par krahknardz Hier à 23:48
» Transferts (Autres clubs)
par Switch Hier à 23:44
» Matthieu Jalibert
par Scalp Hier à 20:19
» Mahamadou Diaby
par Scalp Hier à 17:37
» 12ᵉ journée : Castres / UBB
par Scalp Hier à 12:59
» Les Lionnes 2024-2025
par marchal Mar 19 Nov 2024 - 17:19
» Live twitch Gauthier Baudin
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 17:18
» Equipes de France Jeunes
par marchal Mar 19 Nov 2024 - 14:02
» Arthur Retière
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 10:17
» Musique !!!
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 4:13
» Ben Tameifuna
par Scalp Lun 18 Nov 2024 - 15:02
» Que deviennent nos anciens joueurs ?
par marchal Lun 18 Nov 2024 - 13:13
» XV de France (partie en cours)
par Scalp Dim 17 Nov 2024 - 11:14
» Ou voir les matchs de l'Union ?
par Lawrence the Hammer Sam 16 Nov 2024 - 17:41
» Autres joueurs
par marchal Sam 16 Nov 2024 - 14:43
» Le rugby et son évolution
par Scalp Sam 16 Nov 2024 - 11:42
» Zaccharie Affane
par Scalp Sam 16 Nov 2024 - 11:41
» Pro D2 : Autres matchs
par Roberto Miopalmo Sam 16 Nov 2024 - 9:15
» Tevita Tatafu
par Scalp Jeu 14 Nov 2024 - 19:01
» L'histoire de l'UBB
par marchal Jeu 14 Nov 2024 - 14:23
Coupe du Monde 2023 en France
+35
Ribouldingue
ced33
L'Eclair
Etchetera
willoush
Charles_ubb
Bordelais exilé ds le 31
Tothor
igziabeher
SympathyForTheDevil
S.K.I.T.O
zizou46
biscouette
krahknardz
jean33270
Yatangaki
marchal
densnewzealand
nadoloubb
guillaume ubb
Gman
Dr. Gregory Bouse
tire-bouchon
FrenchKick
Big'Ben
jeanlia
Roberto Miopalmo
léopold
flavio33
le radis
sudiste
patrick
Switch
grospaquet31
Scalp
39 participants
AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté terrain :: Rugby mondial (hors EDF)
Page 7 sur 40
Page 7 sur 40 • 1 ... 6, 7, 8 ... 23 ... 40
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Rugby : la Namibie qualifiée pour le Mondial-2023 dans la poule de la France
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-de-rugby/rugby-la-namibie-qualifiee-pour-le-mondial-2023-dans-la-poule-de-la-france-11612055.php
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-de-rugby/rugby-la-namibie-qualifiee-pour-le-mondial-2023-dans-la-poule-de-la-france-11612055.php
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Date d'inscription : 11/09/2018
Re: Coupe du Monde 2023 en France
D’ailleurs notre groupe au vu des récents résultats de l’Italie est très abordable. Voire permettant une belle montée en puissance. Nous aurons notre match référence d’entrée. Puis ensuite de quoi se mettre le groupe à niveau pour les quarts.
densnewzealand- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 4507
Localisation : sud langonnais
Date d'inscription : 14/01/2017
Humeur : variable
Age : 61
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Enquete-sur-les-frais-de-vtc-de-claude-atcher-sur-les-comptes-de-france-2023/1343202
Enquête sur les frais de VTC de Claude Atcher sur les comptes de France 2023
Mis en cause dans la dégradation du climat social à « France 2023 », le directeur général du GIP, Claude Atcher, fait peser sur les comptes de la société des frais indus de VTC, depuis plus de deux ans.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
« Je vais vous donner une image pour bien comprendre : même si vous êtes le directeur d'un département au GIP, avant d'acheter une boîte de trombones, il faut que Claude Atcher vous donne sa validation, assure un salarié passé par le Groupement d'intérêt public. Pour des goodies, par exemple deux ballons avec le logo France 2023, pour des dépenses à une ou deux dizaines d'euros, même chose. On l'a entendu hurler dans l'open space, pour une dépense insignifiante, que c'était SA Coupe du monde et SON argent. »
Mois après mois, la structure qui pilote l'organisation du Mondial en France (du 8 septembre au 28 octobre) s'est étoffée, en nombre et en compétences. Mais à entendre plusieurs témoins, un principe n'a jamais bougé : « Claude Atcher cherche en permanence à déresponsabiliser les directeurs de service. Ils ne décident de rien, ou de pas grand-chose. Après votre premier article (une quinzaine de salariés ou anciens salariés décrivaient un management brutal), dès la première réponse de la direction du GIP, donc de Claude Atcher lui-même, il est écrit que sans M. Atcher, sans son autorité et son leadership, il est pratiquement impossible d'organiser cette Coupe du monde. Voilà l'idée qu'il essaie d'insinuer. »
« Ce qui est complètement insensé, disent plusieurs anciens du GIP, puisque aujourd'hui, tout est sur des rails. Les 48 matches de la Coupe du monde seront livrés, c'est une certitude. » À Paris, au 24 de la rue Saint-Victor, le « Dégé » valide tout, tamponne tout, décide de tout. La personnification est totale.
« Citez-moi le nom d'une seule personne de l'organisation qui, depuis la création du GIP en 2018 (la FFR détient 62 %, l'État 37 %, le CNOSF 1 %), a pris la parole en public ou dans les médias, interroge un ancien responsable. Vous ne trouverez pas. En revanche, pour Roland-Garros ou pour les Jeux de Paris 2024, vous trouverez. Claude ne le supporterait pas et personne ne s'y risquerait. C'est dommage car il a la chance de travailler avec de très bons experts. Mais c'est SA Coupe du monde, SON argent. Essayez de savoir combien de personnes composent le cabinet qui organise son agenda, ses discours, ses déplacements... C'est une entreprise dans l'entreprise. Le projet est-il de soutenir la promotion de Claude Atcher ou d'organiser une Coupe du monde ? Il phagocyte tout, signe tout et gare à celui qui prend une décision. »
Une signature de contrat qui pose question avec la société Be On Coaching
Depuis le 24 juin, deux inspecteurs du travail, saisis par le ministère des Sports après la lecture des articles de L'Équipe, ont commencé leurs investigations et procédé aux premiers entretiens individuels. Ces investigations devraient durer de longues semaines. « En interne, nous ont affirmé plusieurs témoins, Claude Atcher fait circuler l'idée qu'on finit toujours par savoir qui a parlé à l'inspection du travail. »
C'est donc Claude Atcher qui signe tous les contrats du GIP. Tous ? Non, ce n'est pas la signature du DG qui figure en bas du contrat de prestation de service passé avec Be On Coaching au mois de janvier dernier pour l'animation d'ateliers de développement personnel, de renforcement musculaire et d'éducation à la nutrition prodigués aux apprentis assistants des directeurs de site de France 2023. La signature, c'est celle du président Jacques Rivoal, qui n'a aucune fonction exécutive au sein de la société.
Le paraphe en bas du contrat n'est pas la seule singularité entourant ce marché. Que les éventuels candidats à ce genre de mission ne se jettent pas la pierre d'avoir loupé une affaire. Qu'ils ne se reprochent pas leur manque de vigilance. Cet appel d'offres n'est pas resté longtemps consultable sur le site officiel de France 2023. Deux à trois semaines, tout au plus. Il a échappé à tout le monde, sauf à Be On Coaching qui, selon nos informations, fut le seul candidat à soumissionner.
Contrairement à d'autres recrutements ou commandes de marchés publics, cette annonce n'a été publiée que sur le site Internet France 2023, sans être relayée sur les réseaux sociaux (comme LinkedIn) comme cela est arrivé à de nombreuses reprises pour des postes de juriste, d'adjoint au programme « volontaires » ou de chargé d'activation sponsoring. Comme c'est arrivé aussi, le mois dernier, pour une offre de prestation de sécurité en vue du TQA (Tournoi de qualification Afrique) ou, encore plus récemment, concernant un marché de prestations de sécurité privée pour le « France 2023 Rugby Tour ».
Ce marché a semble-t-il bénéficié d'un traitement spécial. « Dans ce dossier, tout s'est passé en sous-marin », résume une source. Un autre détail a son importance dans ce contrat. C'est son prix, juste en deçà du seuil des 90 000 euros, qui a permis à la direction du GIP de ne pas déclarer cet appel d'offres au BOAMP (Bulletin officiel des annonces de marchés publics), ce qui aurait mécaniquement augmenté sa diffusion et donc les potentielles candidatures. En général, les antennes des inspecteurs des finances ont tendance à vibrer quand elles détectent des marchés publics clôturés autour de 88 ou 89 000 euros.
À croire que le GIP tenait à ce que ce marché n'échappe pas à Be On Coaching. Fondée en 2014, cette société possède un siège social à Bordeaux et un actionnaire unique, Frédéric Ourabah. Une visite éclair des réseaux sociaux du dirigeant suffit à trouver trace de la mission en lien avec le GIP et ses apprentis. « Travailler sur l'activation du système sympathique @campus2023 », écrit-il en mai sur son compte Instagram. Le message est beaucoup plus développé sur sa page LinkedIn.
Frédéric Oubarah n'est pas un inconnu pour Claude Atcher et Benoît Rover, chargé de l'administration du programme d'apprentissage Campus 2023. Il y a treize ans, Ourabah jouait ailier au Marseille Vitrolles Rugby quand le club était présidé par Atcher, secondé par Rover. En novembre dernier, le trio s'est reformé le temps d'une vidéo hommage à Jonah Lomu - la star néo-zélandaise avait rejoint Marseille après une greffe de rein en 2009 - produite et diffusée par le GIP 2023.
Deux prestataires, dont Baptiste Atcher
« Concrètement, ce sont des missions mensuelles destinées à tous les sites qui vont accueillir les matches de la Coupe du monde, nous a expliqué par téléphone Frédéric Ourabah. Le but, c'est d'apporter à ces jeunes des points précis en termes de connaissance sur le bien-être, la santé en général, l'activité physique, la nutrition, la gestion de leur stress... Je vais une fois par mois sur chaque site. »
En réalité, ils sont deux prestataires. Frédéric Ourabah, bien sûr, et Baptiste Atcher, fils de son père. Au téléphone, nous avons demandé à M. Ourabah si, dès le dépôt de son dossier de candidature, le GIP était informé que le fils du directeur général était partie prenante de l'offre. « Je n'ai rien dissimulé, j'ai été audité pour une mission, j'ai répondu à un cahier des charges de façon très transparente. Il n'y a aucune dissimulation sur les ressources humaines ou le contenu. » Ce que Julien Collette, directeur général adjoint du GIP, a confirmé à L'Équipe. Jacques Rivoal et Claude Atcher ne pouvaient donc pas l'ignorer.
Ancien combattant professionnel de MMA, Baptiste Atcher intervient sur la région Est (Lyon, Saint-Étienne, Marseille...), comme nous l'ont attesté des personnes présentes sur ces sites. Frédéric Ourabah, lui, s'occupe de la zone Ouest. En tout, ils dispenseront 162 jours de formation. « La société Be On Coaching a remporté ce marché sans que Claude Atcher ne prenne part à aucun moment à ce choix du pouvoir adjudicateur, nous écrit M. Collette. Il a opéré officiellement son déport quant à l'attribution de ce marché, au profit du président du GIP. Claude Atcher a donc fait application comme il se doit de la loi et des principes de la charte d'éthique du GIP. »
Une lettre de déport était-elle une mesure suffisante ? Ayant connaissance de cette situation (une seule candidature, celle impliquant le fils du directeur général, lui-même omnipotent au GIP), n'aurait-il pas fallu, pour se prémunir de toute suspicion de conflit d'intérêts, que ce marché soit préalablement approuvé par le Conseil d'administration ? Julien Collette, Claude Atcher et François Guéant, fils de Claude Guéant et directeur des affaires juridiques du GIP, n'ont pas répondu à ces questions.
S'agissant des prestations attendues, telles que détaillées dans l'offre publiée en janvier sur le site France 2023, on peut se demander si Be On Coaching remplissait tous les critères. Par exemple, Baptiste Atcher possède-t-il bien une carte professionnelle lui permettant d'encadrer une activité sportive comme le rend obligatoire le Code du sport ? Possède-t-il un diplôme de diététicien ou une formation de nutritionniste ? Interrogé sur ces points précis, Julien Collette, Claude Atcher et François Guéant n'ont pas répondu.
Un usage quasi quotidien d'un chauffeur privé pour des dizaines de milliers d'euros
Un autre dossier soulève des questions. Depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du directeur général du GIP. Le Land Rover est déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de Claude Atcher, avec prise en charge du carburant.
Or, d'après de nombreuses sources directes, cette voiture serait principalement utilisée par son épouse, qui n'est pas salariée du GIP, pour des trajets personnels comme des départs en vacances, tandis que le DG de France 2023 a recours pour ses déplacements à un VTC. Précisons qu'il s'agit toujours du même chauffeur : Philippe de Santis, qui travaille aussi pour la FFR. Les réservations VTC sont faites soit en direct par Marie Houzot, la directrice du cabinet d'Atcher, soit auprès de la société du VTC en question (Aéroport Service Navette), soit via la plateforme de services en ligne Xanadu.
L'usage quasiment quotidien, et finalement exorbitant, de ce chauffeur privé se décline jour après jour et noir sur blanc dans l'agenda du DG. Un agenda dont L'Équipe a pu prendre connaissance. D'après nos informations, cet usage aurait commencé fin 2019 et se poursuivrait encore aujourd'hui. On parle donc d'une trentaine de mois. Et d'un montant global de plusieurs dizaines de milliers d'euros, sous forme de factures adressées au GIP. Selon nos sources, l'argent versé à ce chauffeur avoisinerait les cent mille euros.
« Il est arrivé que Claude Atcher convoque le chauffeur très en avance, laisse tourner le compteur pendant une heure, tout ça pour faire un trajet de quelques petites centaines de mètres, décrivent plusieurs informateurs. Il n'est pas rare que ce chauffeur aille chercher Marie Houzot à son domicile à Versailles pour l'emmener au siège du GIP avant de faire de même pour le directeur général. Parfois, il le récupère sur le chemin.
Parfois, il peut ramener la dircab à son domicile à la fin de la journée. Le chauffeur de VTC est aussi utilisé pour des déplacements personnels, pour transporter M. Atcher de son domicile dans le VIIIe arrondissement jusqu'au bureau, aller chercher un enfant à l'école, conduire le DG chez son kiné, amener son dernier enfant chez le pédiatre, déposer le vendredi toute la famille à la gare quand elle se rend dans sa maison d'Évian, la récupérer le dimanche au retour... » Interrogés à ce sujet, Claude Atcher et Marie Houzot n'ont pas répondu.
Quand le GIP a été créé en 2018, les effets d'annonce pour garantir d'une surveillance accrue des services de l'État se sont bousculés. Au regard du profond malaise social, des arrêts maladie, burn-out ou départs liés au climat toxique sévissant dans ces bureaux - un climat que tout le monde semblait ignorer jusqu'à la parution de notre enquête -, au regard aussi de possibles dérapages financiers, on est en droit de se demander qui surveille quoi.
La contrôleuse financière de l'État, Sophie Morin, a-t-elle visé ces factures VTC ? Quel est son niveau d'information ? Pourquoi les comptes financiers détaillés du GIP, avec la certification du Commissaire aux comptes, ne sont pas transmis aux membres du Conseil d'administration ? Ni aux membres du Comité directeur de la FFR, qui est pourtant l'actionnaire majoritaire ? Dans un document publié le 29 juin, l'AFA (Agence française anticorruption) a reprécisé le périmètre de son champ de contrôle prévu par la loi du 9 décembre 2016. Parmi les administrations de l'État susceptibles d'être contrôlées figurent les Groupements d'intérêt public.
Quand le transport coûte cher
Les dépenses de transport importantes de Claude Atcher ne sont pas sans rappeler les abus de frais de taxi d'Agnès Saal, quand elle dirigeait le Centre Pompidou puis l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Mises bout à bout, ces courses indues (une voiture avec chauffeur était pourtant mise à sa disposition par son employeur), dont certaines avaient bénéficié à ses enfants et à sa tante Lucette, s'élevaient à plusieurs dizaines de milliers d'euros. L'association de lutte contre la corruption Anticor s'était constituée partie civile dans ce dossier. Pour ces faits, dénoncés par un « corbeau », la haute fonctionnaire avait été poussée à la démission par la ministre de la Culture en moins de 48 heures. Avant d'être condamnée devant le Tribunal correctionnel à des amendes, des remboursements et trois mois de prison avec sursis.
Enquête sur les frais de VTC de Claude Atcher sur les comptes de France 2023
Mis en cause dans la dégradation du climat social à « France 2023 », le directeur général du GIP, Claude Atcher, fait peser sur les comptes de la société des frais indus de VTC, depuis plus de deux ans.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
« Je vais vous donner une image pour bien comprendre : même si vous êtes le directeur d'un département au GIP, avant d'acheter une boîte de trombones, il faut que Claude Atcher vous donne sa validation, assure un salarié passé par le Groupement d'intérêt public. Pour des goodies, par exemple deux ballons avec le logo France 2023, pour des dépenses à une ou deux dizaines d'euros, même chose. On l'a entendu hurler dans l'open space, pour une dépense insignifiante, que c'était SA Coupe du monde et SON argent. »
Mois après mois, la structure qui pilote l'organisation du Mondial en France (du 8 septembre au 28 octobre) s'est étoffée, en nombre et en compétences. Mais à entendre plusieurs témoins, un principe n'a jamais bougé : « Claude Atcher cherche en permanence à déresponsabiliser les directeurs de service. Ils ne décident de rien, ou de pas grand-chose. Après votre premier article (une quinzaine de salariés ou anciens salariés décrivaient un management brutal), dès la première réponse de la direction du GIP, donc de Claude Atcher lui-même, il est écrit que sans M. Atcher, sans son autorité et son leadership, il est pratiquement impossible d'organiser cette Coupe du monde. Voilà l'idée qu'il essaie d'insinuer. »
« Ce qui est complètement insensé, disent plusieurs anciens du GIP, puisque aujourd'hui, tout est sur des rails. Les 48 matches de la Coupe du monde seront livrés, c'est une certitude. » À Paris, au 24 de la rue Saint-Victor, le « Dégé » valide tout, tamponne tout, décide de tout. La personnification est totale.
« Citez-moi le nom d'une seule personne de l'organisation qui, depuis la création du GIP en 2018 (la FFR détient 62 %, l'État 37 %, le CNOSF 1 %), a pris la parole en public ou dans les médias, interroge un ancien responsable. Vous ne trouverez pas. En revanche, pour Roland-Garros ou pour les Jeux de Paris 2024, vous trouverez. Claude ne le supporterait pas et personne ne s'y risquerait. C'est dommage car il a la chance de travailler avec de très bons experts. Mais c'est SA Coupe du monde, SON argent. Essayez de savoir combien de personnes composent le cabinet qui organise son agenda, ses discours, ses déplacements... C'est une entreprise dans l'entreprise. Le projet est-il de soutenir la promotion de Claude Atcher ou d'organiser une Coupe du monde ? Il phagocyte tout, signe tout et gare à celui qui prend une décision. »
Une signature de contrat qui pose question avec la société Be On Coaching
Depuis le 24 juin, deux inspecteurs du travail, saisis par le ministère des Sports après la lecture des articles de L'Équipe, ont commencé leurs investigations et procédé aux premiers entretiens individuels. Ces investigations devraient durer de longues semaines. « En interne, nous ont affirmé plusieurs témoins, Claude Atcher fait circuler l'idée qu'on finit toujours par savoir qui a parlé à l'inspection du travail. »
C'est donc Claude Atcher qui signe tous les contrats du GIP. Tous ? Non, ce n'est pas la signature du DG qui figure en bas du contrat de prestation de service passé avec Be On Coaching au mois de janvier dernier pour l'animation d'ateliers de développement personnel, de renforcement musculaire et d'éducation à la nutrition prodigués aux apprentis assistants des directeurs de site de France 2023. La signature, c'est celle du président Jacques Rivoal, qui n'a aucune fonction exécutive au sein de la société.
Le paraphe en bas du contrat n'est pas la seule singularité entourant ce marché. Que les éventuels candidats à ce genre de mission ne se jettent pas la pierre d'avoir loupé une affaire. Qu'ils ne se reprochent pas leur manque de vigilance. Cet appel d'offres n'est pas resté longtemps consultable sur le site officiel de France 2023. Deux à trois semaines, tout au plus. Il a échappé à tout le monde, sauf à Be On Coaching qui, selon nos informations, fut le seul candidat à soumissionner.
Contrairement à d'autres recrutements ou commandes de marchés publics, cette annonce n'a été publiée que sur le site Internet France 2023, sans être relayée sur les réseaux sociaux (comme LinkedIn) comme cela est arrivé à de nombreuses reprises pour des postes de juriste, d'adjoint au programme « volontaires » ou de chargé d'activation sponsoring. Comme c'est arrivé aussi, le mois dernier, pour une offre de prestation de sécurité en vue du TQA (Tournoi de qualification Afrique) ou, encore plus récemment, concernant un marché de prestations de sécurité privée pour le « France 2023 Rugby Tour ».
Ce marché a semble-t-il bénéficié d'un traitement spécial. « Dans ce dossier, tout s'est passé en sous-marin », résume une source. Un autre détail a son importance dans ce contrat. C'est son prix, juste en deçà du seuil des 90 000 euros, qui a permis à la direction du GIP de ne pas déclarer cet appel d'offres au BOAMP (Bulletin officiel des annonces de marchés publics), ce qui aurait mécaniquement augmenté sa diffusion et donc les potentielles candidatures. En général, les antennes des inspecteurs des finances ont tendance à vibrer quand elles détectent des marchés publics clôturés autour de 88 ou 89 000 euros.
À croire que le GIP tenait à ce que ce marché n'échappe pas à Be On Coaching. Fondée en 2014, cette société possède un siège social à Bordeaux et un actionnaire unique, Frédéric Ourabah. Une visite éclair des réseaux sociaux du dirigeant suffit à trouver trace de la mission en lien avec le GIP et ses apprentis. « Travailler sur l'activation du système sympathique @campus2023 », écrit-il en mai sur son compte Instagram. Le message est beaucoup plus développé sur sa page LinkedIn.
Frédéric Oubarah n'est pas un inconnu pour Claude Atcher et Benoît Rover, chargé de l'administration du programme d'apprentissage Campus 2023. Il y a treize ans, Ourabah jouait ailier au Marseille Vitrolles Rugby quand le club était présidé par Atcher, secondé par Rover. En novembre dernier, le trio s'est reformé le temps d'une vidéo hommage à Jonah Lomu - la star néo-zélandaise avait rejoint Marseille après une greffe de rein en 2009 - produite et diffusée par le GIP 2023.
Deux prestataires, dont Baptiste Atcher
« Concrètement, ce sont des missions mensuelles destinées à tous les sites qui vont accueillir les matches de la Coupe du monde, nous a expliqué par téléphone Frédéric Ourabah. Le but, c'est d'apporter à ces jeunes des points précis en termes de connaissance sur le bien-être, la santé en général, l'activité physique, la nutrition, la gestion de leur stress... Je vais une fois par mois sur chaque site. »
En réalité, ils sont deux prestataires. Frédéric Ourabah, bien sûr, et Baptiste Atcher, fils de son père. Au téléphone, nous avons demandé à M. Ourabah si, dès le dépôt de son dossier de candidature, le GIP était informé que le fils du directeur général était partie prenante de l'offre. « Je n'ai rien dissimulé, j'ai été audité pour une mission, j'ai répondu à un cahier des charges de façon très transparente. Il n'y a aucune dissimulation sur les ressources humaines ou le contenu. » Ce que Julien Collette, directeur général adjoint du GIP, a confirmé à L'Équipe. Jacques Rivoal et Claude Atcher ne pouvaient donc pas l'ignorer.
Ancien combattant professionnel de MMA, Baptiste Atcher intervient sur la région Est (Lyon, Saint-Étienne, Marseille...), comme nous l'ont attesté des personnes présentes sur ces sites. Frédéric Ourabah, lui, s'occupe de la zone Ouest. En tout, ils dispenseront 162 jours de formation. « La société Be On Coaching a remporté ce marché sans que Claude Atcher ne prenne part à aucun moment à ce choix du pouvoir adjudicateur, nous écrit M. Collette. Il a opéré officiellement son déport quant à l'attribution de ce marché, au profit du président du GIP. Claude Atcher a donc fait application comme il se doit de la loi et des principes de la charte d'éthique du GIP. »
Une lettre de déport était-elle une mesure suffisante ? Ayant connaissance de cette situation (une seule candidature, celle impliquant le fils du directeur général, lui-même omnipotent au GIP), n'aurait-il pas fallu, pour se prémunir de toute suspicion de conflit d'intérêts, que ce marché soit préalablement approuvé par le Conseil d'administration ? Julien Collette, Claude Atcher et François Guéant, fils de Claude Guéant et directeur des affaires juridiques du GIP, n'ont pas répondu à ces questions.
S'agissant des prestations attendues, telles que détaillées dans l'offre publiée en janvier sur le site France 2023, on peut se demander si Be On Coaching remplissait tous les critères. Par exemple, Baptiste Atcher possède-t-il bien une carte professionnelle lui permettant d'encadrer une activité sportive comme le rend obligatoire le Code du sport ? Possède-t-il un diplôme de diététicien ou une formation de nutritionniste ? Interrogé sur ces points précis, Julien Collette, Claude Atcher et François Guéant n'ont pas répondu.
Un usage quasi quotidien d'un chauffeur privé pour des dizaines de milliers d'euros
Un autre dossier soulève des questions. Depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du directeur général du GIP. Le Land Rover est déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de Claude Atcher, avec prise en charge du carburant.
Or, d'après de nombreuses sources directes, cette voiture serait principalement utilisée par son épouse, qui n'est pas salariée du GIP, pour des trajets personnels comme des départs en vacances, tandis que le DG de France 2023 a recours pour ses déplacements à un VTC. Précisons qu'il s'agit toujours du même chauffeur : Philippe de Santis, qui travaille aussi pour la FFR. Les réservations VTC sont faites soit en direct par Marie Houzot, la directrice du cabinet d'Atcher, soit auprès de la société du VTC en question (Aéroport Service Navette), soit via la plateforme de services en ligne Xanadu.
L'usage quasiment quotidien, et finalement exorbitant, de ce chauffeur privé se décline jour après jour et noir sur blanc dans l'agenda du DG. Un agenda dont L'Équipe a pu prendre connaissance. D'après nos informations, cet usage aurait commencé fin 2019 et se poursuivrait encore aujourd'hui. On parle donc d'une trentaine de mois. Et d'un montant global de plusieurs dizaines de milliers d'euros, sous forme de factures adressées au GIP. Selon nos sources, l'argent versé à ce chauffeur avoisinerait les cent mille euros.
« Il est arrivé que Claude Atcher convoque le chauffeur très en avance, laisse tourner le compteur pendant une heure, tout ça pour faire un trajet de quelques petites centaines de mètres, décrivent plusieurs informateurs. Il n'est pas rare que ce chauffeur aille chercher Marie Houzot à son domicile à Versailles pour l'emmener au siège du GIP avant de faire de même pour le directeur général. Parfois, il le récupère sur le chemin.
Parfois, il peut ramener la dircab à son domicile à la fin de la journée. Le chauffeur de VTC est aussi utilisé pour des déplacements personnels, pour transporter M. Atcher de son domicile dans le VIIIe arrondissement jusqu'au bureau, aller chercher un enfant à l'école, conduire le DG chez son kiné, amener son dernier enfant chez le pédiatre, déposer le vendredi toute la famille à la gare quand elle se rend dans sa maison d'Évian, la récupérer le dimanche au retour... » Interrogés à ce sujet, Claude Atcher et Marie Houzot n'ont pas répondu.
Quand le GIP a été créé en 2018, les effets d'annonce pour garantir d'une surveillance accrue des services de l'État se sont bousculés. Au regard du profond malaise social, des arrêts maladie, burn-out ou départs liés au climat toxique sévissant dans ces bureaux - un climat que tout le monde semblait ignorer jusqu'à la parution de notre enquête -, au regard aussi de possibles dérapages financiers, on est en droit de se demander qui surveille quoi.
La contrôleuse financière de l'État, Sophie Morin, a-t-elle visé ces factures VTC ? Quel est son niveau d'information ? Pourquoi les comptes financiers détaillés du GIP, avec la certification du Commissaire aux comptes, ne sont pas transmis aux membres du Conseil d'administration ? Ni aux membres du Comité directeur de la FFR, qui est pourtant l'actionnaire majoritaire ? Dans un document publié le 29 juin, l'AFA (Agence française anticorruption) a reprécisé le périmètre de son champ de contrôle prévu par la loi du 9 décembre 2016. Parmi les administrations de l'État susceptibles d'être contrôlées figurent les Groupements d'intérêt public.
Quand le transport coûte cher
Les dépenses de transport importantes de Claude Atcher ne sont pas sans rappeler les abus de frais de taxi d'Agnès Saal, quand elle dirigeait le Centre Pompidou puis l'Institut national de l'audiovisuel (INA). Mises bout à bout, ces courses indues (une voiture avec chauffeur était pourtant mise à sa disposition par son employeur), dont certaines avaient bénéficié à ses enfants et à sa tante Lucette, s'élevaient à plusieurs dizaines de milliers d'euros. L'association de lutte contre la corruption Anticor s'était constituée partie civile dans ce dossier. Pour ces faits, dénoncés par un « corbeau », la haute fonctionnaire avait été poussée à la démission par la ministre de la Culture en moins de 48 heures. Avant d'être condamnée devant le Tribunal correctionnel à des amendes, des remboursements et trois mois de prison avec sursis.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Quand est-ce qu'il va prendre La porte
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde 2023 de rugby : la vente des billets à l’unité débutera le 13 septembre
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-de-rugby/coupe-du-monde-2023-de-rugby-la-vente-des-billets-a-l-unite-debutera-le-13-septembre-11703125.php
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-de-rugby/coupe-du-monde-2023-de-rugby-la-vente-des-billets-a-l-unite-debutera-le-13-septembre-11703125.php
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
La crise couve chez les All Blacks
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:La crise couve chez les All Blacks
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
Ils seront bien là en 2023 et ils iront à minima jusqu'en demie. Pas du tout inquiet pour eux ! Ils vont bosser et reviendront encore meilleurs. On va douiller...
Switch- Centre de presse
- Nombre de messages : 11375
Localisation : Savoie / Edinburgh
Date d'inscription : 30/04/2011
Humeur : Fonction de l'UBB
Age : 34
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Switch a écrit:Scalp a écrit:La crise couve chez les All Blacks
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
Ils seront bien là en 2023 et ils iront à minima jusqu'en demie. Pas du tout inquiet pour eux ! Ils vont bosser et reviendront encore meilleurs. On va douiller...
De toute manière c'est tout les 4 ans la même chose, les blacks connaissent en général un petit creux juste avant l'année de la coupe du monde pour être au moins dans le dernier carré après... Moi non plus je m'en fais pas pour eux, au contraire, je m'en fais plutôt pour nous.
Big'Ben- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 5883
Localisation : Angoulême
Date d'inscription : 21/11/2018
Humeur : Merde
Age : 33
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Big'Ben a écrit:Switch a écrit:Scalp a écrit:La crise couve chez les All Blacks
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
Ils seront bien là en 2023 et ils iront à minima jusqu'en demie. Pas du tout inquiet pour eux ! Ils vont bosser et reviendront encore meilleurs. On va douiller...
De toute manière c'est tout les 4 ans la même chose, les blacks connaissent en général un petit creux juste avant l'année de la coupe du monde pour être au moins dans le dernier carré après... Moi non plus je m'en fais pas pour eux, au contraire, je m'en fais plutôt pour nous.
4 defaites sur les 5 derniers matchs pas sur que ça soit déjz arrivé dans l'histoire de la nouvelle Zealand surtout contre 2 nations du Nord (et sur 2 matchs avec un écart de près de 20 points).
Et je ne pense pas que les supporters se contentent d'un dernier carré, vu la leçon de rugby qu'ils ont pris en 2019. Cette équipe n'est aussi dominante
nadoloubb- Quentin MARTIntino
- Nombre de messages : 8676
Localisation : orléans
Date d'inscription : 13/04/2018
Re: Coupe du Monde 2023 en France
nadoloubb a écrit:Big'Ben a écrit:Switch a écrit:Scalp a écrit:La crise couve chez les All Blacks
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-la-crise-couve-chez-les-all-blacks_sto9046222/story.shtml
Ils seront bien là en 2023 et ils iront à minima jusqu'en demie. Pas du tout inquiet pour eux ! Ils vont bosser et reviendront encore meilleurs. On va douiller...
De toute manière c'est tout les 4 ans la même chose, les blacks connaissent en général un petit creux juste avant l'année de la coupe du monde pour être au moins dans le dernier carré après... Moi non plus je m'en fais pas pour eux, au contraire, je m'en fais plutôt pour nous.
4 defaites sur les 5 derniers matchs pas sur que ça soit déjz arrivé dans l'histoire de la nouvelle Zealand surtout contre 2 nations du Nord (et sur 2 matchs avec un écart de près de 20 points).
Et je ne pense pas que les supporters se contentent d'un dernier carré, vu la leçon de rugby qu'ils ont pris en 2019. Cette équipe n'est aussi dominante
Ouais, mais le propre des (très) grandes équipes comme les AB, c'est de (vite) apprendre de ses erreurs, tirer des conclusions et agir pour venir plus fort. Au vu de leur contexte, ils arriveront revanchards et pourraient bien rappeler à tout le monde qui est la meilleure équipe. On verra déjà au Four Nations, mais j'aimerais pas joeur ces AB en mode revanche et rachat
_________________
Le rugby c'est comme la dinde : sans les marrons, c'est vulgaire.
Switch- Centre de presse
- Nombre de messages : 11375
Localisation : Savoie / Edinburgh
Date d'inscription : 30/04/2011
Humeur : Fonction de l'UBB
Age : 34
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde 2023: pour le directeur du Mondial Claude Atcher, il n'y a "jamais eu d'alertes" sur le climat social
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde-2023-pour-le-directeur-du-mondial-claude-atcher-il-n-y-a-jamais-eu-d-alertes-sur-le-climat-social_AD-202207310040.html
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde-2023-pour-le-directeur-du-mondial-claude-atcher-il-n-y-a-jamais-eu-d-alertes-sur-le-climat-social_AD-202207310040.html
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Claude-atcher-livre-une-defense-qui-s-arrange-avec-la-realite/1346135
Claude Atcher livre une défense qui s'arrange avec la réalité
Dans un entretien accordé au « Journal du dimanche », le directeur général du GIP France 2023, mis en cause pour son management et de possibles dérapages financiers, cherche à minimiser tous les problèmes, quitte à dénaturer la vérité.
F. Be., R. Bo., G. Du.
Après « l'inconfort exprimé par certains salariés », premier mot choisi par Claude Atcher en réaction à la parution dans L'Equipe du 22 juin d'une longue enquête portant sur le management par la terreur, la violence verbale, les humiliations en réunion et les multiples burn-out décrits par une quinzaine de salariés ou anciens salariés du GIP France 2023, le Directeur général parle désormais de son « management paternaliste » qui heurterait une nouvelle génération pas suffisamment endurcie à son goût.
Dans une interview accordée au Journal du dimanche et publiée ce dimanche, Claude Atcher déroule un système de défense qui laisse peu de place à la contrition ou l'autocritique. Tout juste consent-il que « peut-être, qu'on a loupé quelque chose malgré nos dispositifs ». Notons qu'un des dispositifs d'alerte qui auraient pu être activé par et pour les salariés, à savoir la médecine du travail, a purement et simplement été rayée du paysage du GIP pendant six mois). Dans cet entretien, le DG du GIP (Groupe d'intérêt public dont l'Etat détient 37% des droits et obligations et la FFR 63%) donne une version très personnelle, en décalage avec les nombreux témoignages que nous avons recueillis. Voici quatre passages de cette interview qui méritent d'être relevés et rétro-éclairés.
1. « Je peux admettre un décalage intergénérationnel. Il y a peut-être cette différence de culture avec mon management paternaliste. Je suis capable de dire en face à quelqu'un que son travail n'est pas bon. Systématiquement, j'ajoute : attention, ce n'est pas ta personne qui est visée. Mais aujourd'hui, certains n'acceptent pas qu'on leur dise que leur travail ne correspond pas aux attentes. »
Outre le fait que cette tirade a hérissé le poil de nombre de nos interlocuteurs qui la trouvèrent tantôt « malsaine », tantôt « indécente », elle a surtout le défaut de travestir la réalité. Parmi les témoins interrogés par L'Equipe, il y avait certes des « juniors » dont c'était la première expérience professionnelle, mais aussi des quadras, directeurs de service, passés par d'autres postes dans des environnements professionnels pas moins exigeants que l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023. À la suite de notre premier article, d'autres anciens salariés du GIP, quadras ou quinquas, ayant roulé leur bosse ailleurs avant de croiser Claude Atcher, sa directrice de cabinet Marie Houzot et la responsable des RH Sophie Coste, ont spontanément tenu à confirmer la véracité du climat décrit par leurs anciens collègues. Aucun d'eux n'avait connu un management pareil.
« Je m'interroge quand même sur l'épisode médiatique. (...) Quand on fait une analyse en interne, on n'a pas l'impression de vivre dans un tel environnement. » Il serait intéressant de savoir à quelle analyse fait mention M. Atcher dans le JDD. Celles qui comptent seront rendues, pas avant fin août, par l'Inspection du travail et le Comité d'éthique, mandatés par le Ministère des Sports. D'après nos informations, Claude Atcher et François Guéant, son directeur des affaires juridiques, auraient essayé de couper l'herbe sous le pied des « enquêteurs » en créant une cellule parallèle pour récolter la parole des salariés, si possible avant qu'ils soient auditionnés. L'UNIPAAR (Union des professionnels administratifs du rugby) a répondu par courrier d'avocat à un délégué du personnel du GIP que cette démarche n'était pas acceptable puisqu'elle pouvait s'assimiler à une mise sous pression des salariés et une obstruction au travail des inspecteurs du travail et du Comité d'éthique.
2. « Mon fils est un sportif de haut niveau, il a une légitimité. Ça représente 500 euros par jour la séance de coaching pour dix personnes. Voilà de quoi on parle... »
Pas tout à fait. On parle d'un marché de 89 000 euros passé entre le GIP et la société Be on coaching, qui rémunère le fils de Claude Atcher. On parle aussi des prestations attendues, telles que détaillées dans l'offre publiée sur le site France 2023 en janvier dernier, et de certains critères que ne semble pas remplir Baptiste Atcher. Par exemple, possède-t-il une carte professionnelle l'autorisant à encadrer une activité sportive comme le rend obligatoire le Code du sport via l'article L212-8 ? Possède-t-il aussi un diplôme ou une formation de nutrionniste étant donné qu'une partie de ses interventions auprès des apprentis de Campus 2023 concerne ce sujet ?
3. « Le GIP a fait un appel d'offres il y a deux ans pour une agence de voyage. Cette société a fait appel à une entreprise de VTC pour organiser les transferts au sein du GIP. Dont les miens, dans le cadre professionnel. La totalité est loin de faire 100 000 euros sur quatre ans. »
Dans un article paru dans L'Equipe le 12 juillet, nous révélions que Claude Atcher faisait un usage quasi quotidien d'un même VTC alors que, depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du Directeur général du GIP, déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de M. Atcher, avec prise en charge du carburant. Que ce VTC soit commandé selon une procédure quelconque d'une agence de voyage quelconque ne change rien aux problèmes.
Problème numéro 1 : d'après de nombreuses sources directes, Le Land Rover de fonction est majoritairement utilisé par l'épouse de Claude Atcher, qui n'a aucun lien professionnel avec le GIP. Pourquoi le GIP aurait-il à supporter ces frais ? Problème numéro 2 : là encore, d'après de multiples sources, l'usage fait par M. Atcher du VTC est loin de se limiter au strict champ professionnel. « Le chauffeur privé a été utilisé pour aller chercher son enfant à l'école, conduire Claude Atcher chez son kiné, amener son dernier enfant chez le pédiatre, aller récupérer toute la famille le vendredi pour les déposer ensuite gare de Lyon pour qu'ils puissent partir en week-end dans leur maison d'Evian puis les réceptionner au retour le dimanche soir... »
Interrogé à ce sujet par L'Equipe avant la parution de notre article, M. Atcher n'avait pas répondu. Pour faire la lumière sur tout cela, il suffirait que la Ministre des Sports (ou la Première Ministre, rappelons que l'Etat possède 37% du GIP) décide de mandater une Inspection générale des finances. Contacté à ce propos, le cabinet d'Amélie Oudéa-Castéra nous a fait savoir « qu'il attendait les remontées des deux enquêtes portant sur le climat social et les relations de travail pour évaluer la situation et envisager de prochaines étapes, sachant que l'Inspection du travail et le comité d'éthique du GIP peuvent faire état des infractions de droit commun dont ils peuvent avoir connaissance. » Étrangement, l'agenda de Claude Atcher, sur lequel était annoté les commandes de VTC et qui était accessible à tous les salariés en interne, ne l'était plus dès le matin de la parution de notre article.
4. « Je n'ai pas été directeur business de la FFR. Cette rumeur est basée sur un e-mail de son directeur général qui précisait que je pourrais potentiellement l'être un jour. »
C'est vrai, Claude Atcher n'a jamais été directeur marketing ou commercial de la FFR. Le rapport de synthèse de la BRDE* (Brigade de répression de la délinquance économique) contient des échanges de mails entre Mohed Altrad et Claude Atcher, que ce dernier signe de la mention « directeur commercial de la FFR », un titre et une fonction qu'il usurpait à l'époque.
Comme il le répète dans le JDD, M. Atcher aimerait que l'absence à son encontre de poursuites du PNF (Parquet national financier) sur ce sujet précis fonctionne comme une ardoise magique faisant disparaître son rôle problématique dans les transactions autour du sponsoring maillot de l'équipe de France. Au Journal du dimanche, il déclare aussi : « Je ne suis pas un ami de Bernard Laporte », une façon, peut-être, de prendre ses distances avant le procès qui les réunira en septembre devant le Tribunal correctionnel de Paris. D'ailleurs, s'il s'efforce à nouveau de minorer les charges retenues contre lui par le procureur François-Xavier Dulin (recel d'abus de confiance, abus de biens sociaux, travail dissimulé), il signale en passant : « Je ne veux pas minimiser le sujet Laporte-Altrad. (...) Je n'ai rien à voir avec l'affaire principale. »
(*) Les policiers de la BRDE ont enquêté pendant plus de quatre ans sur l'affaire Laporte-Altrad et ses ramifications.
Claude Atcher livre une défense qui s'arrange avec la réalité
Dans un entretien accordé au « Journal du dimanche », le directeur général du GIP France 2023, mis en cause pour son management et de possibles dérapages financiers, cherche à minimiser tous les problèmes, quitte à dénaturer la vérité.
F. Be., R. Bo., G. Du.
Après « l'inconfort exprimé par certains salariés », premier mot choisi par Claude Atcher en réaction à la parution dans L'Equipe du 22 juin d'une longue enquête portant sur le management par la terreur, la violence verbale, les humiliations en réunion et les multiples burn-out décrits par une quinzaine de salariés ou anciens salariés du GIP France 2023, le Directeur général parle désormais de son « management paternaliste » qui heurterait une nouvelle génération pas suffisamment endurcie à son goût.
Dans une interview accordée au Journal du dimanche et publiée ce dimanche, Claude Atcher déroule un système de défense qui laisse peu de place à la contrition ou l'autocritique. Tout juste consent-il que « peut-être, qu'on a loupé quelque chose malgré nos dispositifs ». Notons qu'un des dispositifs d'alerte qui auraient pu être activé par et pour les salariés, à savoir la médecine du travail, a purement et simplement été rayée du paysage du GIP pendant six mois). Dans cet entretien, le DG du GIP (Groupe d'intérêt public dont l'Etat détient 37% des droits et obligations et la FFR 63%) donne une version très personnelle, en décalage avec les nombreux témoignages que nous avons recueillis. Voici quatre passages de cette interview qui méritent d'être relevés et rétro-éclairés.
1. « Je peux admettre un décalage intergénérationnel. Il y a peut-être cette différence de culture avec mon management paternaliste. Je suis capable de dire en face à quelqu'un que son travail n'est pas bon. Systématiquement, j'ajoute : attention, ce n'est pas ta personne qui est visée. Mais aujourd'hui, certains n'acceptent pas qu'on leur dise que leur travail ne correspond pas aux attentes. »
Outre le fait que cette tirade a hérissé le poil de nombre de nos interlocuteurs qui la trouvèrent tantôt « malsaine », tantôt « indécente », elle a surtout le défaut de travestir la réalité. Parmi les témoins interrogés par L'Equipe, il y avait certes des « juniors » dont c'était la première expérience professionnelle, mais aussi des quadras, directeurs de service, passés par d'autres postes dans des environnements professionnels pas moins exigeants que l'organisation de la Coupe du monde de rugby 2023. À la suite de notre premier article, d'autres anciens salariés du GIP, quadras ou quinquas, ayant roulé leur bosse ailleurs avant de croiser Claude Atcher, sa directrice de cabinet Marie Houzot et la responsable des RH Sophie Coste, ont spontanément tenu à confirmer la véracité du climat décrit par leurs anciens collègues. Aucun d'eux n'avait connu un management pareil.
« Je m'interroge quand même sur l'épisode médiatique. (...) Quand on fait une analyse en interne, on n'a pas l'impression de vivre dans un tel environnement. » Il serait intéressant de savoir à quelle analyse fait mention M. Atcher dans le JDD. Celles qui comptent seront rendues, pas avant fin août, par l'Inspection du travail et le Comité d'éthique, mandatés par le Ministère des Sports. D'après nos informations, Claude Atcher et François Guéant, son directeur des affaires juridiques, auraient essayé de couper l'herbe sous le pied des « enquêteurs » en créant une cellule parallèle pour récolter la parole des salariés, si possible avant qu'ils soient auditionnés. L'UNIPAAR (Union des professionnels administratifs du rugby) a répondu par courrier d'avocat à un délégué du personnel du GIP que cette démarche n'était pas acceptable puisqu'elle pouvait s'assimiler à une mise sous pression des salariés et une obstruction au travail des inspecteurs du travail et du Comité d'éthique.
2. « Mon fils est un sportif de haut niveau, il a une légitimité. Ça représente 500 euros par jour la séance de coaching pour dix personnes. Voilà de quoi on parle... »
Pas tout à fait. On parle d'un marché de 89 000 euros passé entre le GIP et la société Be on coaching, qui rémunère le fils de Claude Atcher. On parle aussi des prestations attendues, telles que détaillées dans l'offre publiée sur le site France 2023 en janvier dernier, et de certains critères que ne semble pas remplir Baptiste Atcher. Par exemple, possède-t-il une carte professionnelle l'autorisant à encadrer une activité sportive comme le rend obligatoire le Code du sport via l'article L212-8 ? Possède-t-il aussi un diplôme ou une formation de nutrionniste étant donné qu'une partie de ses interventions auprès des apprentis de Campus 2023 concerne ce sujet ?
3. « Le GIP a fait un appel d'offres il y a deux ans pour une agence de voyage. Cette société a fait appel à une entreprise de VTC pour organiser les transferts au sein du GIP. Dont les miens, dans le cadre professionnel. La totalité est loin de faire 100 000 euros sur quatre ans. »
Dans un article paru dans L'Equipe le 12 juillet, nous révélions que Claude Atcher faisait un usage quasi quotidien d'un même VTC alors que, depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du Directeur général du GIP, déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de M. Atcher, avec prise en charge du carburant. Que ce VTC soit commandé selon une procédure quelconque d'une agence de voyage quelconque ne change rien aux problèmes.
Problème numéro 1 : d'après de nombreuses sources directes, Le Land Rover de fonction est majoritairement utilisé par l'épouse de Claude Atcher, qui n'a aucun lien professionnel avec le GIP. Pourquoi le GIP aurait-il à supporter ces frais ? Problème numéro 2 : là encore, d'après de multiples sources, l'usage fait par M. Atcher du VTC est loin de se limiter au strict champ professionnel. « Le chauffeur privé a été utilisé pour aller chercher son enfant à l'école, conduire Claude Atcher chez son kiné, amener son dernier enfant chez le pédiatre, aller récupérer toute la famille le vendredi pour les déposer ensuite gare de Lyon pour qu'ils puissent partir en week-end dans leur maison d'Evian puis les réceptionner au retour le dimanche soir... »
Interrogé à ce sujet par L'Equipe avant la parution de notre article, M. Atcher n'avait pas répondu. Pour faire la lumière sur tout cela, il suffirait que la Ministre des Sports (ou la Première Ministre, rappelons que l'Etat possède 37% du GIP) décide de mandater une Inspection générale des finances. Contacté à ce propos, le cabinet d'Amélie Oudéa-Castéra nous a fait savoir « qu'il attendait les remontées des deux enquêtes portant sur le climat social et les relations de travail pour évaluer la situation et envisager de prochaines étapes, sachant que l'Inspection du travail et le comité d'éthique du GIP peuvent faire état des infractions de droit commun dont ils peuvent avoir connaissance. » Étrangement, l'agenda de Claude Atcher, sur lequel était annoté les commandes de VTC et qui était accessible à tous les salariés en interne, ne l'était plus dès le matin de la parution de notre article.
4. « Je n'ai pas été directeur business de la FFR. Cette rumeur est basée sur un e-mail de son directeur général qui précisait que je pourrais potentiellement l'être un jour. »
C'est vrai, Claude Atcher n'a jamais été directeur marketing ou commercial de la FFR. Le rapport de synthèse de la BRDE* (Brigade de répression de la délinquance économique) contient des échanges de mails entre Mohed Altrad et Claude Atcher, que ce dernier signe de la mention « directeur commercial de la FFR », un titre et une fonction qu'il usurpait à l'époque.
Comme il le répète dans le JDD, M. Atcher aimerait que l'absence à son encontre de poursuites du PNF (Parquet national financier) sur ce sujet précis fonctionne comme une ardoise magique faisant disparaître son rôle problématique dans les transactions autour du sponsoring maillot de l'équipe de France. Au Journal du dimanche, il déclare aussi : « Je ne suis pas un ami de Bernard Laporte », une façon, peut-être, de prendre ses distances avant le procès qui les réunira en septembre devant le Tribunal correctionnel de Paris. D'ailleurs, s'il s'efforce à nouveau de minorer les charges retenues contre lui par le procureur François-Xavier Dulin (recel d'abus de confiance, abus de biens sociaux, travail dissimulé), il signale en passant : « Je ne veux pas minimiser le sujet Laporte-Altrad. (...) Je n'ai rien à voir avec l'affaire principale. »
(*) Les policiers de la BRDE ont enquêté pendant plus de quatre ans sur l'affaire Laporte-Altrad et ses ramifications.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Les ministres changent, l’enquête va sur ses 4 ans… on attend la remontée … pour une prune prise en France pour stationnement il y’a deux ans j’ai un courrier d’huissier . Les copainnnggss . Bref, l’état fait l’autruche .
densnewzealand- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 4507
Localisation : sud langonnais
Date d'inscription : 14/01/2017
Humeur : variable
Age : 61
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Amelie-oudea-castera-nous-devions-agir-tres-vite/1350910
Amélie Oudéa-Castéra après la mise à pied de Claude Atcher : « Nous devions agir très vite »
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, explique à L'Équipe comment a été prise la décision de la mise à pied conservatoire ce lundi du directeur général du GIP France 2023, Claude Atcher.
Frédéric Bernès
« Votre ministère a annoncé lundi la mise à pied conservatoire de Claude Atcher, directeur général du GIP France 2023. Qu'est-ce qui vous a conduit à prendre cette décision ?
J'ai reçu le rapport du comité d'éthique le 18 août. Et dès le 19 août j'ai demandé à Bernard Laporte (président de la FFR) et Jacques Rivoal (président du GIP) de me soumettre sous dix jours un plan d'action avec une priorité absolue qui était le rétablissement immédiat de conditions de travail normalisées pour les collaborateurs du GIP ; et au-delà pour adresser différents points qui avaient été pointés dans le rapport du comité d'éthique comme la concentration excessive des pouvoirs et des signatures au niveau du directeur général et la faiblesse de la fonction RH (ressources humaines).
Le rapport identifiait des problèmes d'atteintes à la probité économique et financière et confirmait un profond malaise social, une crise de confiance aiguë, la souffrance des salariés et donc les risques psychosociaux. J'ai jugé que nous devions agir et que nous devions agir très vite tout en attendant pour la qualification juridique des faits en bonne et due forme le rapport de l'inspection du travail qui nous sera remis courant septembre.
« J'attends maintenant que les pratiques managériales qui ont été identifiées et que je qualifie d'alarmantes fassent l'objet par l'inspection du travail d'une qualification juridique »
Que peut changer le rapport de l'inspection du travail ?
Je suis très respectueuse de chacune des deux procédures que j'ai enclenchées. Le comité d'éthique a fait un travail consistant à auditionner une vingtaine de personnes, Claude Atcher a été lui-même entendu. Le comité d'éthique a restitué les propos, les a analysés, nous en a livré des conclusions, mais avec justement un regard de comité d'éthique. Et ce que j'attends maintenant, c'est que les pratiques managériales qui ont été identifiées et que je qualifie d'alarmantes fassent l'objet par l'inspection du travail d'une qualification juridique, qu'on ait quelque chose qui soit étayé sur le plan juridique. C'est tout le sens de la démarche.
Cette mise à pied conservatoire vise à protéger la santé, la sécurité des salariés. Elle va impliquer nécessairement l'enclenchement d'une procédure disciplinaire. On verra si cette procédure disciplinaire, au vu des conclusions de l'inspection du travail, requiert de procéder à un licenciement. Et quelle serait la nature de ce licenciement. Le rapport de l'inspection du travail qui est le seul qui puisse véritablement qualifier juridiquement les pratiques. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on puisse essayer courant septembre d'avoir tous les éléments de jugement et de décision pour pouvoir prendre la mesure la plus éclairée à l'égard de Claude Atcher.
Quelle était la tonalité de la réunion qui s'est tenue ce lundi matin avec MM. Laporte et Rivoal ?
On a beaucoup cheminé, beaucoup échangé depuis plusieurs jours. J'ai voulu dans ce laps de temps qu'on s'est donné entre le 19 et le 29 août prendre le temps qu'on évalue bien la situation et qu'on ait une vraie analyse des risques tant pour les salariés que pour la structure, qu'on arrive à regarder en droit quels étaient les instruments que nous pouvions activer pour atteindre cet objectif de protéger la santé et la sécurité au travail des salariés.
Jacques Rivoal, en tant que représentant légal du GIP, a une responsabilité légale qui lui impose une obligation de résultats en matière de santé et de sécurité au travail. Évidemment, Bernard Laporte, au titre de la FFR, l'État, et le CNOSF (les trois membres fondateurs du GIP France 2023) étions très soucieux de trouver une solution qui permette de rétablir le plus vite possible un climat social serein pour les collaborateurs et les équipes et qui en même temps, permette d'attendre les conclusions de l'inspection du travail pour prendre les décisions qui s'imposeront à la lumière de ce rapport sur une base de long terme. L'état d'esprit a été vraiment constructif, on a vraiment agi en responsabilité. Bernard Laporte a vraiment essayé d'être le plus constructif possible dans cette démarche parce que Claude Atcher est aussi quelqu'un qui a fait du très bon travail sur le fond pour le GIP.
« Nous avons transmis à Claude Atcher le rapport du comité d'éthique »
Avez-vous demandé à Claude Atcher de démissionner ?
On a travaillé sur différents scénarios. On a pensé à un moment avoir une modalité de mise à l'écart qui soit prise d'un commun accord. Ce scénario n'a pas pu être activé et donc on a jugé que nous n'avions pas de meilleure option que de décider d'un acte unilatéral du président du GIP imposant cette mise à pied conservatoire. On a essayé jusqu'au bout de trouver une solution qui soit la plus adaptée.
Moi, je vous l'ai dit, ce qui est capital, c'est la sécurité, la santé des salariés, de préserver l'alignement dans la gouvernance et d'aider les équipes à repartir du bon pied. Je considère que cette solution atteint ces trois objectifs tout en étant très respectueux d'une part du travail qui sera rendu par l'inspection du travail et d'autre part des droits de la défense. La suite d'une mise à pied, c'est l'enclenchement d'une procédure disciplinaire avec des étapes qui permettront à l'intéressé de faire valoir sa propre perspective sur la situation. Je précise que nous avons transmis à Claude Atcher le rapport du comité d'éthique.
Un conseil d'administration exceptionnel du GIP France 2023 aura lieu ce vendredi...
La mise à pied conservatoire est une mesure que peut prendre le président du GIP mais on a besoin de la ratifier lors d'un conseil d'administration que nous convoquons ce vendredi 2 septembre. La convention constitutive du GIP impose un délai de trois jours pour convoquer un conseil d'administration exceptionnel. Donc, c'est vendredi 2 septembre, à 8 heures que nous réunirons le conseil d'administration qui, d'une part, ratifiera cette mise à pied et deuxièmement, validera la décision que nous avons prise entre les membres fondateurs que les missions du directeur général soient assurées par l'actuel directeur général adjoint du GIP, Julien Collette.
« Je prends très au sérieux ces risques psycho sociaux, et je veux vraiment aider la structure à repartir de l'avant »
Vous avez annoncé avoir saisi conjointement l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche.
Le comité d'éthique a évoqué de manière très succincte, des témoignages qui relèvent d'atteintes à la probité économique et financière (L'Équipe avait publié le 12 juillet un article sur les frais indus de VTC de Claude Atcher en tant que directeur général du GIP). Pour nous, c'est important que toute la lumière puisse être faite sur ce volet-là. Ce sera fait en priorité.
Cette phase est compliquée pour les collaborateurs. Certains aujourd'hui, souffrent, ont peur, sont dans des situations de stress important. Cet état de souffrance de collaborateurs est quand même très préoccupant. Je prends très au sérieux ces risques psycho sociaux et je veux vraiment aider la structure à repartir de l'avant, reprendre confiance, aider les équipes sur l'organisation de certains de ces programmes stratégiques à vraiment avoir une mission d'appui à leur côté et aider le rebond de la structure. C'est l'intérêt de la mission de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche »
Amélie Oudéa-Castéra après la mise à pied de Claude Atcher : « Nous devions agir très vite »
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, explique à L'Équipe comment a été prise la décision de la mise à pied conservatoire ce lundi du directeur général du GIP France 2023, Claude Atcher.
Frédéric Bernès
« Votre ministère a annoncé lundi la mise à pied conservatoire de Claude Atcher, directeur général du GIP France 2023. Qu'est-ce qui vous a conduit à prendre cette décision ?
J'ai reçu le rapport du comité d'éthique le 18 août. Et dès le 19 août j'ai demandé à Bernard Laporte (président de la FFR) et Jacques Rivoal (président du GIP) de me soumettre sous dix jours un plan d'action avec une priorité absolue qui était le rétablissement immédiat de conditions de travail normalisées pour les collaborateurs du GIP ; et au-delà pour adresser différents points qui avaient été pointés dans le rapport du comité d'éthique comme la concentration excessive des pouvoirs et des signatures au niveau du directeur général et la faiblesse de la fonction RH (ressources humaines).
Le rapport identifiait des problèmes d'atteintes à la probité économique et financière et confirmait un profond malaise social, une crise de confiance aiguë, la souffrance des salariés et donc les risques psychosociaux. J'ai jugé que nous devions agir et que nous devions agir très vite tout en attendant pour la qualification juridique des faits en bonne et due forme le rapport de l'inspection du travail qui nous sera remis courant septembre.
« J'attends maintenant que les pratiques managériales qui ont été identifiées et que je qualifie d'alarmantes fassent l'objet par l'inspection du travail d'une qualification juridique »
Que peut changer le rapport de l'inspection du travail ?
Je suis très respectueuse de chacune des deux procédures que j'ai enclenchées. Le comité d'éthique a fait un travail consistant à auditionner une vingtaine de personnes, Claude Atcher a été lui-même entendu. Le comité d'éthique a restitué les propos, les a analysés, nous en a livré des conclusions, mais avec justement un regard de comité d'éthique. Et ce que j'attends maintenant, c'est que les pratiques managériales qui ont été identifiées et que je qualifie d'alarmantes fassent l'objet par l'inspection du travail d'une qualification juridique, qu'on ait quelque chose qui soit étayé sur le plan juridique. C'est tout le sens de la démarche.
Cette mise à pied conservatoire vise à protéger la santé, la sécurité des salariés. Elle va impliquer nécessairement l'enclenchement d'une procédure disciplinaire. On verra si cette procédure disciplinaire, au vu des conclusions de l'inspection du travail, requiert de procéder à un licenciement. Et quelle serait la nature de ce licenciement. Le rapport de l'inspection du travail qui est le seul qui puisse véritablement qualifier juridiquement les pratiques. Pour nous, ce qui est important, c'est qu'on puisse essayer courant septembre d'avoir tous les éléments de jugement et de décision pour pouvoir prendre la mesure la plus éclairée à l'égard de Claude Atcher.
Quelle était la tonalité de la réunion qui s'est tenue ce lundi matin avec MM. Laporte et Rivoal ?
On a beaucoup cheminé, beaucoup échangé depuis plusieurs jours. J'ai voulu dans ce laps de temps qu'on s'est donné entre le 19 et le 29 août prendre le temps qu'on évalue bien la situation et qu'on ait une vraie analyse des risques tant pour les salariés que pour la structure, qu'on arrive à regarder en droit quels étaient les instruments que nous pouvions activer pour atteindre cet objectif de protéger la santé et la sécurité au travail des salariés.
Jacques Rivoal, en tant que représentant légal du GIP, a une responsabilité légale qui lui impose une obligation de résultats en matière de santé et de sécurité au travail. Évidemment, Bernard Laporte, au titre de la FFR, l'État, et le CNOSF (les trois membres fondateurs du GIP France 2023) étions très soucieux de trouver une solution qui permette de rétablir le plus vite possible un climat social serein pour les collaborateurs et les équipes et qui en même temps, permette d'attendre les conclusions de l'inspection du travail pour prendre les décisions qui s'imposeront à la lumière de ce rapport sur une base de long terme. L'état d'esprit a été vraiment constructif, on a vraiment agi en responsabilité. Bernard Laporte a vraiment essayé d'être le plus constructif possible dans cette démarche parce que Claude Atcher est aussi quelqu'un qui a fait du très bon travail sur le fond pour le GIP.
« Nous avons transmis à Claude Atcher le rapport du comité d'éthique »
Avez-vous demandé à Claude Atcher de démissionner ?
On a travaillé sur différents scénarios. On a pensé à un moment avoir une modalité de mise à l'écart qui soit prise d'un commun accord. Ce scénario n'a pas pu être activé et donc on a jugé que nous n'avions pas de meilleure option que de décider d'un acte unilatéral du président du GIP imposant cette mise à pied conservatoire. On a essayé jusqu'au bout de trouver une solution qui soit la plus adaptée.
Moi, je vous l'ai dit, ce qui est capital, c'est la sécurité, la santé des salariés, de préserver l'alignement dans la gouvernance et d'aider les équipes à repartir du bon pied. Je considère que cette solution atteint ces trois objectifs tout en étant très respectueux d'une part du travail qui sera rendu par l'inspection du travail et d'autre part des droits de la défense. La suite d'une mise à pied, c'est l'enclenchement d'une procédure disciplinaire avec des étapes qui permettront à l'intéressé de faire valoir sa propre perspective sur la situation. Je précise que nous avons transmis à Claude Atcher le rapport du comité d'éthique.
Un conseil d'administration exceptionnel du GIP France 2023 aura lieu ce vendredi...
La mise à pied conservatoire est une mesure que peut prendre le président du GIP mais on a besoin de la ratifier lors d'un conseil d'administration que nous convoquons ce vendredi 2 septembre. La convention constitutive du GIP impose un délai de trois jours pour convoquer un conseil d'administration exceptionnel. Donc, c'est vendredi 2 septembre, à 8 heures que nous réunirons le conseil d'administration qui, d'une part, ratifiera cette mise à pied et deuxièmement, validera la décision que nous avons prise entre les membres fondateurs que les missions du directeur général soient assurées par l'actuel directeur général adjoint du GIP, Julien Collette.
« Je prends très au sérieux ces risques psycho sociaux, et je veux vraiment aider la structure à repartir de l'avant »
Vous avez annoncé avoir saisi conjointement l'inspection générale des finances et l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche.
Le comité d'éthique a évoqué de manière très succincte, des témoignages qui relèvent d'atteintes à la probité économique et financière (L'Équipe avait publié le 12 juillet un article sur les frais indus de VTC de Claude Atcher en tant que directeur général du GIP). Pour nous, c'est important que toute la lumière puisse être faite sur ce volet-là. Ce sera fait en priorité.
Cette phase est compliquée pour les collaborateurs. Certains aujourd'hui, souffrent, ont peur, sont dans des situations de stress important. Cet état de souffrance de collaborateurs est quand même très préoccupant. Je prends très au sérieux ces risques psycho sociaux et je veux vraiment aider la structure à repartir de l'avant, reprendre confiance, aider les équipes sur l'organisation de certains de ces programmes stratégiques à vraiment avoir une mission d'appui à leur côté et aider le rebond de la structure. C'est l'intérêt de la mission de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche »
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Comment-claude-atcher-s-est-retrouve-hors-jeu-de-france-2023/1350931
Comment Claude Atcher s'est retrouvé hors jeu de France 2023
Le directeur général de France 2023 Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire, lundi, après les révélations de « L'Équipe » sur son management brutal.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
Le 8 septembre, le directeur général du Groupement d'intérêt public (GIP) France 2023 ne vivra pas la fête de pré-anniversaire, celle qu'on donnera à J - 365 du coup d'envoi de la Coupe du monde, dans la position malaisante d'un prévenu devant répondre de trois délits devant le Tribunal correctionnel de Paris. Claude Atcher comparaîtra bien depuis la veille (et jusqu'au 22 septembre) mais il n'occupera plus le poste de grand ordonnateur du Mondial en France (8 septembre-28 octobre 2023).
Lundi soir, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, après avoir réuni le matin même Bernard Laporte, président de la FFR, le CNOSF et Jacques Rivoal, président du GIP, le tout en concertation avec World Rugby, délivrait une réponse forte : la mise à pied à titre conservatoire avec effet immédiat de Claude Atcher, « d'abord et avant tout pour protéger la santé et la sécurité des salariés, insiste la ministre. Cette vérité, on la leur devait, ils la méritent et ils en ont besoin pour faire du bon boulot. »
Le 18 août, la ministre recevait le rapport du comité d'éthique du GIP, qu'elle avait elle-même missionné le jour même de nos premières révélations, le 22 juin, portant sur le climat social plus que dégradé au sein de cette structure éphémère. « Ce rapport fait état, de la part du directeur général M. Claude Atcher, de pratiques managériales alarmantes altérant le fonctionnement de la structure, et de l'état de souffrance d'un certain nombre de collaborateurs. » Le lendemain, le ministère transmettait le rapport accablant à MM. Laporte et Rivoal. Claude Atcher, qui a lui-même été auditionné par le comité d'éthique, a désormais leur rapport en sa possession, en entier.
« C'est MA Coupe du monde, c'est MON argent »
Ce vendredi, à 8 heures, un conseil d'administration exceptionnel du GIP ratifiera la mise à pied. Il restera à attendre, courant septembre, la remise du rapport de l'inspection du travail qui qualifiera juridiquement la nature des procédures à venir (si c'est un licenciement, de quel ordre ? Si c'est un signalement via l'article 40 du code de procédure pénale, pour quels faits ?).
Dans ce dossier, la ministre a souhaité aller vite dès l'instant où elle a acquis la certitude de graves risques psycho-sociaux, tout en octroyant le temps nécessaire aux inspecteurs du travail pour mener à terme leurs investigations. À ce stade, il n'y a aucune raison que les témoignages recueillis par les inspecteurs du travail apportent une tonalité divergente. L'hypothèse d'une marche arrière, ou d'un provisoire qui ne durerait pas, n'est donc pas crédible, ni imaginable. « C'est MA Coupe du monde, c'est MON argent », expectorait souvent Claude Atcher dans l'open space de la Mutualité. Depuis lundi soir, ça n'a jamais été aussi faux.
Le 8 septembre, devant la 32e Chambre du tribunal correctionnel, M. Atcher sera un prévenu sans étiquette, jugé aux côtés du président de la FFR Bernard Laporte - à qui le Parquet national financier impute six délits sur fond de corruption -, du vice-président de la FFR Serge Simon, de Mohed Altrad, président du club de Montpellier et principal partenaire financier de la FFR, et enfin de Benoît Rover, associé d'Atcher depuis plus de vingt ans. Cette actualité constituait déjà une fresque navrante dans le paysage du rugby français, et même au-delà. La destitution de Claude Atcher (66 ans) y ajoute sa part, pas moins sombre.
Comment en est-on arrivé là ?
Le 22 juin dernier, L'Équipe publiait sur trois pages un récit circonstancié, porté par une quinzaine de témoins qui décrivaient le climat social toxique et le « management par la terreur » ayant cours rue Saint-Victor, en plein coeur de Paris, où sont installés les bureaux du GIP France 2023. Il y était question de salariés en pleurs dans les toilettes, d'insultes proférées dans l'open space, d'un collaborateur qui craque après « l'humiliation de trop subie en réunion », diront ses collègues, et qui termine les yeux révulsés dans une couverture de survie.
Il était question aussi de crises d'angoisse, d'un salarié qui, à force d'être malmené, s'est fait pipi dessus, d'un amoncellement d'arrêts de travail pour burn-out ou état anxio-dépressif dans une structure employant environ 70 personnes. Il était enfin question d'une ombre inquiétante : « Je suis persuadé que si ça continue, on aura un drame », disait un salarié.
Parallèlement aux dégâts humains, nous avions révélé que, pendant six mois, dans une société en proie à un malaise profond, la direction du GIP avait choisi de ne plus assurer la présence d'un organisme de médecine du travail. À la suite de ce premier long article, plusieurs anciens ou actuels salariés du Comité d'organisation France 2023 nous avaient contactés spontanément pour nous assurer qu'ils « se reconnaissaient dans ce qu'ils avaient lu, que tout était vrai ». Un jour, l'un d'eux écrira : « Je préfère ne plus avoir de boulot que de rester là-dedans. »
Le temps des enquêtes
Au soir de cette première publication, la ministre des Sports faisait savoir qu'elle saisissait sans délai l'inspection du travail, ainsi que le comité d'éthique du GIP. En guise de première déclaration publique, Claude Atcher et la direction du GIP choisissaient de ramasser à l'emporte-pièce et en une seule formule (« l'inconfort exprimé par certains salariés ») toute la souffrance contenue dans ces pages. L'inconfort, donc. M. Atcher parlera ensuite de son « management paternaliste », de l'inexpérience et la fragilité des « juniors », une réalité contredite par les témoignages de quadras et quinquas, hommes ou femmes, souvent des directeurs, que nous avons recueillis.
Dès qu'il le peut, il rappelle alors à quel point il est « serein ». Il l'était déjà au début du mois de juin, quand L'Équipe avait annoncé son renvoi devant le Tribunal correctionnel de Paris pour trois délits d'ordre financier (recel d'abus de confiance, abus de biens sociaux, travail dissimulé).
C'est sans doute cette sérénité qui l'avait poussé à faire écrire un communiqué de presse à en-tête « Coupe du monde France 2023 », daté du 16 juin et titré : « Le Conseil d'administration renouvelle sa confiance à la direction générale de la Coupe du monde de rugby 2023 (autrement dit à Claude Atcher lui-même) ». Ce communiqué, que L'Équipe a pu consulter, était prêt à partir. Mais personne ne le lira jamais. Il se trouve que ce 16 juin, comme nous le racontera un membre du conseil d'administration, « M. Atcher aurait apprécié un vote de confiance mais, pour être très clair, il n'était pas question que le Conseil prenne position dans une affaire judiciaire. Il n'y a pas eu de vote de confiance. En plus, à ce moment-là, on ignorait tout le reste... »
Pendant tout l'été, les deux inspecteurs du travail ont amassé de nombreux témoignages. Au même moment, les quatre magistrats composant le comité d'éthique du GIP, en particulier Mme Moracchini et M. Pichon, archivaient une vingtaine d'auditions. C'est aussi le moment où plusieurs sources nous signalent « qu'en interne, Claude Atcher fait circuler l'idée qu'on finit toujours par savoir qui a parlé à l'inspection du travail ».
Divorce consommé avec Bernard Laporte ?
Fin juillet, Bernard Laporte, président de la FFR (*), profite d'une interview pour dire sa surprise : « Je n'y vis pas, au GIP, mais ça (les « allégations » quant au management d'Atcher, comme il les a nommées dès le premier jour) me semble surprenant. Claude Atcher a toujours eu le respect des gens. Je ne l'ai jamais vu insulter personne. J'entends dire que Claude est quelqu'un qui gueule... Qu'il manage peut-être de façon un peu virulente, comme il l'était sur un terrain... »
(*) La FFR détient 62 % des droits et obligations du GIP, l'État 37 %, le CNOSF 1 %.
Lundi, c'est Bernard Laporte, accompagné de Jacques Rivoal, qui a annoncé à Atcher sa mise à pied. Comment ce dernier a-t-il interprété le ralliement de Laporte à cette décision ? Du pragmatisme ? Un lâchage en règle ? À huit jours d'un procès où leurs liens seront examinés, la question pèse de tout son poids.
Lundi soir, la ministre des Sports a également annoncé « une mission conjointe de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche. D'une part, pour analyser l'existence d'éventuels manquements à la probité économique et financière ou de conflits d'intérêts et d'autre part, appuyer le GIP dans l'organisation de certains de ses programmes stratégiques. »
Le 11 juillet, L'Équipe publiait une autre enquête révélant cette fois que M. Atcher faisait un usage quasi quotidien d'un VTC alors que, depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du « DG », déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de M. Atcher, avec prise en charge du carburant. D'après de nombreuses sources, le volant du Land Rover était majoritairement entre les mains de l'épouse de M. Atcher, qui ne travaille pas, de près ou de loin, au GIP. De plus, les mêmes sources indiquaient que l'usage du chauffeur privé facturé au GIP ne se limitait pas au strict champ professionnel.
Qui pour lui succéder ?
Dans un communiqué de presse, le GIP précisait en juin dernier que « compte tenu des enjeux de la gestion d'un tel événement, le leadership et l'autorité de Claude Atcher sont essentiels pour fixer et tenir le cap jusqu'à la clôture finale de la Coupe du monde de rugby ». Depuis le début, M. Atcher a voulu personnifier à l'extrême l'organisation de cette Coupe du monde. Selon nos informations, ces dernières semaines, l'État se serait rapproché de World Rugby afin de mesurer si un départ de M. Atcher constituerait un problème insurmontable à la bonne marche de la Coupe du monde.
La réponse fut négative et agrémentée d'un exemple : le Mondial 2015 en Angleterre a amorti sans problème le départ brutal et inattendu de sa patronne, Debbie Jevans, à six mois de l'ouverture du tournoi. Claude Atcher écarté, c'est Julien Collette, actuellement directeur général adjoint, qui endosse les responsabilités de directeur général. Martine Nemecek, directrice du Tournoi France 2023, devrait aussi prendre du poids au sein de l'institution.
Comment Claude Atcher s'est retrouvé hors jeu de France 2023
Le directeur général de France 2023 Claude Atcher a été mis à pied à titre conservatoire, lundi, après les révélations de « L'Équipe » sur son management brutal.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
Le 8 septembre, le directeur général du Groupement d'intérêt public (GIP) France 2023 ne vivra pas la fête de pré-anniversaire, celle qu'on donnera à J - 365 du coup d'envoi de la Coupe du monde, dans la position malaisante d'un prévenu devant répondre de trois délits devant le Tribunal correctionnel de Paris. Claude Atcher comparaîtra bien depuis la veille (et jusqu'au 22 septembre) mais il n'occupera plus le poste de grand ordonnateur du Mondial en France (8 septembre-28 octobre 2023).
Lundi soir, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, après avoir réuni le matin même Bernard Laporte, président de la FFR, le CNOSF et Jacques Rivoal, président du GIP, le tout en concertation avec World Rugby, délivrait une réponse forte : la mise à pied à titre conservatoire avec effet immédiat de Claude Atcher, « d'abord et avant tout pour protéger la santé et la sécurité des salariés, insiste la ministre. Cette vérité, on la leur devait, ils la méritent et ils en ont besoin pour faire du bon boulot. »
Le 18 août, la ministre recevait le rapport du comité d'éthique du GIP, qu'elle avait elle-même missionné le jour même de nos premières révélations, le 22 juin, portant sur le climat social plus que dégradé au sein de cette structure éphémère. « Ce rapport fait état, de la part du directeur général M. Claude Atcher, de pratiques managériales alarmantes altérant le fonctionnement de la structure, et de l'état de souffrance d'un certain nombre de collaborateurs. » Le lendemain, le ministère transmettait le rapport accablant à MM. Laporte et Rivoal. Claude Atcher, qui a lui-même été auditionné par le comité d'éthique, a désormais leur rapport en sa possession, en entier.
« C'est MA Coupe du monde, c'est MON argent »
Ce vendredi, à 8 heures, un conseil d'administration exceptionnel du GIP ratifiera la mise à pied. Il restera à attendre, courant septembre, la remise du rapport de l'inspection du travail qui qualifiera juridiquement la nature des procédures à venir (si c'est un licenciement, de quel ordre ? Si c'est un signalement via l'article 40 du code de procédure pénale, pour quels faits ?).
Dans ce dossier, la ministre a souhaité aller vite dès l'instant où elle a acquis la certitude de graves risques psycho-sociaux, tout en octroyant le temps nécessaire aux inspecteurs du travail pour mener à terme leurs investigations. À ce stade, il n'y a aucune raison que les témoignages recueillis par les inspecteurs du travail apportent une tonalité divergente. L'hypothèse d'une marche arrière, ou d'un provisoire qui ne durerait pas, n'est donc pas crédible, ni imaginable. « C'est MA Coupe du monde, c'est MON argent », expectorait souvent Claude Atcher dans l'open space de la Mutualité. Depuis lundi soir, ça n'a jamais été aussi faux.
Le 8 septembre, devant la 32e Chambre du tribunal correctionnel, M. Atcher sera un prévenu sans étiquette, jugé aux côtés du président de la FFR Bernard Laporte - à qui le Parquet national financier impute six délits sur fond de corruption -, du vice-président de la FFR Serge Simon, de Mohed Altrad, président du club de Montpellier et principal partenaire financier de la FFR, et enfin de Benoît Rover, associé d'Atcher depuis plus de vingt ans. Cette actualité constituait déjà une fresque navrante dans le paysage du rugby français, et même au-delà. La destitution de Claude Atcher (66 ans) y ajoute sa part, pas moins sombre.
Comment en est-on arrivé là ?
Le 22 juin dernier, L'Équipe publiait sur trois pages un récit circonstancié, porté par une quinzaine de témoins qui décrivaient le climat social toxique et le « management par la terreur » ayant cours rue Saint-Victor, en plein coeur de Paris, où sont installés les bureaux du GIP France 2023. Il y était question de salariés en pleurs dans les toilettes, d'insultes proférées dans l'open space, d'un collaborateur qui craque après « l'humiliation de trop subie en réunion », diront ses collègues, et qui termine les yeux révulsés dans une couverture de survie.
Il était question aussi de crises d'angoisse, d'un salarié qui, à force d'être malmené, s'est fait pipi dessus, d'un amoncellement d'arrêts de travail pour burn-out ou état anxio-dépressif dans une structure employant environ 70 personnes. Il était enfin question d'une ombre inquiétante : « Je suis persuadé que si ça continue, on aura un drame », disait un salarié.
Parallèlement aux dégâts humains, nous avions révélé que, pendant six mois, dans une société en proie à un malaise profond, la direction du GIP avait choisi de ne plus assurer la présence d'un organisme de médecine du travail. À la suite de ce premier long article, plusieurs anciens ou actuels salariés du Comité d'organisation France 2023 nous avaient contactés spontanément pour nous assurer qu'ils « se reconnaissaient dans ce qu'ils avaient lu, que tout était vrai ». Un jour, l'un d'eux écrira : « Je préfère ne plus avoir de boulot que de rester là-dedans. »
Le temps des enquêtes
Au soir de cette première publication, la ministre des Sports faisait savoir qu'elle saisissait sans délai l'inspection du travail, ainsi que le comité d'éthique du GIP. En guise de première déclaration publique, Claude Atcher et la direction du GIP choisissaient de ramasser à l'emporte-pièce et en une seule formule (« l'inconfort exprimé par certains salariés ») toute la souffrance contenue dans ces pages. L'inconfort, donc. M. Atcher parlera ensuite de son « management paternaliste », de l'inexpérience et la fragilité des « juniors », une réalité contredite par les témoignages de quadras et quinquas, hommes ou femmes, souvent des directeurs, que nous avons recueillis.
Dès qu'il le peut, il rappelle alors à quel point il est « serein ». Il l'était déjà au début du mois de juin, quand L'Équipe avait annoncé son renvoi devant le Tribunal correctionnel de Paris pour trois délits d'ordre financier (recel d'abus de confiance, abus de biens sociaux, travail dissimulé).
C'est sans doute cette sérénité qui l'avait poussé à faire écrire un communiqué de presse à en-tête « Coupe du monde France 2023 », daté du 16 juin et titré : « Le Conseil d'administration renouvelle sa confiance à la direction générale de la Coupe du monde de rugby 2023 (autrement dit à Claude Atcher lui-même) ». Ce communiqué, que L'Équipe a pu consulter, était prêt à partir. Mais personne ne le lira jamais. Il se trouve que ce 16 juin, comme nous le racontera un membre du conseil d'administration, « M. Atcher aurait apprécié un vote de confiance mais, pour être très clair, il n'était pas question que le Conseil prenne position dans une affaire judiciaire. Il n'y a pas eu de vote de confiance. En plus, à ce moment-là, on ignorait tout le reste... »
Pendant tout l'été, les deux inspecteurs du travail ont amassé de nombreux témoignages. Au même moment, les quatre magistrats composant le comité d'éthique du GIP, en particulier Mme Moracchini et M. Pichon, archivaient une vingtaine d'auditions. C'est aussi le moment où plusieurs sources nous signalent « qu'en interne, Claude Atcher fait circuler l'idée qu'on finit toujours par savoir qui a parlé à l'inspection du travail ».
Divorce consommé avec Bernard Laporte ?
Fin juillet, Bernard Laporte, président de la FFR (*), profite d'une interview pour dire sa surprise : « Je n'y vis pas, au GIP, mais ça (les « allégations » quant au management d'Atcher, comme il les a nommées dès le premier jour) me semble surprenant. Claude Atcher a toujours eu le respect des gens. Je ne l'ai jamais vu insulter personne. J'entends dire que Claude est quelqu'un qui gueule... Qu'il manage peut-être de façon un peu virulente, comme il l'était sur un terrain... »
(*) La FFR détient 62 % des droits et obligations du GIP, l'État 37 %, le CNOSF 1 %.
Lundi, c'est Bernard Laporte, accompagné de Jacques Rivoal, qui a annoncé à Atcher sa mise à pied. Comment ce dernier a-t-il interprété le ralliement de Laporte à cette décision ? Du pragmatisme ? Un lâchage en règle ? À huit jours d'un procès où leurs liens seront examinés, la question pèse de tout son poids.
Lundi soir, la ministre des Sports a également annoncé « une mission conjointe de l'inspection générale des finances et de l'inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche. D'une part, pour analyser l'existence d'éventuels manquements à la probité économique et financière ou de conflits d'intérêts et d'autre part, appuyer le GIP dans l'organisation de certains de ses programmes stratégiques. »
Le 11 juillet, L'Équipe publiait une autre enquête révélant cette fois que M. Atcher faisait un usage quasi quotidien d'un VTC alors que, depuis début 2019, un véhicule de fonction est mis à disposition du « DG », déclaré fiscalement comme un avantage en nature sur le salaire de M. Atcher, avec prise en charge du carburant. D'après de nombreuses sources, le volant du Land Rover était majoritairement entre les mains de l'épouse de M. Atcher, qui ne travaille pas, de près ou de loin, au GIP. De plus, les mêmes sources indiquaient que l'usage du chauffeur privé facturé au GIP ne se limitait pas au strict champ professionnel.
Qui pour lui succéder ?
Dans un communiqué de presse, le GIP précisait en juin dernier que « compte tenu des enjeux de la gestion d'un tel événement, le leadership et l'autorité de Claude Atcher sont essentiels pour fixer et tenir le cap jusqu'à la clôture finale de la Coupe du monde de rugby ». Depuis le début, M. Atcher a voulu personnifier à l'extrême l'organisation de cette Coupe du monde. Selon nos informations, ces dernières semaines, l'État se serait rapproché de World Rugby afin de mesurer si un départ de M. Atcher constituerait un problème insurmontable à la bonne marche de la Coupe du monde.
La réponse fut négative et agrémentée d'un exemple : le Mondial 2015 en Angleterre a amorti sans problème le départ brutal et inattendu de sa patronne, Debbie Jevans, à six mois de l'ouverture du tournoi. Claude Atcher écarté, c'est Julien Collette, actuellement directeur général adjoint, qui endosse les responsabilités de directeur général. Martine Nemecek, directrice du Tournoi France 2023, devrait aussi prendre du poids au sein de l'institution.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/top-14-la-coupe-du-monde-2023-pour-ligne-d-horizon-au-coup-d-envoi-de-la-saison-12071955.php
Top 14. La Coupe du monde 2023 pour ligne d’horizon au coup d’envoi de la saison
Par Denys Kappès-Grangé, envoyé spécial
La longue saison qui débute samedi conduira les internationaux jusqu’au coup d’envoi de la préparation des Bleus. Ce sera à leurs clubs de les ménager
Il fut un temps (pas si lointain) où le nom du XV de France n’était cité que par pure politesse durant les conférences de presse de la Ligue. Ce lundi, lors de la Causerie de rentrée sur la terrasse d’un hôtel à proximité de la porte de Versailles à Paris, il a été omniprésent. Parce que ses récents résultats l’ont résolument rendu « bankable » ? Oui, un Grand Chelem fait toujours son petit effet. Mais il n’y a pas que ça… Il faut s’y faire, la Coupe du monde 2023 organisée en France trace une ligne d’horizon à laquelle même le rugby professionnel n’échappe pas.
À 375 jours du match d’ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande, le 8 septembre 2023, René Bouscatel a d’ailleurs dévié de lui-même sur le sujet au moment d’exprimer dans son propos liminaire les sentiments qui l’animent à la veille de la reprise du championnat.
« Plus que de l’impatience, je ressens de l’excitation, déclare le président de la LNR. Parce que nous avons vécu une année sportive exceptionnelle pour le Top 14, la Pro D2 et l’équipe de France. Alors, à un an de la Coupe du monde, on se demande ce que ça peut donner. Nous espérons l’apothéose ! […] Mais sans vouloir leur mettre la pression, ça appartient aux joueurs. »
Alignés dans son dos, les 14 joueurs représentant les clubs en lice en Top 14 ont écouté poliment. Mais puisque sept d’entre eux ont eu l’opportunité de porter le maillot des Bleus depuis le début du mandat de Fabien Galthié, ils n’ont rien appris.
« Ça va charbonner »
« On sait que le Top 14 est déjà très chargé, alors si on rajoute la Coupe du monde en fin de saison, c’est sûr que ça le sera encore plus, souffle le demi de mêlée de l’UBB Maxime Lucu. Tout le monde a envie d’y participer. Mais il faut d’abord être performant en club pour participer à la tournée de novembre puis au Six-Nations. On verra ensuite si on fait partie du squad dans un an. Ça va charbonner. »
L’ailier international de Toulon, Gabin Villière, abonde dans un hochement de tête : « On a vu le planning il y a quelques semaines : il n’y a pas de trous entre le Top 14, la Coupe d’Europe, les échéances internationales. Ça va être chargé. »
Un doux euphémisme là encore… Puisqu’il ne s’écoulera qu’une petite semaine entre la finale du Top 14, le 17 juin prochain, et le début du stage de préparation à la Coupe du monde, le 25 juin, les internationaux retenus s’apprêtent à s’élancer pour une saison longue de plus d’un an. Une épineuse problématique clairement identifiée par les membres du staff de Fabien Galthié.
« Les échanges sur la gestion des internationaux se feront entre les managers et Galthié »
Des garçons tels qu’Antoine Dupont (2 069), Romain Ntamack (2 368) ou Grégory Alldritt (2 131) ayant allègrement dépassé le seuil d’alerte des 2 000 minutes jouées la saison passée, des discussions ont été amorcées il y a plusieurs mois à l’initiative de la FFR pour tenter de plafonner le nombre de rencontres disputées en cette année de pré-Coupe du monde.
« Trop compliqué à formaliser dans les textes », répond-on du côté de la LNR : « Les échanges sur la gestion des internationaux se feront directement entre les managers et le sélectionneur. » Heureusement, le rugby français a bel et bien changé. La plupart des principaux pourvoyeurs du XV de France, tels que Toulouse, le Racing ou Toulon, semblent être prêts à jouer le jeu.
Pas besoin de « légiférer »
« Ce n’est pas dans notre intérêt de casser les joueurs, a ciblé Jean Bouilhou, en charge des avants toulousains, lors du stage à Loudenvielle la semaine dernière. Ugo (Mola) sait gérer son effectif, je ne pense pas que ce soit nécessaire pour autant de légiférer. »
Loin de ces débats, les joueurs, eux, n’ont d’autres choix que de composer pour atteindre un objectif dont ils rechignent à parler pour l’heure. « Franchement, je ne pense pas du tout à la Coupe du monde, élude l’ailier international Damian Penaud, en phase de reprise après une blessure à la cheville contractée en avril dernier. Cet été, je me suis reposé pendant 5 semaines : je n’ai rien « branlé » parce que je savais que la saison va durer plus d’un an. Ça m’a fait du bien. »
Un choix qui n’arrête pas une vérité. Gabin Villière le rappelle, il n’y a pas de formule miracle au moment d’aborder une telle saison : « L’objectif n’est pas d’en garder sous le pied et de faire attention à ne pas se blesser. Parce que c’est justement comme ça que ça arrive… »
Top 14. La Coupe du monde 2023 pour ligne d’horizon au coup d’envoi de la saison
Par Denys Kappès-Grangé, envoyé spécial
La longue saison qui débute samedi conduira les internationaux jusqu’au coup d’envoi de la préparation des Bleus. Ce sera à leurs clubs de les ménager
Il fut un temps (pas si lointain) où le nom du XV de France n’était cité que par pure politesse durant les conférences de presse de la Ligue. Ce lundi, lors de la Causerie de rentrée sur la terrasse d’un hôtel à proximité de la porte de Versailles à Paris, il a été omniprésent. Parce que ses récents résultats l’ont résolument rendu « bankable » ? Oui, un Grand Chelem fait toujours son petit effet. Mais il n’y a pas que ça… Il faut s’y faire, la Coupe du monde 2023 organisée en France trace une ligne d’horizon à laquelle même le rugby professionnel n’échappe pas.
À 375 jours du match d’ouverture entre la France et la Nouvelle-Zélande, le 8 septembre 2023, René Bouscatel a d’ailleurs dévié de lui-même sur le sujet au moment d’exprimer dans son propos liminaire les sentiments qui l’animent à la veille de la reprise du championnat.
« Plus que de l’impatience, je ressens de l’excitation, déclare le président de la LNR. Parce que nous avons vécu une année sportive exceptionnelle pour le Top 14, la Pro D2 et l’équipe de France. Alors, à un an de la Coupe du monde, on se demande ce que ça peut donner. Nous espérons l’apothéose ! […] Mais sans vouloir leur mettre la pression, ça appartient aux joueurs. »
Alignés dans son dos, les 14 joueurs représentant les clubs en lice en Top 14 ont écouté poliment. Mais puisque sept d’entre eux ont eu l’opportunité de porter le maillot des Bleus depuis le début du mandat de Fabien Galthié, ils n’ont rien appris.
« Ça va charbonner »
« On sait que le Top 14 est déjà très chargé, alors si on rajoute la Coupe du monde en fin de saison, c’est sûr que ça le sera encore plus, souffle le demi de mêlée de l’UBB Maxime Lucu. Tout le monde a envie d’y participer. Mais il faut d’abord être performant en club pour participer à la tournée de novembre puis au Six-Nations. On verra ensuite si on fait partie du squad dans un an. Ça va charbonner. »
L’ailier international de Toulon, Gabin Villière, abonde dans un hochement de tête : « On a vu le planning il y a quelques semaines : il n’y a pas de trous entre le Top 14, la Coupe d’Europe, les échéances internationales. Ça va être chargé. »
Un doux euphémisme là encore… Puisqu’il ne s’écoulera qu’une petite semaine entre la finale du Top 14, le 17 juin prochain, et le début du stage de préparation à la Coupe du monde, le 25 juin, les internationaux retenus s’apprêtent à s’élancer pour une saison longue de plus d’un an. Une épineuse problématique clairement identifiée par les membres du staff de Fabien Galthié.
« Les échanges sur la gestion des internationaux se feront entre les managers et Galthié »
Des garçons tels qu’Antoine Dupont (2 069), Romain Ntamack (2 368) ou Grégory Alldritt (2 131) ayant allègrement dépassé le seuil d’alerte des 2 000 minutes jouées la saison passée, des discussions ont été amorcées il y a plusieurs mois à l’initiative de la FFR pour tenter de plafonner le nombre de rencontres disputées en cette année de pré-Coupe du monde.
« Trop compliqué à formaliser dans les textes », répond-on du côté de la LNR : « Les échanges sur la gestion des internationaux se feront directement entre les managers et le sélectionneur. » Heureusement, le rugby français a bel et bien changé. La plupart des principaux pourvoyeurs du XV de France, tels que Toulouse, le Racing ou Toulon, semblent être prêts à jouer le jeu.
Pas besoin de « légiférer »
« Ce n’est pas dans notre intérêt de casser les joueurs, a ciblé Jean Bouilhou, en charge des avants toulousains, lors du stage à Loudenvielle la semaine dernière. Ugo (Mola) sait gérer son effectif, je ne pense pas que ce soit nécessaire pour autant de légiférer. »
Loin de ces débats, les joueurs, eux, n’ont d’autres choix que de composer pour atteindre un objectif dont ils rechignent à parler pour l’heure. « Franchement, je ne pense pas du tout à la Coupe du monde, élude l’ailier international Damian Penaud, en phase de reprise après une blessure à la cheville contractée en avril dernier. Cet été, je me suis reposé pendant 5 semaines : je n’ai rien « branlé » parce que je savais que la saison va durer plus d’un an. Ça m’a fait du bien. »
Un choix qui n’arrête pas une vérité. Gabin Villière le rappelle, il n’y a pas de formule miracle au moment d’aborder une telle saison : « L’objectif n’est pas d’en garder sous le pied et de faire attention à ne pas se blesser. Parce que c’est justement comme ça que ça arrive… »
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
J'espère que tout les staff auront l'intelligence de ménager leurs joueurs cadres, surtout nous, pour éviter les pépins physique comme on a pu avoir...
Big'Ben- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 5883
Localisation : Angoulême
Date d'inscription : 21/11/2018
Humeur : Merde
Age : 33
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Une-saison-avec-vue-sur-le-graal-pour-les-internationaux-francais-du-top-14/1351302
Une saison avec vue sur le Graal pour les internationaux français du Top 14
À un an d'une Coupe du monde à domicile dont ils figureront parmi les favoris, les internationaux français et ceux qui aspirent à le devenir auront du mal à traverser la saison sans garder l'échéance 2023 à l'esprit.
Laurent Campistron (avec P. So.)
Ce n'est pas une saison comme les autres. Même pas une saison comme il en existe tous les quatre ans, à douze mois d'une Coupe du monde. Non, c'est beaucoup plus que cela. Il s'agit d'une saison qui précède effectivement une Coupe du monde, mais une Coupe du monde qui se jouera en France et dont les Bleus feront partie des grandissimes favoris, ce qui n'est arrivé qu'une seule fois dans l'histoire, en 2007.
Alors, bien sûr, tous les joueurs qui aspirent à en être auront l'événement dans un coin de leur tête tout au long de la saison. C'est logique et humain. Mais tous diront que c'est encore loin, que le plus important est de prendre les matches les uns après les autres, qu'une participation au grand raout de septembre-octobre 2023 dans l'Hexagone passera d'abord par de bonnes performances en club, ou que le risque de blessure n'est jamais aussi fort que lorsqu'on pense un peu trop, justement, à ne pas se blesser.
« Je craignais beaucoup ces saisons pré-Coupe du monde. J'avais peur que nos joueurs pensent un peu trop à l'équipe de France
René Bouscatel, président de la LNR et ancien président de Toulouse
Tout cela est vrai, évidemment, mais il arrive aussi un moment où l'inconscient prend le dessus, où la grandeur de l'échéance est telle qu'elle finit naturellement par dépasser tout ce qui précède. Il y a ces aspirants à la sélection qui, se sentant un peu justes dans la hiérarchie, chercheront peut-être à trop en faire sur le terrain pour taper dans l'oeil du sélectionneur, versant alors dans un individualisme contre-productif pour leur équipe.
Il y a ces internationaux confirmés, aussi, sûrs de faire partie de la liste, qui seront peut-être tentés de lever le pied au fil de la saison, pénalisant alors de la même manière leur formation. Le risque de déperdition est réel.
« Quand j'étais président du Stade Toulousain (1992-2017), je craignais beaucoup ces saisons pré-Coupe du monde, se souvient l'actuel président de la LNR, René Bouscatel. J'avais peur que nos joueurs pensent un peu trop à l'équipe de France. Surtout parce que les managers de la sélection de l'époque leur prenaient la tête. Ils les captaient, les programmaient pour leurs rendez-vous internationaux. Même si les gars étaient attachés à leur club, ils étaient un peu pollués par tout ça. »
Aujourd'hui, une convention signée en bonne intelligence entre la LNR et la FFR (lire par ailleurs) permet de répondre aux besoins de l'une des parties sans trop nuire aux intérêts de l'autre. Et vice-versa. Mais dans un Top 14 toujours plus concurrentiel - avec dix équipes, au moins, capables de s'inviter en phase finale -, et dans une Coupe d'Europe encore plus relevée avec l'entrée en piste des provinces sud-africaines, les plus gros fournisseurs d'internationaux du Championnat devront quand même se prêter à de fameux numéros d'équilibristes pour sortir indemnes des périodes de vrais et faux doublons et garder leurs meilleurs joueurs sous pression quand sonnera l'heure des matches décisifs.
« C'est dur de dire à son manager qu'on a besoin de récupérer. On peut avoir l'impression de lâcher le groupe et les copains
Gabin Villière, ailier de Toulon et des Bleus
« Cela peut être compliqué de switcher entre club et sélection, admet l'ailier toulonnais Gabin Villière (12 sélections). Mais on le fait depuis plusieurs saisons. La différence, cette fois, c'est qu'il y aura en plus la Coupe du monde au bout. Ce sera donc encore plus long que d'habitude. » Un coup d'oeil sur le calendrier suffit à mesurer l'ampleur du probable surmenage.
Il n'y aura qu'une semaine de repos, par exemple, entre la finale du Top 14 le 17 juin au Stade de France et le début du premier stage de préparation des Bleus en Guyane le 25 juin. Une plage de récupération minimaliste qui poussera peut-être le sélectionneur Fabien Galthié et ses adjoints à s'envoler en Amérique du Sud sans leurs internationaux finalistes et demi-finalistes du Top 14. Histoire de ne pas trop tirer sur la corde.
« Les mois qui précèdent une Coupe du monde, la préoccupation de tout joueur susceptible d'être appelé est d'éviter la blessure, observe le troisième-ligne du Racing 92, Wenceslas Lauret (27 sélections), du haut de son expérience d'avant la Coupe du monde 2019, la seule à laquelle il a participé. Mais on n'évite pas une blessure, on la subit. Et le meilleur moyen de ne pas la subir est de se livrer sans calcul, d'être toujours à 100 % dans son match. »
Mais de combien de matches Lauret parle-t-il ? Serait-il vraiment raisonnable qu'un Antoine Dupont (40 sélections) ou qu'un Romain Ntamack (28 sélections) enchaîne plus 30 matches, voire même 25 de haut niveau dans la saison, toutes compétitions confondues ? Et s'ils se sentent un peu las au printemps, auront-ils l'audace d'aller quémander à leur manager un week-end d'oisiveté bienfaitrice pour recharger les batteries ?
« Le problème, c'est que c'est justement au printemps que tout se joue, souffle Villière. J'ai regardé le planning : il n'y aura pas vraiment de week-end libre jusqu'à fin juin. La récupération, ce sera donc le lundi (il sourit). Et puis c'est dur de dire à son manager qu'on a besoin de récupérer. On ne va pas se mentir, c'est même très dur car on peut avoir l'impression de lâcher le groupe et les copains. C'est là que la compétence des staffs est importante. Ils connaissent nos charges de travail. C'est eux qui doivent sentir quand on a besoin de couper un peu. » Pas simple, évidemment, quand se priver d'un joueur majeur dans les instants décisifs d'une saison revient souvent à se tirer une balle dans le pied...
Une saison avec vue sur le Graal pour les internationaux français du Top 14
À un an d'une Coupe du monde à domicile dont ils figureront parmi les favoris, les internationaux français et ceux qui aspirent à le devenir auront du mal à traverser la saison sans garder l'échéance 2023 à l'esprit.
Laurent Campistron (avec P. So.)
Ce n'est pas une saison comme les autres. Même pas une saison comme il en existe tous les quatre ans, à douze mois d'une Coupe du monde. Non, c'est beaucoup plus que cela. Il s'agit d'une saison qui précède effectivement une Coupe du monde, mais une Coupe du monde qui se jouera en France et dont les Bleus feront partie des grandissimes favoris, ce qui n'est arrivé qu'une seule fois dans l'histoire, en 2007.
Alors, bien sûr, tous les joueurs qui aspirent à en être auront l'événement dans un coin de leur tête tout au long de la saison. C'est logique et humain. Mais tous diront que c'est encore loin, que le plus important est de prendre les matches les uns après les autres, qu'une participation au grand raout de septembre-octobre 2023 dans l'Hexagone passera d'abord par de bonnes performances en club, ou que le risque de blessure n'est jamais aussi fort que lorsqu'on pense un peu trop, justement, à ne pas se blesser.
« Je craignais beaucoup ces saisons pré-Coupe du monde. J'avais peur que nos joueurs pensent un peu trop à l'équipe de France
René Bouscatel, président de la LNR et ancien président de Toulouse
Tout cela est vrai, évidemment, mais il arrive aussi un moment où l'inconscient prend le dessus, où la grandeur de l'échéance est telle qu'elle finit naturellement par dépasser tout ce qui précède. Il y a ces aspirants à la sélection qui, se sentant un peu justes dans la hiérarchie, chercheront peut-être à trop en faire sur le terrain pour taper dans l'oeil du sélectionneur, versant alors dans un individualisme contre-productif pour leur équipe.
Il y a ces internationaux confirmés, aussi, sûrs de faire partie de la liste, qui seront peut-être tentés de lever le pied au fil de la saison, pénalisant alors de la même manière leur formation. Le risque de déperdition est réel.
« Quand j'étais président du Stade Toulousain (1992-2017), je craignais beaucoup ces saisons pré-Coupe du monde, se souvient l'actuel président de la LNR, René Bouscatel. J'avais peur que nos joueurs pensent un peu trop à l'équipe de France. Surtout parce que les managers de la sélection de l'époque leur prenaient la tête. Ils les captaient, les programmaient pour leurs rendez-vous internationaux. Même si les gars étaient attachés à leur club, ils étaient un peu pollués par tout ça. »
Aujourd'hui, une convention signée en bonne intelligence entre la LNR et la FFR (lire par ailleurs) permet de répondre aux besoins de l'une des parties sans trop nuire aux intérêts de l'autre. Et vice-versa. Mais dans un Top 14 toujours plus concurrentiel - avec dix équipes, au moins, capables de s'inviter en phase finale -, et dans une Coupe d'Europe encore plus relevée avec l'entrée en piste des provinces sud-africaines, les plus gros fournisseurs d'internationaux du Championnat devront quand même se prêter à de fameux numéros d'équilibristes pour sortir indemnes des périodes de vrais et faux doublons et garder leurs meilleurs joueurs sous pression quand sonnera l'heure des matches décisifs.
« C'est dur de dire à son manager qu'on a besoin de récupérer. On peut avoir l'impression de lâcher le groupe et les copains
Gabin Villière, ailier de Toulon et des Bleus
« Cela peut être compliqué de switcher entre club et sélection, admet l'ailier toulonnais Gabin Villière (12 sélections). Mais on le fait depuis plusieurs saisons. La différence, cette fois, c'est qu'il y aura en plus la Coupe du monde au bout. Ce sera donc encore plus long que d'habitude. » Un coup d'oeil sur le calendrier suffit à mesurer l'ampleur du probable surmenage.
Il n'y aura qu'une semaine de repos, par exemple, entre la finale du Top 14 le 17 juin au Stade de France et le début du premier stage de préparation des Bleus en Guyane le 25 juin. Une plage de récupération minimaliste qui poussera peut-être le sélectionneur Fabien Galthié et ses adjoints à s'envoler en Amérique du Sud sans leurs internationaux finalistes et demi-finalistes du Top 14. Histoire de ne pas trop tirer sur la corde.
« Les mois qui précèdent une Coupe du monde, la préoccupation de tout joueur susceptible d'être appelé est d'éviter la blessure, observe le troisième-ligne du Racing 92, Wenceslas Lauret (27 sélections), du haut de son expérience d'avant la Coupe du monde 2019, la seule à laquelle il a participé. Mais on n'évite pas une blessure, on la subit. Et le meilleur moyen de ne pas la subir est de se livrer sans calcul, d'être toujours à 100 % dans son match. »
Mais de combien de matches Lauret parle-t-il ? Serait-il vraiment raisonnable qu'un Antoine Dupont (40 sélections) ou qu'un Romain Ntamack (28 sélections) enchaîne plus 30 matches, voire même 25 de haut niveau dans la saison, toutes compétitions confondues ? Et s'ils se sentent un peu las au printemps, auront-ils l'audace d'aller quémander à leur manager un week-end d'oisiveté bienfaitrice pour recharger les batteries ?
« Le problème, c'est que c'est justement au printemps que tout se joue, souffle Villière. J'ai regardé le planning : il n'y aura pas vraiment de week-end libre jusqu'à fin juin. La récupération, ce sera donc le lundi (il sourit). Et puis c'est dur de dire à son manager qu'on a besoin de récupérer. On ne va pas se mentir, c'est même très dur car on peut avoir l'impression de lâcher le groupe et les copains. C'est là que la compétence des staffs est importante. Ils connaissent nos charges de travail. C'est eux qui doivent sentir quand on a besoin de couper un peu. » Pas simple, évidemment, quand se priver d'un joueur majeur dans les instants décisifs d'une saison revient souvent à se tirer une balle dans le pied...
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
CARTE - Rugby : le programme de la Coupe du monde organisée en France en 2023, stade par stade
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/coupe-du-monde-de-rugby-2023-ou-et-quand-voir-les-matchs-partout-en-france-1662553769
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/coupe-du-monde-de-rugby-2023-ou-et-quand-voir-les-matchs-partout-en-france-1662553769
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/ibanez-il-faut-s-efforcer-d-avoir-toujours-un-temps-d-avance-12193818.php
XV de France : Raphaël Ibañez face aux lecteurs de « Sud Ouest » à un an de la Coupe du monde
À un an du match d’ouverture de la Coupe du monde 2023 entre la France et la Nouvelle-Zélande, le manager des Bleus Raphaël Ibañez a répondu aux questions des lecteurs de « Sud Ouest » à Bordeaux
1 Comment aborder au mieux l’événement ?
Bryan Nardelli. Le sélectionneur Galthié et vous-même avez disputé plusieurs Coupes du monde. La préparation de celle qui s’annonce est-elle la même ?
Cette question me renvoie à notre parcours qui pourrait être défini en trois temps. Il y a la passion d’abord. Elle est intacte et identique à celle que j’avais en tant que joueur. Il y a l’action ensuite. C’est se donner les moyens de vivre cette Coupe du monde. À l’époque, ça consistait à se préparer. Aujourd’hui, c’est dans l’anticipation, la programmation. Mais il y a toujours cet esprit de compétition par rapport à ce que les autres équipes pourraient proposer. Enfin, il y a ce qui nous rassemble : l’idée de noble intention. C’est là la seule différence que je ressens. Lorsque j’étais joueur et capitaine, je voulais être le meilleur à mon poste. Ce côté autocentré a totalement disparu. Il n’y a que la volonté de servir la cause commune : gagner la Coupe du monde avec ce XV de France.
Le point d’actu
Le procès Laporte/Altrad Au détour d’une question sur les raisons du renouveau du XV de France, Raphaël Ibañez a tenu à aborder l’actualité judiciaire qui touche la Fédération avec l’ouverture du procès impliquant Bernard Laporte, le président, et Mohed Altrad. « Bernard, avec le concours de Fabien, a défini les contours de l’aventure actuelle. Il a construit le staff, il est allé chercher les experts. Constituer un staff de 25 à 30 personnes, c’est un vrai challenge. Sur l’actualité, je ne me permettrais pas de porter de jugement particulier, mais ma certitude, c’est qu’il est à l’origine de la réussite actuelle du XV de France. […] Pendant de nombreuses semaines, la Fédération va être ciblée. Mais de notre côté, nous devons tenir le cap. »
Vous avez l’expérience de la Coupe du monde 2007 disputée en France. Quelles leçons en tirez-vous ?
La première, c’est que tout peut arriver. En 2007, notre préparation avait été optimale. Et puis vous connaissez la suite avec le match d’ouverture face à l’Argentine. Il devait constituer le point d’orgue de notre parcours et il s’est conclu par une défaite (12-17). C’est peut-être ma plus grande claque au niveau international. Conclusion ? On peut donc avoir la meilleure préparation, il faut être prêt au coup d’envoi.
L’autre enseignement, c’est par rapport à notre préparation. En 2007, il y avait eu une forme d’appréhension par rapport à l’effervescence que pouvait susciter une Coupe du monde. Nous avions décidé de rester à l’écart de cela. Et au final, il a fallu ce match d’ouverture pour réaliser que nous étions dans la Coupe du monde alors que les Argentins étaient eux déjà pleinement engagés. Afin de dédramatiser l’événement, on ne sera peut-être pas totalement coupé du monde extérieur durant la phase de préparation.
Osiris Malbranque. La gestion du temps de jeu sera primordiale cette saison. Qu’attendez-vous de la part des clubs ?
Nous sommes tous conscients que la saison qui arrive va être compacte. Voire dantesque pour les joueurs. L’objectif, c’est qu’ils puissent s’exprimer le mieux possible en club et, lorsqu’on fait appel à eux, qu’ils soient en pleine possession de leurs moyens. Comment y parvenir ? La seule vraie option, c’est la communication avec les managers : la gestion des joueurs se fera au cas par cas. Il y aura peut-être des frictions. Mais c’est la vie.
Ugo Mola, le manager de Toulouse, a parlé d’une « rotation ». Qu’est-ce que cela suppose pour un joueur tel qu’Antoine Dupont ?
Je ne peux pas le définir moi-même. Une rotation, ça voudrait dire écrire noir sur blanc le moment auquel on l’attendrait au plus au niveau en sélection et en club. Je pense plutôt à un principe d’échange au cas par cas. Le joueur doit aussi pouvoir s’exprimer.
Avant d’entamer la préparation à la Coupe du monde concrètement, vous irez en Guyane (du 25 au 30 juin). Qu’allez-vous chercher là-bas ?
Rien de dramatiquement physique. Nous allons chercher de la cohésion dans un environnement totalement différent. Une expérience très spéciale.
Vous disputerez une série inédite de quatre matchs de préparation au mois d’août 2023 (1). Pourquoi ce programme ?
Ce qui est essentiel, c’est d’avoir en tête que nous annoncerons la liste des 33 pour la Coupe du monde le 21 août. Pourquoi quatre matchs ? À travers le travail de notre cellule performance, on s’aperçoit que nos entraînements sont parfois plus durs que les matchs. Ces quatre rencontres vont donc nous servir d’évaluation avec des compositions d’équipes qui vont varier puisque nous disposerons encore de 42 joueurs.
2 Les chantiers du XV de France
Mathieu Laforest-Fournier. En termes de stratégie, quelle nouveauté pourrait vous permettre de remporter la Coupe du monde ?
La prochaine tournée de novembre (contre l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon) va être un indicateur majeur. Il y aura ensuite le Tournoi et les matchs de préparation. Tous ces moments vont nous permettre de gagner en expérience collective. Notre ambition était de « caper » au maximum les joueurs pour qu’ils puissent vivre toutes les situations. Au début de l’aventure par exemple, lorsque l’équipe a échoué, c’était souvent en fin de match sur des décisions clés : Shaun Edwards, notre entraîneur de la défense, appelle ça les « championship minutes ». Ça a été un axe de travail. Après des débuts tonitruants, il est également arrivé que notre équipe connaisse des creux en début de deuxième mi-temps : on s’est penché sur ce point avec l’appui de nos nutritionnistes pour le corriger. On explore encore beaucoup de choses. C’est pour cela que nous avons une marge de manœuvre. Ce XV de France n’est pas un produit fini. Qu’est-ce qui nous permettra de gagner cette Coupe du monde ? Que les joueurs soient capables d’aller au bout du bout de leurs limites. Et un peu de réussite aussi.
Bryan Nardelli. Vous disposez d’une génération fournie et talentueuse. Quels seront les critères décisifs au moment de la sélection finale pour la Coupe du monde ?
Tout est ouvert. À un an de la Coupe du monde, on espère que des joueurs puissent encore se révéler. Sachant qu’on a aussi l’ambition de « caper » les joueurs avec un groupe qu’on connaît bien. La sélection des 33 est encore loin. Mais on commence déjà à y réfléchir. Après chaque week-end de Top 14, on constitue chacun de notre côté un groupe de 42, de 28 et de 23 avec les 15 qui débutent et les finisseurs. On sait que tout évolue. Les critères, Fabien les a expliqués. Il y a ceux d’ordre physiologique. Il y a ensuite celui de la qualité. Et ensuite le leadership. À Marcoussis, dans notre salle de vie, on a des panneaux pour motiver les joueurs. L’un d’eux dit : « Objectif, champions. » Ça veut dire qu’on les invite à passer du statut de joueur passif à celui d’acteur du projet.
Eric Robert. Entre Antoine Dupont et Charles Ollivon : quel sera le capitaine du XV de France ?
Il n’y a pas vraiment de stress par rapport à cette question. On a un mode de fonctionnement participatif et on trouvera le bon tempo pour prendre cette décision en nous appuyant sur les joueurs clés : Julien Marchand, Anthony Jelonch, Grégory Alldritt, Gaël Fickou, Charles Ollivon et Antoine Dupont. On échangera donc avec eux avant de définir le capitaine pour la tournée de novembre.
En dépit des bons résultats, n’y a-t-il pas encore des points d’interrogation dans la composition de votre équipe ? Au poste de pilier droit par exemple où le réservoir semble moins fourni derrière Uini Atonio…
Il est quand même bien pourvu avec des joueurs qui ont prouvé leur capacité à gagner au niveau international. J’espère que les matchs de Top 14 apporteront d’autres solutions. On a amené au Japon Thomas Laclayat qui rejoindra rapidement le Racing, on suit aussi attentivement le changement de club de Sipili Falatea de Clermont à l’UBB. Le frein, à mes yeux, ce serait d’avoir des joueurs qui ne soient pas en pleine possession de leurs moyens physiques.
Un joueur tel que Matthieu Jalibert, le numéro 2 au poste d’ouvreur derrière Romain Ntamack, traverse une période délicate. L’accompagnez-vous ?
On ne parle pas trop avec les joueurs en ce moment. Je pense qu’il faut le laisser tranquillement entrer dans sa saison. Sa performance contre Toulouse a pu susciter des interrogations mais, avant la tournée de novembre, il reste sept matchs ! Matthieu est un joueur très doué, talentueux, au caractère affirmé. Il était avec nous au Japon, il faut lui laisser du temps.
3 Les Bleus face à la concurrence
Florian Labadie. Comment analysez-vous la situation sportive actuelle des All Blacks que vous affronterez en match d’ouverture de la Coupe du monde ?
On a tous un œil attentif sur ce qui se passe là-bas. Je peux vous dire que, de mon côté, je préférerais que les Blacks gagnent beaucoup de matchs cette saison. Je ne peux pas croire non plus qu’ils soient à bout de souffle et qu’ils n’aient plus de solution stratégique. Ce qui me fait dire ça, c’est l’évolution de leur jeu en une semaine entre la défaite face à l’Argentine (18-25) et la réponse qui a suivi (53-3). Ian Foster (NDLR, le sélectionneur néo-zélandais) avait déclaré qu’ils devaient jouer dans les bonnes zones du terrain, les Néo-Zélandais ont eu une meilleure utilisation du jeu au pied lors du second test. Il y a une réflexion stratégique permanente.
Laurent Paviot. Compte tenu du classement mondial à l’heure actuelle, quelles équipes peuvent-elles être dans le dernier carré en 2023 ?
Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de surprises. Comme je vous l’ai dit, il faut être dans le top 3 mondial pour avoir une chance d’être champion du monde… Mais vous savez, je ne vois que du bleu à l’heure actuelle.
Quel regard portez-vous sur les performances réalisées cet été par l’Irlande en Nouvelle-Zélande et sur l’évolution de l’Afrique du Sud ? Ce sont vos deux adversaires potentiels en quart de finale…
Je suis admiratif de l’Irlande. Notamment par sa capacité à jouer un rugby millimétré. En plus, c’est un rugby qui gagne ! La question que je me pose aujourd’hui, c’est laquelle de ces deux équipes il vaut mieux affronter ? L’Irlande qui est aujourd’hui numéro 1 mondiale ? Ou l’Afrique du Sud qui est championne du monde en titre ? On aura un début de réponse concernant le potentiel de cette dernière en novembre. C’est la seule nation que nous n’avons pas encore affrontée. Sachant que je suis persuadé que les Springboks, à un an de la Coupe du monde, feront eux aussi de ce match un test.
Ce que Fabien Galthié a fait lui aussi…
Oui, parce qu’il y a des matchs clés. Dans notre parcours, il y a ainsi celui face à la Nouvelle-Zélande en 2021. Il a constitué une forme de déclic au sein de notre équipe.
La France devrait aborder le prochain Tournoi avec le statut de favoris. Qu’est-ce que cela change ?
Oui. On sera plus ciblé. Encore plus scruté par nos amis anglais, gallois, irlandais qui vont chercher à comprendre pourquoi le XV de France a pu gagner le Grand Chelem. Mais on aura encore quelques innovations. Au niveau international, il faut s’efforcer d’avoir toujours un temps d’avance à tous les niveaux. C’est l’enjeu de cette saison.
4 L’évolution du XV de France depuis 2020
Florian Labadie. Comment expliquez-vous le renouveau du XV de France. Est-ce le résultat de l’approche presque scientifique de ce jeu par Fabien Galthié ?
Avant cela, il y a les hommes. Est-ce qu’on a fait preuve d’audace en sélectionnant des jeunes joueurs pour notre premier match dans le Tournoi 2020 face à l’Angleterre (24-17) ? Eddie Jones, le sélectionneur anglais, disait quelques jours avant ce match que nous avions quasiment sélectionné des juniors. Mais nous, nous savions qu’ils avaient déjà gagné chez les jeunes en Bleu. Le point de départ est là. Après, il y a bien sûr le jeu. Mais ce n’est pas un rugby 2.0. C’est juste celui d’aujourd’hui. Il est réfléchi, cohérent.
Son avenir
Le staff Si Bernard Laporte a d’ores et déjà offert à son sélectionneur Fabien Galthié une prolongation jusqu’à la Coupe du monde 2027, le sort de l’ensemble du staff reste encore flou. Si le président de la FFR a indiqué qu’il n’y avait aucune raison pour dissocier le duo que complète le manager Raphaël Ibañez, aucune communication n’a suivi cette déclaration d’intention. « Je vis cette mission dans le temps présent », a éludé le principal intéressé : « Ce qui occupe mon esprit à l’heure actuelle, c’est quels joueurs vont faire partie de la sélection, comment les suivre, comment allons-nous nous remobiliser au niveau du staff. […] Le temps viendra d’échanger sur le sujet avec Fabien. »
Cette incertitude ne plane pas sur le seul Raphaël Ibañez. Membres du premier cercle, Laurent Labit (animation), William Servat et Karim Ghezal (avants), ainsi que Shaun Edwards ne sont pas plus fixés sur leur avenir en dépit, là encore, d’une déclaration d’intention positive formulée par le sélectionneur. Thibault Giroud, en charge de la cellule performance, c’est quant à lui déjà engagé avec le Racing pour l’après Coupe du monde 2023.
« La donne est simple, a estimé Raphaël Ibañez. Certains sont sous contrat jusqu’à la fin de la Coupe du monde 2023, d’autres jusqu’en juin 2024. Depuis la genèse de ce staff, on a construit un projet qui est sur la bonne voie : continuons ainsi. L’idée est que tout le monde puisse s’exprimer au mieux, mais il y a aussi les volontés individuelles. Ce que je peux vous assurer, c’est que le XV de France travaillera toujours avec des entraîneurs d’élite. » Leurs profils suscitent effectivement l’intérêt de certains clubs de Top 14 pour la saison 2023-24.
François Marque. Comment abordez-vous la relation avec les joueurs. Mettez-vous une distance ou, à l’inverse, êtes-vous proche d’eux ?
Déjà, j’apprécie la notion de caractère. C’est nécessaire quand on évolue au plus haut niveau. Lorsqu’on lâche des mâles alpha sur un terrain, il faut avoir conscience que les autres en face font pareil. En revanche, j’aime moins les caractériels. On s’efforce d’accepter les différences. Mais tout en étant très vigilant au cadre de vie. Nous avons fait beaucoup de réunions à ce sujet pour qu’ils puissent être épanouis et, ainsi, mettre en avant leurs atouts. En tant que joueur, on a constaté qu’un entraîneur pointe souvent du doigt les manques, les défaillances. Mais au niveau international, on n’a pas trop le temps de faire ça. Si on prend quelqu’un, c’est parce qu’il a des atouts forts.
Par rapport à votre époque, les joueurs sont désormais connectés aux réseaux sociaux. À quel point cela influe-t-il sur l’aspect managérial ?
On leur a expliqué le cadre de vie avec lequel on ne déroge pas. Il faut qu’ils l’acceptent. Tout n’est pas permis au sein du XV de France. Est-ce que ça nous est arrivé de sévir ? Oui. Mais ce mot suppose de la colère. Or je ne suis pas sûr que ce soit le bon moteur avec cette génération. Ce qui compte, c’est de donner du sens.
Max Dubois. Votre force à l’heure actuelle, c’est la mise à disposition des joueurs. Comment pérenniser cela et cela durera-t-il en cas de mauvais résultats ?
Nous avons trouvé un bon système : permettre au XV de France de s’entraîner à 42 joueurs jusqu’au mercredi. C’est devenu une constante indispensable au bon fonctionnement de l’équipe. Ça nous permet d’avoir une vision globale du potentiel du rugby français. Mais aussi de donner au groupe de l’expérience collective. Dans notre projet, nous voulions rassembler autour de l’équipe de France. Gagner des titres aussi, parce qu’on ne peut pas rester éternellement deuxième. Le Grand Chelem est à ce titre un marqueur fort, parce qu’il va amener une confiance supplémentaire. Enfin, notre objectif durant la prochaine tournée de novembre, ce sera de rester dans le top 3 mondial. Pourquoi ? Parce que les équipes figurant dans le top 3 mondial à l’approche d’une Coupe du monde ont de fortes chances de la gagner…
(1) Deux matchs contre l’Écosse, un à l’extérieur et l’autre à domicile, puis deux matchs en France contre les Fidji et l’Australie.
XV de France : Raphaël Ibañez face aux lecteurs de « Sud Ouest » à un an de la Coupe du monde
À un an du match d’ouverture de la Coupe du monde 2023 entre la France et la Nouvelle-Zélande, le manager des Bleus Raphaël Ibañez a répondu aux questions des lecteurs de « Sud Ouest » à Bordeaux
1 Comment aborder au mieux l’événement ?
Bryan Nardelli. Le sélectionneur Galthié et vous-même avez disputé plusieurs Coupes du monde. La préparation de celle qui s’annonce est-elle la même ?
Cette question me renvoie à notre parcours qui pourrait être défini en trois temps. Il y a la passion d’abord. Elle est intacte et identique à celle que j’avais en tant que joueur. Il y a l’action ensuite. C’est se donner les moyens de vivre cette Coupe du monde. À l’époque, ça consistait à se préparer. Aujourd’hui, c’est dans l’anticipation, la programmation. Mais il y a toujours cet esprit de compétition par rapport à ce que les autres équipes pourraient proposer. Enfin, il y a ce qui nous rassemble : l’idée de noble intention. C’est là la seule différence que je ressens. Lorsque j’étais joueur et capitaine, je voulais être le meilleur à mon poste. Ce côté autocentré a totalement disparu. Il n’y a que la volonté de servir la cause commune : gagner la Coupe du monde avec ce XV de France.
Le point d’actu
Le procès Laporte/Altrad Au détour d’une question sur les raisons du renouveau du XV de France, Raphaël Ibañez a tenu à aborder l’actualité judiciaire qui touche la Fédération avec l’ouverture du procès impliquant Bernard Laporte, le président, et Mohed Altrad. « Bernard, avec le concours de Fabien, a défini les contours de l’aventure actuelle. Il a construit le staff, il est allé chercher les experts. Constituer un staff de 25 à 30 personnes, c’est un vrai challenge. Sur l’actualité, je ne me permettrais pas de porter de jugement particulier, mais ma certitude, c’est qu’il est à l’origine de la réussite actuelle du XV de France. […] Pendant de nombreuses semaines, la Fédération va être ciblée. Mais de notre côté, nous devons tenir le cap. »
Vous avez l’expérience de la Coupe du monde 2007 disputée en France. Quelles leçons en tirez-vous ?
La première, c’est que tout peut arriver. En 2007, notre préparation avait été optimale. Et puis vous connaissez la suite avec le match d’ouverture face à l’Argentine. Il devait constituer le point d’orgue de notre parcours et il s’est conclu par une défaite (12-17). C’est peut-être ma plus grande claque au niveau international. Conclusion ? On peut donc avoir la meilleure préparation, il faut être prêt au coup d’envoi.
L’autre enseignement, c’est par rapport à notre préparation. En 2007, il y avait eu une forme d’appréhension par rapport à l’effervescence que pouvait susciter une Coupe du monde. Nous avions décidé de rester à l’écart de cela. Et au final, il a fallu ce match d’ouverture pour réaliser que nous étions dans la Coupe du monde alors que les Argentins étaient eux déjà pleinement engagés. Afin de dédramatiser l’événement, on ne sera peut-être pas totalement coupé du monde extérieur durant la phase de préparation.
Osiris Malbranque. La gestion du temps de jeu sera primordiale cette saison. Qu’attendez-vous de la part des clubs ?
Nous sommes tous conscients que la saison qui arrive va être compacte. Voire dantesque pour les joueurs. L’objectif, c’est qu’ils puissent s’exprimer le mieux possible en club et, lorsqu’on fait appel à eux, qu’ils soient en pleine possession de leurs moyens. Comment y parvenir ? La seule vraie option, c’est la communication avec les managers : la gestion des joueurs se fera au cas par cas. Il y aura peut-être des frictions. Mais c’est la vie.
Ugo Mola, le manager de Toulouse, a parlé d’une « rotation ». Qu’est-ce que cela suppose pour un joueur tel qu’Antoine Dupont ?
Je ne peux pas le définir moi-même. Une rotation, ça voudrait dire écrire noir sur blanc le moment auquel on l’attendrait au plus au niveau en sélection et en club. Je pense plutôt à un principe d’échange au cas par cas. Le joueur doit aussi pouvoir s’exprimer.
Avant d’entamer la préparation à la Coupe du monde concrètement, vous irez en Guyane (du 25 au 30 juin). Qu’allez-vous chercher là-bas ?
Rien de dramatiquement physique. Nous allons chercher de la cohésion dans un environnement totalement différent. Une expérience très spéciale.
Vous disputerez une série inédite de quatre matchs de préparation au mois d’août 2023 (1). Pourquoi ce programme ?
Ce qui est essentiel, c’est d’avoir en tête que nous annoncerons la liste des 33 pour la Coupe du monde le 21 août. Pourquoi quatre matchs ? À travers le travail de notre cellule performance, on s’aperçoit que nos entraînements sont parfois plus durs que les matchs. Ces quatre rencontres vont donc nous servir d’évaluation avec des compositions d’équipes qui vont varier puisque nous disposerons encore de 42 joueurs.
2 Les chantiers du XV de France
Mathieu Laforest-Fournier. En termes de stratégie, quelle nouveauté pourrait vous permettre de remporter la Coupe du monde ?
La prochaine tournée de novembre (contre l’Australie, l’Afrique du Sud et le Japon) va être un indicateur majeur. Il y aura ensuite le Tournoi et les matchs de préparation. Tous ces moments vont nous permettre de gagner en expérience collective. Notre ambition était de « caper » au maximum les joueurs pour qu’ils puissent vivre toutes les situations. Au début de l’aventure par exemple, lorsque l’équipe a échoué, c’était souvent en fin de match sur des décisions clés : Shaun Edwards, notre entraîneur de la défense, appelle ça les « championship minutes ». Ça a été un axe de travail. Après des débuts tonitruants, il est également arrivé que notre équipe connaisse des creux en début de deuxième mi-temps : on s’est penché sur ce point avec l’appui de nos nutritionnistes pour le corriger. On explore encore beaucoup de choses. C’est pour cela que nous avons une marge de manœuvre. Ce XV de France n’est pas un produit fini. Qu’est-ce qui nous permettra de gagner cette Coupe du monde ? Que les joueurs soient capables d’aller au bout du bout de leurs limites. Et un peu de réussite aussi.
Bryan Nardelli. Vous disposez d’une génération fournie et talentueuse. Quels seront les critères décisifs au moment de la sélection finale pour la Coupe du monde ?
Tout est ouvert. À un an de la Coupe du monde, on espère que des joueurs puissent encore se révéler. Sachant qu’on a aussi l’ambition de « caper » les joueurs avec un groupe qu’on connaît bien. La sélection des 33 est encore loin. Mais on commence déjà à y réfléchir. Après chaque week-end de Top 14, on constitue chacun de notre côté un groupe de 42, de 28 et de 23 avec les 15 qui débutent et les finisseurs. On sait que tout évolue. Les critères, Fabien les a expliqués. Il y a ceux d’ordre physiologique. Il y a ensuite celui de la qualité. Et ensuite le leadership. À Marcoussis, dans notre salle de vie, on a des panneaux pour motiver les joueurs. L’un d’eux dit : « Objectif, champions. » Ça veut dire qu’on les invite à passer du statut de joueur passif à celui d’acteur du projet.
Eric Robert. Entre Antoine Dupont et Charles Ollivon : quel sera le capitaine du XV de France ?
Il n’y a pas vraiment de stress par rapport à cette question. On a un mode de fonctionnement participatif et on trouvera le bon tempo pour prendre cette décision en nous appuyant sur les joueurs clés : Julien Marchand, Anthony Jelonch, Grégory Alldritt, Gaël Fickou, Charles Ollivon et Antoine Dupont. On échangera donc avec eux avant de définir le capitaine pour la tournée de novembre.
En dépit des bons résultats, n’y a-t-il pas encore des points d’interrogation dans la composition de votre équipe ? Au poste de pilier droit par exemple où le réservoir semble moins fourni derrière Uini Atonio…
Il est quand même bien pourvu avec des joueurs qui ont prouvé leur capacité à gagner au niveau international. J’espère que les matchs de Top 14 apporteront d’autres solutions. On a amené au Japon Thomas Laclayat qui rejoindra rapidement le Racing, on suit aussi attentivement le changement de club de Sipili Falatea de Clermont à l’UBB. Le frein, à mes yeux, ce serait d’avoir des joueurs qui ne soient pas en pleine possession de leurs moyens physiques.
Un joueur tel que Matthieu Jalibert, le numéro 2 au poste d’ouvreur derrière Romain Ntamack, traverse une période délicate. L’accompagnez-vous ?
On ne parle pas trop avec les joueurs en ce moment. Je pense qu’il faut le laisser tranquillement entrer dans sa saison. Sa performance contre Toulouse a pu susciter des interrogations mais, avant la tournée de novembre, il reste sept matchs ! Matthieu est un joueur très doué, talentueux, au caractère affirmé. Il était avec nous au Japon, il faut lui laisser du temps.
3 Les Bleus face à la concurrence
Florian Labadie. Comment analysez-vous la situation sportive actuelle des All Blacks que vous affronterez en match d’ouverture de la Coupe du monde ?
On a tous un œil attentif sur ce qui se passe là-bas. Je peux vous dire que, de mon côté, je préférerais que les Blacks gagnent beaucoup de matchs cette saison. Je ne peux pas croire non plus qu’ils soient à bout de souffle et qu’ils n’aient plus de solution stratégique. Ce qui me fait dire ça, c’est l’évolution de leur jeu en une semaine entre la défaite face à l’Argentine (18-25) et la réponse qui a suivi (53-3). Ian Foster (NDLR, le sélectionneur néo-zélandais) avait déclaré qu’ils devaient jouer dans les bonnes zones du terrain, les Néo-Zélandais ont eu une meilleure utilisation du jeu au pied lors du second test. Il y a une réflexion stratégique permanente.
Laurent Paviot. Compte tenu du classement mondial à l’heure actuelle, quelles équipes peuvent-elles être dans le dernier carré en 2023 ?
Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de surprises. Comme je vous l’ai dit, il faut être dans le top 3 mondial pour avoir une chance d’être champion du monde… Mais vous savez, je ne vois que du bleu à l’heure actuelle.
Quel regard portez-vous sur les performances réalisées cet été par l’Irlande en Nouvelle-Zélande et sur l’évolution de l’Afrique du Sud ? Ce sont vos deux adversaires potentiels en quart de finale…
Je suis admiratif de l’Irlande. Notamment par sa capacité à jouer un rugby millimétré. En plus, c’est un rugby qui gagne ! La question que je me pose aujourd’hui, c’est laquelle de ces deux équipes il vaut mieux affronter ? L’Irlande qui est aujourd’hui numéro 1 mondiale ? Ou l’Afrique du Sud qui est championne du monde en titre ? On aura un début de réponse concernant le potentiel de cette dernière en novembre. C’est la seule nation que nous n’avons pas encore affrontée. Sachant que je suis persuadé que les Springboks, à un an de la Coupe du monde, feront eux aussi de ce match un test.
Ce que Fabien Galthié a fait lui aussi…
Oui, parce qu’il y a des matchs clés. Dans notre parcours, il y a ainsi celui face à la Nouvelle-Zélande en 2021. Il a constitué une forme de déclic au sein de notre équipe.
La France devrait aborder le prochain Tournoi avec le statut de favoris. Qu’est-ce que cela change ?
Oui. On sera plus ciblé. Encore plus scruté par nos amis anglais, gallois, irlandais qui vont chercher à comprendre pourquoi le XV de France a pu gagner le Grand Chelem. Mais on aura encore quelques innovations. Au niveau international, il faut s’efforcer d’avoir toujours un temps d’avance à tous les niveaux. C’est l’enjeu de cette saison.
4 L’évolution du XV de France depuis 2020
Florian Labadie. Comment expliquez-vous le renouveau du XV de France. Est-ce le résultat de l’approche presque scientifique de ce jeu par Fabien Galthié ?
Avant cela, il y a les hommes. Est-ce qu’on a fait preuve d’audace en sélectionnant des jeunes joueurs pour notre premier match dans le Tournoi 2020 face à l’Angleterre (24-17) ? Eddie Jones, le sélectionneur anglais, disait quelques jours avant ce match que nous avions quasiment sélectionné des juniors. Mais nous, nous savions qu’ils avaient déjà gagné chez les jeunes en Bleu. Le point de départ est là. Après, il y a bien sûr le jeu. Mais ce n’est pas un rugby 2.0. C’est juste celui d’aujourd’hui. Il est réfléchi, cohérent.
Son avenir
Le staff Si Bernard Laporte a d’ores et déjà offert à son sélectionneur Fabien Galthié une prolongation jusqu’à la Coupe du monde 2027, le sort de l’ensemble du staff reste encore flou. Si le président de la FFR a indiqué qu’il n’y avait aucune raison pour dissocier le duo que complète le manager Raphaël Ibañez, aucune communication n’a suivi cette déclaration d’intention. « Je vis cette mission dans le temps présent », a éludé le principal intéressé : « Ce qui occupe mon esprit à l’heure actuelle, c’est quels joueurs vont faire partie de la sélection, comment les suivre, comment allons-nous nous remobiliser au niveau du staff. […] Le temps viendra d’échanger sur le sujet avec Fabien. »
Cette incertitude ne plane pas sur le seul Raphaël Ibañez. Membres du premier cercle, Laurent Labit (animation), William Servat et Karim Ghezal (avants), ainsi que Shaun Edwards ne sont pas plus fixés sur leur avenir en dépit, là encore, d’une déclaration d’intention positive formulée par le sélectionneur. Thibault Giroud, en charge de la cellule performance, c’est quant à lui déjà engagé avec le Racing pour l’après Coupe du monde 2023.
« La donne est simple, a estimé Raphaël Ibañez. Certains sont sous contrat jusqu’à la fin de la Coupe du monde 2023, d’autres jusqu’en juin 2024. Depuis la genèse de ce staff, on a construit un projet qui est sur la bonne voie : continuons ainsi. L’idée est que tout le monde puisse s’exprimer au mieux, mais il y a aussi les volontés individuelles. Ce que je peux vous assurer, c’est que le XV de France travaillera toujours avec des entraîneurs d’élite. » Leurs profils suscitent effectivement l’intérêt de certains clubs de Top 14 pour la saison 2023-24.
François Marque. Comment abordez-vous la relation avec les joueurs. Mettez-vous une distance ou, à l’inverse, êtes-vous proche d’eux ?
Déjà, j’apprécie la notion de caractère. C’est nécessaire quand on évolue au plus haut niveau. Lorsqu’on lâche des mâles alpha sur un terrain, il faut avoir conscience que les autres en face font pareil. En revanche, j’aime moins les caractériels. On s’efforce d’accepter les différences. Mais tout en étant très vigilant au cadre de vie. Nous avons fait beaucoup de réunions à ce sujet pour qu’ils puissent être épanouis et, ainsi, mettre en avant leurs atouts. En tant que joueur, on a constaté qu’un entraîneur pointe souvent du doigt les manques, les défaillances. Mais au niveau international, on n’a pas trop le temps de faire ça. Si on prend quelqu’un, c’est parce qu’il a des atouts forts.
Par rapport à votre époque, les joueurs sont désormais connectés aux réseaux sociaux. À quel point cela influe-t-il sur l’aspect managérial ?
On leur a expliqué le cadre de vie avec lequel on ne déroge pas. Il faut qu’ils l’acceptent. Tout n’est pas permis au sein du XV de France. Est-ce que ça nous est arrivé de sévir ? Oui. Mais ce mot suppose de la colère. Or je ne suis pas sûr que ce soit le bon moteur avec cette génération. Ce qui compte, c’est de donner du sens.
Max Dubois. Votre force à l’heure actuelle, c’est la mise à disposition des joueurs. Comment pérenniser cela et cela durera-t-il en cas de mauvais résultats ?
Nous avons trouvé un bon système : permettre au XV de France de s’entraîner à 42 joueurs jusqu’au mercredi. C’est devenu une constante indispensable au bon fonctionnement de l’équipe. Ça nous permet d’avoir une vision globale du potentiel du rugby français. Mais aussi de donner au groupe de l’expérience collective. Dans notre projet, nous voulions rassembler autour de l’équipe de France. Gagner des titres aussi, parce qu’on ne peut pas rester éternellement deuxième. Le Grand Chelem est à ce titre un marqueur fort, parce qu’il va amener une confiance supplémentaire. Enfin, notre objectif durant la prochaine tournée de novembre, ce sera de rester dans le top 3 mondial. Pourquoi ? Parce que les équipes figurant dans le top 3 mondial à l’approche d’une Coupe du monde ont de fortes chances de la gagner…
(1) Deux matchs contre l’Écosse, un à l’extérieur et l’autre à domicile, puis deux matchs en France contre les Fidji et l’Australie.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Thierry-dusautoir-ancien-capitaine-des-bleus-aujourd-hui-la-france-semble-insubmersible/1352778
Thierry Dusautoir (ancien capitaine des Bleus) : « Aujourd'hui, la France semble insubmersible »
L'ancien capitaine des Bleus (80 sélections), qui a disputé trois Coupes du monde, évoque l'approche de cet évènement majeur dans la carrière d'un rugbyman et fait des Bleus les grands favoris du Mondial à domicile dans un an.
Karim Ben Ismail
« À un an de la Coupe du monde, quelles sont les nations qui vous impressionnent ?
La France ! D'abord parce qu'elle fait preuve de constance et de régularité. Les Bleus sortent d'une série de dix victoires d'affilée, ce n'est pas anodin. Surtout avec un groupe élargi et des joueurs différents. Aujourd'hui, la France semble insubmersible.
Dix victoires d'affilée, je ne sais pas si on se rend compte, mais, quand on connaît le contexte international, c'est énorme ! Regardez l'Afrique du Sud, qui est une bonne équipe, championne du monde en titre, elle ne remporte pas tous ses matches. La constance dans la victoire, c'est le plus difficile. Cette confiance engrangée par cette série de victoires est essentielle.
La confiance peut amener à l'arrogance...
Je n'ai pas ressenti d'arrogance ou de problèmes d'ego dans tous les matches de l'équipe de France que j'ai vus. J'ai perçu une forme d'harmonie. Je peux me tromper, mais je ne sens pas une tendance à prendre ses adversaires de haut. Ils engrangent une confiance positive. Je vois un groupe de copains enthousiastes à l'idée d'écrire une histoire commune, des mecs sains en grande majorité.
La France n'est-elle pas prête un an trop tôt ? Peut-elle encore progresser ? Ne risque-t-elle pas de dégringoler désormais ?
Tu peux t'écrouler si tu penses que tu es arrivé. Mais je ne pense pas que ce soit la mentalité des joueurs et du staff. Ce n'est pas ce que je perçois. Ils ne se voient pas déjà champions du monde. J'ai l'impression que la France bénéficie d'un alignement des planètes. D'abord, avec une génération exceptionnelle, ensuite avec beaucoup de compétences dans ce staff. Enfin, avec une volonté commune, entre la Ligue et la Fédération, d'aller dans le même sens, il y a moins de frictions.
La politique des Jiff (joueurs issus des filières de formation) a révolutionné les choses. Elle a été cruciale dans la performance de l'équipe de France, a permis à beaucoup de jeunes d'avoir du temps de jeu, de pouvoir s'exprimer, de gagner en confiance et être compétitifs.
Il y a toujours des problèmes, des soucis de calendrier, mais si l'on compare la situation à ce qu'elle était il y a dix ans, l'évolution est énorme. Ce n'est pas l'union sacrée, il y aura toujours des dissensions, mais tout le monde a envie d'aller dans le même sens pour que cette Coupe du monde soit une réussite. Tout le monde a envie de voir l'équipe de France, vitrine du rugby français, à son plus haut niveau. Maintenant, les joueurs doivent être égoïstes, savoir penser à eux.
Ça veut dire quoi être égoïste ?
C'est un moment qui leur appartient. Une fois qu'ils sont parvenus à ramener la France au premier plan, ce que tout le monde attendait, il faut qu'ils jouent pour eux, pour leur groupe. Ne plus se préoccuper de ce que le public ou le monde du rugby peut penser. Une Coupe du monde, c'est un moment très particulier dans une carrière. C'est un énorme cadeau qu'on se fait à soi-même en tant qu'athlète. Il y a de très grands joueurs qui n'en ont jamais joué, Thomas Castaignède (54 sélections) par exemple. Alors quand on a la chance d'en jouer une, il faut savoir la savourer, profiter de l'instant présent.
Je ne parle pas d'un égoïsme qui consiste à ne penser qu'à sa gueule, mais à savoir prendre du plaisir. Une Coupe du monde, c'est la récompense d'années de travail et d'efforts. Ça passe très vite. Quand l'enjeu est important, a fortiori si ça se déroule en France, on peut se laisser déstabiliser, perdre la notion de plaisir, oublier la chance d'être là. Les problématiques à gérer peuvent vous faire oublier l'essentiel.
Aujourd'hui, voyez-vous la France l'emporter dans un an ?
Mieux vaut que je ne me prononce pas, car je suis catastrophique en pronostics (il se marre). En tout cas, j'ai rarement vu une équipe de France endosser aussi légitimement le statut de favorite. Après, il y a encore du travail. Et puis, en Coupe du monde, tu peux arriver dans les meilleures conditions et avec une grande confiance, une fois que les quarts de finale sont passés, c'est autre chose. C'est à celui qui est le meilleur à l'instant T, pas celui qui a été le meilleur avant. Les gars sont confiants mais humbles, ils nous montrent la voie : soyons humbles nous aussi.
D'autres nations vous impressionnent-elles ?
L'Irlande, avec sa capacité cette dernière année à prendre le contrôle sur ses matches. Elle a su renouveler les générations de manière intéressantes aussi. Même si la Nouvelle-Zélande est moins forte qu'il y a quelques années, l'Irlande a accompli l'exploit de remporter sa tournée là-bas.
Quelle est votre analyse sur ces All Blacks qui accumulent les défaites ?
Ils marquent le pas depuis 2019. Je ne sais pas trop quoi en dire, car le talent des joueurs, ils l'ont. Mais ils ont du mal à trouver leur cohésion, ils font beaucoup plus de fautes. Ce qui me marque, c'est leur indiscipline. Elle peut être le signe de beaucoup de choses : un manque d'investissement, de concentration. Un même symptôme peut avoir différentes causes.
Risque-t-on d'avoir une Coupe du monde dévaluée par l'indigence des All Blacks ?
Je ne suis pas à l'aise avec le fait de penser que la valeur d'une Coupe du monde dépende du niveau des All Blacks. OK, c'est une équipe légendaire, mais les autres sélections existent et ont le droit d'être performantes. Aujourd'hui, des équipes de l'hémisphère Nord comme la France et l'Irlande ont pris le leadership, mais, quand bien même ils vivent une période compliquée, les Blacks resteront une équipe dangereuse. Ils ont le temps de travailler.
Un an, c'est court et long à la fois. Une prise de conscience est en train de s'opérer chez eux. Le sélectionneur Ian Foster et le capitaine Sam Cane sont très critiqués, ils cristallisent à eux deux la situation, mais ils ne sont pas seuls. Derrière, il y a toute une machinerie. Ils ne restent pas spectateurs face à une situation donnée. Ils sont pro-actifs, ils cherchent des solutions. Ceux qui condamnent d'ores et déjà leur performance à la Coupe du monde prennent un sacré pari.
Eddie Jones est aussi très critiqué en Angleterre, pourtant il a lancé une génération de jeunes et pense à l'avenir...
Par la force des choses, Eddie Jones a dû renouveler son effectif, qui n'est pas très constant dans les résultats. En même temps, les Anglais sont allés s'imposer en Australie en fin de saison. Il faut le faire, avec de jeunes joueurs en plus. Ce sont des éléments qui vont leur donner confiance. Il faudra compter avec eux.
Vous avez disputé trois Coupes du monde en 2007, 2011 et 2015. Qu'est-ce qu'on ressent en tant que joueur à un an d'une telle échéance ?
J'ai disputé chacune de ces trois Coupes du monde avec des statuts distincts, une tension différente. En 2006, je faisais mes débuts internationaux. J'étais en phase ascendante, d'apprentissage. Mon objectif était de m'installer en équipe de France. J'observais, je cherchais mes repères au niveau international. ça s'est vite arrêté. Après la défaite face aux All Blacks à Lyon (3-47), je me suis fait sortir du groupe. De retour en club à Toulouse, Guy Novès a su me redonner confiance. Je n'ai pas joué de match durant le Tournoi 2007. Cette première Coupe du monde était plus un espoir qu'un objectif.
Vous étiez l'invité surprise...
Exactement. J'ai bénéficié de la blessure d'Elvis Vermeulen. Rien à voir avec la Coupe du monde 2011 où j'étais capitaine de l'équipe de France. On venait de faire le Grand Chelem 2010, on avait ensuite été battus par l'Afrique du Sud (42-17, en juin 2010 au Cap). Ç'a été le début des ennuis, et, par la suite, on a connu nos défaites les plus cinglantes : une défaite de plus de 50 points face à l'Australie au Stade de France (16-59, le 27 novembre 2010).
Les difficultés dans le groupe absorbaient mon attention. Plus tard dans le Tournoi, on se fait battre par l'Italie (22-21 à Rome,
le 12 mars 2011). Pareil en 2015, mon regard de capitaine se portait plus sur notre équipe et notre capacité à défendre nos chances. On n'avait pas eu de victoires significatives en 2014. En plus, je ressentais moins de force que dans le groupe de 2010.
Quel conseil d'ancien adresseriez-vous aux joueurs actuels de l'équipe de France ?
Pas de conseil, j'ai juste envie de leur dire qu'ils continuent sur leur lancée. Il faut mesurer le travail qu'ils ont accompli jusqu'à présent et qui a validé par un Grand Chelem. Au-delà de ce titre, ils ont fait un truc énorme en ramenant l'équipe de France au premier plan et dans le coeur des supporters. C'est déjà énorme en soi !
Depuis que j'ai arrêté ma carrière, j'ai eu le temps de me rendre plusieurs fois au stade et j'ai vu l'évolution de l'humeur des spectateurs. On est passés de gens qui allaient à un spectacle à une ferveur de supporters. Les gens sont à nouveau fiers de cette équipe de France, ils aiment l'encourager. On sent une autre vibration. Lors de la Coupe du monde, cette énergie sera démultipliée.
Où doivent-ils mettre le curseur entre la volonté de se montrer et celle, humaine, de se préserver des blessures, de se gérer ?
Cette saison va être longue et courte à la fois. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de se dire "je vais me gérer en vue de la Coupe du monde". Se gérer, c'est la meilleure manière de se faire mal et de se blesser.
lire aussi
Le décryptage de Thierry Dusautoir après le Grand Chelem des Bleus : « Un succès construit »
Comment ça ?
Le rugby est un sport de combat, ne pas s'engager vraiment est dangereux. On manque d'attention et de concentration si on est ailleurs. Il faut jouer avec 100 % d'intention, ou laisser la place à un autre. En plus, se gérer, ça se voit. Ce serait un mauvais message à envoyer à ses coéquipiers et aux entraîneurs. Aujourd'hui, il y a une grosse réflexion sur la gestion de l'effort des joueurs de la part des staffs.
Cette gestion est déléguée aux entraîneurs pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Pas seulement pour la Coupe du monde, mais pour toute cette saison. C'est dans l'intérêt de tous que les meilleurs joueurs soient les plus performants et le plus longtemps possible.
Dimanche soir, sur Canal +, le sélectionneur Fabien Galthié a exposé sa façon de travailler avec un recours au data. C'est un progrès ou cela pose aussi des interrogations ?
Ce qu'a exposé Fabien montre qu'il a une vision claire du chemin qu'il veut prendre. C'est important. La data, c'est une foule d'informations qu'il faut savoir trier. On y trouve différents indicateurs qui marquent un objectif. Ils vont baliser le chemin de l'équipe de France. C'est bien de les avoir identifiés, mais, pour moi, ça ne reste que des outils d'aide à la décision. La data ne fait pas la décision.
Vous, en 2006, vous n'auriez pas passé la cut de la data...
En effet. C'est pour cela que la data ne doit rester qu'un outil d'aide à la décision. Elle permet de comprendre ce qui n'est pas forcément visible à l'oeil. Mais l'intuition, l'envie, l'importance d'un joueur dans la vie d'un groupe, tout ce qu'on ne peut pas mesurer c'est du ressort du talent du staff et des coaches pour l'identifier. »
Thierry Dusautoir (ancien capitaine des Bleus) : « Aujourd'hui, la France semble insubmersible »
L'ancien capitaine des Bleus (80 sélections), qui a disputé trois Coupes du monde, évoque l'approche de cet évènement majeur dans la carrière d'un rugbyman et fait des Bleus les grands favoris du Mondial à domicile dans un an.
Karim Ben Ismail
« À un an de la Coupe du monde, quelles sont les nations qui vous impressionnent ?
La France ! D'abord parce qu'elle fait preuve de constance et de régularité. Les Bleus sortent d'une série de dix victoires d'affilée, ce n'est pas anodin. Surtout avec un groupe élargi et des joueurs différents. Aujourd'hui, la France semble insubmersible.
Dix victoires d'affilée, je ne sais pas si on se rend compte, mais, quand on connaît le contexte international, c'est énorme ! Regardez l'Afrique du Sud, qui est une bonne équipe, championne du monde en titre, elle ne remporte pas tous ses matches. La constance dans la victoire, c'est le plus difficile. Cette confiance engrangée par cette série de victoires est essentielle.
La confiance peut amener à l'arrogance...
Je n'ai pas ressenti d'arrogance ou de problèmes d'ego dans tous les matches de l'équipe de France que j'ai vus. J'ai perçu une forme d'harmonie. Je peux me tromper, mais je ne sens pas une tendance à prendre ses adversaires de haut. Ils engrangent une confiance positive. Je vois un groupe de copains enthousiastes à l'idée d'écrire une histoire commune, des mecs sains en grande majorité.
La France n'est-elle pas prête un an trop tôt ? Peut-elle encore progresser ? Ne risque-t-elle pas de dégringoler désormais ?
Tu peux t'écrouler si tu penses que tu es arrivé. Mais je ne pense pas que ce soit la mentalité des joueurs et du staff. Ce n'est pas ce que je perçois. Ils ne se voient pas déjà champions du monde. J'ai l'impression que la France bénéficie d'un alignement des planètes. D'abord, avec une génération exceptionnelle, ensuite avec beaucoup de compétences dans ce staff. Enfin, avec une volonté commune, entre la Ligue et la Fédération, d'aller dans le même sens, il y a moins de frictions.
La politique des Jiff (joueurs issus des filières de formation) a révolutionné les choses. Elle a été cruciale dans la performance de l'équipe de France, a permis à beaucoup de jeunes d'avoir du temps de jeu, de pouvoir s'exprimer, de gagner en confiance et être compétitifs.
Il y a toujours des problèmes, des soucis de calendrier, mais si l'on compare la situation à ce qu'elle était il y a dix ans, l'évolution est énorme. Ce n'est pas l'union sacrée, il y aura toujours des dissensions, mais tout le monde a envie d'aller dans le même sens pour que cette Coupe du monde soit une réussite. Tout le monde a envie de voir l'équipe de France, vitrine du rugby français, à son plus haut niveau. Maintenant, les joueurs doivent être égoïstes, savoir penser à eux.
Ça veut dire quoi être égoïste ?
C'est un moment qui leur appartient. Une fois qu'ils sont parvenus à ramener la France au premier plan, ce que tout le monde attendait, il faut qu'ils jouent pour eux, pour leur groupe. Ne plus se préoccuper de ce que le public ou le monde du rugby peut penser. Une Coupe du monde, c'est un moment très particulier dans une carrière. C'est un énorme cadeau qu'on se fait à soi-même en tant qu'athlète. Il y a de très grands joueurs qui n'en ont jamais joué, Thomas Castaignède (54 sélections) par exemple. Alors quand on a la chance d'en jouer une, il faut savoir la savourer, profiter de l'instant présent.
Je ne parle pas d'un égoïsme qui consiste à ne penser qu'à sa gueule, mais à savoir prendre du plaisir. Une Coupe du monde, c'est la récompense d'années de travail et d'efforts. Ça passe très vite. Quand l'enjeu est important, a fortiori si ça se déroule en France, on peut se laisser déstabiliser, perdre la notion de plaisir, oublier la chance d'être là. Les problématiques à gérer peuvent vous faire oublier l'essentiel.
Aujourd'hui, voyez-vous la France l'emporter dans un an ?
Mieux vaut que je ne me prononce pas, car je suis catastrophique en pronostics (il se marre). En tout cas, j'ai rarement vu une équipe de France endosser aussi légitimement le statut de favorite. Après, il y a encore du travail. Et puis, en Coupe du monde, tu peux arriver dans les meilleures conditions et avec une grande confiance, une fois que les quarts de finale sont passés, c'est autre chose. C'est à celui qui est le meilleur à l'instant T, pas celui qui a été le meilleur avant. Les gars sont confiants mais humbles, ils nous montrent la voie : soyons humbles nous aussi.
D'autres nations vous impressionnent-elles ?
L'Irlande, avec sa capacité cette dernière année à prendre le contrôle sur ses matches. Elle a su renouveler les générations de manière intéressantes aussi. Même si la Nouvelle-Zélande est moins forte qu'il y a quelques années, l'Irlande a accompli l'exploit de remporter sa tournée là-bas.
Quelle est votre analyse sur ces All Blacks qui accumulent les défaites ?
Ils marquent le pas depuis 2019. Je ne sais pas trop quoi en dire, car le talent des joueurs, ils l'ont. Mais ils ont du mal à trouver leur cohésion, ils font beaucoup plus de fautes. Ce qui me marque, c'est leur indiscipline. Elle peut être le signe de beaucoup de choses : un manque d'investissement, de concentration. Un même symptôme peut avoir différentes causes.
Risque-t-on d'avoir une Coupe du monde dévaluée par l'indigence des All Blacks ?
Je ne suis pas à l'aise avec le fait de penser que la valeur d'une Coupe du monde dépende du niveau des All Blacks. OK, c'est une équipe légendaire, mais les autres sélections existent et ont le droit d'être performantes. Aujourd'hui, des équipes de l'hémisphère Nord comme la France et l'Irlande ont pris le leadership, mais, quand bien même ils vivent une période compliquée, les Blacks resteront une équipe dangereuse. Ils ont le temps de travailler.
Un an, c'est court et long à la fois. Une prise de conscience est en train de s'opérer chez eux. Le sélectionneur Ian Foster et le capitaine Sam Cane sont très critiqués, ils cristallisent à eux deux la situation, mais ils ne sont pas seuls. Derrière, il y a toute une machinerie. Ils ne restent pas spectateurs face à une situation donnée. Ils sont pro-actifs, ils cherchent des solutions. Ceux qui condamnent d'ores et déjà leur performance à la Coupe du monde prennent un sacré pari.
Eddie Jones est aussi très critiqué en Angleterre, pourtant il a lancé une génération de jeunes et pense à l'avenir...
Par la force des choses, Eddie Jones a dû renouveler son effectif, qui n'est pas très constant dans les résultats. En même temps, les Anglais sont allés s'imposer en Australie en fin de saison. Il faut le faire, avec de jeunes joueurs en plus. Ce sont des éléments qui vont leur donner confiance. Il faudra compter avec eux.
Vous avez disputé trois Coupes du monde en 2007, 2011 et 2015. Qu'est-ce qu'on ressent en tant que joueur à un an d'une telle échéance ?
J'ai disputé chacune de ces trois Coupes du monde avec des statuts distincts, une tension différente. En 2006, je faisais mes débuts internationaux. J'étais en phase ascendante, d'apprentissage. Mon objectif était de m'installer en équipe de France. J'observais, je cherchais mes repères au niveau international. ça s'est vite arrêté. Après la défaite face aux All Blacks à Lyon (3-47), je me suis fait sortir du groupe. De retour en club à Toulouse, Guy Novès a su me redonner confiance. Je n'ai pas joué de match durant le Tournoi 2007. Cette première Coupe du monde était plus un espoir qu'un objectif.
Vous étiez l'invité surprise...
Exactement. J'ai bénéficié de la blessure d'Elvis Vermeulen. Rien à voir avec la Coupe du monde 2011 où j'étais capitaine de l'équipe de France. On venait de faire le Grand Chelem 2010, on avait ensuite été battus par l'Afrique du Sud (42-17, en juin 2010 au Cap). Ç'a été le début des ennuis, et, par la suite, on a connu nos défaites les plus cinglantes : une défaite de plus de 50 points face à l'Australie au Stade de France (16-59, le 27 novembre 2010).
Les difficultés dans le groupe absorbaient mon attention. Plus tard dans le Tournoi, on se fait battre par l'Italie (22-21 à Rome,
le 12 mars 2011). Pareil en 2015, mon regard de capitaine se portait plus sur notre équipe et notre capacité à défendre nos chances. On n'avait pas eu de victoires significatives en 2014. En plus, je ressentais moins de force que dans le groupe de 2010.
Quel conseil d'ancien adresseriez-vous aux joueurs actuels de l'équipe de France ?
Pas de conseil, j'ai juste envie de leur dire qu'ils continuent sur leur lancée. Il faut mesurer le travail qu'ils ont accompli jusqu'à présent et qui a validé par un Grand Chelem. Au-delà de ce titre, ils ont fait un truc énorme en ramenant l'équipe de France au premier plan et dans le coeur des supporters. C'est déjà énorme en soi !
Depuis que j'ai arrêté ma carrière, j'ai eu le temps de me rendre plusieurs fois au stade et j'ai vu l'évolution de l'humeur des spectateurs. On est passés de gens qui allaient à un spectacle à une ferveur de supporters. Les gens sont à nouveau fiers de cette équipe de France, ils aiment l'encourager. On sent une autre vibration. Lors de la Coupe du monde, cette énergie sera démultipliée.
Où doivent-ils mettre le curseur entre la volonté de se montrer et celle, humaine, de se préserver des blessures, de se gérer ?
Cette saison va être longue et courte à la fois. Je ne pense pas qu'il soit judicieux de se dire "je vais me gérer en vue de la Coupe du monde". Se gérer, c'est la meilleure manière de se faire mal et de se blesser.
lire aussi
Le décryptage de Thierry Dusautoir après le Grand Chelem des Bleus : « Un succès construit »
Comment ça ?
Le rugby est un sport de combat, ne pas s'engager vraiment est dangereux. On manque d'attention et de concentration si on est ailleurs. Il faut jouer avec 100 % d'intention, ou laisser la place à un autre. En plus, se gérer, ça se voit. Ce serait un mauvais message à envoyer à ses coéquipiers et aux entraîneurs. Aujourd'hui, il y a une grosse réflexion sur la gestion de l'effort des joueurs de la part des staffs.
Cette gestion est déléguée aux entraîneurs pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. Pas seulement pour la Coupe du monde, mais pour toute cette saison. C'est dans l'intérêt de tous que les meilleurs joueurs soient les plus performants et le plus longtemps possible.
Dimanche soir, sur Canal +, le sélectionneur Fabien Galthié a exposé sa façon de travailler avec un recours au data. C'est un progrès ou cela pose aussi des interrogations ?
Ce qu'a exposé Fabien montre qu'il a une vision claire du chemin qu'il veut prendre. C'est important. La data, c'est une foule d'informations qu'il faut savoir trier. On y trouve différents indicateurs qui marquent un objectif. Ils vont baliser le chemin de l'équipe de France. C'est bien de les avoir identifiés, mais, pour moi, ça ne reste que des outils d'aide à la décision. La data ne fait pas la décision.
Vous, en 2006, vous n'auriez pas passé la cut de la data...
En effet. C'est pour cela que la data ne doit rester qu'un outil d'aide à la décision. Elle permet de comprendre ce qui n'est pas forcément visible à l'oeil. Mais l'intuition, l'envie, l'importance d'un joueur dans la vie d'un groupe, tout ce qu'on ne peut pas mesurer c'est du ressort du talent du staff et des coaches pour l'identifier. »
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde de rugby : pas d'équipe des Fidji à Libourne, le plaquage cathédrale du maire de la ville
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/coupe-du-monde-de-rugby-pas-d-equipe-des-fidji-a-libourne-le-plaquage-cathedrale-du-maire-de-la-1662558208
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/coupe-du-monde-de-rugby-pas-d-equipe-des-fidji-a-libourne-le-plaquage-cathedrale-du-maire-de-la-1662558208
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/La-selection-des-internautes-et-de-l-equipe-pour-la-coupe-du-monde-2023/1352815
La sélection des internautes et de « L'Équipe » pour la Coupe du monde 2023
Dix jours avant le match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande, Fabien Galthié aura annoncé sa liste de 33 joueurs pour le Mondial. Les internautes et les journalistes de « L'Équipe » se sont glissés dans la peau
Fabien Galthié en fait-il des cauchemars ? Y pense-t-il tous les matins en se rasant ? Le 28 août 2023, le sélectionneur devra trancher et réduire à 33 unités le groupe des 42 joueurs réunis pour préparer la Coupe du monde. Première remarque : trente-trois, et non trente et un, comme en 2019, World Rugby ayant décidé d'élargir les effectifs de chaque nation notamment pour la santé des joueurs.
Neuf Bleus feront donc leurs bagages après en avoir bavé pendant deux mois. Un moment toujours délicat, chargé en émotions, et qui réserve souvent son lot de surprises. Il y a trois ans, par exemple, le troisième-ligne Charles Ollivon, revenu de nulle part après plusieurs graves blessures à une épaule, avait profité de la préparation estivale pour transformer son survêt'de « joueur réserviste » en un joli maillot de titulaire.
Pour un sélectionneur et son encadrement, c'est aussi une phase de remue-méninges, de décisions crève-coeur, voire d'arbitrages serrés en interne. Il y est autant question des qualités individuelles de chaque joueur que de savants équilibres de ligne. À moins d'un an du choix fatidique, une hiérarchie relativement claire ne serait-elle pas déjà en train de se dégager ?
C'est ce que laissent entendre les résultats des deux consultations que nous avons lancées, auprès des internautes du site L'Équipe (plus de 45 000 votes) et au sein de notre rubrique rugby. Sur 33 noms, seuls trois divergent (voir ci-contre). Tout serait-il déjà joué ou presque ? Certainement pas. Les prochains mois seront forcément riches en rebondissements, révélations, méformes ou blessures. Tour d'horizon, ligne par ligne.
Première ligne
Si la Coupe du monde débutait aujourd'hui, les neuf joueurs de première ligne sélectionnés par nos internautes et les journalistes de L'Équipe seraient les mêmes, à l'exception du troisième talonneur, derrière les deux Toulousains Julien Marchand et Peato Mauvaka. Là où les internautes privilégient l'explosivité du Rochelais Pierre Bourgarit, notre rubrique préfère la régularité du Castrais Gaëtan Barlot.
Deuxième ligne
Le quatuor des « secondes barres » est-il trouvé ? Quatre noms se détachent assez nettement (Woki, Willemse, Flament et Taofifenua). Le grand absent à ce poste serait alors Bernard Le Roux (47 sélections), un des cadres du début de mandat de Galthié avant de connaître des blessures et de pâtir du repositionnement de Cameron Woki. Les autres nombreux prétendants (Lavault, Verhaeghe, Jolmes, Azagoh ou Pesenti) partent de plus loin.
Troisième ligne
La densité à ces postes de flanker et de numéro 8 est énorme, mais, là encore, une hiérarchie assez claire se dessine avec quatre noms qui font l'unanimité ou presque (Alldritt, Ollivon, Jelonch et Cros). Dylan Cretin n'est pas loin derrière. Le choix du sixième et dernier troisième-ligne est plus contesté : les internautes optent pour Sekou Macalou, dont le staff loue la polyvalence au point de l'avoir testé à l'aile lors de la tournée au Japon. Nos journalistes lui préfèrent Yoan Tanga. Selevasio Tolofua, Matthias Haddad-Victor, Jordan Joseph ou Ibrahim Diallo sont également cités.
Charnière
Tout est joué, circulez ! L'identité des deux ouvreurs ne fait à ce stade guère de doute (Ntamack, Jalibert) et celle des trois demis de mêlée non plus (Dupont, qui récolte 99,65 % des suffrages des internautes, total le plus élevé, devant Lucu et Couilloud)... Sauf que, à la mêlée, le Racingman Nolann Le Garrec a ses partisans. De même, à l'ouverture, une certaine curiosité entoure Antoine Hastoy, qui pourrait profiter de son transfert à La Rochelle pour jouer les trouble-fête.
Centres
Jonathan Danty, Gaël Fickou, Yoram Moefana et Arthur Vincent, voici les quatre centres qui récoltent le plus de voix. La retraite brutale de Virimi Vakatawa, en raison d'une anomalie cardiaque, est évidemment un choc qui rebat quelques cartes puisque les internautes, avant l'annonce de la nouvelle, en avaient fait l'un de leurs élus.
Ailiers/arrières
Damian Penaud, Gabin Villière et Melvyn Jaminet sont les trois joueurs du triangle de derrière qui se détachent très largement dans le vote des internautes. Ensuite, c'est plus serré : Thomas Ramos, au nom de sa polyvalence 10-15 notamment, est plébiscité. La dernière place, pour nos lecteurs comme pour nos journalistes, se joue entre un profil de pur ailier, celui du Toulousain Matthis Lebel, et un pur arrière, le Rochelais Brice Dulin. Pour quelques centaines de voix seulement, les internautes préfèrent le second, contrairement à L'Équipe.
La sélection des internautes et de « L'Équipe » pour la Coupe du monde 2023
Dix jours avant le match d'ouverture face à la Nouvelle-Zélande, Fabien Galthié aura annoncé sa liste de 33 joueurs pour le Mondial. Les internautes et les journalistes de « L'Équipe » se sont glissés dans la peau
Fabien Galthié en fait-il des cauchemars ? Y pense-t-il tous les matins en se rasant ? Le 28 août 2023, le sélectionneur devra trancher et réduire à 33 unités le groupe des 42 joueurs réunis pour préparer la Coupe du monde. Première remarque : trente-trois, et non trente et un, comme en 2019, World Rugby ayant décidé d'élargir les effectifs de chaque nation notamment pour la santé des joueurs.
Neuf Bleus feront donc leurs bagages après en avoir bavé pendant deux mois. Un moment toujours délicat, chargé en émotions, et qui réserve souvent son lot de surprises. Il y a trois ans, par exemple, le troisième-ligne Charles Ollivon, revenu de nulle part après plusieurs graves blessures à une épaule, avait profité de la préparation estivale pour transformer son survêt'de « joueur réserviste » en un joli maillot de titulaire.
Pour un sélectionneur et son encadrement, c'est aussi une phase de remue-méninges, de décisions crève-coeur, voire d'arbitrages serrés en interne. Il y est autant question des qualités individuelles de chaque joueur que de savants équilibres de ligne. À moins d'un an du choix fatidique, une hiérarchie relativement claire ne serait-elle pas déjà en train de se dégager ?
C'est ce que laissent entendre les résultats des deux consultations que nous avons lancées, auprès des internautes du site L'Équipe (plus de 45 000 votes) et au sein de notre rubrique rugby. Sur 33 noms, seuls trois divergent (voir ci-contre). Tout serait-il déjà joué ou presque ? Certainement pas. Les prochains mois seront forcément riches en rebondissements, révélations, méformes ou blessures. Tour d'horizon, ligne par ligne.
Première ligne
Si la Coupe du monde débutait aujourd'hui, les neuf joueurs de première ligne sélectionnés par nos internautes et les journalistes de L'Équipe seraient les mêmes, à l'exception du troisième talonneur, derrière les deux Toulousains Julien Marchand et Peato Mauvaka. Là où les internautes privilégient l'explosivité du Rochelais Pierre Bourgarit, notre rubrique préfère la régularité du Castrais Gaëtan Barlot.
Deuxième ligne
Le quatuor des « secondes barres » est-il trouvé ? Quatre noms se détachent assez nettement (Woki, Willemse, Flament et Taofifenua). Le grand absent à ce poste serait alors Bernard Le Roux (47 sélections), un des cadres du début de mandat de Galthié avant de connaître des blessures et de pâtir du repositionnement de Cameron Woki. Les autres nombreux prétendants (Lavault, Verhaeghe, Jolmes, Azagoh ou Pesenti) partent de plus loin.
Troisième ligne
La densité à ces postes de flanker et de numéro 8 est énorme, mais, là encore, une hiérarchie assez claire se dessine avec quatre noms qui font l'unanimité ou presque (Alldritt, Ollivon, Jelonch et Cros). Dylan Cretin n'est pas loin derrière. Le choix du sixième et dernier troisième-ligne est plus contesté : les internautes optent pour Sekou Macalou, dont le staff loue la polyvalence au point de l'avoir testé à l'aile lors de la tournée au Japon. Nos journalistes lui préfèrent Yoan Tanga. Selevasio Tolofua, Matthias Haddad-Victor, Jordan Joseph ou Ibrahim Diallo sont également cités.
Charnière
Tout est joué, circulez ! L'identité des deux ouvreurs ne fait à ce stade guère de doute (Ntamack, Jalibert) et celle des trois demis de mêlée non plus (Dupont, qui récolte 99,65 % des suffrages des internautes, total le plus élevé, devant Lucu et Couilloud)... Sauf que, à la mêlée, le Racingman Nolann Le Garrec a ses partisans. De même, à l'ouverture, une certaine curiosité entoure Antoine Hastoy, qui pourrait profiter de son transfert à La Rochelle pour jouer les trouble-fête.
Centres
Jonathan Danty, Gaël Fickou, Yoram Moefana et Arthur Vincent, voici les quatre centres qui récoltent le plus de voix. La retraite brutale de Virimi Vakatawa, en raison d'une anomalie cardiaque, est évidemment un choc qui rebat quelques cartes puisque les internautes, avant l'annonce de la nouvelle, en avaient fait l'un de leurs élus.
Ailiers/arrières
Damian Penaud, Gabin Villière et Melvyn Jaminet sont les trois joueurs du triangle de derrière qui se détachent très largement dans le vote des internautes. Ensuite, c'est plus serré : Thomas Ramos, au nom de sa polyvalence 10-15 notamment, est plébiscité. La dernière place, pour nos lecteurs comme pour nos journalistes, se joue entre un profil de pur ailier, celui du Toulousain Matthis Lebel, et un pur arrière, le Rochelais Brice Dulin. Pour quelques centaines de voix seulement, les internautes préfèrent le second, contrairement à L'Équipe.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/A-un-an-de-la-coupe-du-monde-2023-le-staff-des-bleus-reste-en-eveil-permanent/1352824
À un an de la Coupe du monde 2023, le staff des Bleus reste en éveil permanent
Quel rugby permettra de gagner le Mondial dans un an ? Si les Bleus se sont construit un style efficace basé sur le jeu au pied et des attaques éclair, le staff continue de scruter les tendances et les adversaires, pour s'adapter le cas échéant.
Alex Bardot
Une terrasse ombragée, une plage au fond, et un ordinateur branché sur le choc Springboks - All Blacks en premier plan : le 7 août dernier, Laurent Labit, entraîneur de l'attaque de l'équipe de France, postait cette photo de ses vacances en Espagne, avec comme commentaire : « télétravail. »
À un an de la Coupe du monde, les membres du staff tricolore portent le regard vers le sud, où se dispute le Rugby Championship. Sur leur lieu de vacances, ou entre des visites aux clubs du Top 14, ils observent trois de leurs adversaires de l'année à venir - l'Australie (5 novembre), l'Afrique du Sud (12 novembre) et bien sûr la Nouvelle-Zélande en match d'ouverture de la Coupe du monde (8 septembre 2023) -, mais pas seulement. Comme depuis le début du mandat de Fabien Galthié, il s'agit de scruter les tendances de l'évolution du jeu, à l'oeil nu ainsi qu'à l'aide des données. Cette démarche de « recherche et développement » est au coeur du projet du sélectionneur, au point même qu'elle a en partie servi à définir le style de jeu des Bleus.
Par exemple, c'est parce qu'il a constaté qu'au niveau international une équipe se fragilisait en attaquant de loin ou trop longtemps que le staff a opté pour la dépossession, et instauré la règle du 22-22 qui commande, sauf avancée, de « ne pas tenir le ballon plus de 22 secondes dans la zone entre les 22 mètres ». Et c'est parce qu'il avait vu, lors du dernier Rugby Championship, des joueurs du cinq de devant être les premiers au soutien après un franchissement qu'il a voulu développer ses « gros » dans ce secteur et fait monter Cameron Woki en deuxième ligne.
Un Mondial avec beaucoup de jeu au pied offensif
À 365 jours du grand jour, l'équipe de France sait qu'elle est dans le vrai stratégiquement. Avec le ballon, elle s'appuie sur un jeu au pied long et abondant, mise sur des attaques rapides, s'autorise tout ou presque sur les ballons de récupération et a une organisation qui lui donne des airs d'accordéon, se resserrant ou s'étirant sur la largeur selon les situations.
Sans le ballon, elle étouffe l'adversaire par ses montées rapides, sa puissance à l'impact et son agressivité dans les rucks. Le cocktail est complètement soluble dans le rugby international, tout en empruntant aux saveurs historiques du rugby français. Surtout, il fait son effet, au point que les Bleus figurent parmi les favoris de « leur » Mondial.
Mais la question est de savoir si c'est ce jeu-là qui va gagner. En rugby, les tendances stratégiques évoluent selon les règles, les consignes d'arbitrage, l'ingéniosité des staffs et le développement des joueurs. Et le vainqueur de la Coupe du monde est souvent celui qui correspond le mieux à l'air du temps. Il était au jeu au pied et aux muscles en 2007 comme en 2019, ce qui collait au style sud-africain. Il penchait vers un jeu plus débridé en 2011 et surtout 2015, contexte favorable aux All Blacks.
Quelques grosses nations semblent actuellement en pleine recherche d'identité
Et en 2023 ? On se dirige vers un Mondial avec beaucoup de jeu au pied offensif (encore plus si l'automne hexagonal est pluvieux), avec quand même une volonté de déplacer le ballon à la main, via des éclairs (France) ou des longs bras de fer (Irlande). Mais les choses peuvent évoluer. Un an avant le dernier Mondial, tout le monde avait compris que le jeu au pied prendrait une place prépondérante dans la course au titre, mais pas grand monde n'imaginait que l'Afrique du Sud pousserait le bouchon aussi loin, ou appuierait sa stratégie de destruction sur un banc à six avants. D'où l'importance d'une veille constante et approfondie sur les matches internationaux de l'année à venir, afin d'adapter certains curseurs le cas échéant.
Galthié et ses collègues ont déjà montré des capacités d'adaptation en temps réel : lors du Tournoi des Six Nations 2021, ils avaient (momentanément) opté pour plus de possession après avoir noté que les arbitres donnaient davantage de latitude à l'attaque.
L'observation et l'analyse seront d'autant plus nécessaires que quelques grosses nations semblent actuellement en pleine recherche d'identité. L'Afrique du Sud, championne en titre, est restée fidèle à ses préceptes mais a perdu l'efficacité (11 victoires et 8 défaites depuis le Mondial).
L'Angleterre, dernière finaliste, peine à définir son style, Eddie Jones ayant même annoncé qu'il voulait sortir des organisations traditionnelles pour aller vers des déplacements plus libres des joueurs. Et la Nouvelle-Zélande est en train de faire évoluer son style offensif sous la houlette de Joe Schmidt, intégré au staff depuis quelques semaines. De sa terrasse catalane ou d'ailleurs, Laurent Labit a sûrement déjà tout pris en note.
À un an de la Coupe du monde 2023, le staff des Bleus reste en éveil permanent
Quel rugby permettra de gagner le Mondial dans un an ? Si les Bleus se sont construit un style efficace basé sur le jeu au pied et des attaques éclair, le staff continue de scruter les tendances et les adversaires, pour s'adapter le cas échéant.
Alex Bardot
Une terrasse ombragée, une plage au fond, et un ordinateur branché sur le choc Springboks - All Blacks en premier plan : le 7 août dernier, Laurent Labit, entraîneur de l'attaque de l'équipe de France, postait cette photo de ses vacances en Espagne, avec comme commentaire : « télétravail. »
À un an de la Coupe du monde, les membres du staff tricolore portent le regard vers le sud, où se dispute le Rugby Championship. Sur leur lieu de vacances, ou entre des visites aux clubs du Top 14, ils observent trois de leurs adversaires de l'année à venir - l'Australie (5 novembre), l'Afrique du Sud (12 novembre) et bien sûr la Nouvelle-Zélande en match d'ouverture de la Coupe du monde (8 septembre 2023) -, mais pas seulement. Comme depuis le début du mandat de Fabien Galthié, il s'agit de scruter les tendances de l'évolution du jeu, à l'oeil nu ainsi qu'à l'aide des données. Cette démarche de « recherche et développement » est au coeur du projet du sélectionneur, au point même qu'elle a en partie servi à définir le style de jeu des Bleus.
Par exemple, c'est parce qu'il a constaté qu'au niveau international une équipe se fragilisait en attaquant de loin ou trop longtemps que le staff a opté pour la dépossession, et instauré la règle du 22-22 qui commande, sauf avancée, de « ne pas tenir le ballon plus de 22 secondes dans la zone entre les 22 mètres ». Et c'est parce qu'il avait vu, lors du dernier Rugby Championship, des joueurs du cinq de devant être les premiers au soutien après un franchissement qu'il a voulu développer ses « gros » dans ce secteur et fait monter Cameron Woki en deuxième ligne.
Un Mondial avec beaucoup de jeu au pied offensif
À 365 jours du grand jour, l'équipe de France sait qu'elle est dans le vrai stratégiquement. Avec le ballon, elle s'appuie sur un jeu au pied long et abondant, mise sur des attaques rapides, s'autorise tout ou presque sur les ballons de récupération et a une organisation qui lui donne des airs d'accordéon, se resserrant ou s'étirant sur la largeur selon les situations.
Sans le ballon, elle étouffe l'adversaire par ses montées rapides, sa puissance à l'impact et son agressivité dans les rucks. Le cocktail est complètement soluble dans le rugby international, tout en empruntant aux saveurs historiques du rugby français. Surtout, il fait son effet, au point que les Bleus figurent parmi les favoris de « leur » Mondial.
Mais la question est de savoir si c'est ce jeu-là qui va gagner. En rugby, les tendances stratégiques évoluent selon les règles, les consignes d'arbitrage, l'ingéniosité des staffs et le développement des joueurs. Et le vainqueur de la Coupe du monde est souvent celui qui correspond le mieux à l'air du temps. Il était au jeu au pied et aux muscles en 2007 comme en 2019, ce qui collait au style sud-africain. Il penchait vers un jeu plus débridé en 2011 et surtout 2015, contexte favorable aux All Blacks.
Quelques grosses nations semblent actuellement en pleine recherche d'identité
Et en 2023 ? On se dirige vers un Mondial avec beaucoup de jeu au pied offensif (encore plus si l'automne hexagonal est pluvieux), avec quand même une volonté de déplacer le ballon à la main, via des éclairs (France) ou des longs bras de fer (Irlande). Mais les choses peuvent évoluer. Un an avant le dernier Mondial, tout le monde avait compris que le jeu au pied prendrait une place prépondérante dans la course au titre, mais pas grand monde n'imaginait que l'Afrique du Sud pousserait le bouchon aussi loin, ou appuierait sa stratégie de destruction sur un banc à six avants. D'où l'importance d'une veille constante et approfondie sur les matches internationaux de l'année à venir, afin d'adapter certains curseurs le cas échéant.
Galthié et ses collègues ont déjà montré des capacités d'adaptation en temps réel : lors du Tournoi des Six Nations 2021, ils avaient (momentanément) opté pour plus de possession après avoir noté que les arbitres donnaient davantage de latitude à l'attaque.
L'observation et l'analyse seront d'autant plus nécessaires que quelques grosses nations semblent actuellement en pleine recherche d'identité. L'Afrique du Sud, championne en titre, est restée fidèle à ses préceptes mais a perdu l'efficacité (11 victoires et 8 défaites depuis le Mondial).
L'Angleterre, dernière finaliste, peine à définir son style, Eddie Jones ayant même annoncé qu'il voulait sortir des organisations traditionnelles pour aller vers des déplacements plus libres des joueurs. Et la Nouvelle-Zélande est en train de faire évoluer son style offensif sous la houlette de Joe Schmidt, intégré au staff depuis quelques semaines. De sa terrasse catalane ou d'ailleurs, Laurent Labit a sûrement déjà tout pris en note.
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
A un an de la Coupe du Monde 2023, une saison particulière pour les joueurs du XV de France
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/a-un-de-la-coupe-du-monde-2023-une-saison-particuliere-pour-les-joueurs-du-xv-de-france-1662987793
https://www.francebleu.fr/sports/rugby/a-un-de-la-coupe-du-monde-2023-une-saison-particuliere-pour-les-joueurs-du-xv-de-france-1662987793
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49930
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Page 7 sur 40 • 1 ... 6, 7, 8 ... 23 ... 40
Sujets similaires
» Coupe du Monde 2023 en France
» Coupe du Monde 2023
» Coupe du Monde 2023 en France
» La Coupe du Monde 2023 du XV de France
» Coupe du Monde 2023 en France
» Coupe du Monde 2023
» Coupe du Monde 2023 en France
» La Coupe du Monde 2023 du XV de France
» Coupe du Monde 2023 en France
AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté terrain :: Rugby mondial (hors EDF)
Page 7 sur 40
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum