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Sipili Falatea
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Re: Sipili Falatea
https://twitter.com/actu_UBB/status/1696174379699192164?s=20
Scalp- Team modo
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Re: Sipili Falatea
nadoloubb a écrit:Dr. Gregory Bouse a écrit:Scalp a écrit:Coupe du monde 2023. Préparation du XV de France : les nouvelles de Sipili Falatea “sont très favorables”
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-de-rugby/coupe-du-monde-2023-preparation-du-xv-de-france-les-nouvelles-de-sipili-falatea-sont-tres-favorables-15837621.php
Tant mieux pour lui. Bamba risque de sauter. Aldegheri est intouchable...
À mon avis on aura bamba Antonio et falatea. Bamba est au dessus de aldegeri physiquement et techniquement
A part qu' en mêlée, soit il est pénalisé soit il part en marche arrière rapidement.
Pour un pilier c' est très problématique.
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Re: Sipili Falatea
Scalp a écrit:
https://twitter.com/actu_UBB/status/1696174379699192164?s=20
Ca serait bien car il semble courtisé, notamment par le LOU et le RCT.
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Re: Sipili Falatea
Courtisé par le LOU, Sipili Falatea va rester à l'UBB
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Courtise-par-le-lou-sipili-falatea-va-rester-a-l-ubb/1434505
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Re: Sipili Falatea
Scalp a écrit:Courtisé par le LOU, Sipili Falatea va rester à l'UBB
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Courtise-par-le-lou-sipili-falatea-va-rester-a-l-ubb/1434505
Excellente nouvelle. Je le trouve de plus en plus solide en mêlée et capable de franchir sur ses appuis. Ce club s
installe dans le haut niveau de plus en plus
Vévé64- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
Vévé64 a écrit:Scalp a écrit:Courtisé par le LOU, Sipili Falatea va rester à l'UBB
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Courtise-par-le-lou-sipili-falatea-va-rester-a-l-ubb/1434505
Excellente nouvelle. Je le trouve de plus en plus solide en mêlée et capable de franchir sur ses appuis. Ce club s
installe dans le haut niveau de plus en plus
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Re: Sipili Falatea
Scalp a écrit:Courtisé par le LOU, Sipili Falatea va rester à l'UBB
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Courtise-par-le-lou-sipili-falatea-va-rester-a-l-ubb/1434505
Excellente nouvelle et un très bon signal envoyé !
FrenchKick- J'aime l'Union à la folie
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Humeur : Tant que l'ubb gagne tout va bien :)
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Re: Sipili Falatea
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Re: Sipili Falatea
À très vite Sipili !
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Re: Sipili Falatea
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Re: Sipili Falatea
S’il arrive à rentrer (sans risque) d’ici un mois ça peut être un sacré joker!!
Charles_ubb- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
Charles_ubb a écrit:S’il arrive à rentrer (sans risque) d’ici un mois ça peut être un sacré joker!!
Euh j vois pas trop comment il peut revenir dans 1 mois
Ubb332006- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
Il est en tenue sur un terrain… ca paraît être un signe pas totalement absurde.Ubb332006 a écrit:Charles_ubb a écrit:S’il arrive à rentrer (sans risque) d’ici un mois ça peut être un sacré joker!!
Euh j vois pas trop comment il peut revenir dans 1 mois
Charles_ubb- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
Charles_ubb a écrit:Il est en tenue sur un terrain… ca paraît être un signe pas totalement absurde.Ubb332006 a écrit:Charles_ubb a écrit:S’il arrive à rentrer (sans risque) d’ici un mois ça peut être un sacré joker!!
Euh j vois pas trop comment il peut revenir dans 1 mois
Je ne pense pas qu'il ait déjà repris l'entraînement collectif, il me semble que c'est assez long entre le moment où les joueurs reprennent l'entraînement physique seul et collectif.
Big'Ben- J'aime l'Union à la folie
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Age : 33
Re: Sipili Falatea
Ça dépend des joueurs, y a pas vraiment de science exacte.
Est ce qu’aujourd’hui c’est sa reprise, ou c’était y a une semaine, trois semaines un mois ou plus.
Je ne me fais pas trop d’illusions, mais je dis juste que si par hasard il est dispo ça serait une bonne nouvelle
Est ce qu’aujourd’hui c’est sa reprise, ou c’était y a une semaine, trois semaines un mois ou plus.
Je ne me fais pas trop d’illusions, mais je dis juste que si par hasard il est dispo ça serait une bonne nouvelle
Charles_ubb- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
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Re: Sipili Falatea
Il compte les jours, il va revenir avec les crocs!!
krahknardz- Team modo
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Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
Age : 51
Re: Sipili Falatea
krahknardz a écrit:Il compte les jours, il va revenir avec les crocs!!
Yes !!!
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Re: Sipili Falatea
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Re: Sipili Falatea
lequipe.fr
Les guerriers bleus du Pacifique - L'Équipe explore
31–39 minutes
Ils sont quatre frères d’âme, quatre destins venus de loin.
Parmi les 33 Bleus sélectionnés pour la Coupe du monde du rugby, quatre joueurs puisent leur force dans leurs racines à Wallis et Futuna, le territoire d’Outre-mer le plus lointain de l’Hexagone, à 16 500 kilomètres du stade de France.
À la pointe du combat il y a le talonneur Peato Mauvaka¹ (26 ans, Stade Toulousain). À ses côtés, le pilier Sipili Falatea³ (26 ans, UBB). Juste derrière eux, le colosse Romain Taofifenua² (32 ans, LOU) évolue en deuxième ligne. Dans l’animation du jeu, enfin, il y a le centre Yoram Moefana⁴ (23 ans, UBB), le neveu de Falatea.
L’histoire à la fois diverse et commune de ces quatre hommes est une histoire d’héritage et d’exil qui trouve sa source au cœur de l’immensité de l’océan Pacifique. Administrées par la France depuis 1888, les îles Wallis et Futuna sont deux petits confettis de terre, des territoires à part, des royaumes coutumiers polynésiens. Wallis, la plus grande de ces deux îles, compte 96 kilomètres carrés et près de 8500 habitants. Située à mi-chemin entre les Fidji et les Samoa, Futuna, la petite voisine à 235 kilomètres, soit trente minutes en bimoteur, ne compte, elle, que 46 kilomètres et 3500 Futuniens. Parmi eux, deux Bleus : Falatea et Moefana.
Deux internationaux de rugby sur 3500 Futuniens, la proportion est imbattable et nous pousse à commencer notre voyage à Villenave-d’Ornon, en Gironde.
De Futuna à l’UBB, le long voyage de Falatea et Moefana
Yoram Moefana et son oncle Sipili Faleata nous reçoivent dans la maison de ce dernier dans la banlieue de Bordeaux, où ils jouent ensemble.
À Futuna, où la chaleur tropicale pèse en permanence, se créer un coin d’ombre est une nécessité élevée au rang d’art. Alors, ici, Sipili s’est confectionné une tonnelle. Autour d’elle, les deux hommes racontent leur île et les nuances entre Wallisiens et Futuniens. « Quand les gens parlent de nous, ils disent toujours les Wallisiens mais on est Futuniens ! On est un peu pareils mais très différents quand même. On comprend ce qu’ils disent mais eux ne parlent pas notre dialecte », dit Falatea en pointant son index.
Sipili
Falatea
« Mais bon, on est des Polynésiens. On descend de guerriers qui étaient venus des Tonga en pirogue vers le quinzième siècle. Et on est des Français ! »
Sipili Falatea est un guerrier de l’ombre, un colosse de 116 kilos qui ne cherche pas la lumière, intrigué que l’on vienne s’intéresser à lui et aux siens, peu habitué à confier ses émotions. Sourire prudent, d’une voix douce et posée, il avoue, avant chaque match international, avoir « une boule dans le ventre » quand les hymnes retentissent. Face à nous, il lève les yeux au ciel. A ses côtés, Yoram Moefana plisse son regard. « C’est pareil pour moi. La Marseillaise, c’est toute notre enfance. Quand le 14 juillet un militaire levait le drapeau, tout le village était là, on chantait tous. » Son oncle poursuit : « On avait coutume de se rassembler pour une cérémonie en l’honneur de la France. Pour la remercier de faire partie de notre vie. »
Sipili Faleata
« À Futuna, on dormait tous ensemble dans le salon sur des nattes. Les anciens disent que c’est mieux de dormir sur du dur : sur un matelas, on prend trop goût au moelleux. »
Yoram Moefana est le fils de Taofi, l’aîné d’une famille de dix enfants dont Sipili Falatea est l’avant-dernier. Sipili porte un prénom illustre, celui d’« un guerrier mythique qui protégeait le royaume d’Alo ». Moefana précise, avec le sourire : « A Futuna, on a deux royaumes. Comme mes parents étaient séparés, je passais la semaine dans un royaume et le week-end dans l’autre. » Dans ce petit coin de France, on honore la République mais on vénère deux rois, garants des traditions que l’on appelle « la Coutume ». Le Tuiagaifo règne sur le royaume d’Alo et ses neuf villages. Le Keletaona, souverain de Sigave, gère les six localités du nord de l’île. Entre les deux coule une rivière qui sert de frontière. « Pendant longtemps, ces deux royaumes se sont fait la guerre, explique Sipili. Il fut un temps où si un gars du royaume d’Alo tombait amoureux d’une fille de Sigave, ça pouvait être compliqué. Aujourd’hui ça va mieux. »
note
À Wallis, en revanche, il n’y a qu’un roi : le « Lavelua ». Assisté de cinq ministres, il a autorité sur le chef de la police. Ce souverain est rémunéré par l’Etat français, une particularité consécutive à l’accord signé en 1961 entre ces deux îles et la France. Jusque-là elles étaient sous protectorat français avant d’acquérir le statut de territoire d’Outre-mer.
À Futuna, comme à Wallis, le débat sur la laïcité n’existe pas : le catholicisme est religion officielle. « Ça remonte au saint Pierre Chanel », indique Yoram Moefana, fils d’une institutrice. Ce prêtre catholique est le premier occidental à avoir débarqué à Futuna, en 1837. Il y est mort, quatre ans plus tard, frappé, au petit matin, à coup de casse-tête, puis transpercé par une lance et achevé à coups d’herminette. Sa présence et ses prêches n’étaient pas du goût de Niuliki, qui régnait alors sur Alo.
Futuna est un monde à part, longtemps préservé des Européens, il était compliqué pour les navires d’y accoster. Aujourd’hui encore, l’île est isolée et vit dans des conditions précaires.
L’accès à l’eau potable est très compliqué, le carburant rare et cher. Comme le bois reste la principale source de combustible, la déforestation menace l’île, au même titre que les cyclones et la montée des eaux. Comme leurs compatriotes, les Falatea descendent d’une famille d’agriculteurs : « Mon grand-père élevait des cochons, cultivait l’igname, le taro et la pomme de terre. »
Yoram
Moefana
« À Futuna les journées étaient simples. On commençait l’école à 7 heures jusqu’à 16 heures. Ensuite avec les copains, on faisait du sport jusqu’à la tombée du soleil : du volley, au foot et du rugby aussi, bien sûr, même si on se faisait mal, pieds nus sur les cailloux. »
Tous deux ignorent comment le rugby est arrivé à Futuna.
Selon Taofi Falatea, le père de Yoram, le rugby s’y est surtout développé après le tremblement de terre de 1993. Un séisme d’une magnitude de 6,5 sur l’échelle de Richter avait soulevé l’île de près d’un mètre, fait trois morts et occasionné de nombreux dégâts.
« Suite à ce tremblement de terre, deux prêtres samoans sont arrivés à Futuna, raconte Taofi. L’un deux, le père Vitaliano, était rugbyman. C’était une boule de muscles. Avec un grand dynamisme il s’est efforcé de redresser l’île grâce au rugby. » Un sport fait pour ce peuple de guerriers. Comme les vents tournant de l’océan, à Futuna, les humeurs peuvent passer de l’indolence à la violence en un rien de temps.
Sipili Faleata
« ça a longtemps été comme ça : quand les gens n’étaient pas d’accord, ils se bagarraient. Dans ma famille, ils étaient très forts niveau bagarre. »
Ici, les notions de dureté et de violence ne s’entendent pas comme en Europe. Falatea raconte qu’enfant, il lui arrivait de se faire corriger sévèrement s’il n’avait pas accompli les tâches domestiques, telles que nettoyer le parc à cochons de la ferme de son père.
Jamais Sipili Falatea ne s’était un jour imaginé quitter Futuna.
« Je voulais rester là-bas pour veiller sur mes parents mais mon père m’a forcé à partir pour me trouver un avenir en métropole. Devoir venir en France, ça m’a fait mal. » C’est en 2017, à 18 ans, que Falatea quitte Futuna.
Sipili Faleata
« Je me suis senti ‘’dégagé’’. J’en ai pleuré pendant tout le trajet »
Après 40 heures de vol, il débarque à Colomiers, en Haute-Garonne. Sans téléphone ni compte bancaire. « Chez nous, ce n’est pas indispensable. Futuna, c’est pauvre, mais on peut y vivre sans argent. Tu plantes un truc, ça te donnera des fruits. » Falatea ne connaissait pas l’hiver, n’avait jamais pris l’autobus, ni même joué pilier. « J’étais trois-quarts centre. A Colomiers on m’a dit ''t’as la carrure pour être pilier !’’ J’ai dit OK. C’était dur au début. »
Sipili Faleata
« Je ne savais pas qu’on pouvait vivre du rugby. Les gars que je voyais à la télé, je croyais qu’ils avaient un boulot à côté »
À son arrivée en métropole, Sipili s’est trouvé un boulot de mécanicien auto, en alternance. Sa première paye, 800 euros, il l’a coupée en deux. En a envoyé la moitié à ses parents. À Colomiers, Sipili est hébergé chez Tapu, un de ses grands frères, débarqué en métropole, comme Yoram Moefana, quelques années plus tôt. Ce colosse a bossé comme éboueur avant de devenir un baroudeur de la Pro D2. A Colomiers, une belle rencontre va illuminer la trajectoire de Sipili Falatea : celle de Didier Sanchez, un Ariégeois, qu’on surnomme « docteur ès mêlée ». Un généreux à qui Falatea doit beaucoup de ses pas de géant : Colomiers, Clermont, l’UBB.
Didier
Sanchez
« Au début, Sipili est arrivé avec des dreadlocks. On aurait dit Bob Marley. À un moment donné, je lui ai dit : ‘’bon, Sipili, pour la mêlée il faut que tu me coupes cette tignasse !" »
Le pilier a grimacé. « Dans les temps anciens chez nous, ceux qui portaient des cheveux longs étaient considérés comme des caïds, ceux à qui on devait le respect. » Même loin de Futuna, compliqué de transgresser la Coutume. « J’ai dû appeler mon père. Il m’a dit : ‘’si c’est pour le rugby, tu peux les couper.’’ »
Sipili Faleata
« J’ai eu l’impression de devenir un autre, de ne plus être moi-même. Aujourd’hui, j’ai laissé une petite tresse, ça fait joli. »
Depuis, la carrière de Falatea a explosé. Devenu international en 2021, il joue chez les Bleus à un poste clef : pilier droit. Celui qui en mêlée encaisse plus de 900 kilos de pression sur le dos. Le reste du temps, il lui faut se déplacer avec intensité. Enchaîner les tâches, plaquer sans relâche. Porter, déblayer, sprinter. Sipili Falatea est le prototype du Polynésien puissant, explosif, taillé pour le combat. « Jouer pour l’équipe de France, c’est dingue ! » Jamais il ne s’était imaginé ce destin et aujourd’hui, c’est avec le sourire qu’il évoque son exil. « C’est un peu compliqué de rentrer chez nous. Il faut quand même quarante heures de vol et prendre quatre avions différents… »
Mauvaka, l’ovni de Nouméa
Pour les habitants de Wallis et Futuna, l’exil est un passage presque obligé. Entre 2003 et 2013, ces deux îles ont vu partir près de 20% de leur population.
Et, plus que la métropole, la destination d’accueil est souvent la même : la Nouvelle-Calédonie, à 2000 kilomètres. « Je suis Wallisien à 100%, s’exclame Peato Mauvaka. Mais je suis né à Nouméa où mes parents s’étaient installés pour trouver du travail. » International français depuis 2019, auteur de deux essais lors de la victoire historique des Bleus face à la Nouvelle-Zélande en novembre 2021 (40-25), triple vainqueur du Bouclier de Brennus avec le Stade Toulousain, Peato Mauvaka, 26 ans, est un « talonneur-puncheur » qui compte sur la scène internationale.
Nous partons découvrir son histoire, à Katiramona, à trente minutes au nord de Nouméa, dans des terres montagneuses où l’on ne voit pas la mer.
La maison familiale, construite à flanc de colline, est au détour d’une petite vallée et d’un énième lacet de la route Territoriale 1. Katiramona est rattachée à la commune de Dumbea, la grosse ville ouvrière de la banlieue de Nouméa, 36 000 habitants dont beaucoup de Wallisiens et de Futuniens. Ils sont en effet 22 000 à vivre en Nouvelle-Calédonie, bien plus que sur leurs îles.
Cet exode massif des Wallisiens et Futuniens a débuté dans les années soixante quand la découverte du nickel a créé une demande massive de main-d’œuvre en Nouvelle-Calédonie. C’est l’histoire de la famille Mauvaka. Peato est l’arrière-petit-fils du roi de Wallis.
Kaopa
Mauvaka
Mère de Peato
« Mon grand-père s’appelait Pulufegu Fuluhea. Il a régné entre 1941 et 1947. Il est celui qui a remis au général de Gaulle la lettre officielle de demande de protectorat. »
Enjouée, Kolopa Mauvaka, qui travaille comme comptable à Nouméa, nous a donné rendez-vous à 8 heures, avant que la moiteur n’imprègne l’air ambiant. Sur la table de sa véranda, elle a disposé du café chaud, des croissants et des nems asiatiques. « La Nouvelle-Calédonie, c’est l’île aux mélanges. Allez, à la bonne franquette ! » Elle nous raconte que Peato Mauvaka s’est fait remarquer par un recruteur en 2011 alors qu’il ne jouait même pas au rugby. Peato avait quatorze ans. À deux heures et demi d’avion de là, se disputait alors la Coupe du monde de rugby en Nouvelle-Zélande.
Paeto Mauvaka
« Les All Blacks, c’était l’équipe préférée de notre père. On les kiffait, surtout Sonny Bill Williams, le beau gosse polynésien avec ses chisteras »
Quand il apprend qu’un recruteur débarque de métropole pour assister à un entraînement à l’URC, le club de rugby de Dumbea, Peato s’y rend. « Je ne comprenais rien aux règles mais je rêvais d’aller jouer en métropole comme Christopher Suve, un Wallisien de mon quartier devenu volleyeur à qui on demandait sans cesse : ‘’Alors, c’est comment la France ?’’ En plus, ce jour-là, j’avais la main blessée mais j’ai retiré la croûte de ma main pleine de pus, j’ai mis de la bétadine et j’ai serré les dents. » L’ado qui ne dépasse pas les 70 kilos s’incruste à un entraînement des seniors. « Il n’y avait que des golgoths de 100 kilos. Je ne savais pas quoi faire avec le ballon. Je faisais des feintes de passes sans le faire exprès. Et ça marchait. Pour ne pas me faire exploser, je passais vite la balle. »
Le recruteur ce jour-là se nomme Abraham Tolofua, ancien pilier wallisien, finaliste du Top 14 en 2001 avec Montferrand, en mission d’observation pour le Stade Toulousain. « Peato m’a bluffé, se souvient Tolofua. Il avait une tonicité explosive, le sens des espaces, il faisait des trucs incroyables avec le ballon. Dans son regard, j’ai perçu que ce gamin irait loin. »
Abraham
Tolofua
« Quand j’ai dit aux responsables du club que je m’intéressais à lui, ils n’ont pas compris, Peato n’était même pas inscrit chez eux ! »
Abraham Tolofua devra convaincre Kolopa Mauvaka d’accepter de laisser partir son fils si jeune, si loin, et offre de l’héberger pendant quatre ans. La formation « made in » Stade Toulousain fera le reste : l’ovni de Nouméa, guidé par une bonne étoile, ne s’arrêtera plus. Et aujourd’hui, c’est lui qui inspire les Wallisiens de Nouméa, de plus en plus nombreux à tenter leur chance en métropole.
Tous n’ont pas cette réussite, certains échouent, d’autres se perdent.
Réputés pour leurs qualités de guerriers, leurs gabarits XXL et leur puissance explosive, les Wallisiens sont notamment devenus attractifs grâce au statut JIFF.
Ce label « joueurs issus des filières de formation française » a été créé en 2010 par la Ligue nationale de rugby qui a alors contraint, face à l’afflux de joueurs étrangers en Top 14, les clubs professionnels à maintenir un minima de 40% de joueurs JIFF dans leurs effectifs. Résultat, de plus en plus de Wallisiens viennent gonfler les rangs du Top 14 et des divisions inférieures. Les filières ne manquent pas pour ceux qui souhaitent partir : un recruteur d’un club, un agent, l’appui d’une connaissance... Dans son ouvrage « La France d’Outre-Mer, terres éparses, sociétés vivantes » Jean-Christophe Gay, enseignant-chercheur à l’Université Côte d’Azur, a publié une carte des Wallisiens dans l’élite du rugby de l’Hexagone. Lors de la saison 2017-2018, il en recensait quinze. Leur nombre a plus que doublé depuis. Toutes les grosses écuries du Top 14 sont en quête de joueurs wallisiens. Rien que dans le paquet d’avant du RC Toulon, ils sont au nombre de quatre : Christopher¹ et Selevasio Tolofua², Emerick Setiano³, Matthias Halagahu⁴.
Jean-Christophe Gay
« C’est l’armée française qui la première a détecté les qualités athlétiques des Wallisiens quand il a fallu recenser les populations pour la conscription dans les années soixante »
« Ensuite, leurs aptitudes se sont surtout révélées en athlétisme, poursuit-il. Le cas le plus probant fut celui de Jean-Paul Lakafia¹, champion de France de javelot en 1983 et 1984. Ses fils, Raphaël² et Pierre-Gilles³ ont, eux, fait une belle carrière dans le rugby. » En juin 2015, Raphaël Lakafia a remporté le Top 14 avec le Stade Français. Ces « qualités athlétiques des Wallisiens », ce sont « des niveaux de puissance très élevés », décrypte Zéba Traoré, référence au Stade Toulousain dans le domaine de la préparation physique. « C’est leur particularité morphologique et génétique : sur des exercices tournés vers la force ou l'explosivité, ils parviennent à développer beaucoup de puissance. »
La Nouvelle-Calédonie, nouveau vivier du rugby français
Nouméa est donc devenue depuis quelques années le cœur nucléaire du rugby français du Pacifique.
C’est là qu’a grandi Sébastien Vahaamahina¹, fils d’une Wallisienne et d’un Futunien, 46 sélections avec les Bleus (2012-2019). La formation française commence timidement à se structurer : il y a six ans a vu le jour le pôle France de Nouméa, censée être la voie royale pour préparer les talents du cru à briller en métropole. Mais les places y sont trop rares. L’effectif actuel est de vingt pensionnaires : treize garçons et sept filles. Si la relève s’y forme, comme Brent Liufau², tout juste sacré champion du monde des U20, c’est trop peu pour accueillir le potentiel local qui foisonne.
Et les clubs français n’investissent pas assez profondément le rugby calédonien, jugent les acteurs locaux. La pépinière est pourtant là, qui leur tend les bras.
Jean-Philippe Tuifua
ancien joueur local
« Ici c’est une petite Nouvelle-Zélande ! On a toutes les façons de jouer du Pacifique. Des Polynésiens qui ne redoutent pas les collisions, mais aussi des Kanaks qui sont dans l’évitement, à la manière des Fidjiens. »
Ce Wallisien, ancien-troisième ligne, est accoudé à la rambarde du terrain du « Petit Train Rugby Club » de Païta, une commune de la banlieue de Nouméa. Ce samedi, c’est un « JDR », « jour de rugby ». Chaque week-end, un club organise un tournoi où il accueille les autres. Ce samedi-là, Païta reçoit le champion, l’Olympique Nouméa, mais aussi l’URC Dumbéa, le Rugby Club Calédonien, le club du Mont Dore, le JSL Normandie Vikings... En Nouvelle-Calédonie, les équipes ont des noms qui chantent. Sur le terrain du Petit Train, c’est l’effervescence : 300 gamins s’ébaudissent sous un soleil de plomb. Les matches s’enchaînent selon les classes d’âges.
Assis sur des nattes ou des pliants, les spectateurs semblent appesantis par la moiteur. Leur langueur n’est qu’apparente. Soudain les corps se redressent, donnent de la voix. Le tumulte fluctue au fil des actions de jeu. Des hourras pour un cadrage-débordement magistral. Une ovation enflammée pour une ado qui vient d’effacer trois garçons au cours d’un match mixte. Le ballon se passe de mains en mains. Il y a des petits « Caldoches », descendants d’Européens. Des Kanaks, mélanésiens. Des Wallisiens polynésiens.
C’est ici à Nouméa, comme eux, que Matthieu Jalibert a débuté le rugby en 2004. L’actuel meneur de jeu des Bleus avait six ans.
Sur le terrain du « Petit Train », on croise son ancien éducateur, Ivan Hillaireau. « Je me souviens d’un garçon qui voulait absolument jouer. Matthieu était toujours présent, assidu et généreux sur les passes. » Jean-Jacques, le père de Matthieu, adjudant-chef dans l’armée de terre, venait alors d’être affecté à Nouméa. « Quand je suis arrivé, le rugby avait quasiment disparu de l’île, se souvient Jean-Jacques Jalibert. Avec des Wallisiens, comme Taofi Falatea, le papa de Yoram Moefana, on a commencé à rejouer et par la suite, des dirigeants du Stade Calédonien sont parvenus à relancer le rugby. » Car la violence avait failli tuer le rugby néo-calédonien le 29 octobre 1994.
La finale du championnat avait donné lieu à une terrible bagarre.
« Un carnage, une grande tristesse, se souvient Oscar Suta, talonneur qui jouait sous les couleurs de Lomipeau. Ça a été un long travail d’effacer cette image de la tête des parents. » Roué de coups, l’arbitre fut hospitalisé et sept peines de prison furent requises contre des joueurs. Cette violence était le résultat de tensions entre les communautés les plus précaires de l’île. Les Kanaks, habitants originels, se sentaient dépossédés de leurs terres par l’afflux massif de Polynésiens venus de Wallis et de Futuna.
« Les enfants se battaient même entre eux à l’école, se souvient Suta, qui œuvre aujourd’hui à les rassembler autour d’un ballon ovale. Je dis aux enfants que le rugby ce n’est pas que pour les Wallisiens. Ma grande fierté, c’est qu’on a aussi des jeunes Kanaks qui brillent aujourd’hui en équipe de France : Yolaine Yengo ¹ est internationale à 7 tout comme Nisié Huyard ². Le rugby, c’est pour toutes les communautés ! »
Si le rugby a failli disparaître, il aura suffi d’une seule génération pour amorcer son regain.
« Ça prouve à quel point notre terreau est fertile », pointe Taofi Falatea, président de l’URC Dumbéa. Le père de Yoram Moefana dirige le club le plus dynamique de l’île. C’est le « partenariat » de l’URCD avec le Stade Toulousain qui avait permis à Peato Mauvaka et Rodrigue Neti, devenu aussi international (2 sélections), d’éclore dans la ville rose. « On a des perles ici ! », insiste Yan Sivi, entraîneur du Rugby Club Calédonien, sur la presqu’île de Ducos, un coin difficile de Nouméa. « Beaucoup de gamins sont livrés à eux-mêmes. Fumette, vols… On en voit de toutes les couleurs. On essaye de leur transmettre des valeurs. » Sivi et sa compagne ont quatre-vingt licenciés, des filles et des garçons. Sivi dit à quel point l’organisation du rugby sur l’île reste en devenir.
Yan
Sivi
« On s’entraîne sur un terrain de foot. On n’a même pas de toilettes. Ils doivent faire dans les champs ! »
« Coté structuration, on est l’équivalent de la Fédérale 3 en métropole, tranche Oscar Suta. On a besoin de formateurs, d’éducateurs, de gens de terrain. »
Preuve du manque de moyens déployés : le fils de Yan Sivi, lui, n’ira pas jouer en métropole. À cet exil loin des siens, il a préféré un autre chemin : la Nouvelle-Zélande, à deux heures et demie d’avion.
Chrysto Sivi, seize ans, étudie au prestigieux Liston College d’Auckland. « On est contents, notre fils est devenu bilingue. Il progresse bien, les matches sont plus fréquents qu’à Nouméa », observe Yan Sivi. En Nouvelle-Zélande, où les compétitions scolaires sont télévisées, les lycées recrutent les joueurs de rugby comme les universités américaines le font avec les basketteurs. Et forte de ses bourses alléchantes, la Nouvelle-Zélande lorgne de plus en plus sur les territoires d’Outre-mer. Plusieurs jeunes espoirs d’Océanie française se sont engagés là-bas, tant et si bien qu’il est fort probable que bientôt, un Wallisien ou un Néo-Calédonien portera les couleurs des All Blacks plutôt que celles des Bleus. « Ce serait bien que la France du rugby vienne vraiment voir ce qui se passe à Nouméa », souffle Jean-Philippe Tuifua, dont le fils de 19 ans évolue, lui aussi, dans le Championnat néo-zélandais.
L’armée Taofifenua
Dans un coin du terrain de Païta, Willy Taofifenua observe avec discrétion les gamins. La ferveur et l’énergie qu’ils déploient l’incitent à méditer sur le temps qui passe. Il vient de fêter ses 60 ans et son fils Romain s’apprête à honorer le nom des « Tao » avec les Bleus lors du Mondial.
Willy, c’est une légende, le patriarche d’une dynastie qui a essaimé dans le rugby tricolore. Ce solide s’était fait connaître avec le Stade Montois, entre 1989 et 1992, puis avec le FC Grenoble, finaliste du Bouclier de Brennus en 1993. Dans son sillage il y eut son petit frère Jean-Jacques¹, ses fils Romain et Sébastien², également joueur du LOU, mais aussi un autre fiston, Kylian³, au Biarritz Olympique, et un Donovan au Racing 92⁴… Dans la foulée d’André Thévenot, militaire au 8e RPIMa et joueur du Castres Olympique, Willy fut de la première vague des Wallisiens et Futuniens à réussir dans le rugby français. Celle qui pensa : plus question d’aller extraire le nickel, la terre calédonienne avait dévoré trop de Wallisiens à son goût. « Mon père, le grand-père de Romain, était fils d’un chef coutumier. Il a quitté Wallis en 1960 pour aller travailler dans les mines. Il est mort d’un cancer des poumons à cause de la poussière. »
Dans les années 80, Willy s’était engagé dans l’armée comme beaucoup de jeunes de sa génération. Avant le rugby, c’est en effet ainsi que beaucoup de Wallisiens et Futuniens ont découvert la métropole. « C’était, et c’est encore aujourd’hui, un des rares débouchés pour les hommes de là-bas, décrypte Eric Deroo, historien et chercheur au CNRS. Les Wallisiens sont très présents dans les régiments de choc tels que les troupes de la Marine. Ils y ont même leur haka qu’ils exécutent lors des cérémonies officielles. C’est une longue histoire : à la Libération, le Bataillon du Pacifique composé de soldats venus d’Océanie avait combattu pour la France Libre. On les appelait ‘’le bataillon des guitaristes’’ car ils chantaient et maniaient la guitare aussi bien que le fusil. »
Le bataillon des guitaristes
durée 5 minutes
Lorsque Willy Taofifenua s’est présenté au recrutement, en voyant sa carrure - plus d’un quintal pour un mètre 1,92 m - l’officier orienteur l’a « ventilé » chez les durs : direction le 6e RPIMa de Mont de Marsan. C’est là, dans les Landes, qu’est né Romain, même si la carrière militaire de son père a tourné court.
Willy Taofifenua
« Ils ont dit que j’étais trop lourd pour être parachutiste »
Les rugbymen du Stade Montois furent contents d’accueillir dans leurs rangs la densité de Tao. En métropole, Willy Taofifenua deviendra le catalyseur de la première « Pacific connexion ». Au sein du FC Grenoble, il jouait aux côtés de son frère Jean-Jacques Taofifenua, mais aussi d’Abraham Tolofua, de Lyonel Vaïtanaki et Laurent Pakihivatau. Fort de cette phalange océanienne, Grenoble se hissera en demi-finales du championnat en 1999.
Les générations suivantes de Wallisiens ont grandi avec le récit tragique de leurs aînés et de leurs compatriotes militaires. « Partir à l’armée, ça a longtemps été la voie principale pour les jeunes de chez nous, explique Sipili Falatea, le pilier de l’UBB et des Bleus. Un tas de mes copains d’enfance se sont engagés. Mon cousin est revenu abîmé d’Afghanistan. Il sursautait au moindre bruit. Il est suivi par une psy. » Joueurs du RC Toulon, Christopher et Selevasio Tolofua ont grandi avec les histoires de leur père, Petelo, qui a servi plus de deux décennies au 21e RIMa, connu l’horreur de la guerre des Balkans, « la mort que l’on sent à plus de 700 kilomètres », la découverte des charniers, « ces souvenirs qui [lui] reviennent tous les jours »…
Avec leur père et leurs frères, Christopher et Selevasio Tolofua chantent et jouent de la guitare, postent parfois leurs compositions sur Youtube. C’est du chaloupé, des mélopées un peu groove, poétiques, nostalgiques. On est loin des chants de marche militaire. Ça prend les tripes quand on connait l’histoire du père. Chanter et danser, fidèles à la Coutume et à l’esprit de Wallis. La joie et le combat comme identité de ce coin du monde. Le soir à la veillée, les femmes fredonnent la complainte qui pleure les fils partis loin de Wallis. Les jeunes d’aujourd’hui s’exilent pour aller jouer au rugby. Pour les mères, les sœurs et les petites amies, la séparation et l’absence sont toujours aussi intenses. Mais au rugby, au moins, ils ne risquent pas leur vie.
L’esprit du départ
La fin de notre voyage nous emmène à l’aéroport de Tontouta, à une heure de route de Nouméa.
Dans la soirée qui suit le tournoi de Païta, sur les coups de 22 heures, une délégation d’une cinquantaine de Wallisiens tient à marquer de sa présence le départ pour la France d’un jeune représentant de leur clan : Heyden Terrat Tuifua, bientôt 18 ans, qui part rejoindre Mont-de-Marsan (Pro D2). Tout le monde l’appelle Kafu, son nom wallisien. Son avion décolle à minuit. Singapour-Paris-Mérignac. Alors Kafu tente de tuer le temps, partagé entre l’impatience de partir et le déchirement. Ce départ qu’il a tant souhaité est aussi un arrachement. Il veut faire bonne figure, se mêle aux petits groupes épars qui se sont rassemblés dans l’aérogare. Le voilà qui disparaît dans les bras généreux d’un trio de tantes qui l’enserrent. L’une lui remet un collier de fleurs, l’autre une petite enveloppe d’un geste discret. Il fait le malin avec les copains du club, souvent des cousins. Puis sert très fort sa petite amie. Ils se promettent de se revoir. De ne pas s’oublier. Les anciens sont là, aussi, en retrait. Ils rassurent par leur présence.
« Le rugby, ça correspond aux valeurs de notre peuple, explique son oncle Olivier, policier à Nouméa. C'est un sport de combat, de contact. On adore ça. En plus il permet de se battre en équipe, en famille. Tous ensemble. Entre cousins on est à la fois plus en confiance et plus motivés. On se donne à 300% pour défendre le frangin à côté. » Plusieurs membres de la délégation portent le même t-shirt orné d’une vieille photographie. « Ce sont nos ancêtres, poursuit Olivier. Kafu est le fruit de cette tradition. » Kafu attendra le dernier appel pour s’avancer vers l’embarquement. Juste avant de partir, il craque et fond en larmes dans les bras de son père.
Olivier
Oncle de Heyden
« Chez nous, c’est particulier, l’esprit du départ. Vu la distance qui nous sépare de la métropole, il faut parvenir à dire au revoir aux anciens en sachant, au fond de son cœur, qu’on ne les reverra plus. Chez nous, un proverbe dit ‘’le bateau ne passera pas une deuxième fois’’, ça donne de l’énergie mais celui qui part porte sur lui la pression de réussir. »
Inspiré par l’éclatante trajectoire des quatre Bleus d’Outre-mer qui emporteront avec eux un peu de Wallis et Futuna à la Coupe du monde en métropole.
marchal- Centre de presse
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Re: Sipili Falatea
Merci Marchal pour le partage de ce superbe reportage qui permet de remettre en perspective pas mal de choses
zizou46- J'aime l'Union à la folie
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Re: Sipili Falatea
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Scalp- Team modo
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Re: Sipili Falatea
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/bordeaux-begles/top-14-falatea-de-retour-avec-l-ubb-ca-me-permet-d-enlever-ce-poids-que-je-porte-tous-les-jours-21341566.php
Top 14. Falatea de retour avec l’UBB : « Ça me permet d’enlever ce poids que je porte tous les jours »
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Par Yoan Leshauriès
L’international français Sipili Falatea savoure son retour avec l’UBB après une longue blessure au genou, qu’il a dû affronter en même temps que des problèmes personnels
De retour sur le terrain avec l’Union Bordeaux-Bègles le week-end dernier face au Stade Français (46-26), l’international français Sipili Falatea (27 ans, 14 sélections) est sorti d’un long tunnel de huit mois d’absence en raison d’une rupture des ligaments croisés du genou. Le pilier droit devrait être titulaire à Lyon, ce samedi (21 h 05). D’un naturel si discret, il s’offre une vraie bouffée d’oxygène après cette période douloureuse sur le plan sportif, qu’il a dû mener de front avec de graves problèmes personnels dont il n’a jamais parlé.
Huit mois après votre blessure, vous avez rejoué avec l’UBB face au Stade Français. Comment avez-vous vécu ce retour ?
Je l’ai vécu avec beaucoup d’excitation. Je voulais tout bien faire, revenir au niveau que j’avais avant la blessure, apporter tout ce que je n’ai pas pu donner à l’équipe la saison dernière. C’était une très grande joie de refouler le terrain, surtout dans un stade Chaban-Delmas rempli. Et quand je me sens bien sur le terrain, ça fait du bien à ma famille. J’ai envie d’apporter ce bonheur à mes proches à travers le sport. Nous étions très contents lorsque nous nous sommes retrouvés après le match.
« À un moment, je me suis trop renfermé sur moi-même. Lorsque je rentrais à la maison, je ne voulais pas renvoyer l’image de quelqu’un de faible »
Les derniers mois ont aussi été très difficiles sur un plan personnel…
Oui, lorsque ma femme a accouché l’an dernier, les choses ne se sont pas bien passées, elle a subi de graves complications. Depuis que ma fille est née, on fait souvent des allers-retours à l’hôpital. La petite, elle, va très bien.
Pensez-vous que le fait de vous être blessé à ce moment-là n’est pas anodin ?
Non, évidemment. J’ai commencé à voir une psy à cette période. Je me suis rendu compte qu’à un moment, je me suis trop renfermé sur moi-même. Lorsque je rentrais à la maison, je ne voulais pas renvoyer l’image de quelqu’un de faible. Je devais apporter du réconfort à ma femme. Ce n’était pas facile tout le temps.
Dans ces moments-là, le rugby devient-il secondaire ?
Oui mais ça reste quand même très important pour m’aider à moi. Quand je rejoins l’UBB, ça me permet de me défouler, d’enlever ce poids que je porte tous les jours. Alors revenir sur le terrain le week-end dernier m’a fait beaucoup de bien dans ce sens. Car quand je rentre à la maison, je dois être en forme pour tout prendre.
Pourquoi acceptez-vous d’en parler ?
Je ne suis pas du genre à porter attention à ce qui se dit sur moi. Il y a beaucoup de personnes à qui je ne me confie pas forcément. Parfois, certains portent un jugement… Je ne dirais pas sévère mais ils posent des questions qui me gênent un peu. Le plus important pour moi, c’est de m’occuper au mieux de ma famille, tout en me donnant à fond dans le rugby. Alors si je devais gérer ça en plus… C’est le monde du rugby, ça parle beaucoup. Mais quand ça vient de gens pour qui tu as de la considération, c’est différent.
Sur le plan sportif, comment avez-vous vécu ces huit derniers mois de convalescence ?
Cela a été long. Il a fallu travailler l’aspect mental, apprendre à être patient pour ne pas faire de faux pas. En fin de saison dernière, les coachs m’ont demandé si je pouvais revenir pour les phases finales. La question s’est vraiment posée avant la demie. J’ai répondu que je pouvais aider s’il y avait besoin. Blessé ou pas, avec l’envie, sur ce genre d’événement, le « oui » est facile, sans prendre forcément en compte certains paramètres avec le risque de gâcher des mois de travail. Mais on est restés prudents. Le staff médical a su calmer mon excitation de vite revenir.
Comment avez-vous vécu ces phases finales ?
En tant que simple spectateur, comme tout le monde. J’étais à fond derrière l’équipe. Mais j’avais beaucoup travaillé l’acceptation de cette blessure sur le plan psychologique, dans le cas où l’équipe irait en finale. Ça me faisait mal mais ça allait.
On sent que sur cette longue convalescence, l’aspect psychologique a été le plus important…
Ça a été très dur. Au moment de la blessure, j’étais sur une bonne lancée, je me sentais très bien, les coachs avaient confiance en moi. J’ai dû vite travailler sur l’aspect mental avec une psy et une préparatrice mentale. On a fait le point sur tout ce que je laissais et tout ce que j’allais gagner dans cette situation. Ça a été difficile car à certains moments de la saison, il y avait des besoins à mon poste. Mais je ne pouvais rien faire, je me sentais un peu coupable. J’ai ensuite appris à relativiser.
« Travailler le côté mental avec quelqu’un m’a appris qu’on pouvait retirer des choses positives de chaque situation »
Cette blessure est tombée alors que vous reveniez fort, après avoir rongé votre frustration pendant la Coupe du monde. Cela a été d’autant plus dur à vivre ?
Oui, je suis revenu frustré de la Coupe du monde. Je suis arrivé un peu en retard sur la prépa à cause d’une blessure au genou en demi-finale du Top 14 face à La Rochelle (juin 2023). Forcément, les places étaient déjà attribuées. J’ai beaucoup travaillé sur le mental à cette période également. Si j’avais porté toute mon attention sur le côté négatif, la compétition aurait été longue. J’ai préféré prendre le côté positif, pouvoir travailler fort pour le retour en club. À mon retour à l’UBB, on devait avoir des vacances et Yannick (Bru) m’a appelé pour me dire que le club avait besoin de moi. J’ai dit oui direct. Le travail que j’avais fait pendant la Coupe du monde m’a permis de bien me relancer en Top 14. Et tout s’est vite arrêté.
Avez-vous toujours été d’un naturel optimiste ou est-ce le fait de travailler avec un psy qui vous a aidé ?
Ça ne m’arrivait pas souvent de prendre le côté positif des choses, même si dans mon côté naturel, je ne me plains jamais. Travailler le côté mental avec quelqu’un m’a appris qu’on pouvait retirer des choses positives de chaque situation. Ça, c’est quelque chose de nouveau chez moi. Ça m’a montré qu’on a souvent besoin d’un œil extérieur. Ce travail a été assez long mais il porte ses fruits aujourd’hui.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Il faut encore un peu de temps pour que je retrouve mon niveau. Quand on revient d’une rupture des ligaments croisés, on n’est jamais au top. Mais quand je suis entré en jeu face au Stade Français, à 100 % ou pas, j’ai donné le maximum. À trop se poser de questions, se demander si on est prêt ou pas, c’est ce qui risque de tout ramener à la blessure.
L’équipe de France reste dans un coin de la tête ?
Oui, toujours. Mais la priorité du moment, ça reste le club. C’est ce qui me permettra de revenir en équipe de France, c’est là où je dois envoyer un message : « Je suis de retour, je suis prêt, je ne viens pas là juste pour la promenade » (rires). Quand tu as déjà porté ce maillot, tu as forcément envie de le remettre.
Top 14. Falatea de retour avec l’UBB : « Ça me permet d’enlever ce poids que je porte tous les jours »
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Par Yoan Leshauriès
L’international français Sipili Falatea savoure son retour avec l’UBB après une longue blessure au genou, qu’il a dû affronter en même temps que des problèmes personnels
De retour sur le terrain avec l’Union Bordeaux-Bègles le week-end dernier face au Stade Français (46-26), l’international français Sipili Falatea (27 ans, 14 sélections) est sorti d’un long tunnel de huit mois d’absence en raison d’une rupture des ligaments croisés du genou. Le pilier droit devrait être titulaire à Lyon, ce samedi (21 h 05). D’un naturel si discret, il s’offre une vraie bouffée d’oxygène après cette période douloureuse sur le plan sportif, qu’il a dû mener de front avec de graves problèmes personnels dont il n’a jamais parlé.
Huit mois après votre blessure, vous avez rejoué avec l’UBB face au Stade Français. Comment avez-vous vécu ce retour ?
Je l’ai vécu avec beaucoup d’excitation. Je voulais tout bien faire, revenir au niveau que j’avais avant la blessure, apporter tout ce que je n’ai pas pu donner à l’équipe la saison dernière. C’était une très grande joie de refouler le terrain, surtout dans un stade Chaban-Delmas rempli. Et quand je me sens bien sur le terrain, ça fait du bien à ma famille. J’ai envie d’apporter ce bonheur à mes proches à travers le sport. Nous étions très contents lorsque nous nous sommes retrouvés après le match.
« À un moment, je me suis trop renfermé sur moi-même. Lorsque je rentrais à la maison, je ne voulais pas renvoyer l’image de quelqu’un de faible »
Les derniers mois ont aussi été très difficiles sur un plan personnel…
Oui, lorsque ma femme a accouché l’an dernier, les choses ne se sont pas bien passées, elle a subi de graves complications. Depuis que ma fille est née, on fait souvent des allers-retours à l’hôpital. La petite, elle, va très bien.
Pensez-vous que le fait de vous être blessé à ce moment-là n’est pas anodin ?
Non, évidemment. J’ai commencé à voir une psy à cette période. Je me suis rendu compte qu’à un moment, je me suis trop renfermé sur moi-même. Lorsque je rentrais à la maison, je ne voulais pas renvoyer l’image de quelqu’un de faible. Je devais apporter du réconfort à ma femme. Ce n’était pas facile tout le temps.
Dans ces moments-là, le rugby devient-il secondaire ?
Oui mais ça reste quand même très important pour m’aider à moi. Quand je rejoins l’UBB, ça me permet de me défouler, d’enlever ce poids que je porte tous les jours. Alors revenir sur le terrain le week-end dernier m’a fait beaucoup de bien dans ce sens. Car quand je rentre à la maison, je dois être en forme pour tout prendre.
Pourquoi acceptez-vous d’en parler ?
Je ne suis pas du genre à porter attention à ce qui se dit sur moi. Il y a beaucoup de personnes à qui je ne me confie pas forcément. Parfois, certains portent un jugement… Je ne dirais pas sévère mais ils posent des questions qui me gênent un peu. Le plus important pour moi, c’est de m’occuper au mieux de ma famille, tout en me donnant à fond dans le rugby. Alors si je devais gérer ça en plus… C’est le monde du rugby, ça parle beaucoup. Mais quand ça vient de gens pour qui tu as de la considération, c’est différent.
Sur le plan sportif, comment avez-vous vécu ces huit derniers mois de convalescence ?
Cela a été long. Il a fallu travailler l’aspect mental, apprendre à être patient pour ne pas faire de faux pas. En fin de saison dernière, les coachs m’ont demandé si je pouvais revenir pour les phases finales. La question s’est vraiment posée avant la demie. J’ai répondu que je pouvais aider s’il y avait besoin. Blessé ou pas, avec l’envie, sur ce genre d’événement, le « oui » est facile, sans prendre forcément en compte certains paramètres avec le risque de gâcher des mois de travail. Mais on est restés prudents. Le staff médical a su calmer mon excitation de vite revenir.
Comment avez-vous vécu ces phases finales ?
En tant que simple spectateur, comme tout le monde. J’étais à fond derrière l’équipe. Mais j’avais beaucoup travaillé l’acceptation de cette blessure sur le plan psychologique, dans le cas où l’équipe irait en finale. Ça me faisait mal mais ça allait.
On sent que sur cette longue convalescence, l’aspect psychologique a été le plus important…
Ça a été très dur. Au moment de la blessure, j’étais sur une bonne lancée, je me sentais très bien, les coachs avaient confiance en moi. J’ai dû vite travailler sur l’aspect mental avec une psy et une préparatrice mentale. On a fait le point sur tout ce que je laissais et tout ce que j’allais gagner dans cette situation. Ça a été difficile car à certains moments de la saison, il y avait des besoins à mon poste. Mais je ne pouvais rien faire, je me sentais un peu coupable. J’ai ensuite appris à relativiser.
« Travailler le côté mental avec quelqu’un m’a appris qu’on pouvait retirer des choses positives de chaque situation »
Cette blessure est tombée alors que vous reveniez fort, après avoir rongé votre frustration pendant la Coupe du monde. Cela a été d’autant plus dur à vivre ?
Oui, je suis revenu frustré de la Coupe du monde. Je suis arrivé un peu en retard sur la prépa à cause d’une blessure au genou en demi-finale du Top 14 face à La Rochelle (juin 2023). Forcément, les places étaient déjà attribuées. J’ai beaucoup travaillé sur le mental à cette période également. Si j’avais porté toute mon attention sur le côté négatif, la compétition aurait été longue. J’ai préféré prendre le côté positif, pouvoir travailler fort pour le retour en club. À mon retour à l’UBB, on devait avoir des vacances et Yannick (Bru) m’a appelé pour me dire que le club avait besoin de moi. J’ai dit oui direct. Le travail que j’avais fait pendant la Coupe du monde m’a permis de bien me relancer en Top 14. Et tout s’est vite arrêté.
Avez-vous toujours été d’un naturel optimiste ou est-ce le fait de travailler avec un psy qui vous a aidé ?
Ça ne m’arrivait pas souvent de prendre le côté positif des choses, même si dans mon côté naturel, je ne me plains jamais. Travailler le côté mental avec quelqu’un m’a appris qu’on pouvait retirer des choses positives de chaque situation. Ça, c’est quelque chose de nouveau chez moi. Ça m’a montré qu’on a souvent besoin d’un œil extérieur. Ce travail a été assez long mais il porte ses fruits aujourd’hui.
Comment vous sentez-vous physiquement ?
Il faut encore un peu de temps pour que je retrouve mon niveau. Quand on revient d’une rupture des ligaments croisés, on n’est jamais au top. Mais quand je suis entré en jeu face au Stade Français, à 100 % ou pas, j’ai donné le maximum. À trop se poser de questions, se demander si on est prêt ou pas, c’est ce qui risque de tout ramener à la blessure.
L’équipe de France reste dans un coin de la tête ?
Oui, toujours. Mais la priorité du moment, ça reste le club. C’est ce qui me permettra de revenir en équipe de France, c’est là où je dois envoyer un message : « Je suis de retour, je suis prêt, je ne viens pas là juste pour la promenade » (rires). Quand tu as déjà porté ce maillot, tu as forcément envie de le remettre.
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Scalp- Team modo
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Re: Sipili Falatea
Content de revoir Sipili !
le radis- Team modo
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