Interview importante de Laurent Marti (SO du 01/02/09) ... et suite

patrick a écrit:http://www.sudouest.com/accueil/sports/rugby/article/489999/mil/4117665.html

LAURENT MARTI. Même si le projet de monter en Top 14 prendra du retard, le président de Bordeaux-Bègles réaffirme son engagement avec le club girondin
« Je n'abandonnerai pas » - Auteur : propos recueillis par anthony lalanne  a.lalanne@sudouest.com

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Laurent Marti attend plus de ses joueurs. (PHOTO claude petit)

« Sud Ouest ». On vous a senti très déçu dimanche dernier après la défaite à Béziers (18-12). Ce sentiment s'est-il dissipé ?

Laurent Marti. Non. C'était un match très important car il pouvait nous permettre de confirmer notre regain de forme. Et surtout nous rapprocher de cette 8e place, notre objectif. Au lieu de cela, on est encore obligés de regarder dans le rétroviseur. Mais je ne suis pas complètement surpris. Béziers jouait sa survie et nous avons beaucoup de blessés en ce moment. Ceci dit, cela n'explique pas tout. Notamment l'état d'esprit du groupe sur la première mi-temps.

C'est rare de vous voir aussi agacé. Est-ce la perspective de devoir finalement jouer le maintien ?

Mais je refuse de parler de maintien ! Nous devons aller chercher cette 8e place. Il faut regarder devant et continuer d'être ambitieux. Même si ça ne se passe pas aussi bien que prévu. Je ne peux pas admettre de devoir me contenter de notre classement.

Malgré tous vos efforts et un effectif renforcé par rapport à la saison dernière, l'Union donne l'impression de stagner. Est-ce votre sentiment ?

Oui un peu. Le classement le prouve en tout cas. Ce groupe peut et doit faire mieux. Et je lui ai fait savoir. Pourtant, les joueurs sont mis dans les meilleures dispositions. Malgré un budget très serré, je ne parle pas de baisse de salaire, comme cela s'est fait à Auch ou à Pau. Les finances, c'est mon problème. Mais en retour, j'attends des résultats. Maintenant, on fera le bilan en fin de saison. Mais je prendrai les décisions qui s'imposent.

Les joueurs et le staff pourraient-ils être remis en question ?

On n'en est pas encore là. Avant de juger les entraîneurs, je juge les joueurs sur leur comportement et leur implication. Je constate qu'il y a des failles. Les entraîneurs sont consciencieux et honnêtes. J'ai un profond respect pour tout le monde. Mais si les résultats ne sont pas à la hauteur, il faudra bien se mettre autour de la table pour discuter.

Lorsque vous avez pris la direction du club en 2007, vous envisagiez la montée en Top 14 sous trois ans. Est-ce un objectif réalisable ?

Non. Il faudra plus de temps, c'est évident. On avait prévu d'augmenter le budget (1) tous les ans. Mais sauf surprise, ce ne sera pas le cas la saison prochaine. La crise est passée par là. Il sera au mieux équivalent à celui de 2008-2009. On sera moins ambitieux sur le recrutement. On devra cibler des joueurs confirmés de Pro D2. Sans faire de folies. Nous n'en aurons pas les moyens.

Vous parlez déjà de l'avenir. Est-ce à dire que vous serez toujours président de l'Union la saison prochaine ?

Plus que jamais ! Il est hors de question de partir sur un échec. Je n'abandonnerai pas le club, même si je rencontre beaucoup de difficultés depuis dix-huit mois. J'ai eu la naïveté de penser qu'en m'impliquant à fond, je recevrai du soutien. La vérité c'est que je me sens parfois un peu seul. Mais je ne partirai qu'une fois le club en Top 14, ou du moins au sommet de la Pro D2.

Croyez-vous toujours à l'existence d'un grand club de rugby à Bordeaux ?

Je l'espère. Mais il faut trouver des partenaires financiers et le contexte ne facilite pas nos démarches. Mais on a quelques pistes intéressantes. En revanche, je sais désormais à quoi m'en tenir avec les collectivités. Je dois rencontrer prochainement le président du Conseil régional Alain Rousset ainsi que les représentants de la Communauté urbaine de Bordeaux qui seraient prêts à nous aider davantage.

Pour le reste, la mairie de Bègles nous apporte son soutien avec la mise à disposition de ses infrastructures. Elle n'ira pas au-delà. Concernant le Conseil général et la mairie de Bordeaux, je n'attends plus rien. La ville a fait le choix de faire passer la culture avant le sport, j'en prends tout simplement acte.

(1) Bordeaux-Bègles dispose d'un budget de 4,5 millions d'euros, soit 20 % de moins que la moyenne des clubs de Pro D2.

Merci ! :party: