Re: Fédération Française de Rugby

**Scalp** Aujourd'hui à 20:07

Élections FFR : bataille entre les camps Grill et Codorniou sur le sujet des huissiers

https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/elections-ffr-bataille-entre-les-camps-grill-et-codorniou-sur-le-sujet-des-huissiers-20241018

**Scalp** Aujourd'hui à 20:10

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-elections-federales-a-la-ffr-entre-grill-et-codorniou-comme-un-vote-de-confiance-envers-le-president-sortant/1514611

Les élections fédérales à la FFR entre Grill et Codorniou, comme un vote de confiance envers le président sortant

Le résultat des élections fédérales à la FFR sera connu samedi midi. Parfois inaudible, cette campagne consiste finalement à se positionner pour ou contre l'action du président sortant opposant, Florian Grill, opposé à Didier Codorniou.

Frédéric Bernès

La nouvelle saison de Baron Noir à la FFR touche à sa fin. Calculs politiques, trahisons, portes qui claquent, noms d'oiseau qui volent, incartades populistes, travail à temps plein pour une horde de fact-checkers : les ressorts d'une campagne électorale restent les mêmes, pour l'Élysée ou pour Marcoussis. Vous nous direz qu'on joue très bien avec les allumettes dans toutes les fédérations dès qu'un peu de pouvoir est dans la balance et vous aurez raison. Mais le rugby français y apporte une touche personnelle, celle de vivre en campagne électorale, et donc sous tension, de façon permanente.

Le vote aux élections fédérales, qui a commencé vendredi matin et se clôturera samedi midi, constitue le quatrième scrutin en l'espace de vingt mois. Et le cinquième approche. Du 31 octobre au 2 novembre, les présidents de club, qui maintenant connaissent par coeur leur identifiant et mot de passe, renouvelleront les ligues régionales, une élection cruciale puisque Grill ambitionne de passer de trois à dix ligues, sur les treize que compte la métropole. La Fédé qui n'arrêtait pas de voter n'en a donc pas fini.

Un rappel des épisodes précédents n'est peut-être pas inutile. Réélu en 2020, Bernard Laporte est poussé à la démission après sa condamnation, en décembre 2022, pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts dans le cadre de ses fonctions à la FFR et de l'affaire dite Laporte-Altrad (il a fait appel). Mais Laporte et ses « Laportistes » s'accrochent à leur hochet et repoussent l'idée d'une élection générale qui aurait permis de repartir d'une page un peu plus blanche.

À la place, en février 2023, ils substituent un référendum pour ou contre Patrick Buisson, le candidat adoubé par Laporte. Les clubs votent contre mais le pouvoir en place n'en tient pas compte, désignant d'autorité un président par intérim en la personne d'Alexandre Martinez, le trésorier des années Laporte. Après avoir voté pour rien, les 1 900 et quelques clubs - en réalité environ 1 700 sont habilités à le faire - sont de nouveau appelés à exercer leur devoir citoyen en mai 2023 afin de pourvoir les douze sièges vacants du comité directeur de la FFR.

Avec 62 % des voix, la liste « Ovale Ensemble » de Florian Grill (59 ans) rafle onze sièges et se place en position de force en vue de l'élection présidentielle de juin 2023, celle devant compléter le mandat inachevé de Laporte et redonner un minimum de légitimité à un exécutif qui n'en avait plus. Buisson retente sa chance avec en guise de programme un double chantage : celui à l'effondrement du quinze de France, trois mois avant la Coupe du monde, et celui au blocage de l'institution, le groupe « Laportiste » restant majoritaire au comité directeur. Le 14 juin, avec un score large (58 %), Grill est élu président. Il pilote depuis seize mois une cohabitation boiteuse, contraignante et pas toujours constructive.

Des tensions croissantes au fil de la campagne

Commencé par une défaite en quarts de finale de la Coupe du monde à la maison (28-29 contre l'Afrique du Sud, le 15 octobre 2023) et la découverte d'une santé financière plus déplorable que prévu - un diagnostic contesté par Didier Codorniou (66 ans) -, le demi-mandat de Grill a viré au sombre ces dernières semaines entre la disparition en mer de Medhi Narjissi le 7 août, celle, plus tôt à Futuna, du jeune Maagi Jessop, l'affaire Melvyn Jaminet et la mise en examen pour viol avec violence en réunion d'Oscar Jegou et Hugo Auradou. L'or olympique du rugby à 7 a ouvert une éclaircie, vite chassée par les réalités d'une campagne qu'on avait promise propre et qui ne l'est pas restée longtemps.

Publication de caricatures de Grill, saupoudrées d'accusations sur la « transparence financière douteuse de son entreprise, de connivence avec toute la presse française » ; insinuation par Codorniou lui-même que son concurrent ne serait pas étranger à la révélation dans L'Équipe d'une perquisition, menée par des gendarmes de Montpellier à la mairie de Gruissan dont Codorniou est l'édile depuis 2001, dans le cadre d'une enquête portant sur l'attribution de marchés publics ; dépôt de plainte à la CNIL (Commission nationale de l'informatique et des libertés) par Codorniou contre l'épouse de Grill pour divulgation de données personnelles à des fins diffamatoires ; remontrance du comité d'éthique contre Jean-Marc Lhermet, un des lieutenants de Grill, sommé de dépublier de ses réseaux sociaux le post à l'encontre du « petit prince du mensonge (sic) qui serait vexé du vote du Stade Toulousain en faveur de Grill » ; instrumentalisation, plus ou moins maquillée, des drames de l'été ; appel à ne pas voter Grill au prétexte qu'il serait mis en examen dans trois mois, ou envoyé en prison.

Ajoutez à cela une motion de défiance émanant d'une partie du Comité directeur de la FFR, le 23 août, sommant Grill de démissionner puis, le 1er octobre, la démission de seize membres du même Comité directeur, des « Laportistes » pour certains passés chez Codorniou. Ajoutez-y aussi, ce vendredi après-midi, une alerte à une « entrave à l'équité », relayée par l'équipe Codorniou, au prétexte que l'huissier qu'ils avaient mandaté n'a pas pu entrer à Marcoussis au moment du lancement du vote, contrairement « à l'huissier dépêché par la liste adverse qui, lui, a été autorisé à entrer », et qu'il ne pourra pas non plus accéder à la salle des résultats, contrairement à son confrère.

Deux programmes finalement pas tant éloignés

Contactée par L'Équipe, la Commission de surveillance des élections (CSOE) démentait aussi sec : « La liste Ovale Ensemble n'a bien sûr aucun huissier mandaté par elle. L'ensemble des opérations électorales se déroulent sous le contrôle de trois huissiers mandatés par la FFR en tant qu'institution fédérale et non bien sûr par tel ou tel candidat. Le tout sous le contrôle permanent de la CSOE dont les membres sont les mêmes que ceux du Comité d'éthique. »

Et le vote dans tout ça ? Le socle des voix de ceux n'ayant pas digéré le départ de Laporte se reportera sur Codorniou. Mais combien pèse-t-il aujourd'hui ? Désireux de réenchanter le rugby, le candidat de « 100 % rugby » a-t-il réussi à incarner une alternative claire ? Hormis un désaccord profond sur la lecture de l'état financier de la FFR, les deux programmes se sont souvent rejoints autour des mêmes orientations (levée de fonds, rénovation du parc des stades, relance des licenciés, simplification administrative...) En définitive, c'est comme si cette élection revenait à organiser un vote de confiance à l'endroit de Grill. Accordé ou non, on le saura bien vite.

**Scalp** Aujourd'hui à 20:17

https://x.com/GauthierBaudin/status/1847337927355031890

Contenu sponsorisé