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1991 - 9e titre de CDF de l'Union
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
Finale 1991, remise du bouclier et en fin de vidéo arrivée des Joueurs à la Gare Saint Jean de Bordeaux, la fête est belle et le public est là en masse....
à voir et revoir
à voir et revoir
Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
Quelques jours après la finale du Championnat de France 1991, les Bèglais d'inclinent 13 à 12 en finale du Challenge Yves du Manoir contre Narbonne
Résumé de La 3
Excellent et pas de Doublé pour les Bèglais....
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«On prend goût aux douleurs que le rugby provoque. Un match qui ne fait pas mal est un match raté.» (Walter Spanghero)
Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
jaja69 a écrit:
à voir et revoir
Tu m'étonnes !
Merci d'avoir déterré ces beaux souvenirs.
D'ailleurs tu sais ce qu'il devient Appriou ?
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hurluberlu- Team modo
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
mon jambon star a écrit:jaja69 a écrit:
à voir et revoir
Tu m'étonnes !
Merci d'avoir déterré ces beaux souvenirs.
D'ailleurs tu sais ce qu'il devient Appriou ?
Il s'occupe toujours, inlassablement dirai je , de Drop de Béton en compagnie de Jean Claude Lacassagne.
De temps à autre il donne des conférences et il assiste aussi à quelques matchs de l'UBB, mais il est moins assidu que Dédé Berthozat qui vient à presque tous les matchs.
Sébastien Conchy dont parle sudiste et que l'on voit armer une droite sur la 1ère photo est revenu sur Bordeaux.
Rappelons nous que lors du 20ème anniversaire du titre ( lors du match contre le Tpr) seuls Laporte, Simon et Reigt ( qui était aux Pays Bas) avaient fait défaut. Une bande comme le dit Laporte.
Vince33- J'aime l'Union à la folie
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
Merci pour les nouvelles.
C'est vrai que je croise Berthozat quasiment à chaque match... et Mougeot de temps à autres.
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
https://www.midi-olympique.fr/2020/03/29/toulon-begles-ce-huitieme-de-finale-aller-peut-fasciner-ou-repousser,8823871.php
Toulon - Bègles 1991 : ce huitième de finale aller peut fasciner ou repousser
Moment de sauvagerie atroce pour les uns, chef d’œuvre de combat collectif pour les autres. Cette bataille homérique n’est pas près d’être oubliée.
«Moscato, enc… » ; « Moscato, N… T… M… » Le supporteur qui a crié ça durant la minute de silence de Toulon - Bègles restera sans doute anonyme pour l’éternité. « Chaque fois que je fais mon spectacle à Toulon, il y a un mec qui crie ça dans la salle, trente ans après… » sourit Moscato en personne. « Mayol à feu et à sang… » titra Midi Olympique. Ce jour-là, Toulon recevait Bègles en huitième de finale aller du championnat. « Encore aujourd’hui, tout le monde m’en parle, même des minots. Il paraît qu’il bat tous les records de vues sur internet », explique Éric Champ. Le contexte était le suivant : le RC Toulon était une très grosse écurie, un peu en souffrance. Quel que soit le résultat, ce match serait le dernier à Mayol de Daniel Herrero, l’entraîneur au bandeau et à la barbe de prophète. À l’inverse, le CA Bordeaux-Bègles Gironde montait en puissance en exerçant une fascination sur des médias qui multipliaient les sujets sur cette drôle d’équipe, son pack de jeunes provocateurs d’élite, sûrs d’eux et dominateurs. Aux fauteuils d’orchestre, une première ligne qui arborait des coupes de paras, excités par un demi de mêlée filiforme et prolixe, dont le nom estampillé France profonde deviendrait un jour celui d’un empereur. « Bernard Laporte ».
Dans la semaine, Pierre Salviac avait averti ses pairs en conférence de rédaction : « On ne diffusera pas ce match, ils vont se foutre sur la gueule. » À la fac de Bordeaux, un étudiant, camarade de François Trillo (dans le groupe, mais blessé) à Sciences-Po nous avait prévenus : « À Toulon, ils vont se faire provoquer, ils se préparent pour ça. » Ce huitième Toulon - Bègles, c’était la chronique d’une rixe annoncée. « Le matin du match, Var Matin avait titré un édito : « C’est la guerre. » Jamais je n’avais senti autant d’électricité dans l’air avant un match. Alimentée par les médias, c’est vrai », se souvient Francis Larribe, envoyé spécial de Midi Olympique. « Je crois aussi me souvenir que Serge Simon avait déclaré dans la presse : « À Mayol, nous nous préparons à faire faire un bond de 2 000 ans en arrière à l’humanité. » Vincent Moscato précise : « Je vous dis pas la mise au vert… On sentait bien qu’on n’allait pas passer le concours d’entrée à Polytechnique, les professeurs Champ et Louvet, c’était un autre genre de culture… » Yves Appriou, le coach avait laissé la motivation à Serge Simon, originaire de Nice, qui avait ferraillé contre les Varois dans son adolescence. Il connaissait par cœur l’ambiance de Mayol et la façon d’y résister.
En fait, les deux clubs n’avaient pas de contentieux particulier, mais ils se croisaient dans l’ascenseur. « À Toulon, une génération laissait la place à une autre. Les Diaz, Bernard Herrero, Orso, Melville partaient. On sentait que les Béglais voulaient les imiter. Mais les jeunes chez nous voulaient aussi reprendre le flambeau », poursuit Éric Champ. « Nous n’avons pas passé la semaine à préparer les bagarres, non. Le seul truc que j’ai fait, c’est que j’ai dit au groupe : « Il paraît que ces mecs veulent nous faire reculer en mêlée. Alors, je vais me débrouiller à gagner le toss. On va taper le coup d’envoi en touche, et on va voir ce qu’on va voir. Êtes-vous d’accord ? » Et là, je quitte l’entraînement. Le lendemain : je reviens et je vois tout de suite que les gars étaient partants. Oui, l’entame était voulue, le reste ce fut de l’improvisation. Mais je reconnais que quand tu jouais à Toulon, tu devais être fidèle aux valeurs de combat, même si nos trois-quarts nous faisaient aussi gagner des matchs. »
La veille du match, Jean-Claude Doulcet arrive à son hôtel : « Le patron m’a dit : « Vous, vous allez passer une bonne après-midi… » J’ai répondu pourquoi ? Il m’a sorti tous les journaux de la semaine, et ce n’était que des provocations et des contre-provocations. » M. Doulcet était un arbitre expérimenté de 49 ans, avec une finale dans les jambes. Mais il n’était pas là par hasard : « Disons qu’à l’époque, les dirigeants avaient le pouvoir de demander certains arbitres pour certains matchs, manière de ne pas se retrouver…faisandés. Je veux dire, avec un gars qui panique et qui expulse quatre ou cinq types. » On peut supposer qu’André Moga, président légendaire du CABBG, avait su jouer de sa proximité avec Charles Durand, patron de la CCA. Cette analyse dit tout des arbitrages d’antan. Un bon arbitre, donc, c’était un gars qui ne décapitait pas une équipe pour les matchs qui allaient suivre.
Quand Simon écarte l’arbitre pour en découdre
Ce match a ressemblé à une campagne militaire, rythmée par plusieurs batailles qui mériteraient chacune un petit chapitre. Dans le couloir, Éric Champ se baisse soudain pour lacer sa chaussure. Son but : laisser les Béglais entrer seuls pour se faire huer et prendre la pression négative. Simon et Laporte comprennent la manœuvre et refrènent leurs troupes. L’instant dure une éternité, Champ soigne au maximum ses gestes de fée, mais rien n’y fait les deux équipes pénètrent ensemble, au pas. Comble du culot : Gimbert rompt la ligne pour provoquer un adversaire. Moscato le retient. M. Doulcet ordonne une minute de silence : « Spontanément les joueurs se font face à face à un mètre de distance. Et là, ils commencent à s’insulter. » Les images montrent une série de regards incendiaires, Louvet avec un rictus sardonique ; Braendlin qui mâche un chewing-gum. Les micros ne captent que les horions du public et le : « Moscato enc… ; Moscato n… t… m… » Comme prévu, Christophe Deylaud balance le ballon en touche sur le coup d’envoi. Le public exulte. Bernard Laporte accepte le défi de Champ, il demande mêlée au centre, comme pour crever l’abcès tout de suite. Les deux premières lignes se toisent en tanguant, tout le monde veut en découdre. M. Doulcet est au milieu, son sens du devoir lui commande d’essayer d’éviter l’inéluctable. Au comble de l’énervement, Simon le saisit par le short, sans doute pour l’écarter. L’arbitre se sent déculotté et siffle la première pénalité, sans aucune action, sans aucun contact entre Bordelais et Parisiens. 3-0 pour Toulon. La paix a gagné quelques minutes, mais la première échauffourée sera dantesque : coups de poing, coups de pied, un bon vieux combat de rue. Deylaud, Gimbert, Loppy, Moscato… les plus jeunes diraient : « Octogone. » La foule rugit : « Toulon ; Toulon. » « C’était une ambiance de corrida, poursuit Larribe. J’ai cru qu’il y aurait un mort. »
Sur chaque regroupement, c’est une horde sauvage qui déboule et les faits d’armes se succèdent. « C’était comme des petits ateliers : poterie, macramé, musique… On a tout offert au public », ironise Moscato.
Double coup de tête en toute franchise sur les mauls (Motteroz sur Mougeot), idem pour Simon sur Louvet, mais sur un ruck, l’ailier David Jaubert surgit pour jouer les justiciers. « Pour moi, le match fut un paroxysme du rugby qui était le mien, le rugby vu comme un sport de combat collectif selon les principes de Conquet et Devaluez. Nous étions de jeunes idiots qui étaient en train de construire quelque chose. Nous n’avions pas de contentieux particuliers avec les Toulonnais, mais la pression est montée dans la semaine. Toutes les déclarations tapageuses relevaient en fait du non-dit et de l’inconscient. En matière de combat, Toulon était la référence et nous, on ne représentait pas encore grand-chose… » analyse Simon, qui ajoute : « Aujourd’hui, ce match n’aurait plus lieu d’être. Le regard sur le rugby a changé, je comprends qu’on puisse le trouver hallucinant, fascinant ou repoussant. » Jean-Claude Doulcet était au cœur du maelström, mais il se sentit curieusement dans une sorte de confinement protecteur : « Ils m’ont foutu une paix royale, pas un mot désobligeant contre moi. En fait, ils ne parlaient pas beaucoup. Dans les matchs agités, il y a souvent une ou deux pleureuses, là pas du tout. Ils étaient tous au combat. Entre les touches, les gars marchaient, la seule voix que j’entendais, c’était celle de Serge Simon. Il parlait d’une voix douce à ses coéquipiers : « Allez les gars, ils ne nous impressionnent pas. On ne se laisse pas faire. On continue. » » Une question demeure. L’arbitre a-t-il pensé, l’espace d’une seconde à expulser quelqu’un ? « J’ai bien pensé à en sortir un ou deux et puis, j’ai renoncé. J’ai eu peur d’être obligé de continuer et d’arriver au chiffre fatidique. Si on se retrouvait à onze, le match aurait dû être arrêté. J’ai juste eu l’idée d’appeler les présidents à la mi-temps. Mais ça n’aurait rien changé. » L’arbitrage à la bonne franquette de l’époque n’avait décidément pas le côté dogmatique de celui d’aujourd’hui. On sifflait « dans l’esprit », pour faire vivre le rugby comme il était.
Ces mecs-là, ils méritent notre respect
Le match se termine, sans essai mais avec une pluie de pénalités : 18-9 pour Toulon. Les Varois avaient tout donné, mais on avait paradoxalement senti les Béglais sûrs de leur jeu, de leurs fameuses tortues bien huilées, de leur force en mêlée. Éric Champ tempère : « Ce match ne fut pas aussi terrible, on avait quand même essayé de jouer, même si je le reconnais il y a eu cinq ou six moments de franche bêtise. Mais au final, tout ça n’était que du théâtre, même si j’ai donné, j’ai reçu et que Gimbert m’a détruit l’apophyse en me disant : « Tu ne viendras pas au match retour ! » J’ai tenu à y être même sous infiltration. »
En tribune de presse, on vit un homme se lever, Jean-Michel Martinetti, journaliste à Var Matin, auteur de l’édito belliqueux du matin. Ce héraut du RCT déclare haut et fort : « Franchement, ces types (les Béglais, N.D.L.R.), ils ne se sont pas échappés ; ils méritent notre respect. » Vincent Moscato quitte le terrain comme un gladiateur qui aurait sauvé sa peau : « J’ai vécu ce match comme un retour momentané des jeux du cirque de Rome. J’ai senti la plèbe heureuse, les gens en ont eu pour leur argent. Dans cet après-midi, il n’a manqué que les lions qu’on aurait lâchés dans l’arène. »
Pendant ce temps, la bataille se poursuit dans le couloir, crachat, crise de nerfs d’un remplaçant béglais. Et puis, une vraie déception pour M. Doulcet. « Un trois-quarts aile béglais (Max Boucher, NDLR) s’est approché de moi et m’a traité d’enc… Je lui ai laissé une chance. Je lui ai dit : c’est à moi que vous parlez ? Il m’a répondu oui. J’ai été obligé de prendre sa licence. Il a été suspendu et n’a pas fait la finale. Son remplaçant Marc Sallefranque a tout enquillé… » Ce fut presque la seule faute de goût de l’après-midi (Philippe Gimbert aussi fut suspendu après coup). Serge Simon poursuit : « Je me souviens du retour vers l’aéroport de Marseille. Dans le bus, mon voisin se lamentait de la défaite, 18-9. Je ne le comprenais pas, je n’avais pas fait attention au score. J’avais le sentiment d’avoir vécu un moment merveilleux. On avait résisté. Ce match, ce fut le socle de notre parcours jusqu’au bouclier. Cet affrontement nous a montré que ce après quoi on courait n’était pas une chimère. » Au match retour, effectivement Bègles renversa la vapeur 22-6. On connaît la suite.
Jérôme Prévot
Toulon - Bègles 1991 : ce huitième de finale aller peut fasciner ou repousser
Moment de sauvagerie atroce pour les uns, chef d’œuvre de combat collectif pour les autres. Cette bataille homérique n’est pas près d’être oubliée.
«Moscato, enc… » ; « Moscato, N… T… M… » Le supporteur qui a crié ça durant la minute de silence de Toulon - Bègles restera sans doute anonyme pour l’éternité. « Chaque fois que je fais mon spectacle à Toulon, il y a un mec qui crie ça dans la salle, trente ans après… » sourit Moscato en personne. « Mayol à feu et à sang… » titra Midi Olympique. Ce jour-là, Toulon recevait Bègles en huitième de finale aller du championnat. « Encore aujourd’hui, tout le monde m’en parle, même des minots. Il paraît qu’il bat tous les records de vues sur internet », explique Éric Champ. Le contexte était le suivant : le RC Toulon était une très grosse écurie, un peu en souffrance. Quel que soit le résultat, ce match serait le dernier à Mayol de Daniel Herrero, l’entraîneur au bandeau et à la barbe de prophète. À l’inverse, le CA Bordeaux-Bègles Gironde montait en puissance en exerçant une fascination sur des médias qui multipliaient les sujets sur cette drôle d’équipe, son pack de jeunes provocateurs d’élite, sûrs d’eux et dominateurs. Aux fauteuils d’orchestre, une première ligne qui arborait des coupes de paras, excités par un demi de mêlée filiforme et prolixe, dont le nom estampillé France profonde deviendrait un jour celui d’un empereur. « Bernard Laporte ».
Dans la semaine, Pierre Salviac avait averti ses pairs en conférence de rédaction : « On ne diffusera pas ce match, ils vont se foutre sur la gueule. » À la fac de Bordeaux, un étudiant, camarade de François Trillo (dans le groupe, mais blessé) à Sciences-Po nous avait prévenus : « À Toulon, ils vont se faire provoquer, ils se préparent pour ça. » Ce huitième Toulon - Bègles, c’était la chronique d’une rixe annoncée. « Le matin du match, Var Matin avait titré un édito : « C’est la guerre. » Jamais je n’avais senti autant d’électricité dans l’air avant un match. Alimentée par les médias, c’est vrai », se souvient Francis Larribe, envoyé spécial de Midi Olympique. « Je crois aussi me souvenir que Serge Simon avait déclaré dans la presse : « À Mayol, nous nous préparons à faire faire un bond de 2 000 ans en arrière à l’humanité. » Vincent Moscato précise : « Je vous dis pas la mise au vert… On sentait bien qu’on n’allait pas passer le concours d’entrée à Polytechnique, les professeurs Champ et Louvet, c’était un autre genre de culture… » Yves Appriou, le coach avait laissé la motivation à Serge Simon, originaire de Nice, qui avait ferraillé contre les Varois dans son adolescence. Il connaissait par cœur l’ambiance de Mayol et la façon d’y résister.
En fait, les deux clubs n’avaient pas de contentieux particulier, mais ils se croisaient dans l’ascenseur. « À Toulon, une génération laissait la place à une autre. Les Diaz, Bernard Herrero, Orso, Melville partaient. On sentait que les Béglais voulaient les imiter. Mais les jeunes chez nous voulaient aussi reprendre le flambeau », poursuit Éric Champ. « Nous n’avons pas passé la semaine à préparer les bagarres, non. Le seul truc que j’ai fait, c’est que j’ai dit au groupe : « Il paraît que ces mecs veulent nous faire reculer en mêlée. Alors, je vais me débrouiller à gagner le toss. On va taper le coup d’envoi en touche, et on va voir ce qu’on va voir. Êtes-vous d’accord ? » Et là, je quitte l’entraînement. Le lendemain : je reviens et je vois tout de suite que les gars étaient partants. Oui, l’entame était voulue, le reste ce fut de l’improvisation. Mais je reconnais que quand tu jouais à Toulon, tu devais être fidèle aux valeurs de combat, même si nos trois-quarts nous faisaient aussi gagner des matchs. »
La veille du match, Jean-Claude Doulcet arrive à son hôtel : « Le patron m’a dit : « Vous, vous allez passer une bonne après-midi… » J’ai répondu pourquoi ? Il m’a sorti tous les journaux de la semaine, et ce n’était que des provocations et des contre-provocations. » M. Doulcet était un arbitre expérimenté de 49 ans, avec une finale dans les jambes. Mais il n’était pas là par hasard : « Disons qu’à l’époque, les dirigeants avaient le pouvoir de demander certains arbitres pour certains matchs, manière de ne pas se retrouver…faisandés. Je veux dire, avec un gars qui panique et qui expulse quatre ou cinq types. » On peut supposer qu’André Moga, président légendaire du CABBG, avait su jouer de sa proximité avec Charles Durand, patron de la CCA. Cette analyse dit tout des arbitrages d’antan. Un bon arbitre, donc, c’était un gars qui ne décapitait pas une équipe pour les matchs qui allaient suivre.
Quand Simon écarte l’arbitre pour en découdre
Ce match a ressemblé à une campagne militaire, rythmée par plusieurs batailles qui mériteraient chacune un petit chapitre. Dans le couloir, Éric Champ se baisse soudain pour lacer sa chaussure. Son but : laisser les Béglais entrer seuls pour se faire huer et prendre la pression négative. Simon et Laporte comprennent la manœuvre et refrènent leurs troupes. L’instant dure une éternité, Champ soigne au maximum ses gestes de fée, mais rien n’y fait les deux équipes pénètrent ensemble, au pas. Comble du culot : Gimbert rompt la ligne pour provoquer un adversaire. Moscato le retient. M. Doulcet ordonne une minute de silence : « Spontanément les joueurs se font face à face à un mètre de distance. Et là, ils commencent à s’insulter. » Les images montrent une série de regards incendiaires, Louvet avec un rictus sardonique ; Braendlin qui mâche un chewing-gum. Les micros ne captent que les horions du public et le : « Moscato enc… ; Moscato n… t… m… » Comme prévu, Christophe Deylaud balance le ballon en touche sur le coup d’envoi. Le public exulte. Bernard Laporte accepte le défi de Champ, il demande mêlée au centre, comme pour crever l’abcès tout de suite. Les deux premières lignes se toisent en tanguant, tout le monde veut en découdre. M. Doulcet est au milieu, son sens du devoir lui commande d’essayer d’éviter l’inéluctable. Au comble de l’énervement, Simon le saisit par le short, sans doute pour l’écarter. L’arbitre se sent déculotté et siffle la première pénalité, sans aucune action, sans aucun contact entre Bordelais et Parisiens. 3-0 pour Toulon. La paix a gagné quelques minutes, mais la première échauffourée sera dantesque : coups de poing, coups de pied, un bon vieux combat de rue. Deylaud, Gimbert, Loppy, Moscato… les plus jeunes diraient : « Octogone. » La foule rugit : « Toulon ; Toulon. » « C’était une ambiance de corrida, poursuit Larribe. J’ai cru qu’il y aurait un mort. »
Sur chaque regroupement, c’est une horde sauvage qui déboule et les faits d’armes se succèdent. « C’était comme des petits ateliers : poterie, macramé, musique… On a tout offert au public », ironise Moscato.
Double coup de tête en toute franchise sur les mauls (Motteroz sur Mougeot), idem pour Simon sur Louvet, mais sur un ruck, l’ailier David Jaubert surgit pour jouer les justiciers. « Pour moi, le match fut un paroxysme du rugby qui était le mien, le rugby vu comme un sport de combat collectif selon les principes de Conquet et Devaluez. Nous étions de jeunes idiots qui étaient en train de construire quelque chose. Nous n’avions pas de contentieux particuliers avec les Toulonnais, mais la pression est montée dans la semaine. Toutes les déclarations tapageuses relevaient en fait du non-dit et de l’inconscient. En matière de combat, Toulon était la référence et nous, on ne représentait pas encore grand-chose… » analyse Simon, qui ajoute : « Aujourd’hui, ce match n’aurait plus lieu d’être. Le regard sur le rugby a changé, je comprends qu’on puisse le trouver hallucinant, fascinant ou repoussant. » Jean-Claude Doulcet était au cœur du maelström, mais il se sentit curieusement dans une sorte de confinement protecteur : « Ils m’ont foutu une paix royale, pas un mot désobligeant contre moi. En fait, ils ne parlaient pas beaucoup. Dans les matchs agités, il y a souvent une ou deux pleureuses, là pas du tout. Ils étaient tous au combat. Entre les touches, les gars marchaient, la seule voix que j’entendais, c’était celle de Serge Simon. Il parlait d’une voix douce à ses coéquipiers : « Allez les gars, ils ne nous impressionnent pas. On ne se laisse pas faire. On continue. » » Une question demeure. L’arbitre a-t-il pensé, l’espace d’une seconde à expulser quelqu’un ? « J’ai bien pensé à en sortir un ou deux et puis, j’ai renoncé. J’ai eu peur d’être obligé de continuer et d’arriver au chiffre fatidique. Si on se retrouvait à onze, le match aurait dû être arrêté. J’ai juste eu l’idée d’appeler les présidents à la mi-temps. Mais ça n’aurait rien changé. » L’arbitrage à la bonne franquette de l’époque n’avait décidément pas le côté dogmatique de celui d’aujourd’hui. On sifflait « dans l’esprit », pour faire vivre le rugby comme il était.
Ces mecs-là, ils méritent notre respect
Le match se termine, sans essai mais avec une pluie de pénalités : 18-9 pour Toulon. Les Varois avaient tout donné, mais on avait paradoxalement senti les Béglais sûrs de leur jeu, de leurs fameuses tortues bien huilées, de leur force en mêlée. Éric Champ tempère : « Ce match ne fut pas aussi terrible, on avait quand même essayé de jouer, même si je le reconnais il y a eu cinq ou six moments de franche bêtise. Mais au final, tout ça n’était que du théâtre, même si j’ai donné, j’ai reçu et que Gimbert m’a détruit l’apophyse en me disant : « Tu ne viendras pas au match retour ! » J’ai tenu à y être même sous infiltration. »
En tribune de presse, on vit un homme se lever, Jean-Michel Martinetti, journaliste à Var Matin, auteur de l’édito belliqueux du matin. Ce héraut du RCT déclare haut et fort : « Franchement, ces types (les Béglais, N.D.L.R.), ils ne se sont pas échappés ; ils méritent notre respect. » Vincent Moscato quitte le terrain comme un gladiateur qui aurait sauvé sa peau : « J’ai vécu ce match comme un retour momentané des jeux du cirque de Rome. J’ai senti la plèbe heureuse, les gens en ont eu pour leur argent. Dans cet après-midi, il n’a manqué que les lions qu’on aurait lâchés dans l’arène. »
Pendant ce temps, la bataille se poursuit dans le couloir, crachat, crise de nerfs d’un remplaçant béglais. Et puis, une vraie déception pour M. Doulcet. « Un trois-quarts aile béglais (Max Boucher, NDLR) s’est approché de moi et m’a traité d’enc… Je lui ai laissé une chance. Je lui ai dit : c’est à moi que vous parlez ? Il m’a répondu oui. J’ai été obligé de prendre sa licence. Il a été suspendu et n’a pas fait la finale. Son remplaçant Marc Sallefranque a tout enquillé… » Ce fut presque la seule faute de goût de l’après-midi (Philippe Gimbert aussi fut suspendu après coup). Serge Simon poursuit : « Je me souviens du retour vers l’aéroport de Marseille. Dans le bus, mon voisin se lamentait de la défaite, 18-9. Je ne le comprenais pas, je n’avais pas fait attention au score. J’avais le sentiment d’avoir vécu un moment merveilleux. On avait résisté. Ce match, ce fut le socle de notre parcours jusqu’au bouclier. Cet affrontement nous a montré que ce après quoi on courait n’était pas une chimère. » Au match retour, effectivement Bègles renversa la vapeur 22-6. On connaît la suite.
Jérôme Prévot
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Humeur : Positif avant tout
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
pour le retour à Moga il y avait foule, stade gavé, main courante copieusement garnie.
Les Varois n'avaient pas obligeaient des ingrats, ils se firent défoncer,Louvet sous ses poteaux dans son en but,chialait nerveusement,et Champ avait trouvé son maitre, Conchy et Dédé les rapetous avaient bouffé les Toulonnais.
Le public avait lui aussi son rôle de seizième homme au ras de la pelouse.
Les Varois n'avaient pas obligeaient des ingrats, ils se firent défoncer,Louvet sous ses poteaux dans son en but,chialait nerveusement,et Champ avait trouvé son maitre, Conchy et Dédé les rapetous avaient bouffé les Toulonnais.
Le public avait lui aussi son rôle de seizième homme au ras de la pelouse.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
je mets cet article là, il fait suite à l'article ci-dessus, c'est en résumé l'histoire du cabbg-ubb
http://www.aqui.fr/societes/union-bordeaux-begles-l-histoire-fait-la-force,19944.html
http://www.aqui.fr/societes/union-bordeaux-begles-l-histoire-fait-la-force,19944.html
marchal- Centre de presse
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
L'Équipe
NAISSANCED'UN LIEN La folle aventure du CABBG, couronnée du titre de champion de France, en 1991, a réuni les trajectoires de Bernard Laporte et de Serge Simon.
Richard ESCOT
Quand, le samedi 1er juin 1991, Serge Simon, Vincent Moscato et Philippe Gimbert, agrippés par le maillot, pénètrent groupés sur la pelouse du Parc des Princes, ils ne savent pas encore qu'une première boucle, ouverte quatre ans plus tôt, se referme. Commencée sur le terrain annexe du stade de Musard, quartier ouvrier de la banlieue bordelaise. Serge Simon n'a pas oublié : « Au tout début de juillet 1987, en provenance directe de Nice, j'arrive à Bègles pour le premier entraînement et là, stupeur, je découvre un centre aéré... » Une flopée d'étudiants dispute un match à toucher sur le terrain annexe. « Je demande où s'entraîne l'équipe première et on me répond : c'est là ! Je voyais bien qu'il était impossible que certains de ces types jouent en Première Division. » Il n'est pas au bout de ses surprises. « On nous explique que les vrais entraînements commencent après les fêtes de la Madeleine (à Mont-de-Marsan), de Bayonne, de Dax... » Simon et ses deux copains venus de Nice, décontenancés, s'en retournent vers le parking pour rebrousser chemin. « On a quand même été retenus par la chemise » , sourit Simon.
Cet effectif, pour moitié issu de l'école béglaise et pour moitié composé de recrues - au moins vingt-cinq dont Bernard Laporte, vaste renouvellement voulu par le président André Moga, ancien grand ponte de la FFR - n'a rien d'une équipe. « Je n'imaginais pas rejouer , avoue Bernard Laporte, victime d'un grave accident de la circulation en revenant de la base militaire d'Hourtin. Deux ans après, André Moga est revenu me chercher. Sa confiance m'a touché, j'étais flatté, mais je ne pensais pas m'épanouir sportivement : je pensais plutôt à ma situation sociale et à sa promesse, tenue, de me trouver un boulot à l'EDF. » Si Christophe Reigt, enfant du CABBG et actuel manager de l'équipe de France à 7 masculine, s'émancipe alors à Marmande, Sébastien Conchy, directeur général de la FFR depuis l'élection de Laporte, évolue à l'époque en Nationale B. « Je regardais la Première de loin, sauf pendant les séances d'opposition en semaine. J'avais 20 ans et j'ai intégré le groupe, lâche ce dernier. Troisième-ligne besogneux, je courais comme un chien fou et je plaquais à tire-larigot. »
Ce sacre à venir n'aurait pas été possible non plus sans Yves Appriou - « prof de gym mais ancien seconde-ligne rugueux, mélange riche qui couvre la pédagogie et l'amour du combat » , assure Serge Simon. Breton de Brest, spécialiste du lancer de poids, Yves Appriou termine son professorat de sports à Bordeaux et découvre le rugby au moment d'évoluer comme deuxième-ligne au CA Bègles en 1968. Cinq ans plus tard, il rejoint Salles, en Gironde, pendant seize saisons. Entraîneur-joueur, il ajoute à ses références théoriques une connaissance approfondie de la préparation physique et mentale. « Bègles était au plus mal. En janvier 1987, André Moga m'a sollicité pour entraîner » , raconte Appriou, qui participe alors au recrutement.
Troisième-ligne aile sans avenir, Serge Simon monte pilier gauche tandis que Bernard Laporte, sans concurrence réelle à la mêlée, prend match après match l'ascendant sur les avants. « Nous avions tous le même âge et les mêmes centres d'intérêt. Mais sur le plan du jeu, nous étions une équipe très moyenne, avoue Sébastien Conchy. En 1989, lors du huitième de finale aller, nous avons encaissé quarante points (3-47) à la maison contre Toulouse. » Un électrochoc. « On s'est dit qu'il n'était pas possible d'être aussi catastrophiques... »
"Quand Bernard Laporte nous dit après une lourde défaite : « On sera champions de France ! » , tu peux prendre ça pour de la folie. Mais il a deux qualités fondamentales. La première, c'est qu'il n'a peur de rien, ce qui peut être un défaut parfois. Et la deuxième, c'est qu'il te convainc que ce que tu pensais impossible est possible
serge simon
Le Tarnais Vincent Moscato - recommandé par Bernard Laporte - et Philippe Gimbert - qui sort de six mois de suspension avec Biarritz - sont associés en première ligne avec Serge Simon. « À l'issue de la première saison, Yves a choisi l'axe du combat. C'est pour ça aussi qu'il m'avait fait monter en première ligne, sourit Simon. L'objectif, c'était de ne pas se faire marcher sur les pieds. C'était restrictif mais on avait une équipe structurée autour d'une idée à laquelle tout le monde adhérait. » Le vendredi soir, les joueurs se retrouvent au club-house de Musard, un rituel « qui finissait dans le rire généralisé, se souvient Conchy. Nos liens sont vite devenus forts » . L'emprise de Bernard Laporte est désormais marquée sur ce « groupe d'hommes de caractère, ambitieux, passionnés de rugby. Le demi de mêlée resserre tout le monde, il doit fédérer. Je donnais aux avants toute ma passion, toute mon envie, des contenus de jeu, et eux ils me protégeaient » , souligne l'actuel président de la FFR.
« Bernard était le centre de tout, ajoute Serge Simon, son factotum. Nous avions les gros bras mais c'est lui qui nous a validés. Et non l'inverse. Quand il nous dit après une lourde défaite : "On sera champions de France !" , tu peux prendre ça pour de la folie. Mais il a deux qualités fondamentales qui ont présidé à cette aventure. La première, c'est qu'il n'a peur de rien, ce qui peut être un défaut parfois. Et la deuxième qualité, encore plus importante, c'est qu'il te convainc que ce que tu pensais impossible est possible. »
Sur le terrain, Bernard Laporte tente l'amalgame de ses deux modèles « diamétralement opposés : Jacques Fouroux et Richard Astre » . « Jacques, que je connaissais, avait un côté patron, mais quand j'étais gamin, après les matches du Tournoi, j'allais dans le champ en face de chez moi taper des drops et je me prenais pour Richard Astre. »
À l'issue de la saison 1989-1990, Bègles s'incline de quatre points devant Montferrand en huitièmes de finale aller et retour. « On était passés de rien à un peu de considération, assure Simon. Notre mêlée était rugueuse, nous ne reculions pas, les adversaires commençaient à parler de nous. »
Pour autant, cette phalange n'est pas encore mûre. Alors elle redouble de travail. « Nous étions pour la plupart étudiants et donc sans contraintes horaires, avec la possibilité de s'entraîner davantage. On a mis en place des séances par petits groupes entre midi et 14 heures » , raconte Christophe Reigt, revenu au club en septembre 1989. Le Dacquois Marc Sallefranque débarque à Musard un an plus tard. « L'équipe était déjà en marche, constate l'arrière international. J'ai trouvé qu'ils étaient très pro. Ils s'entraînaient tous les jours, comme des bêtes. Et ceux qui étaient un peu branleurs, comme moi, ils ne leur faisaient pas de cadeaux. Ils m'ont mis quatre mois au placard. »
"Il y a eu rupture entre Bernard, Serge, Vincent et les autres. Ils avaient une emprise terrible sur tout le monde. Ils voulaient tout changer au sein du club : diriger, entraîner, jouer et même recruter
Marc Sallefranque
Soudés autour de leur « tortue » , ballon porté qui avance systématiquement de vingt mètres, les Béglais explosent Toulon en huitièmes de finale aller et retour, surclassent Tarbes en quarts, battent Béziers (13-12) en demies et affrontent Toulouse au Parc des Princes. Ils dominent cette finale sans partage (19-10), tout un symbole, et soulèvent le bouclier de Brennus. Un sacre aussi implacable qu'inattendu. « Nous sommes devenus champions de France en pratiquant un jeu de minimes, tempère Yves Appriou. À l'exception de la finale. » Plusieurs actions d'envergure illustrent son propos. « Ce qui montre bien qu'on avait le potentiel pour aller plus loin dans le jeu » , lâche le coach.
« Villepreux et Skrela, les entraîneurs de Toulouse, étaient désespérés par ce qu'on faisait du rugby, ajoute Simon. Pour nous, les joueurs étaient plus importants que le système. Eux disaient que non. Nous, c'est la force des hommes et du lien qui a tout emporté. » Sans pour autant laisser un héritage. « Dans cet instant béglais, il n'y a pas de message, répond Simon. Seulement une aventure humaine égoïste, autocentrée, insolente. Avec des côtés positifs très intéressants. Mais à partir du moment où tu étais à l'extérieur, c'était désagréable. Il n'y avait pas de message. En tout cas, il n'y avait pas de volonté d'en transmettre un. »
Ce qui faisait la force des Béglais causera leur perte. « Tout s'est arrêté alors que nous pouvions envisager quatre saisons de domination » , regrette aujourd'hui Yves Appriou. Après la tournée de juillet du quinze de France aux États-Unis, à laquelle sont convoqués les Rapetous et qui se termine en bataille rangée, Serge Simon et Vincent Moscato refuseront de participer fin août, à Font-Romeu, au stage de préparation à la Coupe du monde 1991. Ironie que viendra souligner a posteriori l'étonnant parcours des Béglais de Musard à Marcoussis quand, seize ans plus tard Simon, élu fédéral, deviendra manager des équipes de France...
Avec le recul, les raisons de la rupture sautent aux yeux. « Avec la surmédiatisation de notre titre autour de trois personnalités hors du commun - Bernard, Vincent et Serge -, c'était obligé que ça explose » , assure Sébastien Conchy. « Il y a eu rupture entre Bernard, Serge, Vincent et les autres. Ils avaient une emprise terrible sur tout le monde. Ils voulaient tout changer au sein du club : diriger, entraîner, jouer et même recruter » , décrypte Marc Sallefranque.
« Une fois le titre remporté, l'objectif atteint, s'inscrire dans la continuité n'entrait pas dans le cadre » , ajoute Christophe Reigt, qui filera vers Lourdes. Le décès du Commandeur, André Moga, en décembre 1992, accélérera ce basculement. « Il y avait une volonté d'émancipation de la part de Bernard et d'autres. Ils avaient plein d'idées pour un club qui n'était pas structuré, mais ils étaient ingérables. Il a fallu trancher dans le vif » , précise Alban Moga, revenu aux commandes du club avec ses frères Michel et Alain.
« Il y avait une fracture au sein de l'équipe : soit on perdait Bernard, Vincent et Serge, soit on perdait une quinzaine d'autres joueurs... Avec le recul, conclut Moga, désormais membre du comité directeur de la Fédération, ça a été un mal pour un bien parce qu'ainsi ils ont pu voler de leurs propres ailes, rencontrer d'autres personnes, se façonner. » Un rebond qui commence au SBUC, chez le voisin. Mais ceci est une autre histoire.
NAISSANCED'UN LIEN La folle aventure du CABBG, couronnée du titre de champion de France, en 1991, a réuni les trajectoires de Bernard Laporte et de Serge Simon.
Richard ESCOT
Quand, le samedi 1er juin 1991, Serge Simon, Vincent Moscato et Philippe Gimbert, agrippés par le maillot, pénètrent groupés sur la pelouse du Parc des Princes, ils ne savent pas encore qu'une première boucle, ouverte quatre ans plus tôt, se referme. Commencée sur le terrain annexe du stade de Musard, quartier ouvrier de la banlieue bordelaise. Serge Simon n'a pas oublié : « Au tout début de juillet 1987, en provenance directe de Nice, j'arrive à Bègles pour le premier entraînement et là, stupeur, je découvre un centre aéré... » Une flopée d'étudiants dispute un match à toucher sur le terrain annexe. « Je demande où s'entraîne l'équipe première et on me répond : c'est là ! Je voyais bien qu'il était impossible que certains de ces types jouent en Première Division. » Il n'est pas au bout de ses surprises. « On nous explique que les vrais entraînements commencent après les fêtes de la Madeleine (à Mont-de-Marsan), de Bayonne, de Dax... » Simon et ses deux copains venus de Nice, décontenancés, s'en retournent vers le parking pour rebrousser chemin. « On a quand même été retenus par la chemise » , sourit Simon.
Cet effectif, pour moitié issu de l'école béglaise et pour moitié composé de recrues - au moins vingt-cinq dont Bernard Laporte, vaste renouvellement voulu par le président André Moga, ancien grand ponte de la FFR - n'a rien d'une équipe. « Je n'imaginais pas rejouer , avoue Bernard Laporte, victime d'un grave accident de la circulation en revenant de la base militaire d'Hourtin. Deux ans après, André Moga est revenu me chercher. Sa confiance m'a touché, j'étais flatté, mais je ne pensais pas m'épanouir sportivement : je pensais plutôt à ma situation sociale et à sa promesse, tenue, de me trouver un boulot à l'EDF. » Si Christophe Reigt, enfant du CABBG et actuel manager de l'équipe de France à 7 masculine, s'émancipe alors à Marmande, Sébastien Conchy, directeur général de la FFR depuis l'élection de Laporte, évolue à l'époque en Nationale B. « Je regardais la Première de loin, sauf pendant les séances d'opposition en semaine. J'avais 20 ans et j'ai intégré le groupe, lâche ce dernier. Troisième-ligne besogneux, je courais comme un chien fou et je plaquais à tire-larigot. »
Ce sacre à venir n'aurait pas été possible non plus sans Yves Appriou - « prof de gym mais ancien seconde-ligne rugueux, mélange riche qui couvre la pédagogie et l'amour du combat » , assure Serge Simon. Breton de Brest, spécialiste du lancer de poids, Yves Appriou termine son professorat de sports à Bordeaux et découvre le rugby au moment d'évoluer comme deuxième-ligne au CA Bègles en 1968. Cinq ans plus tard, il rejoint Salles, en Gironde, pendant seize saisons. Entraîneur-joueur, il ajoute à ses références théoriques une connaissance approfondie de la préparation physique et mentale. « Bègles était au plus mal. En janvier 1987, André Moga m'a sollicité pour entraîner » , raconte Appriou, qui participe alors au recrutement.
Troisième-ligne aile sans avenir, Serge Simon monte pilier gauche tandis que Bernard Laporte, sans concurrence réelle à la mêlée, prend match après match l'ascendant sur les avants. « Nous avions tous le même âge et les mêmes centres d'intérêt. Mais sur le plan du jeu, nous étions une équipe très moyenne, avoue Sébastien Conchy. En 1989, lors du huitième de finale aller, nous avons encaissé quarante points (3-47) à la maison contre Toulouse. » Un électrochoc. « On s'est dit qu'il n'était pas possible d'être aussi catastrophiques... »
"Quand Bernard Laporte nous dit après une lourde défaite : « On sera champions de France ! » , tu peux prendre ça pour de la folie. Mais il a deux qualités fondamentales. La première, c'est qu'il n'a peur de rien, ce qui peut être un défaut parfois. Et la deuxième, c'est qu'il te convainc que ce que tu pensais impossible est possible
serge simon
Le Tarnais Vincent Moscato - recommandé par Bernard Laporte - et Philippe Gimbert - qui sort de six mois de suspension avec Biarritz - sont associés en première ligne avec Serge Simon. « À l'issue de la première saison, Yves a choisi l'axe du combat. C'est pour ça aussi qu'il m'avait fait monter en première ligne, sourit Simon. L'objectif, c'était de ne pas se faire marcher sur les pieds. C'était restrictif mais on avait une équipe structurée autour d'une idée à laquelle tout le monde adhérait. » Le vendredi soir, les joueurs se retrouvent au club-house de Musard, un rituel « qui finissait dans le rire généralisé, se souvient Conchy. Nos liens sont vite devenus forts » . L'emprise de Bernard Laporte est désormais marquée sur ce « groupe d'hommes de caractère, ambitieux, passionnés de rugby. Le demi de mêlée resserre tout le monde, il doit fédérer. Je donnais aux avants toute ma passion, toute mon envie, des contenus de jeu, et eux ils me protégeaient » , souligne l'actuel président de la FFR.
« Bernard était le centre de tout, ajoute Serge Simon, son factotum. Nous avions les gros bras mais c'est lui qui nous a validés. Et non l'inverse. Quand il nous dit après une lourde défaite : "On sera champions de France !" , tu peux prendre ça pour de la folie. Mais il a deux qualités fondamentales qui ont présidé à cette aventure. La première, c'est qu'il n'a peur de rien, ce qui peut être un défaut parfois. Et la deuxième qualité, encore plus importante, c'est qu'il te convainc que ce que tu pensais impossible est possible. »
Sur le terrain, Bernard Laporte tente l'amalgame de ses deux modèles « diamétralement opposés : Jacques Fouroux et Richard Astre » . « Jacques, que je connaissais, avait un côté patron, mais quand j'étais gamin, après les matches du Tournoi, j'allais dans le champ en face de chez moi taper des drops et je me prenais pour Richard Astre. »
À l'issue de la saison 1989-1990, Bègles s'incline de quatre points devant Montferrand en huitièmes de finale aller et retour. « On était passés de rien à un peu de considération, assure Simon. Notre mêlée était rugueuse, nous ne reculions pas, les adversaires commençaient à parler de nous. »
Pour autant, cette phalange n'est pas encore mûre. Alors elle redouble de travail. « Nous étions pour la plupart étudiants et donc sans contraintes horaires, avec la possibilité de s'entraîner davantage. On a mis en place des séances par petits groupes entre midi et 14 heures » , raconte Christophe Reigt, revenu au club en septembre 1989. Le Dacquois Marc Sallefranque débarque à Musard un an plus tard. « L'équipe était déjà en marche, constate l'arrière international. J'ai trouvé qu'ils étaient très pro. Ils s'entraînaient tous les jours, comme des bêtes. Et ceux qui étaient un peu branleurs, comme moi, ils ne leur faisaient pas de cadeaux. Ils m'ont mis quatre mois au placard. »
"Il y a eu rupture entre Bernard, Serge, Vincent et les autres. Ils avaient une emprise terrible sur tout le monde. Ils voulaient tout changer au sein du club : diriger, entraîner, jouer et même recruter
Marc Sallefranque
Soudés autour de leur « tortue » , ballon porté qui avance systématiquement de vingt mètres, les Béglais explosent Toulon en huitièmes de finale aller et retour, surclassent Tarbes en quarts, battent Béziers (13-12) en demies et affrontent Toulouse au Parc des Princes. Ils dominent cette finale sans partage (19-10), tout un symbole, et soulèvent le bouclier de Brennus. Un sacre aussi implacable qu'inattendu. « Nous sommes devenus champions de France en pratiquant un jeu de minimes, tempère Yves Appriou. À l'exception de la finale. » Plusieurs actions d'envergure illustrent son propos. « Ce qui montre bien qu'on avait le potentiel pour aller plus loin dans le jeu » , lâche le coach.
« Villepreux et Skrela, les entraîneurs de Toulouse, étaient désespérés par ce qu'on faisait du rugby, ajoute Simon. Pour nous, les joueurs étaient plus importants que le système. Eux disaient que non. Nous, c'est la force des hommes et du lien qui a tout emporté. » Sans pour autant laisser un héritage. « Dans cet instant béglais, il n'y a pas de message, répond Simon. Seulement une aventure humaine égoïste, autocentrée, insolente. Avec des côtés positifs très intéressants. Mais à partir du moment où tu étais à l'extérieur, c'était désagréable. Il n'y avait pas de message. En tout cas, il n'y avait pas de volonté d'en transmettre un. »
Ce qui faisait la force des Béglais causera leur perte. « Tout s'est arrêté alors que nous pouvions envisager quatre saisons de domination » , regrette aujourd'hui Yves Appriou. Après la tournée de juillet du quinze de France aux États-Unis, à laquelle sont convoqués les Rapetous et qui se termine en bataille rangée, Serge Simon et Vincent Moscato refuseront de participer fin août, à Font-Romeu, au stage de préparation à la Coupe du monde 1991. Ironie que viendra souligner a posteriori l'étonnant parcours des Béglais de Musard à Marcoussis quand, seize ans plus tard Simon, élu fédéral, deviendra manager des équipes de France...
Avec le recul, les raisons de la rupture sautent aux yeux. « Avec la surmédiatisation de notre titre autour de trois personnalités hors du commun - Bernard, Vincent et Serge -, c'était obligé que ça explose » , assure Sébastien Conchy. « Il y a eu rupture entre Bernard, Serge, Vincent et les autres. Ils avaient une emprise terrible sur tout le monde. Ils voulaient tout changer au sein du club : diriger, entraîner, jouer et même recruter » , décrypte Marc Sallefranque.
« Une fois le titre remporté, l'objectif atteint, s'inscrire dans la continuité n'entrait pas dans le cadre » , ajoute Christophe Reigt, qui filera vers Lourdes. Le décès du Commandeur, André Moga, en décembre 1992, accélérera ce basculement. « Il y avait une volonté d'émancipation de la part de Bernard et d'autres. Ils avaient plein d'idées pour un club qui n'était pas structuré, mais ils étaient ingérables. Il a fallu trancher dans le vif » , précise Alban Moga, revenu aux commandes du club avec ses frères Michel et Alain.
« Il y avait une fracture au sein de l'équipe : soit on perdait Bernard, Vincent et Serge, soit on perdait une quinzaine d'autres joueurs... Avec le recul, conclut Moga, désormais membre du comité directeur de la Fédération, ça a été un mal pour un bien parce qu'ainsi ils ont pu voler de leurs propres ailes, rencontrer d'autres personnes, se façonner. » Un rebond qui commence au SBUC, chez le voisin. Mais ceci est une autre histoire.
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Tombé tout jaune dans le rugby.
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Allez UBB
Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
Merci Patrick
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
La suite :
L'Équipe (RICHARD ESCOT)
LA CONQUÊTE DE PARIS Quand Bernard Laporte débarque dans la capitale, rencontre Max Guazzini - président du Stade Français -, prend en main l'équipe en entraînant les Rapetous dans l'aventure... et remporte le titre 1998 de champion de France.
Avant de relooker Jean-Bouin et de remplir le Stade de France, Max et ses phagocytes disputaient leurs rencontres de Troisième Division - le cinquième niveau national - à Sèvres (Hauts-de-Seine). Plus au sud, viré du CA Bègles par les frères Moga, Bernard Laporte avait changé de trottoir pour prendre en mains les destinées du SBUC (Stade Bordelais Université Club), tandis que Sébastien Conchy, futur DG de la FFR, restait fidèle au club de ses débuts. « Après une parenthèse à Lourdes, je me suis retrouvé avec sept ou huit anciens Béglais au SBUC , raconte l'ouvreur Christophe Reigt, manager du 7 français masculin. Il y avait là Serge (Simon), Bernard (Laporte) et Philippe Gimbert. » Entré à Midi Olympique en 1985, le journaliste Philippe Oustric suivait de près cet épisode girondin. « Bernard Laporte, je l'avais connu jeune joueur à Gaillac avec les cheveux bouclés et quand je l'ai retrouvé entraîneur au SBUC, il avait fait de ce club son laboratoire. En six mois, il était parvenu à composer une équipe capable de tutoyer l'élite. Quand il est arrivé, il y avait 100 spectateurs dans les tribunes de Sainte-Germaine. Quand il est parti, il y avait 4 000 personnes... »
Comme à Bègles, la parenthèse se refermera vite. « J'étais en dispo d'EDF et, quand le SBUC est parti en sucette, Philippe Oustric a initié ma rencontre avec Max Guazzini (voir encadré), n'a pas oublié Bernard Laporte. Face à cet homme qui collectionnait les disques d'or aux murs de son bureau, je n'étais qu'un paysan de province, moi... » Étonnamment, entre le prince du show-biz et le coach en survêtement, le courant passe. « C'était un entraîneur entraînant mais la construction du club, elle, s'est faite de façon empirique, il ne faut pas se raconter d'histoires... » , concède Max Guazzini. Reste que pour Laporte, le Stade Français est un outil de rêve; qu'il va apprendre à manier dès juin 1995. « Le concept qu'il avait pour faire du SBUC un grand club, il l'a dupliqué à Paris » , constate Philippe Oustric. « Bernard monté à la capitale, raconte Christophe Reigt, Philippe Gimbert et moi sommes allés à Dax, Vincent (Moscato) à Brive. Quant à Serge (Simon), il a arrêté. » Pour se consacrer à l'exercice de la médecine. « J'effectuais des remplacements toute l'année, confirme le docteur Simon. J'essayais de trouver ma voie, généraliste de ville, généraliste de campagne, urgentiste... Je n'avais pas fait un footing depuis un an et demi et pourtant j'ai rejoué en fin de saison au SBUC à la demande du président, qui est un ami. Mais dans mon esprit, après ces matches, c'était fini : je raccrochais les crampons ! Je me revois sur ma terrasse ensoleillée, à Bordeaux, avec mon épouse, à laquelle j'ai dit de ne pas s'inquiéter, que je ne replongerais pas... »
"Bernard (Laporte) a amené les Rapetous alors que tout le monde me disait de ne pas les prendre, que j'allais mettre le cochon dans le maïs
Max Guazzini, ex-président du Stade Français
C'était sans compter sur Bernard Laporte. Simon raconte : « Il m'appelle et me dit : "Serge, tu viens jouer à Paris !" Ce n'est pas : "Est-ce que tu veux ? ", c'est : "Tu viens !" Et il ajoute : "Serge, c'est simple : Vincent (Moscato) a dit oui, Philippe (Gimbert) a dit oui !" Ce que je ne sais pas, c'est qu'il a dit la même chose aux deux autres (sourire) ... On a plongé tous les trois. Plus tard, quand on s'est rendu compte qu'il nous avait menti, on l'a agoni d'insultes. Plus on l'insultait plus il se marrait (rires) ! Il ne savait que mentir, c'était la seule façon de nous faire rejouer ensemble avec lui. » Le plus difficile à convaincre fut le président Guazzini : « Bernard a amené les Rapetous alors que tout le monde me disait de ne pas les prendre, que j'allais mettre le cochon dans le maïs. J'ai réfléchi sur le moment. Mais in fine, je les ai pris, et je les ai même logés. » La version de Serge Simon est moins nuancée : « Quand Bernard a annoncé à Max qu'il allait nous prendre, Vincent, Philippe et moi, Max n'a pas voulu ! "Ce sont des voyous, ils sont méchants, ils sentent mauvais, je n'en veux pas !" Mais, devant l'insistance de Bernard, il a fini par nous faire signer... » Un autre champion de France 1991, Christophe Reigt, rejoint la sulfureuse première ligne. « Après Dax, j'avais signé au foot à Bègles. Au mois de novembre 1996, Bernard m'appelle. Le Stade Français est monté de Deuxième Division en groupe B. Il me vend bien le truc... Serge, Philippe et Vincent sont déjà à Paris. Je monte et, avec Serge, on effectue des allers-retours entre Bordeaux et Paris en avion chaque semaine avec un abonnement à l'année et un nombre illimité de voyages. »
Au-delà du choix des hommes et du jeu, Bernard Laporte bascule le premier dans le rugby professionnel. À l'image du club qui innove : pom-pom girls, voiturette téléguidée pour le tee, places gratuites pour les femmes et les enfants, animations d'avant-match, parrainage de stars. « Pour la préparation physique du Stade Français, il est allé chercher Daniel Servais, qui s'occupait des footballeurs. Bernard a été l'un des tous premiers à défricher ce domaine. À l'arrivée, ses joueurs couraient plus vite que tout le monde et plus longtemps, précise Fred Barthe, demi de mêlée du CASG et ancien responsable du centre de formation du Stade Français. Ce qu'il a fait chez les seniors, on l'a fait chez les jeunes et quand en 1999, nous avons été champions de France juniors avec (Mathieu) Blin, (Pierre) Rabadan et compagnie, nous étions déjà dans le prochain rugby... »
"(Bernard Laporte) nous reprochait de mettre en place un rugby d'écrivains, de parler de matrices offensives et défensives... Pour lui le rugby, c'était du combat !
Fred Barthe, ex- responsable du centre de formation du Stade Français
Mais concernant le jeu, Bernard Laporte reste sur ses convictions. « Il ne voulait pas de profs d'EPS, n'a pas oublié Barthe. Il nous reprochait de mettre en place un rugby d'écrivains, de parler de matrices offensives et défensives... Pour lui le rugby, c'était du combat ! Ça m'a interpellé parce qu'il nous a obligé à revenir sur la technique individuelle. Effectivement, c'est bien beau de parler du jeu mais il faut être capable, techniquement, de le pratiquer. » Ce socle assuré, Laporte - rebaptisé « Bernie le Dingue » par ses joueurs - cimente l'effectif parisien à sa façon. « C'est un pragmatique passionné, capable de motiver les joueurs. Il les aurait fait grimper sur les mains au sommet de la tour Eiffel, s'il avait fallu. Surtout, il savait leur parler de l'âme du rugby, précise Fred Barthe. Avec Max (Guazzini), ils n'ont pas fait un club du Sud-Ouest à Paris mais un club avant-gardiste. Lui était capable de percevoir les qualités des joueurs. Avec des attaquants du talent de Christophe Dominici, il s'est adapté pour proposer un autre rugby que la seule tortue. En y ajoutant des valeurs de solidarité entre joueurs, ça a donné un mélange fantastique. » Cocktail détonnant qui permet au Stade Français de se hisser en Groupe A, puis de se défaire de Bègles-Bordeaux, justement, en quarts de finale avant d'éparpiller Toulouse en demies (39-3) et de marcher sur Perpignan en finale (34-7 en 1998).
« À Bègles, nous avions un jeu stéréotypé, reconnaît Laporte. Nous étions forts devant, nous ne faisions que les mauls. Pour imaginer autre chose, il aurait fallu qu'on recrute. » Fort de cette expérience, il avait donc consolidé très vite l'attaque parisienne avec Dominguez (Milan), Bolo Bolo (Fidji à 7), Mytton (North Harbour), Gomes (PUC) Comba et Dominici (Toulon). « Le Stade Français, c'est une prise de conscience, analyse Serge Simon. Nous avions une occasion incroyable de donner du sens à ce qui avait paru ne pas en avoir, c'est-à-dire l'aventure de 1991. Se montrer qu'on ne s'était pas menti. Montrer aussi un autre visage, la force de notre lien et l'importance de cette force dans l'aventure humaine qu'est le rugby. » Ce que confirme Christophe Reigt : « Il y a une forme de rachat. À Bègles, on nous avait reproché de ne pas avoir su maintenir un groupe qui aurait dû ramener plusieurs titres d'affilée. L'explosion de l'équipe, on l'a mise sur le dos de ceux qui sont partis ou qui ont été virés à cause de leurs sales caractères. Et voilà qu'on était de nouveau ensemble. Alors, dans un autre contexte, on a montré ce qu'on était capables de faire... »
Reste que pour Bernard Laporte, l'aspect « revanche » n'est pas central « parce que j'étais de l'autre côté de la barrière, c'est-à-dire entraîneur. Mais une chose est certaine : le ciment de ce groupe d'anciens Béglais, c'était notre complicité, la confiance que nous avions les uns dans les autres » .
Devenu parisien, l'entraîneur du Stade Français se rendait régulièrement au Stado, restaurant de terroir situé près du Conseil d'État. Il y côtoyait, entre autres, l'animateur de télé et comique Patrick Sébastien, « qui voulait que j'aille entraîner Brive, alors européen, sourit Laporte. Mais il n'était pas question que je quitte Paris. » Seul le Tarbais Bernard Lapasset, alors président de la FFR, parviendra à l'éloigner de Jean-Bouin en lui proposant, entre la poire et le fromage, d'entraîner le quinze de France. C'était en 1999 et le Stade Français venait d'être sorti dès les quarts de finale du Championnat de France .
L'Équipe (RICHARD ESCOT)
LA CONQUÊTE DE PARIS Quand Bernard Laporte débarque dans la capitale, rencontre Max Guazzini - président du Stade Français -, prend en main l'équipe en entraînant les Rapetous dans l'aventure... et remporte le titre 1998 de champion de France.
Avant de relooker Jean-Bouin et de remplir le Stade de France, Max et ses phagocytes disputaient leurs rencontres de Troisième Division - le cinquième niveau national - à Sèvres (Hauts-de-Seine). Plus au sud, viré du CA Bègles par les frères Moga, Bernard Laporte avait changé de trottoir pour prendre en mains les destinées du SBUC (Stade Bordelais Université Club), tandis que Sébastien Conchy, futur DG de la FFR, restait fidèle au club de ses débuts. « Après une parenthèse à Lourdes, je me suis retrouvé avec sept ou huit anciens Béglais au SBUC , raconte l'ouvreur Christophe Reigt, manager du 7 français masculin. Il y avait là Serge (Simon), Bernard (Laporte) et Philippe Gimbert. » Entré à Midi Olympique en 1985, le journaliste Philippe Oustric suivait de près cet épisode girondin. « Bernard Laporte, je l'avais connu jeune joueur à Gaillac avec les cheveux bouclés et quand je l'ai retrouvé entraîneur au SBUC, il avait fait de ce club son laboratoire. En six mois, il était parvenu à composer une équipe capable de tutoyer l'élite. Quand il est arrivé, il y avait 100 spectateurs dans les tribunes de Sainte-Germaine. Quand il est parti, il y avait 4 000 personnes... »
Comme à Bègles, la parenthèse se refermera vite. « J'étais en dispo d'EDF et, quand le SBUC est parti en sucette, Philippe Oustric a initié ma rencontre avec Max Guazzini (voir encadré), n'a pas oublié Bernard Laporte. Face à cet homme qui collectionnait les disques d'or aux murs de son bureau, je n'étais qu'un paysan de province, moi... » Étonnamment, entre le prince du show-biz et le coach en survêtement, le courant passe. « C'était un entraîneur entraînant mais la construction du club, elle, s'est faite de façon empirique, il ne faut pas se raconter d'histoires... » , concède Max Guazzini. Reste que pour Laporte, le Stade Français est un outil de rêve; qu'il va apprendre à manier dès juin 1995. « Le concept qu'il avait pour faire du SBUC un grand club, il l'a dupliqué à Paris » , constate Philippe Oustric. « Bernard monté à la capitale, raconte Christophe Reigt, Philippe Gimbert et moi sommes allés à Dax, Vincent (Moscato) à Brive. Quant à Serge (Simon), il a arrêté. » Pour se consacrer à l'exercice de la médecine. « J'effectuais des remplacements toute l'année, confirme le docteur Simon. J'essayais de trouver ma voie, généraliste de ville, généraliste de campagne, urgentiste... Je n'avais pas fait un footing depuis un an et demi et pourtant j'ai rejoué en fin de saison au SBUC à la demande du président, qui est un ami. Mais dans mon esprit, après ces matches, c'était fini : je raccrochais les crampons ! Je me revois sur ma terrasse ensoleillée, à Bordeaux, avec mon épouse, à laquelle j'ai dit de ne pas s'inquiéter, que je ne replongerais pas... »
"Bernard (Laporte) a amené les Rapetous alors que tout le monde me disait de ne pas les prendre, que j'allais mettre le cochon dans le maïs
Max Guazzini, ex-président du Stade Français
C'était sans compter sur Bernard Laporte. Simon raconte : « Il m'appelle et me dit : "Serge, tu viens jouer à Paris !" Ce n'est pas : "Est-ce que tu veux ? ", c'est : "Tu viens !" Et il ajoute : "Serge, c'est simple : Vincent (Moscato) a dit oui, Philippe (Gimbert) a dit oui !" Ce que je ne sais pas, c'est qu'il a dit la même chose aux deux autres (sourire) ... On a plongé tous les trois. Plus tard, quand on s'est rendu compte qu'il nous avait menti, on l'a agoni d'insultes. Plus on l'insultait plus il se marrait (rires) ! Il ne savait que mentir, c'était la seule façon de nous faire rejouer ensemble avec lui. » Le plus difficile à convaincre fut le président Guazzini : « Bernard a amené les Rapetous alors que tout le monde me disait de ne pas les prendre, que j'allais mettre le cochon dans le maïs. J'ai réfléchi sur le moment. Mais in fine, je les ai pris, et je les ai même logés. » La version de Serge Simon est moins nuancée : « Quand Bernard a annoncé à Max qu'il allait nous prendre, Vincent, Philippe et moi, Max n'a pas voulu ! "Ce sont des voyous, ils sont méchants, ils sentent mauvais, je n'en veux pas !" Mais, devant l'insistance de Bernard, il a fini par nous faire signer... » Un autre champion de France 1991, Christophe Reigt, rejoint la sulfureuse première ligne. « Après Dax, j'avais signé au foot à Bègles. Au mois de novembre 1996, Bernard m'appelle. Le Stade Français est monté de Deuxième Division en groupe B. Il me vend bien le truc... Serge, Philippe et Vincent sont déjà à Paris. Je monte et, avec Serge, on effectue des allers-retours entre Bordeaux et Paris en avion chaque semaine avec un abonnement à l'année et un nombre illimité de voyages. »
Au-delà du choix des hommes et du jeu, Bernard Laporte bascule le premier dans le rugby professionnel. À l'image du club qui innove : pom-pom girls, voiturette téléguidée pour le tee, places gratuites pour les femmes et les enfants, animations d'avant-match, parrainage de stars. « Pour la préparation physique du Stade Français, il est allé chercher Daniel Servais, qui s'occupait des footballeurs. Bernard a été l'un des tous premiers à défricher ce domaine. À l'arrivée, ses joueurs couraient plus vite que tout le monde et plus longtemps, précise Fred Barthe, demi de mêlée du CASG et ancien responsable du centre de formation du Stade Français. Ce qu'il a fait chez les seniors, on l'a fait chez les jeunes et quand en 1999, nous avons été champions de France juniors avec (Mathieu) Blin, (Pierre) Rabadan et compagnie, nous étions déjà dans le prochain rugby... »
"(Bernard Laporte) nous reprochait de mettre en place un rugby d'écrivains, de parler de matrices offensives et défensives... Pour lui le rugby, c'était du combat !
Fred Barthe, ex- responsable du centre de formation du Stade Français
Mais concernant le jeu, Bernard Laporte reste sur ses convictions. « Il ne voulait pas de profs d'EPS, n'a pas oublié Barthe. Il nous reprochait de mettre en place un rugby d'écrivains, de parler de matrices offensives et défensives... Pour lui le rugby, c'était du combat ! Ça m'a interpellé parce qu'il nous a obligé à revenir sur la technique individuelle. Effectivement, c'est bien beau de parler du jeu mais il faut être capable, techniquement, de le pratiquer. » Ce socle assuré, Laporte - rebaptisé « Bernie le Dingue » par ses joueurs - cimente l'effectif parisien à sa façon. « C'est un pragmatique passionné, capable de motiver les joueurs. Il les aurait fait grimper sur les mains au sommet de la tour Eiffel, s'il avait fallu. Surtout, il savait leur parler de l'âme du rugby, précise Fred Barthe. Avec Max (Guazzini), ils n'ont pas fait un club du Sud-Ouest à Paris mais un club avant-gardiste. Lui était capable de percevoir les qualités des joueurs. Avec des attaquants du talent de Christophe Dominici, il s'est adapté pour proposer un autre rugby que la seule tortue. En y ajoutant des valeurs de solidarité entre joueurs, ça a donné un mélange fantastique. » Cocktail détonnant qui permet au Stade Français de se hisser en Groupe A, puis de se défaire de Bègles-Bordeaux, justement, en quarts de finale avant d'éparpiller Toulouse en demies (39-3) et de marcher sur Perpignan en finale (34-7 en 1998).
« À Bègles, nous avions un jeu stéréotypé, reconnaît Laporte. Nous étions forts devant, nous ne faisions que les mauls. Pour imaginer autre chose, il aurait fallu qu'on recrute. » Fort de cette expérience, il avait donc consolidé très vite l'attaque parisienne avec Dominguez (Milan), Bolo Bolo (Fidji à 7), Mytton (North Harbour), Gomes (PUC) Comba et Dominici (Toulon). « Le Stade Français, c'est une prise de conscience, analyse Serge Simon. Nous avions une occasion incroyable de donner du sens à ce qui avait paru ne pas en avoir, c'est-à-dire l'aventure de 1991. Se montrer qu'on ne s'était pas menti. Montrer aussi un autre visage, la force de notre lien et l'importance de cette force dans l'aventure humaine qu'est le rugby. » Ce que confirme Christophe Reigt : « Il y a une forme de rachat. À Bègles, on nous avait reproché de ne pas avoir su maintenir un groupe qui aurait dû ramener plusieurs titres d'affilée. L'explosion de l'équipe, on l'a mise sur le dos de ceux qui sont partis ou qui ont été virés à cause de leurs sales caractères. Et voilà qu'on était de nouveau ensemble. Alors, dans un autre contexte, on a montré ce qu'on était capables de faire... »
Reste que pour Bernard Laporte, l'aspect « revanche » n'est pas central « parce que j'étais de l'autre côté de la barrière, c'est-à-dire entraîneur. Mais une chose est certaine : le ciment de ce groupe d'anciens Béglais, c'était notre complicité, la confiance que nous avions les uns dans les autres » .
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
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Si vous voulez revoir la victoire du CABBG en 1991 face au ST... Le match a été rediffusé sur la chaine NOA et est toujours en replay sur leur site (mais jusqu'à quand ?). Marrant d'entendre Pierre Salviac comparer nos joueurs aux All Blacks (!!!) ou mieux encore, la réponse d'un joueur toulousain tout juste sorti du terrain, à la question du journaliste qui lui demande une explication au fait d'être archi dominé par les Béglais : "ils ne font que tricher dans les mêlées"
https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/sport-legende-revivez-match-championnat-france-rugby-1991-1855706.html
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
Superbe présentation de l'effectif : https://twitter.com/i/status/1312502002576842752
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
patrick a écrit:Superbe présentation de l'effectif : https://twitter.com/i/status/1312502002576842752
Super cette vidéo, le Rugby à bien changé depuis, souvenir, souvenir...
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Re: 1991 - 9e titre de CDF de l'Union
VIDÉO. RUGBY. Il y a 32 ans, Bègles remportait son deuxième Brennus
https://www.lerugbynistere.fr/videos/rugby-il-y-a-32-ans-begles-remportait-son-deuxieme-brennus-0206231459.php
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