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Les Moga (SO du 02/01/09)
2 participants
AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté tribune officielle
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Les Moga (SO du 02/01/09)
http://www.sudouest.com/gironde/actualite/article/824246/mil/5547698.html
Les Moga, d'un siècle l'autre
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Que reste-t-il à Bordeaux des années Chaban-Delmas, closes il y a déjà quinze ans ? Seuls demeurent quelques vestiges qui accusent leur âge : Mériadeck, le Lac et le pont d'Aquitaine. Et quelques hommes qui ont su, vaille que vaille, négocier la transition.
La force d'une grande famille est de survivre aux événements qui lui échappent. Les Moga auraient pu ne jamais se remettre de la mort de Jacques Chaban-Delmas, du déclin des Capucins, de la perte de l'entreprise familiale de Villenave-d'Ornon et de la descente du rugby béglais. Et pourtant, les trois fils d'André Moga se tiennent toujours sur le devant de la scène : Michel, l'architecte à succès, Alain, le géant débonnaire et moustachu, maire adjoint de Bordeaux-Sud, et Alban, le discret directeur commercial du club de rugby de l'Union Bordeaux-Bègles.
Les trois frères poursuivent une saga certes moins mirobolante que celle entretenue par leur père ou leurs oncles. Constatons néanmoins qu'ils sont toujours situés aux points névralgiques de la cité. Chez les Moga, on a conservé le sens du placement stratégique.
Du Val d'Aran aux Capucins
L'histoire a commencé aux environs des belles années 1910 comme dans la chanson de Trénet. Un siècle, déjà. Le grand-père, Miguel, Aragonais du Val d'Aran, avait remonté la Garonne comme beaucoup d'Espagnols à l'époque. Alors que beaucoup s'arrêtaient à Toulouse ou Agen, lui alla jusqu'à Bordeaux pour s'installer comme maquignon aux Capus. Il y rencontra Marcelline, une bergère creusoise devenue serveuse aux Quatre-Pavillons. Ainsi naquit, dans le creuset alimentaire de la ville, une dynastie où le petit commerce de bouche se marierait avec la politique et le rugby.
Miguel, avant de mourir en 1928, eut à peine le temps de voir pousser Alfred, né en 1917, puis chaque année impaire Alphonse, André et Alban, ses fils dont le prénom commençait par la lettre A, coquetterie familiale poursuivie aux générations suivantes. Privés de père, les jeunes Moga bénéficièrent d'un tuteur, Louis Perdigon, dont le rôle fut considérable dans leur destin. C'est lui en effet qui orienta Alphonse, André et Alban (l'aîné Alfred ne jouait pas) vers le rugby au club populaire de Bègles et non au bourgeois SA Bordelais, où Alphonse s'égara brièvement : « La ligne de tram vers Bègles passait devant chez nous cours de l'Yser et ma grand-mère considérait que c'était plus sûr pour ses fils », raconte Alain. Le destin rugbystique tient parfois à l'angoisse d'une mère...
L'appui à Chaban-Delmas
Chez les Moga, la prospérité commerciale n'excluait pas un rapport étroit au peuple. On savait d'où on venait. On méprisait les parvenus. Pendant l'Occupation se nouèrent entre les frères et divers milieux des liens fondamentaux pour l'enracinement familial. André fabriqua des faux papiers avec le futur commissaire de police Christian Campet. Alphonse participa au sauvetage du port de Bordeaux avec un soldat allemand devenu un héros, Heinz Stahlschmidt, naturalisé en Henri Salmide. La grand-mère Marcelline, maîtresse femme prématurément veuve, hébergea Jacques Chaban-Delmas pendant trois semaines, entre guerre et prise de pouvoir municipal en 1947 : « Les Moga ont donné à Chaban l'appui des Capus et la connaissance des milieux populaires alors que les Lawton lui apportaient le soutien de Primrose et des milieux bourgeois », raconte Alain.
Du vestiaire à la politique
Entre le jeune général issu de la Résistance et les frères des Capucins prospéra d'abord une amitié sportive. Le trois-quarts aile Chaban entraîna le deuxième ligne André Moga au club parisien du CASG, ce que Roger Lerou, grand manitou de la FFR et du Racing, ne pardonna jamais au costaud bordelais. Alban Moga, surnommé Bambi, fut donc le seul de la famille à porter le maillot de l'équipe de France.
Mais de cette fraternité de vestiaires naquit surtout une osmose entre le maire et les charcutiers (Marcelline et Bambi) et fromagers (André) des Capucins. Gaullistes, les Moga ? Bien sûr, mais un gaullisme populaire qui frayait volontiers avec les communistes, dans le droit fil du Conseil national de la Résistance. À Bègles, place forte du PCF, le stade de Musard ne tournait pas le dos à la mairie. « Mon père a longtemps travaillé comme cadre dans la même entreprise que Simone Rossignol, déléguée syndicale et future maire PCF, et des liens forts sont restés ; il s'est toujours mieux entendu avec les communistes qu'avec les socialistes », insiste Alain Moga.
Hommes de réseaux
En même temps qu'il devenait un « gros pardessus » de la Fédération française de rugby, acteur majeur de la prise de pouvoir d'Albert Ferrasse, André Moga alignait quatre mandats de conseiller municipal. Mais sa proximité avec Chaban dépassait largement sa fonction. Les Moga étaient avant tout des hommes de réseaux à tel point que beaucoup les croyaient francs-maçons.
À Bambi les relations avec l'armée, notamment à la base d'Hourtin, où tant de rugbymen béglais ont fait leurs classes en se nourrissant de charcuterie et de fromages Moga. À André la politique et l'économie par le biais d'une entreprise fromagère qui soutint longtemps le rugby béglais avant l'ère du sponsoring officiel : « Aujourd'hui, on nous attaquerait pour abus de biens sociaux », glisse Alain Moga. La devise de la famille était limpide : « Être bien avec tout le monde et fâché avec personne ». Que ceux qui, à l'époque, n'ont jamais bénéficié d'un petit service lèvent le doigt...
1991 marqua sans doute l'apogée et le déclin de la famille Moga. Cette année-là, André fut écarté de la direction de la FFR par une nouvelle vague soucieuse d'éliminer les « gros pardessus ». Mais Bègles obtint le titre de champion de France avec la génération des Laporte, Moscato, Simon, Gimbert etc.
« C'était du professionnalisme avant l'heure, mon père avait compris qu'il fallait faire une entorse aux principes pour rester au premier plan ; mais le rugby avait changé, il ne fonctionnait plus comme avant ; mon père ne maîtrisait plus les jeunes de cette époque et il m'a dit un jour dans la voiture, alors qu'il était déjà atteint par sa maladie : ''ne t'occupe jamais de rugby''. Évidemment, on a fait le contraire », résume Alain Moga.
André Moga disparut en décembre 1992. Neuf ans après Bambi, mort à 60 ans, honoré par des obsèques grandioses en l'église du Sacré-Coeur en présence de Jacques Chaban-Delmas, revêtu de son célèbre imperméable kaki de résistant. Fils et neveux ont connu ensuite des fortunes diverses, frappés comme les autres par la crise du petit commerce et l'emprise des grandes surfaces. Mais chez les Moga, on reste soudés en mêlée. Et les prénoms des garçons, parfois des filles, commencent toujours par un A.
LA SAGA DES grandes FAMILLES 6/6
Tout au long de cette semaine, nous vous avons proposé des portraits de familles girondines, où de génération en génération se transmet un riche patrimoine composé de passion et de savoir-faire. Aujourd'hui, la série s'achève avec la famille Moga de Bordeaux et Bègles.
Auteur : Hervé mathurin
jh.mathurin@sudouest.com
Les Moga, d'un siècle l'autre
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Que reste-t-il à Bordeaux des années Chaban-Delmas, closes il y a déjà quinze ans ? Seuls demeurent quelques vestiges qui accusent leur âge : Mériadeck, le Lac et le pont d'Aquitaine. Et quelques hommes qui ont su, vaille que vaille, négocier la transition.
La force d'une grande famille est de survivre aux événements qui lui échappent. Les Moga auraient pu ne jamais se remettre de la mort de Jacques Chaban-Delmas, du déclin des Capucins, de la perte de l'entreprise familiale de Villenave-d'Ornon et de la descente du rugby béglais. Et pourtant, les trois fils d'André Moga se tiennent toujours sur le devant de la scène : Michel, l'architecte à succès, Alain, le géant débonnaire et moustachu, maire adjoint de Bordeaux-Sud, et Alban, le discret directeur commercial du club de rugby de l'Union Bordeaux-Bègles.
Les trois frères poursuivent une saga certes moins mirobolante que celle entretenue par leur père ou leurs oncles. Constatons néanmoins qu'ils sont toujours situés aux points névralgiques de la cité. Chez les Moga, on a conservé le sens du placement stratégique.
Du Val d'Aran aux Capucins
L'histoire a commencé aux environs des belles années 1910 comme dans la chanson de Trénet. Un siècle, déjà. Le grand-père, Miguel, Aragonais du Val d'Aran, avait remonté la Garonne comme beaucoup d'Espagnols à l'époque. Alors que beaucoup s'arrêtaient à Toulouse ou Agen, lui alla jusqu'à Bordeaux pour s'installer comme maquignon aux Capus. Il y rencontra Marcelline, une bergère creusoise devenue serveuse aux Quatre-Pavillons. Ainsi naquit, dans le creuset alimentaire de la ville, une dynastie où le petit commerce de bouche se marierait avec la politique et le rugby.
Miguel, avant de mourir en 1928, eut à peine le temps de voir pousser Alfred, né en 1917, puis chaque année impaire Alphonse, André et Alban, ses fils dont le prénom commençait par la lettre A, coquetterie familiale poursuivie aux générations suivantes. Privés de père, les jeunes Moga bénéficièrent d'un tuteur, Louis Perdigon, dont le rôle fut considérable dans leur destin. C'est lui en effet qui orienta Alphonse, André et Alban (l'aîné Alfred ne jouait pas) vers le rugby au club populaire de Bègles et non au bourgeois SA Bordelais, où Alphonse s'égara brièvement : « La ligne de tram vers Bègles passait devant chez nous cours de l'Yser et ma grand-mère considérait que c'était plus sûr pour ses fils », raconte Alain. Le destin rugbystique tient parfois à l'angoisse d'une mère...
L'appui à Chaban-Delmas
Chez les Moga, la prospérité commerciale n'excluait pas un rapport étroit au peuple. On savait d'où on venait. On méprisait les parvenus. Pendant l'Occupation se nouèrent entre les frères et divers milieux des liens fondamentaux pour l'enracinement familial. André fabriqua des faux papiers avec le futur commissaire de police Christian Campet. Alphonse participa au sauvetage du port de Bordeaux avec un soldat allemand devenu un héros, Heinz Stahlschmidt, naturalisé en Henri Salmide. La grand-mère Marcelline, maîtresse femme prématurément veuve, hébergea Jacques Chaban-Delmas pendant trois semaines, entre guerre et prise de pouvoir municipal en 1947 : « Les Moga ont donné à Chaban l'appui des Capus et la connaissance des milieux populaires alors que les Lawton lui apportaient le soutien de Primrose et des milieux bourgeois », raconte Alain.
Du vestiaire à la politique
Entre le jeune général issu de la Résistance et les frères des Capucins prospéra d'abord une amitié sportive. Le trois-quarts aile Chaban entraîna le deuxième ligne André Moga au club parisien du CASG, ce que Roger Lerou, grand manitou de la FFR et du Racing, ne pardonna jamais au costaud bordelais. Alban Moga, surnommé Bambi, fut donc le seul de la famille à porter le maillot de l'équipe de France.
Mais de cette fraternité de vestiaires naquit surtout une osmose entre le maire et les charcutiers (Marcelline et Bambi) et fromagers (André) des Capucins. Gaullistes, les Moga ? Bien sûr, mais un gaullisme populaire qui frayait volontiers avec les communistes, dans le droit fil du Conseil national de la Résistance. À Bègles, place forte du PCF, le stade de Musard ne tournait pas le dos à la mairie. « Mon père a longtemps travaillé comme cadre dans la même entreprise que Simone Rossignol, déléguée syndicale et future maire PCF, et des liens forts sont restés ; il s'est toujours mieux entendu avec les communistes qu'avec les socialistes », insiste Alain Moga.
Hommes de réseaux
En même temps qu'il devenait un « gros pardessus » de la Fédération française de rugby, acteur majeur de la prise de pouvoir d'Albert Ferrasse, André Moga alignait quatre mandats de conseiller municipal. Mais sa proximité avec Chaban dépassait largement sa fonction. Les Moga étaient avant tout des hommes de réseaux à tel point que beaucoup les croyaient francs-maçons.
À Bambi les relations avec l'armée, notamment à la base d'Hourtin, où tant de rugbymen béglais ont fait leurs classes en se nourrissant de charcuterie et de fromages Moga. À André la politique et l'économie par le biais d'une entreprise fromagère qui soutint longtemps le rugby béglais avant l'ère du sponsoring officiel : « Aujourd'hui, on nous attaquerait pour abus de biens sociaux », glisse Alain Moga. La devise de la famille était limpide : « Être bien avec tout le monde et fâché avec personne ». Que ceux qui, à l'époque, n'ont jamais bénéficié d'un petit service lèvent le doigt...
1991 marqua sans doute l'apogée et le déclin de la famille Moga. Cette année-là, André fut écarté de la direction de la FFR par une nouvelle vague soucieuse d'éliminer les « gros pardessus ». Mais Bègles obtint le titre de champion de France avec la génération des Laporte, Moscato, Simon, Gimbert etc.
« C'était du professionnalisme avant l'heure, mon père avait compris qu'il fallait faire une entorse aux principes pour rester au premier plan ; mais le rugby avait changé, il ne fonctionnait plus comme avant ; mon père ne maîtrisait plus les jeunes de cette époque et il m'a dit un jour dans la voiture, alors qu'il était déjà atteint par sa maladie : ''ne t'occupe jamais de rugby''. Évidemment, on a fait le contraire », résume Alain Moga.
André Moga disparut en décembre 1992. Neuf ans après Bambi, mort à 60 ans, honoré par des obsèques grandioses en l'église du Sacré-Coeur en présence de Jacques Chaban-Delmas, revêtu de son célèbre imperméable kaki de résistant. Fils et neveux ont connu ensuite des fortunes diverses, frappés comme les autres par la crise du petit commerce et l'emprise des grandes surfaces. Mais chez les Moga, on reste soudés en mêlée. Et les prénoms des garçons, parfois des filles, commencent toujours par un A.
LA SAGA DES grandes FAMILLES 6/6
Tout au long de cette semaine, nous vous avons proposé des portraits de familles girondines, où de génération en génération se transmet un riche patrimoine composé de passion et de savoir-faire. Aujourd'hui, la série s'achève avec la famille Moga de Bordeaux et Bègles.
Auteur : Hervé mathurin
jh.mathurin@sudouest.com
Dernière édition par patrick le Dim 3 Jan - 18:30, édité 3 fois
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Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
MERCI
Un grand MERCI pour cet article, BRAVOOOOOOO
talon- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 1111
Localisation : loin de la terre Girondine
Date d'inscription : 31/10/2008
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