Christophe Laussucq dans SO

**patrick** Jeu 24 Fév 2011 - 15:28

23 février 2011 06h00 | Par Nicolas Espitalier 0 commentaire(s)

« La pression négative ne me manque pas »
Débarqué de Brive cet hiver, il découvre les week-ends sans rugby en attendant de rebondir.

Propos recueillis par
« Sud Ouest ». Vous avez quitté le club de Brive dans un contexte de crise, le 25 novembre 2010. Avez-vous trouvé un nouveau club ?

Christophe Laussucq. Pas pour l'instant mais j'espère entraîner de nouveau la saison prochaine. Mes agents ont des débuts de contact.

On vous a vu donner des conseils aux joueurs de Lège-Cap Ferret (2e série de Côte d'Argent). Allez-vous vous engager avec ce club ?

Non mais j'ai des copains là-bas et c'est juste à côté de chez moi. J'irai occasionnellement courir avec eux mais pas jouer ou entraîner.

Qu'allez-vous faire, alors ?

Je vais essayer d'aller en Nouvelle-Zélande en février-mars. Je suis resté proche d'Aaron Mauger (NDLR : l'ancien All Black, avec qui il a joué à Leicester) et de Jamie Hamilton, qui s'occupait de la vidéo à Leicester. Ils sont tous les deux chez les Crusaders (Super Rugby, ex-Super 14) et si j'ai l'opportunité d'aller voir comment ça se passe là-bas, ça peut être intéressant.

La pression du haut niveau vous manque-t-elle ?

La pression négative que j'ai pu ressentir à la fin ne me manque pas du tout. Au contraire, je suis plutôt soulagé par rapport à ça. Mais quelquefois, ça me démange, j'ai envie d'aller sur le terrain, de toucher le ballon. Quand je me retrouve le samedi après-midi en train de prendre un café en terrasse, ça me fait drôle.

Pourriez-vous vous passer du rugby ?

J'ai toujours fait ça. Si je vais faire un tour à Lège, c'est que ça me manque. Plus tard, même si je ne suis plus dans un club pro, même si j'ai un boulot ailleurs, je continuerai le rugby. J'irai entraîner à l'école de rugby à Lacanau avec mon frère ou filer un coup de main à Lège, par exemple.

Un rugbyman professionnel est-il un privilégié ?

Oui et j'en ai bien conscience. Pour aller se rouler dans la boue le soir après le boulot, il faut aimer le rugby. J'ai passé une soirée avec les mecs de Lège, ce sont des vrais passionnés, ils ne font pas des caprices de starlette comme les pros.
L'Union Bordeaux-Bègles, le club de votre ville natale, est 4e de Pro D2. Cela vous réjouit-il ?

Oui, je suis content de les voir en haut de tableau de Pro D2. Parce qu'une ville comme Bordeaux sans équipe dans l'élite, ça reste une hérésie. Il y avait ici deux grands clubs, ça a été pendant un siècle une place forte du rugby français. Et vous verriez, si l'Union montait, il y aurait six, sept affiches par an qui rempliraient sans problème Lescure (NDLR : l'ancien nom du stade Chaban-Delmas). Depuis l'instauration de la poule unique en 2004, cinq clubs aquitains y ont goûté et pas celui de la capitale régionale, ce n'est pas normal.

Vous y étiez, en 2003, lorsque le CABBG de l'époque a quitté l'élite. Quel souvenir en gardez-vous ?

J'ai été le capitaine d'une équipe qui descend. On a été relégué au plus mauvais moment et pas pour des raisons sportives, mais pour des raisons financières. Alors que sur le terrain, on avait tenu la dragée haute à tous les gros clubs. Il y avait les Dusautoir, Azoulai, etc. On n'était pas une équipe vieillissante, la plupart ont continué quelques saisons ailleurs au plus haut niveau. C'est dommage.

Union Bordeaux-Bègles · rugby · Pro D2

Voilà des propos constructifs et optimistes. Merci Christophe.