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Raphaël Ibanez et le staff
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
super les gars, j'ai commencé votre thérapie hier soir et ça commence à faire effet
malheureusement c'est pas remboursé par la sécu, il va falloir que je trouve un moyen...
malheureusement c'est pas remboursé par la sécu, il va falloir que je trouve un moyen...
marchal- Centre de presse
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
marchal a écrit:super les gars, j'ai commencé votre thérapie hier soir et ça commence à faire effet
malheureusement c'est pas remboursé par la sécu, il va falloir que je trouve un moyen...
Pas de problème, tu me paies en perroquets (comme aimablement souligné par Léo) et la sécu te rembourse directement (avec intérêts) dès que ma cirrhose se déclare.
Renouons enfin avec le programme du CNR, un peu d'audace et de solidarité, que diable !
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biscouette- Centre de presse
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Humeur : Consterné par le traitement réservé à MJ, la mentalité d'une partie des commentateurs (journalistes et supporters), etc.
Re: Raphaël Ibanez et le staff
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
Je n'ai malheureusement pas l'ITW complet…
http://www.rugbyrama.fr/rugby/top-14/2017-2018/rugby-top-14-raphael-ibanez-sort-du-silence_sto6346073/story.shtml
http://www.rugbyrama.fr/rugby/top-14/2017-2018/rugby-top-14-raphael-ibanez-sort-du-silence_sto6346073/story.shtml
biscouette- Centre de presse
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Humeur : Consterné par le traitement réservé à MJ, la mentalité d'une partie des commentateurs (journalistes et supporters), etc.
Re: Raphaël Ibanez et le staff
C'est bien parce que tu gentil, parce que tu insistes ... et parce que si je me couche de suite après le monstre de pizza que je viens de ma taper sur les bords de Constance je vais avoir du mal à dormir que je te le mets ... parce que j'en avais pas 100% envie :
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A propos, il y avait bien en-avant de Fall et Edwards vient de remarquer son essai
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A propos, il y avait bien en-avant de Fall et Edwards vient de remarquer son essai
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
Haha, merci Patrick , oui c'est bien ce qu'il me semblait pour l'en-avant malgré la petite taille de mon écran…patrick a écrit:C'est bien parce que tu gentil, parce que tu insistes ... et parce que si je me couche de suite après le monstre de pizza que je viens de ma taper sur les bords de Constance je vais avoir du mal à dormir que je te le mets ... parce que j'en avais pas 100% envie :
A propos, il y avait bien en-avant de Fall et Edwards vient de remarquer son essai
biscouette- Centre de presse
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Humeur : Consterné par le traitement réservé à MJ, la mentalité d'une partie des commentateurs (journalistes et supporters), etc.
Re: Raphaël Ibanez et le staff
RI va de nouveau entrainer en D2 en nouvelle zélande
https://www.rugbyrama.fr/rugby/international/2018-2019/international-raphael-ibanez-va-de-nouveau-entrainer-en-nouvelle-zelande_sto7212829/story.shtml
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marchal- Centre de presse
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
C'est marrant de voir que ces types étaient débordés de boulot,on n'avait pas du tout cette impression à l'époque où Musard était accessible.
Bref n'étaient pas fait pour nous, la sueur et les larmes pas trop leur truc.
Bon vent.
Bref n'étaient pas fait pour nous, la sueur et les larmes pas trop leur truc.
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léopold- J'aime l'Union à la folie
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
grospaquet31- J'aime l'Union à la folie
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
Bizarre comme choix , c'est un bled , style ville du far west , il y à rien à faire , mais à une heure de route, un des plus beaux endroits du monde, la presqu'ile de Coromandel. Pas un gros niveau de rugby, si il veux de l'immersion en terre kiwi il va etre servi.grospaquetdem.... a écrit:Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
densnewzealand- J'aime l'Union à la folie
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
grospaquetdem.... a écrit:Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
densnewzealand a écrit:Bizarre comme choix , c'est un bled , style ville du far west , il y à rien à faire , mais à une heure de route, un des plus beaux endroits du monde, la presqu'ile de Coromandel. Pas un gros niveau de rugby, si il veux de l'immersion en terre kiwi il va etre servi.grospaquetdem.... a écrit:Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
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Scalp- Team modo
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
c'est exactement çà, des fermes, du milking, si il veux il peux aller à Morinsville, c'est pas loin , encore plus pommé , une horreur, autant ce pays regorge d'endroits magnifique, il à choisi un des plus laids. il va falloir qu'il bouge.Scalp a écrit:densnewzealand a écrit:Bizarre comme choix , c'est un bled , style ville du far west , il y à rien à faire , mais à une heure de route, un des plus beaux endroits du monde, la presqu'ile de Coromandel. Pas un gros niveau de rugby, si il veux de l'immersion en terre kiwi il va etre servi.grospaquetdem.... a écrit:Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
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densnewzealand- J'aime l'Union à la folie
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
densnewzealand a écrit:c'est exactement çà, des fermes, du milking, si il veux il peux aller à Morinsville, c'est pas loin , encore plus pommé , une horreur, autant ce pays regorge d'endroits magnifique, il à choisi un des plus laids. il va falloir qu'il bouge.Scalp a écrit:densnewzealand a écrit:Bizarre comme choix , c'est un bled , style ville du far west , il y à rien à faire , mais à une heure de route, un des plus beaux endroits du monde, la presqu'ile de Coromandel. Pas un gros niveau de rugby, si il veux de l'immersion en terre kiwi il va etre servi.grospaquetdem.... a écrit:Envoyer RI entrainer en NZ, je trouve que c'est une excellente stratégie pour réduire l'écart avec eux.
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Il a du pif Raphaël
Scalp- Team modo
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Raphael-ibanez-la-nouvelle-zelande-une-grande-inspiration-avant-de-passer-a-l-action/1074809
Raphaël Ibanez : « La Nouvelle-Zélande, une grande inspiration avant de passer à l'action ! »
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Raphaël Ibanez lors de ses quatre mois passés en Nouvelle-Zélande (scalp)
Le nouveau manager du quinze de France a vécu pendant quatre mois au coeur du rugby néo-zélandais, dans le staff de l'équipe de la Thames Valley. Il nous livre le journal de bord d'une aventure qui lui donne des idées à l'heure de prendre en main les affaires du rugby tricolore.
PARIS-AUCKLAND. Le 7 juillet
« Jouez le jeu, mais qu'il ait de l'âme »
« Ce n'est pas l'entraîneur des All Blacks Steve Hansen qui est l'auteur de cette phrase. Je l'imagine pourtant, dans une vaste salle d'un hôtel japonais, concentré, pesant ses mots, saisissant un instant solennel au coeur de son équipe. Avant un match de Coupe du monde, avec le ton monocorde qui le caractérise, il ferait de cette courte phrase une expression sacrée. Invitant les joueurs à respecter l'histoire de leur rugby, fait de talents éblouissants au service du jeu collectif et d'un ancrage profond dans une culture ancestrale. L'avantage des longs-courriers en direction de l'hémisphère sud (Paris-Auckland : 26 heures !), c'est que l'esprit se libère, et les pensées voyagent loin et sans retenue.
Le bonheur d'avoir des enfants, c'est que passée la quarantaine, une fois les combats menés pour son club et sa patrie rangés au rayon souvenirs, ce sont eux qui éveillent à nouveau votre curiosité. Avant le départ, ma fille aînée Clara, élève-comédienne passionnée d'art dramatique, m'a confié une lecture qu'elle estime depuis peu indispensable pour mieux saisir le sens de notre existence... OEuvre théâtrale apportant un regard mystique sur la vie, le texte de Peter Handke Par les villages exprime avec lyrisme la destinée humaine.
Le lien qu'il y évoque entre le ''jeu'' et ''l'âme'' me parle. Transposé au rugby, je devine un message qui pourrait constituer le fondement même de ce voyage de quatre mois en Nouvelle-Zélande : à l'échelle mondiale, amateurs comme professionnels, nous pratiquons tous la même discipline, mais la clé de notre engagement commun réside dans la quête de sens, dans ce qui construit une histoire entre ses acteurs, qui donne de l'émotion aux supporters, qui inspire le respect des adversaires, c'est-à-dire l'âme de l'équipe. Pour renforcer cette notion de dépassement en équipe, il faut écouter Richie McCaw. Il exprime cette motivation profonde qui l'a animé pendant ses glorieuses années de capitanat en appuyant sur un seul mot : ''legacy'', l'héritage, qui permet aux différentes générations de toujours repousser les limites des standards internationaux.
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Au sein du groupe France, Raphaël Ibanez sera chargé de faire le lien entre les clubs, les internationaux et le staff des Bleus. (B. Phibbs.)
Le respect des anciens et le devoir de transmission comme seules garanties de succès ? Ce serait oublier les heures d'entraînement consacrées à exécuter une passe au millimètre, les studieuses semaines dédiées à la recherche de nouvelles méthodologies pour des techniciens qui n'ont pas d'autre choix que de rester les meilleurs coaches du monde... Mais la quête de sens, dans le respect de l'histoire rugbystique nationale, doit rester le seul et grand objectif d'un futur All Black.
Thames Valley, la province du nord du pays que je rejoins dans quelques heures, représente modestement les racines du rugby néo-zélandais. J'intègre dès lundi l'encadrement technique de l'équipe. Une immersion immédiate et totale, donc, avec l'humble et légitime espoir de mieux comprendre la nature du rugby local. »
WANAKA. Le 13 juillet
Les amateurs mènent à la mi-temps !
« ''Attachez vos ceintures... '' Le ton grave, le chauffeur du bus fait passer le message parmi les joueurs de Thames Valley. La liaison Queenstown-Wanaka n'est pas de tout repos. Notre véhicule s'engage sur une route sinueuse qui surplombe des gorges sombres et les eaux boueuses d'une large rivière en crue. Mon inquiétude grandit quand j'apprends que le chauffeur, Andy, a largement repoussé l'âge de la retraite : 82 ans, est-ce un âge pour lancer à toute vitesse une équipe de rugby dans un remake improvisé du Rallye de Corse ?
J'imagine à chaque virage qu'une petite erreur de conduite ou une défaillance cardiaque d'Andy va signer la fin du voyage, là au fond du ravin. En lâchant parfois le volant pour joindre le geste à la parole, notre vétéran m'explique qu'il ''pousse un peu'' dans les virages car il a promis à ses vieux copains du rugby d'être à l'heure pour la bière du soir et il n'a vraiment aucune envie de nous envoyer dans le précipice... Nous devons donc notre survie à l'amitié et au houblon !
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13 juillet. Le grand défi face à Otago. Si Thames Valley mène à la mi-temps, l'équipe d'Ibanez subit finalement la loi du plus fort (21-41). (J. Caswell.)
En fait, ce qui nous attend le lendemain est bien plus redoutable. Champions surprise de leur division amateurs, les joueurs de Thames Valley viennent défier Otago, rude province du Sud et force majeure du rugby pro, dans un match pour le Ranfurly Shield, créé en 1904, une compétition chère aux Néo-Zélandais, dans laquelle le champion en titre répond à des défis lancés par les meilleures équipes des divisions inférieures.
Pour les gars de Thames Valley, c'est la chance d'une vie de battre une équipe pro. Le cadre champêtre, le public bienveillant qui, debout, encercle l'aire de jeu toute proche, sont trompeurs. Cette supposée aimable partie de campagne devient rapidement le théâtre d'incessantes collisions. Quel engagement ! La technique de plaquage est impeccable. Thames Valley fait jeu égal dans ce secteur. Je suis frappé par le respect des fondamentaux.
Depuis mon arrivée, j'ai eu l'opportunité d'entraîner des très jeunes - 8-10 ans -, des futurs pros de l'académie de Waikato, des seniors du club local de Whangamata et bien sûr les sélectionnés de la province. À chaque session, j'ai pu observer l'application et la détermination des joueurs à exécuter les tâches les plus simples : gagner les duels, accélérer le jeu au sol ou par la passe. Respecter ces bases assure en permanence la continuité du jeu.
J'en vois déjà certains qui ricanent : ''Mais comment ? Il a fait des milliers de kilomètres juste pour découvrir ça ?'' Ben oui, justement ! Honnêtement, je ne suis pas impressionné par l'originalité des organisations offensives ou l'innovation des lancements de jeu. Nous sommes même plus pointus dans ces domaines en France. Je constate surtout, chez joueurs et coaches, un attachement profond à l'attitude au contact, et à l'habileté technique. Je sais qu'en France, nous nous interrogeons sur la dangerosité de notre sport. Les nombreuses commotions et malheureusement parfois les drames nous en rappellent le caractère intense, voire violent. C'est un vrai sujet de fond.
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Raphaël Ibanez, au centre, a pu découvrir l'importance accordée au savoir-être des joueurs. (B. Phibbs.)
Mais ici, dans l'acceptation des règles et lorsque les forces en présence s'équilibrent (âge, taille, poids), chaque joueur effectue les actions essentielles - plaquer, passer - à intensité maximale. J'ai été surpris au début mais je comprends maintenant que cet engagement total au service du jeu sur tout le territoire prépare logiquement les meilleurs éléments au niveau international.
Les jeunes apprennent à choisir la bonne option sous la pression adverse. La marge de manoeuvre est tellement réduite sur la ligne d'avantage qu'ils sont dans l'obligation de passer le ballon dans le bon timing, le plus précisément possible.
Ce principe d'éducation - « Quick decision making under pressure » - devient ainsi l'ADN de toute une nation de rugby. Et renforce l'identité de jeu des All Blacks. Au niveau international, il est évident que nous allons vers une uniformisation des formes de jeu. Rien de révolutionnaire dans l'organisation générale des équipes, pas de grandes stratégies savantes...
La différence entre les nations se trouve essentiellement dans la vitesse d'exécution, la précision technique à la main et au pied, et l'intensité au contact. L'enjeu majeur du haut niveau : exécuter les gestes les plus simples à intensité maximale. Pour l'anecdote, Thames Valley menait à la mi-temps face à Otago (13-7), une première dans l'histoire du Ranfurly Shield ! Une débauche d'énergie remarquable, avant de subir logiquement la loi du plus fort (21-41). Après le match, j'ai croisé Andy, notre chauffeur de bus, au milieu de ses copains, une bière à la main. Il avait l'air heureux. »
WHANGAMATA AREA SCHOOL. Le 23 juillet
Un pacte sacré autour du rugby
« Le périple dans l'île du Sud a laissé des traces dans nos rangs. Au centre d'entraînement de la modeste ville de Te Aroha, depuis une semaine, l'équipe panse ses plaies et compte ses hommes. La saison ne fait que commencer. Inquiétude des coaches pour former l'équipe ? Même pas. C'est à ce moment-là que je prends conscience des ressources humaines et rugbystiques à disposition. C'est comme si tous les joueurs de la région se portaient volontaires. J'ai l'impression que tous les hommes valides de Thames Valley gardent secrètement un sac de sport et une paire de crampons à l'arrière de leur pick-up, au cas où... ''On ne manque pas de joueurs, on veut juste les meilleurs !'', me confie Matt Bartleet, l'entraîneur en chef.
Les racines de ce jeu sont bien ancrées en terre néo-zélandaise. Je ne peux pas en imaginer plus belle illustration que ces écoliers de Whangamata, la ville côtière où je réside, qui, dès la fin de l'école, retirent leurs chaussures, balancent leur cartable au pied d'un poteau et improvisent dans la boue un furieux match de rugby. Le goûter attendra ! Eux ont faim de plaquages, de glissades, de conquête et de beaux gestes, comme Damian McKenzie ou Beauden Barrett, leurs idoles.
Je n'arrive même plus à distinguer les équipes, juste un étrange ballet de corps couverts de boue autour du ballon. À cet instant, je repense aux si belles lignes de Daniel Herrero, quand il revendique par notre jeu, le droit et surtout le bonheur de revenir à l'enfance ! La liberté, l'insouciance, les premières sensations du corps au combat, l'indispensable finesse d'esprit pour jouer en harmonie avec les autres... Ces jeunes de la Whangamata Area School participent sans le savoir à la création d'un pacte sacré autour du rugby, prémices du haka qui glorifie la terre des ancêtres. Et ils sont des milliers comme eux dans ce pays !
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Au sein du staff de la Thames Valley, Raphaël Ibanez a travaillé avec des très jeunes, des futurs pros, des seniors... (B. Phibbs.)
C'est Marcus, le responsable des moins de 18 ans des Waikato Chiefs, franchise du Super Rugby, qui me le confirme : ''On évite le mot formation, on préfère parler de développement''. Y a-t-il derrière le mot formation une connotation de rigidité, de méthode autoritaire, d'ordre nécessaire ? Et dans le mot développement, une notion d'accompagnement, y compris personnel, et un certain libre arbitre ?
Après avoir passé une semaine au contact de ces jeunes, je comprends les principes généraux qui leur sont transmis : goût de l'effort, persévérance, renforcement de la technique, compréhension du jeu et, surtout, élément de base du succès des All Blacks de Graham Henry en 2011 repris par toutes les provinces : '' Better men make better players''. De meilleurs hommes font de meilleurs joueurs. Le All Black est un tout : l'efficacité et le talent sur le terrain, l'exemplarité en dehors. Si ceci n'est pas toujours vrai lorsqu'ils s'exportent en Europe en fin de carrière - certains clubs français en ont fait l'amère expérience -, les internationaux néo-zélandais ont le devoir de transmettre ce message.
J'ai le plaisir de passer de longues heures avec mon ancien entraîneur des London Wasps, Leon Holden, artisan de notre victoire en Coupe d'Europe 2007. Après l'Angleterre puis le Japon, il s'est de nouveau installé au pays. Devenu sélectionneur-observateur pour la Fédération, il me répète cet équilibre, selon lui, indispensable chez un jeune joueur à fort potentiel : la qualité rugbystique alliée à une attitude digne en toutes circonstances. Il me raconte comment un jeune deuxième-ligne lui a tapé dans l'oeil : malgré une défaite, le jeune scolaire en passe d'être recruté par l'académie des Chiefs s'était naturellement présenté à son adversaire du jour pour le féliciter et lui serrer la main. Un geste simple qui en dit long sur une personnalité.
Ici, dans le processus de détection, on met sur un pied d'égalité la façon de jouer et la façon d'être. Pour identifier ces profils, la Fédération engage toutes ses ressources locales possibles. Leon fait partie des trente éducateurs ou anciens entraîneurs en charge de la détection et du développement des joueurs dans la seule région de Waikato, au sud d'Auckland. Pas de salaire, pas de tickets de match, quelques vouchers d'essence pour compenser les déplacements hebdomadaires dans les écoles et clubs... mais découvrir et aider un futur All Black à grandir n'a pas de prix.
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Raphaël Ibanez a aussi profité d'un moment de détente pour pêcher dans la rivière de Waitawheta à Waikato. (B. Phibbs.)
En France, il est temps de s'activer et de créer un nouveau modèle de suivi de nos meilleurs éléments. On ne peut plus remettre en cause en permanence notre système pour expliquer nos défaillances au plus haut niveau. On ne peut plus se plaindre de la mauvaise foi de certains présidents ou entraîneurs de Top 14 qui créent des cas de conscience chez nos internationaux (clubs ou équipe nationale ?), c'est un sujet dépassé.
Nous devons explorer toutes les pistes pour renforcer le lien clubs-Fédération, afin de retrouver ces générations perdues, titrées avec l'équipe de France des moins de 20 ans en 2018 et 2019, et disparues de retour dans leur club pro. Même si en France le rugby n'est pas une cause nationale, nous faisons toujours des envieux dans l'hémisphère Sud. Quand je pense aux jeunes joueurs français, je sais que nous avons le nombre pour nous, et même le talent. Alors, première résolution : ne pas les laisser tomber. »
HAMILTON. Le 25 septembre
« Et toi, Raf le Frenchy, tu t'y prendrais comment ? »
« 4 h 45. La dernière fois que je me suis levé à une heure pareille, c'était en juin dernier, avant de m'envoler pour la Nouvelle-Zélande. Pour rejoindre mon père à la pêche, dans les contrées du Pays basque. Ici, aussi, je découvre, canne à la main, des rivières magnifiques. Mais aujourd'hui, il s'agit de traverser par une route escarpée les Kaimai Ranges, un chapelet de montagnes à la végétation luxuriante, au nord du pays. Rendez-vous est pris à Waihi, à 5 h 30, avec d'autres entraîneurs de la région, lesquels m'accueillent avec le célèbre petit dej'''néo-zed'' : café brûlant- brownie. Classique et réconfortant. J'embarque dans le pick-up estampillé Thames Valley Rugby. Départ d'une journée marathon organisée par la Fédération à Hamilton. Une initiative assez fréquente. L'objectif est de multiplier les rencontres entre les différents coaches, quel que soit leur niveau. C'est un principe essentiel ici, le ''share'', le partage. Le constat est simple : la Nouvelle-Zélande, petite île isolée à l'autre bout de la planète rugby, doit sans cesse se réinventer, renouveler ses idées.
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Depuis la Nouvelle-Zélande, Ibanez a suivi de près le parcours des Bleus en Coupe du monde. Ici, devant le match face aux Tonga (23-21), le 6 octobre. (B. Phibbs.)
Le sélectionneur Steve Hansen essaie bien de récolter auprès de joueurs majeurs exilés en France ou en Angleterre quelques précieuses informations sur les tendances du rugby européen, mais ce sont surtout les ressources humaines internes qui préparent les futurs succès. La force est en eux ! Les idées émanent des meilleurs techniciens officiant dans le Super Rugby mais aussi des entraîneurs de clubs ou de provinces plus modestes. Nous sommes regroupés en petites assemblées, où chacun donne par exemple sa vision de l'entraînement des mêlées ou du positionnement des centres en défense après un ruck en bord de touche. ''Et toi, Raf le Frenchy, comment tu t'y prendrais pour travailler les exit plays (sorties de camp) ?'', me demande Jack, entraîneur des U18 de Bay of Plenty.
Les discussions sont animées mais bien cadrées, voire minutées. Ça ne s'éparpille pas façon '' Quand est-ce qu'on mange ?''. Ici, on écoute l'autre. On lui laisse le temps de finir ses phrases. Encore une fois, je ne voudrais pas vendre le produit made in NZ comme étant la référence mondiale.
Mais immanquablement je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec notre propre fonctionnement actuel. Loin de cette ouverture d'esprit. Très loin de la cause commune. Quand j'étais manager de Bordeaux-Bègles (2012-2017), j'ai vite saisi que notre Championnat est aussi une compétition sans pitié entre managers. Pas de concertation ou presque entre techniciens, tout juste quelques poignées de main avant ou après les matches. Quelle est notre idée du partage ?
Des méthodologies d'entraînement bien secrètes, des contrats perso à défendre, des ego imposants. Le jeu des petites phrases. Bref, le cocktail parfait pour vivre notre passion commune à l'écart des autres. Bien sûr, à l'occasion, vous trouverez un entraîneur top niveau au chevet d'une équipe de division inférieure, mais ce sera par amitié pour le président local ou un copain coach. On peut à juste titre me rétorquer qu'avec ces saisons de folie qui courent sur 11 mois, nos meilleurs entraîneurs n'ont pas le temps de réfléchir avec les autres. Ils n'en ont peut-être pas l'envie non plus ! Ou alors pour parvenir à ces instants de partage, pour apprécier cette respiration collective entre deux entraînements, entre deux matches, il faut se lever tous les matins à 4 h 45. Je suis convaincu que cela en vaut la peine ! »
Whangamata. Le 20 octobre
Des prochaines semaines intenses
« La nuit tombe sur Whangamata. La lumière s'estompe derrière les immenses falaises qui protègent la baie. Le paradis des surfeurs lorsque la houle y entre. J'y ai découvert cette longue gauche de réputation mondiale. Ce dimanche soir, c'est paisible. Assis au bout du quai en bois qui marque l'entrée de la Marina, je veux profiter de l'instant. Les bateaux de pêche rentrent au port, presque au ralenti.
Je balance mes pieds au-dessus des eaux calmes du Pacifique. Déjà ailleurs. Un peu nostalgique. La veille, la journée de rugby a été forte. Les supporters néo-zélandais sont habitués aux samedis surchargés en matches. Une rencontre de Mitre 10 Cup, le Championnat national, le matin à la TV, une autre en tribunes pour suivre Thames Valley en demi-finales de Meads Cup, et enfin le bouquet final avec les quarts de la Coupe du monde.
Les émotions sont particulières. C'est ce que j'exprime auprès des joueurs, dans l'intimité du vestiaire, à l'issue du match face à Wanganui qui élimine Thames Valley de la course au titre (20-15). Le head coach Matt me laisse la parole. Une bière à la main - déjà ! -, je félicite les joueurs pour leur parcours néanmoins réussi, avec une première place en saison régulière. Je les remercie surtout pour ces quatre mois précieux de vie partagée. Ces gars m'ont permis de goûter à nouveau à la notion de plaisir. Je les invite à venir la saison prochaine pour une tournée estivale de trois semaines dans mon Sud-Ouest natal, mais avec un seul match au programme, histoire de... Éclat de rire général ! On lève nos bières à l'amitié, à la France, aux All Blacks, à nos coupes de cheveux ''mulet'', à n'importe quoi, en fait... Un bel au revoir.
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Un dernier message aux joueurs qu'il a accompagnés pendant quatre mois. « Ces gars m'ont permis de goûter à nouveau à la notion de plaisir », dit Raphaël Ibanez. (B. Phibbs)
On ne choisit pas forcément la fin de l'histoire, comme les Bleus en font l'amère expérience quelques heures plus tard. Comment balancer un match en une mi-temps ! Dans les dernières minutes de ce Galles-France, j'ai souvent quitté le canapé de Boof, mon copain de Whangamata. Après cette dernière pénalité sifflée contre notre première ligne qui scellait le sort des Bleus, je me suis éloigné quelques instants des amis locaux, tous vêtus du maillot all black. Un sentiment de déjà-vu niveau indiscipline et une inconstance chronique qui nous privent d'une victoire pourtant évidente, tant l'adversaire paraissait dépassé.
Ce sont mes nouveaux amis néo-zélandais qui me réconfortent. À cet instant, je sais que nous ne défendrons jamais le même maillot, mais c'est le coeur qui parle. Nous appartenons à la même famille. 2023, c'est déjà demain. Pour moi, il est temps de passer à l'action. Les prochaines semaines promettent d'être intenses. Je dresse une liste de priorités : retrouver Fabien (Galthié), le staff actuel, et les écouter. Je suis certain que Fabien, Laurent (Labit), Thibault (Giroud) auront beaucoup appris de cette compétition. William (Servat), Karim (Ghezal), Shaun (Edwards) et moi-même entrons désormais en jeu.
De retour à Dax, il me paraît essentiel de nous réunir très rapidement. Car cet encadrement technique doit mieux se connaître, se comprendre, afin de ''parler le même langage''; et avec un Anglais comme Shaun Edwards dans le dispositif, ce n'est pas juste une image ! Il s'agira aussi de définir l'identité de l'équipe. Quelle dynamique va être créée autour du groupe France ? Que représente l'équipe nationale pour les joueurs ? Et aussi, quelle organisation générale de notre rugby autour des internationaux ? La FFR n'a heureusement pas attendu les enseignements de mon expérience ici pour avancer et proposer un système de suivi des joueurs plus cohérent.
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À la fin de son séjour, Ibanez a dressé une liste de priorités pour le rugby français., dit-il. (B. Phibbs.)
Avec les coaches, nous allons échanger avec les présidents de clubs, les managers. Ils ont tant à apporter à l'équipe nationale. Les possibles conflits d'intérêt entre clubs et sélection n'entameront pas ma détermination. Nous n'avons plus de temps à perdre. Se profile déjà à l'horizon le match d'ouverture du Tournoi des Six Nations face à l'Angleterre (le 6 février). De nombreux joueurs engagés au Japon me donnent de vraies raisons d'y croire. La volonté collective de bien faire est évidente et, pour certains, le talent est là. Cette expérience de quatre mois au coeur du rugby néo-zélandais m'aura ressourcé. J'aurai désormais en moi cette énergie positive que savent si bien diffuser mes amis kiwis : all good ! »
Raphaël Ibanez : « La Nouvelle-Zélande, une grande inspiration avant de passer à l'action ! »
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Raphaël Ibanez lors de ses quatre mois passés en Nouvelle-Zélande (scalp)
Le nouveau manager du quinze de France a vécu pendant quatre mois au coeur du rugby néo-zélandais, dans le staff de l'équipe de la Thames Valley. Il nous livre le journal de bord d'une aventure qui lui donne des idées à l'heure de prendre en main les affaires du rugby tricolore.
PARIS-AUCKLAND. Le 7 juillet
« Jouez le jeu, mais qu'il ait de l'âme »
« Ce n'est pas l'entraîneur des All Blacks Steve Hansen qui est l'auteur de cette phrase. Je l'imagine pourtant, dans une vaste salle d'un hôtel japonais, concentré, pesant ses mots, saisissant un instant solennel au coeur de son équipe. Avant un match de Coupe du monde, avec le ton monocorde qui le caractérise, il ferait de cette courte phrase une expression sacrée. Invitant les joueurs à respecter l'histoire de leur rugby, fait de talents éblouissants au service du jeu collectif et d'un ancrage profond dans une culture ancestrale. L'avantage des longs-courriers en direction de l'hémisphère sud (Paris-Auckland : 26 heures !), c'est que l'esprit se libère, et les pensées voyagent loin et sans retenue.
Le bonheur d'avoir des enfants, c'est que passée la quarantaine, une fois les combats menés pour son club et sa patrie rangés au rayon souvenirs, ce sont eux qui éveillent à nouveau votre curiosité. Avant le départ, ma fille aînée Clara, élève-comédienne passionnée d'art dramatique, m'a confié une lecture qu'elle estime depuis peu indispensable pour mieux saisir le sens de notre existence... OEuvre théâtrale apportant un regard mystique sur la vie, le texte de Peter Handke Par les villages exprime avec lyrisme la destinée humaine.
Le lien qu'il y évoque entre le ''jeu'' et ''l'âme'' me parle. Transposé au rugby, je devine un message qui pourrait constituer le fondement même de ce voyage de quatre mois en Nouvelle-Zélande : à l'échelle mondiale, amateurs comme professionnels, nous pratiquons tous la même discipline, mais la clé de notre engagement commun réside dans la quête de sens, dans ce qui construit une histoire entre ses acteurs, qui donne de l'émotion aux supporters, qui inspire le respect des adversaires, c'est-à-dire l'âme de l'équipe. Pour renforcer cette notion de dépassement en équipe, il faut écouter Richie McCaw. Il exprime cette motivation profonde qui l'a animé pendant ses glorieuses années de capitanat en appuyant sur un seul mot : ''legacy'', l'héritage, qui permet aux différentes générations de toujours repousser les limites des standards internationaux.
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Au sein du groupe France, Raphaël Ibanez sera chargé de faire le lien entre les clubs, les internationaux et le staff des Bleus. (B. Phibbs.)
Le respect des anciens et le devoir de transmission comme seules garanties de succès ? Ce serait oublier les heures d'entraînement consacrées à exécuter une passe au millimètre, les studieuses semaines dédiées à la recherche de nouvelles méthodologies pour des techniciens qui n'ont pas d'autre choix que de rester les meilleurs coaches du monde... Mais la quête de sens, dans le respect de l'histoire rugbystique nationale, doit rester le seul et grand objectif d'un futur All Black.
Thames Valley, la province du nord du pays que je rejoins dans quelques heures, représente modestement les racines du rugby néo-zélandais. J'intègre dès lundi l'encadrement technique de l'équipe. Une immersion immédiate et totale, donc, avec l'humble et légitime espoir de mieux comprendre la nature du rugby local. »
WANAKA. Le 13 juillet
Les amateurs mènent à la mi-temps !
« ''Attachez vos ceintures... '' Le ton grave, le chauffeur du bus fait passer le message parmi les joueurs de Thames Valley. La liaison Queenstown-Wanaka n'est pas de tout repos. Notre véhicule s'engage sur une route sinueuse qui surplombe des gorges sombres et les eaux boueuses d'une large rivière en crue. Mon inquiétude grandit quand j'apprends que le chauffeur, Andy, a largement repoussé l'âge de la retraite : 82 ans, est-ce un âge pour lancer à toute vitesse une équipe de rugby dans un remake improvisé du Rallye de Corse ?
J'imagine à chaque virage qu'une petite erreur de conduite ou une défaillance cardiaque d'Andy va signer la fin du voyage, là au fond du ravin. En lâchant parfois le volant pour joindre le geste à la parole, notre vétéran m'explique qu'il ''pousse un peu'' dans les virages car il a promis à ses vieux copains du rugby d'être à l'heure pour la bière du soir et il n'a vraiment aucune envie de nous envoyer dans le précipice... Nous devons donc notre survie à l'amitié et au houblon !
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13 juillet. Le grand défi face à Otago. Si Thames Valley mène à la mi-temps, l'équipe d'Ibanez subit finalement la loi du plus fort (21-41). (J. Caswell.)
En fait, ce qui nous attend le lendemain est bien plus redoutable. Champions surprise de leur division amateurs, les joueurs de Thames Valley viennent défier Otago, rude province du Sud et force majeure du rugby pro, dans un match pour le Ranfurly Shield, créé en 1904, une compétition chère aux Néo-Zélandais, dans laquelle le champion en titre répond à des défis lancés par les meilleures équipes des divisions inférieures.
Pour les gars de Thames Valley, c'est la chance d'une vie de battre une équipe pro. Le cadre champêtre, le public bienveillant qui, debout, encercle l'aire de jeu toute proche, sont trompeurs. Cette supposée aimable partie de campagne devient rapidement le théâtre d'incessantes collisions. Quel engagement ! La technique de plaquage est impeccable. Thames Valley fait jeu égal dans ce secteur. Je suis frappé par le respect des fondamentaux.
Depuis mon arrivée, j'ai eu l'opportunité d'entraîner des très jeunes - 8-10 ans -, des futurs pros de l'académie de Waikato, des seniors du club local de Whangamata et bien sûr les sélectionnés de la province. À chaque session, j'ai pu observer l'application et la détermination des joueurs à exécuter les tâches les plus simples : gagner les duels, accélérer le jeu au sol ou par la passe. Respecter ces bases assure en permanence la continuité du jeu.
J'en vois déjà certains qui ricanent : ''Mais comment ? Il a fait des milliers de kilomètres juste pour découvrir ça ?'' Ben oui, justement ! Honnêtement, je ne suis pas impressionné par l'originalité des organisations offensives ou l'innovation des lancements de jeu. Nous sommes même plus pointus dans ces domaines en France. Je constate surtout, chez joueurs et coaches, un attachement profond à l'attitude au contact, et à l'habileté technique. Je sais qu'en France, nous nous interrogeons sur la dangerosité de notre sport. Les nombreuses commotions et malheureusement parfois les drames nous en rappellent le caractère intense, voire violent. C'est un vrai sujet de fond.
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Raphaël Ibanez, au centre, a pu découvrir l'importance accordée au savoir-être des joueurs. (B. Phibbs.)
Mais ici, dans l'acceptation des règles et lorsque les forces en présence s'équilibrent (âge, taille, poids), chaque joueur effectue les actions essentielles - plaquer, passer - à intensité maximale. J'ai été surpris au début mais je comprends maintenant que cet engagement total au service du jeu sur tout le territoire prépare logiquement les meilleurs éléments au niveau international.
Les jeunes apprennent à choisir la bonne option sous la pression adverse. La marge de manoeuvre est tellement réduite sur la ligne d'avantage qu'ils sont dans l'obligation de passer le ballon dans le bon timing, le plus précisément possible.
Ce principe d'éducation - « Quick decision making under pressure » - devient ainsi l'ADN de toute une nation de rugby. Et renforce l'identité de jeu des All Blacks. Au niveau international, il est évident que nous allons vers une uniformisation des formes de jeu. Rien de révolutionnaire dans l'organisation générale des équipes, pas de grandes stratégies savantes...
La différence entre les nations se trouve essentiellement dans la vitesse d'exécution, la précision technique à la main et au pied, et l'intensité au contact. L'enjeu majeur du haut niveau : exécuter les gestes les plus simples à intensité maximale. Pour l'anecdote, Thames Valley menait à la mi-temps face à Otago (13-7), une première dans l'histoire du Ranfurly Shield ! Une débauche d'énergie remarquable, avant de subir logiquement la loi du plus fort (21-41). Après le match, j'ai croisé Andy, notre chauffeur de bus, au milieu de ses copains, une bière à la main. Il avait l'air heureux. »
WHANGAMATA AREA SCHOOL. Le 23 juillet
Un pacte sacré autour du rugby
« Le périple dans l'île du Sud a laissé des traces dans nos rangs. Au centre d'entraînement de la modeste ville de Te Aroha, depuis une semaine, l'équipe panse ses plaies et compte ses hommes. La saison ne fait que commencer. Inquiétude des coaches pour former l'équipe ? Même pas. C'est à ce moment-là que je prends conscience des ressources humaines et rugbystiques à disposition. C'est comme si tous les joueurs de la région se portaient volontaires. J'ai l'impression que tous les hommes valides de Thames Valley gardent secrètement un sac de sport et une paire de crampons à l'arrière de leur pick-up, au cas où... ''On ne manque pas de joueurs, on veut juste les meilleurs !'', me confie Matt Bartleet, l'entraîneur en chef.
Les racines de ce jeu sont bien ancrées en terre néo-zélandaise. Je ne peux pas en imaginer plus belle illustration que ces écoliers de Whangamata, la ville côtière où je réside, qui, dès la fin de l'école, retirent leurs chaussures, balancent leur cartable au pied d'un poteau et improvisent dans la boue un furieux match de rugby. Le goûter attendra ! Eux ont faim de plaquages, de glissades, de conquête et de beaux gestes, comme Damian McKenzie ou Beauden Barrett, leurs idoles.
Je n'arrive même plus à distinguer les équipes, juste un étrange ballet de corps couverts de boue autour du ballon. À cet instant, je repense aux si belles lignes de Daniel Herrero, quand il revendique par notre jeu, le droit et surtout le bonheur de revenir à l'enfance ! La liberté, l'insouciance, les premières sensations du corps au combat, l'indispensable finesse d'esprit pour jouer en harmonie avec les autres... Ces jeunes de la Whangamata Area School participent sans le savoir à la création d'un pacte sacré autour du rugby, prémices du haka qui glorifie la terre des ancêtres. Et ils sont des milliers comme eux dans ce pays !
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Au sein du staff de la Thames Valley, Raphaël Ibanez a travaillé avec des très jeunes, des futurs pros, des seniors... (B. Phibbs.)
C'est Marcus, le responsable des moins de 18 ans des Waikato Chiefs, franchise du Super Rugby, qui me le confirme : ''On évite le mot formation, on préfère parler de développement''. Y a-t-il derrière le mot formation une connotation de rigidité, de méthode autoritaire, d'ordre nécessaire ? Et dans le mot développement, une notion d'accompagnement, y compris personnel, et un certain libre arbitre ?
Après avoir passé une semaine au contact de ces jeunes, je comprends les principes généraux qui leur sont transmis : goût de l'effort, persévérance, renforcement de la technique, compréhension du jeu et, surtout, élément de base du succès des All Blacks de Graham Henry en 2011 repris par toutes les provinces : '' Better men make better players''. De meilleurs hommes font de meilleurs joueurs. Le All Black est un tout : l'efficacité et le talent sur le terrain, l'exemplarité en dehors. Si ceci n'est pas toujours vrai lorsqu'ils s'exportent en Europe en fin de carrière - certains clubs français en ont fait l'amère expérience -, les internationaux néo-zélandais ont le devoir de transmettre ce message.
J'ai le plaisir de passer de longues heures avec mon ancien entraîneur des London Wasps, Leon Holden, artisan de notre victoire en Coupe d'Europe 2007. Après l'Angleterre puis le Japon, il s'est de nouveau installé au pays. Devenu sélectionneur-observateur pour la Fédération, il me répète cet équilibre, selon lui, indispensable chez un jeune joueur à fort potentiel : la qualité rugbystique alliée à une attitude digne en toutes circonstances. Il me raconte comment un jeune deuxième-ligne lui a tapé dans l'oeil : malgré une défaite, le jeune scolaire en passe d'être recruté par l'académie des Chiefs s'était naturellement présenté à son adversaire du jour pour le féliciter et lui serrer la main. Un geste simple qui en dit long sur une personnalité.
Ici, dans le processus de détection, on met sur un pied d'égalité la façon de jouer et la façon d'être. Pour identifier ces profils, la Fédération engage toutes ses ressources locales possibles. Leon fait partie des trente éducateurs ou anciens entraîneurs en charge de la détection et du développement des joueurs dans la seule région de Waikato, au sud d'Auckland. Pas de salaire, pas de tickets de match, quelques vouchers d'essence pour compenser les déplacements hebdomadaires dans les écoles et clubs... mais découvrir et aider un futur All Black à grandir n'a pas de prix.
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Raphaël Ibanez a aussi profité d'un moment de détente pour pêcher dans la rivière de Waitawheta à Waikato. (B. Phibbs.)
En France, il est temps de s'activer et de créer un nouveau modèle de suivi de nos meilleurs éléments. On ne peut plus remettre en cause en permanence notre système pour expliquer nos défaillances au plus haut niveau. On ne peut plus se plaindre de la mauvaise foi de certains présidents ou entraîneurs de Top 14 qui créent des cas de conscience chez nos internationaux (clubs ou équipe nationale ?), c'est un sujet dépassé.
Nous devons explorer toutes les pistes pour renforcer le lien clubs-Fédération, afin de retrouver ces générations perdues, titrées avec l'équipe de France des moins de 20 ans en 2018 et 2019, et disparues de retour dans leur club pro. Même si en France le rugby n'est pas une cause nationale, nous faisons toujours des envieux dans l'hémisphère Sud. Quand je pense aux jeunes joueurs français, je sais que nous avons le nombre pour nous, et même le talent. Alors, première résolution : ne pas les laisser tomber. »
HAMILTON. Le 25 septembre
« Et toi, Raf le Frenchy, tu t'y prendrais comment ? »
« 4 h 45. La dernière fois que je me suis levé à une heure pareille, c'était en juin dernier, avant de m'envoler pour la Nouvelle-Zélande. Pour rejoindre mon père à la pêche, dans les contrées du Pays basque. Ici, aussi, je découvre, canne à la main, des rivières magnifiques. Mais aujourd'hui, il s'agit de traverser par une route escarpée les Kaimai Ranges, un chapelet de montagnes à la végétation luxuriante, au nord du pays. Rendez-vous est pris à Waihi, à 5 h 30, avec d'autres entraîneurs de la région, lesquels m'accueillent avec le célèbre petit dej'''néo-zed'' : café brûlant- brownie. Classique et réconfortant. J'embarque dans le pick-up estampillé Thames Valley Rugby. Départ d'une journée marathon organisée par la Fédération à Hamilton. Une initiative assez fréquente. L'objectif est de multiplier les rencontres entre les différents coaches, quel que soit leur niveau. C'est un principe essentiel ici, le ''share'', le partage. Le constat est simple : la Nouvelle-Zélande, petite île isolée à l'autre bout de la planète rugby, doit sans cesse se réinventer, renouveler ses idées.
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Depuis la Nouvelle-Zélande, Ibanez a suivi de près le parcours des Bleus en Coupe du monde. Ici, devant le match face aux Tonga (23-21), le 6 octobre. (B. Phibbs.)
Le sélectionneur Steve Hansen essaie bien de récolter auprès de joueurs majeurs exilés en France ou en Angleterre quelques précieuses informations sur les tendances du rugby européen, mais ce sont surtout les ressources humaines internes qui préparent les futurs succès. La force est en eux ! Les idées émanent des meilleurs techniciens officiant dans le Super Rugby mais aussi des entraîneurs de clubs ou de provinces plus modestes. Nous sommes regroupés en petites assemblées, où chacun donne par exemple sa vision de l'entraînement des mêlées ou du positionnement des centres en défense après un ruck en bord de touche. ''Et toi, Raf le Frenchy, comment tu t'y prendrais pour travailler les exit plays (sorties de camp) ?'', me demande Jack, entraîneur des U18 de Bay of Plenty.
Les discussions sont animées mais bien cadrées, voire minutées. Ça ne s'éparpille pas façon '' Quand est-ce qu'on mange ?''. Ici, on écoute l'autre. On lui laisse le temps de finir ses phrases. Encore une fois, je ne voudrais pas vendre le produit made in NZ comme étant la référence mondiale.
Mais immanquablement je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec notre propre fonctionnement actuel. Loin de cette ouverture d'esprit. Très loin de la cause commune. Quand j'étais manager de Bordeaux-Bègles (2012-2017), j'ai vite saisi que notre Championnat est aussi une compétition sans pitié entre managers. Pas de concertation ou presque entre techniciens, tout juste quelques poignées de main avant ou après les matches. Quelle est notre idée du partage ?
Des méthodologies d'entraînement bien secrètes, des contrats perso à défendre, des ego imposants. Le jeu des petites phrases. Bref, le cocktail parfait pour vivre notre passion commune à l'écart des autres. Bien sûr, à l'occasion, vous trouverez un entraîneur top niveau au chevet d'une équipe de division inférieure, mais ce sera par amitié pour le président local ou un copain coach. On peut à juste titre me rétorquer qu'avec ces saisons de folie qui courent sur 11 mois, nos meilleurs entraîneurs n'ont pas le temps de réfléchir avec les autres. Ils n'en ont peut-être pas l'envie non plus ! Ou alors pour parvenir à ces instants de partage, pour apprécier cette respiration collective entre deux entraînements, entre deux matches, il faut se lever tous les matins à 4 h 45. Je suis convaincu que cela en vaut la peine ! »
Whangamata. Le 20 octobre
Des prochaines semaines intenses
« La nuit tombe sur Whangamata. La lumière s'estompe derrière les immenses falaises qui protègent la baie. Le paradis des surfeurs lorsque la houle y entre. J'y ai découvert cette longue gauche de réputation mondiale. Ce dimanche soir, c'est paisible. Assis au bout du quai en bois qui marque l'entrée de la Marina, je veux profiter de l'instant. Les bateaux de pêche rentrent au port, presque au ralenti.
Je balance mes pieds au-dessus des eaux calmes du Pacifique. Déjà ailleurs. Un peu nostalgique. La veille, la journée de rugby a été forte. Les supporters néo-zélandais sont habitués aux samedis surchargés en matches. Une rencontre de Mitre 10 Cup, le Championnat national, le matin à la TV, une autre en tribunes pour suivre Thames Valley en demi-finales de Meads Cup, et enfin le bouquet final avec les quarts de la Coupe du monde.
Les émotions sont particulières. C'est ce que j'exprime auprès des joueurs, dans l'intimité du vestiaire, à l'issue du match face à Wanganui qui élimine Thames Valley de la course au titre (20-15). Le head coach Matt me laisse la parole. Une bière à la main - déjà ! -, je félicite les joueurs pour leur parcours néanmoins réussi, avec une première place en saison régulière. Je les remercie surtout pour ces quatre mois précieux de vie partagée. Ces gars m'ont permis de goûter à nouveau à la notion de plaisir. Je les invite à venir la saison prochaine pour une tournée estivale de trois semaines dans mon Sud-Ouest natal, mais avec un seul match au programme, histoire de... Éclat de rire général ! On lève nos bières à l'amitié, à la France, aux All Blacks, à nos coupes de cheveux ''mulet'', à n'importe quoi, en fait... Un bel au revoir.
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Un dernier message aux joueurs qu'il a accompagnés pendant quatre mois. « Ces gars m'ont permis de goûter à nouveau à la notion de plaisir », dit Raphaël Ibanez. (B. Phibbs)
On ne choisit pas forcément la fin de l'histoire, comme les Bleus en font l'amère expérience quelques heures plus tard. Comment balancer un match en une mi-temps ! Dans les dernières minutes de ce Galles-France, j'ai souvent quitté le canapé de Boof, mon copain de Whangamata. Après cette dernière pénalité sifflée contre notre première ligne qui scellait le sort des Bleus, je me suis éloigné quelques instants des amis locaux, tous vêtus du maillot all black. Un sentiment de déjà-vu niveau indiscipline et une inconstance chronique qui nous privent d'une victoire pourtant évidente, tant l'adversaire paraissait dépassé.
Ce sont mes nouveaux amis néo-zélandais qui me réconfortent. À cet instant, je sais que nous ne défendrons jamais le même maillot, mais c'est le coeur qui parle. Nous appartenons à la même famille. 2023, c'est déjà demain. Pour moi, il est temps de passer à l'action. Les prochaines semaines promettent d'être intenses. Je dresse une liste de priorités : retrouver Fabien (Galthié), le staff actuel, et les écouter. Je suis certain que Fabien, Laurent (Labit), Thibault (Giroud) auront beaucoup appris de cette compétition. William (Servat), Karim (Ghezal), Shaun (Edwards) et moi-même entrons désormais en jeu.
De retour à Dax, il me paraît essentiel de nous réunir très rapidement. Car cet encadrement technique doit mieux se connaître, se comprendre, afin de ''parler le même langage''; et avec un Anglais comme Shaun Edwards dans le dispositif, ce n'est pas juste une image ! Il s'agira aussi de définir l'identité de l'équipe. Quelle dynamique va être créée autour du groupe France ? Que représente l'équipe nationale pour les joueurs ? Et aussi, quelle organisation générale de notre rugby autour des internationaux ? La FFR n'a heureusement pas attendu les enseignements de mon expérience ici pour avancer et proposer un système de suivi des joueurs plus cohérent.
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À la fin de son séjour, Ibanez a dressé une liste de priorités pour le rugby français., dit-il. (B. Phibbs.)
Avec les coaches, nous allons échanger avec les présidents de clubs, les managers. Ils ont tant à apporter à l'équipe nationale. Les possibles conflits d'intérêt entre clubs et sélection n'entameront pas ma détermination. Nous n'avons plus de temps à perdre. Se profile déjà à l'horizon le match d'ouverture du Tournoi des Six Nations face à l'Angleterre (le 6 février). De nombreux joueurs engagés au Japon me donnent de vraies raisons d'y croire. La volonté collective de bien faire est évidente et, pour certains, le talent est là. Cette expérience de quatre mois au coeur du rugby néo-zélandais m'aura ressourcé. J'aurai désormais en moi cette énergie positive que savent si bien diffuser mes amis kiwis : all good ! »
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Re: Raphaël Ibanez et le staff
putain arriver à autant de conclusions en 4 mois de séjour et en prenant le temps d'aller à la péche
Et dire que les grands gourous qui nous gouvernent sillonnent au frais de la princesse le grand monde du Rugby et que nous accumulons autant de retard?
On peut se poser des questions, à quoi sert la DTN depuis des années en dehors de prendre du bon temps.
Dans ce pays on n'est pas exigeant, on ne demande jamais de compte.
Et dire que les grands gourous qui nous gouvernent sillonnent au frais de la princesse le grand monde du Rugby et que nous accumulons autant de retard?
On peut se poser des questions, à quoi sert la DTN depuis des années en dehors de prendre du bon temps.
Dans ce pays on n'est pas exigeant, on ne demande jamais de compte.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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