Derniers sujets
» XV de France (partie en cours)par PilSupporte Aujourd'hui à 13:15
» Mateo GARCIA
par Scalp Aujourd'hui à 13:10
» 10ᵉ journée : Vannes / UBB
par Scalp Aujourd'hui à 13:08
» UBB: Prolongations signatures Départs Saison 2025/2026
par Mat LateMistletoe Aujourd'hui à 13:07
» Podcast : Les UBBistes
par nadoloubb Aujourd'hui à 13:06
» Romain Buros
par Scalp Aujourd'hui à 11:37
» Bourse des places de match
par Kmary Aujourd'hui à 10:47
» Autres Clubs
par Scalp Aujourd'hui à 10:16
» Demandes de billets et déplacements saison 24/25
par krahknardz Aujourd'hui à 0:26
» Equipe de France à 7 (hommes)
par krahknardz Hier à 23:48
» Transferts (Autres clubs)
par Switch Hier à 23:44
» Matthieu Jalibert
par Scalp Hier à 20:19
» Mahamadou Diaby
par Scalp Hier à 17:37
» 12ᵉ journée : Castres / UBB
par Scalp Hier à 12:59
» Les Lionnes 2024-2025
par marchal Mar 19 Nov 2024 - 17:19
» Live twitch Gauthier Baudin
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 17:18
» Equipes de France Jeunes
par marchal Mar 19 Nov 2024 - 14:02
» Arthur Retière
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 10:17
» Musique !!!
par Scalp Mar 19 Nov 2024 - 4:13
» Ben Tameifuna
par Scalp Lun 18 Nov 2024 - 15:02
» Que deviennent nos anciens joueurs ?
par marchal Lun 18 Nov 2024 - 13:13
» XV de France (partie en cours)
par Scalp Dim 17 Nov 2024 - 11:14
» Ou voir les matchs de l'Union ?
par Lawrence the Hammer Sam 16 Nov 2024 - 17:41
» Autres joueurs
par marchal Sam 16 Nov 2024 - 14:43
» Le rugby et son évolution
par Scalp Sam 16 Nov 2024 - 11:42
» Zaccharie Affane
par Scalp Sam 16 Nov 2024 - 11:41
» Pro D2 : Autres matchs
par Roberto Miopalmo Sam 16 Nov 2024 - 9:15
» Tevita Tatafu
par Scalp Jeu 14 Nov 2024 - 19:01
» L'histoire de l'UBB
par marchal Jeu 14 Nov 2024 - 14:23
» 11ᵉ journée : UBB / MHR
par Dr. Gregory Bouse Mer 13 Nov 2024 - 12:02
Staff 2019-2020
+29
Gman
Etchetera
GIGI64
marchal
Vince33
krahknardz
sudiste
zizou46
Roberto Miopalmo
biscouette
Mam's
kaze33
léopold
Elwood33
grospaquet31
cebada
Switch
jaja69
cyrano de bergerac
latine
Scalp
Pat de Mérignac
densnewzealand
calamar33
gael33
Adrien
le radis
willoush
patrick
33 participants
AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté tribune ... des sélectionneurs
Page 12 sur 12
Page 12 sur 12 • 1, 2, 3 ... 10, 11, 12
Re: Staff 2019-2020
Petite réflexion sur Urios. Outre les considérations purement financières de ne pas garder Radradra et possiblement Ravai, Je me demande dans quelle mesure les remarques actuelles sur le fait que l’Union régale parcequ’il y a des top players l’affecte. Il se pourrait qu’il ait envie de prouver qu’il peut gagner en jouant bien et sans l’apport de joueurs hors normes...
Roberto Miopalmo- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 4045
Date d'inscription : 25/10/2017
Re: Staff 2019-2020
Roberto Miopalmo a écrit:Petite réflexion sur Urios. Outre les considérations purement financières de ne pas garder Radradra et possiblement Ravai, Je me demande dans quelle mesure les remarques actuelles sur le fait que l’Union régale parcequ’il y a des top players l’affecte. Il se pourrait qu’il ait envie de prouver qu’il peut gagner en jouant bien et sans l’apport de joueurs hors normes...
Ca c'est uniquement la vision de Boudjellal qui est, et demeure, un incompétent du rugby pour ce qui est de la partie terrain...
sudiste- Unioniste de la première heure
- Nombre de messages : 15931
Localisation : partout et nulle part, Sudiste est un concept ...
Date d'inscription : 27/01/2008
Humeur : Comme le dit mon cochon : "dans le gascon tout est bon"
Re: Staff 2019-2020
Roberto Miopalmo a écrit:Petite réflexion sur Urios. Outre les considérations purement financières de ne pas garder Radradra et possiblement Ravai, Je me demande dans quelle mesure les remarques actuelles sur le fait que l’Union régale parcequ’il y a des top players l’affecte. Il se pourrait qu’il ait envie de prouver qu’il peut gagner en jouant bien et sans l’apport de joueurs hors normes...
Une équipe comme l'Ulster nous prouve que l'on peut jouer un beau rugby, efficace et qui gagne sans "facteur X". L'Ubb du début de saison nous l'a montré également.
Concernant Ravai c'est compliqué. On ne doit pas etre les seuls à voir ses rentrées incroyables, simplement nous avons 4 bons gauchers dont 3 de trés haut niveau, j'imagine que le comptable n'est pas pret à faire 3 trés haut cheques pour un meme poste.
J'ose esperer que CU n'a pas la bêtise ni l'égo que tu lui prétends en voulant que de bons joueurs partent délibérément pour se faire mousser.
willoush- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 1383
Localisation : Au sud
Date d'inscription : 26/08/2018
Re: Staff 2019-2020
Non, je crois que c’est avant tout le côté financier qui va décider de ces situations. Mais je pense malgré tout que Urios, pour qui le collectif est primordial, pense pouvoir faire sans des top joueurs. Contrairement à Laporte qui dans le late rugby consacré à Boudgellal, racontait tel un gamin avide de nouveaux jouets avec son président: tu peux m’avoir ce champion du monde ?
Roberto Miopalmo- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 4045
Localisation : sur la table de massage
Date d'inscription : 25/10/2017
Re: Staff 2019-2020
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Re: Staff 2019-2020
Ouah, il y a des joueurs qui ont pas l'air en forme quand même, voire qui semblent un peu cramés...
Quoi c'est le staff?? Tout ça ?? Vu le nombre ils peuvent faire opposition lors des entraînements !!
krahknardz- Team modo
- Nombre de messages : 7560
Localisation : Bègles
Date d'inscription : 07/07/2013
Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
Age : 51
Re: Staff 2019-2020
krahknardz a écrit:
Ouah, il y a des joueurs qui ont pas l'air en forme quand même, voire qui semblent un peu cramés...
Quoi c'est le staff?? Tout ça ?? Vu le nombre ils peuvent faire opposition lors des entraînements !!
Je vois juste un lien moi, pas d'image Patrick, c'est comme la home page du forum, sous Firefox on ne voit pas l'image et c'est dommage, car comme tu sais : Firefox est un navigateur web libre et gratuit, développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de milliers de bénévoles grâce aux méthodes de développement du logiciel libre/open source
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
Scalp a écrit:Je vois juste un lien moi, pas d'image Patrick, c'est comme la home page du forum, sous Firefox on ne voit pas l'image et c'est dommage, car comme tu sais : Firefox est un navigateur web libre et gratuit, développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de milliers de bénévoles grâce aux méthodes de développement du logiciel libre/open source
Scalp je ne comprends pas sachant que j'utilise majoritairement Firefox (sous Windows) et que je n'ai aucun problème
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Re: Staff 2019-2020
krahknardz a écrit:Ouah, il y a des joueurs qui ont pas l'air en forme quand même, voire qui semblent un peu cramés...
Quoi c'est le staff?? Tout ça ?? Vu le nombre ils peuvent faire opposition lors des entraînements !!
Certes Féfé et Heini ont fait leur temps mais je suis sûr qu'ils pourraient encore rendre des services. Pour les autres, je vois pas où est le problème Jacques a même une superbe vision périphérique OK, je t'accorde que Fonfon pourrait avoir tendance à tout laisser passer en défense ... et même à attendre les Olé après ses bévues
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Re: Staff 2019-2020
patrick a écrit:Scalp a écrit:Je vois juste un lien moi, pas d'image Patrick, c'est comme la home page du forum, sous Firefox on ne voit pas l'image et c'est dommage, car comme tu sais : Firefox est un navigateur web libre et gratuit, développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de milliers de bénévoles grâce aux méthodes de développement du logiciel libre/open source
Scalp je ne comprends pas sachant que j'utilise majoritairement Firefox (sous Windows) et que je n'ai aucun problème
Moi itou, Firefox sous Win7 et Android. L'image m'apparait directement
krahknardz- Team modo
- Nombre de messages : 7560
Localisation : Bègles
Date d'inscription : 07/07/2013
Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
Age : 51
Re: Staff 2019-2020
patrick a écrit:Scalp a écrit:Je vois juste un lien moi, pas d'image Patrick, c'est comme la home page du forum, sous Firefox on ne voit pas l'image et c'est dommage, car comme tu sais : Firefox est un navigateur web libre et gratuit, développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de milliers de bénévoles grâce aux méthodes de développement du logiciel libre/open source
Scalp je ne comprends pas sachant que j'utilise majoritairement Firefox (sous Windows) et que je n'ai aucun problème
Je suis sous mac, c'est peut être à cause de ça...
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
Scalp a écrit:patrick a écrit:Scalp a écrit:Je vois juste un lien moi, pas d'image Patrick, c'est comme la home page du forum, sous Firefox on ne voit pas l'image et c'est dommage, car comme tu sais : Firefox est un navigateur web libre et gratuit, développé et distribué par la Mozilla Foundation avec l'aide de milliers de bénévoles grâce aux méthodes de développement du logiciel libre/open source
Scalp je ne comprends pas sachant que j'utilise majoritairement Firefox (sous Windows) et que je n'ai aucun problème
Je suis sous mac, c'est peut être à cause de ça...
C'est une image twitter. Voici son adresse : https://pbs.twimg.com/media/D-UvLvgXoAYCOZX?format=jpg&name=4096x4096
Idem pour l'image sur le portail https://pbs.twimg.com/media/EInRYnfWwAEkChK?format=jpg&name=large
As tu un compte twitter ?
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Christophe Urios
http://www.leparisien.fr/sports/rugby/top-14-christophe-urios-l-homme-qui-fait-grandir-bordeaux-begles-31-12-2019-8226468.php
Christophe Urios, l’homme qui fait grandir Bordeaux-Bègles
Vainqueur de ses quatre derniers matchs, le club de l’UBB est en tête du championnat. Son manager à poigne, arrivé cet été en provenance de Castres, n’y est pas pour rien.
Par Olivier Bernard
« Tu gagnes ou tu apprends. » Cette phrase de Nelson Mandela, affichée cet été par Christophe Urios au centre d'entraînement de l'UBB, prend tout son sens. Pour la première fois, le club, né de la fusion du C.A Béglais avec le Stade Bordelais en 2006, est en tête du Top 14 pour la deuxième journée consécutive après son succès sur La Rochelle (20-15), record d'affluence à la clé, juste avant Noël.
En s'imposant à Pau (27-23) dimanche, l'UBB a signé une quatrième victoire de rang et conservé sa place de leader le week-end dernier. « Notre premier objectif, c'était de reconquérir nos supporters. C'est bien parti. Les résultats sont là. Il faut apprécier et garder la tête froide », confie le manager de Bordeaux-Bègles. Mais la belle histoire, avec une possible première qualification pour les phases finales au printemps prochain, pourrait bien durer.
Avec son staff, l'ancien boss d'Oyonnax et de Castres a transformé Bordeaux-Bègles en une équipe capable de gagner au grand large chez un gros, le Racing (34-30). Une revanche pour son coach : « C'est une dédicace à tous les incompétents qui pensaient que mes équipes ne savaient pas jouer au rugby. » Mais son UBB sait aussi s'en sortir sous la pluie contre La Rochelle donc, ou à Edimbourg en Challenge européen (16-16 après avoir été mené 16-10).
«Je sais où je veux aller avec mes joueurs»
« L'arrivée d'un homme ne peut pas tout transformer. Il faut impliquer les joueurs, juge Urios. Ils ont encore une grande marge de progression mais ils ne le savent pas. » Alors l'entraîneur champion de France 2018 avec Castres ne les épargne pas. La séance très dure du mardi au stade André-Moga fait ainsi souvent grimacer ses hommes. « C'est sûr, c'est intense. Mais pour y arriver, il n'y a pas de secret », lâche Alexandre Roumat, troisième ligne de l'UBB.
« L'idée, c'est de mettre beaucoup d'intensité. Car on joue comme on s'entraîne », sourit le boss. Ses joueurs ont vu la différence cet été : grosse préparation physique, élaboration d'un jeu complet, implication de tout l'effectif avec la création d'un conseil des sages, mise en place de leaders de jeu, de vie… « Le management, c'est 70 % de mon travail. Je sais où je veux aller avec mes joueurs. En plus, moi j'ai besoin de les aimer. » Et ils adhèrent à la méthode.
Aucun ne rechigne quand le coach leur demande de saluer les supporters après l'entraînement. Ou pour partager une bière avec eux à la bodega du stade Chaban-Delmas dès le coup de sifflet du carton face au Stade Français en septembre (52-3), alors qu'ils sont encore en tenue! Succès garanti et popularité au zénith. « Christophe fait un travail remarquable. L'ambiance est excellente. L'UBB joue très bien et gagne. Je vois l'équipe aller très loin », apprécie l'ancien demi de mêlée du XV de France et de Bègles, Guy Accoceberry. Même le coach des Girondins de Bordeaux Paulo Sousa, qui avait récemment amené son groupe à un entraînement à Bègles, est sous le charme : « Christophe est un très bon entraîneur et un grand monsieur. »
Christophe Urios, l’homme qui fait grandir Bordeaux-Bègles
Vainqueur de ses quatre derniers matchs, le club de l’UBB est en tête du championnat. Son manager à poigne, arrivé cet été en provenance de Castres, n’y est pas pour rien.
Par Olivier Bernard
« Tu gagnes ou tu apprends. » Cette phrase de Nelson Mandela, affichée cet été par Christophe Urios au centre d'entraînement de l'UBB, prend tout son sens. Pour la première fois, le club, né de la fusion du C.A Béglais avec le Stade Bordelais en 2006, est en tête du Top 14 pour la deuxième journée consécutive après son succès sur La Rochelle (20-15), record d'affluence à la clé, juste avant Noël.
En s'imposant à Pau (27-23) dimanche, l'UBB a signé une quatrième victoire de rang et conservé sa place de leader le week-end dernier. « Notre premier objectif, c'était de reconquérir nos supporters. C'est bien parti. Les résultats sont là. Il faut apprécier et garder la tête froide », confie le manager de Bordeaux-Bègles. Mais la belle histoire, avec une possible première qualification pour les phases finales au printemps prochain, pourrait bien durer.
Avec son staff, l'ancien boss d'Oyonnax et de Castres a transformé Bordeaux-Bègles en une équipe capable de gagner au grand large chez un gros, le Racing (34-30). Une revanche pour son coach : « C'est une dédicace à tous les incompétents qui pensaient que mes équipes ne savaient pas jouer au rugby. » Mais son UBB sait aussi s'en sortir sous la pluie contre La Rochelle donc, ou à Edimbourg en Challenge européen (16-16 après avoir été mené 16-10).
«Je sais où je veux aller avec mes joueurs»
« L'arrivée d'un homme ne peut pas tout transformer. Il faut impliquer les joueurs, juge Urios. Ils ont encore une grande marge de progression mais ils ne le savent pas. » Alors l'entraîneur champion de France 2018 avec Castres ne les épargne pas. La séance très dure du mardi au stade André-Moga fait ainsi souvent grimacer ses hommes. « C'est sûr, c'est intense. Mais pour y arriver, il n'y a pas de secret », lâche Alexandre Roumat, troisième ligne de l'UBB.
« L'idée, c'est de mettre beaucoup d'intensité. Car on joue comme on s'entraîne », sourit le boss. Ses joueurs ont vu la différence cet été : grosse préparation physique, élaboration d'un jeu complet, implication de tout l'effectif avec la création d'un conseil des sages, mise en place de leaders de jeu, de vie… « Le management, c'est 70 % de mon travail. Je sais où je veux aller avec mes joueurs. En plus, moi j'ai besoin de les aimer. » Et ils adhèrent à la méthode.
Aucun ne rechigne quand le coach leur demande de saluer les supporters après l'entraînement. Ou pour partager une bière avec eux à la bodega du stade Chaban-Delmas dès le coup de sifflet du carton face au Stade Français en septembre (52-3), alors qu'ils sont encore en tenue! Succès garanti et popularité au zénith. « Christophe fait un travail remarquable. L'ambiance est excellente. L'UBB joue très bien et gagne. Je vois l'équipe aller très loin », apprécie l'ancien demi de mêlée du XV de France et de Bègles, Guy Accoceberry. Même le coach des Girondins de Bordeaux Paulo Sousa, qui avait récemment amené son groupe à un entraînement à Bègles, est sous le charme : « Christophe est un très bon entraîneur et un grand monsieur. »
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
Interview de Christophe Urios sur SUD RADIO
https://d3m037qqkidp3x.cloudfront.net/ISP/m/kPvygF/media.mp3
https://d3m037qqkidp3x.cloudfront.net/ISP/m/kPvygF/media.mp3
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
La fin de son interview me laisse songeur.... Urios a rencontré SIX fois les associations de supporters depuis le début de son mandat. Je trouve dommage qu'il semble que personne du forum ait participé à ses réunions, vu qu'on n'a pas eu d'échos de ces rencontres.
Il y a eu à quelques occasions dans le passé des discussions sur la pertinence ou non de se constituer en association de supporters. Ces rencontres me font regretter quelque part que le pas n'ait pas été franchi...
Au final, comment imaginer que le staff puisse se passer de toutes les indications de jeu et de recrutement qui figurent sur nos pages??
Il y a eu à quelques occasions dans le passé des discussions sur la pertinence ou non de se constituer en association de supporters. Ces rencontres me font regretter quelque part que le pas n'ait pas été franchi...
Au final, comment imaginer que le staff puisse se passer de toutes les indications de jeu et de recrutement qui figurent sur nos pages??
krahknardz- Team modo
- Nombre de messages : 7560
Localisation : Bègles
Date d'inscription : 07/07/2013
Humeur : Un essai de l'UBB et c'est toute la semaine qui prend des couleurs....
Age : 51
Re: Staff 2019-2020
krahknardz a écrit:La fin de son interview me laisse songeur.... Urios a rencontré SIX fois les associations de supporters depuis le début de son mandat. Je trouve dommage qu'il semble que personne du forum ait participé à ses réunions, vu qu'on n'a pas eu d'échos de ces rencontres.
Il y a eu à quelques occasions dans le passé des discussions sur la pertinence ou non de se constituer en association de supporters. Ces rencontres me font regretter quelque part que le pas n'ait pas été franchi...
Au final, comment imaginer que le staff puisse se passer de toutes les indications de jeu et de recrutement qui figurent sur nos pages??
Ah mais, carrément !
Même si je suppose que Totophe "El Catalañito del Minervois" Urios inclut aussi un peu hâtivement dans la liste cette mémorable rencontre organisée par Sud-Ouest où Patrick l'a courageusement poussé dans ses retranchements concernant son "jeu restrictif de merde" (je cite) et l'a invité à enfin nous divulguer sa fameuse recette du ragoût d'enfant.
On peut quand même déplorer que Patrick se soit senti autorisé à vider vers le plafond le chargeur du M16 qu'il cachait dans son (grand) sac de sport, lorsque Cricri a dit : "oui, beaucoup de céleri, dans une saison il faut savoir faire confiance au céleri sous peine de le démobiliser. Moi je m'en fous mais on a toujours fait comme ça en Catalogne".
Si tu rajoutes à ça que Marchal vient de balancer publiquement sur le forum le nom de la future nouvelle recrue ultra-secrète de l'Union à l'arrière, pas sûr que même en asso on soit reçu à bras ouverts.
Bon... et peut-être que ce titre que j'avais proposé à l'Union comme hymne officiel lors de nos campagnes héroïques contre Ienisseï n'a pas particulièrement contribué à accroître notre crédibilité en tant qu'interlocuteurs pour le club.
Mea culpa.
Dernière édition par Hugh en 11 le Mar 14 Jan 2020 - 0:38, édité 2 fois (Raison : j'aime la galette, savez-vous comment ?)
_________________
Ça daille, enfigaye !
hurluberlu- Team modo
- Nombre de messages : 2495
Localisation : "Spectateur, supporter, abandonne aux orages Ceux qui n’ont pas connu l’amertume des mers. Sache borner ton rêve à suivre du rivage L’éphémère sillon que trace Hugh Chalmers."
Date d'inscription : 26/08/2012
Re: Staff 2019-2020
En effet la séance Sud-Ouest où nous avions été enchantés par l'envouteur Urios doit être comptabilisée ... peut-être aussi la soirée de présentation de l'équipe et les 2 passages à la Bodéga
Ben oui mon krakra, le forum n'ayant toujours pas concrétisé son activité par une officialisation en préfecture et à Moga, nous ne faisons pas partie de la Bordeaux Academy ... bien qu'un poil plus vivant que 2 spectres qui la fréquentent Par contre si CU avait été amateur de réseaux sociaux, on ne doute pas qu'il aurait exigé que les grands experts que nous sommes soient invités ... enfin au moins quelques uns parce que tous, l'UBB aurait eu du mal à trouver une salle en conséquence
Ben oui mon krakra, le forum n'ayant toujours pas concrétisé son activité par une officialisation en préfecture et à Moga, nous ne faisons pas partie de la Bordeaux Academy ... bien qu'un poil plus vivant que 2 spectres qui la fréquentent Par contre si CU avait été amateur de réseaux sociaux, on ne doute pas qu'il aurait exigé que les grands experts que nous sommes soient invités ... enfin au moins quelques uns parce que tous, l'UBB aurait eu du mal à trouver une salle en conséquence
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Re: Staff 2019-2020
patrick a écrit:En effet la séance Sud-Ouest où nous avions été enchantés par l'envouteur Urios doit être comptabilisée ... peut-être aussi la soirée de présentation de l'équipe et les 2 passages à la Bodéga
Ben oui mon krakra, le forum n'ayant toujours pas concrétisé son activité par une officialisation en préfecture et à Moga, nous ne faisons pas partie de la Bordeaux Academy ... bien qu'un poil plus vivant que 2 spectres qui la fréquentent Par contre si CU avait été amateur de réseaux sociaux, on ne doute pas qu'il aurait exigé que les grands experts que nous sommes soient invités ... enfin au moins quelques uns parce que tous, l'UBB aurait eu du mal à trouver une salle en conséquence
Et qu'en bon manager, il se serait débrouillé pour qu'on rencontre Ienisseï cette année en challenge afin que Laurent puisse honorer sa vieille promesse d'y inviter la totalité des membres du forum via son A380 privé.
_________________
Ça daille, enfigaye !
hurluberlu- Team modo
- Nombre de messages : 2495
Localisation : "Spectateur, supporter, abandonne aux orages Ceux qui n’ont pas connu l’amertume des mers. Sache borner ton rêve à suivre du rivage L’éphémère sillon que trace Hugh Chalmers."
Date d'inscription : 26/08/2012
Re: Staff 2019-2020
@krahknardz, j'ai pris part aux 6 entretiens qui a eu lieu entre les clubs de supporters et Urios (ainsi que le staff et des fois des joueurs aussi), c'est assez instructifs par moment mais je n'en ai pas forcément fait échos parce que je n'y avais pas forcément pensé... Alors oui y a la cadre confidentiel mais ça ne tient que quand il nous des choses avant de les dire aux médias.
On apprends beaucoup de chose, notamment comment la technologie a fait évoluer le rugby et que les joueurs 'e font pas forcément 30h de musculation par semaine, seulement 4 à 6 par exemple.
On apprends beaucoup de chose, notamment comment la technologie a fait évoluer le rugby et que les joueurs 'e font pas forcément 30h de musculation par semaine, seulement 4 à 6 par exemple.
Big'Ben- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 5881
Localisation : Angoulême
Date d'inscription : 21/11/2018
Humeur : Merde
Age : 33
Re: Staff 2019-2020
http://www.allaboutsport.fr/christophe-urios-lamour-du-ballon-ovale/?fbclid=IwAR3P2IBUKnrVl3_K8hkEWzxq_Ed7v5UZhYAbD-F90QK68wdVXOmsOSZ1vCk
marchal- Centre de presse
- Nombre de messages : 6386
Localisation : bordeaux
Date d'inscription : 12/06/2013
Re: Staff 2019-2020
https://www.ladepeche.fr/2020/03/22/christophe-urios-vous-ny-arrivez-pas-eh-bien-nous-allons-le-faire,8813753.php
Christophe Urios : « Vous n'y arrivez pas ? Eh bien nous allons le faire ! »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Avant l'arrêt du championnat lié au coronavirus, le manager de Bordeaux-Bègles, leader incontesté de l'exercice, nous avait reçus en Gironde. Entretien.
Bègles, début mars. Alors que la France n'a pas encore pris conscience de l'ampleur de la crise sanitaire qui l'attend, le Tournoi des VI Nations est censé accaparer les deux prochains week-ends pour rendre son verdict, permettant au Top 14 de marquer une pause – elle devait durer 15 jours... – après une 17e journée qui vient de voir Bordeaux-Bègles aligner face à Castres, dans la douleur, un 13e succès cette saison (26-24).
De quoi permettre à l'UBB de caracoler en tête avec 61 points – Toulouse lors de sa saison record l'an passé, en avait 62 –, avec 8 points d'avance sur Lyon, son dauphin, 15 sur le Racing 92, 3e, et 21 sur le Stade Toulousain, 7e et premier non qualifiable. Un parcours de rêve pour Christophe Urios, débarqué quelques mois plus tôt de Castres, après un échec dans la défense du Brennus (7e), pour prendre les commandes d'une équipe qui a toujours vu les phases finales se refuser à elle depuis sa remontée dans l'élite en 2011.
Ce jeudi-là, après une matinée consacrée aux Bacchus, épreuves de cohésion que les Castrais ont connu pendant quatre ans sous le nom d'Olympiades, l'ancien manager du CO nous avait donné rendez-vous à 14 heures au Ceva Campus Moga, balayé par de violentes bourrasques de vent.
Un centre d'entraînement ultra-moderne de 2000 m² livré il y a 18 mois et bâti au bout d'un en-but de l'historique enceinte béglaise, dont les tribunes latérales et le terrain enherbé ont été conservés. Après une visite guidée des lieux, l'ancien talonneur s'est livré dans son bureau pendant plus d'une heure sur le début de son aventure girondine.
Encore loin d'imaginer l'impact qu'allait avoir le Covid-19 sur la fin de saison, il nous avait confié « l'ambition » que générait la présence de son équipe sur les deux tableaux – réception d'Edimbourg en quart de finale du Challenge européen – et sa foi dans la capacité de son effectif « à bien gérer » la chose malgré son « manque d'expérience ». « La vie des gens est plus importante que le reste », nous a-t-il dit vendredi lorsque nous l'avons recontacté, néanmoins « convaincu que cela va reprendre ». « Pour moi, ce n'est pas possible autrement. Nous avons quand même fait les 3/4 du championnat. On ne peut pas l'effacer, ce n'est pas possible, même si j'entends et comprends tout. »
Auriez-vous imaginé pareil parcours à votre arrivée ?
C'est assez rare qu'il y ait autant d'écart sur une saison quand même. Même par rapport au troisième, c'est incroyable. Je ne l'avais pas imaginé comme ça évidemment. Quand j'ai rencontré les joueurs la première fois, le 25 mai, ils sortaient de leur terrible défaite à La Rochelle (12-81) et moi de cette fin de saison avec Castres. Nous étions, eux et moi, un peu K.-O. Mais très vite, j'ai senti que les mecs étaient revanchards. C'était vraiment dur. J'ai vraiment senti cette espèce de cassure avec les supporters, que le groupe en avait plein le c... . L'idée, c'était de dire : « Bon, nous sommes deux malades, nous n'allons pas passer pour des pitres deux ans d'affilée. »
Comment s'est passée la reprise ?
Quand nous avons réattaqué le 1er juillet, j'ai trouvé cette dynamique. Il n'y a pas eu de phase d'observation entre staff et joueurs. Il y a eu une espèce de confiance mutuelle très rapide, cela a matché vite. De là à penser que nous allions être premiers, bien sûr que non. Mais il me semblait que nous étions capables de faire un très, très bon début de championnat. Je savais que c'était une année perturbée par la Coupe du monde, que nous pouvions avoir une opportunité par rapport à d'autres équipes. Nous avions un calendrier qui était somme toute casse-gueule mais si nous le maîtrisions bien, nous pouvions bien décoller avec deux réceptions, Toulouse puis Toulon, ce déplacement à Castres, cette réception du Stade Français. Dans ma petite tête, je me disais : « Si nous passons Toulouse – et je savais, pour plein de raisons, que cette équipe allait tout faire pour nous battre –, nous pouvons décoller. » Et c'est ce qui s'est passé. Après la première coupure, nous sommes repartis de la même façon. Nous avons pris confiance, les joueurs se sont révélés, rebellés, il y a eu une vraie adhésion. Je me suis aperçu très vite qu'il y avait de l'envie de faire des choses et de ne plus passer pour des cons. Après, nous sommes en mars...
Qu'avez-vous mis en place pour en arriver là ?
La première fois que je les ai vus, je leur ai demandé : « Pourquoi il se passe ça à Bordeaux ? » J'avais mis un départ de gare où tout le monde est au même niveau ; après, il y avait un train, celui de l'UBB, qui était un peu en retard ; un autre encore plus en retard puis cela se cassait la gueule. Donc pourquoi ? Une des phrases qui est ressortie, et ce n'est pas moi qui le dit mais les joueurs, c'est : « Un monde entre ce que l'on dit et ce que l'on fait. » Pour moi, ce n'est pas acceptable. C'était un problème d'attitude, de caractère. Nous avons travaillé sur notre raison d'être. Elle nous a permis de gommer tout ça. L'idée, c'est de la garder jusqu'à la fin de saison.
Comment avez-vous fait pour permettre à l'UBB de certainement briser le plafond de verre des phases finales ?
C'est assez simple. Tout se passe souvent là (il se met le doigt sur la tête). Pas seulement, parce que ce serait facile, mais cela part de là. Le groupe a peu évolué et au départ, je leur ai dit que la face du monde n'allait pas changer parce qu'un, deux ou trois membres du staff, ou un, deux ou trois joueurs arrivaient dans l'équipe. Même s'ils sont très bons avec un très bon état d'esprit. Car si les 90 % des mecs qui étaient là l'année dernière n'étaient pas capables de changer, nous n'allions pas y arriver. Cela fait 10 ans que ça dure donc pourquoi cela va changer cette année ? Après, effectivement, ceux qui arrivent, tant les joueurs que le staff, vont amener leur expérience, leur envie, leur façon de faire, etc. Et ce que je constate aujourd'hui, c'est que ces 90 % de mecs ont changé. Ensuite, nous avons amené une organisation de travail, des principes de jeu, une façon de s'entraîner et les résultats viennent d'eux-mêmes. Quand tu as un bon état d'esprit, quand tu travailles dur, quand tu sais ce que tu fais et où tu vas, quand tu as des bons joueurs, c'est plus facile.
Le cadre justement, comment a-t-il été établi ?
Il y a ce que j'appelle la vision. Elle représente ce que nous allons faire de notre saison. C'est répondre à la question aussi con que : « Qu'est-ce que nous voulons gagner ? Comment nous voulons jouer ? Quel est notre état d'esprit ? Etc. » Et ça, c'est construit avec les joueurs. Si je n'ai pas de vision, je ne sais pas où je vais et cela me fait flipper. Quand j'ai une vision, qu'elle est bien faite, je n'ai pas peur de grand-chose. Nous avançons, nous savons que nous allons réussir. Après, tu gagnes, tu perds, c'est la vie sportive mais dans tous les cas, tu sais où tu vas. La vision, elle est définie avec les joueurs et le staff, tous ensemble. Tout au long de notre préparation, nous travaillons là-dessus. Quelle est notre raison d'être ? Quels sont nos objectifs ? Quel est notre système de valeurs ? Quel est notre jeu ? Ce sont les quatre questions fondamentales sur lesquelles nous travaillons sur la pré-saison.
De quelle manière ?
Par des petites réunions dans un premier temps, après un entraînement, après une réunion de jeu. C'est très court, cela dure 15 minutes. C'est du spontané. Tu n'as pas besoin de passer trois heures à copier le copain. Si tu commences à chercher, c'est compliqué. Il y a eu tout ce travail d'effectué, pendant 6, 7 semaines comme je le fais depuis très longtemps. Et après, nous terminons par ce que j'appelle le stage vision où nous votons le projet sportif. Nous sommes environ 70 – 45 joueurs et 25 membres du staff –, et nous votons notre vision, à la majorité. Notre raison d'être, c'est quoi ? Nos objectifs ? Les systèmes de valeurs ? J'en veux quatre et je veux les références qui vont à côté. La solidarité, c'est quoi ? L'engagement, c'est quoi ? Le travail, c'est quoi ? La fierté, c'est quoi ? Tout ça est mis en place avec les joueurs et le staff. Ce n'est pas une vue de l'esprit de Christophe Urios. J'ai besoin de ça, je fais en sorte que mes joueurs comprennent ce que nous voulons faire et après, nous avançons comme ça jusqu'à la fin de la saison, en cherchant toujours à faire progresser le système de valeurs. C'est le stage vision et notre vision, tout simplement. Nous savons où nous allons et comment nous devons le faire. Après, il faut y aller.
Vous dites souvent qu'un projet se fait en fonction des joueurs mais aussi du territoire. Pourquoi ?
Ce n'est peut-être pas commun mais pour moi, c'est tellement simple si vous prenez mon parcours. Tu ne peux pas jouer le rugby à « Oyo » comme tu le joues à Bordeaux. C'est le grand écart. Quand je suis arrivé à « Oyo » (2007-2015, NDLR), je leur ai demandé : « Quelle est la culture du club et son fonctionnement ? » On m'a dit : « Ce sont des grands avants et un buteur. » OK, j'ai fait des avants et j'ai cherché un très bon buteur. Après, cela ne m'empêche pas de faire évoluer, évidemment. À Bordeaux, on m'a dit : « Il faut gagner mais il faut aussi plaire. » Ce n'est pas pareil. À partir de là, je prends en compte mon territoire et le potentiel de mes joueurs. Mais aussi l'identité, la culture de l'équipe. Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai pris un risque énorme en disant qu'il faudrait gagner et plaire parce que je me suis engagé. Je savais que nous étions capables de le faire mais après, il faut y aller...
Quel a été votre raisonnement ?
Je prends en compte le territoire. Les gens à Bordeaux, ils sont comment ? Ils viennent au stade pourquoi ? C'est important. De ça, tu as une définition de ton jeu. Nous avons besoin d'avoir un jeu dynamique, des joueurs spectaculaires parfois. Sinon, les gens ne viennent pas. S'il fait beau, ils partent au Bassin. S'il fait froid, ils vont à la neige et tu ne fais personne. Donc si tu veux avoir cette relation importante avec ton public, il vaut mieux que tu sois capable de pratiquer un rugby qui correspond à ce que les gens viennent chercher au stade, c'est aussi simple que ça. Moi, je veux que mes joueurs partagent cette émotion et que les gens qui viennent au stade la partagent aussi. C'est important. Tu ne viens pas juste pour savoir si tu vas gagner ou si tu vas perdre. Évidemment qu'une partie du public, la plus chevronnée, est comme ça. Il y a des endroits où il faut gagner, où on se fout un peu de la manière. Ici, il faut gagner mais il faut aussi que ton jeu soit dynamique et spectaculaire. Ça, c'est le premier point : prendre en compte ton territoire en sachant qu'il y a de la concurrence avec les Girondins, le hockey, sans compter la région. Je l'ai bien appréhendé. Après, la deuxième chose, c'est d'ouvrir les yeux sur l'effectif que tu as. Et ce n'est pas faire injure à quiconque que de dire que nous avons des joueurs qui sont de grand talent.
On a l'impression que vous n'avez jamais eu un effectif aussi fort.
Vous savez, à Castres, nous avions une équipe qui était très, très forte. Elle n'avait pas le même potentiel ni les mêmes qualités. Mais il y avait des mecs avec un tempérament terrible. D'ailleurs, ils ont failli nous le faire payer ce week-end. Il y avait une grande force collective. Il y avait moins de qualité technique individuelle sûrement, sûrement (il insiste), mais par contre, cela dégageait une force collective terrible, que nous ne sommes pas encore capables d'avoir ici. Cela va venir quand même (sourire). Mais je me dis quand je vois ma ligne de trois-quarts aujourd'hui, qui fait mieux en France ? Je ne dis pas que nous sommes les meilleurs mais que nous sommes parmi les meilleurs, quoi. Autant bien les utiliser, sinon nous sommes quand même un peu cons. Après, il faut le mettre en musique. Et ça, c'est tout ce qui est lié au jeu. Quand je les ai vus, une des premières fois, nous avons parlé avec les leaders et je leur ai dit : « Comment vous jouez ? Qu'est-ce que vous voulez mettre en place ? Etc. »
Qu'en est-il ressorti ?
J'avais mes idées, cela ne tombe évidemment pas de l'arbre. Nous avons vite compris qu'ils voulaient jouer différemment que ce qu'ils jouaient par le passé, et notamment sur la dernière saison, même si j'ai trouvé qu'ils avaient fait du très bon boulot. Cela ne s'est pas bien terminé mais par contre, je pense qu'en début de saison, je n'avais jamais vu une équipe de Bordeaux aussi solide, capable d'être rigoureuse, de travailler. Je ne connaissais pas Bordeaux comme ça et j'ai dit, quand ils nous tapent à Castres en décembre : « Putain, ils vont finir dans les 6 ». Après, ils ont eu du mal à tenir mais j'ai trouvé, sur le début de saison qu'il y avait un embryon de quelque chose.
Comment avez-vous bâti autour ?
Nous sommes partis sur trois épopées. Cela fait partie du territoire et de l'histoire du club par exemple. Celle de 1969, nous avons appelé ça le beau jeu, l'époque de Jean Trillo, champion en pratiquant un jeu magnifique. Après, nous avons parlé de 1991, plutôt les Béglais. Nous n'étions plus dans le beau jeu mais dans l'agressivité, le caractère, le paquet d'avants. Il faut que nous prenions des choses de ça. Après, la dernière épopée pour moi, c'est la montée de 2011 avec Marc Delpoux où ils avaient retrouvé un jeu très très dynamique en faisant chanter Chaban. Ils n'avaient pas été champions mais ils avaient créé cette atmosphère où les gens étaient demandeurs. Nous avons pris un peu de tout ça en faisant une espèce de mixture à nous, en prenant compte le potentiel de nos mecs. Et cela donne ce que nous faisons aujourd'hui.
Vous associez également les supporters, ce qui ne se fait pas trop dans le rugby moderne. Pourquoi ?
J'ai fait 6 rencontres avec eux, comme je faisais à Castres et à « Oyo ». Il me semble que si tu veux définir un projet global, si tu n'intègres pas tes supporters, comment veux-tu partager quelque chose ? Pour moi, cela ne me paraît pas possible. La première des choses, c'est de les rencontrer une première fois avant de démarrer en leur disant : « Voilà ce que nous avons envie de faire. » Que ce soit sur le plan de l'état d'esprit, mais aussi en termes de qualité de travail et de jeu évidemment. Ensuite, tous les cycles, entre 4 et 6 matchs suivant les périodes, je fais ce que j'appelle un bilan étape avec les joueurs. C'est vraiment un point de passage. Qu'il soit état d'esprit, résultats, médical, physique et évidemment rugby. Ce point bilan étape, je le fais aussi avec eux, en synthétisant évidemment. Nous leur expliquons comment nous allons nous projeter, les problèmes que nous rencontrons , les doutes que nous avons mais aussi la confiance que nous trouvons dans ce que nous faisons. Je fais la même chose avec les gens du bureau parce qu'il faut embarquer tout le monde. Et j'ai la faiblesse de penser que c'est bien perçu. Je trouve que quand tu considères les gens, ils te donnent. Et cela a été d'autant plus important qu'ils avaient été tellement déçus en fin de saison dernière qu'il fallait vraiment aller les chercher. C'est pour moi essentiel.
Avez-vous l'impression d'avoir regagné le cœur de vos supporters ?
Je pense oui. Après, ce n'est jamais gagné mais j'ai l'impression que les gens se reconnaissent dans l'équipe, le club, dans le travail qui est fourni et c'est une satisfaction.
Votre feuille de route porte sur quatre ans. Avec un objectif de titre ?
Oui. Quand tu arrives à Bordeaux, c'est compliqué de dire : « Nous allons être champions ». Même si c'est notre rêve absolu à tous. L'idée, c'est d'abord d'arriver à se qualifier. Ce que nous avons fait en Coupe d'Europe, ce qui est déjà exceptionnel, puisque cela n'avait encore jamais été fait. De surcroît de recevoir un quart, c'est quand même un peu la classe. Ensuite, nous sommes plutôt bien partis en championnat, mais rien n'est fait. Et quand tu es qualifié, ce n'est pas fini. Il y a encore une seconde phase où c'est du one shot, où il faut y aller. Oui, l'objectif est d'aller le plus loin possible et de tenter de ramener un titre sur les quatre ans. Le projet sportif a été bâti autour du vin. La première année, c'est le cycle végétatif. La saison prochaine, ce sera la fabrication, après la maturité et la commercialisation. Par contre, si nous pouvons passer de cycle de la vigne à la commercialisation, nous allons le faire (rires).
Vous êtes un homme de défi...
(Il coupe) Ah oui...
Après Oyonnax et Castres, être à l'UBB, avec des moyens que vous n'avez jamais eus auparavant, rajoute-t-il de pression ou est-ce une progression normale ?
C'est une progression normale de mon parcours. Je trouve qu'il me ressemble. Je ne suis pas un mec de talent. J'étais con quand j'étais joueur mais par contre, je suis quelqu'un de défi comme vous l'avez dit. J'aime les choses difficiles. Je suis très, très bien dans les choses difficiles. Vous savez, quand je suis parti à « Oyo » (il souffle), ce n'était pas gagné. Nous avons fait un travail incroyable, incroyable. Et je ne me voyais pas y rester aussi longtemps. Et en même temps, cela ne m'a jamais effrayé de prolonger. Je n'avais pas fini le boulot, je continuais. Quand je suis revenu à Castres (en 2015, NDLR), j'avais un compte à solder. J'étais parti (en 2005), je n'étais pas content. J'avais envie de revenir, le club était au bord de la Pro D2 et ce que nous avons fait en quatre ans, franchement... Nous avons fait du très, très bon boulot avec des mecs incroyables. Même si cela s'est mal terminé, il y avait un groupe incroyable. Ils m'ont fait progresser. Ils m'ont vraiment rendu meilleur entraîneur de rugby, comme à « Oyo ». Mais à Castres, en étant au plus haut niveau, c'est encore plus difficile. C'était un grand défi. Franchement, nous sommes champions en 2018, nous pouvons l'être en 2017, quand nous perdons à Toulon en barrage, nous étions franchement encore meilleurs je crois. Et l'année dernière, si nous ne faisons pas notre fin de saison, je pense que nous aurions été durs à battre en phases finales, parce que nous étions encore meilleurs.
Pourquoi ne pas être resté ?
Quand je décide de quitter Castres au mois de juillet 2018, je n'ai rien en face. Tout le monde me disait : « Oui mais toi tu vas trouver ». Non, les clubs, ils sont « staffés », j'avais que dalle. Je décide de ne pas prolonger parce que je ne me sentais pas de repartir avec Castres. J'avais fait le tour de la question, j'avais envie d'autre chose. C'est aussi simple que ça, il ne faut pas chercher midi à 14 heures. Je suis comme ça. Cela a été une décision très, très dure à prendre parce que familialement, nous étions très bien à Castres. J'étais super bien avec mon staff, dans les relations avec mes joueurs même si cela s'est mal terminé. Mais j'avais besoin d'autre chose et Bordeaux était pour moi le défi qui me plaisait, avec des moyens plus importants, des structures splendides, un club solide, un président qui est un homme de rugby. Je ne comprenais pas pourquoi ils n'y arrivaient pas en fait. Cela m'intéressait de leur faire passer un cap. C'est pour ça que je suis venu à Bordeaux. Vous n'y arrivez pas ? Eh bien nous allons le faire ! Cela ne me met pas plus de pression. Personne ne m'en mettra plus que ce que je suis capable de me mettre, personne. J'ai une grande confiance en ce que nous sommes capables de faire. Mais cela ne veut pas dire que cela va marcher.
La fin à Castres, vous l'avez en travers ?
Oui parce qu'elle est douloureuse. Je ne l'oublierai pas. Pas dans le sens d'être revanchard avec eux. Maintenant, c'est fini pour moi, et surtout depuis le match retour. Mais elle me sert d'expérience. C'était douloureux parce que franchement, nous avons déconné à la fin. Je ne rentrerai pas dans le détail mais je pense que nous étions déjà en barrage et nous avons oublié un truc important et essentiel, c'est de nous qualifier. C'est aussi simple que ça.
N'étiez-vous pas tellement pressés de retrouver les Toulousains pour les battre en phases finales ?
Les battre je ne sais pas mais les retrouver. Surtout quand nous avons perdu chez nous contre eux (20-21, le 27 avril). Cela a été notre leitmotiv. Il faut qu'on les retrouve, il faut qu'on les retrouve, il faut qu'on les retrouve. Et nous avions bien vu qu'en fonction des oppositions, nous allions nous les choper. Sauf que nous avons oublié de nous qualifier. Et je peux vous dire que si nous nous étions qualifiés, je ne sais pas si nous les aurions battus parce qu'ils marchaient quand même sur l'eau, mais je pense que nous ne les aurions pas fait rire.
Vous parlez souvent de laisser une trace. Pourquoi ?
Je pense qu'un entraîneur, plus qu'un palmarès, même si c'est une trace, c'est ça aussi. Je suis un homme de construction. Un bouclier, c'est une forme de trace, c'est essentiel. Mais au-delà de ça, par exemple à « Oyo », il y a désormais un centre d'entraînement que nous avions imaginé, le stade a été transformé. C'est ça aussi un entraîneur. Il doit laisser une empreinte. Comment j'ai fonctionné ? Mes relations avec les jeunes, avec l'école de rugby, un état d'esprit dans la façon de travailler. C'est ça laisser une trace et pour moi, c'est essentiel. Parce qu'après, je considère que le résultat est juste lié à ce que tu mets. Je suis un homme de construction, j'aime construire et quand tu construis, il faut que cela se voie.
Vous travaillez beaucoup...
Je suis un laborieux. Je suis comme ça, j'ai besoin de travailler. Quand je jouais, c'était pareil, je m'entraînais comme un c... Je n'étais pas meilleur que les autres mais j'avais besoin de ça. Je n'étais bien que comme ça. Dans mon travail, c'est pareil. J'ai besoin de travailler plus que les autres. J'ai probablement moins de talent que d'autres pour faire les choses, je suis incapable d'anticiper si ce n'est pas préparé mais par contre, je suis très à l'aise s'il faut s'adapter quand j'ai bien préparé les choses. Donc je travaille.
Vous avez pris Oyonnax en Pro D2 pour l'emmener aux phases finales du Top 14 avec une qualification européenne, vous avez décroché un Brennus avec le CO mais on a l'impression, à travers certaines de vos déclarations (1), que vous vous sentez sous-estimé dans le monde du rugby malgré votre palmarès. Est-ce le cas ?
Pas du tout. Je ne suis pas aigri. Je n'aurais jamais pensé arriver là où je suis arrivé. Je suis un homme de la terre, de la vigne. Je ne suis pas du tout jaloux et c'est mal me connaître de penser ça. Après, je crois beaucoup qu'on a ce qu'on mérite. Je ne suis pas un mec de médias. Je suis comme je suis, je ne joue pas un rôle même si certains peuvent le penser. Je dis les choses vraies, telles que je les ressens. Parfois je me trompe, c'est comme ça. Après, j'ai des fois besoin de remettre les pendules à l'heure parce que j'ai tellement entendu de saloperies sur ma façon de fonctionner sur mon rugby que de temps en temps, cela fait du bien de dire : « Oh, les gars, regardez ce que nous faisons ! » Quand j'ai dit, et encore une fois, je mesure le risque que j'ai pris, « à Bordeaux il faudra gagner et plaire », nous faisons ça. Les gars, vous m'avez dit que j'étais un entraîneur restrictif, de défense, qui ne faisait pas progresser les joueurs, mais c'est tout le contraire finalement. Donc je vous montre que je suis capable de le faire.
Que pensez-vous des étiquettes données aux entraîneurs ?
Cela me rend fou qu'on te pose une étiquette. Lui c'est un entraîneur offensif, lui c'est un entraîneur défensif, lui c'est un entraîneur meneur d'hommes. Je considère qu'en Top 14, si tu ne connais pas le jeu, tu ne peux pas entraîner ou alors cela ne dure pas longtemps. Nous sommes tous des techniciens, tous. J'adore le rugby, c'est ma passion, j'aime entraîner, partager avec eux sur le jeu, je le fais tout le temps. C'est toujours moi qui impulse les choses mais ce qui m'intéresse le plus, ce n'est pas le rugby. C'est pour ça que de temps en temps, c'est bien de remettre les pendules à l'heure et cela me fait du bien. Parfois, c'est maladroit mais je m'en fous. C'est mon éducation. J'ai tellement été sur la retenue pendant très longtemps, à me demander ce qu'on allait penser de moi, qu'aujourd'hui, je n'en ai rien à f..., rien ! J'ai une forme de maturité de ce que je fais, je me sens bien dans ce que je fais, je me sens bien dans la façon dont je suis et je dis les choses. Alors je sais qu'on m'attendra parfois au tournant mais ce n'est pas grave. Et la remarque que je fais sur l'équipe de France (sur l'emballement général autour de son renouveau, NDLR), ce n'est en aucun cas une critique. C'est juste que cela m'a fait marrer. Je trouve que ce qui est fait aujourd'hui, c'est très bien. Il y a une dynamique qui s'est installée, des jeunes incroyables, c'est super bien. Mais ils ont commencé à bâtir par ce que nous avons fait nous à Castres, c’est-à-dire un état d'esprit, des mecs qui s'y filent, qui défendent dur. Chaque fois que j'entends parler le staff, c'est « 0 ballon facile ». Et nous quand nous faisions ça, nous étions les emmerdeurs, les chiants, les pénibles, les mauvais joueurs, les tricheurs. Et là on s'extasie parce que l'équipe de France a gagné trois matchs. Encore une fois, il faut regarder un peu en face ce qui se passe (rires).
Le propre d'un bon manager n'est-il pas finalement de tirer le meilleur du groupe qu'il a à sa disposition ?
C'est ce que je pense. Et aussi de faire en sorte que ce que tu fais corresponde à l'endroit où tu vis. Tu ne peux pas faire le rugby au Stade Français comme tu pourrais le faire à Toulon. Pour moi, c'est impensable, impensable. Pour moi, c'est un problème de compétences. Après, chacun fait bien ce qu'il veut. Tu peux ne pas te faire chier, tu as un carnet, tu le commences au début de ta carrière, tu le finis à la fin. Moi, ce n'est pas comme ça que je vois mon rôle.
Vos cahiers, vous les jetez vraiment tous les ans ?
Tout le temps. Vous voyez, c'est là (il se tourne vers son bureau et nous montre la pile de documents). C'est tout ce que nous avons fait depuis le début de la saison. Quand ce sera fini, je prendrai une poubelle et je les jetterai.
(1) : « C'est une dédicace à tous les incompétents du rugby qui pensaient que je ne savais pas jouer au rugby », le 30 novembre après le succès 34-30 au Racing.
Recueilli par Matthieu Gherardi
Christophe Urios : « Vous n'y arrivez pas ? Eh bien nous allons le faire ! »
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Avant l'arrêt du championnat lié au coronavirus, le manager de Bordeaux-Bègles, leader incontesté de l'exercice, nous avait reçus en Gironde. Entretien.
Bègles, début mars. Alors que la France n'a pas encore pris conscience de l'ampleur de la crise sanitaire qui l'attend, le Tournoi des VI Nations est censé accaparer les deux prochains week-ends pour rendre son verdict, permettant au Top 14 de marquer une pause – elle devait durer 15 jours... – après une 17e journée qui vient de voir Bordeaux-Bègles aligner face à Castres, dans la douleur, un 13e succès cette saison (26-24).
De quoi permettre à l'UBB de caracoler en tête avec 61 points – Toulouse lors de sa saison record l'an passé, en avait 62 –, avec 8 points d'avance sur Lyon, son dauphin, 15 sur le Racing 92, 3e, et 21 sur le Stade Toulousain, 7e et premier non qualifiable. Un parcours de rêve pour Christophe Urios, débarqué quelques mois plus tôt de Castres, après un échec dans la défense du Brennus (7e), pour prendre les commandes d'une équipe qui a toujours vu les phases finales se refuser à elle depuis sa remontée dans l'élite en 2011.
Ce jeudi-là, après une matinée consacrée aux Bacchus, épreuves de cohésion que les Castrais ont connu pendant quatre ans sous le nom d'Olympiades, l'ancien manager du CO nous avait donné rendez-vous à 14 heures au Ceva Campus Moga, balayé par de violentes bourrasques de vent.
Un centre d'entraînement ultra-moderne de 2000 m² livré il y a 18 mois et bâti au bout d'un en-but de l'historique enceinte béglaise, dont les tribunes latérales et le terrain enherbé ont été conservés. Après une visite guidée des lieux, l'ancien talonneur s'est livré dans son bureau pendant plus d'une heure sur le début de son aventure girondine.
Encore loin d'imaginer l'impact qu'allait avoir le Covid-19 sur la fin de saison, il nous avait confié « l'ambition » que générait la présence de son équipe sur les deux tableaux – réception d'Edimbourg en quart de finale du Challenge européen – et sa foi dans la capacité de son effectif « à bien gérer » la chose malgré son « manque d'expérience ». « La vie des gens est plus importante que le reste », nous a-t-il dit vendredi lorsque nous l'avons recontacté, néanmoins « convaincu que cela va reprendre ». « Pour moi, ce n'est pas possible autrement. Nous avons quand même fait les 3/4 du championnat. On ne peut pas l'effacer, ce n'est pas possible, même si j'entends et comprends tout. »
Auriez-vous imaginé pareil parcours à votre arrivée ?
C'est assez rare qu'il y ait autant d'écart sur une saison quand même. Même par rapport au troisième, c'est incroyable. Je ne l'avais pas imaginé comme ça évidemment. Quand j'ai rencontré les joueurs la première fois, le 25 mai, ils sortaient de leur terrible défaite à La Rochelle (12-81) et moi de cette fin de saison avec Castres. Nous étions, eux et moi, un peu K.-O. Mais très vite, j'ai senti que les mecs étaient revanchards. C'était vraiment dur. J'ai vraiment senti cette espèce de cassure avec les supporters, que le groupe en avait plein le c... . L'idée, c'était de dire : « Bon, nous sommes deux malades, nous n'allons pas passer pour des pitres deux ans d'affilée. »
Comment s'est passée la reprise ?
Quand nous avons réattaqué le 1er juillet, j'ai trouvé cette dynamique. Il n'y a pas eu de phase d'observation entre staff et joueurs. Il y a eu une espèce de confiance mutuelle très rapide, cela a matché vite. De là à penser que nous allions être premiers, bien sûr que non. Mais il me semblait que nous étions capables de faire un très, très bon début de championnat. Je savais que c'était une année perturbée par la Coupe du monde, que nous pouvions avoir une opportunité par rapport à d'autres équipes. Nous avions un calendrier qui était somme toute casse-gueule mais si nous le maîtrisions bien, nous pouvions bien décoller avec deux réceptions, Toulouse puis Toulon, ce déplacement à Castres, cette réception du Stade Français. Dans ma petite tête, je me disais : « Si nous passons Toulouse – et je savais, pour plein de raisons, que cette équipe allait tout faire pour nous battre –, nous pouvons décoller. » Et c'est ce qui s'est passé. Après la première coupure, nous sommes repartis de la même façon. Nous avons pris confiance, les joueurs se sont révélés, rebellés, il y a eu une vraie adhésion. Je me suis aperçu très vite qu'il y avait de l'envie de faire des choses et de ne plus passer pour des cons. Après, nous sommes en mars...
Qu'avez-vous mis en place pour en arriver là ?
La première fois que je les ai vus, je leur ai demandé : « Pourquoi il se passe ça à Bordeaux ? » J'avais mis un départ de gare où tout le monde est au même niveau ; après, il y avait un train, celui de l'UBB, qui était un peu en retard ; un autre encore plus en retard puis cela se cassait la gueule. Donc pourquoi ? Une des phrases qui est ressortie, et ce n'est pas moi qui le dit mais les joueurs, c'est : « Un monde entre ce que l'on dit et ce que l'on fait. » Pour moi, ce n'est pas acceptable. C'était un problème d'attitude, de caractère. Nous avons travaillé sur notre raison d'être. Elle nous a permis de gommer tout ça. L'idée, c'est de la garder jusqu'à la fin de saison.
Comment avez-vous fait pour permettre à l'UBB de certainement briser le plafond de verre des phases finales ?
C'est assez simple. Tout se passe souvent là (il se met le doigt sur la tête). Pas seulement, parce que ce serait facile, mais cela part de là. Le groupe a peu évolué et au départ, je leur ai dit que la face du monde n'allait pas changer parce qu'un, deux ou trois membres du staff, ou un, deux ou trois joueurs arrivaient dans l'équipe. Même s'ils sont très bons avec un très bon état d'esprit. Car si les 90 % des mecs qui étaient là l'année dernière n'étaient pas capables de changer, nous n'allions pas y arriver. Cela fait 10 ans que ça dure donc pourquoi cela va changer cette année ? Après, effectivement, ceux qui arrivent, tant les joueurs que le staff, vont amener leur expérience, leur envie, leur façon de faire, etc. Et ce que je constate aujourd'hui, c'est que ces 90 % de mecs ont changé. Ensuite, nous avons amené une organisation de travail, des principes de jeu, une façon de s'entraîner et les résultats viennent d'eux-mêmes. Quand tu as un bon état d'esprit, quand tu travailles dur, quand tu sais ce que tu fais et où tu vas, quand tu as des bons joueurs, c'est plus facile.
Le cadre justement, comment a-t-il été établi ?
Il y a ce que j'appelle la vision. Elle représente ce que nous allons faire de notre saison. C'est répondre à la question aussi con que : « Qu'est-ce que nous voulons gagner ? Comment nous voulons jouer ? Quel est notre état d'esprit ? Etc. » Et ça, c'est construit avec les joueurs. Si je n'ai pas de vision, je ne sais pas où je vais et cela me fait flipper. Quand j'ai une vision, qu'elle est bien faite, je n'ai pas peur de grand-chose. Nous avançons, nous savons que nous allons réussir. Après, tu gagnes, tu perds, c'est la vie sportive mais dans tous les cas, tu sais où tu vas. La vision, elle est définie avec les joueurs et le staff, tous ensemble. Tout au long de notre préparation, nous travaillons là-dessus. Quelle est notre raison d'être ? Quels sont nos objectifs ? Quel est notre système de valeurs ? Quel est notre jeu ? Ce sont les quatre questions fondamentales sur lesquelles nous travaillons sur la pré-saison.
De quelle manière ?
Par des petites réunions dans un premier temps, après un entraînement, après une réunion de jeu. C'est très court, cela dure 15 minutes. C'est du spontané. Tu n'as pas besoin de passer trois heures à copier le copain. Si tu commences à chercher, c'est compliqué. Il y a eu tout ce travail d'effectué, pendant 6, 7 semaines comme je le fais depuis très longtemps. Et après, nous terminons par ce que j'appelle le stage vision où nous votons le projet sportif. Nous sommes environ 70 – 45 joueurs et 25 membres du staff –, et nous votons notre vision, à la majorité. Notre raison d'être, c'est quoi ? Nos objectifs ? Les systèmes de valeurs ? J'en veux quatre et je veux les références qui vont à côté. La solidarité, c'est quoi ? L'engagement, c'est quoi ? Le travail, c'est quoi ? La fierté, c'est quoi ? Tout ça est mis en place avec les joueurs et le staff. Ce n'est pas une vue de l'esprit de Christophe Urios. J'ai besoin de ça, je fais en sorte que mes joueurs comprennent ce que nous voulons faire et après, nous avançons comme ça jusqu'à la fin de la saison, en cherchant toujours à faire progresser le système de valeurs. C'est le stage vision et notre vision, tout simplement. Nous savons où nous allons et comment nous devons le faire. Après, il faut y aller.
Vous dites souvent qu'un projet se fait en fonction des joueurs mais aussi du territoire. Pourquoi ?
Ce n'est peut-être pas commun mais pour moi, c'est tellement simple si vous prenez mon parcours. Tu ne peux pas jouer le rugby à « Oyo » comme tu le joues à Bordeaux. C'est le grand écart. Quand je suis arrivé à « Oyo » (2007-2015, NDLR), je leur ai demandé : « Quelle est la culture du club et son fonctionnement ? » On m'a dit : « Ce sont des grands avants et un buteur. » OK, j'ai fait des avants et j'ai cherché un très bon buteur. Après, cela ne m'empêche pas de faire évoluer, évidemment. À Bordeaux, on m'a dit : « Il faut gagner mais il faut aussi plaire. » Ce n'est pas pareil. À partir de là, je prends en compte mon territoire et le potentiel de mes joueurs. Mais aussi l'identité, la culture de l'équipe. Aujourd'hui, je me rends compte que j'ai pris un risque énorme en disant qu'il faudrait gagner et plaire parce que je me suis engagé. Je savais que nous étions capables de le faire mais après, il faut y aller...
Quel a été votre raisonnement ?
Je prends en compte le territoire. Les gens à Bordeaux, ils sont comment ? Ils viennent au stade pourquoi ? C'est important. De ça, tu as une définition de ton jeu. Nous avons besoin d'avoir un jeu dynamique, des joueurs spectaculaires parfois. Sinon, les gens ne viennent pas. S'il fait beau, ils partent au Bassin. S'il fait froid, ils vont à la neige et tu ne fais personne. Donc si tu veux avoir cette relation importante avec ton public, il vaut mieux que tu sois capable de pratiquer un rugby qui correspond à ce que les gens viennent chercher au stade, c'est aussi simple que ça. Moi, je veux que mes joueurs partagent cette émotion et que les gens qui viennent au stade la partagent aussi. C'est important. Tu ne viens pas juste pour savoir si tu vas gagner ou si tu vas perdre. Évidemment qu'une partie du public, la plus chevronnée, est comme ça. Il y a des endroits où il faut gagner, où on se fout un peu de la manière. Ici, il faut gagner mais il faut aussi que ton jeu soit dynamique et spectaculaire. Ça, c'est le premier point : prendre en compte ton territoire en sachant qu'il y a de la concurrence avec les Girondins, le hockey, sans compter la région. Je l'ai bien appréhendé. Après, la deuxième chose, c'est d'ouvrir les yeux sur l'effectif que tu as. Et ce n'est pas faire injure à quiconque que de dire que nous avons des joueurs qui sont de grand talent.
On a l'impression que vous n'avez jamais eu un effectif aussi fort.
Vous savez, à Castres, nous avions une équipe qui était très, très forte. Elle n'avait pas le même potentiel ni les mêmes qualités. Mais il y avait des mecs avec un tempérament terrible. D'ailleurs, ils ont failli nous le faire payer ce week-end. Il y avait une grande force collective. Il y avait moins de qualité technique individuelle sûrement, sûrement (il insiste), mais par contre, cela dégageait une force collective terrible, que nous ne sommes pas encore capables d'avoir ici. Cela va venir quand même (sourire). Mais je me dis quand je vois ma ligne de trois-quarts aujourd'hui, qui fait mieux en France ? Je ne dis pas que nous sommes les meilleurs mais que nous sommes parmi les meilleurs, quoi. Autant bien les utiliser, sinon nous sommes quand même un peu cons. Après, il faut le mettre en musique. Et ça, c'est tout ce qui est lié au jeu. Quand je les ai vus, une des premières fois, nous avons parlé avec les leaders et je leur ai dit : « Comment vous jouez ? Qu'est-ce que vous voulez mettre en place ? Etc. »
Qu'en est-il ressorti ?
J'avais mes idées, cela ne tombe évidemment pas de l'arbre. Nous avons vite compris qu'ils voulaient jouer différemment que ce qu'ils jouaient par le passé, et notamment sur la dernière saison, même si j'ai trouvé qu'ils avaient fait du très bon boulot. Cela ne s'est pas bien terminé mais par contre, je pense qu'en début de saison, je n'avais jamais vu une équipe de Bordeaux aussi solide, capable d'être rigoureuse, de travailler. Je ne connaissais pas Bordeaux comme ça et j'ai dit, quand ils nous tapent à Castres en décembre : « Putain, ils vont finir dans les 6 ». Après, ils ont eu du mal à tenir mais j'ai trouvé, sur le début de saison qu'il y avait un embryon de quelque chose.
Comment avez-vous bâti autour ?
Nous sommes partis sur trois épopées. Cela fait partie du territoire et de l'histoire du club par exemple. Celle de 1969, nous avons appelé ça le beau jeu, l'époque de Jean Trillo, champion en pratiquant un jeu magnifique. Après, nous avons parlé de 1991, plutôt les Béglais. Nous n'étions plus dans le beau jeu mais dans l'agressivité, le caractère, le paquet d'avants. Il faut que nous prenions des choses de ça. Après, la dernière épopée pour moi, c'est la montée de 2011 avec Marc Delpoux où ils avaient retrouvé un jeu très très dynamique en faisant chanter Chaban. Ils n'avaient pas été champions mais ils avaient créé cette atmosphère où les gens étaient demandeurs. Nous avons pris un peu de tout ça en faisant une espèce de mixture à nous, en prenant compte le potentiel de nos mecs. Et cela donne ce que nous faisons aujourd'hui.
Vous associez également les supporters, ce qui ne se fait pas trop dans le rugby moderne. Pourquoi ?
J'ai fait 6 rencontres avec eux, comme je faisais à Castres et à « Oyo ». Il me semble que si tu veux définir un projet global, si tu n'intègres pas tes supporters, comment veux-tu partager quelque chose ? Pour moi, cela ne me paraît pas possible. La première des choses, c'est de les rencontrer une première fois avant de démarrer en leur disant : « Voilà ce que nous avons envie de faire. » Que ce soit sur le plan de l'état d'esprit, mais aussi en termes de qualité de travail et de jeu évidemment. Ensuite, tous les cycles, entre 4 et 6 matchs suivant les périodes, je fais ce que j'appelle un bilan étape avec les joueurs. C'est vraiment un point de passage. Qu'il soit état d'esprit, résultats, médical, physique et évidemment rugby. Ce point bilan étape, je le fais aussi avec eux, en synthétisant évidemment. Nous leur expliquons comment nous allons nous projeter, les problèmes que nous rencontrons , les doutes que nous avons mais aussi la confiance que nous trouvons dans ce que nous faisons. Je fais la même chose avec les gens du bureau parce qu'il faut embarquer tout le monde. Et j'ai la faiblesse de penser que c'est bien perçu. Je trouve que quand tu considères les gens, ils te donnent. Et cela a été d'autant plus important qu'ils avaient été tellement déçus en fin de saison dernière qu'il fallait vraiment aller les chercher. C'est pour moi essentiel.
Avez-vous l'impression d'avoir regagné le cœur de vos supporters ?
Je pense oui. Après, ce n'est jamais gagné mais j'ai l'impression que les gens se reconnaissent dans l'équipe, le club, dans le travail qui est fourni et c'est une satisfaction.
Votre feuille de route porte sur quatre ans. Avec un objectif de titre ?
Oui. Quand tu arrives à Bordeaux, c'est compliqué de dire : « Nous allons être champions ». Même si c'est notre rêve absolu à tous. L'idée, c'est d'abord d'arriver à se qualifier. Ce que nous avons fait en Coupe d'Europe, ce qui est déjà exceptionnel, puisque cela n'avait encore jamais été fait. De surcroît de recevoir un quart, c'est quand même un peu la classe. Ensuite, nous sommes plutôt bien partis en championnat, mais rien n'est fait. Et quand tu es qualifié, ce n'est pas fini. Il y a encore une seconde phase où c'est du one shot, où il faut y aller. Oui, l'objectif est d'aller le plus loin possible et de tenter de ramener un titre sur les quatre ans. Le projet sportif a été bâti autour du vin. La première année, c'est le cycle végétatif. La saison prochaine, ce sera la fabrication, après la maturité et la commercialisation. Par contre, si nous pouvons passer de cycle de la vigne à la commercialisation, nous allons le faire (rires).
Vous êtes un homme de défi...
(Il coupe) Ah oui...
Après Oyonnax et Castres, être à l'UBB, avec des moyens que vous n'avez jamais eus auparavant, rajoute-t-il de pression ou est-ce une progression normale ?
C'est une progression normale de mon parcours. Je trouve qu'il me ressemble. Je ne suis pas un mec de talent. J'étais con quand j'étais joueur mais par contre, je suis quelqu'un de défi comme vous l'avez dit. J'aime les choses difficiles. Je suis très, très bien dans les choses difficiles. Vous savez, quand je suis parti à « Oyo » (il souffle), ce n'était pas gagné. Nous avons fait un travail incroyable, incroyable. Et je ne me voyais pas y rester aussi longtemps. Et en même temps, cela ne m'a jamais effrayé de prolonger. Je n'avais pas fini le boulot, je continuais. Quand je suis revenu à Castres (en 2015, NDLR), j'avais un compte à solder. J'étais parti (en 2005), je n'étais pas content. J'avais envie de revenir, le club était au bord de la Pro D2 et ce que nous avons fait en quatre ans, franchement... Nous avons fait du très, très bon boulot avec des mecs incroyables. Même si cela s'est mal terminé, il y avait un groupe incroyable. Ils m'ont fait progresser. Ils m'ont vraiment rendu meilleur entraîneur de rugby, comme à « Oyo ». Mais à Castres, en étant au plus haut niveau, c'est encore plus difficile. C'était un grand défi. Franchement, nous sommes champions en 2018, nous pouvons l'être en 2017, quand nous perdons à Toulon en barrage, nous étions franchement encore meilleurs je crois. Et l'année dernière, si nous ne faisons pas notre fin de saison, je pense que nous aurions été durs à battre en phases finales, parce que nous étions encore meilleurs.
Pourquoi ne pas être resté ?
Quand je décide de quitter Castres au mois de juillet 2018, je n'ai rien en face. Tout le monde me disait : « Oui mais toi tu vas trouver ». Non, les clubs, ils sont « staffés », j'avais que dalle. Je décide de ne pas prolonger parce que je ne me sentais pas de repartir avec Castres. J'avais fait le tour de la question, j'avais envie d'autre chose. C'est aussi simple que ça, il ne faut pas chercher midi à 14 heures. Je suis comme ça. Cela a été une décision très, très dure à prendre parce que familialement, nous étions très bien à Castres. J'étais super bien avec mon staff, dans les relations avec mes joueurs même si cela s'est mal terminé. Mais j'avais besoin d'autre chose et Bordeaux était pour moi le défi qui me plaisait, avec des moyens plus importants, des structures splendides, un club solide, un président qui est un homme de rugby. Je ne comprenais pas pourquoi ils n'y arrivaient pas en fait. Cela m'intéressait de leur faire passer un cap. C'est pour ça que je suis venu à Bordeaux. Vous n'y arrivez pas ? Eh bien nous allons le faire ! Cela ne me met pas plus de pression. Personne ne m'en mettra plus que ce que je suis capable de me mettre, personne. J'ai une grande confiance en ce que nous sommes capables de faire. Mais cela ne veut pas dire que cela va marcher.
La fin à Castres, vous l'avez en travers ?
Oui parce qu'elle est douloureuse. Je ne l'oublierai pas. Pas dans le sens d'être revanchard avec eux. Maintenant, c'est fini pour moi, et surtout depuis le match retour. Mais elle me sert d'expérience. C'était douloureux parce que franchement, nous avons déconné à la fin. Je ne rentrerai pas dans le détail mais je pense que nous étions déjà en barrage et nous avons oublié un truc important et essentiel, c'est de nous qualifier. C'est aussi simple que ça.
N'étiez-vous pas tellement pressés de retrouver les Toulousains pour les battre en phases finales ?
Les battre je ne sais pas mais les retrouver. Surtout quand nous avons perdu chez nous contre eux (20-21, le 27 avril). Cela a été notre leitmotiv. Il faut qu'on les retrouve, il faut qu'on les retrouve, il faut qu'on les retrouve. Et nous avions bien vu qu'en fonction des oppositions, nous allions nous les choper. Sauf que nous avons oublié de nous qualifier. Et je peux vous dire que si nous nous étions qualifiés, je ne sais pas si nous les aurions battus parce qu'ils marchaient quand même sur l'eau, mais je pense que nous ne les aurions pas fait rire.
Vous parlez souvent de laisser une trace. Pourquoi ?
Je pense qu'un entraîneur, plus qu'un palmarès, même si c'est une trace, c'est ça aussi. Je suis un homme de construction. Un bouclier, c'est une forme de trace, c'est essentiel. Mais au-delà de ça, par exemple à « Oyo », il y a désormais un centre d'entraînement que nous avions imaginé, le stade a été transformé. C'est ça aussi un entraîneur. Il doit laisser une empreinte. Comment j'ai fonctionné ? Mes relations avec les jeunes, avec l'école de rugby, un état d'esprit dans la façon de travailler. C'est ça laisser une trace et pour moi, c'est essentiel. Parce qu'après, je considère que le résultat est juste lié à ce que tu mets. Je suis un homme de construction, j'aime construire et quand tu construis, il faut que cela se voie.
Vous travaillez beaucoup...
Je suis un laborieux. Je suis comme ça, j'ai besoin de travailler. Quand je jouais, c'était pareil, je m'entraînais comme un c... Je n'étais pas meilleur que les autres mais j'avais besoin de ça. Je n'étais bien que comme ça. Dans mon travail, c'est pareil. J'ai besoin de travailler plus que les autres. J'ai probablement moins de talent que d'autres pour faire les choses, je suis incapable d'anticiper si ce n'est pas préparé mais par contre, je suis très à l'aise s'il faut s'adapter quand j'ai bien préparé les choses. Donc je travaille.
Vous avez pris Oyonnax en Pro D2 pour l'emmener aux phases finales du Top 14 avec une qualification européenne, vous avez décroché un Brennus avec le CO mais on a l'impression, à travers certaines de vos déclarations (1), que vous vous sentez sous-estimé dans le monde du rugby malgré votre palmarès. Est-ce le cas ?
Pas du tout. Je ne suis pas aigri. Je n'aurais jamais pensé arriver là où je suis arrivé. Je suis un homme de la terre, de la vigne. Je ne suis pas du tout jaloux et c'est mal me connaître de penser ça. Après, je crois beaucoup qu'on a ce qu'on mérite. Je ne suis pas un mec de médias. Je suis comme je suis, je ne joue pas un rôle même si certains peuvent le penser. Je dis les choses vraies, telles que je les ressens. Parfois je me trompe, c'est comme ça. Après, j'ai des fois besoin de remettre les pendules à l'heure parce que j'ai tellement entendu de saloperies sur ma façon de fonctionner sur mon rugby que de temps en temps, cela fait du bien de dire : « Oh, les gars, regardez ce que nous faisons ! » Quand j'ai dit, et encore une fois, je mesure le risque que j'ai pris, « à Bordeaux il faudra gagner et plaire », nous faisons ça. Les gars, vous m'avez dit que j'étais un entraîneur restrictif, de défense, qui ne faisait pas progresser les joueurs, mais c'est tout le contraire finalement. Donc je vous montre que je suis capable de le faire.
Que pensez-vous des étiquettes données aux entraîneurs ?
Cela me rend fou qu'on te pose une étiquette. Lui c'est un entraîneur offensif, lui c'est un entraîneur défensif, lui c'est un entraîneur meneur d'hommes. Je considère qu'en Top 14, si tu ne connais pas le jeu, tu ne peux pas entraîner ou alors cela ne dure pas longtemps. Nous sommes tous des techniciens, tous. J'adore le rugby, c'est ma passion, j'aime entraîner, partager avec eux sur le jeu, je le fais tout le temps. C'est toujours moi qui impulse les choses mais ce qui m'intéresse le plus, ce n'est pas le rugby. C'est pour ça que de temps en temps, c'est bien de remettre les pendules à l'heure et cela me fait du bien. Parfois, c'est maladroit mais je m'en fous. C'est mon éducation. J'ai tellement été sur la retenue pendant très longtemps, à me demander ce qu'on allait penser de moi, qu'aujourd'hui, je n'en ai rien à f..., rien ! J'ai une forme de maturité de ce que je fais, je me sens bien dans ce que je fais, je me sens bien dans la façon dont je suis et je dis les choses. Alors je sais qu'on m'attendra parfois au tournant mais ce n'est pas grave. Et la remarque que je fais sur l'équipe de France (sur l'emballement général autour de son renouveau, NDLR), ce n'est en aucun cas une critique. C'est juste que cela m'a fait marrer. Je trouve que ce qui est fait aujourd'hui, c'est très bien. Il y a une dynamique qui s'est installée, des jeunes incroyables, c'est super bien. Mais ils ont commencé à bâtir par ce que nous avons fait nous à Castres, c’est-à-dire un état d'esprit, des mecs qui s'y filent, qui défendent dur. Chaque fois que j'entends parler le staff, c'est « 0 ballon facile ». Et nous quand nous faisions ça, nous étions les emmerdeurs, les chiants, les pénibles, les mauvais joueurs, les tricheurs. Et là on s'extasie parce que l'équipe de France a gagné trois matchs. Encore une fois, il faut regarder un peu en face ce qui se passe (rires).
Le propre d'un bon manager n'est-il pas finalement de tirer le meilleur du groupe qu'il a à sa disposition ?
C'est ce que je pense. Et aussi de faire en sorte que ce que tu fais corresponde à l'endroit où tu vis. Tu ne peux pas faire le rugby au Stade Français comme tu pourrais le faire à Toulon. Pour moi, c'est impensable, impensable. Pour moi, c'est un problème de compétences. Après, chacun fait bien ce qu'il veut. Tu peux ne pas te faire chier, tu as un carnet, tu le commences au début de ta carrière, tu le finis à la fin. Moi, ce n'est pas comme ça que je vois mon rôle.
Vos cahiers, vous les jetez vraiment tous les ans ?
Tout le temps. Vous voyez, c'est là (il se tourne vers son bureau et nous montre la pile de documents). C'est tout ce que nous avons fait depuis le début de la saison. Quand ce sera fini, je prendrai une poubelle et je les jetterai.
(1) : « C'est une dédicace à tous les incompétents du rugby qui pensaient que je ne savais pas jouer au rugby », le 30 novembre après le succès 34-30 au Racing.
Recueilli par Matthieu Gherardi
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
Je n'avais pas lu cet interview (Merci Sclap au passage). J'espère qu'on pourra traverser cette crise sanitaire au plus vite car cet homme et tout son groupe mérite de connaître quelque chose de grand en cette fin de saison, et si ça sera pas cette saison avec cette période de crise, ça sera les prochaines saisons. Tout le boulot effectué depuis juillet dernier, les émotions ressentis à domicile comme à l'extérieur, d'enfin être une équipe craint, rien que pour ça Mr Urios merci pour tout. Certes le rugby est sur un plan secondaire en ce moment mais que ces émotions me manquent... On serait à quasi 10 jours d'un quart de finale historique, poussé par un Chaban en fusion. J'ai mal pour ce groupe mais ils reviendront plus fort !
FrenchKick- J'aime l'Union à la folie
- Nombre de messages : 2834
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 07/07/2015
Humeur : Tant que l'ubb gagne tout va bien :)
Re: Staff 2019-2020
_________________
« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
- Nombre de messages : 49925
Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Staff 2019-2020
_________________
Tombé tout jaune dans le rugby.
Clear eyes, full hearts, can't lose!
Allez UBB
Re: Staff 2019-2020
https://sport24.lefigaro.fr/rugby/top-14/fil-info/urios-repond-a-boudjellal-je-n-ai-aucune-lecon-de-vie-a-recevoir-de-qui-que-ce-soit-997937
marchal- Centre de presse
- Nombre de messages : 6386
Localisation : bordeaux
Date d'inscription : 12/06/2013
Page 12 sur 12 • 1, 2, 3 ... 10, 11, 12
Sujets similaires
» Staff 2020-2021
» Staff 2018-2019
» Objectifs 2019-2020
» Infirmerie 2019-2020
» Prolongations, Signatures, Départs pour 2019/2020 ???
» Staff 2018-2019
» Objectifs 2019-2020
» Infirmerie 2019-2020
» Prolongations, Signatures, Départs pour 2019/2020 ???
AllezUnion.com, Forum des supporters de l'Union Bordeaux Bègles - Rugby :: Union Bordeaux Bègles :: Côté tribune ... des sélectionneurs
Page 12 sur 12
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum