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XV de France féminin
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Re: XV de France féminin
Romane Ménager forfait pour le rassemblement des Bleues, Téani Feleu appelée
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Romane-menager-forfait-pour-le-rassemblement-des-bleues-teani-feleu-appelee/1386138
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Re: XV de France féminin
https://twitter.com/francerugby/status/1636438658268971016?s=61&t=rsjujGWE_4Tp-YLu87EwkQ
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: XV de France féminin
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: XV de France féminin
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Gaelle-hermet-ancienne-capitaine-des-bleues-avant-le-debut-du-tournoi-des-6-nations-tout-est-remis-a-zero/1387623
Gaëlle Hermet, ancienne capitaine des Bleues, avant le début du Tournoi des 6 Nations : « Tout est remis à zéro »
Capitaine des Bleues ces cinq dernières années, la troisième-ligne toulousaine n'a pas été reconduite dans ses fonctions par le duo de sélectionneurs Mignot-Ortiz. Alors que le Tournoi démarre dimanche en Italie, elle livre ses sentiments.
Adrien Corée
L'après Coupe du monde
Troisièmes du Mondial néo-zélandais, Gaëlle Hermet et les Bleues ont vécu une compétition difficile en coulisses, sur fond de crispation entre le groupe et l'ancien sélectionneur Thomas Darracq.
« Après la Coupe du monde, beaucoup d'émotions se sont mélangées. On voulait bien finir ce chapitre car plusieurs filles arrêtaient (Sansus, N'Diaye, Ferer, Mayans). Il y avait de la tristesse de les voir partir. Ce Mondial a été difficile à vivre dans un contexte que l'on connaît avec l'ancien manager. Il y avait une fracture, c'était très compliqué de coopérer, de construire ensemble. Personnellement, quand je suis rentrée chez moi, j'avais besoin de couper avec le rugby. J'étais très contente de retrouver mon club, mes coéquipières. Ça m'a fait beaucoup de bien de sentir un autre climat, une autre ambiance.
J'avais besoin de retrouver de la stabilité, des choses saines, un certain équilibre. Ce changement de staff, c'est ce qu'on attendait, parce que ça ne s'était pas très bien passé avec Thomas et on ne pouvait pas continuer comme ça, on avait vraiment besoin de renouvellement. Avec la nomination de Gaëlle (Mignot) et David (Ortiz), on repart sur des bases plus saines avec une reconstruction de l'identité de l'équipe, en tirant les enseignements de ce qui s'est passé à la Coupe du monde. J'ai assimilé, encaissé et digéré tout ça.
La perte du capitanat
Dès le mois de janvier, le duo Mignot-Ortiz a fait savoir à Gaëlle Hermet qu'elle ne serait plus la capitaine des Bleues, un rôle qu'elle tenait depuis 2017.
Forcément, je ne peux pas dire que j'étais heureuse quand Gaëlle et David me l'ont annoncé, parce que, pendant cinq ans, j'ai énormément donné par rapport à ce rôle-là. Il m'a fallu un petit temps pour digérer, ça n'a pas été facile. Mais je comprends cette décision, parce que c'est un nouveau cycle. Ils m'ont exposé la façon dont ils voyaient le rapport au capitanat jusqu'à la Coupe du monde (en 2025). Comme pour le reste, ils veulent construire ce rôle avec les joueuses. Dans tous les cas, ça ne changera pas la personne et la joueuse que je suis, ni la place que je peux avoir au sein de cette équipe. Ça peut être aussi un moyen de me challenger personnellement, de me dire que toutes les cartes sont rebattues, tout est remis à zéro.
Et puis, à un moment donné, ça reste un statut. Alors oui, c'est beau de porter le brassard mais, aujourd'hui, même si je ne suis plus capitaine, j'ai toujours cette énergie en moi. Je serai là pour aider Audrey (Forlani, la nouvelle capitaine), l'accompagner. Je sais toute la pression qu'on peut avoir comme capitaine. Je peux un peu la décharger ou lui donner des conseils, même si je sais que c'est une fille qui a énormément d'expérience et de bouteille.
Les leçons du brassard
Responsabilisée très jeune, Gaëlle Hermet (26 ans) a parfois eu du mal à gérer la pression qu'elle se mettait elle-même.
Quand je fais le bilan de ces cinq années comme capitaine, je me dis que j'ai énormément évolué et beaucoup appris. Il y a des moments, au début, où je me suis totalement surinvestie dans ce rôle, quitte à m'oublier en tant que personne et en tant que joueuse. Du coup, j'en ai délaissé un peu l'élément principal, c'est-à-dire le terrain, avec des performances qui ne me satisfaisaient pas. Bien sûr, j'ai énormément kiffé accompagner ce groupe-là, le représenter et relayer des choses qu'il avait besoin d'exprimer, être un peu l'épaule de chacune des joueuses.
Finalement, j'ai pu être une éponge et peut-être trop absorbé les problématiques des unes et des autres, en pensant que ça ne dépendait que de moi, que c'était uniquement de ma responsabilité. Je suis quelqu'un d'hyper exigeante envers moi-même. Si je ne suis pas exemplaire, je le vis comme un échec. J'avais tendance un peu à me mettre la tête au fond du seau. Tout ça m'a fait grandir. Aujourd'hui, inconsciemment, j'ai l'impression d'avoir un peu moins de poids sur mes épaules.
Une place à gagner
Maintenant qu'elle n'est plus capitaine, Gaëlle Hermet va devoir se battre pour conserver sa place dans le quinze de départ, alors que la concurrence est féroce en troisième ligne chez les Bleues.
Je me suis toujours dit que la concurrence est ce qui nous fait le plus progresser. On aimerait toutes pouvoir se dire que l'on est numéro 1 à notre poste, mais la vérité, c'est que les hiérarchies évoluent. Il peut y avoir des méformes, des blessures. Aujourd'hui, je vis ça plutôt bien. J'ai accepté que je n'étais plus capitaine. Inconsciemment, en ayant ce statut, je savais que je serais sur la feuille de match.
Aujourd'hui, je n'ai plus cette "assurance". Je sais que je vais être jugée sur ma propre valeur, sur mes qualités de joueuse. Ce challenge est positif pour nous toutes parce qu'il va nous faire progresser les unes les autres. Chacune va devoir aller chercher sa place, mais c'est une concurrence très saine. Il faut accepter par moments qu'il y ait meilleure que soi, sans baisser les bras. Et j'ai vraiment envie de me faire plaisir, sans me poser de questions. »
Gaëlle Hermet, ancienne capitaine des Bleues, avant le début du Tournoi des 6 Nations : « Tout est remis à zéro »
Capitaine des Bleues ces cinq dernières années, la troisième-ligne toulousaine n'a pas été reconduite dans ses fonctions par le duo de sélectionneurs Mignot-Ortiz. Alors que le Tournoi démarre dimanche en Italie, elle livre ses sentiments.
Adrien Corée
L'après Coupe du monde
Troisièmes du Mondial néo-zélandais, Gaëlle Hermet et les Bleues ont vécu une compétition difficile en coulisses, sur fond de crispation entre le groupe et l'ancien sélectionneur Thomas Darracq.
« Après la Coupe du monde, beaucoup d'émotions se sont mélangées. On voulait bien finir ce chapitre car plusieurs filles arrêtaient (Sansus, N'Diaye, Ferer, Mayans). Il y avait de la tristesse de les voir partir. Ce Mondial a été difficile à vivre dans un contexte que l'on connaît avec l'ancien manager. Il y avait une fracture, c'était très compliqué de coopérer, de construire ensemble. Personnellement, quand je suis rentrée chez moi, j'avais besoin de couper avec le rugby. J'étais très contente de retrouver mon club, mes coéquipières. Ça m'a fait beaucoup de bien de sentir un autre climat, une autre ambiance.
J'avais besoin de retrouver de la stabilité, des choses saines, un certain équilibre. Ce changement de staff, c'est ce qu'on attendait, parce que ça ne s'était pas très bien passé avec Thomas et on ne pouvait pas continuer comme ça, on avait vraiment besoin de renouvellement. Avec la nomination de Gaëlle (Mignot) et David (Ortiz), on repart sur des bases plus saines avec une reconstruction de l'identité de l'équipe, en tirant les enseignements de ce qui s'est passé à la Coupe du monde. J'ai assimilé, encaissé et digéré tout ça.
La perte du capitanat
Dès le mois de janvier, le duo Mignot-Ortiz a fait savoir à Gaëlle Hermet qu'elle ne serait plus la capitaine des Bleues, un rôle qu'elle tenait depuis 2017.
Forcément, je ne peux pas dire que j'étais heureuse quand Gaëlle et David me l'ont annoncé, parce que, pendant cinq ans, j'ai énormément donné par rapport à ce rôle-là. Il m'a fallu un petit temps pour digérer, ça n'a pas été facile. Mais je comprends cette décision, parce que c'est un nouveau cycle. Ils m'ont exposé la façon dont ils voyaient le rapport au capitanat jusqu'à la Coupe du monde (en 2025). Comme pour le reste, ils veulent construire ce rôle avec les joueuses. Dans tous les cas, ça ne changera pas la personne et la joueuse que je suis, ni la place que je peux avoir au sein de cette équipe. Ça peut être aussi un moyen de me challenger personnellement, de me dire que toutes les cartes sont rebattues, tout est remis à zéro.
Et puis, à un moment donné, ça reste un statut. Alors oui, c'est beau de porter le brassard mais, aujourd'hui, même si je ne suis plus capitaine, j'ai toujours cette énergie en moi. Je serai là pour aider Audrey (Forlani, la nouvelle capitaine), l'accompagner. Je sais toute la pression qu'on peut avoir comme capitaine. Je peux un peu la décharger ou lui donner des conseils, même si je sais que c'est une fille qui a énormément d'expérience et de bouteille.
Les leçons du brassard
Responsabilisée très jeune, Gaëlle Hermet (26 ans) a parfois eu du mal à gérer la pression qu'elle se mettait elle-même.
Quand je fais le bilan de ces cinq années comme capitaine, je me dis que j'ai énormément évolué et beaucoup appris. Il y a des moments, au début, où je me suis totalement surinvestie dans ce rôle, quitte à m'oublier en tant que personne et en tant que joueuse. Du coup, j'en ai délaissé un peu l'élément principal, c'est-à-dire le terrain, avec des performances qui ne me satisfaisaient pas. Bien sûr, j'ai énormément kiffé accompagner ce groupe-là, le représenter et relayer des choses qu'il avait besoin d'exprimer, être un peu l'épaule de chacune des joueuses.
Finalement, j'ai pu être une éponge et peut-être trop absorbé les problématiques des unes et des autres, en pensant que ça ne dépendait que de moi, que c'était uniquement de ma responsabilité. Je suis quelqu'un d'hyper exigeante envers moi-même. Si je ne suis pas exemplaire, je le vis comme un échec. J'avais tendance un peu à me mettre la tête au fond du seau. Tout ça m'a fait grandir. Aujourd'hui, inconsciemment, j'ai l'impression d'avoir un peu moins de poids sur mes épaules.
Une place à gagner
Maintenant qu'elle n'est plus capitaine, Gaëlle Hermet va devoir se battre pour conserver sa place dans le quinze de départ, alors que la concurrence est féroce en troisième ligne chez les Bleues.
Je me suis toujours dit que la concurrence est ce qui nous fait le plus progresser. On aimerait toutes pouvoir se dire que l'on est numéro 1 à notre poste, mais la vérité, c'est que les hiérarchies évoluent. Il peut y avoir des méformes, des blessures. Aujourd'hui, je vis ça plutôt bien. J'ai accepté que je n'étais plus capitaine. Inconsciemment, en ayant ce statut, je savais que je serais sur la feuille de match.
Aujourd'hui, je n'ai plus cette "assurance". Je sais que je vais être jugée sur ma propre valeur, sur mes qualités de joueuse. Ce challenge est positif pour nous toutes parce qu'il va nous faire progresser les unes les autres. Chacune va devoir aller chercher sa place, mais c'est une concurrence très saine. Il faut accepter par moments qu'il y ait meilleure que soi, sans baisser les bras. Et j'ai vraiment envie de me faire plaisir, sans me poser de questions. »
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: XV de France féminin
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Re: XV de France féminin
Tournoi des Six-Nations féminin. XV de France : la Bordelaise Carla Arbez à l’ouverture contre l’Italie
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/vi-nations/tournoi-des-six-nations-feminin-xv-de-france-la-bordelaise-carla-arbez-a-l-ouverture-contre-l-italie-14550019.php
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Re: XV de France féminin
La France fait le minimum en Italie dans le Tournoi
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/La-france-fait-le-minimum-en-italie-dans-le-tournoi/1388095
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Re: XV de France féminin
La aussi le mauvais temps était de la partie, on domine mais la copie n'est pas propre sauf en mêlée, après trop de fautes de mains, de mauvais choix, des passes dans les chaussettes,bref il faut refaire un groupe, oui mais les bases du jeu ni sont pas.
Gourdon, bouffe trop de ballon.bravo à nos lionnes.
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Tournoi des Six-Nations. XV de France féminin : première sélection pour la Bordelaise Morgane Bourgeois contre l’Irlande
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/xv-de-france/tournoi-des-six-nations-xv-de-france-feminin-premiere-selection-pour-la-bordelaise-morgane-bourgeois-contre-l-irlande-14621101.php
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Re: XV de France féminin
Six nations féminin : la Française Annaëlle Deshaye suspendue jusqu'à la fin du Tournoi
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/6-nations/six-nations-feminin-la-francaise-annaelle-deshaye-suspendue-jusqu-a-la-fin-du-tournoi-20230404
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/6-nations/six-nations-feminin-la-francaise-annaelle-deshaye-suspendue-jusqu-a-la-fin-du-tournoi-20230404
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Re: XV de France féminin
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/L-elite-1-le-championnat-qui-tire-le-xv-de-france-vers-le-bas/1391279
L'Élite 1, le Championnat qui tire le XV de France vers le bas
Desservie par son Championnat d'Élite 1, déséquilibré et peu compétitif, l'équipe de France féminine peine à progresser pour combler l'écart qui la sépare encore du modèle anglais.
Adrien Corée
Ça fait un petit moment que ça dure, cette histoire. Comme un sentiment de stagnation. Chaque année, les Bleues nourrissent des ambitions légitimes. Et chaque année, elles se cassent les dents sur la marche anglaise. Onze fois d'affilée exactement, depuis 2018. Mais dans le même temps, elles semblent rouler sur toutes leurs autres adversaires, comme si elles naviguaient seules, dans un espace large comme l'océan, entre le cap anglais et le reste du monde qui, à l'exception de la Nouvelle-Zélande, leur demeure inférieur.
Pour expliquer cet écart, qu'elles tenteront de démentir le 29 avril lors de la « finale » du Tournoi à Twickenham, les Bleues et les différentes actrices du rugby féminin français n'ont pas besoin d'enquêter bien longtemps. L'Élite 1 semble la coupable toute désignée. Cette compétition, composée de 12 clubs répartis en deux poules, n'a jamais vraiment réussi à trouver son équilibre à cause de rencontres beaucoup trop déséquilibrées, entre des formations structurées, certaines adossées à des clubs professionnels masculins, et d'autres complètement amatrices.
« Ce déséquilibre de niveau ne nous permet pas d'avoir un Championnat à la hauteur de ce qu'on espère », reconnaît Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR, en charge du rugby féminin. La Commission du rugby élite féminin (CREF) a ainsi été créée pour mettre autour de la table les différents acteurs (Provale, le syndicat des joueurs et joueuses, Tech XV, le syndicat des entraîneurs, présidents et managers de club) et convenir d'un cahier des charges, en vue de structurer les équipes, sportivement et financièrement.
Seulement des primes de matches pour la majorité des joueuses
Aujourd'hui, le Championnat est tellement fragile qu'il perd du monde en route. L'an passé, l'AS Bayonne avait déclaré forfait en cours de saison. En février, Chilly-Mazarin a dû s'y résoudre, au pied du mur. « Ce sont des signaux assez forts. Il est important que les clubs se structurent, explique Laure Sansus, ancienne internationale, responsable du tout récent centre de perfectionnement du Stade Toulousain. Il faut des terrains, des salles de muscu, des docteurs, des kinés, pour permettre aux filles de s'épanouir et de performer. »
Vient alors sur la table le sujet de la professionnalisation, de moins en moins tabou. « On a des filles qui s'entraînent comme des pros mais qui n'en ont pas le statut, regrette Annick Hayraud, ancienne manager des Bleues. Certaines arrivent à se donner à fond parce qu'elles sont encore jeunes et parviennent à concilier rugby et études ou travail. Mais sur la durée, ce n'est pas possible. Il faut qu'il y ait une compensation financière pour leur apporter un certain confort. »
« Le rugby féminin vit ce que les garçons ont connu il y a plus de 25 ans »
Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR, en charge du rugby féminin
« Il va falloir, à un moment, que l'aspect financier entre en jeu dans les clubs, pour libérer les filles de leurs contraintes professionnelles pour qu'elles puissent se jeter à 100 % dans la pratique du rugby », espère Sansus. À l'heure actuelle, les 32 internationales sous contrat fédéral - les rugbywomen les « mieux loties » du pays - sont rémunérées à trois-quarts temps, entre 3 000 et 4 000 euros par mois selon les tranches et l'ancienneté. Toutes les autres ne perçoivent que des primes de match.
« On sait très bien que les clubs vont sauter le pas », avance Jugla, confiante. À Villeneuve-d'Ascq, le LMRCV entend ainsi proposer des contrats semi-pros à ses joueuses dès la saison prochaine. « Aujourd'hui, le rugby féminin vit ce que les garçons ont connu il y a plus de 25 ans, ajoute la vice-présidente de la FFR. On est dans une bascule nécessaire, évidente. Les clubs pro commencent à s'intéresser au rugby féminin. Ça va nous obliger à discuter et voir ce qu'on peut faire. »
« Notre élévation passe par des matches de haut niveau tous les week-ends »
Gabrielle Vernier, centre de l'équipe de France
La Ligue nationale de rugby, qui organise le Top 14 chez les hommes, veut ainsi faire du rugby féminin l'un de ses piliers stratégiques pour les années à venir. « Mais, comme tous les clubs ne sont pas rattachés à une équipe pro, ça peut poser un problème, prévient Jugla. Il faut que tout le monde grandisse en même temps. » Sinon, cela ne ferait qu'accentuer le gouffre sportif déjà colossal entre les différentes formations.
« L'idée, c'est de construire un modèle durable, d'avoir des bases solides, confie Gaëlle Mignot, la co-sélectionneuse des Bleues depuis janvier. On est sur la bonne voie, c'est en train d'accélérer à vitesse grand V. Aujourd'hui, l'équipe de France a une grande visibilité, joue dans des stades pleins. Il faut se servir de ça. » Et l'Élite 1 est au coeur des débats. « Ce qui va permettre de faire progresser l'équipe de France, c'est de faire évoluer son Championnat, assure la centre des Bleues, Gabrielle Vernier. Notre élévation passe par des matches de haut niveau tous les week-ends, avec des équipes qui se challengent. »
La Blagnacaise avance alors l'argument du « modèle anglais ». Outre-Manche, le Premier 15s, où huit des dix équipes se reposent sur des structures pro masculines, constitue le socle de la réussite de la sélection nationale. Mais le rugby féminin anglais, aidé par de bons résultats, a pris le virage du professionnalisme beaucoup plus tôt, en 2017. « Le Championnat anglais est très disputé, et aujourd'hui, l'Angleterre marche un peu sur tout le monde, constate Sansus. C'est évident que laisser l'Élite 1 telle quelle n'est dans l'intérêt de personne. »
Brigitte Jugla explique être en train de dessiner les contours d'un plan d'orientation stratégique du rugby féminin jusqu'en 2033, visant notamment à « intéresser des partenaires et diffuseurs pour donner une visibilité au Championnat ». Si l'Élite 1 demeurera identique la saison prochaine, puisque le contrat signé en assemblée générale pour ce format à l'été 2021 court jusqu'en 2024, la CREF et les clubs ont rendez-vous jeudi prochain pour discuter de nouvelles formules resserrées avec dix équipes, à partir de la saison 2024-2025.
« Il faut avancer sur une Élite 1 à la hauteur de ce qu'attendent les filles, poursuit Jugla. Aujourd'hui, le décalage entre l'équipe de France et les clubs est trop important. Il faut qu'on le comble. » Si ce trou-là finit par s'amenuiser, alors celui entre les Bleues et les Red Roses pourrait plus facilement disparaître à son tour.
L'Élite 1, le Championnat qui tire le XV de France vers le bas
Desservie par son Championnat d'Élite 1, déséquilibré et peu compétitif, l'équipe de France féminine peine à progresser pour combler l'écart qui la sépare encore du modèle anglais.
Adrien Corée
Ça fait un petit moment que ça dure, cette histoire. Comme un sentiment de stagnation. Chaque année, les Bleues nourrissent des ambitions légitimes. Et chaque année, elles se cassent les dents sur la marche anglaise. Onze fois d'affilée exactement, depuis 2018. Mais dans le même temps, elles semblent rouler sur toutes leurs autres adversaires, comme si elles naviguaient seules, dans un espace large comme l'océan, entre le cap anglais et le reste du monde qui, à l'exception de la Nouvelle-Zélande, leur demeure inférieur.
Pour expliquer cet écart, qu'elles tenteront de démentir le 29 avril lors de la « finale » du Tournoi à Twickenham, les Bleues et les différentes actrices du rugby féminin français n'ont pas besoin d'enquêter bien longtemps. L'Élite 1 semble la coupable toute désignée. Cette compétition, composée de 12 clubs répartis en deux poules, n'a jamais vraiment réussi à trouver son équilibre à cause de rencontres beaucoup trop déséquilibrées, entre des formations structurées, certaines adossées à des clubs professionnels masculins, et d'autres complètement amatrices.
« Ce déséquilibre de niveau ne nous permet pas d'avoir un Championnat à la hauteur de ce qu'on espère », reconnaît Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR, en charge du rugby féminin. La Commission du rugby élite féminin (CREF) a ainsi été créée pour mettre autour de la table les différents acteurs (Provale, le syndicat des joueurs et joueuses, Tech XV, le syndicat des entraîneurs, présidents et managers de club) et convenir d'un cahier des charges, en vue de structurer les équipes, sportivement et financièrement.
Seulement des primes de matches pour la majorité des joueuses
Aujourd'hui, le Championnat est tellement fragile qu'il perd du monde en route. L'an passé, l'AS Bayonne avait déclaré forfait en cours de saison. En février, Chilly-Mazarin a dû s'y résoudre, au pied du mur. « Ce sont des signaux assez forts. Il est important que les clubs se structurent, explique Laure Sansus, ancienne internationale, responsable du tout récent centre de perfectionnement du Stade Toulousain. Il faut des terrains, des salles de muscu, des docteurs, des kinés, pour permettre aux filles de s'épanouir et de performer. »
Vient alors sur la table le sujet de la professionnalisation, de moins en moins tabou. « On a des filles qui s'entraînent comme des pros mais qui n'en ont pas le statut, regrette Annick Hayraud, ancienne manager des Bleues. Certaines arrivent à se donner à fond parce qu'elles sont encore jeunes et parviennent à concilier rugby et études ou travail. Mais sur la durée, ce n'est pas possible. Il faut qu'il y ait une compensation financière pour leur apporter un certain confort. »
« Le rugby féminin vit ce que les garçons ont connu il y a plus de 25 ans »
Brigitte Jugla, vice-présidente de la FFR, en charge du rugby féminin
« Il va falloir, à un moment, que l'aspect financier entre en jeu dans les clubs, pour libérer les filles de leurs contraintes professionnelles pour qu'elles puissent se jeter à 100 % dans la pratique du rugby », espère Sansus. À l'heure actuelle, les 32 internationales sous contrat fédéral - les rugbywomen les « mieux loties » du pays - sont rémunérées à trois-quarts temps, entre 3 000 et 4 000 euros par mois selon les tranches et l'ancienneté. Toutes les autres ne perçoivent que des primes de match.
« On sait très bien que les clubs vont sauter le pas », avance Jugla, confiante. À Villeneuve-d'Ascq, le LMRCV entend ainsi proposer des contrats semi-pros à ses joueuses dès la saison prochaine. « Aujourd'hui, le rugby féminin vit ce que les garçons ont connu il y a plus de 25 ans, ajoute la vice-présidente de la FFR. On est dans une bascule nécessaire, évidente. Les clubs pro commencent à s'intéresser au rugby féminin. Ça va nous obliger à discuter et voir ce qu'on peut faire. »
« Notre élévation passe par des matches de haut niveau tous les week-ends »
Gabrielle Vernier, centre de l'équipe de France
La Ligue nationale de rugby, qui organise le Top 14 chez les hommes, veut ainsi faire du rugby féminin l'un de ses piliers stratégiques pour les années à venir. « Mais, comme tous les clubs ne sont pas rattachés à une équipe pro, ça peut poser un problème, prévient Jugla. Il faut que tout le monde grandisse en même temps. » Sinon, cela ne ferait qu'accentuer le gouffre sportif déjà colossal entre les différentes formations.
« L'idée, c'est de construire un modèle durable, d'avoir des bases solides, confie Gaëlle Mignot, la co-sélectionneuse des Bleues depuis janvier. On est sur la bonne voie, c'est en train d'accélérer à vitesse grand V. Aujourd'hui, l'équipe de France a une grande visibilité, joue dans des stades pleins. Il faut se servir de ça. » Et l'Élite 1 est au coeur des débats. « Ce qui va permettre de faire progresser l'équipe de France, c'est de faire évoluer son Championnat, assure la centre des Bleues, Gabrielle Vernier. Notre élévation passe par des matches de haut niveau tous les week-ends, avec des équipes qui se challengent. »
La Blagnacaise avance alors l'argument du « modèle anglais ». Outre-Manche, le Premier 15s, où huit des dix équipes se reposent sur des structures pro masculines, constitue le socle de la réussite de la sélection nationale. Mais le rugby féminin anglais, aidé par de bons résultats, a pris le virage du professionnalisme beaucoup plus tôt, en 2017. « Le Championnat anglais est très disputé, et aujourd'hui, l'Angleterre marche un peu sur tout le monde, constate Sansus. C'est évident que laisser l'Élite 1 telle quelle n'est dans l'intérêt de personne. »
Brigitte Jugla explique être en train de dessiner les contours d'un plan d'orientation stratégique du rugby féminin jusqu'en 2033, visant notamment à « intéresser des partenaires et diffuseurs pour donner une visibilité au Championnat ». Si l'Élite 1 demeurera identique la saison prochaine, puisque le contrat signé en assemblée générale pour ce format à l'été 2021 court jusqu'en 2024, la CREF et les clubs ont rendez-vous jeudi prochain pour discuter de nouvelles formules resserrées avec dix équipes, à partir de la saison 2024-2025.
« Il faut avancer sur une Élite 1 à la hauteur de ce qu'attendent les filles, poursuit Jugla. Aujourd'hui, le décalage entre l'équipe de France et les clubs est trop important. Il faut qu'on le comble. » Si ce trou-là finit par s'amenuiser, alors celui entre les Bleues et les Red Roses pourrait plus facilement disparaître à son tour.
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Re: XV de France féminin
Tout ça c'est du pipeau des médias, nos filles à Vannes ont passé 50pts à l'Ecosse en pratiquant encore du beau jeu, un bon staff, des bonnes joueuses voilà de quoi suffire au bonheur du XV EDF.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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Re: XV de France féminin
https://www.ffr.fr/actualites/xv-de-france-feminin/tournoi-des-six-nations-2023-victoire-du-xv-de-france-feminin-contre-lecosse-55-0
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Re: XV de France féminin
léopold a écrit:Tout ça c'est du pipeau des médias, nos filles à Vannes ont passé 50pts à l'Ecosse en pratiquant encore du beau jeu, un bon staff, des bonnes joueuses voilà de quoi suffire au bonheur du XV EDF.
Match super et enthousiasmant.
D' une justesse technique assez bluffante.
Les garçons devraient prendre exemple.
tire-bouchon- J'aime l'Union à la folie
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Re: XV de France féminin
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Le-jour-ou-jessy-tremouliere-quand-le-prince-albert-a-prononce-mon-nom/1392419
Le jour où... - Jessy Trémoulière : « Quand le prince Albert a prononcé mon nom... »
La meilleure joueuse du monde en 2018 et arrière des Bleues a pris le temps de retracer les moments importants de sa carrière en équipe de France, avant de prendre sa retraite internationale à l'issue du Tournoi des Six Nations.
Jessy Trémoulière, 30 ans, prendra sa retraite internationale après cette édition 2023 du Tournoi. (E. Garnier/L'Équipe)
Adrien Corée
Mercredi, après un entraînement à haute intensité disputé sous le soleil du Centre national du rugby à Marcoussis, Jessy Trémoulière (30 ans, 76 sélections) a rejoué avec le sourire les grands chapitres de sa carrière internationale. Une ultime plongée dans l'album photo de celle qui a, plus que quiconque, marqué le rugby féminin en France, avant qu'elle ne raccroche définitivement le maillot tricolore à la fin de ce Tournoi des Six Nations.
LE JOUR OÙ... vous chantez votre première « Marseillaise »
« C'était lors de la tournée d'automne en 2011, contre l'Italie, dans le Sud (à Nice). Je jouais en numéro 10, mais après ce match on m'a tout de suite installée à l'arrière. Je me suis amusée, j'ai marqué deux essais, je crois, et on a largement gagné (37-0). C'était un rêve. »
LE JOUR OÙ... vous réalisez votre premier Grand Chelem
« C'était en 2014, à Pau contre l'Irlande (19-15). Au coup de sifflet final, on s'est toutes sautées dessus. C'est un des plus grands moments, mon premier titre avec l'équipe de France. On avait un groupe exceptionnel, humainement et sportivement. Je m'y sentais bien, on était toutes en confiance, bienveillantes. J'étais la petite jeune, on avait pris soin de moi pour bien m'intégrer. »
La joie des Françaises, en 2014, après leur succès face à l'Irlande à Pau, synonyme de Grand Chelem. (E. Garnier/L'Équipe)
LE JOUR OÙ... vous disputez la Coupe du monde en France
« 2014 a vraiment été une année magique, entre le Grand Chelem et le Mondial en France. Malheureusement, on perd contre le Canada en demies (16-18)et j'ai toujours ce regret-là. La finale était à portée de main. Mais ça reste de bons souvenirs parce que l'ambiance à Marcoussis et à Jean-Bouin était incroyable. Contre l'Irlande, lors de la petite finale (25-18), je me souviens très bien de l'entrée sur le terrain, de tous ces drapeaux.
C'était la première fois qu'on jouait dans ces conditions. Avant, on était très peu suivies : s'il y avait 1 000 personnes en tribunes, c'était déjà bien. Et à partir de là, on a joué dans des stades pleins. On a passé un cap avec ce Mondial, il y a eu une bascule, on a eu un peu plus de reconnaissance médiatique. »
La déception de Jessy Trémoulière en 2014, lors du Mondial à domicile après la défaite en demi-finales face au Canada. (E. Garnier/L'Équipe)
LE JOUR OÙ... vous participez aux Jeux Olympiques
« C'est aussi dans la perspective des Jeux que j'ai signé mon contrat à 7 en 2015. À ce moment-là, il y a eu beaucoup de questionnements parce que je quittais la ferme (une exploitation agricole à Barlières, près de Brioude en Haute-Loire), ma famille, mon cocon où j'ai toujours vécu. Quand on m'a proposé ce projet, j'en ai parlé avec mon papa mais il ne m'a jamais interdit quoi que ce soit. Toute athlète rêve de participer aux JO.
À l'origine, j'ai été sélectionnée en tant que réserviste. Mais sur le premier match, Shannon Izar s'est malheureusement blessée et j'ai donc réintégré l'équipe (qui a terminé à la 6e place du tournoi). On a pu faire la cérémonie de clôture. À Rio, j'ai même croisé un Brivadois : (le cycliste) Romain Bardet. J'ai discuté avec des handballeurs comme Luc Abalo, aperçu Usain Bolt à ses entraînements ou Rafael Nadal au village olympique. Ça met des étoiles dans les yeux. »
LE JOUR OÙ... vous marquez l'essai de la victoire contre l'Angleterre
« Le match contre l'Angleterre en 2018 (10 mars, au stade des Alpes de Grenoble) est l'un des plus marquants de ma carrière. Je me souviens du discours très touchant de Samuel Cherouk (ancien entraîneur adjoint des Bleues) avant de partir au stade. Après cela je n'avais même pas envie de m'échauffer, seulement hâte de jouer (sourire). J'en ai disputé des matches contre les Anglaises, mais celui-là...
Il ne restait plus que deux minutes et en regardant le score (la France était menée 13-17), je me suis dit : "De toute façon, on va gagner." Je ne sais pas pourquoi mais j'en étais sûre. Et il y a eu cette action où on part grand côté. J'arrive avec de la vitesse, je me faufile dans la défense et je marque l'essai de la gagne (18-17). En termes d'ambiance, c'était la folie. Malheureusement, c'est notre dernier Grand Chelem. J'aimerais bien en connaître un dernier, mais, au-delà des titres, on a construit de beaux souvenirs qui sont gravés à vie. »
LE JOUR OÙ... vous êtes élue meilleure joueuse du monde
« C'était un rêve que je m'étais fixé. C'est avec cet objectif en tête que je suis revenue de blessure (fracture du bassin) après avoir manqué la Coupe du monde 2017. Et en 2018, les performances collectives et individuelles en sélection m'ont permis d'être parmi les nommées avec trois coéquipières (Gaëlle Hermet, Pauline Bourdon et Safi N'Diaye).
Quand le prince Albert (II de Monaco) a prononcé mon nom... Je suis restée bloquée cinq secondes, comme ça (rires). Je me suis demandé ce qui m'arrivait ! Dans la salle, Gaëlle, Pauline et Safi me disaient : "Jessy, il faut que tu te lèves !" Ce titre de meilleure joueuse m'a reboostée.
Jessy Trémoulière après avoir reçu son trophée de meilleure joueuse du monde en 2018. (A. Martin/L'Équipe)
Je suis la première Française à l'avoir obtenu, j'espère qu'il y en aura d'autres. Le titre de meilleure joueuse de la décennie(obtenu en 2020) a une autre saveur. Emily Scarratt (internationale anglaise depuis 2008) aurait très bien pu avoir cette récompense. C'est une joueuse qui a toujours été au top niveau. Me retrouver devant elle, j'ai un peu du mal à y croire. En 2018, la décision appartenait davantage à un jury d'anciens joueurs, c'est pour ça qu'il a plus de valeur. »
LE JOUR OÙ... vos coéquipières vous ont sauté dans les bras
« La Coupe du monde 2022 était un moment très difficile pour moi et tout le groupe (qui était en désaccord avec le sélectionneur d'alors, Thomas Darracq). Face aux Fidji en phase de poules (44-0), après la dernière transformation, les filles m'ont sauté dans les bras, c'était une façon de dire : "On est là avec toi, on ne va pas te lâcher." Cela montrait qu'on était soudées quoi qu'il arrive, que le terrain nous appartenait. C'est vraiment une image qui m'a marquée et touchée. Quand je la regarde, ça me fait chaud au coeur. »
Jessy Trémoulière devant des photos prises par L'Équipe tout au long de sa carrière, lors d'un entretien réalisé ce mercredi à Marcoussis. (E. Garnier/L'Équipe)
LE JOUR OÙ... vous arrêterez la sélection
« Je ne vais pas m'ennuyer (sourire). Je serai à la ferme, on va avoir pas mal de boulot ces prochains mois. Je vais aussi continuer avec mon club de Romagnat, finir la saison et jouer la prochaine. Et je réfléchis à passer un diplôme d'entraîneur. J'ai toujours eu cette envie de transmettre. Je pense qu'avec mon parcours, il faut que je partage.
J'ai connu énormément de choses, eu des entraîneurs formidables qui m'ont fait évoluer humainement et sportivement. J'ai envie qu'il y ait une continuité. Mine de rien, cette transmission va peut-être faire évoluer le rugby féminin. »
L'arrière des Bleues est régulièrement occupée dans sa ferme, à côté de Brioude en Haute-Loire. (PICQ EMMA/L'Équipe)
Le jour où... - Jessy Trémoulière : « Quand le prince Albert a prononcé mon nom... »
La meilleure joueuse du monde en 2018 et arrière des Bleues a pris le temps de retracer les moments importants de sa carrière en équipe de France, avant de prendre sa retraite internationale à l'issue du Tournoi des Six Nations.
Jessy Trémoulière, 30 ans, prendra sa retraite internationale après cette édition 2023 du Tournoi. (E. Garnier/L'Équipe)
Adrien Corée
Mercredi, après un entraînement à haute intensité disputé sous le soleil du Centre national du rugby à Marcoussis, Jessy Trémoulière (30 ans, 76 sélections) a rejoué avec le sourire les grands chapitres de sa carrière internationale. Une ultime plongée dans l'album photo de celle qui a, plus que quiconque, marqué le rugby féminin en France, avant qu'elle ne raccroche définitivement le maillot tricolore à la fin de ce Tournoi des Six Nations.
LE JOUR OÙ... vous chantez votre première « Marseillaise »
« C'était lors de la tournée d'automne en 2011, contre l'Italie, dans le Sud (à Nice). Je jouais en numéro 10, mais après ce match on m'a tout de suite installée à l'arrière. Je me suis amusée, j'ai marqué deux essais, je crois, et on a largement gagné (37-0). C'était un rêve. »
LE JOUR OÙ... vous réalisez votre premier Grand Chelem
« C'était en 2014, à Pau contre l'Irlande (19-15). Au coup de sifflet final, on s'est toutes sautées dessus. C'est un des plus grands moments, mon premier titre avec l'équipe de France. On avait un groupe exceptionnel, humainement et sportivement. Je m'y sentais bien, on était toutes en confiance, bienveillantes. J'étais la petite jeune, on avait pris soin de moi pour bien m'intégrer. »
La joie des Françaises, en 2014, après leur succès face à l'Irlande à Pau, synonyme de Grand Chelem. (E. Garnier/L'Équipe)
LE JOUR OÙ... vous disputez la Coupe du monde en France
« 2014 a vraiment été une année magique, entre le Grand Chelem et le Mondial en France. Malheureusement, on perd contre le Canada en demies (16-18)et j'ai toujours ce regret-là. La finale était à portée de main. Mais ça reste de bons souvenirs parce que l'ambiance à Marcoussis et à Jean-Bouin était incroyable. Contre l'Irlande, lors de la petite finale (25-18), je me souviens très bien de l'entrée sur le terrain, de tous ces drapeaux.
C'était la première fois qu'on jouait dans ces conditions. Avant, on était très peu suivies : s'il y avait 1 000 personnes en tribunes, c'était déjà bien. Et à partir de là, on a joué dans des stades pleins. On a passé un cap avec ce Mondial, il y a eu une bascule, on a eu un peu plus de reconnaissance médiatique. »
La déception de Jessy Trémoulière en 2014, lors du Mondial à domicile après la défaite en demi-finales face au Canada. (E. Garnier/L'Équipe)
LE JOUR OÙ... vous participez aux Jeux Olympiques
« C'est aussi dans la perspective des Jeux que j'ai signé mon contrat à 7 en 2015. À ce moment-là, il y a eu beaucoup de questionnements parce que je quittais la ferme (une exploitation agricole à Barlières, près de Brioude en Haute-Loire), ma famille, mon cocon où j'ai toujours vécu. Quand on m'a proposé ce projet, j'en ai parlé avec mon papa mais il ne m'a jamais interdit quoi que ce soit. Toute athlète rêve de participer aux JO.
À l'origine, j'ai été sélectionnée en tant que réserviste. Mais sur le premier match, Shannon Izar s'est malheureusement blessée et j'ai donc réintégré l'équipe (qui a terminé à la 6e place du tournoi). On a pu faire la cérémonie de clôture. À Rio, j'ai même croisé un Brivadois : (le cycliste) Romain Bardet. J'ai discuté avec des handballeurs comme Luc Abalo, aperçu Usain Bolt à ses entraînements ou Rafael Nadal au village olympique. Ça met des étoiles dans les yeux. »
LE JOUR OÙ... vous marquez l'essai de la victoire contre l'Angleterre
« Le match contre l'Angleterre en 2018 (10 mars, au stade des Alpes de Grenoble) est l'un des plus marquants de ma carrière. Je me souviens du discours très touchant de Samuel Cherouk (ancien entraîneur adjoint des Bleues) avant de partir au stade. Après cela je n'avais même pas envie de m'échauffer, seulement hâte de jouer (sourire). J'en ai disputé des matches contre les Anglaises, mais celui-là...
Il ne restait plus que deux minutes et en regardant le score (la France était menée 13-17), je me suis dit : "De toute façon, on va gagner." Je ne sais pas pourquoi mais j'en étais sûre. Et il y a eu cette action où on part grand côté. J'arrive avec de la vitesse, je me faufile dans la défense et je marque l'essai de la gagne (18-17). En termes d'ambiance, c'était la folie. Malheureusement, c'est notre dernier Grand Chelem. J'aimerais bien en connaître un dernier, mais, au-delà des titres, on a construit de beaux souvenirs qui sont gravés à vie. »
LE JOUR OÙ... vous êtes élue meilleure joueuse du monde
« C'était un rêve que je m'étais fixé. C'est avec cet objectif en tête que je suis revenue de blessure (fracture du bassin) après avoir manqué la Coupe du monde 2017. Et en 2018, les performances collectives et individuelles en sélection m'ont permis d'être parmi les nommées avec trois coéquipières (Gaëlle Hermet, Pauline Bourdon et Safi N'Diaye).
Quand le prince Albert (II de Monaco) a prononcé mon nom... Je suis restée bloquée cinq secondes, comme ça (rires). Je me suis demandé ce qui m'arrivait ! Dans la salle, Gaëlle, Pauline et Safi me disaient : "Jessy, il faut que tu te lèves !" Ce titre de meilleure joueuse m'a reboostée.
Jessy Trémoulière après avoir reçu son trophée de meilleure joueuse du monde en 2018. (A. Martin/L'Équipe)
Je suis la première Française à l'avoir obtenu, j'espère qu'il y en aura d'autres. Le titre de meilleure joueuse de la décennie(obtenu en 2020) a une autre saveur. Emily Scarratt (internationale anglaise depuis 2008) aurait très bien pu avoir cette récompense. C'est une joueuse qui a toujours été au top niveau. Me retrouver devant elle, j'ai un peu du mal à y croire. En 2018, la décision appartenait davantage à un jury d'anciens joueurs, c'est pour ça qu'il a plus de valeur. »
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« La Coupe du monde 2022 était un moment très difficile pour moi et tout le groupe (qui était en désaccord avec le sélectionneur d'alors, Thomas Darracq). Face aux Fidji en phase de poules (44-0), après la dernière transformation, les filles m'ont sauté dans les bras, c'était une façon de dire : "On est là avec toi, on ne va pas te lâcher." Cela montrait qu'on était soudées quoi qu'il arrive, que le terrain nous appartenait. C'est vraiment une image qui m'a marquée et touchée. Quand je la regarde, ça me fait chaud au coeur. »
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Re: XV de France féminin
Tournoi des 6 Nations féminin : France-pays de Galles ce dimanche, dernière répétition avant le grand choc contre l'Angleterre
https://www.ladepeche.fr/2023/04/22/tournoi-des-6-nations-feminin-france-pays-de-galles-ce-dimanche-derniere-repetition-avant-le-grand-choc-contre-langleterre-11151812.php
https://www.ladepeche.fr/2023/04/22/tournoi-des-6-nations-feminin-france-pays-de-galles-ce-dimanche-derniere-repetition-avant-le-grand-choc-contre-langleterre-11151812.php
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