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Coupe du Monde 2023 en France
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Des-springboks-tres-tranquilles-en-attendant-un-tres-probable-quart-de-finale/1423168
Des Springboks tranquilles en attendant un très probable quart de finale
Pas tout à fait sûre d'être qualifiée pour les quarts ni de l'identité de son futur adversaire, l'Afrique du Sud a regagné son camp de base au bord de la Méditerranée sans le moindre signe de stress.
Aurélien Bouisset, à la Seyne-sur-mer
Vendredi, au petit matin, dans l'un de ces points presse à distance qui rythment les lendemains de matches des équipes de cette Coupe du monde, Rassie Erasmus l'a avoué d'un sourire, le staff Springbok a occupé quelques-unes des heures qui ont suivi la victoire de dimanche sur les Tonga (49-18) à essayer de comprendre quels cas de figure qualifieraient les champions du monde pour les quarts de finale, et quel concours de circonstances les en éliminerait. La question a pas mal agité les supporters comme les journalistes, entre un règlement aussi retors que le rebond d'un ballon ovale, et une succession de « si » à vous donner encore plus mal à la tête qu'un tampon tonguien.
Le directeur du rugby sud-af' en est finalement arrivé à la même conclusion que tout le monde, la chance que les Springboks ne soient pas en phase finale existe « mathématiquement, mais elle est petite ». Il faudrait pour cela que, samedi soir, l'Écosse batte l'Irlande de plus de 20 points, avec un bonus offensif pour chaque équipe. La matinée nous a offert un luxe qu'Erasmus n'avait pas encore eu pour vérifier un point : depuis 2008, en 20 matches, l'Écosse n'a battu l'Irlande que 4 fois, et à chacune de ces défaites, le XV du Trèfle était resté dans le bonus défensif...
Am à la place de Mapimpi
L'Afrique du Sud ne devrait donc pas en faire de cauchemars dans la semaine d'attente qu'elle vient de lancer dans son camp de base de la Seyne-Sur-Mer. Les Boks n'en sont pas à s'enfermer dans leur chambre en sueurs, on les a plutôt croisés sur le quai de la navette 18M qui les mène au centre de Toulon, et d'autres, avec la météo quasi estivale dont profite encore la région, n'auront pas manqué d'arpenter la plage des Sablettes qui borde leur hôtel. « Entre l'Irlande, l'Écosse et nous, comparait ainsi Erasmus, on est dans la position la plus confortable, on n'a plus qu'à se reposer, et on a deux semaines pour analyser les trois possibles adversaires qu'on peut avoir en quarts... » Avant de glisser une pique gentillette à ses deux rivaux celtes : « J'ai toujours pensé que cet Irlande - Écosse serait tendu ».
Le stress, c'est donc pour les autres, pas même pour ces Springboks qui ont perdu l'un des leurs dans l'intense combat physique contre les Tonga, au Vélodrome. Makazole Mapimpi y a laissé une pommette, sur un choc tête contre tête avec le demi de mêlée adverse. « C'est triste, c'était un accident, ça arrive, a commenté Erasmus. Il en a pour quatre à six semaines. » Le verdict est tombé vite, les Sudafs se sont évités un moment « Antoine-Dupont », et, Mapimpi, forfait pour le reste de la compétition, a déjà été remplacé par le centre Lukhanyo Am. Capital pour le titre 2019, l'ailier avait rétrogradé dans la hiérarchie du poste, passant derrière Kurt-Lee Arendse. Quant à Am, tout aussi décisif il y a quatre ans, il sort d'une saison hachée par les blessures et un genou fragile.
Son éventuelle réintégration se fera sans précipitation, comme celle d'Handré Pollard. Disponible pour le match contre l'Irlande du 23 septembre, juste après son rappel pour remplacer Malcolm Marx (genou), l'ouvreur avait patienté jusqu'à dimanche pour faire ses débuts dans cette Coupe du monde. Contre les Tonga, il a tenu 50 minutes, propres dans le jeu et parfaites face aux perches (4 sur 4). Et en sortie de banc, Manie Libbok, l'autre 10, a fini par régler la mire (3 sur 3). « Avec eux, on va devoir prendre des décisions difficiles pour notre composition d'équipe, se projetait Erasmus. Si on opte pour un banc 5 avants-3 arrières, il y a la place pour les deux. À 6-2, ça serait aussi une possibilité. Mais si on fait un 7-1, ça sera différent ! » Le staff a dû se le dire, une quinzaine de jours ne sera pas de trop pour résoudre cette autre équation.
Ouep, ils font face à plusieurs dilemmes... jeu, joueurs titulaires et remplaçants...
La france en a moins, juste à l'aile (BB ou VILLIÈRE en titulaire, je pense que MOEFANA sera remplaçant) et les principaux problèmes demeurent la remise en jeu de marchand et la nécessité de Willense/tafi face à ETZEBETH et snyman.
Pour le reste tout semble assez clair sauf blessure contre les italiens.
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Bielle-Biarrey ou Villière ? Deux hommes pour un casque : "Ça ne veut pas dire que Gabin est hors-circuit"
https://www.eurosport.fr/rugby/coupe-du-monde/2023/bielle-biarrey-ou-villiere-deux-hommes-pour-un-casque-ca-ne-veut-pas-dire-que-gabin-est-hors-circuit_sto9821437/story.shtml
https://www.eurosport.fr/rugby/coupe-du-monde/2023/bielle-biarrey-ou-villiere-deux-hommes-pour-un-casque-ca-ne-veut-pas-dire-que-gabin-est-hors-circuit_sto9821437/story.shtml
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Laurent-labit-entraineur-de-l-attaque-de-l-equipe-de-france-on-peut-tres-bien-attaquer-sans-avoir-la-possession/1423130
Laurent Labit (entraîneur de l'attaque de l'équipe de France) : « On peut très bien attaquer sans avoir la possession »
L'entraîneur de l'attaque du quinze de France, Laurent Labit, analyse les formes de jeu, différentes et assumées, des quatre nations favorites de la Coupe du monde 2023, convaincu qu'on se dirige vers des matches de plus en plus fermés.
F. Bernès et J.-F. Paturaud
Ce samedi, entre une partie de padel - le deuxième sport préféré des membres du staff du quinze de France - et un revisionnage du Nouvelle-Zélande - Italie de la veille (96-17), Laurent Labit s'est posé à l'hôtel des Bleus pour parler styles de jeu et surtout d'attaque. Il pressent que la clé, dans la partie offensive, résidera dans l'exécution au scalpel des lancements de jeu. « Ce sera le cas dès vendredi contre l'Italie, qu'il faut prendre comme notre premier match à la vie, à la mort. On s'attend à une réaction de cette équipe. »
« Qu'avez-vous pensé du 96-17 subi par l'Italie contre la Nouvelle-Zélande ? Les Italiens ont pourtant l'habitude d'affronter les meilleures nations, ils vous ont posé des problèmes pendant le Tournoi...
Ils arrivent à faire mieux pendant le Tournoi face à des équipes qui ont moins de temps de préparation. Les All Blacks aujourd'hui, ça fait trois mois qu'ils travaillent ensemble. Les Italiens ont un jeu très énergivore. C'est bien ce qu'ils font, les longues séquences. Mais il faut tenir. Vendredi, ils marquent un essai de fou après quinze temps de jeu mais ensuite, c'est renvoi, jeu au pied contré, essai des Blacks. Si tu ne vas pas chercher cette équipe d'Italie, si tu lui permets d'avoir des rucks rapides, elle récite. Mais là, les Blacks lui ont fait une bataille terrible au sol et elle a explosé physiquement. Contre eux, ça se joue physiquement. Après, attention, ce qu'ont réalisé les Néo-Zélandais, c'est beau. Ils ont tellement de joueurs doués techniquement avec le ballon que si vous ouvrez trop le jeu face à eux, ça peut faire mal.
Contre vous, il semble que le staff des All Blacks ait regretté de ne pas avoir plus joué en seconde période...
J'ai parlé avec Joe Schmidt (adjoint de Ian Foster) à la fin. Ils ne pouvaient pas faire plus physiquement ce jour-là. Ils ne pouvaient pas rivaliser 80 minutes. Ce qui a changé, c'est qu'ils ont récupéré Shannon Frizell, qui apporte de la puissance, de la densité, et Jordie Barrett, qui est un point de fixation costaud au milieu et qui donne une option de plus avec le pied. Quant à Brodie Retallick, ce n'est pas le même que celui qui revenait de blessure contre nous.
On voit bien que pour arriver au même résultat - gagner la Coupe du monde -, ils empruntent un chemin stratégique différent du vôtre. Ils n'hésitent pas à jouer dans leurs trente mètres, ils aiment développer de longues séquences de possession...
Ils ont quatre provinces, ils travaillent souvent ensemble. Dans leur équipe, ils ont des mecs à 80, 100, 150 sélections. Ils ont une grosse expérience collective, ils font très peu tourner. Et puis ils ont des principes de jeu qui sont ancrés depuis longtemps. Mais quand ils sont pressés, contrés, comme on a pu le faire en seconde période du match d'ouverture, ils sont comme les autres, ils font des fautes.
« Je pense que contre la Nouvelle-Zélande, avoir le ballon permet de trouver des solutions. Ils aiment la possession en attaque mais pas trop la subir quand il faut défendre »
Laurent Labit
Les All Blacks peuvent jouer de loin, l'Irlande aime tenir le ballon et l'Afrique du Sud a beaucoup fait évoluer son jeu offensif ces dernières années. Est-ce que vous pensez que pour avoir raison à la fin, il vous faudra aller vers plus de possession ?
Non, ce n'est pas dans nos stratégies. On sait qu'il y a des équipes contre qui c'est important d'avoir la possession, et d'autres surtout pas, parce que c'est trop dangereux. La possession, elle veut tout dire et rien dire. Il y a des équipes dont on sait que c'est mieux de les laisser partir de loin. Je pense que contre la Nouvelle-Zélande, avoir le ballon permet de trouver des solutions. Ils aiment la possession en attaque mais pas trop la subir quand il faut défendre. Ils cherchent le turnover rapide, le contre éclair. Si vous tenez le ballon, ils sont un peu plus indisciplinés, ils ont plus de mal à récupérer le ballon. Les Irlandais travaillent vite sans le ballon, souvent à quatorze sur les pieds. Tu sais qu'il va falloir dépenser beaucoup d'énergie pour trouver une brèche. C'est une équipe très disciplinée qui fait peu de fautes. Donc la dépossession a du sens. Et l'Afrique du Sud, c'est brutal, très physique. Chaque contact amenuise ton réservoir d'énergie, donc tu prends des risques pour la fin de match.
Et pourtant, contre les All Blacks le 8 septembre, vous avez tapé 44 coups de pied, record de votre mandat et record de cette Coupe du monde...
Il ne faut pas se demander si 44 c'est trop. Ce qu'il faut regarder, c'est : qu'ont-ils fait sur nos jeux au pied ? Si vous revoyez le match, vous verrez. Contre eux, le danger, ce sont les jeux au pied courts, dans l'entrejeu. Si c'est long, ils ne relancent pas. D'ailleurs, ils ont beaucoup tapé contre nous (39 fois). On savait que c'était un match particulier avec la cérémonie d'ouverture, le stress du début. La déception, c'est le match contre l'Uruguay (27-12). On pensait qu'on allait juste réciter notre rugby. On est tombés sur une équipe sud-américaine, type Argentine, qui nous a attaqués dans les rucks avec beaucoup d'énergie. Contre l'Italie et pour les matches qui suivront, on sait que nous n'aurons pas ces soucis d'agressivité et de concentration. Contrairement à d'autres équipes, nos joueurs sont habitués à jouer ce genre de match de phase finale.
Contre la Namibie, on a retrouvé des lancements de jeu plus fluides...
On a pu dérouler notre jeu parce que, physiquement, on leur a fait mal. Les lancements, ça reste une de nos grandes forces. On fait partie des meilleurs au monde sur le nombre d'essais après le premier temps de jeu (avec les Blacks). C'est davantage sur nos circuits offensifs plus longs qu'on attend davantage. Plus d'engagement, plus d'agressivité, plus de précision.
Avez-vous gardé dans la manche certaines animations offensives ?
Oui, bien sûr, on a gardé des lancements ou des circuits qui seront différents selon nos futurs adversaires. C'est sur ça qu'on travaille. On a remarqué que certains de nos adversaires s'adaptaient à notre jeu au pied. Ils préfèrent sortir les ballons plutôt que de partir dans des échanges de jeu au pied parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas notre longueur et qu'ils vont perdre du terrain. Ça veut dire qu'on a eu plus de lancements sur touche à jouer que d'habitude. C'est une donnée importante. On va vers des matches qui seront de plus en plus fermés. La priorité ira sans doute à la défense et la conquête. La part de l'attaque sera plus limitée, sauf sur les lancements de jeu, où il faudra être clinique.
Les nouvelles directives données l'an dernier aux arbitres concernant les rucks laissaient penser que cette Coupe du monde favoriserait l'attaque et la possession. Certains entraîneurs étrangers estiment que ce n'est pas le cas, ou pas assez le cas. Êtes-vous d'accord ?
Je pense que l'arbitrage favorise l'attaque. Il n'y a jamais eu autant de points marqués dans la compétition. Après, la possession, c'est autre chose. On peut très bien attaquer, avoir une attaque très efficace sans avoir la possession. Nous, ce qui nous intéresse, c'est l'efficacité : en défense, en attaque et avec notre jeu au pied.
« Ce serait une grosse erreur de ne résumer le jeu de l'Afrique du Sud qu'à ses avants »
Laurent Labit
Pour le dernier match de préparation contre l'Australie, on se souvient qu'Antoine Dupont demandait que l'équipe tienne plus le ballon, qu'elle crée davantage avec le ballon...
Quand on débriefe les matches avec les joueurs, parfois ils sont surpris. C'est arrivé qu'Antoine soit aussi le premier à nous sortir du système par un choix qu'il fait. Contre la Namibie, il fait deux passes fantastiques au pied mais il y a peut-être aussi plus simple à faire. En Irlande, je me souviens d'une situation où on est bien en position, pour un mouvement qu'on a travaillé, et c'est lui qui nous sort du truc. On en discute avec eux. Ils veulent plus tenir le ballon mais on leur montre aussi que c'est parfois de leur faute si on ne le tient pas plus. On ne leur interdit pas de ne pas tenir le ballon. Mais, nous, on sait qu'on a des principes à ce niveau-là. Quand tu ne gagnes pas la ligne d'avantage au troisième ruck offensif, il vaut mieux se déposséder du ballon. Les Irlandais ont un jeu très cadré. Ils savent exactement ce qu'ils vont faire dans quelle zone de terrain. Mais quand ils nous ont battus dans le Tournoi (32-19 en février), ils ont joué au pied plus que nous. Ils tiennent plus le ballon mais prennent moins de risques que nous. Ils sont plus compacts, sur des circuits plus courts. Ils cherchent la faute de l'adversaire avant vraiment de jouer. Les Néo-Zélandais, eux, prennent plus de risques, balaient davantage le terrain, ils sont plus sur la largeur. Il leur faut jouer juste. Et ce qui les fait jouer juste, c'est le bagage technique de tous leurs joueurs, avants ou trois-quarts. Ils ont des basketteurs au milieu du terrain. Nous, souvent, nous avons été en difficulté pour rivaliser là-dessus. Mais aujourd'hui moins. Parce que nous avons devant des joueurs comme Cameron (Woki), Thibaud (Flament), Peato (Mauvaka), Charles (Ollivon), Cyril (Baille) qui ont de la dextérité. Ça fait une grande différence.
Sur le jeu offensif, les Springboks ont beaucoup évolué...
C'est vrai. Ils sont bien sûr toujours aussi denses et costauds devant. Mais ils ont des options différentes. Ils voient bien que les autres équipes essaient de les contrer devant, même si c'est difficile, qu'elles essaient d'aller à la bagarre. Et eux se sont mis à les contourner et à les surprendre avec du jeu, des leurres. Ils sont très costauds au milieu du terrain mais ils ont des ailiers capables de dézoner et de sortir n'importe où. Ils ont aussi Willemse à l'arrière, qui a des appuis très explosifs. En un éclair, il peut mystifier tout le monde. Ils ont surtout un très bon jeu au pied tactique. Ils sont très bons dans la capacité à lire les espaces. Ce serait une grosse erreur de ne résumer le jeu de l'Afrique du Sud qu'à ses avants. Si on doit les rejouer, on se doute qu'ils auront encore en mémoire le match de Marseille (30-26, novembre 2022). Dans les collisions et les contacts, ce sera la même chose. Après, ils ont progressé dans leur jeu. On devra être vigilants. Nous aussi, on a bien appris de ce match-là. On s'était préparés ce jour-là à faire un jeu avec des circuits fermés parce que l'on craignait vraiment leur défense hyper agressive en inversée. On a vu que malgré ça, en étant bien placés, on avait des possibilités de jeu que nous n'avions pas utilisées et qu'on ne s'interdit pas d'utiliser si on les recroise. Il faudra voir s'ils ne remettent pas Willie Le Roux à l'arrière, pour son pied gauche et pour prendre la main en deuxième numéro 10. Pour moi, ils essaieront de faire jouer Handre Pollard. Les points au pied, c'est trop important dans une phase finale. Mais avant cela, il y a l'Italie. Dans notre planification, que ce soit rugby ou physique, le pic de forme a été tablé pour ce match. »
Labit : « L'Italie, un adversaire redoutable »
Laurent Labit (entraîneur de l'attaque de l'équipe de France) : « On peut très bien attaquer sans avoir la possession »
L'entraîneur de l'attaque du quinze de France, Laurent Labit, analyse les formes de jeu, différentes et assumées, des quatre nations favorites de la Coupe du monde 2023, convaincu qu'on se dirige vers des matches de plus en plus fermés.
F. Bernès et J.-F. Paturaud
Ce samedi, entre une partie de padel - le deuxième sport préféré des membres du staff du quinze de France - et un revisionnage du Nouvelle-Zélande - Italie de la veille (96-17), Laurent Labit s'est posé à l'hôtel des Bleus pour parler styles de jeu et surtout d'attaque. Il pressent que la clé, dans la partie offensive, résidera dans l'exécution au scalpel des lancements de jeu. « Ce sera le cas dès vendredi contre l'Italie, qu'il faut prendre comme notre premier match à la vie, à la mort. On s'attend à une réaction de cette équipe. »
« Qu'avez-vous pensé du 96-17 subi par l'Italie contre la Nouvelle-Zélande ? Les Italiens ont pourtant l'habitude d'affronter les meilleures nations, ils vous ont posé des problèmes pendant le Tournoi...
Ils arrivent à faire mieux pendant le Tournoi face à des équipes qui ont moins de temps de préparation. Les All Blacks aujourd'hui, ça fait trois mois qu'ils travaillent ensemble. Les Italiens ont un jeu très énergivore. C'est bien ce qu'ils font, les longues séquences. Mais il faut tenir. Vendredi, ils marquent un essai de fou après quinze temps de jeu mais ensuite, c'est renvoi, jeu au pied contré, essai des Blacks. Si tu ne vas pas chercher cette équipe d'Italie, si tu lui permets d'avoir des rucks rapides, elle récite. Mais là, les Blacks lui ont fait une bataille terrible au sol et elle a explosé physiquement. Contre eux, ça se joue physiquement. Après, attention, ce qu'ont réalisé les Néo-Zélandais, c'est beau. Ils ont tellement de joueurs doués techniquement avec le ballon que si vous ouvrez trop le jeu face à eux, ça peut faire mal.
Contre vous, il semble que le staff des All Blacks ait regretté de ne pas avoir plus joué en seconde période...
J'ai parlé avec Joe Schmidt (adjoint de Ian Foster) à la fin. Ils ne pouvaient pas faire plus physiquement ce jour-là. Ils ne pouvaient pas rivaliser 80 minutes. Ce qui a changé, c'est qu'ils ont récupéré Shannon Frizell, qui apporte de la puissance, de la densité, et Jordie Barrett, qui est un point de fixation costaud au milieu et qui donne une option de plus avec le pied. Quant à Brodie Retallick, ce n'est pas le même que celui qui revenait de blessure contre nous.
On voit bien que pour arriver au même résultat - gagner la Coupe du monde -, ils empruntent un chemin stratégique différent du vôtre. Ils n'hésitent pas à jouer dans leurs trente mètres, ils aiment développer de longues séquences de possession...
Ils ont quatre provinces, ils travaillent souvent ensemble. Dans leur équipe, ils ont des mecs à 80, 100, 150 sélections. Ils ont une grosse expérience collective, ils font très peu tourner. Et puis ils ont des principes de jeu qui sont ancrés depuis longtemps. Mais quand ils sont pressés, contrés, comme on a pu le faire en seconde période du match d'ouverture, ils sont comme les autres, ils font des fautes.
« Je pense que contre la Nouvelle-Zélande, avoir le ballon permet de trouver des solutions. Ils aiment la possession en attaque mais pas trop la subir quand il faut défendre »
Laurent Labit
Les All Blacks peuvent jouer de loin, l'Irlande aime tenir le ballon et l'Afrique du Sud a beaucoup fait évoluer son jeu offensif ces dernières années. Est-ce que vous pensez que pour avoir raison à la fin, il vous faudra aller vers plus de possession ?
Non, ce n'est pas dans nos stratégies. On sait qu'il y a des équipes contre qui c'est important d'avoir la possession, et d'autres surtout pas, parce que c'est trop dangereux. La possession, elle veut tout dire et rien dire. Il y a des équipes dont on sait que c'est mieux de les laisser partir de loin. Je pense que contre la Nouvelle-Zélande, avoir le ballon permet de trouver des solutions. Ils aiment la possession en attaque mais pas trop la subir quand il faut défendre. Ils cherchent le turnover rapide, le contre éclair. Si vous tenez le ballon, ils sont un peu plus indisciplinés, ils ont plus de mal à récupérer le ballon. Les Irlandais travaillent vite sans le ballon, souvent à quatorze sur les pieds. Tu sais qu'il va falloir dépenser beaucoup d'énergie pour trouver une brèche. C'est une équipe très disciplinée qui fait peu de fautes. Donc la dépossession a du sens. Et l'Afrique du Sud, c'est brutal, très physique. Chaque contact amenuise ton réservoir d'énergie, donc tu prends des risques pour la fin de match.
Et pourtant, contre les All Blacks le 8 septembre, vous avez tapé 44 coups de pied, record de votre mandat et record de cette Coupe du monde...
Il ne faut pas se demander si 44 c'est trop. Ce qu'il faut regarder, c'est : qu'ont-ils fait sur nos jeux au pied ? Si vous revoyez le match, vous verrez. Contre eux, le danger, ce sont les jeux au pied courts, dans l'entrejeu. Si c'est long, ils ne relancent pas. D'ailleurs, ils ont beaucoup tapé contre nous (39 fois). On savait que c'était un match particulier avec la cérémonie d'ouverture, le stress du début. La déception, c'est le match contre l'Uruguay (27-12). On pensait qu'on allait juste réciter notre rugby. On est tombés sur une équipe sud-américaine, type Argentine, qui nous a attaqués dans les rucks avec beaucoup d'énergie. Contre l'Italie et pour les matches qui suivront, on sait que nous n'aurons pas ces soucis d'agressivité et de concentration. Contrairement à d'autres équipes, nos joueurs sont habitués à jouer ce genre de match de phase finale.
Contre la Namibie, on a retrouvé des lancements de jeu plus fluides...
On a pu dérouler notre jeu parce que, physiquement, on leur a fait mal. Les lancements, ça reste une de nos grandes forces. On fait partie des meilleurs au monde sur le nombre d'essais après le premier temps de jeu (avec les Blacks). C'est davantage sur nos circuits offensifs plus longs qu'on attend davantage. Plus d'engagement, plus d'agressivité, plus de précision.
Avez-vous gardé dans la manche certaines animations offensives ?
Oui, bien sûr, on a gardé des lancements ou des circuits qui seront différents selon nos futurs adversaires. C'est sur ça qu'on travaille. On a remarqué que certains de nos adversaires s'adaptaient à notre jeu au pied. Ils préfèrent sortir les ballons plutôt que de partir dans des échanges de jeu au pied parce qu'ils savent qu'ils n'ont pas notre longueur et qu'ils vont perdre du terrain. Ça veut dire qu'on a eu plus de lancements sur touche à jouer que d'habitude. C'est une donnée importante. On va vers des matches qui seront de plus en plus fermés. La priorité ira sans doute à la défense et la conquête. La part de l'attaque sera plus limitée, sauf sur les lancements de jeu, où il faudra être clinique.
Les nouvelles directives données l'an dernier aux arbitres concernant les rucks laissaient penser que cette Coupe du monde favoriserait l'attaque et la possession. Certains entraîneurs étrangers estiment que ce n'est pas le cas, ou pas assez le cas. Êtes-vous d'accord ?
Je pense que l'arbitrage favorise l'attaque. Il n'y a jamais eu autant de points marqués dans la compétition. Après, la possession, c'est autre chose. On peut très bien attaquer, avoir une attaque très efficace sans avoir la possession. Nous, ce qui nous intéresse, c'est l'efficacité : en défense, en attaque et avec notre jeu au pied.
« Ce serait une grosse erreur de ne résumer le jeu de l'Afrique du Sud qu'à ses avants »
Laurent Labit
Pour le dernier match de préparation contre l'Australie, on se souvient qu'Antoine Dupont demandait que l'équipe tienne plus le ballon, qu'elle crée davantage avec le ballon...
Quand on débriefe les matches avec les joueurs, parfois ils sont surpris. C'est arrivé qu'Antoine soit aussi le premier à nous sortir du système par un choix qu'il fait. Contre la Namibie, il fait deux passes fantastiques au pied mais il y a peut-être aussi plus simple à faire. En Irlande, je me souviens d'une situation où on est bien en position, pour un mouvement qu'on a travaillé, et c'est lui qui nous sort du truc. On en discute avec eux. Ils veulent plus tenir le ballon mais on leur montre aussi que c'est parfois de leur faute si on ne le tient pas plus. On ne leur interdit pas de ne pas tenir le ballon. Mais, nous, on sait qu'on a des principes à ce niveau-là. Quand tu ne gagnes pas la ligne d'avantage au troisième ruck offensif, il vaut mieux se déposséder du ballon. Les Irlandais ont un jeu très cadré. Ils savent exactement ce qu'ils vont faire dans quelle zone de terrain. Mais quand ils nous ont battus dans le Tournoi (32-19 en février), ils ont joué au pied plus que nous. Ils tiennent plus le ballon mais prennent moins de risques que nous. Ils sont plus compacts, sur des circuits plus courts. Ils cherchent la faute de l'adversaire avant vraiment de jouer. Les Néo-Zélandais, eux, prennent plus de risques, balaient davantage le terrain, ils sont plus sur la largeur. Il leur faut jouer juste. Et ce qui les fait jouer juste, c'est le bagage technique de tous leurs joueurs, avants ou trois-quarts. Ils ont des basketteurs au milieu du terrain. Nous, souvent, nous avons été en difficulté pour rivaliser là-dessus. Mais aujourd'hui moins. Parce que nous avons devant des joueurs comme Cameron (Woki), Thibaud (Flament), Peato (Mauvaka), Charles (Ollivon), Cyril (Baille) qui ont de la dextérité. Ça fait une grande différence.
Sur le jeu offensif, les Springboks ont beaucoup évolué...
C'est vrai. Ils sont bien sûr toujours aussi denses et costauds devant. Mais ils ont des options différentes. Ils voient bien que les autres équipes essaient de les contrer devant, même si c'est difficile, qu'elles essaient d'aller à la bagarre. Et eux se sont mis à les contourner et à les surprendre avec du jeu, des leurres. Ils sont très costauds au milieu du terrain mais ils ont des ailiers capables de dézoner et de sortir n'importe où. Ils ont aussi Willemse à l'arrière, qui a des appuis très explosifs. En un éclair, il peut mystifier tout le monde. Ils ont surtout un très bon jeu au pied tactique. Ils sont très bons dans la capacité à lire les espaces. Ce serait une grosse erreur de ne résumer le jeu de l'Afrique du Sud qu'à ses avants. Si on doit les rejouer, on se doute qu'ils auront encore en mémoire le match de Marseille (30-26, novembre 2022). Dans les collisions et les contacts, ce sera la même chose. Après, ils ont progressé dans leur jeu. On devra être vigilants. Nous aussi, on a bien appris de ce match-là. On s'était préparés ce jour-là à faire un jeu avec des circuits fermés parce que l'on craignait vraiment leur défense hyper agressive en inversée. On a vu que malgré ça, en étant bien placés, on avait des possibilités de jeu que nous n'avions pas utilisées et qu'on ne s'interdit pas d'utiliser si on les recroise. Il faudra voir s'ils ne remettent pas Willie Le Roux à l'arrière, pour son pied gauche et pour prendre la main en deuxième numéro 10. Pour moi, ils essaieront de faire jouer Handre Pollard. Les points au pied, c'est trop important dans une phase finale. Mais avant cela, il y a l'Italie. Dans notre planification, que ce soit rugby ou physique, le pic de forme a été tablé pour ce match. »
Labit : « L'Italie, un adversaire redoutable »
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Si je ne me trompe pas ce sera sûrement 6 joueurs de l'ubb sur la feuille de match!!!!
Du jamais vu !!
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
XV de France: Marchand trop court pour l'Italie, feu vert pour Aldegheri et Boudehent
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/xv-de-france/xv-de-france-marchand-trop-court-pour-l-italie-feu-vert-pour-aldegheri-et-boudehent_AV-202310030461.html
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Le XV de France assure être «très vigilant» concernant le virus du Covid
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/coupe-du-monde/le-xv-de-france-assure-etre-tres-vigilant-concernant-le-virus-du-covid-20231003
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/coupe-du-monde/le-xv-de-france-assure-etre-tres-vigilant-concernant-le-virus-du-covid-20231003
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
XV de France : Antoine Dupont saura lundi prochain s'il peut reprendre le rugby
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/coupe-du-monde/xv-de-france-antoine-dupont-saura-lundi-prochain-s-il-peut-reprendre-le-rugby-20231003
https://www.lefigaro.fr/sports/rugby/coupe-du-monde/xv-de-france-antoine-dupont-saura-lundi-prochain-s-il-peut-reprendre-le-rugby-20231003
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde de rugby 2023. Reverra-t-on Julien Marchand dans ce Mondial ?
https://actu.fr/sports/rugby/xv-de-france/coupe-du-monde-de-rugby-2023-reverra-t-on-julien-marchand-dans-ce-mondial_60158039.html
https://actu.fr/sports/rugby/xv-de-france/coupe-du-monde-de-rugby-2023-reverra-t-on-julien-marchand-dans-ce-mondial_60158039.html
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Coupe-du-monde-un-mode-de-qualification-deroutant-et-des-scenarios-improbables/1423234
Coupe du monde : un mode de qualification déroutant et des scénarios improbables
Avant la dernière journée de la phase de poules, seules deux équipes - l'Angleterre et le pays de Galles - sont qualifiées pour les quarts de finale. La liste des critères utilisés pour départager les autres candidates terminant à égalité de points laisse la porte ouverte à toutes sortes de scénarios, certains alambiqués voire rocambolesques...
Oui, la France, malgré sa victoire contre les All Blacks, ou l'Irlande, tombeuse des champions du monde sud-africains, peuvent encore être éliminés dès le premier tour de cette Coupe du monde alors qu'elles ont remporté leurs trois premiers matches. Il faudrait bien sûr que les pronostics soient déjoués mais ces scénarios n'ont rien d'impossible.
Avant de faire le point poule par poule - parmi lesquelles seuls les deux premiers du classement sont qualifiés -, rappelons comment deux équipes sont départagées : d'abord la différence particulière puis des critères offensifs. Il faut noter qu'il n'y aura pas de tirage en cas d'égalité sur tous les critères mais le recours au classement mondial de World Rugby, selon les règles du tournoi mises en ligne.
Comment sont départagées deux équipes à égalité
- le résultat du match qui a opposé les deux équipes
- la différence de points marqués et concédés (point-average) lors de tous les matches disputés au sein de la poule
- la différence entre les essais marqués et concédés lors de tous les matches de poule
- le nombre de points inscrits lors de tous les matches de poule
- le nombre d'essais inscrits lors de tous les matches de poule
- Le classement mondial de World Rugby
Là où cela se complique, c'est en cas d'égalité à trois équipes (des scénarios possibles dans la plupart des poules) : la première équipe qualifiée parmi ces trois sera celle ayant le meilleur point-average général. Mais ensuite, pour départager les deux autres équipes, c'est le résultat de leur confrontation directe qui comptera (et non plus le point-average, vous suivez ?). Cela pourrait créer des situations rocambolesques dans le groupe B.
Si vous n'avez pas tout compris, dites-vous que l'organisateur semble avoir lui-même quelques doutes. Lundi, il a publié sur les réseaux sociaux les scénarios possibles pour le groupe A... avant de les retirer. Et il ne s'est pas risqué à expliquer toutes les voies encore imaginables dans le groupe B. Tentons de le faire avec les courageux spécialistes de l'exercice.
Pour rappel, une équipe marque un point bonus offensif lorsqu'elle inscrit au moins quatre essais au cours d'un match ; un point bonus défensif lorsqu'elle s'incline avec un écart de sept points ou moins.
POULE A : presque un huitième pour la France
Dans la poule A, l'équipe de France sera en quarts de finale si elle gagne contre l'Italie ou si elle fait match nul. En cas de défaite, tout dépendra des points bonus (offensifs ou défensifs) gagnés par les deux équipes.
La Nouvelle-Zélande n'aura pas besoin d'attendre France-Italie et sera qualifiée si elle bat l'Uruguay jeudi soir avec le bonus offensif. Les esprits les plus rationnels noteront qu'il existe un scénario (improbable) dans lequel l'Uruguay se qualifie : en cas de victoire de 80 points contre les All Blacks puis de défaite sans point de bonus pour l'Italie. Voir les détails plus bas.
La France qualifiée si...
- Elle gagne ou fait match nul contre l'Italie
- Elle prend deux bonus (défensif et offensif) contre l'Italie et l'Italie ne gagne pas avec le bonus
- Elle perd avec deux bonus et la Nouvelle-Zélande ne gagne pas avec le bonus offensif
- La Nouvelle-Zélande perd ou fait match nul contre l'Uruguay
La Nouvelle-Zélande qualifiée si...
- Elle gagne avec le point de bonus contre l'Uruguay
- Elle fait match nul avec bonus offensif contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul contre la France
- Elle fait match nul contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul sans bonus offensif contre la France
- Elle prend deux bonus contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul sans bonus offensif contre la France
- Elle perd contre l'Uruguay et l'Italie perd contre la France sans prendre le bonus
L'Italie qualifiée si...
- Elle gagne contre la France en ne lui laissant aucun point de bonus
- Elle gagne contre la France en lui laissant seulement un point de bonus
- Elle prend plus de points que la Nouvelle-Zélande sur cette dernière journée.
POULE B : l'Écosse peut encore renverser l'Irlande
L'Irlande a remporté le match le plus intense du début de tournoi contre l'Afrique du Sud mais le duel contre l'Écosse peut encore lui donner des sueurs froides : le XV du Trèfle serait éliminé en cas de défaite sans bonus ou de défaite de plus de 5 points s'il ne prend qu'un point de bonus.
On ne résiste pas à tenter d'expliquer ce scénario fou d'égalité à trois où l'Irlande aurait intérêt à encaisser un essai : si l'Écosse bat l'Irlande de 19 points (avec un bonus offensif pour les deux équipes), l'Irlande est éliminée. Mais si l'écart passe à 21 points (toujours avec un point de bonus pour chacune), l'Irlande redevient qualifiée et l'Afrique du Sud quitte le tournoi. Explication : dans le premier cas, l'Afrique du Sud a l'avantage du point-average général puis l'Écosse passe grâce à sa victoire contre l'Irlande. Dans le deuxième cas, l'Écosse passe au point-average général puis l'Irlande devance les Springboks grâce à leur différence particulière. On a bien dit que c'était dingue.
L'Irlande qualifiée si...
- Elle gagne ou fait match nul contre l'Écosse
- Elle prend deux points de bonus contre l'Écosse
- Elle perd avec le bonus défensif contre l'Écosse sans lui laisser le bonus offensif
- Elle prend un point de bonus défensif en laissant le bonus offensif à l'Écosse mais en perdant de moins de cinq points
- Elle perd de plus de 20 points contre l'Écosse et les deux équipes marquent le bonus offensif
L'Écosse qualifiée si...
- Elle bat l'Irlande sans lui laisser de bonus
- Elle gagne avec le bonus offensif en laissant un bonus à l'Irlande, mais avec un écart de cinq points ou plus
Les Boks y sont presque
Un seul cas de figure éliminerait l'Afrique du Sud ce week-end : une victoire bonifiée de l'Écosse contre l'Irlande par plus de 21 points. Actuels leaders du groupe, les Boks ont déjà disputé leurs quatre matches.
POULE C : un boulevard pour les Fidji
La poule C est la plus limpide : pour accompagner le pays de Galles en quarts, les Fidji n'ont même pas besoin de gagner contre le Portugal mais seulement de gratter un point de bonus (offensif ou défensif) ou de faire match nul. L'Australie doit donc attendre un miracle.
Les Fidji qualifiés si...
- Ils prennent au minimum un point contre le Portugal : victoire, nul ou défaite avec un bonus
L'Australie qualifiée si...
- Les Fidji ne prennent aucun point contre le Portugal
POULE D : un Japon-Argentine qui fait envie
La poule D présente une forme de huitième de finale avec l'opposition entre l'Argentine et le Japon. Le vainqueur jouera la phase à élimination directe. Un match nul (à bonus égal) favorisera les Pumas. Notons quand même que les Samoa ont une chance infime en cas de victoire écrasante contre les Anglais et de match nul sans bonus de l'Argentine.
L'Argentine qualifiée si...
- Elle gagne contre le Japon
- Elle fait match nul contre le Japon en prenant autant de points, bonus compris ; si elle ne prend pas le bonus offensif, tout dépendra du résultat des Samoa (voir ci-dessous)
Le Japon qualifié si...
- Il gagne contre l'Argentine
- Il fait match nul contre l'Argentine en prenant un bonus offensif sans laisser l'Argentine le prendre
Les Samoa qualifiés si...
- Ils remportent une victoire bonifiée contre l'Angleterre en gagnant par 29 points au moins et que le Japon et l'Argentine font match nul sans prendre de bonus offensif
Coupe du monde : un mode de qualification déroutant et des scénarios improbables
Avant la dernière journée de la phase de poules, seules deux équipes - l'Angleterre et le pays de Galles - sont qualifiées pour les quarts de finale. La liste des critères utilisés pour départager les autres candidates terminant à égalité de points laisse la porte ouverte à toutes sortes de scénarios, certains alambiqués voire rocambolesques...
Oui, la France, malgré sa victoire contre les All Blacks, ou l'Irlande, tombeuse des champions du monde sud-africains, peuvent encore être éliminés dès le premier tour de cette Coupe du monde alors qu'elles ont remporté leurs trois premiers matches. Il faudrait bien sûr que les pronostics soient déjoués mais ces scénarios n'ont rien d'impossible.
Avant de faire le point poule par poule - parmi lesquelles seuls les deux premiers du classement sont qualifiés -, rappelons comment deux équipes sont départagées : d'abord la différence particulière puis des critères offensifs. Il faut noter qu'il n'y aura pas de tirage en cas d'égalité sur tous les critères mais le recours au classement mondial de World Rugby, selon les règles du tournoi mises en ligne.
Comment sont départagées deux équipes à égalité
- le résultat du match qui a opposé les deux équipes
- la différence de points marqués et concédés (point-average) lors de tous les matches disputés au sein de la poule
- la différence entre les essais marqués et concédés lors de tous les matches de poule
- le nombre de points inscrits lors de tous les matches de poule
- le nombre d'essais inscrits lors de tous les matches de poule
- Le classement mondial de World Rugby
Là où cela se complique, c'est en cas d'égalité à trois équipes (des scénarios possibles dans la plupart des poules) : la première équipe qualifiée parmi ces trois sera celle ayant le meilleur point-average général. Mais ensuite, pour départager les deux autres équipes, c'est le résultat de leur confrontation directe qui comptera (et non plus le point-average, vous suivez ?). Cela pourrait créer des situations rocambolesques dans le groupe B.
Si vous n'avez pas tout compris, dites-vous que l'organisateur semble avoir lui-même quelques doutes. Lundi, il a publié sur les réseaux sociaux les scénarios possibles pour le groupe A... avant de les retirer. Et il ne s'est pas risqué à expliquer toutes les voies encore imaginables dans le groupe B. Tentons de le faire avec les courageux spécialistes de l'exercice.
Pour rappel, une équipe marque un point bonus offensif lorsqu'elle inscrit au moins quatre essais au cours d'un match ; un point bonus défensif lorsqu'elle s'incline avec un écart de sept points ou moins.
POULE A : presque un huitième pour la France
Dans la poule A, l'équipe de France sera en quarts de finale si elle gagne contre l'Italie ou si elle fait match nul. En cas de défaite, tout dépendra des points bonus (offensifs ou défensifs) gagnés par les deux équipes.
La Nouvelle-Zélande n'aura pas besoin d'attendre France-Italie et sera qualifiée si elle bat l'Uruguay jeudi soir avec le bonus offensif. Les esprits les plus rationnels noteront qu'il existe un scénario (improbable) dans lequel l'Uruguay se qualifie : en cas de victoire de 80 points contre les All Blacks puis de défaite sans point de bonus pour l'Italie. Voir les détails plus bas.
La France qualifiée si...
- Elle gagne ou fait match nul contre l'Italie
- Elle prend deux bonus (défensif et offensif) contre l'Italie et l'Italie ne gagne pas avec le bonus
- Elle perd avec deux bonus et la Nouvelle-Zélande ne gagne pas avec le bonus offensif
- La Nouvelle-Zélande perd ou fait match nul contre l'Uruguay
La Nouvelle-Zélande qualifiée si...
- Elle gagne avec le point de bonus contre l'Uruguay
- Elle fait match nul avec bonus offensif contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul contre la France
- Elle fait match nul contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul sans bonus offensif contre la France
- Elle prend deux bonus contre l'Uruguay et l'Italie perd ou fait match nul sans bonus offensif contre la France
- Elle perd contre l'Uruguay et l'Italie perd contre la France sans prendre le bonus
L'Italie qualifiée si...
- Elle gagne contre la France en ne lui laissant aucun point de bonus
- Elle gagne contre la France en lui laissant seulement un point de bonus
- Elle prend plus de points que la Nouvelle-Zélande sur cette dernière journée.
POULE B : l'Écosse peut encore renverser l'Irlande
L'Irlande a remporté le match le plus intense du début de tournoi contre l'Afrique du Sud mais le duel contre l'Écosse peut encore lui donner des sueurs froides : le XV du Trèfle serait éliminé en cas de défaite sans bonus ou de défaite de plus de 5 points s'il ne prend qu'un point de bonus.
On ne résiste pas à tenter d'expliquer ce scénario fou d'égalité à trois où l'Irlande aurait intérêt à encaisser un essai : si l'Écosse bat l'Irlande de 19 points (avec un bonus offensif pour les deux équipes), l'Irlande est éliminée. Mais si l'écart passe à 21 points (toujours avec un point de bonus pour chacune), l'Irlande redevient qualifiée et l'Afrique du Sud quitte le tournoi. Explication : dans le premier cas, l'Afrique du Sud a l'avantage du point-average général puis l'Écosse passe grâce à sa victoire contre l'Irlande. Dans le deuxième cas, l'Écosse passe au point-average général puis l'Irlande devance les Springboks grâce à leur différence particulière. On a bien dit que c'était dingue.
L'Irlande qualifiée si...
- Elle gagne ou fait match nul contre l'Écosse
- Elle prend deux points de bonus contre l'Écosse
- Elle perd avec le bonus défensif contre l'Écosse sans lui laisser le bonus offensif
- Elle prend un point de bonus défensif en laissant le bonus offensif à l'Écosse mais en perdant de moins de cinq points
- Elle perd de plus de 20 points contre l'Écosse et les deux équipes marquent le bonus offensif
L'Écosse qualifiée si...
- Elle bat l'Irlande sans lui laisser de bonus
- Elle gagne avec le bonus offensif en laissant un bonus à l'Irlande, mais avec un écart de cinq points ou plus
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POULE C : un boulevard pour les Fidji
La poule C est la plus limpide : pour accompagner le pays de Galles en quarts, les Fidji n'ont même pas besoin de gagner contre le Portugal mais seulement de gratter un point de bonus (offensif ou défensif) ou de faire match nul. L'Australie doit donc attendre un miracle.
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- Ils prennent au minimum un point contre le Portugal : victoire, nul ou défaite avec un bonus
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La poule D présente une forme de huitième de finale avec l'opposition entre l'Argentine et le Japon. Le vainqueur jouera la phase à élimination directe. Un match nul (à bonus égal) favorisera les Pumas. Notons quand même que les Samoa ont une chance infime en cas de victoire écrasante contre les Anglais et de match nul sans bonus de l'Argentine.
L'Argentine qualifiée si...
- Elle gagne contre le Japon
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Le Japon qualifié si...
- Il gagne contre l'Argentine
- Il fait match nul contre l'Argentine en prenant un bonus offensif sans laisser l'Argentine le prendre
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Si vous n'avez pas tout compris, dites-vous que l'organisateur semble avoir lui-même quelques doutes. Lundi, il a publié sur les réseaux sociaux les scénarios possibles pour le groupe A... avant de les retirer. Et il ne s'est pas risqué à expliquer toutes les voies encore imaginables dans le groupe B.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.ouest-france.fr/sport/rugby/equipe-de-france/xv-de-france-qui-est-vlok-cilliers-le-sud-africain-qui-murmure-a-l-oreille-des-buteurs-francais-83a9d1da-600e-11ed-8153-075575826619
article ancien mais interessant pour ce 1/4
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Le point sur nos internationaux en Coupe du Monde
https://www.ubbrugby.com/actualites/8855-le-point-sur-nos-internationaux-en-coupe-du-monde.html
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://x.com/SixNations_FR/status/1709158168104718582?s=20
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.eurosport.fr/rugby/coupe-du-monde/2023/coupe-du-moned-2023-l-ecosse-a-gagne-le-droit-de-rever-mais-gare-au-reveil_sto9818732/story.shtml
Pour l'instant, toutes les équipes du top 5 ont perdu ou foiré au moins 1 match sauf l'Irlande... ce match va être intéressant sur les aspects psychologique/physique mais aussi dans la perspective des 1/4. car mine de rien le cadencement des matchs des irlandais au niveau pression, c'est pas pareil que pour l'EDF ou les Blacks...
Le 1/4 est 7jours après irlande écosse avec les blacks qui semblent revigorés, frais et complets...
Et je pense que l'équipe d'Irlande type va jouer contre l'écosse une fois de plus...
Ca risque de coincer tôt ou tard. on leur souhaite pas bien évidemment
Pour l'instant, toutes les équipes du top 5 ont perdu ou foiré au moins 1 match sauf l'Irlande... ce match va être intéressant sur les aspects psychologique/physique mais aussi dans la perspective des 1/4. car mine de rien le cadencement des matchs des irlandais au niveau pression, c'est pas pareil que pour l'EDF ou les Blacks...
Le 1/4 est 7jours après irlande écosse avec les blacks qui semblent revigorés, frais et complets...
Et je pense que l'équipe d'Irlande type va jouer contre l'écosse une fois de plus...
Ca risque de coincer tôt ou tard. on leur souhaite pas bien évidemment
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lerugbynistere.fr/news/coupe-du-monde-ange-capuozzo-x-louis-bielle-biarrey-destins-croises-0310231813.php
article sympa
2 iserois, même profil, on va voir qui est le plus rapide...
article sympa
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SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/03/coupe-du-monde-de-rugby-2023-xv-de-france-le-jeu-au-pied-larme-fatale-des-bleus-11494030.php
c'est le pied !
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SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
SEB34 a écrit:https://www.rugbyrama.fr/2023/10/03/coupe-du-monde-de-rugby-2023-xv-de-france-le-jeu-au-pied-larme-fatale-des-bleus-11494030.php
c'est le pied !
Presque le même titre dans l'article de l'équipe que je poste en suivant, mais "long", a son importance
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/En-quoi-le-jeu-au-pied-long-est-l-arme-fatale-des-bleus-pendant-cette-coupe-du-monde/1423304
Le jeu au pied long, l'arme fatale des Bleus à la Coupe du monde
Le quinze de France possède le jeu au pied le plus long du circuit, souvent au-dessus des mille mètres gagnés par match. Ce critère est à la fois significatif pour les Bleus et problématique pour les adversaires.
F. Be., L.C. et J.-F. P., à Lyon
Faut-il désormais investir dans une paire de jumelles télémétriques à visée infrarouge pour évaluer un match du quinze de France ? N'exagérons pas. Même à l'ère du tout-mesurable, il serait beaucoup trop simpliste de n'examiner la chose que par la lorgnette des mètres parcourus au pied par chacune des équipes. Mais il serait tout aussi sot de traiter par le mépris ou l'indifférence une donnée devenue de plus en plus significative pour le staff des Bleus.
En France, le pays où le fait de se débarrasser du ballon par un coup de tatane a longtemps été regardé de haut ou de travers, le virage culturel n'était pas évident. Convaincu qu'au niveau international, il fallait absolument préserver ses réserves d'énergie, Fabien Galthié a fait du jeu au pied d'occupation un impératif tactique. Parmi toutes les batailles que contient un match de rugby, celle du gagne-terrain par le jeu au pied est désormais une spécialité de ce quinze de France, numéro 1 mondial incontesté dans ce domaine.
Un facteur de performance
Nous n'en sommes pas encore à mesurer en mètres la qualité d'un match de l'équipe de France. Et pourtant, en interne, quand la feuille de stats tombe, on observe cette notion avec le plus grand sérieux, ce qui est assez logique lorsqu'on prône une dépossession raisonnée. La dynamique tactique d'un match peut se lire dans le nombre de fois où chaque équipe a usé du jeu au pied mais aussi dans le différentiel de mètres gagnés par le pied. Prenons le match d'ouverture contre les All Blacks (27-13). Les Français ont tapé 44 fois, leur record depuis l'arrivée de Galthié, le record jusqu'ici dans cette Coupe du monde. Les Néo-Zélandais n'ont pas lésiné de leur côté (39). En distance, les Bleus ont gagné 1 747 mètres ce soir-là, les Blacks 1 312 mètres. L'écart, considérable, renvoie à cette seconde période pendant laquelle les Néo-Zélandais furent coincés dans leurs trente mètres.
Deux jours plus tard, l'Angleterre, longtemps à quatorze contre l'Argentine (27-10), canardait gaiement (43 fois) pour un gain de 1 073 mètres. Contre la Namibie (96-0, le 21septembre), la France a de nouveau dépassé le kilomètre (1 028 mètres en 29 coups de pied). Depuis début 2021, elle y parvient environ une fois sur deux. Et quand elle y arrive, ses chances de victoires grimpent en flèche (93 %, source Opta). Dans cette période 2021-2023, sa seule défaite au-dessus du kilomètre date de février et du dernier voyage à Dublin pendant le Tournoi (32-19). Ce jour-là, les Irlandais avaient tapé plus souvent que les Bleus. Il serait étonnant que cela se reproduise vendredi à Lyon, l'Italie étant à ce jour l'équipe la moins consommatrice de jeu au pied de la Coupe du monde.
Il n'y a que l'Angleterre de George Ford qui shoote plus que la France dans ce tournoi (36,7 en moyenne, contre 31,7 pour les Bleus) mais la transposition en distance penche en sa défaveur (2 923 mètres vs 3316 mètres en 3 matches). Preuve que cet indicateur ne donne pas une valeur absolue, l'Afrique du Sud n'a fait voler le ballon que 2010 mètres en 4 matches. Il est surtout parlant pour l'équipe de Galthié. Vous en voulez encore ? Sur les six défaites françaises depuis 2021, quatre ont été concédées alors que les Bleus avaient gagné moins de mètres au pied que l'adversaire (Angleterre et Écosse 2021, Irlande 2023, Écosse 2023).
Comment les Bleus le travaillent
Si le quinze de France affiche aujourd'hui de telles stats, il le doit d'abord aux compétences individuelles de ses joueurs. C'est plus facile de réaliser des « longs métrages » quand on dispose d'artilleurs à la portée phénoménale, comme Antoine Dupont (Maxime Lucu excelle aussi dans ce registre) ou Melvyn Jaminet (moins « longs », Thomas Ramos et Matthieu Jalibert ne sont pas mal non plus). « Des joueurs assez exceptionnels à ce niveau-là », pour reprendre les mots de Laurent Labit, l'entraîneur de l'attaque.
Il s'agit ensuite d'en faire un principe tactique et de le travailler. « On répète beaucoup nos gammes lors des entraînements, que ce soit les coups d'envoi, les dégagements et tous les jeux au pied que l'on peut avoir », disait lundi Jalibert. Au sein de l'encadrement, un spécialiste est dédié à temps plein au jeu au pied. Il s'agit de Vlok Cilliers, un ancien numéro 10 qui ne compte qu'une seule sélection avec les Springoks (en 1996). Le technicien de 55 ans, peu connu du grand public, est une vieille connaissance de Fabien Galthié depuis son passage à la Western Province au milieu des années 1990. Cilliers accompagne les buteurs et, plus globalement, les botteurs français pour trouver le geste juste. « Il est très porté sur les statistiques, souligne l'arrière Thomas Ramos. On en parle beaucoup avec lui. Après chaque match, on a un retour sur le pourcentage d'efficacité du jeu au pied. S'il n'est pas pertinent ou pas bon, ce n'est pas intéressant. »
Ça, c'est pour la partie visible. Dans l'obscurité de la salle vidéo, le staff décortique aussi en détail le jeu adverse pour mieux imposer le sien. « Avec notre cellule analyse, on aime passer du temps à regarder les profils des autres équipes, avoue Laurent Labit. Il est alors facile de déterminer combien de jeux au pied elles font par match, sur quelles zones du terrain elles aiment jouer, et nous, ça nous aide à programmer justement notre jeu au pied. Ça nous permet de savoir si c'est plus opportun de jouer longtemps long au pied ou davantage sur les côtés ou derrière leur ligne de défense, des ballons hauts ou pas. »
Une stratégie très énergivore pour l'adversaire
« Aujourd'hui, toutes les défenses sont très bien organisées et structurées, rappelle Labit. Souvent, la meilleure arme pour les contourner est le jeu au pied, à condition d'être efficace et de posséder plusieurs joueurs sur le terrain capables de le maîtriser. C'est notre cas. Aujourd'hui, on est la nation qui a le jeu au pied le plus long pendant quatre-vingts minutes. » L'avantage, c'est que la puissance et la précision des artilleurs tricolores obligent l'adversaire à reculer et à repartir de très loin. « On sait que des équipes seront plus en difficulté que nous si on les amène dans un jeu d'échanges de jeu au pied, explique Labit. À un moment, si elles entrent dans ce jeu, on sait qu'elles nous donneront des ballons de contre-attaques et de turnovers que l'on aime bien. Et si elles se décident à porter le ballon de très loin, il y a forcément un moment où elles se mettront à la faute. »
Ce jeu-là est évidemment très énergivore et usant pour l'équipe d'en face, obligée de couvrir beaucoup de terrain sur l'ensemble de la rencontre. On pense à tous ces avants, notamment les piliers, contraints de multiplier les allers-retours au milieu du terrain lorsque s'installe une partie de ping-pong aérienne. Certains finissent par s'épuiser et commettre cette petite erreur dans le replacement qui permettra aux Bleus de franchir à un moment la ligne d'avantage.
« Vendredi, j'espère qu'on aura des opportunités au pied pour faire reculer l'Italie et la laisser chez elle, sous pression, observait cette semaine Thomas Ramos. On essaiera alors de bien défendre dans son camp pour récupérer des pénalités et des ballons de turnover. » Une dernière chose : cette équipe de France est la preuve vivante qu'un nombre élevé de coups de pied n'est pas incompatible avec l'expression d'une attaque fulgurante. En mars dernier, à Twickenham, les Bleus avaient tapé 42 fois, dix de plus que les Anglais. Cela ne les avait pas empêchés de piétiner la Rose (10-53) dans son jardin en inscrivant sept essais.
Le jeu au pied long, l'arme fatale des Bleus à la Coupe du monde
Le quinze de France possède le jeu au pied le plus long du circuit, souvent au-dessus des mille mètres gagnés par match. Ce critère est à la fois significatif pour les Bleus et problématique pour les adversaires.
F. Be., L.C. et J.-F. P., à Lyon
Faut-il désormais investir dans une paire de jumelles télémétriques à visée infrarouge pour évaluer un match du quinze de France ? N'exagérons pas. Même à l'ère du tout-mesurable, il serait beaucoup trop simpliste de n'examiner la chose que par la lorgnette des mètres parcourus au pied par chacune des équipes. Mais il serait tout aussi sot de traiter par le mépris ou l'indifférence une donnée devenue de plus en plus significative pour le staff des Bleus.
En France, le pays où le fait de se débarrasser du ballon par un coup de tatane a longtemps été regardé de haut ou de travers, le virage culturel n'était pas évident. Convaincu qu'au niveau international, il fallait absolument préserver ses réserves d'énergie, Fabien Galthié a fait du jeu au pied d'occupation un impératif tactique. Parmi toutes les batailles que contient un match de rugby, celle du gagne-terrain par le jeu au pied est désormais une spécialité de ce quinze de France, numéro 1 mondial incontesté dans ce domaine.
Un facteur de performance
Nous n'en sommes pas encore à mesurer en mètres la qualité d'un match de l'équipe de France. Et pourtant, en interne, quand la feuille de stats tombe, on observe cette notion avec le plus grand sérieux, ce qui est assez logique lorsqu'on prône une dépossession raisonnée. La dynamique tactique d'un match peut se lire dans le nombre de fois où chaque équipe a usé du jeu au pied mais aussi dans le différentiel de mètres gagnés par le pied. Prenons le match d'ouverture contre les All Blacks (27-13). Les Français ont tapé 44 fois, leur record depuis l'arrivée de Galthié, le record jusqu'ici dans cette Coupe du monde. Les Néo-Zélandais n'ont pas lésiné de leur côté (39). En distance, les Bleus ont gagné 1 747 mètres ce soir-là, les Blacks 1 312 mètres. L'écart, considérable, renvoie à cette seconde période pendant laquelle les Néo-Zélandais furent coincés dans leurs trente mètres.
Deux jours plus tard, l'Angleterre, longtemps à quatorze contre l'Argentine (27-10), canardait gaiement (43 fois) pour un gain de 1 073 mètres. Contre la Namibie (96-0, le 21septembre), la France a de nouveau dépassé le kilomètre (1 028 mètres en 29 coups de pied). Depuis début 2021, elle y parvient environ une fois sur deux. Et quand elle y arrive, ses chances de victoires grimpent en flèche (93 %, source Opta). Dans cette période 2021-2023, sa seule défaite au-dessus du kilomètre date de février et du dernier voyage à Dublin pendant le Tournoi (32-19). Ce jour-là, les Irlandais avaient tapé plus souvent que les Bleus. Il serait étonnant que cela se reproduise vendredi à Lyon, l'Italie étant à ce jour l'équipe la moins consommatrice de jeu au pied de la Coupe du monde.
Il n'y a que l'Angleterre de George Ford qui shoote plus que la France dans ce tournoi (36,7 en moyenne, contre 31,7 pour les Bleus) mais la transposition en distance penche en sa défaveur (2 923 mètres vs 3316 mètres en 3 matches). Preuve que cet indicateur ne donne pas une valeur absolue, l'Afrique du Sud n'a fait voler le ballon que 2010 mètres en 4 matches. Il est surtout parlant pour l'équipe de Galthié. Vous en voulez encore ? Sur les six défaites françaises depuis 2021, quatre ont été concédées alors que les Bleus avaient gagné moins de mètres au pied que l'adversaire (Angleterre et Écosse 2021, Irlande 2023, Écosse 2023).
Comment les Bleus le travaillent
Si le quinze de France affiche aujourd'hui de telles stats, il le doit d'abord aux compétences individuelles de ses joueurs. C'est plus facile de réaliser des « longs métrages » quand on dispose d'artilleurs à la portée phénoménale, comme Antoine Dupont (Maxime Lucu excelle aussi dans ce registre) ou Melvyn Jaminet (moins « longs », Thomas Ramos et Matthieu Jalibert ne sont pas mal non plus). « Des joueurs assez exceptionnels à ce niveau-là », pour reprendre les mots de Laurent Labit, l'entraîneur de l'attaque.
Il s'agit ensuite d'en faire un principe tactique et de le travailler. « On répète beaucoup nos gammes lors des entraînements, que ce soit les coups d'envoi, les dégagements et tous les jeux au pied que l'on peut avoir », disait lundi Jalibert. Au sein de l'encadrement, un spécialiste est dédié à temps plein au jeu au pied. Il s'agit de Vlok Cilliers, un ancien numéro 10 qui ne compte qu'une seule sélection avec les Springoks (en 1996). Le technicien de 55 ans, peu connu du grand public, est une vieille connaissance de Fabien Galthié depuis son passage à la Western Province au milieu des années 1990. Cilliers accompagne les buteurs et, plus globalement, les botteurs français pour trouver le geste juste. « Il est très porté sur les statistiques, souligne l'arrière Thomas Ramos. On en parle beaucoup avec lui. Après chaque match, on a un retour sur le pourcentage d'efficacité du jeu au pied. S'il n'est pas pertinent ou pas bon, ce n'est pas intéressant. »
Ça, c'est pour la partie visible. Dans l'obscurité de la salle vidéo, le staff décortique aussi en détail le jeu adverse pour mieux imposer le sien. « Avec notre cellule analyse, on aime passer du temps à regarder les profils des autres équipes, avoue Laurent Labit. Il est alors facile de déterminer combien de jeux au pied elles font par match, sur quelles zones du terrain elles aiment jouer, et nous, ça nous aide à programmer justement notre jeu au pied. Ça nous permet de savoir si c'est plus opportun de jouer longtemps long au pied ou davantage sur les côtés ou derrière leur ligne de défense, des ballons hauts ou pas. »
Une stratégie très énergivore pour l'adversaire
« Aujourd'hui, toutes les défenses sont très bien organisées et structurées, rappelle Labit. Souvent, la meilleure arme pour les contourner est le jeu au pied, à condition d'être efficace et de posséder plusieurs joueurs sur le terrain capables de le maîtriser. C'est notre cas. Aujourd'hui, on est la nation qui a le jeu au pied le plus long pendant quatre-vingts minutes. » L'avantage, c'est que la puissance et la précision des artilleurs tricolores obligent l'adversaire à reculer et à repartir de très loin. « On sait que des équipes seront plus en difficulté que nous si on les amène dans un jeu d'échanges de jeu au pied, explique Labit. À un moment, si elles entrent dans ce jeu, on sait qu'elles nous donneront des ballons de contre-attaques et de turnovers que l'on aime bien. Et si elles se décident à porter le ballon de très loin, il y a forcément un moment où elles se mettront à la faute. »
Ce jeu-là est évidemment très énergivore et usant pour l'équipe d'en face, obligée de couvrir beaucoup de terrain sur l'ensemble de la rencontre. On pense à tous ces avants, notamment les piliers, contraints de multiplier les allers-retours au milieu du terrain lorsque s'installe une partie de ping-pong aérienne. Certains finissent par s'épuiser et commettre cette petite erreur dans le replacement qui permettra aux Bleus de franchir à un moment la ligne d'avantage.
« Vendredi, j'espère qu'on aura des opportunités au pied pour faire reculer l'Italie et la laisser chez elle, sous pression, observait cette semaine Thomas Ramos. On essaiera alors de bien défendre dans son camp pour récupérer des pénalités et des ballons de turnover. » Une dernière chose : cette équipe de France est la preuve vivante qu'un nombre élevé de coups de pied n'est pas incompatible avec l'expression d'une attaque fulgurante. En mars dernier, à Twickenham, les Bleus avaient tapé 42 fois, dix de plus que les Anglais. Cela ne les avait pas empêchés de piétiner la Rose (10-53) dans son jardin en inscrivant sept essais.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Comme le disait Nadolo…, ce sera sûrement une arme importante, voire primordiale contre les Boks !
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Notons quand même qu'il a fallu que Laussucq monte au front pour défendre les soldats Ubbébistes de la charnière. Après les connards qui avaient osé mettre Hastoy dans les pattes du numéro 2 (1 bis) indiscutable les même récidivent pour contester à Lucu son poste.
Pathétique qu'il faille attendre un soutien maison (certains dirons corporatiste) pour défendre l'implacable logique sportive du groupe
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sudiste- Unioniste de la première heure
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
sudiste a écrit:Notons quand même qu'il a fallu que Laussucq monte au front pour défendre les soldats Ubbébistes de la charnière. Après les connards qui avaient osé mettre Hastoy dans les pattes du numéro 2 (1 bis) indiscutable les même récidivent pour contester à Lucu son poste.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:SEB34 a écrit:https://www.rugbyrama.fr/2023/10/03/coupe-du-monde-de-rugby-2023-xv-de-france-le-jeu-au-pied-larme-fatale-des-bleus-11494030.php
c'est le pied !
Presque le même titre dans l'article de l'équipe que je poste en suivant, mais "long", a son importance
Je l'avais vu mais il était vérouillé, merci. L'article que j'ai posté plus haut sur Vlok Cilliers est aussi très interessant dans l'optique du futur 1/4 avec les boks. Il vient aussi souligner ce que je pense depuis longtemps à savoir la source d'inspiration (référence ?) de Galthié avec le jeu sud africain qu'il a mis à jour en version 2.0 avec de très gros moyens financiers (et notamment la masse salariale du staff français qui doit être de loin la plus grosse...).
Une histoire de pognon le Rugby.... Mais non...
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Coupe-du-monde-2023-les-supporters-du-monde-entier-a-la-fete/1423303
Coupe du monde 2023 : les supporters du monde entier à la fête
La Coupe du monde de rugby 2023 est un succès en termes d'ambiance et d'affluence de la part de supporters venus de tous les continents. L'occasion d'autant de rencontres et de partage qui racontent l'état d'esprit de ce Mondial organisé en France.
Jean-Christophe Collin
Bien sûr, nous n'étions pas dans chaque tribune et il n'est pas impossible que quelques propos déplacés aient été proférés car, comme disait Jean-Pierre Rives, « dans le rugby, y a pas que des cons mais tous les cons y sont ».
Mais pour le reste, soit l'immense majorité des supporters de cette Coupe du monde, ils se comportent d'une manière exemplaire, affichent une bonne humeur communicative et un état d'esprit remarquable.
On assiste ainsi depuis le début de ce Mondial à un vrai partage, à une communion entre des gens venus du monde entier et qui ont pour la plupart acheté leur billet il y a deux ou trois ans. C'est parfois le voyage d'une vie et dès lors, il se doit d'être une fête.
La journée du match tellurique entre l'Irlande et l'Afrique du Sud (13-8, le 23 septembre) a été assez exemplaire à cet égard. Sud-Africains et Irlandais ont partagé des bières, même des petits entraînements dans les rues de Paris avec boucliers de plaquage.
Ce n'est pas spécifique aux Coupes du monde de rugby. Pour ce que l'on a connu des Coupes du monde de foot, ou bien des Jeux Olympiques, c'est exactement la même chose. Les gens traversent la planète pour supporter leur équipe et festoyer. On a ainsi distingué quelques menues histoires qui racontent l'esprit de cette Coupe du monde 2023.
Les Sud-Américaines sont nombreux à avoir fait le déplacement en France
Même le président de la Fédération uruguayenne en était scotché. « En 2019 au Japon, on avait eu 400 demandes de billets de la part de nos supporters, raconte-t-il, là on en a eu 4 000. » La Coupe du monde en France a provoqué chez les supporters des nations sud-américaines une vraie ferveur.
Pour les Chiliens, il s'agissait en outre de leur première participation. Ça a été une ruée vers la France, d'autant que le rugby au Chili comme dans toute l'Amérique du Sud est le sport pratiqué par les CSP +, donc avec des revenus qui leur permettaient de se payer ce voyage onéreux.
Par ailleurs, le premier match des Chiliens de l'histoire en Coupe du monde se déroulait à Toulouse, pas loin de l'Espagne. Or les vols du Chili vers l'Espagne sont moins chers que ceux vers la France.
C'est ainsi que le Stadium a accueilli, selon le staff des Condors, 15 000 supporters chiliens. « Même dans notre stade à Santiago, on n'a jamais joué devant autant de Chiliens », s'extasiait l'entraîneur de la sélection nationale, l'Uruguayen Pablo Lemoine.
L'hospitalité toulousaine envers les Japonais
Benjamin, Laurent, Vincent, Damien, supporters du Stade Toulousain, ont pris le pack pour les matches dans la Ville rose. Par ce jour de grand soleil, ils font la queue pour rentrer au Stadium, baignés dans la formidable ambiance qui prévaut à ce match entre le Chili et le Japon (12-42, le 10 septembre).
Les Sud-Américains, présents pour la première fois, sont venus en nombre. Les Japonais ont davantage l'habitude, ils ont organisé la dernière édition. C'est ainsi que trois amis nippons ont découvert ce sport il y a quatre ans. Ils ont alors décidé de venir en France voir un match de leur équipe.
C'est comme ça qu'ils débarquent au Stadium et se trouvent alors juste devant nos quatre compères dans la file d'attente. « On a commencé à discuter mais ils étaient très méfiants, raconte Damien. Ils nous ont expliqué plus tard qu'en fait, nous n'avions pas bonne réputation chez eux. On leur a proposé de les aider à trouver la porte du stade. On a découvert qu'on avait des places au même endroit. On les a accompagnés et on a fait connaissance. Après le match, on leur a proposé de leur faire découvrir Toulouse. On s'est d'abord rendus au bar basque. » Une institution toulousaine des troisièmes mi-temps.
« On a mis une heure trente là où il faut vingt minutes, tous les gens les photographiaient. On leur a fait découvrir le Ricard, raconte Bastien. Ensuite, il fallait qu'ils prennent leur hébergement, qu'ils récupèrent leurs bagages, c'était de l'autre côté de Toulouse, on les a accompagnés. Là, ils ont commencé à se détendre, ils voyaient qu'on était là pour les aider. On leur a proposé d'aller dîner ensemble et on est donc allés au Gueuleton. »
« Ils nous ont dit qu'ils avaient complètement revu leurs a priori sur les Français
Bastien, un supporter toulousain à propos des Japonais qu'il a croisés au stade
C'est là où nous les avons rencontrés. Les Japonais se sont ainsi initiés aux grillons et aux vins natures. Avant d'aller tester des rhums à la Cale Sèche.
« Ils nous ont dit qu'ils avaient complètement revu leurs a priori sur les Français. Ça nous embêtait qu'ils aient cette image. Au final, c'est une superbe rencontre, un vrai partage, une expérience avec des gens venus du bout du monde. Ils nous ont bien sûr invités au Japon. »
Yutaka venait aussi pour la première fois à Toulouse. Cet autre supporter japonais, en revanche, est un habitué des Coupes du monde. Tous les quatre ans, il suit ainsi les Brave Blossoms avec sa petite tente.
C'est ainsi qu'il a atterri au camping du Rupé pour une quinzaine de jours. « Il regardait les matches dans notre bungalow, raconte Jacques Susset, le gardien du camping. Je suis abonné depuis dix-neuf ans au Stade Toulousain. Alors, comme il est à pied, je l'ai emmené à Ernest Wallon pour voir l'entraînement des Japonais. Là-bas, tout le monde voulait le photographier. C'était la star de Toulouse. Il nous a envoyé un message très gentil de remerciement depuis Nantes où il est parti voir le match Japon-Argentine (dimanche) pour ensuite se rendre au Pays basque. »
Le slip des supporters des Springboks
Le contingent de supporters des Springboks est facilement repérable dans les travées des stades où jouent les champions du monde, tant ils sont nombreux à porter le maillot Or et Vert. Mais parmi ces acharnés se cache une catégorie qui a opté pour un autre signe distinctif : un maillot... de bain !
Ainsi, on peut voir à chaque match de l'Afrique du Sud, dans les tribunes, quelques courageux applaudir les leurs en slip, un slip aux couleurs du drapeau sud-africain. La mode est née de Faf De Klerk : en 2019, le demi de mêlée portait ce modèle lors de la compétition et avait été photographié embrassant le trophée Webb-Ellis dans cette petite tenue.
Coup de foudre des fans, qui ont voulu leur propre slip. « Les gens aiment Faf à cause de ses beaux cheveux blonds, ça, on ne peut pas le rater !, a ironisé Willie Le Roux, au look plus sage. Ça fait partie de nous maintenant. »
Au point que les joueurs ne rechignent jamais à signer le slip de leurs supporters en fin de match, qui leur présentent leur derrière sans complexe. Et Siya Kolisi, le capitaine, agrémente en général son autographe d'une petite claque amicale sur la fesse ainsi tendue.
« L'opportunité, c'est fucking énorme »
Partout où jouent les Irlandais, on retrouve ces mots sur des pancartes, des tee-shirts... Il s'agit d'un passage du discours du coach irlandais de La Rochelle, Ronan O'Gara (46 ans), pour son équipe avant la demi-finale de Top 14 contre l'UBB (24-13), le 10 juin dernier.
Des paroles captées par les caméras de Canal+ : « Est-ce que vous avez faim ? Vous êtes intéressés de progresser ? On va fucking prendre des vacances samedi ? C'est pas possible ça », avait lancé O'Gara, légende du rugby irlandais.
Depuis, ses paroles ont fait le tour de l'Irlande et appartiennent désormais - avec l'air de Zombie des Cranberries - au petit précis du supporter irlandais, le contingent étranger le plus important du Mondial.
Même le prestigieux Times a publié un article sur ce passage du discours de « ROG », le qualifiant de joyau du genre. « O'Gara a repoussé les limites linguistiques jusqu'à des zones inexplorées », a assuré le quotidien britannique.
On a vu fleurir des pans du speech - « L'opportunité c'est fucking énorme » - dès la première apparition de l'équipe irlandaise sur le sol français, lors de l'entraînement public au stade de la Vallée du Cher, à Tours, devant 12 000 personnes.
Alors qu'il venait délivrer une master class au centre culturel irlandais à Paris, O'Gara s'est vu remettre par un supporter un tee-shirt floqué de ce slogan qui correspond parfaitement à la situation de l'équipe d'Irlande qui n'a jamais été aussi bien positionnée pour remporter le titre mondial.
Et à la fin, ils s'embrassèrent
Peut-être que c'est le Gallois qui a un peu chambré le supporter australien. Et celui-ci s'est un peu énervé. Il faut le comprendre, les Australiens viennent du monde d'en bas pour voir leur équipe se faire ouvrir comme un livre (40-6, le 24 septembre).
Les deux hommes s'attrapent par le col, ça commence à chauffer. Deux stadiers interviennent et les sortent dans l'allée. La suite, c'est Robinson et Jules, assis juste derrière qui racontent :
« Une responsable est arrivée et leur a fait comprendre que soit ils se calmaient, soit ils sortaient. Au début, chacun jetait la responsabilité sur l'autre, puis ils ont discuté. Après quelques échanges, ils se sont souri, puis serré la main et enfin ils se sont fait un câlin. Et sont revenus dans le stade bras dessus, bras dessous. Toute la tribune les a alors acclamés. Le Gallois a fait applaudir l'Australien et vice versa. À ce moment, l'esprit du rugby était dans les tribunes. »
Coupe du monde 2023 : les supporters du monde entier à la fête
La Coupe du monde de rugby 2023 est un succès en termes d'ambiance et d'affluence de la part de supporters venus de tous les continents. L'occasion d'autant de rencontres et de partage qui racontent l'état d'esprit de ce Mondial organisé en France.
Jean-Christophe Collin
Bien sûr, nous n'étions pas dans chaque tribune et il n'est pas impossible que quelques propos déplacés aient été proférés car, comme disait Jean-Pierre Rives, « dans le rugby, y a pas que des cons mais tous les cons y sont ».
Mais pour le reste, soit l'immense majorité des supporters de cette Coupe du monde, ils se comportent d'une manière exemplaire, affichent une bonne humeur communicative et un état d'esprit remarquable.
On assiste ainsi depuis le début de ce Mondial à un vrai partage, à une communion entre des gens venus du monde entier et qui ont pour la plupart acheté leur billet il y a deux ou trois ans. C'est parfois le voyage d'une vie et dès lors, il se doit d'être une fête.
La journée du match tellurique entre l'Irlande et l'Afrique du Sud (13-8, le 23 septembre) a été assez exemplaire à cet égard. Sud-Africains et Irlandais ont partagé des bières, même des petits entraînements dans les rues de Paris avec boucliers de plaquage.
Ce n'est pas spécifique aux Coupes du monde de rugby. Pour ce que l'on a connu des Coupes du monde de foot, ou bien des Jeux Olympiques, c'est exactement la même chose. Les gens traversent la planète pour supporter leur équipe et festoyer. On a ainsi distingué quelques menues histoires qui racontent l'esprit de cette Coupe du monde 2023.
Les Sud-Américaines sont nombreux à avoir fait le déplacement en France
Même le président de la Fédération uruguayenne en était scotché. « En 2019 au Japon, on avait eu 400 demandes de billets de la part de nos supporters, raconte-t-il, là on en a eu 4 000. » La Coupe du monde en France a provoqué chez les supporters des nations sud-américaines une vraie ferveur.
Pour les Chiliens, il s'agissait en outre de leur première participation. Ça a été une ruée vers la France, d'autant que le rugby au Chili comme dans toute l'Amérique du Sud est le sport pratiqué par les CSP +, donc avec des revenus qui leur permettaient de se payer ce voyage onéreux.
Par ailleurs, le premier match des Chiliens de l'histoire en Coupe du monde se déroulait à Toulouse, pas loin de l'Espagne. Or les vols du Chili vers l'Espagne sont moins chers que ceux vers la France.
C'est ainsi que le Stadium a accueilli, selon le staff des Condors, 15 000 supporters chiliens. « Même dans notre stade à Santiago, on n'a jamais joué devant autant de Chiliens », s'extasiait l'entraîneur de la sélection nationale, l'Uruguayen Pablo Lemoine.
L'hospitalité toulousaine envers les Japonais
Benjamin, Laurent, Vincent, Damien, supporters du Stade Toulousain, ont pris le pack pour les matches dans la Ville rose. Par ce jour de grand soleil, ils font la queue pour rentrer au Stadium, baignés dans la formidable ambiance qui prévaut à ce match entre le Chili et le Japon (12-42, le 10 septembre).
Les Sud-Américains, présents pour la première fois, sont venus en nombre. Les Japonais ont davantage l'habitude, ils ont organisé la dernière édition. C'est ainsi que trois amis nippons ont découvert ce sport il y a quatre ans. Ils ont alors décidé de venir en France voir un match de leur équipe.
C'est comme ça qu'ils débarquent au Stadium et se trouvent alors juste devant nos quatre compères dans la file d'attente. « On a commencé à discuter mais ils étaient très méfiants, raconte Damien. Ils nous ont expliqué plus tard qu'en fait, nous n'avions pas bonne réputation chez eux. On leur a proposé de les aider à trouver la porte du stade. On a découvert qu'on avait des places au même endroit. On les a accompagnés et on a fait connaissance. Après le match, on leur a proposé de leur faire découvrir Toulouse. On s'est d'abord rendus au bar basque. » Une institution toulousaine des troisièmes mi-temps.
« On a mis une heure trente là où il faut vingt minutes, tous les gens les photographiaient. On leur a fait découvrir le Ricard, raconte Bastien. Ensuite, il fallait qu'ils prennent leur hébergement, qu'ils récupèrent leurs bagages, c'était de l'autre côté de Toulouse, on les a accompagnés. Là, ils ont commencé à se détendre, ils voyaient qu'on était là pour les aider. On leur a proposé d'aller dîner ensemble et on est donc allés au Gueuleton. »
« Ils nous ont dit qu'ils avaient complètement revu leurs a priori sur les Français
Bastien, un supporter toulousain à propos des Japonais qu'il a croisés au stade
C'est là où nous les avons rencontrés. Les Japonais se sont ainsi initiés aux grillons et aux vins natures. Avant d'aller tester des rhums à la Cale Sèche.
« Ils nous ont dit qu'ils avaient complètement revu leurs a priori sur les Français. Ça nous embêtait qu'ils aient cette image. Au final, c'est une superbe rencontre, un vrai partage, une expérience avec des gens venus du bout du monde. Ils nous ont bien sûr invités au Japon. »
Yutaka venait aussi pour la première fois à Toulouse. Cet autre supporter japonais, en revanche, est un habitué des Coupes du monde. Tous les quatre ans, il suit ainsi les Brave Blossoms avec sa petite tente.
C'est ainsi qu'il a atterri au camping du Rupé pour une quinzaine de jours. « Il regardait les matches dans notre bungalow, raconte Jacques Susset, le gardien du camping. Je suis abonné depuis dix-neuf ans au Stade Toulousain. Alors, comme il est à pied, je l'ai emmené à Ernest Wallon pour voir l'entraînement des Japonais. Là-bas, tout le monde voulait le photographier. C'était la star de Toulouse. Il nous a envoyé un message très gentil de remerciement depuis Nantes où il est parti voir le match Japon-Argentine (dimanche) pour ensuite se rendre au Pays basque. »
Le slip des supporters des Springboks
Le contingent de supporters des Springboks est facilement repérable dans les travées des stades où jouent les champions du monde, tant ils sont nombreux à porter le maillot Or et Vert. Mais parmi ces acharnés se cache une catégorie qui a opté pour un autre signe distinctif : un maillot... de bain !
Ainsi, on peut voir à chaque match de l'Afrique du Sud, dans les tribunes, quelques courageux applaudir les leurs en slip, un slip aux couleurs du drapeau sud-africain. La mode est née de Faf De Klerk : en 2019, le demi de mêlée portait ce modèle lors de la compétition et avait été photographié embrassant le trophée Webb-Ellis dans cette petite tenue.
Coup de foudre des fans, qui ont voulu leur propre slip. « Les gens aiment Faf à cause de ses beaux cheveux blonds, ça, on ne peut pas le rater !, a ironisé Willie Le Roux, au look plus sage. Ça fait partie de nous maintenant. »
Au point que les joueurs ne rechignent jamais à signer le slip de leurs supporters en fin de match, qui leur présentent leur derrière sans complexe. Et Siya Kolisi, le capitaine, agrémente en général son autographe d'une petite claque amicale sur la fesse ainsi tendue.
« L'opportunité, c'est fucking énorme »
Partout où jouent les Irlandais, on retrouve ces mots sur des pancartes, des tee-shirts... Il s'agit d'un passage du discours du coach irlandais de La Rochelle, Ronan O'Gara (46 ans), pour son équipe avant la demi-finale de Top 14 contre l'UBB (24-13), le 10 juin dernier.
Des paroles captées par les caméras de Canal+ : « Est-ce que vous avez faim ? Vous êtes intéressés de progresser ? On va fucking prendre des vacances samedi ? C'est pas possible ça », avait lancé O'Gara, légende du rugby irlandais.
Depuis, ses paroles ont fait le tour de l'Irlande et appartiennent désormais - avec l'air de Zombie des Cranberries - au petit précis du supporter irlandais, le contingent étranger le plus important du Mondial.
Même le prestigieux Times a publié un article sur ce passage du discours de « ROG », le qualifiant de joyau du genre. « O'Gara a repoussé les limites linguistiques jusqu'à des zones inexplorées », a assuré le quotidien britannique.
On a vu fleurir des pans du speech - « L'opportunité c'est fucking énorme » - dès la première apparition de l'équipe irlandaise sur le sol français, lors de l'entraînement public au stade de la Vallée du Cher, à Tours, devant 12 000 personnes.
Alors qu'il venait délivrer une master class au centre culturel irlandais à Paris, O'Gara s'est vu remettre par un supporter un tee-shirt floqué de ce slogan qui correspond parfaitement à la situation de l'équipe d'Irlande qui n'a jamais été aussi bien positionnée pour remporter le titre mondial.
Et à la fin, ils s'embrassèrent
Peut-être que c'est le Gallois qui a un peu chambré le supporter australien. Et celui-ci s'est un peu énervé. Il faut le comprendre, les Australiens viennent du monde d'en bas pour voir leur équipe se faire ouvrir comme un livre (40-6, le 24 septembre).
Les deux hommes s'attrapent par le col, ça commence à chauffer. Deux stadiers interviennent et les sortent dans l'allée. La suite, c'est Robinson et Jules, assis juste derrière qui racontent :
« Une responsable est arrivée et leur a fait comprendre que soit ils se calmaient, soit ils sortaient. Au début, chacun jetait la responsabilité sur l'autre, puis ils ont discuté. Après quelques échanges, ils se sont souri, puis serré la main et enfin ils se sont fait un câlin. Et sont revenus dans le stade bras dessus, bras dessous. Toute la tribune les a alors acclamés. Le Gallois a fait applaudir l'Australien et vice versa. À ce moment, l'esprit du rugby était dans les tribunes. »
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde de rugby 2023 - Podcast. Le Chant du coq (04/10) : France - Italie : la composition probable des Bleus, les pronostics des journalistes italiens
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/04/coupe-du-monde-de-rugby-2023-podcast-le-chant-du-coq-0410-france-italie-la-composition-probable-des-bleus-les-pronostics-des-journalistes-italiens-11495985.php
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