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Coupe du Monde 2023 en France
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
SEB34 a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Bon comme prévu les Irlandais sautent en quart
Ah, j'ai pensé à toi, je te jure
C'est fou !! Après mes blacks sont vraiment solides comme quoi ce n'était pas anodin le premier match contre eux
Tout le monde dit que ce ne sont pas les mêmes blacks que lors de leur premier match, C'est très français de se sous-estimer, mais je crois qu'on est plus fort qu'on ne le pense nous-mêmes, on va battre les Boks demain
je ne sais pas qui est plus ou moins fort aujourd'hui, mais je pense que les blacks ont réussi à se transcender ce soir et pas les irlandais. C'est à mon avis l'enjeu de ces matchs à haute intensité.
Mais c'est très difficile d'enchainer des matchs avec un tel niveau d'intensité.
les irlandais avaient réussi à se transcender contre les boks.
Pour quoi pas ce soir ? Fatigue, usure pshy ?
C'est fascinant de voir à quel point la force collective peut soulever des montagnes à un moment T.
Je rejoins ton constat. J'avais dit il y a qq semaines que je trouvais très risqué la façon dont les irlandais géraient leur effectif. Ils ont mis leur 15 type a quasiment tous les matchs, avec des postes très sollicités (notamment Furlong et Porter).
Même si cela ne se joue pas à grand chose, j'ai trouvé les Blacks plus sereins. Les irlandais ont multiplié les temps de jeu et les passes mais finalement de façon assez stériles, là où les Blacks par quelques contres éclairs ont fini dans l'en but.
Heureux de l'issue car je n'aime pas trop ce jeu stéréotypé, fût-il parfaitement exécuté. En plus ils commençaient à avoir le boulard et ce retour sur Terre leur fera le plus grand bien. Un sort identique pour Rassie Erasmus qui m'irait très bien aussi.
Les Blacks après leur défaite inaugurale n'ont rien dit à part bravo aux Bleus. Et ils sont repartis tranquillement se refaire une santé en toute humilité.
Bref si on ne gagne pas, j'espère que les Blacks gagneront cette coupe du monde (sauf si les Fidji sont inspirés ).
Allez les Bleus
Putain je commence déjà à stresser
zizou46- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
SEB34 a écrit:Scalp a écrit:SEB34 a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Bon comme prévu les Irlandais sautent en quart
Ah, j'ai pensé à toi, je te jure
C'est fou !! Après mes blacks sont vraiment solides comme quoi ce n'était pas anodin le premier match contre eux
Tout le monde dit que ce ne sont pas les mêmes blacks que lors de leur premier match, C'est très français de se sous-estimer, mais je crois qu'on est plus fort qu'on ne le pense nous-mêmes, on va battre les Boks demain
je ne sais pas qui est plus ou moins fort aujourd'hui, mais je pense que les blacks ont réussi à se transcender ce soir et pas les irlandais. C'est à mon avis l'enjeu de ces matchs à haute intensité.
Mais c'est très difficile d'enchainer des matchs avec un tel niveau d'intensité.
les irlandais avaient réussi à se transcender contre les boks.
Pour quoi pas ce soir ? Fatigue, usure pshy ?
C'est fascinant de voir à quel point la force collective peut soulever des montagnes à un moment T.
Ça, c'est certainement une des clés, leur système est exigeant et ils ne font pas beaucoup tourner. Mais même si les Irlandais sont un vrai rouleau compresseur, les blacks ont su trouver les failles offensivement et résister défensivement, sur un match, à ce niveau, tout est possible entre deux équipes aussi talentueuses…
C'est quand même un aveu d'échec pour ce type de possession répétitive avec relativement peu d'alternance (écosse et irlande) face à des défenses très motivées.
Ils perdent encore en quart certes, mais quand tu vois leur nombre de victoires ces dernières années et leur place de numéro un mondial totalement mérité, je ne dirais pas ça, sur 10 matchs contre les mêmes Blacks, je penses qu’ils en gagne au moins 6, voir 7, enfin, environ ce soir, c’était la vérité d’un match…
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
biscouette a écrit:Scalp a écrit:
https://x.com/VMSportIE/status/1713307242311680111?s=20
J'ai du mal avec Sexton, immense joueur certes, mais pour moi il est l'exemple à n'absolument pas suivre, je me demande s'il se rend compte qu'il a certainement sacrifié une bonne partie de la seconde moitié de sa vie…
Ça peut paraître osé mais pour moi c’est le point faible ce soir, évidemment il ne fait pas de faute, fait jouer, a un bon jeu au pied, etc. mais trop lisible, il est en pivot la plupart du temps, ne crée pas d’incertitude (pas besoin de faire des numéros de funambule, ça peut être juste prendre un ballon lancé, avoir un appui sur un micro-temps qui fixe un peu 1 ou 2 joueurs, etc.) ; comme ils font peu de fautes, qu’il y a de la rigueur, de la fluidité et que la paire de centres est forte ils arrivent malgré tout à créer du danger mais à ce niveau il faut aussi un 10 un peu plus remuant, et par moments il faut aussi avoir un peu de cannes. Après je n’ai qu’une vue restreinte, sans doute est-il important dans leur système, tant au niveau jeu que dans l’humain, je n’ai pas bien vu jouer son successeur, etc.
Finalement il a peut-être trop poussé autant pour ce dont tu parles Scalp qu’à un niveau purement sportif.
J’espérais que les AB passent, pour leur jeu et leurs joueurs (content notamment du retour d’Aaron Smith à ce niveau), mais je suis triste pour les Irlandais qui méritaient de faire – enfin – une demi-finale et pour leurs supporters qui ont bien animés Paris en cette période.
Un bémol cependant pour les chants pendant le Haka, pas cool.
Je partage, Sexton a même loupé une pénalité facile, il est vraiment temps qu’il arrête, tout en étant bon ce soir, il n’a pas été suffisamment décisif, on sent l’usure du bonhomme. On peut être admiratif du mec qui donne tout ce qu’il a jusqu’au bout, et en gardant un très bon niveau, moi qui commence à être vieux, mais en parfaite santé, j’ai de la peine pour lui, il n’aura probablement pas cette chance.
N’importe quel neurologue doit bouillir de voir un mec se détruire de cette façon, en enfilant les commotions cérébrales comme des perles, et surtout, qu’on lui permette de le faire, un exemple déplorable pour notre sport.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:SEB34 a écrit:Scalp a écrit:SEB34 a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Scalp a écrit:nadoloubb a écrit:Bon comme prévu les Irlandais sautent en quart
Ah, j'ai pensé à toi, je te jure
C'est fou !! Après mes blacks sont vraiment solides comme quoi ce n'était pas anodin le premier match contre eux
Tout le monde dit que ce ne sont pas les mêmes blacks que lors de leur premier match, C'est très français de se sous-estimer, mais je crois qu'on est plus fort qu'on ne le pense nous-mêmes, on va battre les Boks demain
je ne sais pas qui est plus ou moins fort aujourd'hui, mais je pense que les blacks ont réussi à se transcender ce soir et pas les irlandais. C'est à mon avis l'enjeu de ces matchs à haute intensité.
Mais c'est très difficile d'enchainer des matchs avec un tel niveau d'intensité.
les irlandais avaient réussi à se transcender contre les boks.
Pour quoi pas ce soir ? Fatigue, usure pshy ?
C'est fascinant de voir à quel point la force collective peut soulever des montagnes à un moment T.
Ça, c'est certainement une des clés, leur système est exigeant et ils ne font pas beaucoup tourner. Mais même si les Irlandais sont un vrai rouleau compresseur, les blacks ont su trouver les failles offensivement et résister défensivement, sur un match, à ce niveau, tout est possible entre deux équipes aussi talentueuses…
C'est quand même un aveu d'échec pour ce type de possession répétitive avec relativement peu d'alternance (écosse et irlande) face à des défenses très motivées.
Ils perdent encore en quart certes, mais quand tu vois leur nombre de victoires ces dernières années et leur place de numéro un mondial totalement mérité, je ne dirais pas ça, sur 10 matchs contre les mêmes Blacks, je penses qu’ils en gagne au moins 6, voir 7, enfin, environ ce soir, c’était la vérité d’un match…
je réponds aussi à zizou 46.
pour moi, l'Irlande a vécu une défaite presque complète dans :
1/ Sa gestion de l'effectif
2/ Sa gestion Pshychologique de l'évènement (liée aussi au 1)
3/ Dans son jeu de possession répétitif, lisible sans réelle alternance (basé principalement sur Sexton)
4/ Sa relation avec l'arbitrage
5/ Une tactique faible probablement liée à un complexe de supériorité
La résultante est une certaine forme d'arrogance et de certitude qui ne ressemble pas à l'idée que je me fais de ce sport. Sexton illustre parfaitement la défaite des siens car il est au centre de cette responsabilité comme Farrell. la faillite d'une méthode.
Donc de mon point de vue, la vérité de ce match est plus profonde que ça n'y parait.
Nienaber et probablement Erasmus arrivent au Leinster... ça promet..
Ce que je retiendrai de ce match, c'est surtout que les AB se sont transcendés. La force était de leur côté. Ils avaient décidé que les irlandais ne passeraient pas. Sam a égalé Richie, Savea a survolé la partie... Du talent, du génie et de l'abnégation... c'est ça le rugby et pas autre chose...
Merci à eux.
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
C’etait un grand match. Un énorme match. Une opposition de style incroyable. Les AB on se dit toujours la mêlée ouais, mais bon ça tiens et il te fatigue la dessus, leurs piliers qui sont rentrés très jeunes ils ont plié le game. Cartouches à gogo . Derrière Telea fait un écart de conduite bam il y en un autre. Pas de passe droit. Les AB c’est dur, intense , et avec l’apport de Frizell la troisième ligne est monstrueuse. Quand aux Irlandais magnifiques de ténacité voire trop stéréotypés, ils ont péché par orgueil. A ce niveau 3 points tu les prends … il ne faut pas courir trop longtemps après le score . En NZ ce matin ce soir pour eux les BBQ sont de sortie !!
densnewzealand- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Bon retour à la maison pour nos voisins d'Europe et Bravo aux Argentins et aux NZ qui ont sortis ces derniers un très grand match, dire qu'ils étaient soit disant morts, encore une fantaisie de nos spécialistes, si on bat les SAf ce dont je doute, il faudra se les "payer" au bout.
On va voir les "guignols" Anglais, encore une fois bien servi, j'espére que l'arbitre ne va pas passer son temps à arbitrer les Fidjiens.
Pour Sexton et Bigar, belles carrières on va être enfin débarrassés des plus belles "pleureuses" du circuit.
On va voir les "guignols" Anglais, encore une fois bien servi, j'espére que l'arbitre ne va pas passer son temps à arbitrer les Fidjiens.
Pour Sexton et Bigar, belles carrières on va être enfin débarrassés des plus belles "pleureuses" du circuit.
léopold- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/15/coupe-du-monde-de-rugby-2023-irlande-nouvelle-zelande-la-question-qui-fache-les-irlandais-ont-ils-un-probleme-de-mental-11519641.php
Réveil tardif mais pas mal. j'aime bien le passage sur l'Eire. franchement quand j'y repense...
Réveil tardif mais pas mal. j'aime bien le passage sur l'Eire. franchement quand j'y repense...
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lerugbynistere.fr/news/les-talents-du-xv-avec-manpower-gael-fickou-lesprit-dequipe-comme-leitmotiv-2108231157.php
un petit focus sur fickou parce que je pense que ce sera l'homme clef du match dans le jeu d'échec que vont se livrer les 2 équipes pendant les 50 ou 60 premières minutes.
Notre point faible est la défense sur les ailes plutôt du côté de BB quand jalibert va passer 2eme centre. Les boks vont vouloir jouer vite au large à la main ou au pied pour mettre la pression sur la jeunesse et la fébrilité défensive de nos 2 attaquants.
le rôle de fickou de couper les extérieurs et de couvrir la défense va être capital pour contrer l'option boks.
je parle pas des autres défis au centre et de la troisième ligne parce que ça va cogner sévère mais ça on le sait depuis longtemps.
un petit focus sur fickou parce que je pense que ce sera l'homme clef du match dans le jeu d'échec que vont se livrer les 2 équipes pendant les 50 ou 60 premières minutes.
Notre point faible est la défense sur les ailes plutôt du côté de BB quand jalibert va passer 2eme centre. Les boks vont vouloir jouer vite au large à la main ou au pied pour mettre la pression sur la jeunesse et la fébrilité défensive de nos 2 attaquants.
le rôle de fickou de couper les extérieurs et de couvrir la défense va être capital pour contrer l'option boks.
je parle pas des autres défis au centre et de la troisième ligne parce que ça va cogner sévère mais ça on le sait depuis longtemps.
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Apres-la-defaite-de-l-irlande-face-aux-blacks-jonathan-sexton-tire-un-trait-sur-ses-reves-de-titre/1425422
Après la défaite de l'Irlande face aux All Blacks, Jonathan Sexton tire un trait sur ses rêves de titre
L'ouvreur irlandais Jonathan Sexton a achevé sa carrière samedi par une nouvelle défaite en quarts de finale de Coupe du monde.
Jean-Christophe Collin
Il est debout les mains sur les hanches, le regard perdu, il observe les Blacks taper en touche après cette fin de match inouïe qui les envoie en demi-finales. Il reste debout, Johnny Sexton, mais il est détruit de l'intérieur, vidé par ce match de muerte mais surtout anéanti par cette défaite qui signe la fin de sa carrière et bien plus que ça.
Hagard, il serre la main de Samuel Whitelock, il serre la main de plein de joueurs tout en noir mais ne les voit pas vraiment... Et puis parce que c'est la magnifique tradition du rugby, il applaudit ses bourreaux du soir dans une haie d'honneur et de calvaire. « C'est dur à encaisser cette défaite », soufflera-t-il.
Forcément, il a rêvé d'une autre fin, Johnny. « On a traversé la Coupe du monde en pensant que Jonathan jouait sa dernière compétition », a expliqué le troisième-ligne Caelan Doris. Les joueurs irlandais voulaient emmener leur capitaine le plus loin possible, jusqu'à la victoire finale. Pour lui qui déteste la défaite jusqu'au tréfonds de son âme, cette soirée de Saint-Denis restera comme un cauchemar, point final cruel de son immense carrière.
Mais il est aussi responsable de cette issue. Notamment quand à la 59e il a manqué une pénalité à 17-25 qui était largement dans ses cordes. Et durant ce match d'une intensité folle, Sexton a paru parfois faire son âge (38 ans). Quelques heures plus tôt, celui avec qui il a formé longtemps la charnière de l'équipe d'Irlande, Conor Murray, disait de lui : « Johnny est un leader incroyable pour l'équipe. Il est très exigeant envers lui-même. Quel que soit son âge, il joue l'un des meilleurs rugbys de sa vie. »
Oui, jusqu'ici Sexton avait été en tout point remarquable, il était devenu contre les Tonga le meilleur marqueur de points de l'histoire du rugby irlandais. Mais voilà, dans ce qui aurait dû être le match d'une vie, celui qui allait permettre enfin à l'Irlande de dépasser les quarts de finale d'une Coupe du monde, Sexton n'a pas su mener son équipe vers la victoire comme lors du dernier Grand Chelem.
« Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres »
Caelan Doris, troisième-ligne irlandais
Il a récité le jeu que les Irlandais développent depuis plusieurs années, magnifiquement huilé. Mais dans un match comme celui-là, le leader de jeu doit trouver les solutions. Or Sexton n'a pas eu l'inspiration pour débloquer des situations. « On a l'impression de jouer avec un entraîneur », disait de lui cette semaine Doris. Mais face à la vitesse des Blacks, coach Sexton, à 38 ans, n'avait pas forcément la vivacité pour y répondre.
Reste le vide qu'il va laisser dans le quinze du Trèfle. Parce qu'il était bien plus qu'un demi d'ouverture. « Quel leader incroyable il a été pour l'Irlande pendant tant d'années, poursuivait Doris. Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres. » C'est l'héritage qu'il laissera à cette équipe. « Tout le monde sait que lorsque vous vous entraînez avec Johnny, il attend des normes incroyables de lui-même, il l'attend de tout le monde », expliquait le deuxième-ligne Iain Henderson.
Les jeunes qui l'ont côtoyé ses dernières années auront à jamais en eux cet exemple, de rigueur, d'exigence, de professionnalisme... Car pour le reste Sexton va demeurer pour l'histoire l'homme qui n'a jamais pu mener son équipe au-delà des quarts de finale. Il a perdu à ce stade de la compétition en 2011 face aux Gallois, il était blessé pour l'élimination en quarts de finale en 2015, il a perdu à nouveau en quarts en 2019, déjà face aux All Blacks. Et donc samedi soir contre ces mêmes Néo-Zélandais. « Tu restes le meilleur », lui a soufflé son fiston sur la pelouse de Saint-Denis. Las, ce matin, son papa n'est plus joueur de rugby.
Après la défaite de l'Irlande face aux All Blacks, Jonathan Sexton tire un trait sur ses rêves de titre
L'ouvreur irlandais Jonathan Sexton a achevé sa carrière samedi par une nouvelle défaite en quarts de finale de Coupe du monde.
Jean-Christophe Collin
Il est debout les mains sur les hanches, le regard perdu, il observe les Blacks taper en touche après cette fin de match inouïe qui les envoie en demi-finales. Il reste debout, Johnny Sexton, mais il est détruit de l'intérieur, vidé par ce match de muerte mais surtout anéanti par cette défaite qui signe la fin de sa carrière et bien plus que ça.
Hagard, il serre la main de Samuel Whitelock, il serre la main de plein de joueurs tout en noir mais ne les voit pas vraiment... Et puis parce que c'est la magnifique tradition du rugby, il applaudit ses bourreaux du soir dans une haie d'honneur et de calvaire. « C'est dur à encaisser cette défaite », soufflera-t-il.
Forcément, il a rêvé d'une autre fin, Johnny. « On a traversé la Coupe du monde en pensant que Jonathan jouait sa dernière compétition », a expliqué le troisième-ligne Caelan Doris. Les joueurs irlandais voulaient emmener leur capitaine le plus loin possible, jusqu'à la victoire finale. Pour lui qui déteste la défaite jusqu'au tréfonds de son âme, cette soirée de Saint-Denis restera comme un cauchemar, point final cruel de son immense carrière.
Mais il est aussi responsable de cette issue. Notamment quand à la 59e il a manqué une pénalité à 17-25 qui était largement dans ses cordes. Et durant ce match d'une intensité folle, Sexton a paru parfois faire son âge (38 ans). Quelques heures plus tôt, celui avec qui il a formé longtemps la charnière de l'équipe d'Irlande, Conor Murray, disait de lui : « Johnny est un leader incroyable pour l'équipe. Il est très exigeant envers lui-même. Quel que soit son âge, il joue l'un des meilleurs rugbys de sa vie. »
Oui, jusqu'ici Sexton avait été en tout point remarquable, il était devenu contre les Tonga le meilleur marqueur de points de l'histoire du rugby irlandais. Mais voilà, dans ce qui aurait dû être le match d'une vie, celui qui allait permettre enfin à l'Irlande de dépasser les quarts de finale d'une Coupe du monde, Sexton n'a pas su mener son équipe vers la victoire comme lors du dernier Grand Chelem.
« Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres »
Caelan Doris, troisième-ligne irlandais
Il a récité le jeu que les Irlandais développent depuis plusieurs années, magnifiquement huilé. Mais dans un match comme celui-là, le leader de jeu doit trouver les solutions. Or Sexton n'a pas eu l'inspiration pour débloquer des situations. « On a l'impression de jouer avec un entraîneur », disait de lui cette semaine Doris. Mais face à la vitesse des Blacks, coach Sexton, à 38 ans, n'avait pas forcément la vivacité pour y répondre.
Reste le vide qu'il va laisser dans le quinze du Trèfle. Parce qu'il était bien plus qu'un demi d'ouverture. « Quel leader incroyable il a été pour l'Irlande pendant tant d'années, poursuivait Doris. Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres. » C'est l'héritage qu'il laissera à cette équipe. « Tout le monde sait que lorsque vous vous entraînez avec Johnny, il attend des normes incroyables de lui-même, il l'attend de tout le monde », expliquait le deuxième-ligne Iain Henderson.
Les jeunes qui l'ont côtoyé ses dernières années auront à jamais en eux cet exemple, de rigueur, d'exigence, de professionnalisme... Car pour le reste Sexton va demeurer pour l'histoire l'homme qui n'a jamais pu mener son équipe au-delà des quarts de finale. Il a perdu à ce stade de la compétition en 2011 face aux Gallois, il était blessé pour l'élimination en quarts de finale en 2015, il a perdu à nouveau en quarts en 2019, déjà face aux All Blacks. Et donc samedi soir contre ces mêmes Néo-Zélandais. « Tu restes le meilleur », lui a soufflé son fiston sur la pelouse de Saint-Denis. Las, ce matin, son papa n'est plus joueur de rugby.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-tops-flops-d-irlande-nouvelle-zelande-savea-et-cane-stratospheriques-fin-cruelle-pour-sexton/1425417
Les tops-flops d'Irlande - Nouvelle-Zélande : Savea et Cane stratosphériques, fin cruelle pour Sexton
Dans un match de très haut niveau, la Nouvelle-Zélande, notamment emmenée par ses troisièmes lignes Ardie Savea et Sam Cane, a éliminé l'Irlande de Jonathan Sexton, auteur d'un raté sur un but de pénalité qui a coûté cher.
Yann Sternis et Antoine Bourlon
Les tops
Ardie Savea (Nouvelle-Zélande)
Commençons par ce qui n'a pas été dans son match : deux fautes en première période. Et puis voilà. Tout le reste n'a été que plus-que-parfait. Un essai en bout de ligne à la demi-heure de jeu, un petit jeu au pied de Richie Mo'unga récupéré, un contest dans un temps faible à la 48e dans ses propres 22 mètres, 14 plaquages, 2 franchissements, 2 turnovers, 46 mètres parcourus balle en main, 4 défenseurs battus... Chapeau l'artiste.
Sam Cane (Nouvelle-Zélande)
Un jour, Peter O'Mahony l'a surnommé « sous Richie McCaw ». Sa prestation du soir : un « sur Richie McCaw » ? Le troisième-ligne a été exceptionnel dans beaucoup de domaines avec 21 plaquages, dont quelques-uns très offensifs, une implication sur l'essai d'Ardie Savea (33e), un retour défensif salvateur sur Hugo Keenan (62e) et plus encore. Il est également grandement responsable de la propreté néo-zélandaise dans les rucks offensifs. À la 31e, on a noté dans notre carnet : « Cane fait un grand match ». Jusqu'à sa sortie, à la 75e minute pour DALTON PAPALI'I, cela ne s'est jamais démenti.
Richie Mo'unga (Nouvelle-Zélande)
Sur l'essai de Will Jordan, à la 25e, il est stratosphérique : par sa lecture de la défense, en attaquant un espace laissé par deux avants ; de vitesse, ce qui ne surprend pas vraiment ; de maîtrise technique, avec une passe parfaite pour son ailier ; de QI rugby, s'étant joué de James Lowe sur le deux contre un comme on l'apprend à l'école de rugby. Et sinon, un peu de magie saupoudrée par-ci par-là (le par-dessus pour Savea, évoqué plus haut, est de lui), de l'efficacité face aux perches quand il l'a fallu, rien à redire sur le jeu au pied courant et un leadership remarquable lorsqu'il a fallu suppléer Aaron Smith, sorti sur carton jaune (37e). En plus, il s'est envoyé en défense.
Jordie Barrett (Nouvelle-Zélande)
On se demandait s'il n'allait pas trop subir la densité physique irlandaise, incarnée par Bundee Aki, son face-à-face. Et non seulement la grande tige des Blacks s'en est plutôt bien sortie, mais en plus, en fin de rencontre, il a signé quelques plaquages bienvenus (10/10 dans l'exercice). Au-delà de ça, il passe une pénalité de 50 mètres en début de rencontre, réussit la transformation en coin sur l'essai de Jordan puis en remet une autre en fin de match pour donner quatre points d'avance à son équipe (69e, après en avoir raté une quelques instants plus tôt). Et que dire de ce sauvetage miraculeux, à la suite d'un maul irlandais à la 72e minute, qui empêche Ronan Kelleher de marquer et à l'Irlande de passer devant pour la première fois.
Bundee Aki (Irlande)
Sur la lancée de son énorme phase de poule, durant laquelle il s'était imposé comme l'un des meilleurs joueurs de la compétition, le bulldozer du XV du Trèfle a repris sa marche en avant. Sa performance n'a pas suffi à qualifier son équipe mais le centre d'origine néo-zélandaise a montré à quel point il savait mettre son équipe dans l'avancée. Sur l'un de ses premiers ballons, il a ciblé Mo'unga et provoqué une pénalité (24e). Puis il a marqué un essai en évitant trois plaquages (sept défenseurs battus dans le match au final). Pour ne rien gâter, il a gratté un ballon brûlant dans les 22 néo-zélandais (71e).
Mack Hansen (Irlande)
Sur quasiment chacune de ses prises de balle, il a fait mal à la défense néo-zélandaise, même quand il était lancé dans le trafic. À trois reprises en première temps, il a réalisé un festival. La seconde fois, à la 27e, son action a abouti à l'essai d'Aki. Il a également provoqué le carton jaune d'Aaron Smith, auteur d'un en avant volontaire sur l'une de ses passes (37e). Visiblement touché, il a laissé sa place sur le terrain dès la 56e alors qu'il avait déjà battu six défenseurs.
Les flops
Jonathan Sexton (Irlande)
L'ouvreur culte du quinze du Trèfle a mis un terme à sa carrière sur ce quart de finale mémorable. Il pourrait paraître cruel d'écrire qu'il a raté son quart tant il a guidé une nouvelle et dernière fois son équipe (73 passes), presque jusqu'à l'épuisement dans les derniers instants du match. Mais le but de pénalité totalement dans ses cordes qu'il a raté à la 59e, à un peu plus de 30 mètres, légèrement à gauche, a coûté très cher dans un match si serré. Son petit jeu au pied trop long dans la foulée a aussi permis aux Néo-Zélandais de respirer. Sexton n'aura donc jamais réussi à passer le stade des quarts de finale d'une Coupe du monde.
Dan Sheehan (Irlande)
Ronan Kelleher avait été en grande difficulté sur ses lancers lors du choc de la phase de poule contre l'Afrique du Sud. Dan Sheehan, qui a pris la relève au talon du quinze du Trèfle, a lui aussi connu du déchet dans le secteur (certes moins spectaculaire) ce samedi soir. Sa touche volée dans les 22 des All Blacks à la 25e a notamment pesé. Il s'est démené dans le jeu (10 plaquages réussis, 2 ratés) mais a manqué des coups, comme sur ce jeu au pied de Hansen qu'il n'est pas parvenu à récupérer (48e) alors qu'il était replacé sur l'aile droite. Sur l'essai de Jordan, Mo'unga crée une brèche entre lui et Van der Flier (53e).
Andrew Porter (Irlande)
Lui aussi a beaucoup donné défensivement mais s'est bien trop mis à la faute. Dès la 2e minute, il a été pénalisé dans un ruck, rendant d'emblée le ballon aux Néo-Zélandais. Il a au total concédé trois pénalités, beaucoup trop dans un match de ce niveau. En mêlée fermée, il a notamment souffert face à Lomax. Il a enfin raté deux plaquages sur quatorze.
James Lowe (Irlande)
À la différence de l'autre ailier irlandais Mack Hansen, James Lowe a créé peu de différences dans la défense des All Blacks, y compris sur la dernière action. À la 11e, il ne rattrape pas une mauvaise passe de Keenan alors que les Irlandais étaient arrivés dans les 22 néo-zélandais et a plusieurs fois manqué de justesse dans son timing. À la 32e, les Blacks ont trouvé de l'espace dans son dos. Et Ardie Savea a marqué quelques secondes plus tard.
Rieko Ioane (Nouvelle-Zélande)
Avec ballon, le génie de la fratrie Ioane a sorti... son génie. En témoigne cette redoublée sur le premier essai du match, inscrit par Leicester Fainga'anuku à la 19e minute, ou tout un tas d'actions où il a montré l'étendue de ses capacités (vitesse, appuis, lecture, efficacité, passe). C'est néanmoins sa partition sans ballon qui le plonge dans nos « flops ». Le deuxième centre des Blacks a manqué cinq plaquages, dont un sur l'essai de Bundee Aki (27e), proche de la ligne. C'est trop... et voyant.
Les tops-flops d'Irlande - Nouvelle-Zélande : Savea et Cane stratosphériques, fin cruelle pour Sexton
Dans un match de très haut niveau, la Nouvelle-Zélande, notamment emmenée par ses troisièmes lignes Ardie Savea et Sam Cane, a éliminé l'Irlande de Jonathan Sexton, auteur d'un raté sur un but de pénalité qui a coûté cher.
Yann Sternis et Antoine Bourlon
Les tops
Ardie Savea (Nouvelle-Zélande)
Commençons par ce qui n'a pas été dans son match : deux fautes en première période. Et puis voilà. Tout le reste n'a été que plus-que-parfait. Un essai en bout de ligne à la demi-heure de jeu, un petit jeu au pied de Richie Mo'unga récupéré, un contest dans un temps faible à la 48e dans ses propres 22 mètres, 14 plaquages, 2 franchissements, 2 turnovers, 46 mètres parcourus balle en main, 4 défenseurs battus... Chapeau l'artiste.
Sam Cane (Nouvelle-Zélande)
Un jour, Peter O'Mahony l'a surnommé « sous Richie McCaw ». Sa prestation du soir : un « sur Richie McCaw » ? Le troisième-ligne a été exceptionnel dans beaucoup de domaines avec 21 plaquages, dont quelques-uns très offensifs, une implication sur l'essai d'Ardie Savea (33e), un retour défensif salvateur sur Hugo Keenan (62e) et plus encore. Il est également grandement responsable de la propreté néo-zélandaise dans les rucks offensifs. À la 31e, on a noté dans notre carnet : « Cane fait un grand match ». Jusqu'à sa sortie, à la 75e minute pour DALTON PAPALI'I, cela ne s'est jamais démenti.
Richie Mo'unga (Nouvelle-Zélande)
Sur l'essai de Will Jordan, à la 25e, il est stratosphérique : par sa lecture de la défense, en attaquant un espace laissé par deux avants ; de vitesse, ce qui ne surprend pas vraiment ; de maîtrise technique, avec une passe parfaite pour son ailier ; de QI rugby, s'étant joué de James Lowe sur le deux contre un comme on l'apprend à l'école de rugby. Et sinon, un peu de magie saupoudrée par-ci par-là (le par-dessus pour Savea, évoqué plus haut, est de lui), de l'efficacité face aux perches quand il l'a fallu, rien à redire sur le jeu au pied courant et un leadership remarquable lorsqu'il a fallu suppléer Aaron Smith, sorti sur carton jaune (37e). En plus, il s'est envoyé en défense.
Jordie Barrett (Nouvelle-Zélande)
On se demandait s'il n'allait pas trop subir la densité physique irlandaise, incarnée par Bundee Aki, son face-à-face. Et non seulement la grande tige des Blacks s'en est plutôt bien sortie, mais en plus, en fin de rencontre, il a signé quelques plaquages bienvenus (10/10 dans l'exercice). Au-delà de ça, il passe une pénalité de 50 mètres en début de rencontre, réussit la transformation en coin sur l'essai de Jordan puis en remet une autre en fin de match pour donner quatre points d'avance à son équipe (69e, après en avoir raté une quelques instants plus tôt). Et que dire de ce sauvetage miraculeux, à la suite d'un maul irlandais à la 72e minute, qui empêche Ronan Kelleher de marquer et à l'Irlande de passer devant pour la première fois.
Bundee Aki (Irlande)
Sur la lancée de son énorme phase de poule, durant laquelle il s'était imposé comme l'un des meilleurs joueurs de la compétition, le bulldozer du XV du Trèfle a repris sa marche en avant. Sa performance n'a pas suffi à qualifier son équipe mais le centre d'origine néo-zélandaise a montré à quel point il savait mettre son équipe dans l'avancée. Sur l'un de ses premiers ballons, il a ciblé Mo'unga et provoqué une pénalité (24e). Puis il a marqué un essai en évitant trois plaquages (sept défenseurs battus dans le match au final). Pour ne rien gâter, il a gratté un ballon brûlant dans les 22 néo-zélandais (71e).
Mack Hansen (Irlande)
Sur quasiment chacune de ses prises de balle, il a fait mal à la défense néo-zélandaise, même quand il était lancé dans le trafic. À trois reprises en première temps, il a réalisé un festival. La seconde fois, à la 27e, son action a abouti à l'essai d'Aki. Il a également provoqué le carton jaune d'Aaron Smith, auteur d'un en avant volontaire sur l'une de ses passes (37e). Visiblement touché, il a laissé sa place sur le terrain dès la 56e alors qu'il avait déjà battu six défenseurs.
Les flops
Jonathan Sexton (Irlande)
L'ouvreur culte du quinze du Trèfle a mis un terme à sa carrière sur ce quart de finale mémorable. Il pourrait paraître cruel d'écrire qu'il a raté son quart tant il a guidé une nouvelle et dernière fois son équipe (73 passes), presque jusqu'à l'épuisement dans les derniers instants du match. Mais le but de pénalité totalement dans ses cordes qu'il a raté à la 59e, à un peu plus de 30 mètres, légèrement à gauche, a coûté très cher dans un match si serré. Son petit jeu au pied trop long dans la foulée a aussi permis aux Néo-Zélandais de respirer. Sexton n'aura donc jamais réussi à passer le stade des quarts de finale d'une Coupe du monde.
Dan Sheehan (Irlande)
Ronan Kelleher avait été en grande difficulté sur ses lancers lors du choc de la phase de poule contre l'Afrique du Sud. Dan Sheehan, qui a pris la relève au talon du quinze du Trèfle, a lui aussi connu du déchet dans le secteur (certes moins spectaculaire) ce samedi soir. Sa touche volée dans les 22 des All Blacks à la 25e a notamment pesé. Il s'est démené dans le jeu (10 plaquages réussis, 2 ratés) mais a manqué des coups, comme sur ce jeu au pied de Hansen qu'il n'est pas parvenu à récupérer (48e) alors qu'il était replacé sur l'aile droite. Sur l'essai de Jordan, Mo'unga crée une brèche entre lui et Van der Flier (53e).
Andrew Porter (Irlande)
Lui aussi a beaucoup donné défensivement mais s'est bien trop mis à la faute. Dès la 2e minute, il a été pénalisé dans un ruck, rendant d'emblée le ballon aux Néo-Zélandais. Il a au total concédé trois pénalités, beaucoup trop dans un match de ce niveau. En mêlée fermée, il a notamment souffert face à Lomax. Il a enfin raté deux plaquages sur quatorze.
James Lowe (Irlande)
À la différence de l'autre ailier irlandais Mack Hansen, James Lowe a créé peu de différences dans la défense des All Blacks, y compris sur la dernière action. À la 11e, il ne rattrape pas une mauvaise passe de Keenan alors que les Irlandais étaient arrivés dans les 22 néo-zélandais et a plusieurs fois manqué de justesse dans son timing. À la 32e, les Blacks ont trouvé de l'espace dans son dos. Et Ardie Savea a marqué quelques secondes plus tard.
Rieko Ioane (Nouvelle-Zélande)
Avec ballon, le génie de la fratrie Ioane a sorti... son génie. En témoigne cette redoublée sur le premier essai du match, inscrit par Leicester Fainga'anuku à la 19e minute, ou tout un tas d'actions où il a montré l'étendue de ses capacités (vitesse, appuis, lecture, efficacité, passe). C'est néanmoins sa partition sans ballon qui le plonge dans nos « flops ». Le deuxième centre des Blacks a manqué cinq plaquages, dont un sur l'essai de Bundee Aki (27e), proche de la ligne. C'est trop... et voyant.
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
Scalp- Team modo
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Localisation : Bordeaux
Date d'inscription : 11/09/2018
Humeur : Positif avant tout
Age : 57
Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Quand-les-bleus-jouent-a-domicile-ici-ici-c-est-fort-knox/1425340
Quand les Bleus jouent à domicile : ici, ici, c'est Fort Knox
Depuis 2020, l'équipe de France de Fabien Galthié a remporté 24 de ses 25 matches à domicile. Elle rallie autour d'elle une telle passion que les Sud-Africains se sont entraînés au bruit des enceintes cette semaine, avant le quart de finale de ce dimanche face aux Bleus.
Frédéric Bernès et Jean-François Paturaud
C'est une maison bleue, adossée à l'A 86. Ceux qui vivent là ont mangé la clé. Et dorénavant, lorsqu'ils viennent au Stade de France, les gens de passage savent que le sens de l'hospitalité s'est perdu depuis quatre ans. Entre février 2020, début de l'ère Galthié, et aujourd'hui, ce quinze de France a remporté seize des dix-sept matches qu'il a disputés à Saint-Denis. Pareil pourcentage n'a pas existé depuis l'emménagement à cette adresse il y a vingt-trois ans ; ni pendant les années Laporte (1999-2007) ni pendant les années Lièvremont (2007-2011). Ce n'était pas arrivé non plus au Parc des Princes ou à Colombes, les anciennes demeures des Bleus.
Prophète en son stade, l'équipe de Fabien Galthié l'est tout autant en son pays (24 victoires en 25 matches sur le sol français). Ceux qui n'ont pas la réponse se demandent qui se cache derrière la toute petite tache. Qu'ils se rassurent, la seule équipe pouvant se vanter d'avoir battu ces Bleus chez eux est déjà repartie la cornemuse entre les jambes, sèchement éliminée par les Irlandais il y a huit jours.
Le 26 mars 2021, les Écossais de Gregor Townsend triomphaient au Stade de France (23-27) en clôture du Six Nations. C'était juste après l'épisode peu glorieux de la bulle Covid-19, un soir où Brice Dulin se lança dans une relance sans queue ni tête en toute fin de partie. Quelques jours plus tôt, le 20 mars, l'invincibilité des Bleus à la maison n'avait tenu qu'à l'essai du bout du périph'et du bout des arrêts de jeu, marqué par Dulin à la 82e minute face au pays de Galles (32-30). Hasard, coïncidence ou justement rien de tout ça, ces deux matches ont été traversés dans un grand silence, celui imposé par le huis clos des années tests antigéniques.
Les Springboks ont été marqués par l'ambiance du Vélodrome en novembre 2022
Il ne faudrait pas croire que cette génération n'a connu le Stade de France que grondant et bouillonnant. Elle l'a fréquenté à moitié vide, pour ne pas dire aux trois quarts vide. Le 30 août 2019, ils n'étaient que 30 000 pour le dernier match de préparation contre l'Italie (47-19), juste avant de décoller pour le Mondial au Japon. Dupont, Ramos, Taofifenua, Cros, Baille et Fickou doivent s'en souvenir. Le 27 août dernier, pour l'ultime répétition contre l'Australie (41-17), c'était blindé (80 000 spectateurs).
En parlant de souvenirs auditifs et d'acouphènes, il semble que les Springboks soient partis dans l'idée que l'ambiance du Stade de France n'aurait rien à voir avec celle du 10 novembre 2018, date de leur dernière venue à Saint-Denis. Kolisi, Du Toit, Malherbe, Mostert, Vermeulen, Kriel, Le Roux, Kitschoff et De Allende avaient gagné 29-26, au bout de cinq minutes d'arrêts de jeu, devant 50 000 supporters consternés. Ce n'est pas cette réminiscence qui les a poussés cette semaine à s'entraîner avec des baffles recrachant le bruit des foules françaises. Pour se repérer à l'oreille, ils tablent plutôt sur le vacarme insensé qu'ils avaient éprouvé au Vélodrome le 12 novembre dernier (30-26).
« Marseille, c'était incroyable, dit le capitaine sud-africain Siya Kolisi. On ne pouvait pas s'entendre sur le terrain. On a appris de ce match et heureusement. On a travaillé avec des enceintes à l'entraînement parce que c'est tellement important de garder son calme dans des matches pareils. Si tu réfléchis trop à ce qui se passe autour de toi, ça t'éloigne de ta mission dans le jeu. » « De Marseille, je me rappelle une action où Sekou (Macalou) se fait pénaliser, se souvient l'arrière des Bleus Thomas Ramos. Il y avait eu des sifflements incroyables. Ce n'est pas étonnant qu'ils s'entraînent avec du bruit. »
Cette équipe de France a su regagner les choeurs, les parts de marché et rameuter à nouveau la foule des grands soirs. « Il y a eu une vraie évolution au Stade de France, mesure le manager Raphaël Ibañez. Depuis quelque temps, on sent que le public a envie d'aider les joueurs, pas simplement de célébrer les points marqués. Ils manifestent sur un plaquage offensif, soutiennent l'équipe quand elle doit défendre sa ligne. Et ça, c'est assez remarquable. »
Il y a une dizaine d'années, le public était plutôt composé de connaisseurs qui venaient soutenir l'équipe de France avec un oeil plus technique. Aujourd'hui, c'est différent
Franck Lemann, président de la Fédération des supporters de rugby
À l'automne 2021, le France - Nouvelle-Zélande (40-25) a marqué un tournant. Le bruit assourdissant au moment de la relance de Romain Ntamack ne s'oublie pas comme ça. « C'est un énorme avantage, reconnaît Gaël Fickou. Au coup d'envoi, on sera quinze mecs contre quinze mecs. Personne ne va nous aider. Mais ce public, c'est un plus au niveau de l'énergie. » Guilhem Guirado était le capitaine des années de vaches maigres (2016-2019) et de stades qui sonnaient creux. Il est persuadé que « le show un peu à l'américaine en avant-match a forcément une incidence sur l'ambiance. Tout est mis en oeuvre pour que ça soit davantage un spectacle qu'un match de rugby. » En raison du protocole de la Coupe du monde, le cérémonial n'est pas tout à fait celui de d'habitude.
« La manière dont est conçu le Stade de France ne favorise pas forcément l'ambiance, indique Franck Lemann, président de la Fédération des supporters de rugby, créée en juin 2009 et qui regroupe aujourd'hui 90 associations et 29 000 membres. Vous chantez, deux rangs à côté on ne vous entend pas. Mais dimanche, ils seront neuf à pousser en mêlée et seize sur le terrain. Il y a une dizaine d'années, le public était plutôt composé de connaisseurs qui venaient soutenir l'équipe de France avec un oeil plus technique. Aujourd'hui, c'est différent. Il y a un vrai rajeunissement et le concept d'ambiance et de chants s'est développé. »
Le jour de France-Italie, à Lyon, on a bien vu des Paquitos dans la fameuse brasserie Georges. Pourquoi pas les Fêtes de Mauléon chantées à La Coupole ? Mais pas en canon, hein, ne revenons pas sur le sujet. Pour battre les tenants du titre et enfin remporter un match de phase finale à la maison (*), ils auront besoin de tout et de tout le monde. Les délurés, les peinturlurés, les Darwiniens, les Rousseauistes...
Quand les Bleus jouent à domicile : ici, ici, c'est Fort Knox
Depuis 2020, l'équipe de France de Fabien Galthié a remporté 24 de ses 25 matches à domicile. Elle rallie autour d'elle une telle passion que les Sud-Africains se sont entraînés au bruit des enceintes cette semaine, avant le quart de finale de ce dimanche face aux Bleus.
Frédéric Bernès et Jean-François Paturaud
C'est une maison bleue, adossée à l'A 86. Ceux qui vivent là ont mangé la clé. Et dorénavant, lorsqu'ils viennent au Stade de France, les gens de passage savent que le sens de l'hospitalité s'est perdu depuis quatre ans. Entre février 2020, début de l'ère Galthié, et aujourd'hui, ce quinze de France a remporté seize des dix-sept matches qu'il a disputés à Saint-Denis. Pareil pourcentage n'a pas existé depuis l'emménagement à cette adresse il y a vingt-trois ans ; ni pendant les années Laporte (1999-2007) ni pendant les années Lièvremont (2007-2011). Ce n'était pas arrivé non plus au Parc des Princes ou à Colombes, les anciennes demeures des Bleus.
Prophète en son stade, l'équipe de Fabien Galthié l'est tout autant en son pays (24 victoires en 25 matches sur le sol français). Ceux qui n'ont pas la réponse se demandent qui se cache derrière la toute petite tache. Qu'ils se rassurent, la seule équipe pouvant se vanter d'avoir battu ces Bleus chez eux est déjà repartie la cornemuse entre les jambes, sèchement éliminée par les Irlandais il y a huit jours.
Le 26 mars 2021, les Écossais de Gregor Townsend triomphaient au Stade de France (23-27) en clôture du Six Nations. C'était juste après l'épisode peu glorieux de la bulle Covid-19, un soir où Brice Dulin se lança dans une relance sans queue ni tête en toute fin de partie. Quelques jours plus tôt, le 20 mars, l'invincibilité des Bleus à la maison n'avait tenu qu'à l'essai du bout du périph'et du bout des arrêts de jeu, marqué par Dulin à la 82e minute face au pays de Galles (32-30). Hasard, coïncidence ou justement rien de tout ça, ces deux matches ont été traversés dans un grand silence, celui imposé par le huis clos des années tests antigéniques.
Les Springboks ont été marqués par l'ambiance du Vélodrome en novembre 2022
Il ne faudrait pas croire que cette génération n'a connu le Stade de France que grondant et bouillonnant. Elle l'a fréquenté à moitié vide, pour ne pas dire aux trois quarts vide. Le 30 août 2019, ils n'étaient que 30 000 pour le dernier match de préparation contre l'Italie (47-19), juste avant de décoller pour le Mondial au Japon. Dupont, Ramos, Taofifenua, Cros, Baille et Fickou doivent s'en souvenir. Le 27 août dernier, pour l'ultime répétition contre l'Australie (41-17), c'était blindé (80 000 spectateurs).
En parlant de souvenirs auditifs et d'acouphènes, il semble que les Springboks soient partis dans l'idée que l'ambiance du Stade de France n'aurait rien à voir avec celle du 10 novembre 2018, date de leur dernière venue à Saint-Denis. Kolisi, Du Toit, Malherbe, Mostert, Vermeulen, Kriel, Le Roux, Kitschoff et De Allende avaient gagné 29-26, au bout de cinq minutes d'arrêts de jeu, devant 50 000 supporters consternés. Ce n'est pas cette réminiscence qui les a poussés cette semaine à s'entraîner avec des baffles recrachant le bruit des foules françaises. Pour se repérer à l'oreille, ils tablent plutôt sur le vacarme insensé qu'ils avaient éprouvé au Vélodrome le 12 novembre dernier (30-26).
« Marseille, c'était incroyable, dit le capitaine sud-africain Siya Kolisi. On ne pouvait pas s'entendre sur le terrain. On a appris de ce match et heureusement. On a travaillé avec des enceintes à l'entraînement parce que c'est tellement important de garder son calme dans des matches pareils. Si tu réfléchis trop à ce qui se passe autour de toi, ça t'éloigne de ta mission dans le jeu. » « De Marseille, je me rappelle une action où Sekou (Macalou) se fait pénaliser, se souvient l'arrière des Bleus Thomas Ramos. Il y avait eu des sifflements incroyables. Ce n'est pas étonnant qu'ils s'entraînent avec du bruit. »
Cette équipe de France a su regagner les choeurs, les parts de marché et rameuter à nouveau la foule des grands soirs. « Il y a eu une vraie évolution au Stade de France, mesure le manager Raphaël Ibañez. Depuis quelque temps, on sent que le public a envie d'aider les joueurs, pas simplement de célébrer les points marqués. Ils manifestent sur un plaquage offensif, soutiennent l'équipe quand elle doit défendre sa ligne. Et ça, c'est assez remarquable. »
Il y a une dizaine d'années, le public était plutôt composé de connaisseurs qui venaient soutenir l'équipe de France avec un oeil plus technique. Aujourd'hui, c'est différent
Franck Lemann, président de la Fédération des supporters de rugby
À l'automne 2021, le France - Nouvelle-Zélande (40-25) a marqué un tournant. Le bruit assourdissant au moment de la relance de Romain Ntamack ne s'oublie pas comme ça. « C'est un énorme avantage, reconnaît Gaël Fickou. Au coup d'envoi, on sera quinze mecs contre quinze mecs. Personne ne va nous aider. Mais ce public, c'est un plus au niveau de l'énergie. » Guilhem Guirado était le capitaine des années de vaches maigres (2016-2019) et de stades qui sonnaient creux. Il est persuadé que « le show un peu à l'américaine en avant-match a forcément une incidence sur l'ambiance. Tout est mis en oeuvre pour que ça soit davantage un spectacle qu'un match de rugby. » En raison du protocole de la Coupe du monde, le cérémonial n'est pas tout à fait celui de d'habitude.
« La manière dont est conçu le Stade de France ne favorise pas forcément l'ambiance, indique Franck Lemann, président de la Fédération des supporters de rugby, créée en juin 2009 et qui regroupe aujourd'hui 90 associations et 29 000 membres. Vous chantez, deux rangs à côté on ne vous entend pas. Mais dimanche, ils seront neuf à pousser en mêlée et seize sur le terrain. Il y a une dizaine d'années, le public était plutôt composé de connaisseurs qui venaient soutenir l'équipe de France avec un oeil plus technique. Aujourd'hui, c'est différent. Il y a un vrai rajeunissement et le concept d'ambiance et de chants s'est développé. »
Le jour de France-Italie, à Lyon, on a bien vu des Paquitos dans la fameuse brasserie Georges. Pourquoi pas les Fêtes de Mauléon chantées à La Coupole ? Mais pas en canon, hein, ne revenons pas sur le sujet. Pour battre les tenants du titre et enfin remporter un match de phase finale à la maison (*), ils auront besoin de tout et de tout le monde. Les délurés, les peinturlurés, les Darwiniens, les Rousseauistes...
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« L'avenir, tu n'as pas à le prévoir, mais à le permettre » Saint-Exupéry
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Melee-fusees-et-casseurs-de-lignes-les-trois-duels-a-suivre-de-france-afrique-du-sud/1425346
Mêlée, fusées et casseurs de lignes : les trois duels à suivre de France-Afrique du Sud
Entre la France et l'Afrique du Sud, qui ont construit leur succès sur une grosse domination physique, le quart de finale de la Coupe du monde (dimanche, 21 heures) promet des étincelles sur les zones de contact. Mais pas que. Voici les duels à suivre.
Romain Bergogne et Maxime Raulin
Le choc entre la France et l'Afrique du Sud, dimanche (21 heures) en quarts de finale de la Coupe du monde, s'annonce musclé, surtout si l'on garde en mémoire la rude bataille que les deux équipes s'étaient livrées à Marseille en novembre dernier (30-26). Ce soir-là, les Bleus avaient remporté le bras de fer dans un match marqué par les cartons rouges contre Pieter-Steph Du Toit et Antoine Dupont et des protocoles commotions qui s'enchaînaient en première période.
La bataille des paquet d'avants s'annonce donc déterminante, notamment en conquête, tout comme celle du milieu du terrain, où il s'agira d'avancer sur chaque duel. Mais les chocs frontaux ne résumeront pas la rencontre, car deux nations peuvent aussi compter sur des ailiers électriques sur les extérieurs. Focus sur trois duels parmi d'autres qui promettent d'animer la rencontre.
Cyril Baille VS Frans Malherbe
Cyril Baille : 30 ans, 46 sélections, 3 essais, 1,82 m, 117 kg.
Frans Malherbe : 32 ans, 66 sélections, 1 essai, 1,90 m, 132kg.
En novembre, Cyril Baille avait quitté la bataille à la 33e minute, touché aux adducteurs. Suffisant pour faire parler sa solidité en mêlée et en défense, et inscrire un essai. Souvent loué par Fabien Galthié comme le meilleur pilier gauche du monde, le Toulousain va retrouver ce soir Frans Malherbe, le droitier sud-africain, redoutable en mêlée fermée, taulier du sacre mondial des Springboks il y a quatre ans.
« Les deux sont tellement forts en mêlée, analyse Gurthrö Steenkamp, ancien pilier sud-africain, passé par Toulouse et aujourd'hui entraîneur de la mêlée de La Rochelle. Malherbe est très rarement en difficulté sur son axe droit avec le deuxième-ligne Eben Etzebeth, qu'il connaît par coeur. Sur cette Coupe du monde, il a mis le genou au sol, une fois, contre l'Écosse, mais c'est tout. Il fait partie de ces grands piliers (1,90 m), mais malgré sa taille, il a arrive à être bien allongé, très bas en mêlée. C'est une de ses forces. Malherbe est très fort dans l'impact en mêlée mais Cyril Baille a cette force dans le bas du dos pour l'encaisser. Ça va se jouer à la concentration et à la réactivité par rapport aux annonces de l'arbitre. Passionné de mêlée, je vais sortir le pop-corn pour suivre ça (rires) ! »
Dans le jeu courant, les deux piliers sont dans un registre différent. Cyril Baille participe beaucoup au jeu, piston privilégié par sa qualité de passes dans le dos, une option qu'il peut dégainer presque facilement à la pointe des blocs d'avant. Ballon en mains, il n'est pas embêté techniquement. « Frans, on le voit moins, poursuit Steenkamp, mais c'est normal pour un droitier. Il défend beaucoup et abat un gros travail de l'ombre. Sur les contacts, c'est du très très solide. »
Louis Bielle-Biarrey VS Kurt-Lee Arendse
Louis Bielle-Biarrey : 20 ans, 6 sélections, 5 essais, 1,85 m, 84 kg.
Kurt-Lee Arendse : 27 ans, 14 sélections, 12 essais, 1,76 m, 80 kg.
« Ce sera un beau duel entre deux joueurs de duel, lance l'ex-ailier Patrice Lagisquet (46 sélections). Les deux me font penser à Christophe Dominici avec leur capacité à débloquer des situations. » Le néophyte Louis Bielle-Biarrey a joué les « ovnis » en se faisant une place dans le groupe France lors de la préparation estivale.
« Fabien (Galthié) le suit depuis un moment, poursuit Lagisquet, qui vient de mettre un terme à sa mission à la tête du Portugal. Je l'avais croisé à la fin du Tournoi, il m'avait montré des vidéos de ses fulgurances. » Avec 5 essais en 6 sélections, « LBB » a poussé Gabin Villière en tribunes. « Il a un côté génial dans sa capacité à lire le jeu, à anticiper les actions, ses prises d'initiative et d'adaptation, souligne encore Lagisquet. Il peut donc être utilisé dans de nombreuses positions grâce à sa lecture, mais aussi sa vitesse, ses crochets. Il sait également faire jouer après lui. C'est une perle. En plus, la pression ne semble pas avoir de prise sur lui. »
En face, Kurt-Lee Arendse a également éclos à vitesse grand V. Révélé au rugby à 7, il n'a rejoint les Springboks qu'à l'été 2022. Depuis, il a inscrit 12 essais en 14 sélections. « Arendse a un profil à la Kolbe (l'autre ailier des Springboks), estime Lagisquet. Il va très vite et dispose de crochets électriques. C'est un superbe créateur et un redoutable finisseur. Il est également bon dans les airs. Il a peu de faiblesses. Il a un côté puncheur, très agressif en défense. Mais Bielle-Biarrey est très intelligent dans ce secteur. Il sait se lier à ses partenaires intérieurs. »
Quelle sera alors la clé de ce duel ? « Savoir décrypter son adversaire et anticiper ses habitudes offensives et défensives, pense Lagisquet. Après, les circonstances du match feront qu'un peut briller plus que l'autre s'il est mieux servi. Je mettrais un avantage à Bielle-Biarrey pour sa capacité à trouver des solutions. »
Jonathan Danty VS Damian De Allende
Jonathan Danty : 31 ans, 25 sélections, 6 essais, 1,81 m, 108 kg.
Damian De Allende : 31 ans, 75 sélections, 10 essais, 1,89 m, 106 kg.
Le mot « physicalité » est revenu très souvent à l'approche de ce quart de finale. Si les duels en deuxième et troisième lignes s'annoncent féroces, celui au centre du terrain entre Jonathan Danty et Damian De Allende pourrait s'avérer décisif. « Ils auront un rôle clé dans leur faculté à libérer des espaces vers les extérieurs, pose l'ex-centre Brian Liebenberg (12 sélections). L'attaque est une des principales forces de Damian De Allende. Il est très physique, c'est une force de la nature. Il est aussi très complet dans son jeu. Mais il sait surtout garder le ballon en vie, faire jouer autour de lui. Il aura pour mission de consommer des défenseurs au milieu du terrain, comme Jonathan Danty. Je l'ai vu arriver au Stade Français quand j'y terminais ma carrière (en 2011). Il avait un fort potentiel et a beaucoup travaillé pour devenir un joueur complet. Il a également ce pouvoir de casser les lignes. »
Mais Brian Liebenberg est surtout impressionné par sa capacité à gratter des ballons. « Dès qu'il y a une zone de contact dans son périmètre, il met les mains sur le ballon et il obtient souvent une pénalité pour son équipe, poursuit l'ex-joueur d'origine sud-africaine. Certes, il est très costaud, il porte bien le ballon et crée des brèches, mais sa capacité à récupérer des ballons est encore plus incroyable. Quand ton équipe est sous pression, c'est tellement important d'avoir un joueur comme lui qui est rarement pénalisé dans ce secteur. Il faut enfin souligner sa force de destruction en défense. Kriel et De Allende sont par exemple entrés avec férocité dans la défense irlandaise en match de poule (défaite 13-. Jonathan aura un rôle clé pour les arrêter. Je mettrais d'ailleurs un avantage à Danty qui sera poussé par le public du Stade de France. »
Mêlée, fusées et casseurs de lignes : les trois duels à suivre de France-Afrique du Sud
Entre la France et l'Afrique du Sud, qui ont construit leur succès sur une grosse domination physique, le quart de finale de la Coupe du monde (dimanche, 21 heures) promet des étincelles sur les zones de contact. Mais pas que. Voici les duels à suivre.
Romain Bergogne et Maxime Raulin
Le choc entre la France et l'Afrique du Sud, dimanche (21 heures) en quarts de finale de la Coupe du monde, s'annonce musclé, surtout si l'on garde en mémoire la rude bataille que les deux équipes s'étaient livrées à Marseille en novembre dernier (30-26). Ce soir-là, les Bleus avaient remporté le bras de fer dans un match marqué par les cartons rouges contre Pieter-Steph Du Toit et Antoine Dupont et des protocoles commotions qui s'enchaînaient en première période.
La bataille des paquet d'avants s'annonce donc déterminante, notamment en conquête, tout comme celle du milieu du terrain, où il s'agira d'avancer sur chaque duel. Mais les chocs frontaux ne résumeront pas la rencontre, car deux nations peuvent aussi compter sur des ailiers électriques sur les extérieurs. Focus sur trois duels parmi d'autres qui promettent d'animer la rencontre.
Cyril Baille VS Frans Malherbe
Cyril Baille : 30 ans, 46 sélections, 3 essais, 1,82 m, 117 kg.
Frans Malherbe : 32 ans, 66 sélections, 1 essai, 1,90 m, 132kg.
En novembre, Cyril Baille avait quitté la bataille à la 33e minute, touché aux adducteurs. Suffisant pour faire parler sa solidité en mêlée et en défense, et inscrire un essai. Souvent loué par Fabien Galthié comme le meilleur pilier gauche du monde, le Toulousain va retrouver ce soir Frans Malherbe, le droitier sud-africain, redoutable en mêlée fermée, taulier du sacre mondial des Springboks il y a quatre ans.
« Les deux sont tellement forts en mêlée, analyse Gurthrö Steenkamp, ancien pilier sud-africain, passé par Toulouse et aujourd'hui entraîneur de la mêlée de La Rochelle. Malherbe est très rarement en difficulté sur son axe droit avec le deuxième-ligne Eben Etzebeth, qu'il connaît par coeur. Sur cette Coupe du monde, il a mis le genou au sol, une fois, contre l'Écosse, mais c'est tout. Il fait partie de ces grands piliers (1,90 m), mais malgré sa taille, il a arrive à être bien allongé, très bas en mêlée. C'est une de ses forces. Malherbe est très fort dans l'impact en mêlée mais Cyril Baille a cette force dans le bas du dos pour l'encaisser. Ça va se jouer à la concentration et à la réactivité par rapport aux annonces de l'arbitre. Passionné de mêlée, je vais sortir le pop-corn pour suivre ça (rires) ! »
Dans le jeu courant, les deux piliers sont dans un registre différent. Cyril Baille participe beaucoup au jeu, piston privilégié par sa qualité de passes dans le dos, une option qu'il peut dégainer presque facilement à la pointe des blocs d'avant. Ballon en mains, il n'est pas embêté techniquement. « Frans, on le voit moins, poursuit Steenkamp, mais c'est normal pour un droitier. Il défend beaucoup et abat un gros travail de l'ombre. Sur les contacts, c'est du très très solide. »
Louis Bielle-Biarrey VS Kurt-Lee Arendse
Louis Bielle-Biarrey : 20 ans, 6 sélections, 5 essais, 1,85 m, 84 kg.
Kurt-Lee Arendse : 27 ans, 14 sélections, 12 essais, 1,76 m, 80 kg.
« Ce sera un beau duel entre deux joueurs de duel, lance l'ex-ailier Patrice Lagisquet (46 sélections). Les deux me font penser à Christophe Dominici avec leur capacité à débloquer des situations. » Le néophyte Louis Bielle-Biarrey a joué les « ovnis » en se faisant une place dans le groupe France lors de la préparation estivale.
« Fabien (Galthié) le suit depuis un moment, poursuit Lagisquet, qui vient de mettre un terme à sa mission à la tête du Portugal. Je l'avais croisé à la fin du Tournoi, il m'avait montré des vidéos de ses fulgurances. » Avec 5 essais en 6 sélections, « LBB » a poussé Gabin Villière en tribunes. « Il a un côté génial dans sa capacité à lire le jeu, à anticiper les actions, ses prises d'initiative et d'adaptation, souligne encore Lagisquet. Il peut donc être utilisé dans de nombreuses positions grâce à sa lecture, mais aussi sa vitesse, ses crochets. Il sait également faire jouer après lui. C'est une perle. En plus, la pression ne semble pas avoir de prise sur lui. »
En face, Kurt-Lee Arendse a également éclos à vitesse grand V. Révélé au rugby à 7, il n'a rejoint les Springboks qu'à l'été 2022. Depuis, il a inscrit 12 essais en 14 sélections. « Arendse a un profil à la Kolbe (l'autre ailier des Springboks), estime Lagisquet. Il va très vite et dispose de crochets électriques. C'est un superbe créateur et un redoutable finisseur. Il est également bon dans les airs. Il a peu de faiblesses. Il a un côté puncheur, très agressif en défense. Mais Bielle-Biarrey est très intelligent dans ce secteur. Il sait se lier à ses partenaires intérieurs. »
Quelle sera alors la clé de ce duel ? « Savoir décrypter son adversaire et anticiper ses habitudes offensives et défensives, pense Lagisquet. Après, les circonstances du match feront qu'un peut briller plus que l'autre s'il est mieux servi. Je mettrais un avantage à Bielle-Biarrey pour sa capacité à trouver des solutions. »
Jonathan Danty VS Damian De Allende
Jonathan Danty : 31 ans, 25 sélections, 6 essais, 1,81 m, 108 kg.
Damian De Allende : 31 ans, 75 sélections, 10 essais, 1,89 m, 106 kg.
Le mot « physicalité » est revenu très souvent à l'approche de ce quart de finale. Si les duels en deuxième et troisième lignes s'annoncent féroces, celui au centre du terrain entre Jonathan Danty et Damian De Allende pourrait s'avérer décisif. « Ils auront un rôle clé dans leur faculté à libérer des espaces vers les extérieurs, pose l'ex-centre Brian Liebenberg (12 sélections). L'attaque est une des principales forces de Damian De Allende. Il est très physique, c'est une force de la nature. Il est aussi très complet dans son jeu. Mais il sait surtout garder le ballon en vie, faire jouer autour de lui. Il aura pour mission de consommer des défenseurs au milieu du terrain, comme Jonathan Danty. Je l'ai vu arriver au Stade Français quand j'y terminais ma carrière (en 2011). Il avait un fort potentiel et a beaucoup travaillé pour devenir un joueur complet. Il a également ce pouvoir de casser les lignes. »
Mais Brian Liebenberg est surtout impressionné par sa capacité à gratter des ballons. « Dès qu'il y a une zone de contact dans son périmètre, il met les mains sur le ballon et il obtient souvent une pénalité pour son équipe, poursuit l'ex-joueur d'origine sud-africaine. Certes, il est très costaud, il porte bien le ballon et crée des brèches, mais sa capacité à récupérer des ballons est encore plus incroyable. Quand ton équipe est sous pression, c'est tellement important d'avoir un joueur comme lui qui est rarement pénalisé dans ce secteur. Il faut enfin souligner sa force de destruction en défense. Kriel et De Allende sont par exemple entrés avec férocité dans la défense irlandaise en match de poule (défaite 13-. Jonathan aura un rôle clé pour les arrêter. Je mettrais d'ailleurs un avantage à Danty qui sera poussé par le public du Stade de France. »
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Apres-la-defaite-de-l-irlande-face-aux-blacks-jonathan-sexton-tire-un-trait-sur-ses-reves-de-titre/1425422
Après la défaite de l'Irlande face aux All Blacks, Jonathan Sexton tire un trait sur ses rêves de titre
L'ouvreur irlandais Jonathan Sexton a achevé sa carrière samedi par une nouvelle défaite en quarts de finale de Coupe du monde.
Jean-Christophe Collin
Il est debout les mains sur les hanches, le regard perdu, il observe les Blacks taper en touche après cette fin de match inouïe qui les envoie en demi-finales. Il reste debout, Johnny Sexton, mais il est détruit de l'intérieur, vidé par ce match de muerte mais surtout anéanti par cette défaite qui signe la fin de sa carrière et bien plus que ça.
Hagard, il serre la main de Samuel Whitelock, il serre la main de plein de joueurs tout en noir mais ne les voit pas vraiment... Et puis parce que c'est la magnifique tradition du rugby, il applaudit ses bourreaux du soir dans une haie d'honneur et de calvaire. « C'est dur à encaisser cette défaite », soufflera-t-il.
Forcément, il a rêvé d'une autre fin, Johnny. « On a traversé la Coupe du monde en pensant que Jonathan jouait sa dernière compétition », a expliqué le troisième-ligne Caelan Doris. Les joueurs irlandais voulaient emmener leur capitaine le plus loin possible, jusqu'à la victoire finale. Pour lui qui déteste la défaite jusqu'au tréfonds de son âme, cette soirée de Saint-Denis restera comme un cauchemar, point final cruel de son immense carrière.
Mais il est aussi responsable de cette issue. Notamment quand à la 59e il a manqué une pénalité à 17-25 qui était largement dans ses cordes. Et durant ce match d'une intensité folle, Sexton a paru parfois faire son âge (38 ans). Quelques heures plus tôt, celui avec qui il a formé longtemps la charnière de l'équipe d'Irlande, Conor Murray, disait de lui : « Johnny est un leader incroyable pour l'équipe. Il est très exigeant envers lui-même. Quel que soit son âge, il joue l'un des meilleurs rugbys de sa vie. »
Oui, jusqu'ici Sexton avait été en tout point remarquable, il était devenu contre les Tonga le meilleur marqueur de points de l'histoire du rugby irlandais. Mais voilà, dans ce qui aurait dû être le match d'une vie, celui qui allait permettre enfin à l'Irlande de dépasser les quarts de finale d'une Coupe du monde, Sexton n'a pas su mener son équipe vers la victoire comme lors du dernier Grand Chelem.
« Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres »
Caelan Doris, troisième-ligne irlandais
Il a récité le jeu que les Irlandais développent depuis plusieurs années, magnifiquement huilé. Mais dans un match comme celui-là, le leader de jeu doit trouver les solutions. Or Sexton n'a pas eu l'inspiration pour débloquer des situations. « On a l'impression de jouer avec un entraîneur », disait de lui cette semaine Doris. Mais face à la vitesse des Blacks, coach Sexton, à 38 ans, n'avait pas forcément la vivacité pour y répondre.
Reste le vide qu'il va laisser dans le quinze du Trèfle. Parce qu'il était bien plus qu'un demi d'ouverture. « Quel leader incroyable il a été pour l'Irlande pendant tant d'années, poursuivait Doris. Je pense que tous les joueurs conviendront que les normes qu'il fixe améliorent le niveau de jeu de tous les autres. » C'est l'héritage qu'il laissera à cette équipe. « Tout le monde sait que lorsque vous vous entraînez avec Johnny, il attend des normes incroyables de lui-même, il l'attend de tout le monde », expliquait le deuxième-ligne Iain Henderson.
Les jeunes qui l'ont côtoyé ses dernières années auront à jamais en eux cet exemple, de rigueur, d'exigence, de professionnalisme... Car pour le reste Sexton va demeurer pour l'histoire l'homme qui n'a jamais pu mener son équipe au-delà des quarts de finale. Il a perdu à ce stade de la compétition en 2011 face aux Gallois, il était blessé pour l'élimination en quarts de finale en 2015, il a perdu à nouveau en quarts en 2019, déjà face aux All Blacks. Et donc samedi soir contre ces mêmes Néo-Zélandais. « Tu restes le meilleur », lui a soufflé son fiston sur la pelouse de Saint-Denis. Las, ce matin, son papa n'est plus joueur de rugby.
j'ai dans l'idée que la première des priorités quand on est un leader charismatique et intelligent, c'est de construire sa suite mais pas sa gloriole jusqu'au bout du bout sinon ça devient autre chose, mais je peux me tromper.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Decryptage-tactique-et-si-le-quart-de-finale-entre-la-france-et-l-afrique-du-sud-etait-moins-brutal-qu-attendu/1425373
Décryptage tactique : et si le quart de finale entre la France et l'Afrique du Sud était moins brutal qu'attendu ?
Des déclarations de Laurent Labit aux choix de joueurs de l'Afrique du Sud, des indices laissent penser que ce duel de titans, dimanche soir au Stade de France, ne se limitera pas à un combat physique.
Cyril Baille avait inscrit le premier des deux essais français lors de la victoire contre les Springboks, le 12 novembre 2022, à Marseille (30-26). (F. Porcu/L'Équipe)
Alexandre Bardot
Fatalement, ce sera féroce. Titanesque. Chaotique. « Violent » même, comme l'a redit Charles Ollivon vendredi au sujet du test de l'automne dernier (30-26 pour les Bleus, à Marseille). On ne peut pas mettre face à face les deux équipes les plus costaudes de la Coupe du monde sans que la pelouse tremble, et que la dimension physique prime. Mais quelques éléments amènent à penser que ça ne se réglera pas uniquement à grands coups d'épaules. Entraîneur de l'attaque française, Laurent Labit a encore souligné cette semaine, pour la troisième fois en dix mois, que ses joueurs n'avaient pas saisi certaines « opportunités de jeu » en novembre.
« On a bien pris ça en compte », a-t-il ajouté en vue des retrouvailles. Et puis, presque contre toute attente, l'Afrique du Sud a conservé l'offensif Manie Libbok au poste d'ouvreur, plutôt que de relancer Handré Pollard, son style plus mécanique et son but plus sûr. « Ils vont peut-être envoyer un peu plus de jeu que d'habitude », en a pensé Ollivon. La façon dont Bleus et Boks vont attaquer, ou y renoncer, sera en tout cas une des curiosités de ce match. Et peut-être une clé au même titre que la dimension physique.
Chez les Bleus, l'envie après la retenue
Avant Laurent Labit, d'autres ont vu des « opportunités de jeu » face à la « rush defence » extrême de l'Afrique du Sud. Les résultats de cette équipe depuis quatre ans montrent qu'elles sont plus faciles à observer qu'à utiliser. Pourtant, Labit n'est pas fou. Il parle même d'expérience. En novembre, la France a marqué deux essais en utilisant des animations qui permettent de contourner le type de pression qu'exercent les Boks.
Le premier était parti d'un lancement de jeu avec une passe profonde vers un Damian Penaud courant très en travers et s'était conclu par une « sautée » d'Antoine Dupont sur le troisième avant d'une cellule offensive (Cyril Baille), laissé « seul » par la montée en pointe de Siya Kolisi. Le second avait été le fruit d'une combinaison (revue depuis contre la Namibie) autour d'une touche à 5 m de la ligne : lancer sur le premier sauteur pour attirer les avants, déviation vers le 9 lancé vers l'extérieur et service pour un centre venant à hauteur.
Les Bleus avaient trouvé d'autres solutions, via un renversement notamment, mais ils avaient aussi oublié de jouer quelques coups : un décalage, une passe « dans le dos », un coup de pied par-dessus, notamment (voir ci-dessous). Labit a attribué cela au côté « bon élève » de ses joueurs, qui n'auraient pas voulu transgresser les consignes de retenue du staff. Il faut aussi dire que les montées sud-africaines stressent les attaquants, qui peuvent ne plus voir les solutions ou ne pas trouver le temps de s'organiser techniquement. Cette fois, le message de Laurent Labit, au cours des derniers jours, donnera peut-être de la confiance aux Français pour oser jouer dans les espaces que la défense des Boks choisit sciemment de délaisser. Mais c'est surtout de précision technique qu'ils auront besoin pour réussir à les exploiter. Sinon, gare au boomerang...
Chez les Boks, une charnière pour provoquer
La titularisation de Manie Libbok en 10 et le maintien d'Handré Pollard sur le banc ressemblent à un aveu : a priori, l'Afrique du Sud n'a pas l'intention de revenir à son style restrictif de 2019. C'est intrigant, à double titre : avec Pollard titulaire, les Boks auraient eu un buteur fiable d'entrée sur le terrain, élément essentiel en phase finale ; par ailleurs, avec Libbok, ils s'éloignent de la stratégie qui avait marché en 2019, donc, mais aussi contre les Bleus en novembre dernier. Contrés sur chacune de leurs tentatives de relance lointaine en début de match, ils avaient retrouvé de l'efficacité quand ils étaient revenus à leurs vieilles recettes : jeu au pied haut du 9 et mauls à gogo (le souvenir de leurs grosses reculades sur les ballons portés devrait d'ailleurs inciter les Bleus à ne pas taper en touche et à limiter les fautes, notamment entre les 22 m).
Avec Libbok, donc, les Sud-Africains restent sur leur ligne offensive des derniers mois. Dans la première partie du match, au moins, ils devraient essayer de déplacer le jeu à la main ou au pied (via des diagonales dans le dos des ailiers). Mais il faut nuancer cette ambition : ils ne se sont pas transformés en All Blacks, leur nombre de passes par match (130) est 30 % inférieur à celui des Néo-Zélandais et des Irlandais, et leur paire de centres Damian De Allende - Jesse Kriel n'évoque pas exactement le duo Didier Codorniou - Denis Charvet (la paire de centres du Stade Toulousain de 1986 à 1989).
Bref, dominer physiquement reste ce par quoi tout commence pour les Boks. Dans cette optique, la présence du costaud Cobus Reinach en numéro 9, à la place de Faf De Klerk, est un plus. Mais au vu de sa vitesse et de son goût pour porter le ballon, c'est aussi le signe que les champions du monde sont prêts à provoquer les choses en attaque.
Ces coups que la France ne devra pas rater
1. Les passes dans le dos
Lors du test de novembre dernier, les Bleus avaient raté « des opportunités de jeu », selon Laurent Labit. Ici, Thibaud Flament, au coeur d'une cellule de trois avants, choisit une petite passe vers Uini Atonio alors que la défense sud-africaine s'est resserrée. Avec une passe dans le dos vers Romain Ntamack, qui court vers l'extérieur, il y aurait eu un 5 contre 2 à jouer. Sur cette action, les Boks vont récupérer le ballon, puis marquer sur l'action suivante.
2. Les surnombres dans les couloirs
Situation plus classique. Sur un deuxième temps de jeu, Gaël Fickou est servi en position de premier attaquant. Son vis-à-vis, Jesse Kriel, monte sur lui, mais aussi l'ailier Kurt-Lee Arendse, qui quitte son aile pour mettre la pression et, de fait, laisse un espace. Fickou a le temps pour servir Thomas Ramos, qui aurait alors un 2 contre 1 à jouer à l'extérieur avec Damian Penaud. Mais le centre du Racing va prendre le contact et rater son offload.
3. Les coups de pied dans le dos
Dans leurs 22 m, les Sud-Africains délaissent le second rideau et montent à pleine vitesse. L'espace libre est immense, et Fickou, en position de centre, y sprinte en anticipant un coup de pied de Ramos (cercle rouge). Malgré les replis de Willie Le Roux et Arendse (cercles jaunes), c'est une action gagnante. Mais l'arrière toulousain va poursuivre l'action à la main.
Décryptage tactique : et si le quart de finale entre la France et l'Afrique du Sud était moins brutal qu'attendu ?
Des déclarations de Laurent Labit aux choix de joueurs de l'Afrique du Sud, des indices laissent penser que ce duel de titans, dimanche soir au Stade de France, ne se limitera pas à un combat physique.
Cyril Baille avait inscrit le premier des deux essais français lors de la victoire contre les Springboks, le 12 novembre 2022, à Marseille (30-26). (F. Porcu/L'Équipe)
Alexandre Bardot
Fatalement, ce sera féroce. Titanesque. Chaotique. « Violent » même, comme l'a redit Charles Ollivon vendredi au sujet du test de l'automne dernier (30-26 pour les Bleus, à Marseille). On ne peut pas mettre face à face les deux équipes les plus costaudes de la Coupe du monde sans que la pelouse tremble, et que la dimension physique prime. Mais quelques éléments amènent à penser que ça ne se réglera pas uniquement à grands coups d'épaules. Entraîneur de l'attaque française, Laurent Labit a encore souligné cette semaine, pour la troisième fois en dix mois, que ses joueurs n'avaient pas saisi certaines « opportunités de jeu » en novembre.
« On a bien pris ça en compte », a-t-il ajouté en vue des retrouvailles. Et puis, presque contre toute attente, l'Afrique du Sud a conservé l'offensif Manie Libbok au poste d'ouvreur, plutôt que de relancer Handré Pollard, son style plus mécanique et son but plus sûr. « Ils vont peut-être envoyer un peu plus de jeu que d'habitude », en a pensé Ollivon. La façon dont Bleus et Boks vont attaquer, ou y renoncer, sera en tout cas une des curiosités de ce match. Et peut-être une clé au même titre que la dimension physique.
Chez les Bleus, l'envie après la retenue
Avant Laurent Labit, d'autres ont vu des « opportunités de jeu » face à la « rush defence » extrême de l'Afrique du Sud. Les résultats de cette équipe depuis quatre ans montrent qu'elles sont plus faciles à observer qu'à utiliser. Pourtant, Labit n'est pas fou. Il parle même d'expérience. En novembre, la France a marqué deux essais en utilisant des animations qui permettent de contourner le type de pression qu'exercent les Boks.
Le premier était parti d'un lancement de jeu avec une passe profonde vers un Damian Penaud courant très en travers et s'était conclu par une « sautée » d'Antoine Dupont sur le troisième avant d'une cellule offensive (Cyril Baille), laissé « seul » par la montée en pointe de Siya Kolisi. Le second avait été le fruit d'une combinaison (revue depuis contre la Namibie) autour d'une touche à 5 m de la ligne : lancer sur le premier sauteur pour attirer les avants, déviation vers le 9 lancé vers l'extérieur et service pour un centre venant à hauteur.
Les Bleus avaient trouvé d'autres solutions, via un renversement notamment, mais ils avaient aussi oublié de jouer quelques coups : un décalage, une passe « dans le dos », un coup de pied par-dessus, notamment (voir ci-dessous). Labit a attribué cela au côté « bon élève » de ses joueurs, qui n'auraient pas voulu transgresser les consignes de retenue du staff. Il faut aussi dire que les montées sud-africaines stressent les attaquants, qui peuvent ne plus voir les solutions ou ne pas trouver le temps de s'organiser techniquement. Cette fois, le message de Laurent Labit, au cours des derniers jours, donnera peut-être de la confiance aux Français pour oser jouer dans les espaces que la défense des Boks choisit sciemment de délaisser. Mais c'est surtout de précision technique qu'ils auront besoin pour réussir à les exploiter. Sinon, gare au boomerang...
Chez les Boks, une charnière pour provoquer
La titularisation de Manie Libbok en 10 et le maintien d'Handré Pollard sur le banc ressemblent à un aveu : a priori, l'Afrique du Sud n'a pas l'intention de revenir à son style restrictif de 2019. C'est intrigant, à double titre : avec Pollard titulaire, les Boks auraient eu un buteur fiable d'entrée sur le terrain, élément essentiel en phase finale ; par ailleurs, avec Libbok, ils s'éloignent de la stratégie qui avait marché en 2019, donc, mais aussi contre les Bleus en novembre dernier. Contrés sur chacune de leurs tentatives de relance lointaine en début de match, ils avaient retrouvé de l'efficacité quand ils étaient revenus à leurs vieilles recettes : jeu au pied haut du 9 et mauls à gogo (le souvenir de leurs grosses reculades sur les ballons portés devrait d'ailleurs inciter les Bleus à ne pas taper en touche et à limiter les fautes, notamment entre les 22 m).
Avec Libbok, donc, les Sud-Africains restent sur leur ligne offensive des derniers mois. Dans la première partie du match, au moins, ils devraient essayer de déplacer le jeu à la main ou au pied (via des diagonales dans le dos des ailiers). Mais il faut nuancer cette ambition : ils ne se sont pas transformés en All Blacks, leur nombre de passes par match (130) est 30 % inférieur à celui des Néo-Zélandais et des Irlandais, et leur paire de centres Damian De Allende - Jesse Kriel n'évoque pas exactement le duo Didier Codorniou - Denis Charvet (la paire de centres du Stade Toulousain de 1986 à 1989).
Bref, dominer physiquement reste ce par quoi tout commence pour les Boks. Dans cette optique, la présence du costaud Cobus Reinach en numéro 9, à la place de Faf De Klerk, est un plus. Mais au vu de sa vitesse et de son goût pour porter le ballon, c'est aussi le signe que les champions du monde sont prêts à provoquer les choses en attaque.
Ces coups que la France ne devra pas rater
1. Les passes dans le dos
Lors du test de novembre dernier, les Bleus avaient raté « des opportunités de jeu », selon Laurent Labit. Ici, Thibaud Flament, au coeur d'une cellule de trois avants, choisit une petite passe vers Uini Atonio alors que la défense sud-africaine s'est resserrée. Avec une passe dans le dos vers Romain Ntamack, qui court vers l'extérieur, il y aurait eu un 5 contre 2 à jouer. Sur cette action, les Boks vont récupérer le ballon, puis marquer sur l'action suivante.
2. Les surnombres dans les couloirs
Situation plus classique. Sur un deuxième temps de jeu, Gaël Fickou est servi en position de premier attaquant. Son vis-à-vis, Jesse Kriel, monte sur lui, mais aussi l'ailier Kurt-Lee Arendse, qui quitte son aile pour mettre la pression et, de fait, laisse un espace. Fickou a le temps pour servir Thomas Ramos, qui aurait alors un 2 contre 1 à jouer à l'extérieur avec Damian Penaud. Mais le centre du Racing va prendre le contact et rater son offload.
3. Les coups de pied dans le dos
Dans leurs 22 m, les Sud-Africains délaissent le second rideau et montent à pleine vitesse. L'espace libre est immense, et Fickou, en position de centre, y sprinte en anticipant un coup de pied de Ramos (cercle rouge). Malgré les replis de Willie Le Roux et Arendse (cercles jaunes), c'est une action gagnante. Mais l'arrière toulousain va poursuivre l'action à la main.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Talatala-spritualite-entrainement-dans-les-dunes-de-sable-dans-les-coulisses-de-la-preparation-des-fidji-avant-le-quart-contre-l-angleterre/1425380
Talatala, spritualité, entraînement dans les dunes de sable... Dans les coulisses de la préparation des Fidji avant le quart contre l'Angleterre
Seize ans après, les Fidji sont de retour en quarts de finale de Coupe du monde. Avec des ingrédients similaires à ceux de l'épopée de 2007.
Quentin Moynet
Les Fidji sont en quarts de finale de la Coupe du monde pour la troisième fois de leur histoire (1987, 2007 et 2023), la première depuis seize ans et le Mondial de 2007... en France, déjà. Les points communs entre ces deux épopées sont nombreux : le lieu du quart, Marseille (défaite 37-20 contre l'Afrique du Sud), et, surtout, la préparation dans les terribles dunes de sable de Sigatoka et la présence, dans le staff, du « Talatala » ou pasteur Joji Rinakama.
Deux joueurs fidjiens de l'époque - le flanker Akapusi Qera (39 ans, 65 sélections) et l'ouvreur ou centre Seremaia Bai (44 ans, 53 sélections), actuel entraîneur du jeu au pied des Fidji, rembobinent la cassette.
L'épreuve des dunes
Akapusi Qera : « Pour nous, Fidjiens, les dunes de sable de Sigatoka, c'est avant tout un camp d'entraînement mental. Quand on va là-bas, c'est pour se préparer mentalement en poussant notre corps dans ses retranchements et en dépassant nos limites. Cette colline est connue pour briser tout le monde (sourire). Tous les matins à 5 heures, au moment de monter dans le car pour y aller, j'étais déjà à bout. Mais c'est bien ! Quand tu atteins le sommet, tu te sens tellement mieux. Lorsqu'on a battu le pays de Galles (38-34) en 2007, ce qui nous qualifiait pour les quarts de finale, on a repensé à ces réveils à 4 heures du matin. On a tous fondu en larmes parce qu'on savait par quoi on était passés pour en arriver là. »
Seremaia Bai : « Lorsque tu cours sur un terrain de rugby, le sol est très ferme. Quand le corps fatigue, c'est facile à contrôler, tu pousses avec tes hanches. Mais dans les dunes, le sol n'est pas ferme puisque c'est du sable. Tu dois faire beaucoup plus d'efforts donc le corps s'épuise rapidement. C'est là que tu entraînes ton esprit. Tu vas chercher des ressources très loin au fond de toi pour supporter la difficulté de l'entraînement dans le sable. En 2007, la préparation avait été très, très difficile. On était épuisés.
On s'entraînait tôt le matin, avant le petit-déjeuner, une deuxième séance dans la matinée et une troisième l'après-midi. C'est certainement la meilleure préparation à laquelle j'ai participé de toute ma carrière. Ça nous a unis. On se soutenait et personne ne lâchait. Grâce à ça, on était très forts mentalement parce qu'on était convaincus d'être les plus au point physiquement. »
Le Talatala, guide spirituel
Qera : « La veille du match contre les Gallois en 2007, juste avant l'entraînement du capitaine, j'ai reçu un appel de ma mère aux Fidji. Elle m'a annoncé que la police avait débarqué chez nous et avait arrêté mon père. Elle ne m'a pas expliqué pourquoi, mais je me suis effondré. Je pleurais tout seul dans ma chambre. Je suis descendu et j'ai dit aux entraîneurs : "Je ne peux pas jouer demain." C'est là que le Talatala est intervenu. Il m'a réconforté, il a lu des écritures bibliques et il a prié pour moi. Je me souviens encore de ce qu'il m'a dit : "Pour ton père, tu dois jouer à ton meilleur niveau demain." Et, finalement, j'ai joué. Certaines équipes ont assez d'argent pour embaucher des psychologues ou des préparateurs mentaux. Nous, les Fidjiens, nous avons le Talatala. Il était là en 2007, on a atteint les quarts de finale. Il est de nouveau là en 2023, ils sont en quarts. Tout est dit ! Il joue un rôle clé.
Je lui ai parlé pour savoir comment allait le groupe après la défaite contre le Portugal (24-23) dimanche dernier. Il m'a dit qu'en arrivant dans la salle de réunion, lundi, tout le monde était dépité. Il leur a dit : "Relevez la tête. Oui, vous avez perdu, mais vous avez écrit l'histoire du rugby fidjien : vous êtes en quarts de finale de Coupe du monde, seize ans après." Il a vu le visage des joueurs s'illuminer. Il leur a redonné de l'espoir. »
Bai : « Un point essentiel de notre culture, c'est notre foi en Dieu. Le boulot du Talatala, c'est de partager la parole de Dieu au quotidien. Nous rappeler tous les jours d'être reconnaissants, de nous aimer les uns les autres, de bien utiliser le talent que Dieu nous a donné, d'être de bonnes personnes et de faire les bons choix. Et de nous rappeler, si on devient connus, qu'on vient tous d'un village et qu'on a tous des origines modestes. Notre préparateur physique nous entraîne physiquement. Notre entraîneur de rugby nous entraîne rugbystiquement. Le Talatala entraîne notre âme et notre esprit. Il parle à l'équipe tous les jours. On appelle ça "Lotu", c'est la session du Talatala. C'est comme aller à l'église. On prie, on chante une chanson et il nous délivre un court message. Ça rassemble toute l'équipe. »
Talatala, spritualité, entraînement dans les dunes de sable... Dans les coulisses de la préparation des Fidji avant le quart contre l'Angleterre
Seize ans après, les Fidji sont de retour en quarts de finale de Coupe du monde. Avec des ingrédients similaires à ceux de l'épopée de 2007.
Quentin Moynet
Les Fidji sont en quarts de finale de la Coupe du monde pour la troisième fois de leur histoire (1987, 2007 et 2023), la première depuis seize ans et le Mondial de 2007... en France, déjà. Les points communs entre ces deux épopées sont nombreux : le lieu du quart, Marseille (défaite 37-20 contre l'Afrique du Sud), et, surtout, la préparation dans les terribles dunes de sable de Sigatoka et la présence, dans le staff, du « Talatala » ou pasteur Joji Rinakama.
Deux joueurs fidjiens de l'époque - le flanker Akapusi Qera (39 ans, 65 sélections) et l'ouvreur ou centre Seremaia Bai (44 ans, 53 sélections), actuel entraîneur du jeu au pied des Fidji, rembobinent la cassette.
L'épreuve des dunes
Akapusi Qera : « Pour nous, Fidjiens, les dunes de sable de Sigatoka, c'est avant tout un camp d'entraînement mental. Quand on va là-bas, c'est pour se préparer mentalement en poussant notre corps dans ses retranchements et en dépassant nos limites. Cette colline est connue pour briser tout le monde (sourire). Tous les matins à 5 heures, au moment de monter dans le car pour y aller, j'étais déjà à bout. Mais c'est bien ! Quand tu atteins le sommet, tu te sens tellement mieux. Lorsqu'on a battu le pays de Galles (38-34) en 2007, ce qui nous qualifiait pour les quarts de finale, on a repensé à ces réveils à 4 heures du matin. On a tous fondu en larmes parce qu'on savait par quoi on était passés pour en arriver là. »
Seremaia Bai : « Lorsque tu cours sur un terrain de rugby, le sol est très ferme. Quand le corps fatigue, c'est facile à contrôler, tu pousses avec tes hanches. Mais dans les dunes, le sol n'est pas ferme puisque c'est du sable. Tu dois faire beaucoup plus d'efforts donc le corps s'épuise rapidement. C'est là que tu entraînes ton esprit. Tu vas chercher des ressources très loin au fond de toi pour supporter la difficulté de l'entraînement dans le sable. En 2007, la préparation avait été très, très difficile. On était épuisés.
On s'entraînait tôt le matin, avant le petit-déjeuner, une deuxième séance dans la matinée et une troisième l'après-midi. C'est certainement la meilleure préparation à laquelle j'ai participé de toute ma carrière. Ça nous a unis. On se soutenait et personne ne lâchait. Grâce à ça, on était très forts mentalement parce qu'on était convaincus d'être les plus au point physiquement. »
Le Talatala, guide spirituel
Qera : « La veille du match contre les Gallois en 2007, juste avant l'entraînement du capitaine, j'ai reçu un appel de ma mère aux Fidji. Elle m'a annoncé que la police avait débarqué chez nous et avait arrêté mon père. Elle ne m'a pas expliqué pourquoi, mais je me suis effondré. Je pleurais tout seul dans ma chambre. Je suis descendu et j'ai dit aux entraîneurs : "Je ne peux pas jouer demain." C'est là que le Talatala est intervenu. Il m'a réconforté, il a lu des écritures bibliques et il a prié pour moi. Je me souviens encore de ce qu'il m'a dit : "Pour ton père, tu dois jouer à ton meilleur niveau demain." Et, finalement, j'ai joué. Certaines équipes ont assez d'argent pour embaucher des psychologues ou des préparateurs mentaux. Nous, les Fidjiens, nous avons le Talatala. Il était là en 2007, on a atteint les quarts de finale. Il est de nouveau là en 2023, ils sont en quarts. Tout est dit ! Il joue un rôle clé.
Je lui ai parlé pour savoir comment allait le groupe après la défaite contre le Portugal (24-23) dimanche dernier. Il m'a dit qu'en arrivant dans la salle de réunion, lundi, tout le monde était dépité. Il leur a dit : "Relevez la tête. Oui, vous avez perdu, mais vous avez écrit l'histoire du rugby fidjien : vous êtes en quarts de finale de Coupe du monde, seize ans après." Il a vu le visage des joueurs s'illuminer. Il leur a redonné de l'espoir. »
Bai : « Un point essentiel de notre culture, c'est notre foi en Dieu. Le boulot du Talatala, c'est de partager la parole de Dieu au quotidien. Nous rappeler tous les jours d'être reconnaissants, de nous aimer les uns les autres, de bien utiliser le talent que Dieu nous a donné, d'être de bonnes personnes et de faire les bons choix. Et de nous rappeler, si on devient connus, qu'on vient tous d'un village et qu'on a tous des origines modestes. Notre préparateur physique nous entraîne physiquement. Notre entraîneur de rugby nous entraîne rugbystiquement. Le Talatala entraîne notre âme et notre esprit. Il parle à l'équipe tous les jours. On appelle ça "Lotu", c'est la session du Talatala. C'est comme aller à l'église. On prie, on chante une chanson et il nous délivre un court message. Ça rassemble toute l'équipe. »
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-baby-boks-sacres-au-mondial-des-moins-de-20-ans-en-2012-cette-equipe-qui-illustre-l-influence-sud-africaine-dans-le-rugby-international/1425175
Les Baby Boks de 2012 : cette équipe qui illustre l'influence sud-africaine dans le rugby mondial
La sélection sud-africaine, sacrée championne du monde des moins de 20 ans en 2012, a fourni une douzaine d'internationaux, mais pas que pour les Springboks. Cette équipe raconte aussi le rugby de ce pays dans ses réussites et ses tourments.
Luc Folliet
Ils joueront contre les Bleus ce dimanche
De cette équipe championne du monde des moins de 20 ans en 2012, il ne reste finalement pas grand monde dans les rangs des Springboks d'aujourd'hui. Seuls quatre de ces Baby Boks figurent dans l'effectif sud-africain. Si beaucoup sont devenus internationaux (huit), certains sont vite allés valoriser leurs compétences en Europe. Le plus emblématique reste Jan Serfontein, 35 sélections dont la première à 20 ans, qui partit du pays à 24 ans pour Montpellier et gagner six fois le salaire mensuel qu'il touchait aux Bulls.
Le plus connu de ces quatre Baby Boks est Pieter-Steph du Toit. Le flanker détonne par ses mensurations de deuxième-ligne (2 m, 114 kg) et a connu à peu près tout ce qui brille dans le rugby : un titre mondial en moins de 20 ans donc, une Coupe du monde dans les bras en 2019 et un « award », celui de meilleur joueur du monde quelques semaines après le sacre au Japon. Du Toit, c'est l'exemple de l'infatigable Springbok qui plaque et percute, se relève et replaque. Saigne de l'arcade mais cicatrise vite.
André Venter et Schalk Burger ont été ses plus proches prédécesseurs dans ces féroces combats. Theuns Stofberg, Morné du Plessis ou encore Frick du Preez l'ont été dans des temps plus sépia et obscurs, ceux de l'apartheid constitutionnalisé. L'idée de la lignée Springbok n'est pas étrangère à Pieter-Steph du Toit car elle est aussi familiale.
Son grand-père, Piet du Toit, a ferraillé lors de la tournée historique de 1958 des Bleus à l'extrémité sud de l'Afrique, et glanera deux années plus tard le surnom de Spiere (« muscles » en Afrikaans) du Toit après avoir tordu la première ligne all black comme de vieux cartables lors de la tournée kiwie sur le sol sud-africain.
Un jour avec son frère, les deux ados trouvent des crampons dans le grenier de la ferme du Western-Cape. « Ils sont à votre grand-père », leur confie leur père. Loin d'en faire des reliques, ce dernier les encourage à les enfiler pour les entraînements, histoire de saisir le poids du passé. Les chaussures tiendront deux séances. « J'ai grandi avec ce sens de la destinée », dira le petit-fils au quotidien britannique The Guardian.
Handré Pollard n'a, lui, jamais beaucoup joué avec les gamins de son âge. Non pas qu'il était asocial mais plutôt surdoué. Le numéro 10 - qui est revenu de blessure pour prendre en cours ce Mondial - a appris le rugby du côté de Paarl, au nord-est du Cap, là où l'Afrique du Sud du rugby se donne rendez-vous chaque premier samedi d'août. « L'interskole », c'est le derby entre les deux lycées de la ville séparés de quelques centaines de mètres, Paarl Gim d'où est sorti Pollard et Paarl Boys High. Deux des plus grandes pépinières de jeunes rugbymen.
« L'interskole », c'est le match d'une vie pour ces adolescents : 25 000 spectateurs dans le décati stade de Faure Street en plein centre de la ville. Les old boys - les anciens élèves - reviennent dans ce temple comme on revient en famille au moment de Noël. Ils s'agglutinent sur la main courante, couleurs et tribunes distinctes et certains n'ont pas oublié que la région était viticole. Malheur au joueur qui s'approche trop près de la barrière et à qui on demande « si le numéro de [s] a soeur est toujours le même... » De quoi faire vite dégoupiller des ados à la testostérone, on le sait, mal équilibrée.
Pas Handré Pollard. Déjà parce qu'il n'a pas de soeur et surtout parce qu'il n'est pas de ce fer-là. Mais de celui des cyborgs. Monstre froid d'efficacité. À 16 ans, doublement surclassé, il participait à son premier interskole. « C'est le genre de match où tu comprends ce que veut dire le mot pression, alors que tu n'es qu'un ado.... », nous avait-il glissé en 2019.
À 17 ans, il participe à son premier rassemblement avec les Baby Boks. Un an plus tard. Il est champion du monde des moins de 20 ans face aux Baby Blacks, claquant un drop de près de 50 mètres en finale. Il est l'un des artisans du sacre mondial en 2019 avec 22 points en finale contre l'Angleterre et sera sur le banc, ce dimanche, face à la France. Même sur une jambe, son pied peut servir, surtout si l'écart au score est ténu.
Le pilier Steven Kitshoff (81 sélections), lui, sera titulaire face aux Bleus, devenu incontournable dans l'épreuve de force de destruction qu'imposent les Boks à leurs adversaires. Le gaucher est bien connu sur les bords de la Garonne puisqu'il a évolué deux saisons à l'UBB. Il y a appris à pousser en mêlée fermée ainsi que son vice affilié. La fédération a voulu rapidement le récupérer pour en faire le successeur d'un Tendai Mtawarira vieillissant.
Le quatrième larron, le deuxième-ligne Marvin Orie (16 sélections), regardera en blazer vert et or le quart de finale. Il avait déjà assisté en tribunes au sacre des Baby Boks en 2012.
Ils ont chanté d'autres hymnes que « Nkosi sikelel' iAfrika »
Du côté français, on connaît bien Paul Willemse. Arrivé Espoir à Grenoble, il part vite à Montpellier tout en s'attirant les foudres des dirigeants isérois non prévenus de ses intentions. Derrière ses 135 kilos, le jeune homme cache une timidité étouffante, ce qui provoque de la maladresse. « Après les matches en Afrique du Sud, j'appréhendais beaucoup les interviews (avec les médias). C'était en anglais, ça me bloquait un peu. » Au sein de sa famille, l'incompréhension règne régulièrement. Son père se remarie, il ne s'entend pas avec sa belle-mère. « Il faut que tu dégages », lui assène son pasteur de paternel.
Son séjour en France se prolonge, sa masse impressionne en Top 14. Son nom est évoqué pour le coq brodé, ce qui devient réel le 1er février 2019 contre le pays de Galles. Mais il manque le Mondial 2019, blessé à l'aine. Délesté de 15 kilos, il devient la poutre du pack français sous l'ère Fabien Galthié, accumule 32 sélections, remporte le Grand Chelem mais s'abîme de nouveau avant le Mondial en France.
Allan Dell rentre dans cette catégorie de pilier gauche que l'Écosse aime tant aligner. Première-ligne au petit quintal, à la grande mobilité qui en fait un troisième-ligne caché. Andy Nicol et Tom Smith en étaient les plus illustres exemples. Avec 105 kg, Dell se sait fluet face aux « monstroplantes » qu'enfante l'Afrique du Sud. À moins de 115 kg, le jersey vert et or vous échappe.
Dell, lui, n'échappe pas au regard des « scouts » qui cherchent de par le monde des joueurs à la grand-mère écossaise. Cela tombe bien, la sienne du côté maternel - Joan Carmichael - est née à Paisley, à l'ouest de Glasgow. Il rejoint la franchise d'Édimbourg, s'épaissit quelque peu, glane ses premières sélections avec l'Écosse et connaît l'éternité le 20 juin 2017, à 19h47 précisément. Il entre sur la pelouse du Waikato Stadium non pas sous le maillot écossais mais sous le rouge jersey des Lions britanniques et irlandais. 834e du nom. Titre de noblesse qu'on ne lui enlèvera jamais.
Quand Oli Kebble s'abreuve de champagne en 2012 avec les Baby Boks, il a déjà connu du pays : l'Angleterre au lycée, les Landes et Mont-de-Marsan pour une année en Espoirs. Il ressemble plus aux canons de pilier sud-af (1,91 m pour 125 kg), mais cela ne fera pas de lui un espoir du poste. Il s'expatrie également en Écosse, patiente trois ans, chante à tue-tête « Flowers of Scotland » le 23 octobre 2020 dans un stade de Murrayfield vide contre la Géorgie. Onze sélections plus tard, il n'aura pas la chance de participer au Mondial français. Ni Allan Dell d'ailleurs.
Abraham Steyn a, lui, cumulé 50 sélections... mais avec l'Italie. Flanker remplaçant en 2012, Steyn veut s'expatrier au plus vite. Il a conscience que la troisième ligne est le poste où le puits est sans fond en Afrique du Sud. « Je m'apprêtais à partir en France (à Perpignan) mais il s'est passé des trucs qui font que je me suis retrouvé en Italie... Jamais je n'aurais jamais pensé jouer pour la Nazionale », déclare-t-il en 2020. Il fit même mieux. Il battit en novembre 2017 les Springboks dans ce qui est sans doute le match le plus mauvais de l'histoire de l'Afrique du Sud. Face à lui, quatre de ses coéquipiers (Pollard, Kitshoff, Lleyds et du Toit) ont la tête basse et la honte au corps.
Ils ont fait les belles heures de La Rochelle
Wiaan Liebenberg n'est pas le plus connu des joueurs sud-africains mais c'est lui qui souleva le trophée de champions du monde des moins de 20 ans en 2012, le seul gagné par l'Afrique du Sud. Passé par Montpellier, il rejoint La Rochelle et sera même titulaire pour le premier sacre européen des Maritimes en 2022 contre le Leinster. Tout comme Dillyn Lleyds (10 sélections) et Raymond Rhule (7 sélections), aux ailes ce jour-là et eux aussi Baby Boks en 2012.
Un autre de ces apprentis Boks avait montré le chemin pour La Rochelle. Le centre Paul Jordaan, au gabarit si normal pour un Sud-Africain et aux appuis électriques. Arrivé en 2016 en Charente-Maritime, il restera trois saisons. Il a monté depuis une société de safari au pays.
Le sombre destin de Mbovane
Ce soir du 22 juin 2012, l'ailier gauche des Baby Boks avait tourmenté à plusieurs reprises la défense néo-zélandaise. Tshotsho Mbovane avait un gabarit ressemblant à Brent Russell. Petit, explosif et surpuissant au niveau des jambes. De nombreux observateurs voyaient en lui le nouveau Breyton Paulse. Mais adolescent, élevé au prestigieux Paul Roos Gimnasium à Stellenbosch, il avait été rattrapé par la violence endémique du pays. Originaire de Langa, le plus ancien township du Cap et aussi le plus dangereux, Mbovane est poignardé lors d'une bagarre. Il met des mois à recouvrer une santé solide et parvient in extremis à revenir dans l'effectif des Baby Boks pour le sacre mondial.
Mais il disparaît saison après saison des effectifs des provinces sud-africaines. Ces exploits ne sont plus que sporadiques, souvent en rugby à 7. Quelques années plus tard, ses anciens coéquipiers du rugby apprennent qu'il dort dans la rue à Langa. Il est père de deux enfants, n'a pas un rand pour les élever et ne joue évidemment plus au rugby.
L'ancien Springbok Thando Manana vient l'aider, lui trouve un emploi d'entraîneur à l'International Rugby Institute de Pretoria, un centre privé de formation au rugby. Mbovane s'en est sorti in extremis et veut faire profiter de son expérience : il a monté une fondation pour aider les familles les plus désoeuvrées du quartier de Langa.
Les Baby Boks de 2012 : cette équipe qui illustre l'influence sud-africaine dans le rugby mondial
La sélection sud-africaine, sacrée championne du monde des moins de 20 ans en 2012, a fourni une douzaine d'internationaux, mais pas que pour les Springboks. Cette équipe raconte aussi le rugby de ce pays dans ses réussites et ses tourments.
Luc Folliet
Ils joueront contre les Bleus ce dimanche
De cette équipe championne du monde des moins de 20 ans en 2012, il ne reste finalement pas grand monde dans les rangs des Springboks d'aujourd'hui. Seuls quatre de ces Baby Boks figurent dans l'effectif sud-africain. Si beaucoup sont devenus internationaux (huit), certains sont vite allés valoriser leurs compétences en Europe. Le plus emblématique reste Jan Serfontein, 35 sélections dont la première à 20 ans, qui partit du pays à 24 ans pour Montpellier et gagner six fois le salaire mensuel qu'il touchait aux Bulls.
Le plus connu de ces quatre Baby Boks est Pieter-Steph du Toit. Le flanker détonne par ses mensurations de deuxième-ligne (2 m, 114 kg) et a connu à peu près tout ce qui brille dans le rugby : un titre mondial en moins de 20 ans donc, une Coupe du monde dans les bras en 2019 et un « award », celui de meilleur joueur du monde quelques semaines après le sacre au Japon. Du Toit, c'est l'exemple de l'infatigable Springbok qui plaque et percute, se relève et replaque. Saigne de l'arcade mais cicatrise vite.
André Venter et Schalk Burger ont été ses plus proches prédécesseurs dans ces féroces combats. Theuns Stofberg, Morné du Plessis ou encore Frick du Preez l'ont été dans des temps plus sépia et obscurs, ceux de l'apartheid constitutionnalisé. L'idée de la lignée Springbok n'est pas étrangère à Pieter-Steph du Toit car elle est aussi familiale.
Son grand-père, Piet du Toit, a ferraillé lors de la tournée historique de 1958 des Bleus à l'extrémité sud de l'Afrique, et glanera deux années plus tard le surnom de Spiere (« muscles » en Afrikaans) du Toit après avoir tordu la première ligne all black comme de vieux cartables lors de la tournée kiwie sur le sol sud-africain.
Un jour avec son frère, les deux ados trouvent des crampons dans le grenier de la ferme du Western-Cape. « Ils sont à votre grand-père », leur confie leur père. Loin d'en faire des reliques, ce dernier les encourage à les enfiler pour les entraînements, histoire de saisir le poids du passé. Les chaussures tiendront deux séances. « J'ai grandi avec ce sens de la destinée », dira le petit-fils au quotidien britannique The Guardian.
Handré Pollard n'a, lui, jamais beaucoup joué avec les gamins de son âge. Non pas qu'il était asocial mais plutôt surdoué. Le numéro 10 - qui est revenu de blessure pour prendre en cours ce Mondial - a appris le rugby du côté de Paarl, au nord-est du Cap, là où l'Afrique du Sud du rugby se donne rendez-vous chaque premier samedi d'août. « L'interskole », c'est le derby entre les deux lycées de la ville séparés de quelques centaines de mètres, Paarl Gim d'où est sorti Pollard et Paarl Boys High. Deux des plus grandes pépinières de jeunes rugbymen.
« L'interskole », c'est le match d'une vie pour ces adolescents : 25 000 spectateurs dans le décati stade de Faure Street en plein centre de la ville. Les old boys - les anciens élèves - reviennent dans ce temple comme on revient en famille au moment de Noël. Ils s'agglutinent sur la main courante, couleurs et tribunes distinctes et certains n'ont pas oublié que la région était viticole. Malheur au joueur qui s'approche trop près de la barrière et à qui on demande « si le numéro de [s] a soeur est toujours le même... » De quoi faire vite dégoupiller des ados à la testostérone, on le sait, mal équilibrée.
Pas Handré Pollard. Déjà parce qu'il n'a pas de soeur et surtout parce qu'il n'est pas de ce fer-là. Mais de celui des cyborgs. Monstre froid d'efficacité. À 16 ans, doublement surclassé, il participait à son premier interskole. « C'est le genre de match où tu comprends ce que veut dire le mot pression, alors que tu n'es qu'un ado.... », nous avait-il glissé en 2019.
À 17 ans, il participe à son premier rassemblement avec les Baby Boks. Un an plus tard. Il est champion du monde des moins de 20 ans face aux Baby Blacks, claquant un drop de près de 50 mètres en finale. Il est l'un des artisans du sacre mondial en 2019 avec 22 points en finale contre l'Angleterre et sera sur le banc, ce dimanche, face à la France. Même sur une jambe, son pied peut servir, surtout si l'écart au score est ténu.
Le pilier Steven Kitshoff (81 sélections), lui, sera titulaire face aux Bleus, devenu incontournable dans l'épreuve de force de destruction qu'imposent les Boks à leurs adversaires. Le gaucher est bien connu sur les bords de la Garonne puisqu'il a évolué deux saisons à l'UBB. Il y a appris à pousser en mêlée fermée ainsi que son vice affilié. La fédération a voulu rapidement le récupérer pour en faire le successeur d'un Tendai Mtawarira vieillissant.
Le quatrième larron, le deuxième-ligne Marvin Orie (16 sélections), regardera en blazer vert et or le quart de finale. Il avait déjà assisté en tribunes au sacre des Baby Boks en 2012.
Ils ont chanté d'autres hymnes que « Nkosi sikelel' iAfrika »
Du côté français, on connaît bien Paul Willemse. Arrivé Espoir à Grenoble, il part vite à Montpellier tout en s'attirant les foudres des dirigeants isérois non prévenus de ses intentions. Derrière ses 135 kilos, le jeune homme cache une timidité étouffante, ce qui provoque de la maladresse. « Après les matches en Afrique du Sud, j'appréhendais beaucoup les interviews (avec les médias). C'était en anglais, ça me bloquait un peu. » Au sein de sa famille, l'incompréhension règne régulièrement. Son père se remarie, il ne s'entend pas avec sa belle-mère. « Il faut que tu dégages », lui assène son pasteur de paternel.
Son séjour en France se prolonge, sa masse impressionne en Top 14. Son nom est évoqué pour le coq brodé, ce qui devient réel le 1er février 2019 contre le pays de Galles. Mais il manque le Mondial 2019, blessé à l'aine. Délesté de 15 kilos, il devient la poutre du pack français sous l'ère Fabien Galthié, accumule 32 sélections, remporte le Grand Chelem mais s'abîme de nouveau avant le Mondial en France.
Allan Dell rentre dans cette catégorie de pilier gauche que l'Écosse aime tant aligner. Première-ligne au petit quintal, à la grande mobilité qui en fait un troisième-ligne caché. Andy Nicol et Tom Smith en étaient les plus illustres exemples. Avec 105 kg, Dell se sait fluet face aux « monstroplantes » qu'enfante l'Afrique du Sud. À moins de 115 kg, le jersey vert et or vous échappe.
Dell, lui, n'échappe pas au regard des « scouts » qui cherchent de par le monde des joueurs à la grand-mère écossaise. Cela tombe bien, la sienne du côté maternel - Joan Carmichael - est née à Paisley, à l'ouest de Glasgow. Il rejoint la franchise d'Édimbourg, s'épaissit quelque peu, glane ses premières sélections avec l'Écosse et connaît l'éternité le 20 juin 2017, à 19h47 précisément. Il entre sur la pelouse du Waikato Stadium non pas sous le maillot écossais mais sous le rouge jersey des Lions britanniques et irlandais. 834e du nom. Titre de noblesse qu'on ne lui enlèvera jamais.
Quand Oli Kebble s'abreuve de champagne en 2012 avec les Baby Boks, il a déjà connu du pays : l'Angleterre au lycée, les Landes et Mont-de-Marsan pour une année en Espoirs. Il ressemble plus aux canons de pilier sud-af (1,91 m pour 125 kg), mais cela ne fera pas de lui un espoir du poste. Il s'expatrie également en Écosse, patiente trois ans, chante à tue-tête « Flowers of Scotland » le 23 octobre 2020 dans un stade de Murrayfield vide contre la Géorgie. Onze sélections plus tard, il n'aura pas la chance de participer au Mondial français. Ni Allan Dell d'ailleurs.
Abraham Steyn a, lui, cumulé 50 sélections... mais avec l'Italie. Flanker remplaçant en 2012, Steyn veut s'expatrier au plus vite. Il a conscience que la troisième ligne est le poste où le puits est sans fond en Afrique du Sud. « Je m'apprêtais à partir en France (à Perpignan) mais il s'est passé des trucs qui font que je me suis retrouvé en Italie... Jamais je n'aurais jamais pensé jouer pour la Nazionale », déclare-t-il en 2020. Il fit même mieux. Il battit en novembre 2017 les Springboks dans ce qui est sans doute le match le plus mauvais de l'histoire de l'Afrique du Sud. Face à lui, quatre de ses coéquipiers (Pollard, Kitshoff, Lleyds et du Toit) ont la tête basse et la honte au corps.
Ils ont fait les belles heures de La Rochelle
Wiaan Liebenberg n'est pas le plus connu des joueurs sud-africains mais c'est lui qui souleva le trophée de champions du monde des moins de 20 ans en 2012, le seul gagné par l'Afrique du Sud. Passé par Montpellier, il rejoint La Rochelle et sera même titulaire pour le premier sacre européen des Maritimes en 2022 contre le Leinster. Tout comme Dillyn Lleyds (10 sélections) et Raymond Rhule (7 sélections), aux ailes ce jour-là et eux aussi Baby Boks en 2012.
Un autre de ces apprentis Boks avait montré le chemin pour La Rochelle. Le centre Paul Jordaan, au gabarit si normal pour un Sud-Africain et aux appuis électriques. Arrivé en 2016 en Charente-Maritime, il restera trois saisons. Il a monté depuis une société de safari au pays.
Le sombre destin de Mbovane
Ce soir du 22 juin 2012, l'ailier gauche des Baby Boks avait tourmenté à plusieurs reprises la défense néo-zélandaise. Tshotsho Mbovane avait un gabarit ressemblant à Brent Russell. Petit, explosif et surpuissant au niveau des jambes. De nombreux observateurs voyaient en lui le nouveau Breyton Paulse. Mais adolescent, élevé au prestigieux Paul Roos Gimnasium à Stellenbosch, il avait été rattrapé par la violence endémique du pays. Originaire de Langa, le plus ancien township du Cap et aussi le plus dangereux, Mbovane est poignardé lors d'une bagarre. Il met des mois à recouvrer une santé solide et parvient in extremis à revenir dans l'effectif des Baby Boks pour le sacre mondial.
Mais il disparaît saison après saison des effectifs des provinces sud-africaines. Ces exploits ne sont plus que sporadiques, souvent en rugby à 7. Quelques années plus tard, ses anciens coéquipiers du rugby apprennent qu'il dort dans la rue à Langa. Il est père de deux enfants, n'a pas un rand pour les élever et ne joue évidemment plus au rugby.
L'ancien Springbok Thando Manana vient l'aider, lui trouve un emploi d'entraîneur à l'International Rugby Institute de Pretoria, un centre privé de formation au rugby. Mbovane s'en est sorti in extremis et veut faire profiter de son expérience : il a monté une fondation pour aider les familles les plus désoeuvrées du quartier de Langa.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde de rugby 2023 - La revue de presse de la victoire de la Nouvelle-Zélande face à l'Irlande
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/15/coupe-du-monde-de-rugby-2023-la-revue-de-presse-de-la-victoire-de-la-nouvelle-zelande-face-a-lirlande-11520103.php
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Coupe du monde de rugby 2023 - "Le rugby n'est pas un conte de fées" : La revue de presse de la défaite irlandaise face à la Nouvelle-Zélande
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/15/coupe-du-monde-de-rugby-2023-le-rugby-nest-pas-un-conte-de-fees-la-revue-de-presse-de-la-defaite-irlandaise-face-a-la-nouvelle-zelande-11520115.php
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/15/coupe-du-monde-de-rugby-2023-le-rugby-nest-pas-un-conte-de-fees-la-revue-de-presse-de-la-defaite-irlandaise-face-a-la-nouvelle-zelande-11520115.php
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://x.com/AllBlacks/status/1713451802748916085?s=20
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Vidéo. Coupe du monde 2023 : pourquoi les Irlandais ont-ils formé un 8 face au haka néo-zélandais ?
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/coupe-du-monde-2023-pourquoi-les-irlandais-ont-ils-forme-un-8-face-au-haka-neo-zelandais-17077783.php
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
France - Afrique du Sud : L'émotion immense de Saint-André sur le traumatisme de 1995
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde/france-afrique-du-sud-l-emotion-immense-de-saint-andre-sur-le-traumatisme-de-1995_VN-202310150183.html
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde/france-afrique-du-sud-l-emotion-immense-de-saint-andre-sur-le-traumatisme-de-1995_VN-202310150183.html
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:France - Afrique du Sud : L'émotion immense de Saint-André sur le traumatisme de 1995
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde/france-afrique-du-sud-l-emotion-immense-de-saint-andre-sur-le-traumatisme-de-1995_VN-202310150183.html
Je ne connaissais pas cette histoire du carton rouge !, témoignage à écouter
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:Scalp a écrit:France - Afrique du Sud : L'émotion immense de Saint-André sur le traumatisme de 1995
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/coupe-du-monde/france-afrique-du-sud-l-emotion-immense-de-saint-andre-sur-le-traumatisme-de-1995_VN-202310150183.html
Je ne connaissais pas cette histoire du carton rouge !, témoignage à écouter
eh oui... cette coupe du monde 1995 est incroyable.
On a sacrifié les valeurs du sport pour plus grand. reste à analyser le grand 30 ans après.
Les joueurs sud-africains en sont tous conscients encore plus ceux qui jouent en France. c'est pour ça que ce rendez vous est historique.
https://www.rugbyrama.fr/2023/10/15/video-le-champion-du-monde-mon-coeur-dit-lafrique-du-sud-ma-tete-dit-la-france-avoue-bryan-habana-11518879.php
Pour moi, ce n'est pas une revanche sur l'histoire mais un éclaircissement sur un sacrifice.
un peu de légèreté et dire que Galthié aurait pu passer ses vacances en nouvelle Zélande en 1995...
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
https://www.courrierinternational.com/article/coupe-du-monde-2023-pas-comme-ca-s-il-vous-plait-l-irlande-battue-par-des-all-blacks-a-fond
Coupe du monde 2023. “Pas comme ça, s’il vous plaît… ” : l’Irlande battue par des All Blacks “à fond”
La Nouvelle-Zélande a mis fin au parcours de la sélection irlandaise dans la Coupe du monde de rugby 2023. Malgré une nouvelle défaite en quart de finale, la presse irlandaise salue la performance des joueurs du Trèfle et l’attitude de ses supporteurs.
L’Irish Independent plonge dans ses archives pour tenter de situer cette défaite sur l’échelle de la déception. De 1966, année de la blessure de Arkle, le pur-sang champion de steeple-chase considéré comme un héros national, jusqu’à 2009, quand la main de Thierry Henry prive l’Irlande de la Coupe du monde de football 2010. “La plus grande aventure de l’histoire du sport irlandais est terminée. Mais quelle aventure !”, écrit le journal après la défaite du XV du Trèfle face à la Nouvelle-Zélande au Stade de France (24-28).
“Nous ne sommes pas déçus par l’équipe irlandaise. Nous sommes déçus pour l’équipe irlandaise. Ils nous ont tellement donnés qu’il est impossible de ne pas être fiers d’eux”. Malgré une huitième élimination à ce stade de la compétition, l’Independent confie sa “gratitude” à l’égard des joueurs du sélectionneur Andy Farrell.
The Irish Times, en revanche, ne parvient pas à contenir son amertume : “Le rêve s’est évanoui, une fois de plus. Cette équipe nous avait autorisés à rêver et cette nouvelle défaite en quart de finale est plus douloureuse que jamais.”
“Pas comme ça, s’il vous plaît… ”, se désole aussi The Irish Examiner, citant une scène de la saga Matrix où un personnage sur le point de mourir lance un “Pas comme ça, pas comme ça”. Le journal évoque des supporteurs “impuissants, horrifiés, résignés” et une défaite dont la “cruauté” ternit la sortie de Johnny Sexton, capitaine irlandais et meilleur réalisateur de l’histoire de la sélection, qui avait annoncé sa retraite sportive à l’issue du tournoi.
“Un phénomène social et culturel”
Face à la Nouvelle-Zélande, les Irlandais n’ont jamais mené au score. Ils ont commis trop de fautes de main et n’ont pas su profiter des erreurs adverses, concède The Irish Times. “Ils ont tout donné, et même plus, mais se sont heurtés à un adversaire féroce et fier”, jusqu’à une dernière offensive de six minutes et 37 phases de jeu en toute fin de match.
Les All Blacks ont mis fin à une série de 17 victoires irlandaises toutes compétitions confondues et l’Irish Independent préfère poursuivre son élégie : “Aucune équipe irlandaise n’avait jamais réussi à atteindre un tel niveau d’excellence”.
Davantage que le parcours de son XV, le journal retiendra l’ambiance qui l’a accompagné. “Il arrive que le sport enchante une nation […] à tel point que cela dépasse les limites du sport pour devenir un phénomène social et culturel, quand même le spectateur occasionnel et le néophyte sont emportés par une vague irrépressible.”
Une excitation portée par les dizaines de milliers d’Irlandais venus supporter leur équipe en France. “Les observateurs étrangers savent que ce que les Irlandais ont apporté au tournoi. Il n’y a pas de pays dont les supporteurs ont montré davantage de ferveur, de couleur, de bruit et de bonne humeur”, écrit l’Irish Independent, sans toutefois mentionner les peu respectueux chants irlandais couvrant le hacka néo-zélandais avant la rencontre.
Les Blacks, “la meilleure équipe du monde ce soir-là”
Dans les médias néo-zélandais, le retour de la droite au pouvoir à l’issue des élections législatives du 14 octobre dispute la une à la victoire des All Blacks. Sauf en 2007 et une défaite face à la France en quart de finale, la sélection à la fougère a toujours atteint les demi-finales des coupes du monde de rugby. On sent de la joie et de la fierté mais aussi un certain flegme dans les articles d’après-match proposés par la presse locale. L’habitude, sans doute.
Stuff évoque une équipe “pleine de classe et de caractère” face à une “très, très bonne équipe d’Irlande”. “Tout s’est joué sur la volonté, la discipline et l’envie. Les All Blacks ont puisé dans leurs ressources pour s’offrir une chance très, très réelle de remporter une quatrième couronne mondiale qui semblait si improbable il y a encore quelques semaines.” Les Néo-Zélandais affronteront l’Argentine en demi-finale, vendredi 20 octobre à 21h au Stade de France.
Cette victoire a été patiemment construite “depuis quinze mois” et les deux victoires irlandaises en Nouvelle-Zélande à l’été 2022, “une leçon douloureuse”, selon le New Zealand Herald. Les Blacks s’imposent à l’issue d’un match “épique”, voire même “le meilleur quart de finale de l’histoire de la Coupe du monde”, poursuit le titre dans un autre article. Il a fallu des All Blacks “à fond” et beaucoup de “résilience” pour résister au retour irlandais après les cartons jaunes reçus par Aaron Smith puis Codie Taylor.
L’Irlande est actuellement la meilleure sélection au monde au classement World Rugby, mais les Blacks “n’avaient qu’à être la meilleure équipe du monde ce soir-là et ils l’ont été”.
Courrier international
Coupe du monde 2023. “Pas comme ça, s’il vous plaît… ” : l’Irlande battue par des All Blacks “à fond”
La Nouvelle-Zélande a mis fin au parcours de la sélection irlandaise dans la Coupe du monde de rugby 2023. Malgré une nouvelle défaite en quart de finale, la presse irlandaise salue la performance des joueurs du Trèfle et l’attitude de ses supporteurs.
L’Irish Independent plonge dans ses archives pour tenter de situer cette défaite sur l’échelle de la déception. De 1966, année de la blessure de Arkle, le pur-sang champion de steeple-chase considéré comme un héros national, jusqu’à 2009, quand la main de Thierry Henry prive l’Irlande de la Coupe du monde de football 2010. “La plus grande aventure de l’histoire du sport irlandais est terminée. Mais quelle aventure !”, écrit le journal après la défaite du XV du Trèfle face à la Nouvelle-Zélande au Stade de France (24-28).
“Nous ne sommes pas déçus par l’équipe irlandaise. Nous sommes déçus pour l’équipe irlandaise. Ils nous ont tellement donnés qu’il est impossible de ne pas être fiers d’eux”. Malgré une huitième élimination à ce stade de la compétition, l’Independent confie sa “gratitude” à l’égard des joueurs du sélectionneur Andy Farrell.
The Irish Times, en revanche, ne parvient pas à contenir son amertume : “Le rêve s’est évanoui, une fois de plus. Cette équipe nous avait autorisés à rêver et cette nouvelle défaite en quart de finale est plus douloureuse que jamais.”
“Pas comme ça, s’il vous plaît… ”, se désole aussi The Irish Examiner, citant une scène de la saga Matrix où un personnage sur le point de mourir lance un “Pas comme ça, pas comme ça”. Le journal évoque des supporteurs “impuissants, horrifiés, résignés” et une défaite dont la “cruauté” ternit la sortie de Johnny Sexton, capitaine irlandais et meilleur réalisateur de l’histoire de la sélection, qui avait annoncé sa retraite sportive à l’issue du tournoi.
“Un phénomène social et culturel”
Face à la Nouvelle-Zélande, les Irlandais n’ont jamais mené au score. Ils ont commis trop de fautes de main et n’ont pas su profiter des erreurs adverses, concède The Irish Times. “Ils ont tout donné, et même plus, mais se sont heurtés à un adversaire féroce et fier”, jusqu’à une dernière offensive de six minutes et 37 phases de jeu en toute fin de match.
Les All Blacks ont mis fin à une série de 17 victoires irlandaises toutes compétitions confondues et l’Irish Independent préfère poursuivre son élégie : “Aucune équipe irlandaise n’avait jamais réussi à atteindre un tel niveau d’excellence”.
Davantage que le parcours de son XV, le journal retiendra l’ambiance qui l’a accompagné. “Il arrive que le sport enchante une nation […] à tel point que cela dépasse les limites du sport pour devenir un phénomène social et culturel, quand même le spectateur occasionnel et le néophyte sont emportés par une vague irrépressible.”
Une excitation portée par les dizaines de milliers d’Irlandais venus supporter leur équipe en France. “Les observateurs étrangers savent que ce que les Irlandais ont apporté au tournoi. Il n’y a pas de pays dont les supporteurs ont montré davantage de ferveur, de couleur, de bruit et de bonne humeur”, écrit l’Irish Independent, sans toutefois mentionner les peu respectueux chants irlandais couvrant le hacka néo-zélandais avant la rencontre.
Les Blacks, “la meilleure équipe du monde ce soir-là”
Dans les médias néo-zélandais, le retour de la droite au pouvoir à l’issue des élections législatives du 14 octobre dispute la une à la victoire des All Blacks. Sauf en 2007 et une défaite face à la France en quart de finale, la sélection à la fougère a toujours atteint les demi-finales des coupes du monde de rugby. On sent de la joie et de la fierté mais aussi un certain flegme dans les articles d’après-match proposés par la presse locale. L’habitude, sans doute.
Stuff évoque une équipe “pleine de classe et de caractère” face à une “très, très bonne équipe d’Irlande”. “Tout s’est joué sur la volonté, la discipline et l’envie. Les All Blacks ont puisé dans leurs ressources pour s’offrir une chance très, très réelle de remporter une quatrième couronne mondiale qui semblait si improbable il y a encore quelques semaines.” Les Néo-Zélandais affronteront l’Argentine en demi-finale, vendredi 20 octobre à 21h au Stade de France.
Cette victoire a été patiemment construite “depuis quinze mois” et les deux victoires irlandaises en Nouvelle-Zélande à l’été 2022, “une leçon douloureuse”, selon le New Zealand Herald. Les Blacks s’imposent à l’issue d’un match “épique”, voire même “le meilleur quart de finale de l’histoire de la Coupe du monde”, poursuit le titre dans un autre article. Il a fallu des All Blacks “à fond” et beaucoup de “résilience” pour résister au retour irlandais après les cartons jaunes reçus par Aaron Smith puis Codie Taylor.
L’Irlande est actuellement la meilleure sélection au monde au classement World Rugby, mais les Blacks “n’avaient qu’à être la meilleure équipe du monde ce soir-là et ils l’ont été”.
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Re: Coupe du Monde 2023 en France
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-baby-boks-sacres-au-mondial-des-moins-de-20-ans-en-2012-cette-equipe-qui-illustre-l-influence-sud-africaine-dans-le-rugby-international/1425175
Les Baby Boks de 2012 : cette équipe qui illustre l'influence sud-africaine dans le rugby mondial
La sélection sud-africaine, sacrée championne du monde des moins de 20 ans en 2012, a fourni une douzaine d'internationaux, mais pas que pour les Springboks. Cette équipe raconte aussi le rugby de ce pays dans ses réussites et ses tourments.
Luc Folliet
Ils joueront contre les Bleus ce dimanche
De cette équipe championne du monde des moins de 20 ans en 2012, il ne reste finalement pas grand monde dans les rangs des Springboks d'aujourd'hui. Seuls quatre de ces Baby Boks figurent dans l'effectif sud-africain. Si beaucoup sont devenus internationaux (huit), certains sont vite allés valoriser leurs compétences en Europe. Le plus emblématique reste Jan Serfontein, 35 sélections dont la première à 20 ans, qui partit du pays à 24 ans pour Montpellier et gagner six fois le salaire mensuel qu'il touchait aux Bulls.
Le plus connu de ces quatre Baby Boks est Pieter-Steph du Toit. Le flanker détonne par ses mensurations de deuxième-ligne (2 m, 114 kg) et a connu à peu près tout ce qui brille dans le rugby : un titre mondial en moins de 20 ans donc, une Coupe du monde dans les bras en 2019 et un « award », celui de meilleur joueur du monde quelques semaines après le sacre au Japon. Du Toit, c'est l'exemple de l'infatigable Springbok qui plaque et percute, se relève et replaque. Saigne de l'arcade mais cicatrise vite.
André Venter et Schalk Burger ont été ses plus proches prédécesseurs dans ces féroces combats. Theuns Stofberg, Morné du Plessis ou encore Frick du Preez l'ont été dans des temps plus sépia et obscurs, ceux de l'apartheid constitutionnalisé. L'idée de la lignée Springbok n'est pas étrangère à Pieter-Steph du Toit car elle est aussi familiale.
Son grand-père, Piet du Toit, a ferraillé lors de la tournée historique de 1958 des Bleus à l'extrémité sud de l'Afrique, et glanera deux années plus tard le surnom de Spiere (« muscles » en Afrikaans) du Toit après avoir tordu la première ligne all black comme de vieux cartables lors de la tournée kiwie sur le sol sud-africain.
Un jour avec son frère, les deux ados trouvent des crampons dans le grenier de la ferme du Western-Cape. « Ils sont à votre grand-père », leur confie leur père. Loin d'en faire des reliques, ce dernier les encourage à les enfiler pour les entraînements, histoire de saisir le poids du passé. Les chaussures tiendront deux séances. « J'ai grandi avec ce sens de la destinée », dira le petit-fils au quotidien britannique The Guardian.
Handré Pollard n'a, lui, jamais beaucoup joué avec les gamins de son âge. Non pas qu'il était asocial mais plutôt surdoué. Le numéro 10 - qui est revenu de blessure pour prendre en cours ce Mondial - a appris le rugby du côté de Paarl, au nord-est du Cap, là où l'Afrique du Sud du rugby se donne rendez-vous chaque premier samedi d'août. « L'interskole », c'est le derby entre les deux lycées de la ville séparés de quelques centaines de mètres, Paarl Gim d'où est sorti Pollard et Paarl Boys High. Deux des plus grandes pépinières de jeunes rugbymen.
« L'interskole », c'est le match d'une vie pour ces adolescents : 25 000 spectateurs dans le décati stade de Faure Street en plein centre de la ville. Les old boys - les anciens élèves - reviennent dans ce temple comme on revient en famille au moment de Noël. Ils s'agglutinent sur la main courante, couleurs et tribunes distinctes et certains n'ont pas oublié que la région était viticole. Malheur au joueur qui s'approche trop près de la barrière et à qui on demande « si le numéro de [s] a soeur est toujours le même... » De quoi faire vite dégoupiller des ados à la testostérone, on le sait, mal équilibrée.
Pas Handré Pollard. Déjà parce qu'il n'a pas de soeur et surtout parce qu'il n'est pas de ce fer-là. Mais de celui des cyborgs. Monstre froid d'efficacité. À 16 ans, doublement surclassé, il participait à son premier interskole. « C'est le genre de match où tu comprends ce que veut dire le mot pression, alors que tu n'es qu'un ado.... », nous avait-il glissé en 2019.
À 17 ans, il participe à son premier rassemblement avec les Baby Boks. Un an plus tard. Il est champion du monde des moins de 20 ans face aux Baby Blacks, claquant un drop de près de 50 mètres en finale. Il est l'un des artisans du sacre mondial en 2019 avec 22 points en finale contre l'Angleterre et sera sur le banc, ce dimanche, face à la France. Même sur une jambe, son pied peut servir, surtout si l'écart au score est ténu.
Le pilier Steven Kitshoff (81 sélections), lui, sera titulaire face aux Bleus, devenu incontournable dans l'épreuve de force de destruction qu'imposent les Boks à leurs adversaires. Le gaucher est bien connu sur les bords de la Garonne puisqu'il a évolué deux saisons à l'UBB. Il y a appris à pousser en mêlée fermée ainsi que son vice affilié. La fédération a voulu rapidement le récupérer pour en faire le successeur d'un Tendai Mtawarira vieillissant.
Le quatrième larron, le deuxième-ligne Marvin Orie (16 sélections), regardera en blazer vert et or le quart de finale. Il avait déjà assisté en tribunes au sacre des Baby Boks en 2012.
Ils ont chanté d'autres hymnes que « Nkosi sikelel' iAfrika »
Du côté français, on connaît bien Paul Willemse. Arrivé Espoir à Grenoble, il part vite à Montpellier tout en s'attirant les foudres des dirigeants isérois non prévenus de ses intentions. Derrière ses 135 kilos, le jeune homme cache une timidité étouffante, ce qui provoque de la maladresse. « Après les matches en Afrique du Sud, j'appréhendais beaucoup les interviews (avec les médias). C'était en anglais, ça me bloquait un peu. » Au sein de sa famille, l'incompréhension règne régulièrement. Son père se remarie, il ne s'entend pas avec sa belle-mère. « Il faut que tu dégages », lui assène son pasteur de paternel.
Son séjour en France se prolonge, sa masse impressionne en Top 14. Son nom est évoqué pour le coq brodé, ce qui devient réel le 1er février 2019 contre le pays de Galles. Mais il manque le Mondial 2019, blessé à l'aine. Délesté de 15 kilos, il devient la poutre du pack français sous l'ère Fabien Galthié, accumule 32 sélections, remporte le Grand Chelem mais s'abîme de nouveau avant le Mondial en France.
Allan Dell rentre dans cette catégorie de pilier gauche que l'Écosse aime tant aligner. Première-ligne au petit quintal, à la grande mobilité qui en fait un troisième-ligne caché. Andy Nicol et Tom Smith en étaient les plus illustres exemples. Avec 105 kg, Dell se sait fluet face aux « monstroplantes » qu'enfante l'Afrique du Sud. À moins de 115 kg, le jersey vert et or vous échappe.
Dell, lui, n'échappe pas au regard des « scouts » qui cherchent de par le monde des joueurs à la grand-mère écossaise. Cela tombe bien, la sienne du côté maternel - Joan Carmichael - est née à Paisley, à l'ouest de Glasgow. Il rejoint la franchise d'Édimbourg, s'épaissit quelque peu, glane ses premières sélections avec l'Écosse et connaît l'éternité le 20 juin 2017, à 19h47 précisément. Il entre sur la pelouse du Waikato Stadium non pas sous le maillot écossais mais sous le rouge jersey des Lions britanniques et irlandais. 834e du nom. Titre de noblesse qu'on ne lui enlèvera jamais.
Quand Oli Kebble s'abreuve de champagne en 2012 avec les Baby Boks, il a déjà connu du pays : l'Angleterre au lycée, les Landes et Mont-de-Marsan pour une année en Espoirs. Il ressemble plus aux canons de pilier sud-af (1,91 m pour 125 kg), mais cela ne fera pas de lui un espoir du poste. Il s'expatrie également en Écosse, patiente trois ans, chante à tue-tête « Flowers of Scotland » le 23 octobre 2020 dans un stade de Murrayfield vide contre la Géorgie. Onze sélections plus tard, il n'aura pas la chance de participer au Mondial français. Ni Allan Dell d'ailleurs.
Abraham Steyn a, lui, cumulé 50 sélections... mais avec l'Italie. Flanker remplaçant en 2012, Steyn veut s'expatrier au plus vite. Il a conscience que la troisième ligne est le poste où le puits est sans fond en Afrique du Sud. « Je m'apprêtais à partir en France (à Perpignan) mais il s'est passé des trucs qui font que je me suis retrouvé en Italie... Jamais je n'aurais jamais pensé jouer pour la Nazionale », déclare-t-il en 2020. Il fit même mieux. Il battit en novembre 2017 les Springboks dans ce qui est sans doute le match le plus mauvais de l'histoire de l'Afrique du Sud. Face à lui, quatre de ses coéquipiers (Pollard, Kitshoff, Lleyds et du Toit) ont la tête basse et la honte au corps.
Ils ont fait les belles heures de La Rochelle
Wiaan Liebenberg n'est pas le plus connu des joueurs sud-africains mais c'est lui qui souleva le trophée de champions du monde des moins de 20 ans en 2012, le seul gagné par l'Afrique du Sud. Passé par Montpellier, il rejoint La Rochelle et sera même titulaire pour le premier sacre européen des Maritimes en 2022 contre le Leinster. Tout comme Dillyn Lleyds (10 sélections) et Raymond Rhule (7 sélections), aux ailes ce jour-là et eux aussi Baby Boks en 2012.
Un autre de ces apprentis Boks avait montré le chemin pour La Rochelle. Le centre Paul Jordaan, au gabarit si normal pour un Sud-Africain et aux appuis électriques. Arrivé en 2016 en Charente-Maritime, il restera trois saisons. Il a monté depuis une société de safari au pays.
Le sombre destin de Mbovane
Ce soir du 22 juin 2012, l'ailier gauche des Baby Boks avait tourmenté à plusieurs reprises la défense néo-zélandaise. Tshotsho Mbovane avait un gabarit ressemblant à Brent Russell. Petit, explosif et surpuissant au niveau des jambes. De nombreux observateurs voyaient en lui le nouveau Breyton Paulse. Mais adolescent, élevé au prestigieux Paul Roos Gimnasium à Stellenbosch, il avait été rattrapé par la violence endémique du pays. Originaire de Langa, le plus ancien township du Cap et aussi le plus dangereux, Mbovane est poignardé lors d'une bagarre. Il met des mois à recouvrer une santé solide et parvient in extremis à revenir dans l'effectif des Baby Boks pour le sacre mondial.
Mais il disparaît saison après saison des effectifs des provinces sud-africaines. Ces exploits ne sont plus que sporadiques, souvent en rugby à 7. Quelques années plus tard, ses anciens coéquipiers du rugby apprennent qu'il dort dans la rue à Langa. Il est père de deux enfants, n'a pas un rand pour les élever et ne joue évidemment plus au rugby.
L'ancien Springbok Thando Manana vient l'aider, lui trouve un emploi d'entraîneur à l'International Rugby Institute de Pretoria, un centre privé de formation au rugby. Mbovane s'en est sorti in extremis et veut faire profiter de son expérience : il a monté une fondation pour aider les familles les plus désoeuvrées du quartier de Langa.
merci.
SEB34- J'aime l'Union à la folie
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