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Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/La-tension-monte-parmi-les-clubs-apres-la-condamnation-de-bernard-laporte/1370127
La tension monte parmi les clubs après la condamnation de Bernard Laporte
Si les textes de World Rugby ont rapidement scellé l'avenir immédiat de Bernard Laporte au niveau international, le Top 14, lui, organise sa réponse sur fond de pressions internes.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
C'est une contradiction qui n'a pas échappé à grand monde. Mardi après-midi, à la suite de sa condamnation en première instance à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby et 75 000 euros d'amende, Bernard Laporte a démissionné de son poste de vice-président de World Rugby dans la poignée d'heures qui a suivi le délibéré.
Son avocat, Me Versini, avait pourtant bien indiqué, à l'issue de l'audience, que son client ferait appel du jugement, ce qui le maintenait automatiquement en fonction à la tête de la FFR. Deux institutions et deux manières d'envisager ses responsabilités ? L'ancien sélectionneur, qui visait aussi la présidence de l'instance internationale, a surtout pris l'initiative sur l'inéluctable.
À la lecture du Code d'intégrité de World Rugby, si Laporte ne s'était pas écarté de lui-même, il aurait été déclaré inéligible ou en incapacité d'occuper un poste au sein de l'institution pour une durée de trois ans par le responsable indépendant de l'éthique. Plusieurs passages de ce document de 49 pages en accès libre sont clairs : « Un membre officiel de World Rugby ne doit pas avoir de condamnations pénales à la date de sa candidature et pendant la période où il occupe un poste d'officiel de World Rugby ; Une condamnation pénale désigne une décision d'un tribunal ou d'une autorité de réglementation, de toute juridiction selon laquelle une personne est coupable d'une infraction pénale, que cette décision fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel ; Si le Responsable de l'éthique (et/ou le Comité d'appel en cas de contestation) détermine qu'une personne contrôlée n'est pas éligible au poste pour lequel elle cherche à être élue ou nommée ou qu'elle occupe actuellement, les mesures suivantes seront prises : la personne contrôlée inéligible ne pourra pas devenir un officiel de World Rugby pendant une période de trois ans à compter de la date de la décision d'inéligibilité du responsable de l'éthique... »
Surtout, selon une source proche de l'institution, World Rugby, par la voix de Bill Beaumont, son président et Alan Gilpin, son directeur général, avait demandé à Bernard Laporte de se mettre en retrait s'il devait être condamné en première instance en attendant la commission d'appel et sous réserve qu'elle se tienne avant les prochaines élections (mai 2024). Cela a été convenu, en Nouvelle-Zélande, lors de la Coupe du monde féminine, en marge d'une réunion du comité exécutif où plusieurs membres de l'instance avaient demandé à ce que des dispositions soient prises en amont estimant que la Fédération internationale ne pouvait pas avoir un vice président condamné même si l'appel devait être suspensif.
À propos du choix de s'accrocher à son autre siège, la FFR nous a répondu par mail : « Le bureau fédéral s'est déjà exprimé sur la question. La Fédération est dirigée conformément à ses statuts et son règlement intérieur en vigueur. L'exécution provisoire des peines n'ayant pas été prononcée et considérant l'appel de Bernard Laporte annulant les effets du jugement, nous appliquons strictement la loi et le code de procédure pénale. World Rugby est une institution internationale dont le siège est à Dublin et qui répond à des règles différentes. »
La presse anglo-saxonne s'est emparée du sujet et a livré sa lecture des événements. The Guardian parle d'une « crise dans laquelle Laporte a jeté World Rugby ». Le quotidien britannique précise que : « Ce jugement intervient neuf mois seulement avant que la France n'accueille la Coupe du monde de rugby (8 septembre- 28 octobre 2023), sur laquelle plane désormais un nuage considérable. » Ruaidhri O'Connor du journal irlandais The Independent titre sur : « La disgrâce de Bernard Laporte qui jette une ombre sur World Rugby et la Coupe du monde du monde 2023. » Sondés, des confrères anglais estimaient que dans un cas similaire, l'intéressé partirait sans attendre.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire »
Un membre de la LNR
Si les choses sont à peu près claires outre-Manche, elles sont en train de se décanter du côté du Top 14. Depuis mardi, et l'annonce de la condamnation de Bernard Laporte, le président de la FFR, et de Mohed Altrad, celui de Montpellier, la Ligue restait muette. Mercredi, en début d'après-midi, elle a laconiquement rompu le silence par ce communiqué : « La LNR a pris acte de la décision prononcée hier par le tribunal correctionnel de Paris, et de la position exprimée par la ministre des Sports. Le Bureau de la LNR se réunira demain (jeudi) et communiquera à l'issue de cette réunion. »
Tout est parti d'un groupe WhatsApp créé entre une vingtaine de présidents, puis une réunion de laquelle a émergé un communiqué « dissident », prêt à être diffusé, et qui semblait vouloir endosser la position de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, qui en appelait à de nouvelles élections à la tête de la FFR. Sous l'impulsion de ces frondeurs majoritaires, et afin d'éviter un incident de gouvernance, René Bouscatel (président), Lucien Simon (vice-président en charge des affaires sportives) et Didier Lacroix (vice-président en charge des relations avec la FFR), étiquetés proches de Laporte, ont été contraints de convoquer un bureau mercredi matin (10 heures) pour accoucher d'une position claire vis-à-vis du cas Laporte et de l'injonction ministérielle.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer, je vais donc m'abstenir pour éviter toute cacophonie, et le laisser faire, nous a confiés sous couvert d'anonymat un éminent membre de la LNR depuis de nombreuses années. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire. »« Il faudra donc voir la teneur de la communication, prévenait cet autre président, car ceux qui ont été élus avec le soutien de la FFR sont un peu gênés aux entournures. »
Les déboires judiciaires du patron de la Fédération ont donc rattrapé l'assemblée générale de la Ligue, réunie à Saint-Sébastien (Espagne) de lundi à mercredi, pour débattre de nombreux sujets à commencer par l'épineux salary cap. Elle a aussi reçu Jacques Rivoal et Julien Collette, respectivement président et DG du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2023. Ils ont notamment rassuré leur auditoire quant à la procédure de licenciement lancée contre Claude Atcher pour des « pratiques managériales alarmantes », après que celui-ci a lancé une contre-attaque sur le thème de l'acharnement judiciaire et médiatique fin novembre.
Hasard du calendrier, ils ont pu le faire devant Serge Simon, vice-président de la FFR en distanciel, relaxé par la juge et qui embrassait justement chaleureusement la veille l'ancien directeur du GIP, présent lui aussi au tribunal correctionnel de Paris ce mardi.
Ca panier de crabes, quand même... Et de sans-coui**es, pour certains. Faut dire que certains doivent être mouillés ou tenus par la mafia Laporte. J'espère que la LNR aura la décence d'appeler, comme la Ministre et World Rugby, à la démission de Laporte et la tenue de nouvelles élections.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Switch a écrit:Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/La-tension-monte-parmi-les-clubs-apres-la-condamnation-de-bernard-laporte/1370127
La tension monte parmi les clubs après la condamnation de Bernard Laporte
Si les textes de World Rugby ont rapidement scellé l'avenir immédiat de Bernard Laporte au niveau international, le Top 14, lui, organise sa réponse sur fond de pressions internes.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
C'est une contradiction qui n'a pas échappé à grand monde. Mardi après-midi, à la suite de sa condamnation en première instance à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby et 75 000 euros d'amende, Bernard Laporte a démissionné de son poste de vice-président de World Rugby dans la poignée d'heures qui a suivi le délibéré.
Son avocat, Me Versini, avait pourtant bien indiqué, à l'issue de l'audience, que son client ferait appel du jugement, ce qui le maintenait automatiquement en fonction à la tête de la FFR. Deux institutions et deux manières d'envisager ses responsabilités ? L'ancien sélectionneur, qui visait aussi la présidence de l'instance internationale, a surtout pris l'initiative sur l'inéluctable.
À la lecture du Code d'intégrité de World Rugby, si Laporte ne s'était pas écarté de lui-même, il aurait été déclaré inéligible ou en incapacité d'occuper un poste au sein de l'institution pour une durée de trois ans par le responsable indépendant de l'éthique. Plusieurs passages de ce document de 49 pages en accès libre sont clairs : « Un membre officiel de World Rugby ne doit pas avoir de condamnations pénales à la date de sa candidature et pendant la période où il occupe un poste d'officiel de World Rugby ; Une condamnation pénale désigne une décision d'un tribunal ou d'une autorité de réglementation, de toute juridiction selon laquelle une personne est coupable d'une infraction pénale, que cette décision fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel ; Si le Responsable de l'éthique (et/ou le Comité d'appel en cas de contestation) détermine qu'une personne contrôlée n'est pas éligible au poste pour lequel elle cherche à être élue ou nommée ou qu'elle occupe actuellement, les mesures suivantes seront prises : la personne contrôlée inéligible ne pourra pas devenir un officiel de World Rugby pendant une période de trois ans à compter de la date de la décision d'inéligibilité du responsable de l'éthique... »
Surtout, selon une source proche de l'institution, World Rugby, par la voix de Bill Beaumont, son président et Alan Gilpin, son directeur général, avait demandé à Bernard Laporte de se mettre en retrait s'il devait être condamné en première instance en attendant la commission d'appel et sous réserve qu'elle se tienne avant les prochaines élections (mai 2024). Cela a été convenu, en Nouvelle-Zélande, lors de la Coupe du monde féminine, en marge d'une réunion du comité exécutif où plusieurs membres de l'instance avaient demandé à ce que des dispositions soient prises en amont estimant que la Fédération internationale ne pouvait pas avoir un vice président condamné même si l'appel devait être suspensif.
À propos du choix de s'accrocher à son autre siège, la FFR nous a répondu par mail : « Le bureau fédéral s'est déjà exprimé sur la question. La Fédération est dirigée conformément à ses statuts et son règlement intérieur en vigueur. L'exécution provisoire des peines n'ayant pas été prononcée et considérant l'appel de Bernard Laporte annulant les effets du jugement, nous appliquons strictement la loi et le code de procédure pénale. World Rugby est une institution internationale dont le siège est à Dublin et qui répond à des règles différentes. »
La presse anglo-saxonne s'est emparée du sujet et a livré sa lecture des événements. The Guardian parle d'une « crise dans laquelle Laporte a jeté World Rugby ». Le quotidien britannique précise que : « Ce jugement intervient neuf mois seulement avant que la France n'accueille la Coupe du monde de rugby (8 septembre- 28 octobre 2023), sur laquelle plane désormais un nuage considérable. » Ruaidhri O'Connor du journal irlandais The Independent titre sur : « La disgrâce de Bernard Laporte qui jette une ombre sur World Rugby et la Coupe du monde du monde 2023. » Sondés, des confrères anglais estimaient que dans un cas similaire, l'intéressé partirait sans attendre.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire »
Un membre de la LNR
Si les choses sont à peu près claires outre-Manche, elles sont en train de se décanter du côté du Top 14. Depuis mardi, et l'annonce de la condamnation de Bernard Laporte, le président de la FFR, et de Mohed Altrad, celui de Montpellier, la Ligue restait muette. Mercredi, en début d'après-midi, elle a laconiquement rompu le silence par ce communiqué : « La LNR a pris acte de la décision prononcée hier par le tribunal correctionnel de Paris, et de la position exprimée par la ministre des Sports. Le Bureau de la LNR se réunira demain (jeudi) et communiquera à l'issue de cette réunion. »
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« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer, je vais donc m'abstenir pour éviter toute cacophonie, et le laisser faire, nous a confiés sous couvert d'anonymat un éminent membre de la LNR depuis de nombreuses années. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire. »« Il faudra donc voir la teneur de la communication, prévenait cet autre président, car ceux qui ont été élus avec le soutien de la FFR sont un peu gênés aux entournures. »
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Re: Le Pognon et le Rugby
Procès Laporte-Altrad: la LNR appelle à de nouvelles élections à la FFR après la condamnation de Laportetire-bouchon a écrit:Switch a écrit:Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/La-tension-monte-parmi-les-clubs-apres-la-condamnation-de-bernard-laporte/1370127
La tension monte parmi les clubs après la condamnation de Bernard Laporte
Si les textes de World Rugby ont rapidement scellé l'avenir immédiat de Bernard Laporte au niveau international, le Top 14, lui, organise sa réponse sur fond de pressions internes.
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C'est une contradiction qui n'a pas échappé à grand monde. Mardi après-midi, à la suite de sa condamnation en première instance à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby et 75 000 euros d'amende, Bernard Laporte a démissionné de son poste de vice-président de World Rugby dans la poignée d'heures qui a suivi le délibéré.
Son avocat, Me Versini, avait pourtant bien indiqué, à l'issue de l'audience, que son client ferait appel du jugement, ce qui le maintenait automatiquement en fonction à la tête de la FFR. Deux institutions et deux manières d'envisager ses responsabilités ? L'ancien sélectionneur, qui visait aussi la présidence de l'instance internationale, a surtout pris l'initiative sur l'inéluctable.
À la lecture du Code d'intégrité de World Rugby, si Laporte ne s'était pas écarté de lui-même, il aurait été déclaré inéligible ou en incapacité d'occuper un poste au sein de l'institution pour une durée de trois ans par le responsable indépendant de l'éthique. Plusieurs passages de ce document de 49 pages en accès libre sont clairs : « Un membre officiel de World Rugby ne doit pas avoir de condamnations pénales à la date de sa candidature et pendant la période où il occupe un poste d'officiel de World Rugby ; Une condamnation pénale désigne une décision d'un tribunal ou d'une autorité de réglementation, de toute juridiction selon laquelle une personne est coupable d'une infraction pénale, que cette décision fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel ; Si le Responsable de l'éthique (et/ou le Comité d'appel en cas de contestation) détermine qu'une personne contrôlée n'est pas éligible au poste pour lequel elle cherche à être élue ou nommée ou qu'elle occupe actuellement, les mesures suivantes seront prises : la personne contrôlée inéligible ne pourra pas devenir un officiel de World Rugby pendant une période de trois ans à compter de la date de la décision d'inéligibilité du responsable de l'éthique... »
Surtout, selon une source proche de l'institution, World Rugby, par la voix de Bill Beaumont, son président et Alan Gilpin, son directeur général, avait demandé à Bernard Laporte de se mettre en retrait s'il devait être condamné en première instance en attendant la commission d'appel et sous réserve qu'elle se tienne avant les prochaines élections (mai 2024). Cela a été convenu, en Nouvelle-Zélande, lors de la Coupe du monde féminine, en marge d'une réunion du comité exécutif où plusieurs membres de l'instance avaient demandé à ce que des dispositions soient prises en amont estimant que la Fédération internationale ne pouvait pas avoir un vice président condamné même si l'appel devait être suspensif.
À propos du choix de s'accrocher à son autre siège, la FFR nous a répondu par mail : « Le bureau fédéral s'est déjà exprimé sur la question. La Fédération est dirigée conformément à ses statuts et son règlement intérieur en vigueur. L'exécution provisoire des peines n'ayant pas été prononcée et considérant l'appel de Bernard Laporte annulant les effets du jugement, nous appliquons strictement la loi et le code de procédure pénale. World Rugby est une institution internationale dont le siège est à Dublin et qui répond à des règles différentes. »
La presse anglo-saxonne s'est emparée du sujet et a livré sa lecture des événements. The Guardian parle d'une « crise dans laquelle Laporte a jeté World Rugby ». Le quotidien britannique précise que : « Ce jugement intervient neuf mois seulement avant que la France n'accueille la Coupe du monde de rugby (8 septembre- 28 octobre 2023), sur laquelle plane désormais un nuage considérable. » Ruaidhri O'Connor du journal irlandais The Independent titre sur : « La disgrâce de Bernard Laporte qui jette une ombre sur World Rugby et la Coupe du monde du monde 2023. » Sondés, des confrères anglais estimaient que dans un cas similaire, l'intéressé partirait sans attendre.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire »
Un membre de la LNR
Si les choses sont à peu près claires outre-Manche, elles sont en train de se décanter du côté du Top 14. Depuis mardi, et l'annonce de la condamnation de Bernard Laporte, le président de la FFR, et de Mohed Altrad, celui de Montpellier, la Ligue restait muette. Mercredi, en début d'après-midi, elle a laconiquement rompu le silence par ce communiqué : « La LNR a pris acte de la décision prononcée hier par le tribunal correctionnel de Paris, et de la position exprimée par la ministre des Sports. Le Bureau de la LNR se réunira demain (jeudi) et communiquera à l'issue de cette réunion. »
Tout est parti d'un groupe WhatsApp créé entre une vingtaine de présidents, puis une réunion de laquelle a émergé un communiqué « dissident », prêt à être diffusé, et qui semblait vouloir endosser la position de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, qui en appelait à de nouvelles élections à la tête de la FFR. Sous l'impulsion de ces frondeurs majoritaires, et afin d'éviter un incident de gouvernance, René Bouscatel (président), Lucien Simon (vice-président en charge des affaires sportives) et Didier Lacroix (vice-président en charge des relations avec la FFR), étiquetés proches de Laporte, ont été contraints de convoquer un bureau mercredi matin (10 heures) pour accoucher d'une position claire vis-à-vis du cas Laporte et de l'injonction ministérielle.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer, je vais donc m'abstenir pour éviter toute cacophonie, et le laisser faire, nous a confiés sous couvert d'anonymat un éminent membre de la LNR depuis de nombreuses années. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire. »« Il faudra donc voir la teneur de la communication, prévenait cet autre président, car ceux qui ont été élus avec le soutien de la FFR sont un peu gênés aux entournures. »
Les déboires judiciaires du patron de la Fédération ont donc rattrapé l'assemblée générale de la Ligue, réunie à Saint-Sébastien (Espagne) de lundi à mercredi, pour débattre de nombreux sujets à commencer par l'épineux salary cap. Elle a aussi reçu Jacques Rivoal et Julien Collette, respectivement président et DG du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2023. Ils ont notamment rassuré leur auditoire quant à la procédure de licenciement lancée contre Claude Atcher pour des « pratiques managériales alarmantes », après que celui-ci a lancé une contre-attaque sur le thème de l'acharnement judiciaire et médiatique fin novembre.
Hasard du calendrier, ils ont pu le faire devant Serge Simon, vice-président de la FFR en distanciel, relaxé par la juge et qui embrassait justement chaleureusement la veille l'ancien directeur du GIP, présent lui aussi au tribunal correctionnel de Paris ce mardi.
Ca panier de crabes, quand même... Et de sans-coui**es, pour certains. Faut dire que certains doivent être mouillés ou tenus par la mafia Laporte. J'espère que la LNR aura la décence d'appeler, comme la Ministre et World Rugby, à la démission de Laporte et la tenue de nouvelles élections.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:Procès Laporte-Altrad: la LNR appelle à de nouvelles élections à la FFR après la condamnation de Laportetire-bouchon a écrit:Switch a écrit:Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/La-tension-monte-parmi-les-clubs-apres-la-condamnation-de-bernard-laporte/1370127
La tension monte parmi les clubs après la condamnation de Bernard Laporte
Si les textes de World Rugby ont rapidement scellé l'avenir immédiat de Bernard Laporte au niveau international, le Top 14, lui, organise sa réponse sur fond de pressions internes.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
C'est une contradiction qui n'a pas échappé à grand monde. Mardi après-midi, à la suite de sa condamnation en première instance à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en lien avec le rugby et 75 000 euros d'amende, Bernard Laporte a démissionné de son poste de vice-président de World Rugby dans la poignée d'heures qui a suivi le délibéré.
Son avocat, Me Versini, avait pourtant bien indiqué, à l'issue de l'audience, que son client ferait appel du jugement, ce qui le maintenait automatiquement en fonction à la tête de la FFR. Deux institutions et deux manières d'envisager ses responsabilités ? L'ancien sélectionneur, qui visait aussi la présidence de l'instance internationale, a surtout pris l'initiative sur l'inéluctable.
À la lecture du Code d'intégrité de World Rugby, si Laporte ne s'était pas écarté de lui-même, il aurait été déclaré inéligible ou en incapacité d'occuper un poste au sein de l'institution pour une durée de trois ans par le responsable indépendant de l'éthique. Plusieurs passages de ce document de 49 pages en accès libre sont clairs : « Un membre officiel de World Rugby ne doit pas avoir de condamnations pénales à la date de sa candidature et pendant la période où il occupe un poste d'officiel de World Rugby ; Une condamnation pénale désigne une décision d'un tribunal ou d'une autorité de réglementation, de toute juridiction selon laquelle une personne est coupable d'une infraction pénale, que cette décision fasse ou non l'objet d'une procédure d'appel ; Si le Responsable de l'éthique (et/ou le Comité d'appel en cas de contestation) détermine qu'une personne contrôlée n'est pas éligible au poste pour lequel elle cherche à être élue ou nommée ou qu'elle occupe actuellement, les mesures suivantes seront prises : la personne contrôlée inéligible ne pourra pas devenir un officiel de World Rugby pendant une période de trois ans à compter de la date de la décision d'inéligibilité du responsable de l'éthique... »
Surtout, selon une source proche de l'institution, World Rugby, par la voix de Bill Beaumont, son président et Alan Gilpin, son directeur général, avait demandé à Bernard Laporte de se mettre en retrait s'il devait être condamné en première instance en attendant la commission d'appel et sous réserve qu'elle se tienne avant les prochaines élections (mai 2024). Cela a été convenu, en Nouvelle-Zélande, lors de la Coupe du monde féminine, en marge d'une réunion du comité exécutif où plusieurs membres de l'instance avaient demandé à ce que des dispositions soient prises en amont estimant que la Fédération internationale ne pouvait pas avoir un vice président condamné même si l'appel devait être suspensif.
À propos du choix de s'accrocher à son autre siège, la FFR nous a répondu par mail : « Le bureau fédéral s'est déjà exprimé sur la question. La Fédération est dirigée conformément à ses statuts et son règlement intérieur en vigueur. L'exécution provisoire des peines n'ayant pas été prononcée et considérant l'appel de Bernard Laporte annulant les effets du jugement, nous appliquons strictement la loi et le code de procédure pénale. World Rugby est une institution internationale dont le siège est à Dublin et qui répond à des règles différentes. »
La presse anglo-saxonne s'est emparée du sujet et a livré sa lecture des événements. The Guardian parle d'une « crise dans laquelle Laporte a jeté World Rugby ». Le quotidien britannique précise que : « Ce jugement intervient neuf mois seulement avant que la France n'accueille la Coupe du monde de rugby (8 septembre- 28 octobre 2023), sur laquelle plane désormais un nuage considérable. » Ruaidhri O'Connor du journal irlandais The Independent titre sur : « La disgrâce de Bernard Laporte qui jette une ombre sur World Rugby et la Coupe du monde du monde 2023. » Sondés, des confrères anglais estimaient que dans un cas similaire, l'intéressé partirait sans attendre.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire »
Un membre de la LNR
Si les choses sont à peu près claires outre-Manche, elles sont en train de se décanter du côté du Top 14. Depuis mardi, et l'annonce de la condamnation de Bernard Laporte, le président de la FFR, et de Mohed Altrad, celui de Montpellier, la Ligue restait muette. Mercredi, en début d'après-midi, elle a laconiquement rompu le silence par ce communiqué : « La LNR a pris acte de la décision prononcée hier par le tribunal correctionnel de Paris, et de la position exprimée par la ministre des Sports. Le Bureau de la LNR se réunira demain (jeudi) et communiquera à l'issue de cette réunion. »
Tout est parti d'un groupe WhatsApp créé entre une vingtaine de présidents, puis une réunion de laquelle a émergé un communiqué « dissident », prêt à être diffusé, et qui semblait vouloir endosser la position de la ministre Amélie Oudéa-Castéra, qui en appelait à de nouvelles élections à la tête de la FFR. Sous l'impulsion de ces frondeurs majoritaires, et afin d'éviter un incident de gouvernance, René Bouscatel (président), Lucien Simon (vice-président en charge des affaires sportives) et Didier Lacroix (vice-président en charge des relations avec la FFR), étiquetés proches de Laporte, ont été contraints de convoquer un bureau mercredi matin (10 heures) pour accoucher d'une position claire vis-à-vis du cas Laporte et de l'injonction ministérielle.
« Je pense que c'est à l'institution LNR et à son président de s'exprimer, je vais donc m'abstenir pour éviter toute cacophonie, et le laisser faire, nous a confiés sous couvert d'anonymat un éminent membre de la LNR depuis de nombreuses années. Mais si elle ne le fait pas vite, je pense qu'on sera un certain nombre à le faire. »« Il faudra donc voir la teneur de la communication, prévenait cet autre président, car ceux qui ont été élus avec le soutien de la FFR sont un peu gênés aux entournures. »
Les déboires judiciaires du patron de la Fédération ont donc rattrapé l'assemblée générale de la Ligue, réunie à Saint-Sébastien (Espagne) de lundi à mercredi, pour débattre de nombreux sujets à commencer par l'épineux salary cap. Elle a aussi reçu Jacques Rivoal et Julien Collette, respectivement président et DG du Comité d'organisation de la Coupe du monde 2023. Ils ont notamment rassuré leur auditoire quant à la procédure de licenciement lancée contre Claude Atcher pour des « pratiques managériales alarmantes », après que celui-ci a lancé une contre-attaque sur le thème de l'acharnement judiciaire et médiatique fin novembre.
Hasard du calendrier, ils ont pu le faire devant Serge Simon, vice-président de la FFR en distanciel, relaxé par la juge et qui embrassait justement chaleureusement la veille l'ancien directeur du GIP, présent lui aussi au tribunal correctionnel de Paris ce mardi.
Ca panier de crabes, quand même... Et de sans-coui**es, pour certains. Faut dire que certains doivent être mouillés ou tenus par la mafia Laporte. J'espère que la LNR aura la décence d'appeler, comme la Ministre et World Rugby, à la démission de Laporte et la tenue de nouvelles élections.
Ton vœu est exaucé.
La LNR demande des élections.
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/xv-de-france/proces-laporte-altrad-la-lnr-appelle-a-de-nouvelles-elections-a-la-ffr-apres-la-condamnation-de-laporte_AV-202212150360.html
Amen
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/L-offensive-des-presidents-pour-de-nouvelles-elections-a-la-tete-de-la-ffr-et-le-remplacement-de-bernard-laporte/1370351
L'offensive des présidents pour de nouvelles élections à la tête de la FFR et le remplacement de Bernard Laporte
Malgré les timidités de René Bouscatel et de Didier Lacroix, l'écrasante majorité des présidents des clubs professionnels a poussé pour que la LNR aligne sa position sur celle du ministère et appelle à de nouvelles élections à la Fédération.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
Bernard Laporte et ses affidés commencent de plus en plus à ressembler aux reclus de Marcoussis. Pris en étau entre leur autorité de tutelle (le ministère des Sports) et leur maison mère (World Rugby), les voilà depuis jeudi midi pressés par leur institution délégataire (la Ligue nationale). Au-dessus, très au-dessus, en dessous, de tous côtés, les injonctions se multiplient.
Quelques heures après le délibéré de la 32e chambre correctionnelle de Paris, la ministre Amélie Oudéa-Castéra fut la première à prendre une position claire, appelant à un assainissement de l'exécutif par la tenue de nouvelles élections à la FFR, « aussi rapidement que possible ». Pour le ministère, la condamnation, mardi en première instance, de Bernard Laporte à deux ans de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de toute fonction dans le rugby pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts le disqualifie. Quand bien même l'appel qu'il s'est hâté d'interjeter suspend l'application des peines, la faute éliminatoire est caractérisée et la situation judiciaire de M. Laporte « fait obstacle à ce qu'il puisse, en l'état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d'une fédération délégataire d'une mission de service public, à un moment aussi décisif pour le rugby français que la dernière ligne droite avant une Coupe du monde (dans dix mois). »
Circonvolutions et atermoiements
Jeudi, la LNR a publié un communiqué de presse, entérinant qu'elle alignait sa position sur celle de la ministre. Réunis en symposium à Saint-Sébastien au moment du délibéré, les présidents des clubs pros ont rapidement fait émerger une opinion ultra-majoritaire : des élections générales à la FFR, dans les plus brefs délais possibles. Pourtant, avant que cette prise de position ne devienne publique, des circonvolutions à la tête de la Ligue ont fini par crisper la vingtaine de présidents, mécontents des atermoiements des présidents de la Ligue (René Bouscatel) et du Stade Toulousain (Didier Lacroix), tous deux proches de Laporte.
Ils avaient créé un groupe WhatsApp et se disaient prêts à diffuser un communiqué dissident. Craignant une fracture qui les aurait isolés, un bureau et une réunion des présidents ont été convoqués, qui se sont tenus hier matin. La visioconférence tourna en une sorte d'attaque-défense. La majorité des présidents, menée par Vincent Merling (La Rochelle), Simon Gillham (Brive), Jacky Lorenzetti (Racing) et Pierre-Yves Revol (Castres) s'agaça poliment des timidités des non-alignés Bouscatel-Lacroix, qui sont les deux délégués de la Ligue au sein du Comité directeur de la Fédération. « Le communiqué est trop implicite », « Il faut appeler un chat un chat », « La position de M. Laporte est intenable, disons-le ». Le président de Brive rappelait que le monde du rugby avait déjà réagi (World Rugby, la Fédération néo-zélandaise au sujet du réexamen du sponsoring avec le groupe Altrad) et regardait vers la France qui, elle, temporisait.
Entre convictions et calcul politique
Chez les « Bouscatel-Lacroix », la gêne était manifeste. Notamment lorsque de nombreux présidents réclamèrent que figure dans le communiqué la convocation dans les meilleurs délais d'un Comité directeur extraordinaire de la FFR, étant donné que le prochain est programmé en février. Certains voulaient même aller plus loin et prendre position pour la démission du Comité directeur de la FFR, une façon de ne pas personnifier la requête tout en mettant l'ensemble des membres de cette instance face à ses responsabilités. « D'autant que ce Comité directeur avait signé une lettre de soutien assez déplacée à Laporte juste avant son procès », souligna-t-on pendant la visioconférence.
On comprend que la majorité des patrons de clubs souhaiteraient que les quarante membres de l'organe suprême de la Fédération se démasquent, pour qu'on sache. « Il y a des consciences dans ce comité, même parmi les soutiens de Laporte, assura un président. Ce serait important de connaître leur positionnement. Dans une situation de crise équivalente, le Comité directeur de la Ligue se serait réuni dans les plus brefs délais. Et si l'un de nous était condamné pour des délits pareils, il serait obligé de démissionner de son club sur-le-champ. »
Malgré les coups de klaxon répétés, Bouscatel et Lacroix préférèrent longtemps écouter le calcul politique qu'entendre la conviction. Les deux pieds sur la pédale de frein, de crainte d'avoir l'air « trop concomitants », « trop coercitifs », de peur aussi qu'on les associe à l'opposition et que cela puisse avoir des conséquences négatives au cas où l'administration Laporte devait perdurer. Ils finirent par se ranger à l'opinion dominante. Et donc appeler clairement à de nouvelles élections. Mais aussi assurer leurs pairs qu'ils ajouteraient leurs deux voix aux neuf de l'opposition si celle-ci réclamait la convocation d'un Comité directeur extraordinaire. Avec 11 voix et plus de 25 % des 40 membres du comité directeur, il serait en effet possible de demander la convocation d'un Comité directeur exceptionnel au cours duquel la question de l'organisation d'élections anticipées pourrait être abordée.
L'offensive des présidents pour de nouvelles élections à la tête de la FFR et le remplacement de Bernard Laporte
Malgré les timidités de René Bouscatel et de Didier Lacroix, l'écrasante majorité des présidents des clubs professionnels a poussé pour que la LNR aligne sa position sur celle du ministère et appelle à de nouvelles élections à la Fédération.
Frédéric Bernès, Renaud Bourel et Guillaume Dufy
Bernard Laporte et ses affidés commencent de plus en plus à ressembler aux reclus de Marcoussis. Pris en étau entre leur autorité de tutelle (le ministère des Sports) et leur maison mère (World Rugby), les voilà depuis jeudi midi pressés par leur institution délégataire (la Ligue nationale). Au-dessus, très au-dessus, en dessous, de tous côtés, les injonctions se multiplient.
Quelques heures après le délibéré de la 32e chambre correctionnelle de Paris, la ministre Amélie Oudéa-Castéra fut la première à prendre une position claire, appelant à un assainissement de l'exécutif par la tenue de nouvelles élections à la FFR, « aussi rapidement que possible ». Pour le ministère, la condamnation, mardi en première instance, de Bernard Laporte à deux ans de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de toute fonction dans le rugby pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts le disqualifie. Quand bien même l'appel qu'il s'est hâté d'interjeter suspend l'application des peines, la faute éliminatoire est caractérisée et la situation judiciaire de M. Laporte « fait obstacle à ce qu'il puisse, en l'état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d'une fédération délégataire d'une mission de service public, à un moment aussi décisif pour le rugby français que la dernière ligne droite avant une Coupe du monde (dans dix mois). »
Circonvolutions et atermoiements
Jeudi, la LNR a publié un communiqué de presse, entérinant qu'elle alignait sa position sur celle de la ministre. Réunis en symposium à Saint-Sébastien au moment du délibéré, les présidents des clubs pros ont rapidement fait émerger une opinion ultra-majoritaire : des élections générales à la FFR, dans les plus brefs délais possibles. Pourtant, avant que cette prise de position ne devienne publique, des circonvolutions à la tête de la Ligue ont fini par crisper la vingtaine de présidents, mécontents des atermoiements des présidents de la Ligue (René Bouscatel) et du Stade Toulousain (Didier Lacroix), tous deux proches de Laporte.
Ils avaient créé un groupe WhatsApp et se disaient prêts à diffuser un communiqué dissident. Craignant une fracture qui les aurait isolés, un bureau et une réunion des présidents ont été convoqués, qui se sont tenus hier matin. La visioconférence tourna en une sorte d'attaque-défense. La majorité des présidents, menée par Vincent Merling (La Rochelle), Simon Gillham (Brive), Jacky Lorenzetti (Racing) et Pierre-Yves Revol (Castres) s'agaça poliment des timidités des non-alignés Bouscatel-Lacroix, qui sont les deux délégués de la Ligue au sein du Comité directeur de la Fédération. « Le communiqué est trop implicite », « Il faut appeler un chat un chat », « La position de M. Laporte est intenable, disons-le ». Le président de Brive rappelait que le monde du rugby avait déjà réagi (World Rugby, la Fédération néo-zélandaise au sujet du réexamen du sponsoring avec le groupe Altrad) et regardait vers la France qui, elle, temporisait.
Entre convictions et calcul politique
Chez les « Bouscatel-Lacroix », la gêne était manifeste. Notamment lorsque de nombreux présidents réclamèrent que figure dans le communiqué la convocation dans les meilleurs délais d'un Comité directeur extraordinaire de la FFR, étant donné que le prochain est programmé en février. Certains voulaient même aller plus loin et prendre position pour la démission du Comité directeur de la FFR, une façon de ne pas personnifier la requête tout en mettant l'ensemble des membres de cette instance face à ses responsabilités. « D'autant que ce Comité directeur avait signé une lettre de soutien assez déplacée à Laporte juste avant son procès », souligna-t-on pendant la visioconférence.
On comprend que la majorité des patrons de clubs souhaiteraient que les quarante membres de l'organe suprême de la Fédération se démasquent, pour qu'on sache. « Il y a des consciences dans ce comité, même parmi les soutiens de Laporte, assura un président. Ce serait important de connaître leur positionnement. Dans une situation de crise équivalente, le Comité directeur de la Ligue se serait réuni dans les plus brefs délais. Et si l'un de nous était condamné pour des délits pareils, il serait obligé de démissionner de son club sur-le-champ. »
Malgré les coups de klaxon répétés, Bouscatel et Lacroix préférèrent longtemps écouter le calcul politique qu'entendre la conviction. Les deux pieds sur la pédale de frein, de crainte d'avoir l'air « trop concomitants », « trop coercitifs », de peur aussi qu'on les associe à l'opposition et que cela puisse avoir des conséquences négatives au cas où l'administration Laporte devait perdurer. Ils finirent par se ranger à l'opinion dominante. Et donc appeler clairement à de nouvelles élections. Mais aussi assurer leurs pairs qu'ils ajouteraient leurs deux voix aux neuf de l'opposition si celle-ci réclamait la convocation d'un Comité directeur extraordinaire. Avec 11 voix et plus de 25 % des 40 membres du comité directeur, il serait en effet possible de demander la convocation d'un Comité directeur exceptionnel au cours duquel la question de l'organisation d'élections anticipées pourrait être abordée.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Le Comité d'éthique de la FFR fait injonction à Bernard Laporte de se mettre à l'écart
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-comite-d-ethique-de-la-ffr-fait-injonction-a-bernard-laporte-de-se-mettre-a-l-ecart/1370380
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-comite-d-ethique-de-la-ffr-fait-injonction-a-bernard-laporte-de-se-mettre-a-l-ecart/1370380
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:Le Comité d'éthique de la FFR fait injonction à Bernard Laporte de se mettre à l'écart
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Le Comité d' Ethique vient au secours de la Bande à Nanard. Rien d' étonnant, d' ailleurs contrairement aux autres instances, il n' appelle pas à la démission.
Serge Simon va suppléer LaBinocle.
Ils dîneront toutes les semaines ensemble afin que la FFR soit bien gérée.
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Re: Le Pognon et le Rugby
tire-bouchon a écrit:Scalp a écrit:Le Comité d'éthique de la FFR fait injonction à Bernard Laporte de se mettre à l'écart
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Le Comité d' Ethique vient au secours de la Bande à Nanard. Rien d' étonnant, d' ailleurs contrairement aux autres instances, il n' appelle pas à la démission.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:tire-bouchon a écrit:Scalp a écrit:Le Comité d'éthique de la FFR fait injonction à Bernard Laporte de se mettre à l'écart
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Ca sent la coupure d’électricité chez notre trublion
Y a que la mafia toulousaine qui soutenait encore Laporte pour ces multiples interventions a la commission de discipline quand on voit les sanctions des Tekori, Neti..
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Re: Le Pognon et le Rugby
grospaquet31 a écrit:Scalp a écrit:tire-bouchon a écrit:Scalp a écrit:Le Comité d'éthique de la FFR fait injonction à Bernard Laporte de se mettre à l'écart
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-comite-d-ethique-de-la-ffr-fait-injonction-a-bernard-laporte-de-se-mettre-a-l-ecart/1370380
Le Comité d' Ethique vient au secours de la Bande à Nanard. Rien d' étonnant, d' ailleurs contrairement aux autres instances, il n' appelle pas à la démission.
Serge Simon va suppléer LaBinocle.
Ils dîneront toutes les semaines ensemble afin que la FFR soit bien gérée.
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L'injonction de se mettre à l'écart de ses fonctions, ça veut dire quoi selon toi ?...
Ca sent la coupure d’électricité chez notre trublion
Y a que la mafia toulousaine qui soutenait encore Laporte pour ces multiples interventions a la commission de discipline quand on voit les sanctions des Tekori, Neti..
Les membres du Comité d'éthique pouvaient soit rendre un avis, soit préconiser une recommandation, soit faire une injonction. Ils ont donc choisi la troisième voie, la plus ferme.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Fédération française de rugby : Bernard Laporte, de plus en plus sous pression, poussé vers la démission
https://www.sudouest.fr/sport/affaire-laporte-altrad-le-comite-d-ethique-de-la-ffr-demande-a-bernard-laporte-de-demissionner-13398687.php
https://www.sudouest.fr/sport/affaire-laporte-altrad-le-comite-d-ethique-de-la-ffr-demande-a-bernard-laporte-de-demissionner-13398687.php
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Re: Le Pognon et le Rugby
scalp peux tu mettre ces articles
https://www.sudouest.fr/sport/affaire-laporte-altrad-la-condamnation-de-laporte-n-amuse-pas-la-planete-rugby-13377496.php
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Bernard-laporte-un-lourd-passe-de-soupcons-et-d-enquetes/1370227
https://www.sudouest.fr/sport/affaire-laporte-altrad-la-condamnation-de-laporte-n-amuse-pas-la-planete-rugby-13377496.php
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Bernard-laporte-un-lourd-passe-de-soupcons-et-d-enquetes/1370227
marchal- Centre de presse
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Re: Le Pognon et le Rugby
marchal a écrit:scalp peux tu mettre ces articles
https://www.sudouest.fr/sport/affaire-laporte-altrad-la-condamnation-de-laporte-n-amuse-pas-la-planete-rugby-13377496.php
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Bernard-laporte-un-lourd-passe-de-soupcons-et-d-enquetes/1370227
Affaire Laporte – Altrad. La condamnation de Laporte n’amuse pas la planète rugby
Par Arnaud David - a.david@sudouest.fr
Des îles britanniques à l’Australie, la condamnation du président de la Fédération française a provoqué une onde de choc. La fédération néo-zélandaise s’interroge, elle, sur son partenariat avec le groupe Altrad
« C’est inédit dans le rugby, c’est un séisme » (« It is unheard of in rugby, this is an earthquake » en version anglaise). De l’Irish Times au Sydney Morning Herald, en passant par The New Zealand Herald ou The Telegraph, les déclarations de Florian Grill, le chef de file de l’opposition à Bernard Laporte, ont été reprises dans tous les pays qui ont un lien fort avec le rugby et elles traduisent la sidération de la planète Ovale après la condamnation de Bernard Laporte, mardi, par le tribunal correctionnel de Paris.
Dans ces pays de tradition anglo-saxonne en matière de droits, où le recours à la procédure d’appel est limité, les médias ont d’abord retenu le jugement du tribunal, et ces mots forts, « corruption », « trafic d’influence », « prise illégale d’intérêts », accolés au nom du président de la Fédération française. L’onde de choc est d’autant plus forte que Bernard Laporte était aussi jusqu’à mardi soir vice-président de la Fédération internationale. Malgré ses démêlés avec la justice, le magazine britannique Rugby World l’avait même désigné personnalité la plus influente du monde du rugby en août dernier.
Les commentaires qui les accompagnent sont sans nuance. « World Rugby ébranlé après la condamnation de son vice-président à deux ans de prison avec sursis », affirme plutôt sobrement The Daily Mail.
The Telegraph est beaucoup plus offensif. « La culpabilité de Bernard Laporte donne une image abominable au rugby », estime le quotidien britannique. « Il est possible que la Coupe du monde l’an prochain soit la meilleure et la plus lucrative de l’histoire mais Laporte a causé des dommages majeurs à la réputation de ce sport. On a jeté beaucoup de pierres à la Coupe du monde de football qui se déroule actuellement au Qatar… Mais on ne peut pas dire que le rugby se couvre de gloire dans sa montée vers une 10e Coupe du monde… enveloppée dans la controverse avant même son coup d’envoi au Stade de France. »
« Une odeur puante »
C’est aussi l’angle d’attaque de The Independent irlandais. « La honte de Bernard Laporte jette une ombre sur World Rugby et sur la Coupe du monde 2023 », estime le quotidien de Dublin qui va plus loin dans son offensive en évoquant les conditions d’obtention de l’événement aux dépens de l’Afrique du Sud et de l’Irlande. « Les nouvelles du jour salissent la prochaine Coupe du monde. Il y avait déjà une odeur puante quand elle a été accordée à la France et aujourd’hui trois personnages clés dans le succès français (NDLR : Laporte, Atcher et Altrad) ont été condamnés. »
À l’automne 2017, la candidature française menée par le duo Bernard Laporte - Claude Atcher avait raflé la mise alors que deux semaines plus tôt, le Board de World Rugby avait à l’unanimité recommandé le choix de l’Afrique du Sud. Une part d’ombre demeure sur les raisons de ce revirement. The New Zealand Herald n’a pas manqué de mettre les deux épisodes en relation et emploie une formule lapidaire, évoquant « la corruption au plus haut niveau de World Rugby ».
Mais le quotidien néo-zélandais s’attarde surtout sur la problématique à laquelle est confrontée depuis mardi la Fédération néo-zélandaise (NZR). Le groupe Altrad est en effet sponsor maillot des All Blacks et des Blacks Ferns. Peut-il le rester après la condamnation de son patron à dix-huit mois de prison avec sursis ? « Nous allons convoquer immédiatement les représentants de la société Altrad ainsi que l’ensemble de nos partenaires clé », a annoncé la NZR.
On verra rapidement si les questions d’éthique prévalent sur un partenariat estimé à 73 millions d’euros sur cinq ans.
Bernard Laporte un lourd passé de soupçons et d'enquêtes
Avant d'être condamné mardi en première instance pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts, Bernard Laporte avait déjà été cerné par les soupçons et les enquêtes.
Frédéric Bernès et Renaud Bourel
Soudain, un inconnu vous offre une fleur. Chère la fleur, très chère. Nous sommes le 5 août 2005, à L'Olivier, un restaurant du Pyla (Gironde) où sont attablées Frédérique Ruggieri, casinotière noyée sous les problèmes, et Marie-Hélène des Esgaulx, première adjointe à la mairie de Gujan-Mestras et future députée-maire. Le dîner a des chances d'être léger, la conversation beaucoup moins. La situation du casino de madame Ruggieri n'en finit plus d'empirer : la patronne vient d'essuyer trois refus d'autorisation pour ouvrir ses portes et exploiter les cent machines à sous. Sans les bandits manchots, le casino, sous respirateur artificiel, sera débranché et les employés mis au chômage. La patience des banquiers approche de la limite.
C'est alors que l'inconnu va surgir. Il s'appelle Bernard Laporte, mais ce nom ne dit rien à Frédérique Ruggieri. « C'est la première fois que je le vois, nous a-t-elle raconté. Il m'explique avoir eu vent de mes problèmes d'autorisations. "C'est dur ce qui t'arrive", me dit-il. Bizarre, il me tutoie lui. Il poursuit : "Je connais bien (Nicolas) Sarkozy,je cours avec lui et je joue au ballon avec son fils. Si tu me files 50 % de ton casino, tu les auras tes autorisations."C'est quoi cet énergumène qui veut siphonner la moitié de ma boîte ? Il m'explique qu'il réfléchit à l'achat des casinos d'Arcachon et d'Andernos, propriétés du groupe Partouche. Il me donne son téléphone mais moi je l'envoie péter, même si Marie-Hélène me prévient qu'il connaît vraiment Sarkozy. J'ai appris plus tard qu'il m'attendait. Il savait que je viendrais là. » À l'époque, Sarkozy est le premier flic de France. Or un casino est assujetti aux autorisations délivrées par la commission des jeux du Ministère de l'intérieur.
Spécialiste des explications à géométrie variable
La casinotière du bassin d'Arcachon dépose plainte pour extorsion de capital, une variante de l'extorsion de fonds. Le parquet de Paris est saisi et confie l'enquête préliminaire à la BRDE, cette même brigade qui a examiné l'affaire Laporte-Altrad pendant plus de quatre ans. Le temps que l'enquête progresse, Sarkozy est élu président de la République (le 16 mai 2007) et Laporte, qui a festoyé avec les amis du premier rang au Fouquet's, à Paris, le soir de l'élection, devient secrétaire d'État aux Sports.
La légende raconte que c'est après un match de foot, auxquels participaient de temps à autre Christophe Dugarry, Jean-Pierre Papin ou Pascal Obispo, que Sarkozy lui a lancé : « Tu ferais un bon ministre des Sports », comme il aurait pu lui demander de tirer les corners dorénavant. En 2007, selon qu'il répond à Libération en mars, au Monde en juillet ou à L'Équipe en octobre, Laporte propose des récits différents de la soirée à L'Olivier. Première version, dans Libé : « Elle (Ruggieri) raconte n'importe quoi. J'en ai rien à foutre de son casino. Si je suis ami avec Sarkozy, ce n'est pas pour l'emmerder, et encore moins en profiter. » Deuxième mouture, au Monde : « Elle me racontait ses difficultés. Pour rire, je lui ai dit : "Moi, je te prends 10 %." Troisième variante, dans L'Équipe : « C'est elle qui m'avait demandé de lui organiser un rendez-vous avec Sarkozy. En déconnant, j'ai répondu : "Donne-moi 10 % et je te l'aurai le rendez-vous." Dans le livre Derrière Laporte, paru en 2008, Laporte revisite la scène, encore différemment : « On venait de jouer à touché, j'étais en tongs et en short et on commence l'apéro. J'étais à 2 grammes, je lui ai dit : "File-moi 10 % . File-moi des parts et je vais t'arranger un rendez-vous." J'avais tellement bu, c'était peut-être 10 % ou la moitié. »
En mars 2008, le parquet de Paris classe l'enquête préliminaire sans suite. Raccourci simpliste ou déduction logique, certains soupçonnent derrière cette décision l'entregent politique, couleur UMP, et les appuis hauts placés de l'ancien demi de mêlée de Bègles. Au commencement de l'affaire Laporte-Altrad, il essaiera quelquefois de rappeler cette proximité avec « un ancien président de la République avec qui je viens de raccrocher ». Rappeler aussi son passage dans le gouvernement Fillon II, entre octobre 2007 et juin 2009, et la puissance de ses réseaux. Comme si le monde n'avait pas changé.
Depuis 2006, plusieurs enquêtes et soupçons sans renvoi devant un tribunal
Arrivé au pouvoir à la FFR, en décembre 2016, en accusant l'administration Pierre Camou d'un sens démocratique quasiment nord-coréen, quand elle n'était pas comparée à « un appareil stalinien »,Bernard Laporte est aujourd'hui appelé à le quitter par le ministère des Sports après avoir été condamné pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts (il a fait appel de ce jugement). La chronique de ses deux mandats (il a été réélu en 2020), pollués dès le début par les affaires, donnera raison à tous ceux qui, pro-Bernie ou anti-Laporte, ont toujours dit qu'il n'aurait jamais dû quitter le survêt d'entraîneur. Son incursion dans le monde politique lui a attiré plus de moqueries qu'autre chose. Quant à ses déboires, en 2011, avec les repreneurs canadiens de la Facem, qu'il avait enrôlés pour sauver le Stade Français de la faillite, ils ont affaibli la crédibilité de Laporte le businessman.
Bien avant l'affaire Laporte-Altrad, le patron de la FFR a parfois été cerné par les enquêtes et les soupçons, sans jamais que cela n'aboutisse à un renvoi devant un tribunal, ni à une mise en examen. En 2006, la Direction nationale d'enquêtes fiscales (DNEF) découvre de potentielles infractions dans la chaîne de restauration Olé Bodéga, où figure Laporte en qualité d'associé. Les services de Bercy font état de « présomptions de détournements d'actifs, dissimulations de recettes d'établissements, majoration artificielle des charges, double comptabilité, travail au noir ». Classé sans suite.
« Quand on était au cabinet, c'étaient déjà les affaires de Bernard Laporte et y a jamais rien qui en sortait »
Antoine Audi, ex-maire de Périgueux (2014-2020), ex-chef du cabinet Laporte
Visé par un tract agressif dans l'entre-deux tours des législatives en 2007, le candidat PS et maire du Tech (Gironde), François Deluga, y voit l'oeuvre d'une main gantée, le dépliant étant signé de la société immobilière Socatest, dont le gérant s'appelle Bernard Laporte. L'édile dépose plainte pour une infraction au code électoral. Sans suite. Actionnaire plus ou moins dormant dans Les Rêveries du Lac (un programme de construction de résidences touristiques), Laporte est visé, en 2009, par une plainte pour abus de confiance, déposée par les investisseurs ayant acheté ces appartements. Sans suite.
« Quand on était au cabinet, c'étaient déjà les affaires de Bernard Laporte et y a jamais rien qui en sortait, plaidait Antoine Audi, ex-maire de Périgueux (2014-2020), ex-chef du cabinet Laporte et seule personnalité politique du Sud-Ouest ayant accepté de nous répondre au début de l'affaire Laporte-Altrad. Il a appelé le président d'une commission d'appel ? Ouh là là, c'est passible de la peine de mort ? Ah non, mince, elle a été abolie. La savane peut s'embraser, Bernard garde une détermination absolue. Ces choses-là attisent le feu en lui. Un proverbe dit : assieds-toi au bord du fleuve et regarde flotter les corps de tes ennemis. » « Il dit oui trop vite, assure un ancien associé en affaires de Laporte. La moitié de ses emmerdes, c'est ça. Sans arrêt, on l'entendait dire : "Dis-lui qu'il m'appelle, je m'en occupe." »
« Je rêvais de devenir un Bernard Tapie junior »
Bernard Laporte, au milieu des années 2000
Rajouté par moi, je préfére le préciser
Il y eut aussi cet étrange micmac du temps qu'il était sélectionneur (2000-2007) et qu'il s'était piqué de vendre sur son propre site Internet des maillots du quinze de France avec « ma dédicace authentique. » Dix mille pièces vendues 146 euros l'unité, soit 71 euros de plus que le prix conseillé par le fabricant Nike. En catastrophe, Laporte expliquera qu'il comptait reverser l'argent à une oeuvre caritative, ce qui n'était nulle part précisé.
Au milieu des années 2000, Laporte apparaissait dans l'organigramme d'une grosse dizaine de sociétés. À côté de ça, il prêtait - le mot est mal trouvé - son image à toutes sortes de marques, dix-sept au plus haut de sa popularité. À cette époque, il aimait dire : « Je rêvais de devenir un Bernard Tapie junior. » Coïncidence amusante, dans les années 1980, Mohed Altrad, devenu sponsor du club de foot de Toulon, déclarait dans la presse : « Je veux être le Tapie du Sporting. »
« Mon argent, c'est beaucoup de travail, disait Laporte en 2007. Je n'ai pas de prostituées, je ne vends pas de came. » « Il n'a pas une grosse voiture, il n'est pas dans l'ostentation », insiste M. Audi. L'année dernière, interrogé par Jordan de Luxe sur Télé Loisirs, Laporte racontait : « Je dis à mes amis : Arrêtez de m'offrir des montres, je n'en mets pas. »« Est-ce qu'il a parfois dépassé les limites ? Oui, sûrement, consent Audi. Parce que ce n'est pas quelqu'un de tiède dans une société qui, justement, fabrique de l'eau tiède. J'ai une image qui ne marche que pour lui. Si Bernard dit : "On va importer du sable au Sahara",je trouverais que c'est une bonne idée. »
Son agent historique, Serge Benaïm, ne nous disait pas autre chose quand nous l'avions contacté il y a plusieurs mois : « On l'a jugé comme un affairiste et, partant de là, tout ce qu'il touchait, c'était pour l'argent, l'argent, l'argent. Mais pas du tout. En 2007, quand Sarkozy lui demande d'entrer au gouvernement, je préviens Bernard : va falloir tout arrêter et moi je te dis que j'ai signé les contrats pour 2007 et 2008, et que ça représente 800 000 euros net par an. Il s'est assis dessus. En revanche, les 180 000 euros pour quatre séminaires, je n'y crois pas. Ça mettrait l'unité à 37 000 alors que Bernard tournait entre 8 000 et 12 000. Là, ça fait cher. Comment ça va finir ? Il va avoir un blâme et voilà. »
Ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça.
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.leparisien.fr/sports/rugby/monsieur-laporte-soyez-coherent-et-exemplaire-la-lettre-ouverte-qui-demande-le-depart-du-president-de-la-ffr-16-12-2022-2EPBVEJPGBGIBCK5HSWHJVG7CA.php
https://actu.fr/sports/rugby/pro/rugby-ils-demandent-le-depart-de-bernard-laporte-qui-sont-les-signataires-de-cette-tribune_56020701.html
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Re: Le Pognon et le Rugby
Bernard Laporte, "certain d'être innocent", entend rester à la tête de la FFR
https://www.rugbyrama.fr/rugby/faits-divers-2018-2019/2018-2019/faits-divers-bernard-laporte-certain-d-etre-innocent-entend-rester-a-la-tete-de-la-ffr_sto9280091/story.shtml
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Re: Le Pognon et le Rugby
Bernard Laporte décidé à rester à la tête de la Fédération après sa condamnation pour corruption
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Bernard-laporte-decide-a-rester-a-la-tete-de-la-federation-apres-sa-condamnation-pour-corruption/1370731
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Amelie-oudea-castera-la-ligne-de-defense-de-bernard-laporte-n-est-pas-digne/1370762
Amélie Oudéa-Castéra : la ligne de défense de Bernard Laporte « n'est pas digne »
INFO L'ÉQUIPE. Mise en cause dans l'interview donnée par Bernard Laporte au « JDD », la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra répond à ces sous-entendus et réaffirme sa position dans la crise au sommet de la FFR.
Frédéric Bernès et Renaud Bourel
Quelques heures après la publication d'une interview de Bernard Laporte au JDD, dans laquelle il réaffirmait ce qu'avait déclaré son avocat à la sortie de l'audience mardi dernier (« Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. Ils (le ministère, la Ligue, World Rugby...) ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent »), la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a tenu à répondre à Bernard Laporte, condamné en première instance par la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux.
Il a immédiatement formé un appel, ce qui suspend les peines mais n'annule pas la décision de première instance. D'après les informations de L'Équipe, le président de la République Emmanuel Macron suit le dossier et tient à ce que le plus haut niveau d'exigence et d'éthique prévale dans cette affaire car il s'agit de l'image de la France. Il est complètement en phase avec la position de sa ministre.
« Bernard Laporte dit que vous voulez qu'il se représente en cas d'élection, est-ce exact ?
Non. Je lui ai juste dit qu'à date rien ne le lui interdisait. Et c'est évidemment très différent !
Êtes-vous à la fois en phase avec le diagnostic du Comité d'éthique de la FFR tout en plaidant pour une issue différente à cette crise ?
Dans l'avis qu'il vient de rendre, le Comité d'éthique diagnostique et qualifie parfaitement la situation (*). Il rappelle que l'intérêt supérieur du rugby doit primer sur les intérêts particuliers, que les valeurs du rugby, l'éthique et la déontologie doivent être protégées. Il démontre que Bernard Laporte n'est plus, en l'état, en mesure de justifier du crédit, de l'autorité ni de la confiance qu'impose la fonction de président. C'est totalement aligné avec mon communiqué.
Sur ces bases, que partage également World Rugby, le Comité d'éthique appelle à la mise en retrait de M. Laporte et à la nomination d'un Président délégué. C'est là que je souhaite échanger avec le Comité. Car cette « mise en retrait » n'est pas prévue par les statuts et il faut en comprendre les implications et les garanties. Le Comité estimant que M. Laporte doit se voir retirer « toutes les prérogatives » attachées à la fonction de Président, cela veut dire que « le Président délégué » les aurait toutes. Mais pour combien de temps ? Et avec quelle légitimité ?
La fonction n'est pas pourvue aujourd'hui et aucun « Président délégué » n'a jamais été choisi par les clubs. Une telle situation ne peut pas valablement durer pendant des mois. Surtout dans un contexte où la FFR fait face à des échéances et des enjeux cruciaux. J'imagine que le Comité d'éthique a aussi ces questions en tête.
(*) vendredi, le Comité d'éthique a estimé que « sans méconnaître la présomption d'innocence », Bernard Laporte n'était « plus en mesure de justifier du crédit et de l'autorité suffisant à incarner le niveau d'exigence déontologique et éthique requis, ni à susciter la confiance nécessaire à cette fonction dans des conditions qui ne soient pas de nature à jeter l'opprobre sur l'institution fédérale. »
« Je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question »
Dans le JDD, les avocats de Bernard Laporte vous reprochent à demi-mot un manque d'impartialité dans cette affaire, pointant le fait que vous avez « soutenu ouvertement, à travers une association [Rénovons le sport français], la liste de Florian Grill, adversaire de l'équipe conduite par Bernard Laporte. » Qu'avez-vous à répondre ?
Cette ligne de défense, fondée sur l'espoir de faire diversion, n'est pas digne. Ça ne trompe personne. Moi, je ne cherche à maintenir ou à placer personne. Les élections auxquelles j'appelle pour que la Fédération puisse repartir sur des bases saines seront le juge de paix. La LNR l'a bien compris. Il ne faut pas craindre le vote des clubs, c'est le fondement même de la légitimité démocratique dans cette Fédération, et l'une de ses forces. Et je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question, la seule exigence que je poursuis est celle de l'éthique et de l'intérêt supérieur du rugby français.
Quelles seront les prochaines étapes de cette crise majeure, étant entendu que la Coupe du monde en France aura lieu dans huit mois ?
Je comprends que le Bureau fédéral sera prochainement convoqué (a priori ce lundi). De mon côté, j'ai proposé d'échanger avec le Président du Comité d'éthique dès mardi. Et je recevrai Bernard Laporte jeudi (en début d'après-midi). J'évoquerai aussi tout cela dans la semaine avec World Rugby. Il importe également que le Comité directeur de la FFR puisse prendre ses responsabilités. Il est crucial pour le rugby français de sortir très vite de cette crise, et chacun doit prendre sa part. »
Amélie Oudéa-Castéra : la ligne de défense de Bernard Laporte « n'est pas digne »
INFO L'ÉQUIPE. Mise en cause dans l'interview donnée par Bernard Laporte au « JDD », la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra répond à ces sous-entendus et réaffirme sa position dans la crise au sommet de la FFR.
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Quelques heures après la publication d'une interview de Bernard Laporte au JDD, dans laquelle il réaffirmait ce qu'avait déclaré son avocat à la sortie de l'audience mardi dernier (« Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. Ils (le ministère, la Ligue, World Rugby...) ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent »), la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a tenu à répondre à Bernard Laporte, condamné en première instance par la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux.
Il a immédiatement formé un appel, ce qui suspend les peines mais n'annule pas la décision de première instance. D'après les informations de L'Équipe, le président de la République Emmanuel Macron suit le dossier et tient à ce que le plus haut niveau d'exigence et d'éthique prévale dans cette affaire car il s'agit de l'image de la France. Il est complètement en phase avec la position de sa ministre.
« Bernard Laporte dit que vous voulez qu'il se représente en cas d'élection, est-ce exact ?
Non. Je lui ai juste dit qu'à date rien ne le lui interdisait. Et c'est évidemment très différent !
Êtes-vous à la fois en phase avec le diagnostic du Comité d'éthique de la FFR tout en plaidant pour une issue différente à cette crise ?
Dans l'avis qu'il vient de rendre, le Comité d'éthique diagnostique et qualifie parfaitement la situation (*). Il rappelle que l'intérêt supérieur du rugby doit primer sur les intérêts particuliers, que les valeurs du rugby, l'éthique et la déontologie doivent être protégées. Il démontre que Bernard Laporte n'est plus, en l'état, en mesure de justifier du crédit, de l'autorité ni de la confiance qu'impose la fonction de président. C'est totalement aligné avec mon communiqué.
Sur ces bases, que partage également World Rugby, le Comité d'éthique appelle à la mise en retrait de M. Laporte et à la nomination d'un Président délégué. C'est là que je souhaite échanger avec le Comité. Car cette « mise en retrait » n'est pas prévue par les statuts et il faut en comprendre les implications et les garanties. Le Comité estimant que M. Laporte doit se voir retirer « toutes les prérogatives » attachées à la fonction de Président, cela veut dire que « le Président délégué » les aurait toutes. Mais pour combien de temps ? Et avec quelle légitimité ?
La fonction n'est pas pourvue aujourd'hui et aucun « Président délégué » n'a jamais été choisi par les clubs. Une telle situation ne peut pas valablement durer pendant des mois. Surtout dans un contexte où la FFR fait face à des échéances et des enjeux cruciaux. J'imagine que le Comité d'éthique a aussi ces questions en tête.
(*) vendredi, le Comité d'éthique a estimé que « sans méconnaître la présomption d'innocence », Bernard Laporte n'était « plus en mesure de justifier du crédit et de l'autorité suffisant à incarner le niveau d'exigence déontologique et éthique requis, ni à susciter la confiance nécessaire à cette fonction dans des conditions qui ne soient pas de nature à jeter l'opprobre sur l'institution fédérale. »
« Je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question »
Dans le JDD, les avocats de Bernard Laporte vous reprochent à demi-mot un manque d'impartialité dans cette affaire, pointant le fait que vous avez « soutenu ouvertement, à travers une association [Rénovons le sport français], la liste de Florian Grill, adversaire de l'équipe conduite par Bernard Laporte. » Qu'avez-vous à répondre ?
Cette ligne de défense, fondée sur l'espoir de faire diversion, n'est pas digne. Ça ne trompe personne. Moi, je ne cherche à maintenir ou à placer personne. Les élections auxquelles j'appelle pour que la Fédération puisse repartir sur des bases saines seront le juge de paix. La LNR l'a bien compris. Il ne faut pas craindre le vote des clubs, c'est le fondement même de la légitimité démocratique dans cette Fédération, et l'une de ses forces. Et je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question, la seule exigence que je poursuis est celle de l'éthique et de l'intérêt supérieur du rugby français.
Quelles seront les prochaines étapes de cette crise majeure, étant entendu que la Coupe du monde en France aura lieu dans huit mois ?
Je comprends que le Bureau fédéral sera prochainement convoqué (a priori ce lundi). De mon côté, j'ai proposé d'échanger avec le Président du Comité d'éthique dès mardi. Et je recevrai Bernard Laporte jeudi (en début d'après-midi). J'évoquerai aussi tout cela dans la semaine avec World Rugby. Il importe également que le Comité directeur de la FFR puisse prendre ses responsabilités. Il est crucial pour le rugby français de sortir très vite de cette crise, et chacun doit prendre sa part. »
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Amelie-oudea-castera-la-ligne-de-defense-de-bernard-laporte-n-est-pas-digne/1370762
Amélie Oudéa-Castéra : la ligne de défense de Bernard Laporte « n'est pas digne »
INFO L'ÉQUIPE. Mise en cause dans l'interview donnée par Bernard Laporte au « JDD », la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra répond à ces sous-entendus et réaffirme sa position dans la crise au sommet de la FFR.
Frédéric Bernès et Renaud Bourel
Quelques heures après la publication d'une interview de Bernard Laporte au JDD, dans laquelle il réaffirmait ce qu'avait déclaré son avocat à la sortie de l'audience mardi dernier (« Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. Ils (le ministère, la Ligue, World Rugby...) ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent »), la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a tenu à répondre à Bernard Laporte, condamné en première instance par la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux.
Il a immédiatement formé un appel, ce qui suspend les peines mais n'annule pas la décision de première instance. D'après les informations de L'Équipe, le président de la République Emmanuel Macron suit le dossier et tient à ce que le plus haut niveau d'exigence et d'éthique prévale dans cette affaire car il s'agit de l'image de la France. Il est complètement en phase avec la position de sa ministre.
« Bernard Laporte dit que vous voulez qu'il se représente en cas d'élection, est-ce exact ?
Non. Je lui ai juste dit qu'à date rien ne le lui interdisait. Et c'est évidemment très différent !
Êtes-vous à la fois en phase avec le diagnostic du Comité d'éthique de la FFR tout en plaidant pour une issue différente à cette crise ?
Dans l'avis qu'il vient de rendre, le Comité d'éthique diagnostique et qualifie parfaitement la situation (*). Il rappelle que l'intérêt supérieur du rugby doit primer sur les intérêts particuliers, que les valeurs du rugby, l'éthique et la déontologie doivent être protégées. Il démontre que Bernard Laporte n'est plus, en l'état, en mesure de justifier du crédit, de l'autorité ni de la confiance qu'impose la fonction de président. C'est totalement aligné avec mon communiqué.
Sur ces bases, que partage également World Rugby, le Comité d'éthique appelle à la mise en retrait de M. Laporte et à la nomination d'un Président délégué. C'est là que je souhaite échanger avec le Comité. Car cette « mise en retrait » n'est pas prévue par les statuts et il faut en comprendre les implications et les garanties. Le Comité estimant que M. Laporte doit se voir retirer « toutes les prérogatives » attachées à la fonction de Président, cela veut dire que « le Président délégué » les aurait toutes. Mais pour combien de temps ? Et avec quelle légitimité ?
La fonction n'est pas pourvue aujourd'hui et aucun « Président délégué » n'a jamais été choisi par les clubs. Une telle situation ne peut pas valablement durer pendant des mois. Surtout dans un contexte où la FFR fait face à des échéances et des enjeux cruciaux. J'imagine que le Comité d'éthique a aussi ces questions en tête.
(*) vendredi, le Comité d'éthique a estimé que « sans méconnaître la présomption d'innocence », Bernard Laporte n'était « plus en mesure de justifier du crédit et de l'autorité suffisant à incarner le niveau d'exigence déontologique et éthique requis, ni à susciter la confiance nécessaire à cette fonction dans des conditions qui ne soient pas de nature à jeter l'opprobre sur l'institution fédérale. »
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Dans le JDD, les avocats de Bernard Laporte vous reprochent à demi-mot un manque d'impartialité dans cette affaire, pointant le fait que vous avez « soutenu ouvertement, à travers une association [Rénovons le sport français], la liste de Florian Grill, adversaire de l'équipe conduite par Bernard Laporte. » Qu'avez-vous à répondre ?
Cette ligne de défense, fondée sur l'espoir de faire diversion, n'est pas digne. Ça ne trompe personne. Moi, je ne cherche à maintenir ou à placer personne. Les élections auxquelles j'appelle pour que la Fédération puisse repartir sur des bases saines seront le juge de paix. La LNR l'a bien compris. Il ne faut pas craindre le vote des clubs, c'est le fondement même de la légitimité démocratique dans cette Fédération, et l'une de ses forces. Et je n'accepterai pas que mon impartialité soit mise en question, la seule exigence que je poursuis est celle de l'éthique et de l'intérêt supérieur du rugby français.
Quelles seront les prochaines étapes de cette crise majeure, étant entendu que la Coupe du monde en France aura lieu dans huit mois ?
Je comprends que le Bureau fédéral sera prochainement convoqué (a priori ce lundi). De mon côté, j'ai proposé d'échanger avec le Président du Comité d'éthique dès mardi. Et je recevrai Bernard Laporte jeudi (en début d'après-midi). J'évoquerai aussi tout cela dans la semaine avec World Rugby. Il importe également que le Comité directeur de la FFR puisse prendre ses responsabilités. Il est crucial pour le rugby français de sortir très vite de cette crise, et chacun doit prendre sa part. »
Elle a raison, apres j’ai toujours un peu de mal quand un politicien donne des lecons de morales.
Y a bcp de pourritures dans bcp de domaine dès que tu as un certain poste, un certain pouvoir.
Mais le nanard, t’as l’impression quil est tombé dedans tout petit a un point quil n’a meme plus l’impression (reelle ou feinte) d’etre dans l’illégalité.
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lejdd.fr/Sport/exclusif-bernard-laporte-revient-sur-sa-condamnation-je-ne-vois-pas-pourquoi-je-devrais-men-aller-4155069
marchal- Centre de presse
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Re: Le Pognon et le Rugby
Laporte est un cancer. Il s'accroche en dépit du bon sens, de l'honneur, du respect et de la justice. Quelle honte...
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:Bernard Laporte décidé à rester à la tête de la Fédération après sa condamnation pour corruption
https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Bernard-laporte-decide-a-rester-a-la-tete-de-la-federation-apres-sa-condamnation-pour-corruption/1370731
C'est une position assez "trumpiste"..."
Dr. Gregory Bouse- J'aime l'Union à la folie
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/-legaliste-innocent-le-fact-checking-des-arguments-de-bernard-laporte/1370780
« Légaliste », « innocent » : le fact-checking des arguments de Bernard Laporte
Dans l'interview qu'il a accordée au « Journal du Dimanche », le président de la FFR Bernard Laporte explique qu'il ne voit pas pourquoi il devrait partir, utilisant des arguments contestables.
Frédéric Bernes et Renaud Bourel 18 décembre 2022 à 15h24
Comme depuis cinq ans et demi, Bernard Laporte répète qu'il « ne voi [t] pas pourquoi [il] devrai [t] s'en aller ». C'est ce qu'il a encore déclaré dans une interview au Journal du dimanche, pour ce qui constituait sa première prise de parole publique depuis le jugement, mardi dernier, de la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux, Bernard Laporte refuse de quitter sa fonction parce qu'il serait justement très à cheval sur le droit.
À la question : pourquoi avez-vous décidé de vous maintenir à la présidence de la FFR ?, il répond : « Parce que je suis légaliste. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. D'autant que l'exécution provisoire, demandée par le parquet, n'a pas été prononcée. Sur le fond, si on m'avait dit : « un, tu as volé un centime à la fédération ; deux, tu as mal dépensé son argent », ça m'aurait fait réfléchir. Mais ce n'est pas le cas. [...] J'ai refusé cinq ans de contrat à 1,12 million d'euros par an à Montpellier, présidé par Mohed Altrad, pour être président bénévole de la FFR. On vient ensuite m'accuser d'être corrompu, pour avoir touché 150 000 euros (180 000 euros) de la même personne. C'est une incohérence. Ils (le ministère des Sports, la Ligue nationale, World Rugby...) ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent. » Puisqu'il place le débat sur la question du droit et de la cohérence, reprenons l'argumentaire développé.
« Parce que je suis légaliste »
Argument n°1
Mardi, la 32e Chambre condamnait Bernard Laporte pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts, trois délits d'une incontestable gravité. Jamais, en France, un président de fédération n'avait été puni à cette hauteur-là, pour des manquements commis qui plus est dans le cadre même de ses fonctions - il est chargé d'une mission de service public.
Il y a deux ans, dans l'émission Touche pas à mon poste, animée sur C8 par Cyril Hanouna, Bernard Laporte, qui fait partie des chroniqueurs attitrés sur ce plateau, était invité à se positionner, sans doute en tant qu'ancien secrétaire d'État aux Sports et actuel président de la FFR, sur la situation au sein de la fédération française des sports de glace après la révélation de violences sexuelles dans le patinage artistique. « Quand j'entends des anciens athlètes dire qu'il y avait des rumeurs, ils sont autant condamnables que (Didier) Gailhaguet. Là, effectivement, Gailhaguet doit partir. Il y a eu des manquements dans sa fédération et il en est le responsable. Oui, il doit démissionner. »
Le légaliste Bernard Laporte demandait la démission d'un président de fédération élu qui, lui, n'a jamais été mis en cause par la justice dans l'affaire en question, et qui a encore moins été condamné par un tribunal. Dans son interview au JDD, Bernard Laporte affirme : « On se plie d'abord au droit pénal, donc au respect de la présomption d'innocence. » Tout le contraire de ce qu'il professait à la télévision il y a deux ans, pour quelqu'un d'autre que lui.
« Ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent »
Argument n°2
Voilà une conception singulière de la justice. Un tribunal condamne un prévenu après cinq ans d'une enquête menée par la BRDE (Brigade de répression de la délinquance économique) et du PNF (Parquet national financier), et c'est comme si les 84 pages des attendus de la 32e Chambre n'étaient qu'une anecdote, une péripétie, un coup de vent face à l'opinion personnelle du mis en cause lui-même. Rappelons que Mes Versini et Colin, les conseils de Bernard Laporte, avaient plaidé la relaxe pleine et entière de leur client à la fin des dix jours du procès qui s'est tenu en septembre.
Cinq ans d'enquête, un article 40 de l'Inspection générale de la Jeunesse et des Sports, des perquisitions, des gardes à vue, un rapport policier accablant, une note de synthèse du PNF qui ne l'est pas moins, un procès qui dure dix jours et au bout du chemin, Bernard Laporte condamné pour cinq des six chefs pour lesquels il comparaissait. De cela, ni le président de la FFR lui-même, ni son comité directeur ne tirent la moindre conséquence.
Rappelons aussi qu'au début du procès, Me Versini aimait à parler de la 32e Chambre comme de « la plus noble chambre financière du pays » et que Me Vey, l'avocat de Mohed Altrad, disait tout son soulagement maintenant que cette affaire allait enfin être « jugée par de vrais magistrats. » La très noble chambre et les vrais magistrats ont établi que Bernard Laporte avait été acheté par Mohed Altrad, que le contrat d'image à 180 000 euros, jamais exécuté et dont rien n'indiquait qu'il allait l'être, avait scellé une « relation de corruption », que « Bernard Laporte est intervenu auprès du président de la Commission d'appel de la FFR afin qu'il diminue les sanctions contre le club de Montpellier et ses joueurs ».
Dans ce document, les juges parlent « d'une atteinte à l'indépendance de la Commission d'appel » par celui « qui est le garant du bon fonctionnement des instances et doit veiller à leur indépendance. » Ils établissent que la « renonciation au contrat d'image et son remboursement n'étaient que de pure façade à la date où le contrat maillot a été validé et signé par Bernard Laporte. » Ils parlent de ce contrat comme « une attribution à marche forcée », mais aussi d'un « simulacre de mise en concurrence (le fameux appel d'offres de quinze jours) », de la « confusion de M. Laporte qui confond l'intérêt du rugby, celui de Mohed Altrad et son propre intérêt. »
Si le tribunal n'a pas retenu l'exécution provisoire - elle est très rarement retenue dans des affaires de délinquance financière -, il a prononcé contre Bernard Laporte une interdiction d'exercer n'importe quelle fonction dans le rugby pendant deux ans. L'effet suspensif de l'appel formé par Bernard Laporte n'annule en rien l'existence de cette condamnation. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, le jugement prononcé mardi ne soulève aucunement un débat entre la justice et la morale. Les deux se rejoignent.
« J'ai refusé cinq ans de contrat à 1,12 million d'euros par an à Montpellier, présidé par Mohed Altrad, pour être président bénévole de la FFR. On vient ensuite m'accuser d'être corrompu »
Argument n°3
En l'occurrence, Bernard Laporte n'est pas accusé d'être corrompu, il a été déclaré coupable de corruption en première instance. Quant à l'argument du président-bénévole, il a servi depuis le début de cette affaire pour une efficacité nulle. Personne n'a obligé Bernard Laporte à refuser le contrat mirobolant à Montpellier. Personne ne lui a interdit de se salarier à la FFR ; c'est lui qui a choisi d'octroyer les postes d'élus salariés à d'autres personnes que lui.
Étant donné le plafonnement de ces rémunérations, il aurait en un an gagné moins qu'avec les 180 000 euros offerts par Mohed Altrad. Depuis août 2017, Bernard Laporte et ses défenseurs essaient de faire croire que le bénévolat choisi par le président de la FFR - qui percevait de l'argent de World Rugby par ailleurs - l'affublait d'une exemplarité de principe. L'interview de Bernard Laporte au JDD ne traduit aucune remise en question alors que partout, on se demande comment un président condamné pour corruption, trafic d'influence ou prise illégale d'intérêts peut incarner l'intérêt général et la confiance publique, comment il peut rester un interlocuteur acceptable pour les collectivités locales, les clubs, les instances internationales, comment il peut être en mesure de passer des marchés publics ou de signer des contrats au nom de la FFR.
« Légaliste », « innocent » : le fact-checking des arguments de Bernard Laporte
Dans l'interview qu'il a accordée au « Journal du Dimanche », le président de la FFR Bernard Laporte explique qu'il ne voit pas pourquoi il devrait partir, utilisant des arguments contestables.
Frédéric Bernes et Renaud Bourel 18 décembre 2022 à 15h24
Comme depuis cinq ans et demi, Bernard Laporte répète qu'il « ne voi [t] pas pourquoi [il] devrai [t] s'en aller ». C'est ce qu'il a encore déclaré dans une interview au Journal du dimanche, pour ce qui constituait sa première prise de parole publique depuis le jugement, mardi dernier, de la 32e Chambre du Tribunal correctionnel de Paris. Condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction, même bénévole, en lien avec le rugby, pour corruption passive, trafic d'influence, prise illégale d'intérêts, recel d'abus de biens sociaux et abus de biens sociaux, Bernard Laporte refuse de quitter sa fonction parce qu'il serait justement très à cheval sur le droit.
À la question : pourquoi avez-vous décidé de vous maintenir à la présidence de la FFR ?, il répond : « Parce que je suis légaliste. Je ne vois pas pourquoi je devrais m'en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l'on me reproche. Impossible. D'autant que l'exécution provisoire, demandée par le parquet, n'a pas été prononcée. Sur le fond, si on m'avait dit : « un, tu as volé un centime à la fédération ; deux, tu as mal dépensé son argent », ça m'aurait fait réfléchir. Mais ce n'est pas le cas. [...] J'ai refusé cinq ans de contrat à 1,12 million d'euros par an à Montpellier, présidé par Mohed Altrad, pour être président bénévole de la FFR. On vient ensuite m'accuser d'être corrompu, pour avoir touché 150 000 euros (180 000 euros) de la même personne. C'est une incohérence. Ils (le ministère des Sports, la Ligue nationale, World Rugby...) ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent. » Puisqu'il place le débat sur la question du droit et de la cohérence, reprenons l'argumentaire développé.
« Parce que je suis légaliste »
Argument n°1
Mardi, la 32e Chambre condamnait Bernard Laporte pour corruption, trafic d'influence et prise illégale d'intérêts, trois délits d'une incontestable gravité. Jamais, en France, un président de fédération n'avait été puni à cette hauteur-là, pour des manquements commis qui plus est dans le cadre même de ses fonctions - il est chargé d'une mission de service public.
Il y a deux ans, dans l'émission Touche pas à mon poste, animée sur C8 par Cyril Hanouna, Bernard Laporte, qui fait partie des chroniqueurs attitrés sur ce plateau, était invité à se positionner, sans doute en tant qu'ancien secrétaire d'État aux Sports et actuel président de la FFR, sur la situation au sein de la fédération française des sports de glace après la révélation de violences sexuelles dans le patinage artistique. « Quand j'entends des anciens athlètes dire qu'il y avait des rumeurs, ils sont autant condamnables que (Didier) Gailhaguet. Là, effectivement, Gailhaguet doit partir. Il y a eu des manquements dans sa fédération et il en est le responsable. Oui, il doit démissionner. »
Le légaliste Bernard Laporte demandait la démission d'un président de fédération élu qui, lui, n'a jamais été mis en cause par la justice dans l'affaire en question, et qui a encore moins été condamné par un tribunal. Dans son interview au JDD, Bernard Laporte affirme : « On se plie d'abord au droit pénal, donc au respect de la présomption d'innocence. » Tout le contraire de ce qu'il professait à la télévision il y a deux ans, pour quelqu'un d'autre que lui.
« Ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent, moi je suis certain d'être innocent »
Argument n°2
Voilà une conception singulière de la justice. Un tribunal condamne un prévenu après cinq ans d'une enquête menée par la BRDE (Brigade de répression de la délinquance économique) et du PNF (Parquet national financier), et c'est comme si les 84 pages des attendus de la 32e Chambre n'étaient qu'une anecdote, une péripétie, un coup de vent face à l'opinion personnelle du mis en cause lui-même. Rappelons que Mes Versini et Colin, les conseils de Bernard Laporte, avaient plaidé la relaxe pleine et entière de leur client à la fin des dix jours du procès qui s'est tenu en septembre.
Cinq ans d'enquête, un article 40 de l'Inspection générale de la Jeunesse et des Sports, des perquisitions, des gardes à vue, un rapport policier accablant, une note de synthèse du PNF qui ne l'est pas moins, un procès qui dure dix jours et au bout du chemin, Bernard Laporte condamné pour cinq des six chefs pour lesquels il comparaissait. De cela, ni le président de la FFR lui-même, ni son comité directeur ne tirent la moindre conséquence.
Rappelons aussi qu'au début du procès, Me Versini aimait à parler de la 32e Chambre comme de « la plus noble chambre financière du pays » et que Me Vey, l'avocat de Mohed Altrad, disait tout son soulagement maintenant que cette affaire allait enfin être « jugée par de vrais magistrats. » La très noble chambre et les vrais magistrats ont établi que Bernard Laporte avait été acheté par Mohed Altrad, que le contrat d'image à 180 000 euros, jamais exécuté et dont rien n'indiquait qu'il allait l'être, avait scellé une « relation de corruption », que « Bernard Laporte est intervenu auprès du président de la Commission d'appel de la FFR afin qu'il diminue les sanctions contre le club de Montpellier et ses joueurs ».
Dans ce document, les juges parlent « d'une atteinte à l'indépendance de la Commission d'appel » par celui « qui est le garant du bon fonctionnement des instances et doit veiller à leur indépendance. » Ils établissent que la « renonciation au contrat d'image et son remboursement n'étaient que de pure façade à la date où le contrat maillot a été validé et signé par Bernard Laporte. » Ils parlent de ce contrat comme « une attribution à marche forcée », mais aussi d'un « simulacre de mise en concurrence (le fameux appel d'offres de quinze jours) », de la « confusion de M. Laporte qui confond l'intérêt du rugby, celui de Mohed Altrad et son propre intérêt. »
Si le tribunal n'a pas retenu l'exécution provisoire - elle est très rarement retenue dans des affaires de délinquance financière -, il a prononcé contre Bernard Laporte une interdiction d'exercer n'importe quelle fonction dans le rugby pendant deux ans. L'effet suspensif de l'appel formé par Bernard Laporte n'annule en rien l'existence de cette condamnation. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, le jugement prononcé mardi ne soulève aucunement un débat entre la justice et la morale. Les deux se rejoignent.
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Re: Le Pognon et le Rugby
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