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Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
le radis a écrit:https://www.lequipe.fr/explore/wf116-les-clubs-francais-les-plus-populaires/
Hem, vraiment, le R92 plus populaire que l'UBB? Ce sont ses 1000 spectateurs qui ont répondu au sondage?
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Re: Le Pognon et le Rugby
le radis a écrit:https://www.lequipe.fr/explore/wf116-les-clubs-francais-les-plus-populaires/
Super intéressante, comme étude.
Après, je trouve qu'elle ne considère pas encore suffisamment le ressenti du public et l'image des clubs. Quand je vois que l'ASSE se classe 19ème, derrière le Racing 92 ou le MHR, comment dire...quelle blague !
Autant je trouve qu'effectivement, le foot reste globalement devant en terme de notoriété et de popularité à l'échelle du pays, autant je trouve que ce classement reste biaisé par des indicateurs purement économiques, sportifs ou financiers, là où il n'y a pas assez d'importance donnée à l'image, la popularité, la ferveur et l'affection qu'en perçoivent les gens.
Voir le SFP ou le R92 classés si haut alors que leurs stades sont vides, que tous ceux qui y vont avouent s'y faire chier, que leurs supporters ne les suivent pas (ou si peu) en déplacement et qu'ils n'ont pas une image positive auprès des fans (en l'occurrence de rugby), bon... Ces clubs sont des coquilles vides, là où d'autres clubs sont l'âme d'un territoire et le seront toujours De manière non-exhaustive : RC Lens, ASSE, FC Sochaux ou AJ Auxerre pour le foot, USAP, CAB, Bayonne, Biarritz ou Section Paloise pour le rugby.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Switch a écrit:le radis a écrit:https://www.lequipe.fr/explore/wf116-les-clubs-francais-les-plus-populaires/
Super intéressante, comme étude.
Après, je trouve qu'elle ne considère pas encore suffisamment le ressenti du public et l'image des clubs. Quand je vois que l'ASSE se classe 19ème, derrière le Racing 92 ou le MHR, comment dire...quelle blague !
Autant je trouve qu'effectivement, le foot reste globalement devant en terme de notoriété et de popularité à l'échelle du pays, autant je trouve que ce classement reste biaisé par des indicateurs purement économiques, sportifs ou financiers, là où il n'y a pas assez d'importance donnée à l'image, la popularité, la ferveur et l'affection qu'en perçoivent les gens.
Voir le SFP ou le R92 classés si haut alors que leurs stades sont vides, que tous ceux qui y vont avouent s'y faire chier, que leurs supporters ne les suivent pas (ou si peu) en déplacement et qu'ils n'ont pas une image positive auprès des fans (en l'occurrence de rugby), bon... Ces clubs sont des coquilles vides, là où d'autres clubs sont l'âme d'un territoire et le seront toujours De manière non-exhaustive : RC Lens, ASSE, FC Sochaux ou AJ Auxerre pour le foot, USAP, CAB, Bayonne, Biarritz ou Section Paloise pour le rugby.
Ouais, bof...en terme d'études marketing, chacun crée les critères qui lui semblent les plus pertinents et donc les plus mesurables. La complexité des items retenus sera toujours sujet à discussion et c'est juste un non-sens de nous dire, études à l'appui, que le SF et R92 puissent être bankables alors que leur notoriété est nulle ou quasi nulle... j'aimerai bien lire l'étude complète....
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Salary-cap-les-invraisemblances-liees-au-transfert-de-kolbe-a-toulon/1439897
Salary-cap : les invraisemblances liées au transfert de Kolbe à Toulon
Le 26 décembre, la commission financière de la Ligue condamnait Toulon et Toulouse à des amendes mineures, sans toutefois réprouver le montage ayant permis le transfert, en août 2021, de la star sud-africaine Cheslin Kolbe. Pourtant, les justifications sont loin d'être convaincantes.
Frédéric Bernès
Habituellement, lorsqu'une médiation échoue, la commission de discipline spécialisée « salary-cap » de la Ligue nationale de rugby (LNR) se réunit en mai-juin. Cette fois, elle s'est réunie en pleine Coupe du monde, le 9 octobre dernier. Habituellement, un communiqué de presse de la LNR tombe quand cette commission se saisit d'un dossier litigieux. Cette fois, rien. Habituellement, la décision de la commission financière est rendue dans un délai de quarante-cinq jours à compter de la convocation des parties. En l'occurrence, elle aurait donc dû intervenir courant novembre. Au lieu de cela, la communication de la décision visant le Stade Toulousain et le RC Toulon s'est blottie juste derrière le sapin, le 26 décembre à 19 heures. Un joli angle mort.
Le lendemain de Noël, on apprenait que le RCT était sanctionné d'une amende ferme de 70 000 € pour « manquement à l'obligation générale de transparence et de coopération ». Mardi, le président Bernard Lemaître a annoncé que le club n'opposerait pas appel. Pour les mêmes griefs, le Stade Toulousain écopait d'une amende de 50 000 € assortie du sursis. Récidiviste en la matière, Toulon s'en sortait moins bien. « La commission a fait droit aux arguments du club, écrit le RCT dans un communiqué, et écarté ceux du salary-cap manager et de la Ligue, essentiellement basés sur une interprétation des règles. Aucun dépassement du salary-cap n'est donc à reprocher au RCT. »
Les clubs s'étant préparés à une sanction financière d'une tout autre ampleur, le soulagement était général. « Sur le fond, la commission spécialisée a confirmé que le Stade Toulousain, comme il le clame depuis l'ouverture de la procédure, n'a enfreint aucune règle, écrivait le champion de France. Le club est ainsi rétabli dans son honneur. » La commission a considéré que le faisceau de présomptions apportées par le contrôleur du salary-cap n'était pas suffisant, qu'il aurait fallu « démontrer la mauvaise foi et la volonté malicieuse du Stade Toulousain (...) par la production de preuves de données objectives ». En acquiesçant à un scénario particulièrement étrange, elle a donc accepté que la clarté ne soit pas mieux faite autour de plusieurs questions entourant le transfert de Kolbe.
Au-delà, cette décision pose un problème plus profond : s'il faut attendre de trouver des attestations de mauvaise foi ou de malice, datées et signées, mieux vaut renoncer au principe même de salary-cap.
Qui a initié ce transfert ?
À l'époque du transfert, en août 2021, Cheslin Kolbe est au sommet de son art. Deux ans après avoir été titré champion du monde au Japon avec l'Afrique du Sud, l'ailier vient de participer au doublé Top 14-Coupe d'Europe du Stade Toulousain. Et il souhaite une importante revalorisation salariale. Toulouse n'étant pas disposé à combler ses attentes, il regarde ailleurs, même s'il lui reste deux années de contrat. C'est donc bien Kolbe qui a été l'instigateur de son propre départ. Et c'est donc bien le Stade Toulousain qui subit un préjudice. Une fois l'affaire bouclée, le président Didier Lacroix, agacé de lire et d'entendre que l'argent de ce transfert (2 M€) tombe à point nommé pour combler un trou dans la trésorerie du Stade, répétera plusieurs fois à la presse que ce départ est une volonté du joueur. « On n'était pas obligés de signer pour le laisser partir mais on l'a fait », déclara-t-il. Mais en quoi et pourquoi Toulouse s'est-il senti tenu de verser au joueur la somme considérable de 640 000 euros, soit environ un an de salaire ?
Pourquoi Toulouse a versé 640 000 euros à Kolbe ?
En août 2021, Toulouse possède un intérêt à se séparer d'un joueur dont l'état d'esprit a changé. Le président Lacroix parle même de « chantage ». On devine tout aussi bien l'intérêt économique du club. Mais encore faut-il trouver un club capable de s'offrir un tel joueur sans percer le plafond du salary-cap, établi à 11 millions en ce temps-là. Facteur arrangeant : si trois agents différents sont mandatés pour le contrat d'origine avec Toulouse, le transfert et le nouveau contrat avec Toulon, ils travaillent tous pour la même maison, CSM. Et voilà comment une affaire complexe va être rondement menée, non sans quelques rebondissements invraisemblables.
Le 26 août 2021, Kolbe et le Stade Toulousain signent un accord de résiliation de contrat de travail pur et dur, à l'amiable. Le joueur a donné son accord à Toulon, le 26 aussi, et les deux clubs se sont entendus pour une transaction chiffrée à 2 millions d'euros.
Soudain, le soir même, Me Chevalier, représentant Kolbe qui se trouve en Afrique du Sud à ce moment-là, lève un drôle de lièvre sorti d'on ne sait quel chapeau. Un préjudice moral vient d'être découvert et l'avocat, dans un courrier de contestation, fait valoir que l'accord qui vient d'être paraphé ôte la possibilité à Kolbe de signer un CDI avec Toulouse (rappelons qu'il a déjà signé avec Toulon). Ça s'appelle une perte de chance et l'avocat (indisponible mardi) en estime le prix à 1 million d'euros. Ce qui est surprenant, c'est que Kolbe et son conseil ne demandent jamais la nullité du premier accord et la requalification du contrat. Ce qui l'est encore plus, c'est que Toulouse va accepter, dès le 27 août, de signer un protocole d'accord transactionnel et de verser 640 000 euros au joueur.
Donc, un joueur veut être mieux payé. Il accepte de signer ailleurs dans ce but et paraphe un beau jour une résiliation à l'amiable. Quelques heures plus tard, son conseil n'a qu'à vaguement menacer d'une procédure en requalification d'un CDD en CDI pour que le club d'origine cède. « Soit il restait en jouant en reculant, soit il partait avec un risque prud'homal pour le Stade Toulousain, nous indiquait mardi Didier Lacroix. Nos avocats nous avaient alertés sur ce risque. On lui a donc versé ni plus ni moins que le reste à charge de son contrat. J'ai affaibli mon effectif parce qu'en payant ces 640 000 euros (inclus dans le salary-cap du Stade), je me suis privé de la possibilité de recruter un autre joueur. »
Du moment que le joueur avait signé le 26 août une résiliation de son contrat à l'amiable, sans indemnités, du moment que le joueur avait donné son accord à son nouveau club, quel risque existait-il pour Toulouse ? « Aucun joueur ne part sans rien », prétend le président Lacroix. Il sait que ce n'est pas vrai puisqu'il vient lui-même de transférer Melvyn Jaminet à Toulon sans lui verser le reste à charge de son contrat, qui courait jusqu'en 2025. À notre connaissance, aucun des derniers transferts (Hastoy, Laborde, Pesenti...) n'a donné lieu au versement d'indemnités au joueur par le club quitté. « Le contexte du départ de Melvyn, plus fluide et moins sulfureux que celui de Cheslin, explique cela, a répondu Lacroix. Il n'y a pas de reste à charge concernant Melvyn car nous l'avons payé, y compris dans la période où il était en équipe de France (n'est-ce pas ce qui se fait pour chaque international ?). Et puis, les règles d'encadrement des transferts ont changé. »
Face à ce scénario, le contrôleur salary-cap a considéré que dans l'indemnité de 2 millions d'euros payée par le RCT à Toulouse a été ponctionnée une somme de 640 000 euros qui a atterri sur le compte de Kolbe, complétant un salaire que Toulon ne pouvait pas lui verser sans dépasser son plafond de masse salariale cette saison-là. Ce qui créerait un dévoiement du principe de salary-cap et donc un retraitement. « Oui, il y avait une faille et on a légiféré, dit Lacroix (*). Je veux bien entendre cette interprétation. Bêtement, je n'ai jamais pensé à l'intérêt qu'aurait Toulon si on versait ces 640 000 euros. J'étais peut-être trop naïf, trop novice à ce moment-là. Mais, je le répète, tout a été fait dans la légalité, sans arrière-pensée. »
(*) À l'époque, les indemnités de transfert n'entraient pas dans le salary-cap. Depuis le transfert de Kolbe, la législation a évolué puisque la part d'une indemnité de transfert qui dépasserait le reste à charge qu'aurait dû payer le club d'origine doit désormais s'inclure dans le calcul du salary-cap.
Kolbe était-il mieux payé à Toulon ?
La réponse est non. C'était pourtant le mobile et la finalité. Pour sa première saison toulonnaise, Kolbe a perçu un salaire de l'ordre de 375 000 euros. Il émargeait environ à 620 000 € à Toulouse. Le RCT pouvait payer deux millions d'indemnités de transfert à Toulouse mais il ne pouvait pas verser à Kolbe un salaire ne serait-ce qu'équivalent à celui qu'il touchait à Toulouse, sinon le club varois dépassait le plafond. En quittant Toulouse, le champion du monde sud-africain perdait de plus son droit au régime d'impatriation, un avantage fiscal important.
Dans cette configuration, pour la saison 2021-2022, le RCT a déclaré au contrôleur du salary-cap un salaire qui ne correspondait pas à la valeur de Kolbe sur le marché. Ce à quoi, les présidents Lacroix et Lemaître rétorquent que « le joueur aurait été mieux rémunéré à Toulon, si on prend la moyenne de ses trois années de contrat. » « Il était moins bien payé la première saison, davantage la deuxième et c'est la troisième qui était prévue en nette hausse », nous explique Lemaître. Oui mais non, car cette troisième saison, celle du jackpot (autour du million d'euros), n'était pas garantie. La preuve, Kolbe est parti à la fin de la seconde saison. « Je l'ai viré », résume lui-même Bernard Lemaître.
Salary-cap : les invraisemblances liées au transfert de Kolbe à Toulon
Le 26 décembre, la commission financière de la Ligue condamnait Toulon et Toulouse à des amendes mineures, sans toutefois réprouver le montage ayant permis le transfert, en août 2021, de la star sud-africaine Cheslin Kolbe. Pourtant, les justifications sont loin d'être convaincantes.
Frédéric Bernès
Habituellement, lorsqu'une médiation échoue, la commission de discipline spécialisée « salary-cap » de la Ligue nationale de rugby (LNR) se réunit en mai-juin. Cette fois, elle s'est réunie en pleine Coupe du monde, le 9 octobre dernier. Habituellement, un communiqué de presse de la LNR tombe quand cette commission se saisit d'un dossier litigieux. Cette fois, rien. Habituellement, la décision de la commission financière est rendue dans un délai de quarante-cinq jours à compter de la convocation des parties. En l'occurrence, elle aurait donc dû intervenir courant novembre. Au lieu de cela, la communication de la décision visant le Stade Toulousain et le RC Toulon s'est blottie juste derrière le sapin, le 26 décembre à 19 heures. Un joli angle mort.
Le lendemain de Noël, on apprenait que le RCT était sanctionné d'une amende ferme de 70 000 € pour « manquement à l'obligation générale de transparence et de coopération ». Mardi, le président Bernard Lemaître a annoncé que le club n'opposerait pas appel. Pour les mêmes griefs, le Stade Toulousain écopait d'une amende de 50 000 € assortie du sursis. Récidiviste en la matière, Toulon s'en sortait moins bien. « La commission a fait droit aux arguments du club, écrit le RCT dans un communiqué, et écarté ceux du salary-cap manager et de la Ligue, essentiellement basés sur une interprétation des règles. Aucun dépassement du salary-cap n'est donc à reprocher au RCT. »
Les clubs s'étant préparés à une sanction financière d'une tout autre ampleur, le soulagement était général. « Sur le fond, la commission spécialisée a confirmé que le Stade Toulousain, comme il le clame depuis l'ouverture de la procédure, n'a enfreint aucune règle, écrivait le champion de France. Le club est ainsi rétabli dans son honneur. » La commission a considéré que le faisceau de présomptions apportées par le contrôleur du salary-cap n'était pas suffisant, qu'il aurait fallu « démontrer la mauvaise foi et la volonté malicieuse du Stade Toulousain (...) par la production de preuves de données objectives ». En acquiesçant à un scénario particulièrement étrange, elle a donc accepté que la clarté ne soit pas mieux faite autour de plusieurs questions entourant le transfert de Kolbe.
Au-delà, cette décision pose un problème plus profond : s'il faut attendre de trouver des attestations de mauvaise foi ou de malice, datées et signées, mieux vaut renoncer au principe même de salary-cap.
Qui a initié ce transfert ?
À l'époque du transfert, en août 2021, Cheslin Kolbe est au sommet de son art. Deux ans après avoir été titré champion du monde au Japon avec l'Afrique du Sud, l'ailier vient de participer au doublé Top 14-Coupe d'Europe du Stade Toulousain. Et il souhaite une importante revalorisation salariale. Toulouse n'étant pas disposé à combler ses attentes, il regarde ailleurs, même s'il lui reste deux années de contrat. C'est donc bien Kolbe qui a été l'instigateur de son propre départ. Et c'est donc bien le Stade Toulousain qui subit un préjudice. Une fois l'affaire bouclée, le président Didier Lacroix, agacé de lire et d'entendre que l'argent de ce transfert (2 M€) tombe à point nommé pour combler un trou dans la trésorerie du Stade, répétera plusieurs fois à la presse que ce départ est une volonté du joueur. « On n'était pas obligés de signer pour le laisser partir mais on l'a fait », déclara-t-il. Mais en quoi et pourquoi Toulouse s'est-il senti tenu de verser au joueur la somme considérable de 640 000 euros, soit environ un an de salaire ?
Pourquoi Toulouse a versé 640 000 euros à Kolbe ?
En août 2021, Toulouse possède un intérêt à se séparer d'un joueur dont l'état d'esprit a changé. Le président Lacroix parle même de « chantage ». On devine tout aussi bien l'intérêt économique du club. Mais encore faut-il trouver un club capable de s'offrir un tel joueur sans percer le plafond du salary-cap, établi à 11 millions en ce temps-là. Facteur arrangeant : si trois agents différents sont mandatés pour le contrat d'origine avec Toulouse, le transfert et le nouveau contrat avec Toulon, ils travaillent tous pour la même maison, CSM. Et voilà comment une affaire complexe va être rondement menée, non sans quelques rebondissements invraisemblables.
Le 26 août 2021, Kolbe et le Stade Toulousain signent un accord de résiliation de contrat de travail pur et dur, à l'amiable. Le joueur a donné son accord à Toulon, le 26 aussi, et les deux clubs se sont entendus pour une transaction chiffrée à 2 millions d'euros.
Soudain, le soir même, Me Chevalier, représentant Kolbe qui se trouve en Afrique du Sud à ce moment-là, lève un drôle de lièvre sorti d'on ne sait quel chapeau. Un préjudice moral vient d'être découvert et l'avocat, dans un courrier de contestation, fait valoir que l'accord qui vient d'être paraphé ôte la possibilité à Kolbe de signer un CDI avec Toulouse (rappelons qu'il a déjà signé avec Toulon). Ça s'appelle une perte de chance et l'avocat (indisponible mardi) en estime le prix à 1 million d'euros. Ce qui est surprenant, c'est que Kolbe et son conseil ne demandent jamais la nullité du premier accord et la requalification du contrat. Ce qui l'est encore plus, c'est que Toulouse va accepter, dès le 27 août, de signer un protocole d'accord transactionnel et de verser 640 000 euros au joueur.
Donc, un joueur veut être mieux payé. Il accepte de signer ailleurs dans ce but et paraphe un beau jour une résiliation à l'amiable. Quelques heures plus tard, son conseil n'a qu'à vaguement menacer d'une procédure en requalification d'un CDD en CDI pour que le club d'origine cède. « Soit il restait en jouant en reculant, soit il partait avec un risque prud'homal pour le Stade Toulousain, nous indiquait mardi Didier Lacroix. Nos avocats nous avaient alertés sur ce risque. On lui a donc versé ni plus ni moins que le reste à charge de son contrat. J'ai affaibli mon effectif parce qu'en payant ces 640 000 euros (inclus dans le salary-cap du Stade), je me suis privé de la possibilité de recruter un autre joueur. »
Du moment que le joueur avait signé le 26 août une résiliation de son contrat à l'amiable, sans indemnités, du moment que le joueur avait donné son accord à son nouveau club, quel risque existait-il pour Toulouse ? « Aucun joueur ne part sans rien », prétend le président Lacroix. Il sait que ce n'est pas vrai puisqu'il vient lui-même de transférer Melvyn Jaminet à Toulon sans lui verser le reste à charge de son contrat, qui courait jusqu'en 2025. À notre connaissance, aucun des derniers transferts (Hastoy, Laborde, Pesenti...) n'a donné lieu au versement d'indemnités au joueur par le club quitté. « Le contexte du départ de Melvyn, plus fluide et moins sulfureux que celui de Cheslin, explique cela, a répondu Lacroix. Il n'y a pas de reste à charge concernant Melvyn car nous l'avons payé, y compris dans la période où il était en équipe de France (n'est-ce pas ce qui se fait pour chaque international ?). Et puis, les règles d'encadrement des transferts ont changé. »
Face à ce scénario, le contrôleur salary-cap a considéré que dans l'indemnité de 2 millions d'euros payée par le RCT à Toulouse a été ponctionnée une somme de 640 000 euros qui a atterri sur le compte de Kolbe, complétant un salaire que Toulon ne pouvait pas lui verser sans dépasser son plafond de masse salariale cette saison-là. Ce qui créerait un dévoiement du principe de salary-cap et donc un retraitement. « Oui, il y avait une faille et on a légiféré, dit Lacroix (*). Je veux bien entendre cette interprétation. Bêtement, je n'ai jamais pensé à l'intérêt qu'aurait Toulon si on versait ces 640 000 euros. J'étais peut-être trop naïf, trop novice à ce moment-là. Mais, je le répète, tout a été fait dans la légalité, sans arrière-pensée. »
(*) À l'époque, les indemnités de transfert n'entraient pas dans le salary-cap. Depuis le transfert de Kolbe, la législation a évolué puisque la part d'une indemnité de transfert qui dépasserait le reste à charge qu'aurait dû payer le club d'origine doit désormais s'inclure dans le calcul du salary-cap.
Kolbe était-il mieux payé à Toulon ?
La réponse est non. C'était pourtant le mobile et la finalité. Pour sa première saison toulonnaise, Kolbe a perçu un salaire de l'ordre de 375 000 euros. Il émargeait environ à 620 000 € à Toulouse. Le RCT pouvait payer deux millions d'indemnités de transfert à Toulouse mais il ne pouvait pas verser à Kolbe un salaire ne serait-ce qu'équivalent à celui qu'il touchait à Toulouse, sinon le club varois dépassait le plafond. En quittant Toulouse, le champion du monde sud-africain perdait de plus son droit au régime d'impatriation, un avantage fiscal important.
Dans cette configuration, pour la saison 2021-2022, le RCT a déclaré au contrôleur du salary-cap un salaire qui ne correspondait pas à la valeur de Kolbe sur le marché. Ce à quoi, les présidents Lacroix et Lemaître rétorquent que « le joueur aurait été mieux rémunéré à Toulon, si on prend la moyenne de ses trois années de contrat. » « Il était moins bien payé la première saison, davantage la deuxième et c'est la troisième qui était prévue en nette hausse », nous explique Lemaître. Oui mais non, car cette troisième saison, celle du jackpot (autour du million d'euros), n'était pas garantie. La preuve, Kolbe est parti à la fin de la seconde saison. « Je l'ai viré », résume lui-même Bernard Lemaître.
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://actu.fr/sports/rugby/pro/rugby-les-agents-sportifs-lancent-l-alerte-on-passerait-d-un-mode-vertueux-au-far-west_60523615.html
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Re: Le Pognon et le Rugby
XV de France - "Dans trois ans, plus personne ne parlera d'elle" : Bernard Laporte répond à Amélie Oudéa-Castera
https://www.rugbyrama.fr/2024/01/11/xv-de-france-dans-trois-ans-plus-personne-ne-parlera-delle-bernard-laporte-repond-a-amelie-oudea-castera-11689055.php
https://www.rugbyrama.fr/2024/01/11/xv-de-france-dans-trois-ans-plus-personne-ne-parlera-delle-bernard-laporte-repond-a-amelie-oudea-castera-11689055.php
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Re: Le Pognon et le Rugby
Scalp a écrit:XV de France - "Dans trois ans, plus personne ne parlera d'elle" : Bernard Laporte répond à Amélie Oudéa-Castera
https://www.rugbyrama.fr/2024/01/11/xv-de-france-dans-trois-ans-plus-personne-ne-parlera-delle-bernard-laporte-repond-a-amelie-oudea-castera-11689055.php
Alors qu'on parlera encore de Laporte, pour j'espère de nouvelles condamnations et une mise à l'écart définitive. Ce mec est un cancer, qui avant de juger les autres devrait balayer devant sa porte. Le genre de mec qui n'a plus sa place dans notre société.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Switch a écrit:Scalp a écrit:XV de France - "Dans trois ans, plus personne ne parlera d'elle" : Bernard Laporte répond à Amélie Oudéa-Castera
https://www.rugbyrama.fr/2024/01/11/xv-de-france-dans-trois-ans-plus-personne-ne-parlera-delle-bernard-laporte-repond-a-amelie-oudea-castera-11689055.php
Alors qu'on parlera encore de Laporte, pour j'espère de nouvelles condamnations et une mise à l'écart définitive. Ce mec est un cancer, qui avant de juger les autres devrait balayer devant sa porte. Le genre de mec qui n'a plus sa place dans notre société.
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Re: Le Pognon et le Rugby
Switch a écrit:Scalp a écrit:XV de France - "Dans trois ans, plus personne ne parlera d'elle" : Bernard Laporte répond à Amélie Oudéa-Castera
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Alors qu'on parlera encore de Laporte, pour j'espère de nouvelles condamnations et une mise à l'écart définitive. Ce mec est un cancer, qui avant de juger les autres devrait balayer devant sa porte. Le genre de mec qui n'a plus sa place dans notre société.
Tu pousses un peu, nan ?
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Re: Le Pognon et le Rugby
Dr. Gregory Bouse a écrit:Switch a écrit:Scalp a écrit:XV de France - "Dans trois ans, plus personne ne parlera d'elle" : Bernard Laporte répond à Amélie Oudéa-Castera
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Alors qu'on parlera encore de Laporte, pour j'espère de nouvelles condamnations et une mise à l'écart définitive. Ce mec est un cancer, qui avant de juger les autres devrait balayer devant sa porte. Le genre de mec qui n'a plus sa place dans notre société.
Tu pousses un peu, nan ?
Dommage qu'on ne soit pas au bord d'un précipice
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Coupe-du-monde-2023-la-fabrique-d-un-mirage/1443107
Coupe du monde 2023 : l'engrenage qui a coûté des millions au rugby français
Avant la Coupe du monde 2023, Claude Atcher - directeur général du comité d'organisation, démis de ses fonctions le 11 octobre 2022 -, avait promis que l'argent coulerait à flots sur le rugby français. Aujourd'hui, la FFR craint une perte de 7 millions. Voici par quel engrenage, malgré un puissant succès populaire, le modèle économique de la Coupe du monde s'est autodétruit.
Frédéric Bernès
Aux frais du GIP, Claude Atcher comptait raconter dans un livre qu'il laisserait aux générations futures ses trucs et astuces pour organiser l'événement sportif du troisième millénaire. La commande n'a pas abouti mais le simple fait que l'idée a prospéré dit beaucoup de l'ancien directeur général, révoqué en octobre 2022 pour des méthodes managériales jugées toxiques (*)
(*) En novembre dernier, les deux plaintes contre X déposées par M. Atcher pour violation du secret de l'enquête, abus de confiance et subornation de témoin ont été classées sans suite par le parquet de Paris.
Atcher pensait révolutionner le modèle de l'événementiel sportif. Aujourd'hui, le village Potemkine qu'il a érigé s'effondre sous nos yeux.
Le 16 décembre dernier, Florian Grill, président de la FFR, annonçait : « La Coupe du monde n'a pas apporté les résultats financiers espérés. On n'est même pas loin d'une perte pour la FFR. » Cette semaine, il précisait : « L'impact dans les comptes de la FFR se situera entre +2 millions et -7 millions. »
Voilà qui devrait faire bondir tout le monde du rugby, tous ceux qui se souviennent des promesses d'Atcher, tablant « au minimum, sur 200 M€ de bénéfices » (Figaro, novembre 2017). Si le GIP dégage 40 millions de bénéfices (les comptes seront clôturés en mars), ce sera le bout du monde. Quant au GI, il perdra de l'argent. Combien ? Entre 13 et 25 millions. Tout dépendra d'un créancier dont nous allons reparler.
La faute originelle
Dans un document que nous avions publié en septembre, Atcher parlait du GIE comme « d'un projet sans risque industriel ». Il détaillait trois scénarios pour le programme hospitalités, ces places premium destinées aux entreprises, en loges ou en salons, avec un service de restauration haut de gamme : le « worst » (le pire) tablait sur un profit de 17 M€ ; le standard (le moyen) anticipait un profit de 43 M€ et enfin le « target » (celui qui était ciblé) prévoyait un gain final de 114 M€.
Ambitieux ? Non, absolument déraisonnable. Pour vous situer, le scénario du pire (profitable à hauteur de 17 M€) se basait sur la vente de 176 742 packages hospitalités. Au bout du bout, il s'en vendra 120 000. C'est plus pire que pire ? Non plus, c'est le record pour une Coupe du monde de rugby, bien au-dessus de la précédente référence (105 000 en 2007). « Le business plan a été surdimensionné, surgonflé », disent aujourd'hui plusieurs professionnels du secteur.
Il y a pile un an, L'Équipe avait annoncé le désastre en marche, au fil d'un dossier de six pages puis, juste avant le match d'ouverture de la Coupe du monde contre les All Blacks, dans un article titré « Le four des petits fours ».
« Bernard Laporte dit : la Coupe du monde, c'est moi. Claude Atcher dit : la Coupe du monde, c'est moi. Non, l'obtention de la Coupe du monde, c'est avant tout l'argent mis sur la table de World Rugby », insiste un fin connaisseur du business sportif. C'est la fin d'un mythe.
« Le marché n'était pas prêt, ni de taille, à absorber ces risques. Trop cher, trop grand »
Maintenant, on ne nous explique plus que ce sont les qualités de lobbyistes de Bernard Laporte et Claude Atcher qui ont permis à la France de décrocher l'organisation de la Coupe du monde. Même Claude Atcher y consent : « Cette offre nous a fait gagner l'accueil de la Coupe du monde. »
L'offre en question a un prix : 83 millions d'euros. Avec ça, l'organisateur a pu, pour la première fois dans l'histoire, monétiser à sa guise les prestations « hospitalités et voyages ». L'Irlande et l'Afrique du Sud, les deux candidats concurrents, proposaient une enveloppe comprise entre 27 et 35 millions d'euros.
C'est ce qui s'appelle écraser le marché. « Si un produit vaut 100 et que vous l'achetez 200 pour être sûr de rafler la mise, il vous faudra le revendre 240 ou 260 pour gagner de l'argent, expliquent des acteurs du marché. Ça, c'est l'histoire de la Coupe du monde en France. Le marché n'était pas prêt, ni de taille, à absorber ces risques. Trop cher, trop grand »
Si les 83 M€ sont la faute originelle, elle pouvait encore être rattrapée, ou du moins amortie. À condition de sécuriser certains deals.
Le gouffre des hospitalités
Pour comprendre comment tout a déraillé, il faut explorer la passation d'un marché clé pour le GIE, celui des hospitalités. Ce n'est pas le bord du gouffre, c'est le gouffre lui-même.
En décembre 2020, la société Daimani France décroche l'exclusivité du marché des hospitalités vendues à l'international. Première plateforme e-commerce d'achat de billets VIP, elle s'appuie sur la surface financière d'Andreas Truttenbach et surtout celle de sa firme familiale RMA GmbH, spécialisée dans l'ingénierie des pipelines de pétrole et de gaz.
Le contrat porte sur 35 000 packages. Le GIE doit encaisser environ 45 millions. La Coupe du monde est finie depuis deux mois et demi et pour l'instant, le GIE n'a touché que 10 millions de ce contrat.
Des packages cédés sans aucune garatie bancaire
Le milieu s'est étonné qu'une société aussi peu référencée emporte seule un marché de cette envergure. Comment Daimani a-t-il pu proposer plus qu'un mastodonte du marché comme Match Hospitality ? Réponse : il a proposé moins. Quand nous avons posé la question à Claude Atcher, il nous a assuré que « la société Match Hospitality n'avait pas participé à la consultation ».L'Équipe a pourtant pu consulter sa proposition.
Là où l'histoire devient funeste, c'est qu'Atcher a cédé des packages à Daimani sans aucune garantie bancaire, sans qu'on retrouve trace d'examen ou de validation de ce contrat dans des PV du conseil d'administration du GIE.
Concernant cette absence de garantie, Claude Atcher nous a d'abord écrit qu'il « n'avait pas la réponse, qu'il fallait interroger le service juridique qui a traité ce sujet. » Le lendemain, au téléphone, il était catégorique : « Oui, il y a une garantie bancaire dans le contrat Daimani. » Puis, trois minutes plus tard : « Je ne me souviens pas en détail du contrat mais je sais que cette garantie bancaire avait été évoquée dans la construction du contrat. » C'est pourtant tout sauf un détail, surtout pas pour l'administrateur délégué du GIE, qui négociait et signait tous ces contrats, c'est-à-dire Claude Atcher.
Le mirage du sold-out
Quand vient l'heure de la première échéance - 10 millions -, en mars 2022, Daimani et son actionnaire ne répondent plus. Pourquoi, dès ce moment-là, le GIE ne lève pas la garantie bancaire se demande-t-on alors ? Parce qu'il n'y a pas de caution bancaire.
Atcher transpire mais octroie trois semaines de délai à Pascal Portes (ex-tennisman professionnel, numéro 2 français en 1981), le patron de Daimani. Pour le premier versement, ce dernier s'en sort grâce à l'appui de la société japonaise Dentsu, qui s'est associé à Daimani sur d'autres projets.
« Je n'ai pas d'alertes à donner à ce moment-là puisque l'incident de paiement a été réglé, dit Atcher. Après, je ne sais pas comment se sont passés les versements prévus à la fin de l'année 2022, qui étaient importants, vu que j'étais parti du GIE. »
Atcher fait valoir qu'il avait mandaté une boîte d'intelligence économique pour s'assurer que l'argent de Daimani, celui provenant ou transitant par la Russie, n'était pas sale. C'est vrai mais insuffisant.
Au fil du temps, les remontées du terrain font comprendre que le sold-out annoncé partout n'est qu'un mirage. Dans son plan initial, Atcher pensait commercialiser 336 936 places hospitalités. C'est ce qui a été présenté à la mission d'Inspection générale (IG) début 2018.
« Ce chiffre est fou, s'exclame-t-on aujourd'hui au GIP. Il n'y avait même pas la place dans les stades. En fait, ils ont compté l'espace en bourrant chaque salon, en incorporant jusqu'à la surface des toilettes »
« En trente ans, je n'avais jamais vu des loges vides pour un événement de cette envergure, jamais »
Claude Atcher précise : « L'étude du business model, faite par le cabinet Deloitte, a été révisée compte tenu de la diminution des capacités dans les stades. De 13 M€, le résultat prévisionnel du GIE est passé à 5,1 millions d'euros, et le nombre de sièges hospitalités de 336 936 à 295 000. »
On se demande comment une étude, capable de chiffrer à l'unité près, a pu s'égarer à ce point. « C'est extrêmement mathématique, répond Atcher. Il y avait des places assises et des places debout pour les cocktails. Le nombre de départ était factuel, ça s'est construit au fur et à mesure. »
Le problème, comme l'avait souligné l'IG, c'est que le nombre de départ des packages hospitalités (336 936) a forcément déterminé l'offre de rachat à 83 M€ et conditionné la rentabilité future du GIE. Rappelons qu'il en a été vendu 120 000. « En trente ans, je n'avais jamais vu des loges vides pour un événement de cette envergure, jamais, nous dit un acteur du secteur. Un organisateur qui revend en direct des hospitalités sur le site Ventes privées, c'est aussi du jamais-vu. Le produit a été sali »
Le GIE espère récupérer 12 des 35 millions restants
Aujourd'hui, Daimani France a déposé le bilan. En mai 2023, pressentant une défaillance, la nouvelle direction du GIP a renégocié le contrat au rabais, pour essayer de sauver ce qui pouvait l'être. Cette fois, une garantie bancaire est apposée, directement sur le compte de l'actionnaire de Daimani, ce qui n'a pas empêché le GIE d'assigner son débiteur devant le tribunal de commerce, espérant récupérer les 12 millions garantis.
L'addition est simple : 10 (déjà payés)+12 (espérés) ne feront jamais 45 (le contrat). Pascal Portes se dit « très affecté par cette situation. On n'a pas atteint les objectifs. On n'a pas anticipé la deuxième vague Covid. Si c'était à refaire, je ne le referais pas. »
Contrat ? Pas contrat ?
Ce n'est pas tout ; au moment où Atcher cherche un opérateur pour le marché des hospitalités internationales, il en a déjà vendu la plus grosse partie à Vinci Stadium (Stade de France).
Le contrat date du 12 octobre 2020. Pour ne pas vendre deux fois la même exclusivité, il a fallu bricoler un accord tripartite où le GIE rachetait 24 000 packages à Vinci pour les revendre à Daimani. Quand on lui a demandé s'il n'avait pas préalablement vendu les hospitalités internationales du Stade de France à Vinci, Atcher a dit : « Non. »
Atcher était pourtant convaincu que la mise serait bonne puisqu'il avait négocié une commission de 37,5 % avec Vinci qui estimait dans un premier temps pouvoir écouler 100 000 packages pour une valeur de 140 M€. Atcher avait sorti sa calculette : 37,5 % de 140 millions, ça fera rentrer 52,5 M€ dans les caisses du GIE. Une illusion, un mirage de plus. Vinci vendra en définitive 53 000 packages.
Laporte a laissé faire
« L'évolution des ventes jusqu'au mois de février 2023 - c'est-à-dire six mois après mon départ - ne laissait apparaitre aucune dégradation du volume des ventes ni un quelconque risque financier », assure Atcher. Le déluge, c'est après lui. « Nous avons fait l'erreur, entre octobre 2022 et février 2023, de nous contenter de considérer que les courbes de vente freineraient à l'approche de la compétition mais ne s'effondreraient pas, admet-on au GIP. Nous n'avions pas audité le modèle initial. Les instances ont fait avec les informations qu'on a bien voulu leur donner. »
La première échéance aurait dû faire tinter toutes les sonnettes d'alarme et d'abord celles de la FFR, en première ligne sur le sujet car actionnaire du GIE à 55 % et du GIP à 62 %.
Alexandre Martinez a toujours prétexté qu'il « ne savait pas, qu'il n'était pas tenu au courant ». Il était pourtant le contrôleur de gestion du GIE et le trésorier de la FFR, ce qui engageait doublement sa responsabilité. Quant à Bernard Laporte, très longtemps président du conseil d'administration du GIE, il a laissé faire. « Il allait en bas à droite et il signait », résume un témoin.
Autre chose interpelle : Claude Atcher a insisté et obtenu de la part de l'agence Couleur Voyage une garantie bancaire à première demande de 20 M€ en contrepartie de l'exclusivité du programme voyages-billets pour la Coupe du monde 2023.
« Vous savez, il n'y a pas des contrats pour tout »
Claude Atcher
Le tour-opérateur lyonnais a l'habitude de commercialiser les déplacements de supporters. « Mais on se demande comment une boîte dont le chiffre d'affaires est alors de 6 ou 7 millions d'euros peut obtenir la caution bancaire à première demande de 20 millions pour avoir ce marché, questionne le milieu. Atcher est ami avec le patron de Couleur Voyage, David Chevalier, lui-même ami avec Henri Mioch, le bras droit d'Atcher. » Contactés, MM. Chevalier et Mioch n'ont pas donné suite.
Cherchant à convaincre que les problèmes financiers sont apparus en même temps que sa révocation, Claude Atcher tient à nous alerter sur un autre trou, prétendument creusé par ses successeurs. « J'avais imposé de manière ferme et définitive que RWCL (World Rugby, la Fédération internationale) ne pouvait rendre à la vente les 24 000 packages réservés. Il semble toutefois qu'après mon départ 13 000 packages aient finalement été rendus au GIP. Ce qui représente un manque à gagner important puisque l'engagement ferme du départ garantissait 6 millions de recettes nettes pour le GIE. »
Pour imposer de manière ferme et définitive une garantie de recettes de 6 millions, il doit forcément exister un contrat. Eh bien non. « J'ai imposé ce point dans des discussions. Vous savez, il n'y a pas des contrats pour tout. »
Lexique
- GIP (groupement d'intérêt public) composé ainsi : FFR, 62 % ; État, 37 % ; CNOSF, 1 %. C'est le comité d'organisation de la Coupe du monde 2023, chargé de financer et livrer le tournoi. Il devrait dégager un bénéfice de l'ordre de 40 €. La répartition de ce bénéfice a été établie par Claude Atcher comme suit : d'abord les villes hôtes (30 % du profit) puis un tiers du restant à la Ligue puis, entre autres, Campus, les clubs amateurs...
- GIE (groupement d'intérêt économique), créé pour pouvoir acheter à World Rugby les droits « hospitalités et voyages » de la Coupe du monde puis les commercialiser. La FFR « détient » 55 % du GIE, et le GIP les 45 % restants. À l'origine, Sodexo et le consortium du Stade de France devaient en faire partie avant de se désengager au tout dernier moment. Le GIE est d'ores et déjà déficitaire d'environ 13 M€ et pourrait l'être davantage.
Coupe du monde 2023 : l'engrenage qui a coûté des millions au rugby français
Avant la Coupe du monde 2023, Claude Atcher - directeur général du comité d'organisation, démis de ses fonctions le 11 octobre 2022 -, avait promis que l'argent coulerait à flots sur le rugby français. Aujourd'hui, la FFR craint une perte de 7 millions. Voici par quel engrenage, malgré un puissant succès populaire, le modèle économique de la Coupe du monde s'est autodétruit.
Frédéric Bernès
Aux frais du GIP, Claude Atcher comptait raconter dans un livre qu'il laisserait aux générations futures ses trucs et astuces pour organiser l'événement sportif du troisième millénaire. La commande n'a pas abouti mais le simple fait que l'idée a prospéré dit beaucoup de l'ancien directeur général, révoqué en octobre 2022 pour des méthodes managériales jugées toxiques (*)
(*) En novembre dernier, les deux plaintes contre X déposées par M. Atcher pour violation du secret de l'enquête, abus de confiance et subornation de témoin ont été classées sans suite par le parquet de Paris.
Atcher pensait révolutionner le modèle de l'événementiel sportif. Aujourd'hui, le village Potemkine qu'il a érigé s'effondre sous nos yeux.
Le 16 décembre dernier, Florian Grill, président de la FFR, annonçait : « La Coupe du monde n'a pas apporté les résultats financiers espérés. On n'est même pas loin d'une perte pour la FFR. » Cette semaine, il précisait : « L'impact dans les comptes de la FFR se situera entre +2 millions et -7 millions. »
Voilà qui devrait faire bondir tout le monde du rugby, tous ceux qui se souviennent des promesses d'Atcher, tablant « au minimum, sur 200 M€ de bénéfices » (Figaro, novembre 2017). Si le GIP dégage 40 millions de bénéfices (les comptes seront clôturés en mars), ce sera le bout du monde. Quant au GI, il perdra de l'argent. Combien ? Entre 13 et 25 millions. Tout dépendra d'un créancier dont nous allons reparler.
La faute originelle
Dans un document que nous avions publié en septembre, Atcher parlait du GIE comme « d'un projet sans risque industriel ». Il détaillait trois scénarios pour le programme hospitalités, ces places premium destinées aux entreprises, en loges ou en salons, avec un service de restauration haut de gamme : le « worst » (le pire) tablait sur un profit de 17 M€ ; le standard (le moyen) anticipait un profit de 43 M€ et enfin le « target » (celui qui était ciblé) prévoyait un gain final de 114 M€.
Ambitieux ? Non, absolument déraisonnable. Pour vous situer, le scénario du pire (profitable à hauteur de 17 M€) se basait sur la vente de 176 742 packages hospitalités. Au bout du bout, il s'en vendra 120 000. C'est plus pire que pire ? Non plus, c'est le record pour une Coupe du monde de rugby, bien au-dessus de la précédente référence (105 000 en 2007). « Le business plan a été surdimensionné, surgonflé », disent aujourd'hui plusieurs professionnels du secteur.
Il y a pile un an, L'Équipe avait annoncé le désastre en marche, au fil d'un dossier de six pages puis, juste avant le match d'ouverture de la Coupe du monde contre les All Blacks, dans un article titré « Le four des petits fours ».
« Bernard Laporte dit : la Coupe du monde, c'est moi. Claude Atcher dit : la Coupe du monde, c'est moi. Non, l'obtention de la Coupe du monde, c'est avant tout l'argent mis sur la table de World Rugby », insiste un fin connaisseur du business sportif. C'est la fin d'un mythe.
« Le marché n'était pas prêt, ni de taille, à absorber ces risques. Trop cher, trop grand »
Maintenant, on ne nous explique plus que ce sont les qualités de lobbyistes de Bernard Laporte et Claude Atcher qui ont permis à la France de décrocher l'organisation de la Coupe du monde. Même Claude Atcher y consent : « Cette offre nous a fait gagner l'accueil de la Coupe du monde. »
L'offre en question a un prix : 83 millions d'euros. Avec ça, l'organisateur a pu, pour la première fois dans l'histoire, monétiser à sa guise les prestations « hospitalités et voyages ». L'Irlande et l'Afrique du Sud, les deux candidats concurrents, proposaient une enveloppe comprise entre 27 et 35 millions d'euros.
C'est ce qui s'appelle écraser le marché. « Si un produit vaut 100 et que vous l'achetez 200 pour être sûr de rafler la mise, il vous faudra le revendre 240 ou 260 pour gagner de l'argent, expliquent des acteurs du marché. Ça, c'est l'histoire de la Coupe du monde en France. Le marché n'était pas prêt, ni de taille, à absorber ces risques. Trop cher, trop grand »
Si les 83 M€ sont la faute originelle, elle pouvait encore être rattrapée, ou du moins amortie. À condition de sécuriser certains deals.
Le gouffre des hospitalités
Pour comprendre comment tout a déraillé, il faut explorer la passation d'un marché clé pour le GIE, celui des hospitalités. Ce n'est pas le bord du gouffre, c'est le gouffre lui-même.
En décembre 2020, la société Daimani France décroche l'exclusivité du marché des hospitalités vendues à l'international. Première plateforme e-commerce d'achat de billets VIP, elle s'appuie sur la surface financière d'Andreas Truttenbach et surtout celle de sa firme familiale RMA GmbH, spécialisée dans l'ingénierie des pipelines de pétrole et de gaz.
Le contrat porte sur 35 000 packages. Le GIE doit encaisser environ 45 millions. La Coupe du monde est finie depuis deux mois et demi et pour l'instant, le GIE n'a touché que 10 millions de ce contrat.
Des packages cédés sans aucune garatie bancaire
Le milieu s'est étonné qu'une société aussi peu référencée emporte seule un marché de cette envergure. Comment Daimani a-t-il pu proposer plus qu'un mastodonte du marché comme Match Hospitality ? Réponse : il a proposé moins. Quand nous avons posé la question à Claude Atcher, il nous a assuré que « la société Match Hospitality n'avait pas participé à la consultation ».L'Équipe a pourtant pu consulter sa proposition.
Là où l'histoire devient funeste, c'est qu'Atcher a cédé des packages à Daimani sans aucune garantie bancaire, sans qu'on retrouve trace d'examen ou de validation de ce contrat dans des PV du conseil d'administration du GIE.
Concernant cette absence de garantie, Claude Atcher nous a d'abord écrit qu'il « n'avait pas la réponse, qu'il fallait interroger le service juridique qui a traité ce sujet. » Le lendemain, au téléphone, il était catégorique : « Oui, il y a une garantie bancaire dans le contrat Daimani. » Puis, trois minutes plus tard : « Je ne me souviens pas en détail du contrat mais je sais que cette garantie bancaire avait été évoquée dans la construction du contrat. » C'est pourtant tout sauf un détail, surtout pas pour l'administrateur délégué du GIE, qui négociait et signait tous ces contrats, c'est-à-dire Claude Atcher.
Le mirage du sold-out
Quand vient l'heure de la première échéance - 10 millions -, en mars 2022, Daimani et son actionnaire ne répondent plus. Pourquoi, dès ce moment-là, le GIE ne lève pas la garantie bancaire se demande-t-on alors ? Parce qu'il n'y a pas de caution bancaire.
Atcher transpire mais octroie trois semaines de délai à Pascal Portes (ex-tennisman professionnel, numéro 2 français en 1981), le patron de Daimani. Pour le premier versement, ce dernier s'en sort grâce à l'appui de la société japonaise Dentsu, qui s'est associé à Daimani sur d'autres projets.
« Je n'ai pas d'alertes à donner à ce moment-là puisque l'incident de paiement a été réglé, dit Atcher. Après, je ne sais pas comment se sont passés les versements prévus à la fin de l'année 2022, qui étaient importants, vu que j'étais parti du GIE. »
Atcher fait valoir qu'il avait mandaté une boîte d'intelligence économique pour s'assurer que l'argent de Daimani, celui provenant ou transitant par la Russie, n'était pas sale. C'est vrai mais insuffisant.
Au fil du temps, les remontées du terrain font comprendre que le sold-out annoncé partout n'est qu'un mirage. Dans son plan initial, Atcher pensait commercialiser 336 936 places hospitalités. C'est ce qui a été présenté à la mission d'Inspection générale (IG) début 2018.
« Ce chiffre est fou, s'exclame-t-on aujourd'hui au GIP. Il n'y avait même pas la place dans les stades. En fait, ils ont compté l'espace en bourrant chaque salon, en incorporant jusqu'à la surface des toilettes »
« En trente ans, je n'avais jamais vu des loges vides pour un événement de cette envergure, jamais »
Claude Atcher précise : « L'étude du business model, faite par le cabinet Deloitte, a été révisée compte tenu de la diminution des capacités dans les stades. De 13 M€, le résultat prévisionnel du GIE est passé à 5,1 millions d'euros, et le nombre de sièges hospitalités de 336 936 à 295 000. »
On se demande comment une étude, capable de chiffrer à l'unité près, a pu s'égarer à ce point. « C'est extrêmement mathématique, répond Atcher. Il y avait des places assises et des places debout pour les cocktails. Le nombre de départ était factuel, ça s'est construit au fur et à mesure. »
Le problème, comme l'avait souligné l'IG, c'est que le nombre de départ des packages hospitalités (336 936) a forcément déterminé l'offre de rachat à 83 M€ et conditionné la rentabilité future du GIE. Rappelons qu'il en a été vendu 120 000. « En trente ans, je n'avais jamais vu des loges vides pour un événement de cette envergure, jamais, nous dit un acteur du secteur. Un organisateur qui revend en direct des hospitalités sur le site Ventes privées, c'est aussi du jamais-vu. Le produit a été sali »
Le GIE espère récupérer 12 des 35 millions restants
Aujourd'hui, Daimani France a déposé le bilan. En mai 2023, pressentant une défaillance, la nouvelle direction du GIP a renégocié le contrat au rabais, pour essayer de sauver ce qui pouvait l'être. Cette fois, une garantie bancaire est apposée, directement sur le compte de l'actionnaire de Daimani, ce qui n'a pas empêché le GIE d'assigner son débiteur devant le tribunal de commerce, espérant récupérer les 12 millions garantis.
L'addition est simple : 10 (déjà payés)+12 (espérés) ne feront jamais 45 (le contrat). Pascal Portes se dit « très affecté par cette situation. On n'a pas atteint les objectifs. On n'a pas anticipé la deuxième vague Covid. Si c'était à refaire, je ne le referais pas. »
Contrat ? Pas contrat ?
Ce n'est pas tout ; au moment où Atcher cherche un opérateur pour le marché des hospitalités internationales, il en a déjà vendu la plus grosse partie à Vinci Stadium (Stade de France).
Le contrat date du 12 octobre 2020. Pour ne pas vendre deux fois la même exclusivité, il a fallu bricoler un accord tripartite où le GIE rachetait 24 000 packages à Vinci pour les revendre à Daimani. Quand on lui a demandé s'il n'avait pas préalablement vendu les hospitalités internationales du Stade de France à Vinci, Atcher a dit : « Non. »
Atcher était pourtant convaincu que la mise serait bonne puisqu'il avait négocié une commission de 37,5 % avec Vinci qui estimait dans un premier temps pouvoir écouler 100 000 packages pour une valeur de 140 M€. Atcher avait sorti sa calculette : 37,5 % de 140 millions, ça fera rentrer 52,5 M€ dans les caisses du GIE. Une illusion, un mirage de plus. Vinci vendra en définitive 53 000 packages.
Laporte a laissé faire
« L'évolution des ventes jusqu'au mois de février 2023 - c'est-à-dire six mois après mon départ - ne laissait apparaitre aucune dégradation du volume des ventes ni un quelconque risque financier », assure Atcher. Le déluge, c'est après lui. « Nous avons fait l'erreur, entre octobre 2022 et février 2023, de nous contenter de considérer que les courbes de vente freineraient à l'approche de la compétition mais ne s'effondreraient pas, admet-on au GIP. Nous n'avions pas audité le modèle initial. Les instances ont fait avec les informations qu'on a bien voulu leur donner. »
La première échéance aurait dû faire tinter toutes les sonnettes d'alarme et d'abord celles de la FFR, en première ligne sur le sujet car actionnaire du GIE à 55 % et du GIP à 62 %.
Alexandre Martinez a toujours prétexté qu'il « ne savait pas, qu'il n'était pas tenu au courant ». Il était pourtant le contrôleur de gestion du GIE et le trésorier de la FFR, ce qui engageait doublement sa responsabilité. Quant à Bernard Laporte, très longtemps président du conseil d'administration du GIE, il a laissé faire. « Il allait en bas à droite et il signait », résume un témoin.
Autre chose interpelle : Claude Atcher a insisté et obtenu de la part de l'agence Couleur Voyage une garantie bancaire à première demande de 20 M€ en contrepartie de l'exclusivité du programme voyages-billets pour la Coupe du monde 2023.
« Vous savez, il n'y a pas des contrats pour tout »
Claude Atcher
Le tour-opérateur lyonnais a l'habitude de commercialiser les déplacements de supporters. « Mais on se demande comment une boîte dont le chiffre d'affaires est alors de 6 ou 7 millions d'euros peut obtenir la caution bancaire à première demande de 20 millions pour avoir ce marché, questionne le milieu. Atcher est ami avec le patron de Couleur Voyage, David Chevalier, lui-même ami avec Henri Mioch, le bras droit d'Atcher. » Contactés, MM. Chevalier et Mioch n'ont pas donné suite.
Cherchant à convaincre que les problèmes financiers sont apparus en même temps que sa révocation, Claude Atcher tient à nous alerter sur un autre trou, prétendument creusé par ses successeurs. « J'avais imposé de manière ferme et définitive que RWCL (World Rugby, la Fédération internationale) ne pouvait rendre à la vente les 24 000 packages réservés. Il semble toutefois qu'après mon départ 13 000 packages aient finalement été rendus au GIP. Ce qui représente un manque à gagner important puisque l'engagement ferme du départ garantissait 6 millions de recettes nettes pour le GIE. »
Pour imposer de manière ferme et définitive une garantie de recettes de 6 millions, il doit forcément exister un contrat. Eh bien non. « J'ai imposé ce point dans des discussions. Vous savez, il n'y a pas des contrats pour tout. »
Lexique
- GIP (groupement d'intérêt public) composé ainsi : FFR, 62 % ; État, 37 % ; CNOSF, 1 %. C'est le comité d'organisation de la Coupe du monde 2023, chargé de financer et livrer le tournoi. Il devrait dégager un bénéfice de l'ordre de 40 €. La répartition de ce bénéfice a été établie par Claude Atcher comme suit : d'abord les villes hôtes (30 % du profit) puis un tiers du restant à la Ligue puis, entre autres, Campus, les clubs amateurs...
- GIE (groupement d'intérêt économique), créé pour pouvoir acheter à World Rugby les droits « hospitalités et voyages » de la Coupe du monde puis les commercialiser. La FFR « détient » 55 % du GIE, et le GIP les 45 % restants. À l'origine, Sodexo et le consortium du Stade de France devaient en faire partie avant de se désengager au tout dernier moment. Le GIE est d'ores et déjà déficitaire d'environ 13 M€ et pourrait l'être davantage.
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Rugby : «Le fonds d’investissement CVC prélève aujourd'hui 14% des revenus réguliers», déplore Florian Grill
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Re: Le Pognon et le Rugby
Rugby : Russell, Kolisi, de Klerk, Dupont… les plus gros salaires du rugby mondial
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Re: Le Pognon et le Rugby
TOP 14. Au rugby, ''Canal+ ne veut pas reproduire les mêmes erreurs qu’au foot'' pour les droits TV
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Top 14. Droits TV : « L’avantage du rugby, c’est que Canal+ s’est fâché fortement avec le football français »
Recueilli par Arnaud David - a.david@sudouest.fr
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Publié le 01/04/2024 à 16h00.
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Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business, estime que la Ligue nationale de rugby peut profiter de la brouille entre Canal+ et la Ligue 1 de football, pour obtenir une hausse substantielle des droits du Top 14
La Ligue nationale de rugby (LNR) a fait le choix de lancer son appel d’offres pour les droits du Top 14 de 2027 à 2031 dès ce printemps, très en amont de la fin. Est-ce la bonne stratégie ?
Là où la LNR a raison, c’est que cela lui évite de se retrouver dans la situation du football. On est à deux mois de la fin de la saison de Ligue 1, il faut préparer le mercato mais sur quelles bases ? Les clubs n’ont aucune visibilité. Cet hiver, la...
La Ligue nationale de rugby (LNR) a fait le choix de lancer son appel d’offres pour les droits du Top 14 de 2027 à 2031 dès ce printemps, très en amont de la fin. Est-ce la bonne stratégie ?
Là où la LNR a raison, c’est que cela lui évite de se retrouver dans la situation du football. On est à deux mois de la fin de la saison de Ligue 1, il faut préparer le mercato mais sur quelles bases ? Les clubs n’ont aucune visibilité. Cet hiver, la Ligue 1 a été la plus dépensière de tous les championnats européens. Mais les clubs ont proposé des salaires avec tout un volet de leur économie qu’ils ne maîtrisent pas. À la différence du football, les clubs de rugby ne sont pas « télé-dépendants » mais les droits restent une recette importante à deux niveaux. En cash et en valorisation des partenaires. Si demain, le Top 14 n’était plus sur Canal+ mais sur un média qui n’a pas la même visibilité, peut-être que le sponsoring maillot n’aura pas la même valeur. La télé est un acteur important de l’écosystème et il est donc légitime de vouloir anticiper.
Peut-on dire que dans sa relation avec son diffuseur historique, Canal +, la LNR a évité les égarements de la ligue de football ?
Oui et Canal+ aussi. Dans les difficultés du football, il y a une co-responsabilité. Et dans la réussite du rugby, il y a une co-responsabilité de la bonne situation. Au milieu des années 2000, Canal+ a changé la nature de sa relation avec les acteurs du sport. Il est passé de partenaire historique à client ou fournisseur. Le football a continué de grandir en mettant Canal+ en situation de concurrence. Canal+ a eu la même approche en 2011 avec le rugby quand les droits sont passés de 30 à 31,5 millions seulement. Ils étaient seuls et ils ont adopté une approche financière. Le rugby a mis Canal en situation de concurrence (1). Les droits sont montés fortement en 2015 et Canal est revenu à une approche qui est plus celle d’un partenaire accompagnant le rugby dans son évolution et sa croissance. Canal a fait l’effort de ne pas acheter au prix le plus bas et la LNR n’a pas cherché à mettre son diffuseur en situation de concurrence trop tendue.
Il est donc difficile d’imaginer le Top 14 s’éloigner de Canal+. Est-ce que cela place Canal+ en position de force dans la négociation ?
Oui. Mais on est plus dans une relation de partenaires du type : « dites-moi où vous voulez aller et je verrai comment je peux vous accompagner ». Le meilleur exemple de ce genre de relation c’est BskyB en Grande-Bretagne avec la Premier League de football. Ils ont toujours su mettre plus d’argent pour créer de la valeur et grandir avec la Premier League. L’avantage du rugby, c’est qu’en plus Canal+ s’est fâché fortement avec le football français. Même si Canal+ possède les droits de la Premier League, il lui est difficile de placer en prime time le dimanche soir, un match étranger. C’est le domestique qui tire les audiences. Puisqu’il n’y a plus le foot, le rugby a été capable de s’emparer de cette case. Il réalise des audiences peut-être moins fortes mais comme il coûte moins cher, finalement c’est un bon rapport qualité-prix.
Les clubs tablent sur 130 millions d’euros par an. Est-ce que cette hausse vous paraît raisonnable ?
A lire aussi
Le rugby est arrivé à 120 millions en période Covid à un moment où Canal+ avait déjà perdu la Ligue 1 au profit de Mediapro. Canal+ n’était pas content mais pas aussi fâché qu’après, lorsque la Ligue de football a confié la Ligue 1 à Amazon pour moins cher que ce que Canal+ payait pour deux matches. Il y a eu une rupture et l’on voit mal comment les deux parties peuvent se réconcilier. Du coup, s’il n’y a pas le football, il y a forcément le rugby. Mais aujourd’hui Canal+ sait maintenant ce que le rugby est capable de faire le dimanche en prime time. Il y a quatre ans, 113 millions c’était un pari mais aujourd’hui 130 millions pour le Top 14, oui, c’est jouable. »
(1) beIN Sports s’était positionné en 2015.
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Re: Le Pognon et le Rugby
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La Ligue nationale de rugby (LNR) a fait le choix de lancer son appel d’offres pour les droits du Top 14 de 2027 à 2031 dès ce printemps, très en amont de la fin. Est-ce la bonne stratégie ?
Là où la LNR a raison, c’est que cela lui évite de se retrouver dans la situation du football. On est à deux mois de la fin de la saison de Ligue 1, il faut préparer le mercato mais sur quelles bases ? Les clubs n’ont aucune visibilité. Cet hiver, la...
La Ligue nationale de rugby (LNR) a fait le choix de lancer son appel d’offres pour les droits du Top 14 de 2027 à 2031 dès ce printemps, très en amont de la fin. Est-ce la bonne stratégie ?
Là où la LNR a raison, c’est que cela lui évite de se retrouver dans la situation du football. On est à deux mois de la fin de la saison de Ligue 1, il faut préparer le mercato mais sur quelles bases ? Les clubs n’ont aucune visibilité. Cet hiver, la Ligue 1 a été la plus dépensière de tous les championnats européens. Mais les clubs ont proposé des salaires avec tout un volet de leur économie qu’ils ne maîtrisent pas. À la différence du football, les clubs de rugby ne sont pas « télé-dépendants » mais les droits restent une recette importante à deux niveaux. En cash et en valorisation des partenaires. Si demain, le Top 14 n’était plus sur Canal+ mais sur un média qui n’a pas la même visibilité, peut-être que le sponsoring maillot n’aura pas la même valeur. La télé est un acteur important de l’écosystème et il est donc légitime de vouloir anticiper.
Peut-on dire que dans sa relation avec son diffuseur historique, Canal +, la LNR a évité les égarements de la ligue de football ?
Oui et Canal+ aussi. Dans les difficultés du football, il y a une co-responsabilité. Et dans la réussite du rugby, il y a une co-responsabilité de la bonne situation. Au milieu des années 2000, Canal+ a changé la nature de sa relation avec les acteurs du sport. Il est passé de partenaire historique à client ou fournisseur. Le football a continué de grandir en mettant Canal+ en situation de concurrence. Canal+ a eu la même approche en 2011 avec le rugby quand les droits sont passés de 30 à 31,5 millions seulement. Ils étaient seuls et ils ont adopté une approche financière. Le rugby a mis Canal en situation de concurrence (1). Les droits sont montés fortement en 2015 et Canal est revenu à une approche qui est plus celle d’un partenaire accompagnant le rugby dans son évolution et sa croissance. Canal a fait l’effort de ne pas acheter au prix le plus bas et la LNR n’a pas cherché à mettre son diffuseur en situation de concurrence trop tendue.
Il est donc difficile d’imaginer le Top 14 s’éloigner de Canal+. Est-ce que cela place Canal+ en position de force dans la négociation ?
Oui. Mais on est plus dans une relation de partenaires du type : « dites-moi où vous voulez aller et je verrai comment je peux vous accompagner ». Le meilleur exemple de ce genre de relation c’est BskyB en Grande-Bretagne avec la Premier League de football. Ils ont toujours su mettre plus d’argent pour créer de la valeur et grandir avec la Premier League. L’avantage du rugby, c’est qu’en plus Canal+ s’est fâché fortement avec le football français. Même si Canal+ possède les droits de la Premier League, il lui est difficile de placer en prime time le dimanche soir, un match étranger. C’est le domestique qui tire les audiences. Puisqu’il n’y a plus le foot, le rugby a été capable de s’emparer de cette case. Il réalise des audiences peut-être moins fortes mais comme il coûte moins cher, finalement c’est un bon rapport qualité-prix.
Les clubs tablent sur 130 millions d’euros par an. Est-ce que cette hausse vous paraît raisonnable ?
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Le rugby est arrivé à 120 millions en période Covid à un moment où Canal+ avait déjà perdu la Ligue 1 au profit de Mediapro. Canal+ n’était pas content mais pas aussi fâché qu’après, lorsque la Ligue de football a confié la Ligue 1 à Amazon pour moins cher que ce que Canal+ payait pour deux matches. Il y a eu une rupture et l’on voit mal comment les deux parties peuvent se réconcilier. Du coup, s’il n’y a pas le football, il y a forcément le rugby. Mais aujourd’hui Canal+ sait maintenant ce que le rugby est capable de faire le dimanche en prime time. Il y a quatre ans, 113 millions c’était un pari mais aujourd’hui 130 millions pour le Top 14, oui, c’est jouable. »
(1) beIN Sports s’était positionné en 2015.
Pour une fois que ce journaliste nous (me) gave pas avec RNT et/ou le ST, ça me va...
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://rmcsport.bfmtv.com/rugby/top-14/top-14-pro-d2-canal-confirme-son-appetit-pour-les-droits-tv-amazon-et-dazn-pas-interesses_AV-202404040496.html
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Re: Le Pognon et le Rugby
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Ce que dit le rapport de la Chambre régionale des comptes sur la gestion du RCT
Pierrick Ilic-Ruffinatti
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Alors qu’elle avait décidé de s’intéresser à la santé financière de plusieurs entités sportives de la région (les Rapaces de Gap en Hockey, le cercle des nageurs de Marseille, etc.), la Chambre régionale des comptes s’est notamment penchée sur la gestion de la SASP Rugby club toulonnais, sur la période du 1er juillet 2014 au 30 juin 2022.
Le contrôle a ainsi été ouvert le 26 août 2021. Bernard Lemaitre a finalement reçu la conclusion du rapport le 19 juillet 2023. Mourad Boudjellal a également reçu la partie du rapport qui concernait ses années de gestion (terminées le 11 février 2020). Les observations définitives ont finalement été rendues le 7 novembre 2023, avant de devenir publiques le 29 avril 2024.
Et dans ce "dossier d’observations définitives" si elle détaille les relations entre la SASP et l’Association, le soutien des collectivités ou encore les actions sociales menées par le club, la Cour régionale des comptes appelle cependant le RCT à la vigilance sur deux points.
Campus RCT et Club-house, une "autorisation d’occupation précaire et temporaire"
Le premier concerne le Campus RCT et le Club-house. En effet, si "la volonté du club de disposer de structures pérennes apparaît de bonne gestion" ces deux infrastructures (qui auraient coûté 13 et 18 millions d’euros) ont été construites sur le "domaine public communal". Comprenez: des terrains appartenant à la ville de Toulon.
Et s’ils ont une autorisation d’occupation temporaire (pour schématiser, un bail) portant sur 20 ans pour le Campus et 40 ans pour le Club-house, le rapport s’inquiète que cet accord soit "précaire et temporaire".
Et de détailler: "Les constructions ont ainsi vocation à réintégrer la propriété de la collectivité à l’échéance des conventions d’occupation."
Pour résumer: la Cour des comptes estime que si les bonnes relations entre la ville et le club ont permis cet accord sur 20 et 40 ans, rien ne garantit que les rapports seront toujours cordiaux à échéance.
De fait, si le RCT (quand bien même il a financé ces bâtiments) ne parvient pas à renégocier les conventions, le Campus et le Club-house appartiendraient de facto à la ville, et non plus au club.
"Les déficits rendent le club dépendant de la générosité du propriétaire"
L’autre observation de la Cour des comptes concerne "la situation financière" en raison "d’un résultat d’exploitation déficitaire depuis la saison 2016-2017". Avec notamment "des pertes de l’ordre de 10 millions d’euros par an" de 2019 à 2021. Et s’il constate "une amélioration" à partir de 2021-2022, le rapport conclut que cette dernière "n’a pas permis un retour à l’équilibre."
Et de détailler: "La situation financière de la SASP RCT appelle la plus grande vigilance. En effet, les charges d’exploitation [qui ont atteint jusqu’à 36 millions d’euros sur une saison] sont supérieures aux ressources depuis 2016-2017, en raison de résultats sportifs moins favorables qui ont généré une baisse des recettes de produits dérivés et de billetterie."
Inquiet par la santé financière, mais également parce que le déficit à chaque année été comblé par les présidents. À hauteur de 3,4 millions par la holding Rouge et Noir et la société Mourad Finances en 2016-2017 et 2017-2018. Et de 34,6 millions par la société Financière de la Seigneurie (1) entre 2018-2019 et 2021-2022.
"Les apports considérables des présidents successifs pour combler les déficits rendent le club dépendant de la générosité du propriétaire, ce qui constitue un risque non négligeable pour la pérennité de la société."
Simplement car, si demain Bernard Lemaitre décidait de quitter le RCT et de ne plus combler les déficits, le club n’aurait pas les reins suffisamment solides pour subvenir à ses propres besoins.
"Cette situation est susceptible d’induire des incertitudes sur la pérennité du club, en situation de forte dépendance vis-à-vis de la holding propriétaire."
Si les dirigeants ont redressé la situation, en faisant passer le déficit annuel de 10,9 millions à l’issue de la saison 2018-2019, à 2, 3 millions au terme de l’exercice 2021-2022, la situation demeure "préoccupante", car "toujours déficitaire".
La balle est désormais dans le camp du RCT. En effet, si la Cour des comptes n’a pas vocation à lui imposer quelque directive que ce soit, et qu’aucun suivi ne sera appliqué après ce rapport, le RCT étant une entreprise privée, il appartient au club de suivre ou non, les différentes recommandations formulées par la Chambre des comptes.
(1) Propriétaire du capital à hauteur de 99,81% au 30 juin 2022.
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Re: Le Pognon et le Rugby
https://www.rugbyrama.fr/2024/04/30/international-un-milliard-deuros-sur-huit-ans-le-qatar-a-loffensive-pour-recevoir-les-finales-de-la-ligue-des-nations-11922632.php
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/rugby-930-millions-d-euros-le-qatar-voudrait-accueillir-la-coupe-des-nations-a-partir-de-2026-19527313.php
https://www.sudouest.fr/sport/rugby/rugby-930-millions-d-euros-le-qatar-voudrait-accueillir-la-coupe-des-nations-a-partir-de-2026-19527313.php
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