Tournoi des 6 Nations 2022

Les essais de France-Angleterre en vidéo

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Les-essais-de-france-angleterre-en-video/1323261

Vidéos. Tournoi des Six-Nations : la France se paie l’Angleterre et s’offre le 10e Grand chelem de son histoire !

https://www.sudouest.fr/sport/rugby/xv-de-france/tournoi-des-six-nations-suivez-france-angleterre-commente-en-direct-10216833.php

Un match brouillon, bcp d’action confuses, de dechets techniques, de passes mal ajustees.
Une fois de plus notre defense est tres bonne et nous permet de passer sans trop de degats nos temps faibles.

J’ai bien aimé pour une fois Dupont, il a ete decisif tout en distribuant le jeu. Je l’ai vraiment senti plus au service de l’equipe.
NTK excellent de sobriété….vivement que Matthieu revienne avec un jeu d’attaque plus dynamique et plus d’alternance.

J’ai trouvé Cameron un peu mieux que contre les Gallois mais il a du mal a trouver sa place et la bonne carburation. Quand tu as Cros et Jelonch en 3ieme, c’est plutot defensif, ca manque cruellement de participation au jeu. Se passer de Cameron en 3ieme ligne c’est une aberration pour moi.

Pour moi c’est le grand chelem d’Edwards. Rien de plus. Une grosse defense, donc du jeu de contre, jouer les ballons de turnover et de la dépossession pour prendre aucun risque.

grospaquet31 a écrit:Un match brouillon, bcp d’action confuses, de dechets techniques, de passes mal ajustees.
Une fois de plus notre defense est tres bonne et nous permet de passer sans trop de degats nos temps faibles.

J’ai bien aimé pour une fois Dupont, il a ete decisif tout en distribuant le jeu. Je l’ai vraiment senti plus au service de l’equipe.
NTK excellent de sobriété….vivement que Matthieu revienne avec un jeu d’attaque plus dynamique et plus d’alternance.

J’ai trouvé Cameron un peu mieux que contre les Gallois mais il a du mal a trouver sa place et la bonne carburation. Quand tu as Cros et Jelonch en 3ieme, c’est plutot defensif, ca manque cruellement de participation au jeu. Se passer de Cameron en 3ieme ligne c’est une aberration pour moi.

Pour moi c’est le grand chelem d’Edwards. Rien de plus. Une grosse defense, donc du jeu de contre, jouer les ballons de turnover et de la dépossession pour prendre aucun risque.

Je suis d’accord avec toute ton analyse . Maintenant sans 2/3 ballons échappés , au début, la copie visuelle eut été différente. Après ces 2/3 en avants , les Anglais ont joué. Et on a décidé de les renvoyer chez eux et de mettre les barbelés . Dupont très bon. En face c’est du lourd.

C’est vrai on a sorti 1 ou 2 combinaisons comme contre le PdG. L’une etait allee au bout, la 2ieme mal terminé par Villiere. La il me semble quon a fait une seule combinaison, vite avortée sur une passe mal ajustée de Penaud. Le reste il me semble des actions sur ballon de turnover comme cette relance au centre de Danty.

Apres le jeu lineaire de NTK est aussi chiant que la pluie.

Tout n’est pas parfait, il y a eu du déchet, des garçons dont on attend plus, mais quelle débauche d’énergie. De la cohésion, de la cohérence. Les gars sont plus perdus sur le terrain comme ça pouvait encore être le cas il y’a pas si longtemps. Et même si je partage pas tous les choix stratégiques cette équipe est agréable à regarder.

grospaquet31 a écrit:C’est vrai on a sorti 1 ou 2 combinaisons comme contre le PdG. L’une etait allee au bout, la 2ieme mal terminé par Villiere. La il me semble quon a fait une seule combinaison, vite avortée sur une passe mal ajustée de Penaud. Le reste il me semble des actions sur ballon de turnover comme cette relance au centre de Danty.

Apres le jeu lineaire de NTK est aussi chiant que la pluie.

La
Combinaison sur touche il me semble si ça passe avec la remise intérieure ca peux aller au bout . Concernant NTK , je le trouves en baisse , je sais pas pourquoi, il stagne, je veux bien que les consignes et bla-bla-bla, il laisse tout le jeu à Dupont, en fait il joue comme un troisième centre .

Compte tenu de l'indisponibilité de Jalibert et de la priorité qui lui a été donnée par le staff, NTK joue dans un fauteuil bien calé dans ses charentaises. Il sait qu'il n'a pas besoin de montrer quoi que ce soit d'exceptionnel (ce dont on l'a déjà vu capable) et donc de prendre des risques, qui d'ailleurs risqueraient engendrer des blessures et/ou le faire descendre de son piédestal. Il n'a rien fait en 5 matchs, ne tape pas ni face au barres ni en touche lors des pénalités et se contente de passer le ballon (ce qu'il fait plutôt bien) et de taper plein centre pour redonner le ballon à des attaques adverses qu'on rend inoffensives. Face au Blacks en forme, ça risque quand même coincer. Il est vraiment temps que Matthieu vienne mettre un peu de concurrence à ce poste et on peut espérer que la fin de la saison le lui permette ... pour le plus grand bien de l'UBB et de l'EDF.

patrick a écrit:Compte tenu de l'indisponibilité de Jalibert et de la priorité qui lui a été donnée par le staff, NTK joue dans un fauteuil bien calé dans ses charentaises. Il sait qu'il n'a pas besoin de montrer quoi que ce soit d'exceptionnel (ce dont on l'a déjà vu capable) et donc de prendre des risques, qui d'ailleurs risqueraient engendrer des blessures et/ou le faire descendre de son piédestal. Il n'a rien fait en 5 matchs, ne tape pas ni face au barres ni en touche lors des pénalités et se contente de passer le ballon (ce qu'il fait plutôt bien) et de taper plein centre pour redonner le ballon à des attaques adverses qu'on rend inoffensives. Face au Blacks en forme, ça risque quand même coincer. Il est vraiment temps que Matthieu vienne mettre un peu de concurrence à ce poste et on peut espérer que la fin de la saison le lui permette ... pour le plus grand bien de l'UBB et de l'EDF.

200% d'accord, NTK a l'air de ne pas vouloir louper la coupe du monde 2023, mais il va quand même falloir qu'il se réveille un peu, il prend une initiative par match environ, on va voir s'il continue comme ça en club. Un mec humble et complètement au service du collectif, tout en sobriété transparente...

Roberto Miopalmo a écrit:Tout n’est pas parfait, il y a eu du déchet, des garçons dont on attend plus, mais quelle débauche d’énergie. De la cohésion, de la cohérence. Les gars sont plus perdus sur le terrain comme ça pouvait encore être le cas il y’a pas si longtemps. Et même si je partage pas tous les choix stratégiques cette équipe est agréable à regarder.

Il fallait qu'ils gagnent un titre pour emmagasiner de la confiance et des certitudes, ils n'avaient pas le droit de perdre ce match, ils étaient donc logiquement un peu tendus et ont manqué de précisions, ils se sont surtout basé sur un énorme collectif et une défense intraitable, maintenant on peut attendre plus...

La photo de une de l’équipe occulte tout un côté , sont absents Haouas, Tao, Lucu, Woki, Antonio… c’était quand même pas compliqué, on aurait pu leur rendre hommage . Très dommage. Photo que l’on peux retrouver ailleurs sur pleins de sites .

NtN a bien fait ce qu'il devait faire et si Penaud à qui la passe n'était pas destiné ne fait pas un en avant,on doit aller au bout plus nettement ce qui contre cette équipe anglaise est une bonne performance.Gouttons l'instant qu'il nous ont procuré,une victoire dans le tournoi peu d'équipe l'ont fait.Peut être pas des grandes envolées mais on ne s'est pas ennuyé.
Cessons d'aller chercher toujours les absents,l'absent à toujours tort c'est bien connu, alors pourquoi aller chercher des choses hypothétiques?
Les gars ont fait ce qu'il fallait et c'est bien.

densnewzealand a écrit:La photo de une de l’équipe occulte tout un côté , sont absents Haouas, Tao, Lucu, Woki, Antonio… c’était quand même pas compliqué, on aurait pu leur rendre hommage . Très dommage. Photo que l’on peux retrouver ailleurs sur pleins de sites .

Y compris sur le forum, hier à 23H15

léopold a écrit:NtN a bien fait ce qu'il devait faire et si Penaud à qui la passe n'était pas destiné ne fait pas un en avant,on doit aller au bout plus nettement ce qui contre cette équipe anglaise est une bonne performance.Gouttons l'instant qu'il nous ont procuré,une victoire dans le tournoi peu d'équipe l'ont fait.Peut être pas des grandes envolées mais on ne s'est pas ennuyé.
Cessons d'aller chercher toujours les absents,l'absent à toujours tort c'est bien connu, alors pourquoi aller chercher des choses hypothétiques?
Les gars ont fait ce qu'il fallait et c'est bien.

Tu as raison dans le fond Léopold, on a gagné ce match et sans discussions, on aurait pu certes encore mieux faire, on a une marge de progression, mais on est dans le rythme avant la coupe du monde qui est le véritable objectif, bravo à toute l'équipe pour le titre et pour nous avoir rendu la fierté dans le maillot bleu

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-supporters-francais-ont-fete-le-grand-chelem-comme-il-se-doit/1323309

Les supporters français ont fêté le Grand Chelem comme il se doit

Les supporters du quinze de France ont dignement accompagné le premier titre des Bleus depuis douze ans.

Adrien Corée

Le succès face aux All Blacks en novembre dernier (40-25) avait fait date au niveau des décibels mesurés au Stade de France. Le Crunch de samedi soir a fait vibrer les tympans du voisinage dans les mêmes proportions, avant même que Freed from Desire ne résonne dans le brouillard des feux d'artifice. Logique, les « troubleurs » d'ordre public de Saint-Denis s'étaient bien préparés en vue d'un Grand Chelem tant attendu. Plus tôt dans l'après-midi, la fête avait déjà commencé dans Paris pour donner à ce 19 mars des proportions à la mesure de l'événement. La rue Princesse, grande habituée des démonstrations de joie, a servi de terrain d'échauffement pour de nombreux supporters à la gorge asséchée par les chants.

« Ça fait trop longtemps qu'on l'attend ce Grand Chelem », explique Mathilde comme pour justifier ses cris qui ont animé la journée dans le VIe arrondissement. « Les gens sont torchés dans la rue, c'est rigolo », s'amuse Elena. À quelques mètres de là, devant l'entrée de l'Eden Park, Jeremy tranche un peu avec son maillot immaculé de l'Angleterre. Mais il ne rechigne pas à échanger avec les nombreuses « Froggies » de passage et reconnaît, bien obligé, que le quinze de France pratique un « fucking great rugby ».

Monté à la capitale depuis son Béarn avec trois potes, Laurent Vignasse se projette déjà sur le Crunch. Prudent, il pense quand même que « ça va le faire » face aux « Rosbifs », en sirotant sa bière devant les exploits d'Ange Capuozzo et ses partenaires italiens à Cardiff (21-22). La pression monte doucement. La foule afflue dans le métro et le RER, chacun se lie bon an mal an à un partenaire d'infortune pour former un long maul plus ou moins consenti vers l'enceinte de Saint-Denis. Aux abords du stade, les comptoirs de fortune débordent. Le supporter s'accroche encore à cet instant magique, avant le coup d'envoi, quand le champ des possibles est encore large comme l'océan.

Un public chambreur

La nuit est tombée, sans prévenir, et les spectateurs se sont dirigés vers leur place, comme l'on rentre au bercail dans un éclair de lucidité. Le Stade de France s'est alors illuminé de ces 79 176 visages, colorés par l'alcool, la peinture ou la fièvre d'un excitant samedi soir. À l'entrée des deux équipes, la terre s'est mise à trembler. Coquin, le public cocardier a chahuté le sélectionneur anglais Eddie Jones quand son nom est apparu sur l'écran, avant de vrombir au début du God Save the Queen.

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La France va passer au deuxième rang mondial après sa victoire contre l'Angleterre. Les Bleus dépassent la Nouvelle-Zélande et ne sont plus devancés que par l'Afrique du Sud, qu'ils affronteront en novembre.

La Reine peut se rassurer, les dissipés supporters français n'ont pas harcelé ses sujets plus que de raison. Ils étaient trop concentrés sur leurs idoles bleues et ont complètement explosé le volume lors de l'essai libérateur d'Antoine Dupont (61e), ovationné comme un prince à sa sortie. À 22 h 48, ce fut le moment du grand chavirement. Dans les travées et devant les écrans, aux quatre coins du pays, le public français a renoué avec la joie ultime. Celle dont une génération entière de rugbymen en herbe fut privée pendant une décennie. Samedi soir, le gamin extatique témoin du Grand Chelem 2010 a trouvé un lointain successeur. Ce matin, il doit déjà être dans le jardin avec son ballon.

Antoine Dupont (Bleus) après le Grand Chelem : « Très chanceux d'évoluer dans cette génération »

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Antoine-dupont-capitaine-des-bleus-vainqueurs-du-grand-chelem-tres-chanceux-d-evoluer-dans-cette-generation/1323316

Le débrief de France - Angleterre en vidéo : « Une équipe armée pour aligner de nombreux succès »

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Le-debrief-de-france-angleterre-en-video-une-equipe-armee-pour-aligner-de-nombreux-succes/1323318

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/En-remportant-le-grand-chelem-contre-l-angleterre-l-equipe-de-france-est-rentre-dans-l-ere-des-mutants/1323319

En remportant le Grand Chelem contre l'Angleterre, l'équipe de France est entrée dans l'ère des mutants

L'équipe de France a remporté le dixième Grand Chelem de son histoire, samedi, devant l'Angleterre, dans une authentique démonstration de puissance.

Renaud Bourel

L'espace d'un moment, samedi soir, trop court mais tellement intense, les tracas, les fracas voisins se sont un peu estompés. Juste un instant, le temps de respirer, de savourer. Une parenthèse d'allégresse dans cette époque dingue, une communion hystérique entre une public et vingt-trois garçons qui venaient d'offrir à la France le dixième Grand Chelem de son histoire (après 1968, 1977, 1981, 1987, 1997, 1998, 2002, 2004, 2010). Le chiffre est symbolique, bien sûr. Sa conception appartient à un métal différent de tous les précédents.

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Le nombre de grands chelems remportés par l'équipe de France dans le Tournoi. Six dans la version à cinq nations (1968, 1977, 1981, 1987, 1997, 1998) et quatre depuis l'intégration de l'Italie en 2000 (2002, 2004, 2010, 2022).

Cette équipe de France n'est l'héritière d'aucune autre. Elle diffuse une toute puissance qu'on ne lui avait pas connue ou si rarement dans le passé. En tout cas jamais avec cette récurrence : d'un match sur l'autre, d'une mi-temps à celle d'après, d'une action à la suivante. Cette régularité dans l'intensité, la volonté acharnée de remplir sa tâche, tomber, se relever, repartir.

La première période tricolore fut d'une fureur sublime, animée de cette conviction que ce qui lui était promis depuis le début de ce Tournoi ne lui échapperait pas. Les avants français sont rentrés dans la rencontre dans une transe qui évoqua immédiatement celle du test face à la Nouvelle-Zélande (40-25) en novembre dernier. Dans le jeu direct, Julien Marchand, Anthony Jelonch et consorts dominaient chaque impact, plaçant la défense adverse en permanence sur ses talons bancales et à portée de sanctions.

C'est bien entendu au sol, là où l'Angleterre savait parfaitement qu'elle y jouerait son destin, que les Bleus ont encore fait une différence monstre (6 ballons gagnés), émasculant les poussives intentions adverses du premier acte. Leur surprenant entêtement à se dépoiler de leurs maigres munitions dans une stratégie de harcèlement sol-air globalement stérile, comme sur cette chandelle de Marcus Smith que Freddie Steward récupérait sur les 22 mètres français (26e). Maro Itoje, en relayeur, tergiversait derrière son ruck. Chassé par Antoine Dupont, le deuxième-ligne anglais perdait la possession et son équipe se retrouvait dans ses trente mètres. Écoeurant.

Des Bleus concentrés sur leur mission, attendant une ouverture

Les Bleus, fidèles à tout ce qu'ils ont étalé depuis neuf semaines, restaient concentrés sur leur mission, attendant patiemment une ouverture. La première brèche est apparue au quart d'heure de jeu sur une action où le pack tricolore conjuguait puissance, agilité et changement de rythme avec la même souplesse. À ce moment-là, Gabin Villière choisit de se mêler à la fête. L'ailier toulonnais endormait la défense adverse d'une petite feinte de passe au coeur du trafic, donnait après contact pour Cameron Woki qui retrouvait de l'avancée.

Derrière, nouveau coup de boule de devinez qui ? Villière, évidemment, pour une libération rapide vers Romain Ntamack. L'ouvreur bleu, du bout de ses doigts de couturière, décalait Gaël Fickou à 20 mètres de là, dans le couloir droit, après rebond, pour le premier essai de la soirée. Et sans un petit déchet crispant (trois en-avant sur des occasions réelles) que l'on attribuera à l'adrénaline du soir, la France se serait offert un confort encore plus grand à la pause. Heureusement, juste avant de regagner le vestiaire, François Cros pénétrait une nouvelle fois l'en-but anglais derrière un mouvement d'une maestria dont on ne se lassera jamais et deux jolis gestes techniques de Cyril Baille puis Dupont (18-6).

Les Anglais ont eu beau revenir autrement lunés sur la pelouse en seconde période, ils n'allaient franchement rien bouleverser. Ils portaient plus le ballon, arrêtaient de systématiquement s'en débarrasser, offraient de la variété dans leurs courses et posaient enfin des problèmes jamais entrevus en première période. Steward finissait même par marquer (48e, 18-13) pour se payer un espoir de courte durée, mais le flegme était en face.

Là encore, c'est l'art indélicat du ruck défensif qui insufflerait à Dupont et ses partenaires l'air qui venait à manquer à ce moment précis, notamment quand Fickou (55e), par un coffrage d'école sur Sam Underhill, récupérait une énième pénalité, du genre qui vous cisaille les jambes et le moral. Les hommes d'Eddie Jones jouaient mieux, enchaînaient quelques séquences, sans trouver de solution pérenne, contrariés physiquement, harcelés, renvoyés dans leur camp brutalement.

Les dix derniers vainqueurs

2022 : France (GC*)
2021 : Galles
2020 : Angleterre
2019 : Galles (GC*)
2018 : Irlande (GC*)
2017 : Angleterre
2016 : Angleterre (GC*)
2015 : Irlande
2014 : Irlande
2013 : Galles
(*) GC = Grand Chelem

Et puis Grégory Alldritt a ramassé un ballon (61e) derrière un gros travail de Romain Taofifenua. Dans le contact, le numéro huit retrouvait son capitaine à l'intérieur, lequel filait marquer quasiment aux pieds des barres (25-13) en échappant à trois défenseurs. « Dupont président ! », hurlait une moitié de stade, quand l'autre tentait de commander en ligne son peignoir éponge jaune. Les Anglais peuvent bien passer tous leurs hivers en bras de chemise, ce coup de froid-là était insurmontable et surtout définitif. Le seul constat à faire est que ces gars-là, aujourd'hui, sont injouables, des mutants d'un autre temps qui diffusent ce sentiment, juste comme ça, à l'oeil nu, que leur règne pourrait bien durer une petite éternité.

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Les-notes-de-france-angleterre-antoine-dupont-comme-un-roi/1323292

Les notes de France-Angleterre : Antoine Dupont comme un roi

Face au quinze de la Rose, le capitaine Antoine Dupont a brillé par sa défense et son jeu au pied avant de faire plier les Anglais avec un essai (61e).

A. Ba., L. C., R. B. et G. D.,

la note moyenne France 6,9

Les Bleus ont signé le premier Grand Chelem du quinze de France depuis 2010 au terme d'un match maîtrisé où ils n'ont jamais été vraiment inquiétés.

Jaminet 6

L'arrière des Bleus a été soumis à une pression colossale sous les chandelles anglaises, mais il s'en est plutôt bien sorti dans l'ensemble, ne commettant aucune erreur dommageable. Son jeu au pied n'a pas toujours eu la longueur espérée, notamment pour trouver des touches (6e, 13e), et n'a pas été d'une précision diabolique face aux perches avec une transformation (15e), une pénalité (36e) et un drop ratés (66e), soit un 4/7 au total. Dans le jeu courant, il a amorcé quelques bonnes relances, comme au début de l'action de l'essai de Fickou, où il crée le décalage (15e).

Penaud 6

Comme à son habitude, l'ailier clermontois a bourlingué sur toute la ligne de trois-quarts. Il a été dans les rucks, dans les contre-rucks, partout. Certaines de ses interventions au coeur du jeu ont malheureusement été entachées d'approximations. Ici une passe trop basse (7e), là un en-avant (13e). Il a aussi été sanctionné pour une obstruction sur Nowell à la réception d'une chandelle (20e). Précieux en défense (8 plaquages, 0 raté), comme lorsqu'il retient Marchant par le short sur une action brûlante (48e).

Fickou 7

Son match a commencé par un en-avant sur une passe dans les chaussettes de Penaud (7e), mais c'est une des rares erreurs du capitaine de la défense tricolore, avec une pénalité concédée pour une faute au sol (42e) et un placement coupable en amont de l'essai de Steward (48e). Sinon, c'est lui qui marque le premier essai en convertissant en coin une passe allongée de Ntamack (15e), lui qui gratte deux ballons au sol (37e, 55e) et lui qui réalise une merveille de passe d'une main après contact à Villière (39e).

Danty 6

Souvent servi en premier attaquant pour donner de l'avancée à l'attaque tricolore, le centre rochelais a fait mal à la défense anglaise. Dommage qu'il n'assure pas sa passe après une grosse percée dans l'axe sur 20 m (13e). Il a même dépassé sa fonction en surprenant Furbank d'un coup de pied magistral croisé de 50 m qui offrit une très bonne touche aux Bleus (21e). Un peu moins en vue après la pause, il rate aussi 3 plaquages (pour 7 réussis).

Villière 7

Sa détermination se lisait déjà sur son visage pendant La Marseillaise, qu'il chanta la main sur le coeur. L'ailier toulonnais a été fidèle à sa réputation de teigneux. On l'a vu gratter un ballon au sol (11e), intervenir à plusieurs reprises sur l'essai de Fickou (15e), avorter une percée de l'arrière anglais Furbank (32e), réaliser un modèle de fixation sur son adversaire direct avant de servir Jelonch côté extérieur (39e). À son passif figure juste un ballon non contrôlé sur une passe un peu trop basse et forte de Jaminet (27e).

Ntamack 6

Quelques erreurs techniques, un peu de surjeu en fin de première période, une paire de plaquages ratés, mais une prestation globalement positive. En point d'orgue, son rôle clé sur les deux premiers essais : un peu de chance mais beaucoup de calme pour décaler Fickou sur le premier (15e), une percée dans son style sur le deuxième (40e). Il est moins visible que l'éclatant Dupont, mais il tient très bien le rôle qu'on lui confie.

Dupont 8

Ce dernier match a souligné l'importance de Dupont sur des aspects que l'on évoque moins : sa défense, son jeu au pied et sa conduite du jeu. Au bout d'une demi-heure de jeu, le demi de mêlée avait déjà stoppé huit Anglais, dont Itoje derrière un ruck dangereux et Marchant qui venait de franchir. Il a fini avec 14 plaquages. Par son pied, il a constamment renvoyé les Anglais très loin dans leur camp. Et puis bien sûr, après un match de gestion, il est sorti de sa boîte, jaillissant au relais d'Alldritt pour marquer l'essai du break (61e). Le symbole du renouveau tricolore a cédé sa placé à LUCU sous une ovation (76e).

Alldritt 8

C'est beau, un défenseur qui attaque. Dans les vingt-cinq premières minutes, il a stoppé trois incursions anglaises dans le camp français, de deux grattages et un contre. Résultat dans les secondes qui ont suivi : un essai et une pénalité. Après un passage plus neutre, marqué par une faute au sol et un renvoi raté, il a cassé la défense anglaise en son coeur et servi Dupont (61e) d'un offload qui souligne combien il a fait évoluer son jeu. Indétrônable.

Jelonch 7

Son en-avant pleine ligne sur la première action ne l'a pas décontenancé ni sorti de sa mission : enchaîner les tâches, « découper » de l'Anglais avec cette férocité et ce sens du contact qui le caractérisent, attaquer les rucks (1 grattage sur Itoje). C'est un combattant de pointe, et il trouve de plus en plus de quoi s'exprimer offensivement, via son replacement dans le couloir. Il est installé.

F. Cros 7

Son premier essai lui ressemble, marqué discrètement, du bout du bras, sans qu'on voit son visage, mais avec intelligence, sens du placement et du déplacement. C'est comme ça qu'il a brillé tout le Tournoi, surtout en défense, et il a remis ça samedi. À plusieurs reprises, il a joué un rôle important dans la neutralisation de Smith. Une valeur sûre. Remplacé par CRETIN (72e).

Willemse 6

Son match n'a pas l'envergure de celui réalisé à Cardiff où il avait dû tenir 80 minutes, ce qui s'est d'ailleurs peut-être ressenti samedi soir. Il claque quand même dix plaquages (pour deux manqués) avec cette dureté qui aide quand vous subissez près de votre ligne. On l'a moins vu offensivement, avec seulement deux ballons joués. Rien à redire sur son boulot en touche et en mêlée. Remplacé par TAOFIFENUA (49e).

Woki 7

Il est plutôt discret en première période, peu vu en attaque et parfois un peu tendre en défense (2 plaquages manqués) mais sur 72 minutes, son activité et sa combativité rendent la prestation d'ensemble très intéressante, encore une fois. En défense, il s'est notamment illustré devant sa ligne sur une longue séquence anglaise (44e) après avoir bien défendu en maul. Il avait aussi stoppé net Genge en début de match (5e). Le capitaine de touche a également tenu la baraque dans ce secteur. Une faute à son passif. Remplacé par FLAMENT (72e).

Atonio 6

Face à Ellis Genge, qui restait sur un gros match dans le secteur face aux Irlandais, le Rochelais a pris le dessus en mêlée, permettant aux Bleus de récolter deux pénalités en première période (8e, 34e). Il a été propre sur ses collisions (notamment 5/5 aux plaquages) sauf quand il se fait arracher un ballon au contact dans son camp (37e), ce qui aurait pu être dangereux. Il y a également à son débit une faute au sol évitable qui coûte trois points (18e). Remplacé (relativement tardivement) par HAOUAS (55e).

J. Marchand 8

S'il n'a pas gratté de ballon au sol, le leader de combat des Bleus a encore été omniprésent pour avancer dans la défense anglaise ballon en mains et plaquer à tour de bras (10/10 aux plaquages). Sa ligne de stats est aussi limpide en conquête avec un 100% en touche et une mêlée dominante. À son débit : un en-avant sur le coup d'envoi anglais de la seconde période mais cela n'a pas été préjudiciable. Remplacé par MAUVAKA (49e)

Baille 8

C'est toujours aussi propre, à l'image de ces deux merveilles de passes après contact qu'il enchaîne sur l'action qui se termine par l'essai de Cros (40e). Sa spéciale, toujours aussi savoureuse. Sur le premier essai de Fickou (15e), c'est déjà lui qui met de l'avancée derrière une touche, lançant un match très solide dans le jeu au ras. C'est également parfait en défense (11/11 plaquage réussis) et en mêlée, à l'image d'un Tournoi sans fausse note. Remplacé par GROS (49e).

Le banc 7

Les Bleus n'ont plus encaissé de points après la 48e minute, nouveau signe que les entrants savent finir le boulot. Romain Taofifenua (7) a notamment apporté sa densité pour pourrir quelques rucks et distribuer de gros plaquages. Peato Mauvaka, pénalisé une fois, a lui amené son gaz quand Jean-Baptiste Gros (6) a été propre en défense (6/6) et en mêlée. Entré plus tardivement, Mohamed Haouas a été plus discret. Flament et Cretin ont assuré dans les dix dernières minutes. Ramos et Lucu ont eu droit aux trois dernières minutes.

Il y a eu Smith et les autres

la note moyenne Angleterre 5,3

Très bon depuis le début du Tournoi, Marcus Smith (note : 7) a confirmé samedi soir qu'il était très certainement l'avenir du rugby anglais et qu'il faudra peut-être construire autour de lui, et lui laisser les clés du jeu. Inspiré au pied, devant les poteaux, et dans le jeu d'occupation, et également à la main, le jeune ouvreur, difficile à attraper, a alterné avec intelligence mais il était trop seul pour espérer renverser l'équipe de France. Ben Youngs (6) qui a éclairé le ciel francilien avec ses innombrables chandelles et Joe Marchant (7) ont tenté de l'épauler, mais de manière trop sporadique. Marchant a réussi à franchir la ligne bleue de défense à deux ou trois reprises, notamment sur l'essai de Freddie Steward (4) (30e) qui redonna un peu d'espoir à Eddies Jones, le sélectionneur. Mais les Bleus étaient trop forts. On attendait beaucoup de la mêlée anglaise, et surtout de sa première-ligne. Elle fut souvent pénalisée. Ultra dominateur la semaine dernière contre l'Irlande, Ellis Genge (4) a souffert devant la puissance d'Atonio, tout comme Jamie George (4). On l'a pourtant vu beaucoup, notamment sur les renvois français, puisque le staff lui avait demandé de se muer en premier relanceur. Sa puissance a été contrée, et il n'a guère avancé. On attendait aussi beaucoup du match de Maro Itoje (5), tellement héroïque contre l'Irlande. Samedi soir, il a été emporté par la vague bleue, incapable de la ralentir, de mettre ses mains sur le ballon, comme il aime le faire.

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Le Grand Chelem de l'équipe de France en chiffres

L'équipe de France a remporté samedi soir face à l'Angleterre le Tournoi des Six Nations et a réalisé un Grand Chelem. Retour sur cette performance en quelques chiffres.

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L'équipe de France a dû attendre 12 années pour remporter à nouveau le Tournoi des Six Nations et réaliser le Grand Chelem. La dernière fois, c'était en 2010, après une dernière victoire face à l'Angleterre de Jonny Wilkinson (12-10).

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C'est le 10e Grand Chelem de l'histoire des Bleus depuis 1968. Il y a eu avant : 1977, 1981, 1987, 1997, 1998, 2002, 2004, 2010 et donc le dernier, lors de l'édition 2022.

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11 joueurs du groupe France ont été alignés lors des cinq matches du Tournoi des Six Nations. Il s'agit de Melvyn Jaminet, Anthony Jelonch, Grégory Alldritt, Gaël Fickou, Antoine Dupont, Romain Ntamack, Cyril Baille, Julien Marchand, Uini Atonio, Paul Willemse et Cameron Woki.

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C'est le nombre de minutes qui se sont écoulées depuis le dernier carton jaune reçu par l'équipe de France dans le Tournoi, preuve d'une discipline maîtrisée. Le dernier carton jaune date de la dernière édition du Tournoi des Six nations dont a écopé Baptiste Serin à la 74e minute face à l'Écosse (perdu 27-23, le 26 mars 2021).

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C'était la grande question avant le début du Tournoi des Six Nations. À quel poste va évoluer Cameron Woki ? Étincelant en deuxième-ligne face aux All Blacks à l'automne, le joueur de Bordeaux-Bègles a enchaîné, face à l'Angleterre, une septième titularisation consécutive au poste de deuxième-ligne dont cinq dans le Tournoi des Six Nations.

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Avec sa victoire face à l'Angleterre, la France vient d'égaler la meilleure série de son histoire (8 victoires d'affilée). Elle avait réussi à faire aussi bien à trois reprises (1998, 2001-2002 et 2004).

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Pour son premier Tournoi des Six Nations, Melvyn Jaminet s'est imposé à l'arrière du quinze de France. Il termine deuxième meilleur réalisateur du tournoi avec 54 points inscrits, derrière l'ouvreur du quinze de la Rose, Marcus Smith (71 points).

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Damian Penaud et Gabin Villière terminent ce Tournoi co-meilleurs marqueurs avec trois essais. Ils sont à égalité avec l'ailier irlandais James Lowe. Gaël Fickou et Antoine Dupont suivent avec deux essais.

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Pour son troisième Tournoi depuis sa prise de fonctions, Fabien Galthié affiche un bilan flatteur. Il a signé samedi soir sa 12e victoire en 15 matches dans la compétition depuis qu'il est à la tête de l'équipe de France. Et son premier trophée...

La conférence de presse de France - Angleterre

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/La-conference-de-presse-de-france-angleterre-en-direct/1323294

Eddie Jones après la victoire des Bleus : « La France mérite son titre »

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Eddie-jones-apres-la-victoire-des-bleus-la-france-merite-son-titre/1323307

Cameron Woki à propos du Grand Chelem : « Nous pouvons être très fiers de nous »

https://www.lequipe.fr/Rugby/Actualites/Cameron-woki-a-propos-du-grand-chelem-nous-pouvons-etre-tres-fiers-de-nous/1323286

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Le-decryptage-de-thierry-dussautoir-apres-le-grand-chelem-des-bleus-un-succes-construit/1323315

Le décryptage de Thierry Dusautoir après le Grand Chelem des Bleus : «Un succès construit»

Ancien troisième ligne et capitaine des Bleus (80 sélections entre 2006 et 2015), Thierry Dusautoir apporte son analyse sur le Grand Chelem réalisé par les Bleus, qui ont vaincu l'Angleterre samedi.

Thierry Dussautoir

Je voudrais commencer par écrire qu'il faut vraiment célébrer ce Grand Chelem. Ce samedi a été une date tragique avec l'assassinat de mon ancien coéquipier, Federico Martin Aramburu, qui laisse des enfants et une épouse, et ce drame rappelle qu'il faut cueilllir et vivre pleinement les bons moments, comme cette soirée que nous a fait vivre l'équipe de France. Pour la première fois peut-être dans l'histoire de notre rugby, ce Grand Chelem est une victoire construite sur la durée. Il est la récompense d'un chemin commencé il y a trois ans.

La Fédération a réussi à fédérer autour de son projet, les clubs se sont investis pour donner les meilleures conditions de travail jamais vues en équipe de de France. On a vu la progression des Bleus, les succès en Australie ou face à la Nouvelle-Zélande, la dynamique naître. Quand ils sont entrés dans ce Tournoi, ils étaient raisonnablement favoris, et ils ont tenu leur statut. C'est la victoire d'un staff. Celle d'un groupe de joueurs exceptionnel, par son niveau de jeu et ses qualités humaines. Et aussi celle du public. Au Stade de France, samedi, j'ai ressenti le même énergie que contre les All Blacks en novembre dernier. Comme si l'enthousiasme de cette équipe nourrissait ceux qui la suivent

Dans mon palmarès personnel de ce Tournoi, il y la victoire contre l'Irlande. Les Bleus recevaient leur adversaire principal, et ils l'ont mis K.-O. Le secteur de jeu qui m'a le plus impressionné, c'est la défense. Elle est patiente, constante dans sa pression. Surtout, elle ne défend pas simplement pour ne pas prendre d'essai, mais pour prendre l'initiative. C'est la clé du Grand Chelem tricolore. La ligne la plus forte à mes yeux ? C'est lié, mais je dirais la troisième ligne. Son abattage est fantastique. Alldritt, Cros et Jelonch sont au-dessus du lot. Le meilleur joueur à mes yeux ? Dupont, certainement. Mais j'ai aussi beaucoup aimé Ntamack, On en parle moins, mais il amène une grande sérénité.

« Gagner, ça valide le travail, ça apporte de la confiance

Maintenant, cette équipe de France doit continuer d'écrire son histoire. Je ne pense pas qu'on puisse faire des parallèles avec la génération 2010 auquel j'appartenais, parce que ce n'est pas la même histoire ni la même dynamique. Notre équipe gagnait, mais avec moins de sérénité et de maîtrise. Ce que je sais, c'est que ce Grand Chelem va compter dans la construction de cette équipe. Gagner, ça valide le travail, ça apporte de la confiance. Le staff, les joueurs savent que ce qu'ils produisent est efficace.

Ils le savaient déjà avant ? Oui, mais gagner sur la durée d'une compétition, ce n'est pas la même chose. Et puis, ça envoie un message à toutes les autres nations que maintenant la France ne gagne pas que des matches de tournée, mais qu'elle peut être constante. Sur le côté technique, il y a des choses qu'elle peut mieux faire, comme les réceptions de jeu au pied, ou les contres en touche. Mais je fais confiance à ce staff et à ces joueurs humbles pour s'interroger sur leur succès et réfléchir à leurs axes de progressions.

https://www.lequipe.fr/Rugby/Article/Antoine-dupont-le-super-patron-des-bleus-du-grand-chelem/1323313

Antoine Dupont, le super patron des Bleus du Grand Chelem

Le demi de mêlée et capitaine de l'équipe de France a encore sorti un très grand match, et marqué un essai, samedi face aux Anglais.

Maxime Raulin

Au coup de sifflet final, Antoine Dupont est resté d'un calme presque olympien. Contrairement à la majorité de ses partenaires, il n'a pas levé les bras au ciel, il n'a pas non plus couru ou sauté sur le premier venu. Non, le demi de mêlée, qui était sorti quelques minutes plus tôt, remplacé par Maxime Lucu (76e), a fait un gros câlin à son pote, son ami, son nounours, le pilier Cyril Baille.

L'étreinte a duré de longues secondes. De la tribune, on a senti l'émotion qui transpirait chez le capitaine de l'équipe de France, promu depuis la tournée de novembre en l'absence de Charles Ollivon, blessé au genou gauche et qui revient seulement à la compétition avec son club de Toulon. Alors qu'il était toujours le long de la ligne de touche, il s'est offert un second câlin avec son autre coéquipier et ami Julien Marchand. Puis il est allé, toujours aussi tranquillement, saluer l'arbitre de la rencontre, Jaco Peyper.

« On souffre au quotidien pour vivre des moments comme ça, des émotions comme ça, donc ça fait plaisir de se laisser aller un peu quand ça gagne
Antoine Dupont au micro de France Télévisions

Il a enfin marché sur la pelouse au milieu de ses partenaires quand le speaker a annoncé que c'était lui l'homme du match. Le Toulousain, qui a reçu une nouvelle standing ovation, a les yeux humides. Oui, il a pleuré comme il l'a reconnu au micro de France Télévisions = : « Le Grand Chelem ? C'est incroyable. On repense à tous les sacrifices, les entraînements, ce qu'on a enduré depuis des semaines, des années. On souffre au quotidien pour vivre des moments comme ça, des émotions comme ça, donc ça fait plaisir de se laisser aller un peu quand ça gagne. Il faudrait un peu plus des fois », a souri le demi de mêlée. En équipe de France, alors qu'il fêtait déjà sa 40e sélection à seulement 25 ans, Antoine Dupont n'avait encore jamais rien gagné.

Les Bleus attendaient depuis douze ans, et le dernier Grand Chelem en 2010, ce fameux titre. C'est maintenant fait et le demi de mêlée, sacré meilleur joueur du monde en 2021 a honoré son statut. « Il confirme que c'est LE poids lourd de cette équipe de France, il amène de l'équilibre à cette équipe, tout en apportant de la sérénité », soulignait admiratif Pierre Berbizier par téléphone à la fin du match. L'ancien demi de mêlée international (56 sélections) et sélectionneur du quinze de France (1991-1995) louait aussi son influence : « Il pèse là où il faut et surtout quand il faut », en référence à son essai (61e) qui a fait définitivement basculer la partie en faveur des hommes de Fabien Galthié (25-13). Sur une magnifique passe après contact de Greg Alldritt dans les vingt-deux mètres adverses, le demi de mêlée a percé la défense anglaise et s'est arraché pour filer entre les poteaux.

Mais hier soir au Stade de France, Dupont a aussi impressionné par son travail défensif. « Il a été monstrueux, souffle Pierre Berbizier. C'est un très gros défenseur. Mais sa force, c'est qu'il rattrape les coups. Même quand les adversaires franchissent, il a cette faculté à annihiler l'action, ce qui permet à son équipe de gagner de précieuses secondes pour se réorganiser en défense. Ses plaquages sont intelligents et il sort quasiment tout le temps gagnant de ses duels. » Les statistiques d'hier soir ne trompent pas. Côté Français, Antoine Dupont a été le meilleur plaqueur de son équipe avec 15 plaquages au compteur, devant les avants Willemse (10), Jelonch (14), Cros (13) ou Alldritt (12). Seul l'Anglais Underhill a fait mieux (17).

L'autre secteur dans lequel Antoine Dupont s'est illustré face aux Anglais, c'est le jeu au pied. Derrière ses gros, il a parfaitement renvoyé le jeu dans le camp anglais pour soulager son équipe. Selon les statistiques du Six Nations, il a gagné 619 mètres par son jeu au pied. « Il a beaucoup progressé, appuie encore Pierre Berbizier. Son jeu au pied a été très long et surtout très précis. Et même quand il s'est fait contrer (65e), le ballon lui est revenu dans les mains. C'est un joli clin d'oeil. Le ballon semble aimanté. Il est vraiment l'artisan de cette victoire. »

« Avec un Antoine Dupont à ce niveau, on peut gagner la Coupe du monde
Antoine Dupont au micro de France Télévisions

Double champion de France (2019 et 2021) et vainqueur de la Coupe d'Europe (2021) avec le Stade Toulousain, auteur du Grand Chelem 2022 avec l'équipe de France, Antoine Dupont a la gagne en lui. Forcément, les regards sont maintenant déjà tournés vers la Coupe du monde 2023 en France. « Avec un Antoine Dupont à ce niveau, on peut gagner la Coupe du monde, pense Berbizier. Cette équipe avait besoin d'un résultat. C'est fait. En plus, il dégage un certain état d'esprit. Il est calme, humble. Sans forcément de grands mots, il amène de la sérénité au groupe. On sera donc favori du Mondial. »

Interrogé sur le sujet au micro de France Télévisions, Antoine Dupont n'a cette fois pas feinté : « C'est important de gagner des compétitions pour préparer la Coupe du monde à domicile. On l'a tous dans un coin de la tête. Notre équipe est ambitieuse et se donne les moyens de l'être donc c'était important de valider ça aujourd'hui. » Le rendez-vous est donc déjà pris.